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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Royaliste n°1205 (15 Février 2021).

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    Un nouveau numéro de “Royaliste” (numéro 1205, daté du 15 février) vient de paraître.

     
    Au sommaire de ce numéro :
     
    Page 2 – Patriotisme économique : la politique des coups de menton. – Sur le mur de Jean Chouan.
    Page 3 – Dérive syndicale. – L’Écho du net.
    Page 4 – L’hydrogène, une filière française prometteuse. – La quinzaine sociale.
    Page 5 – L’indépendance du parquet : vrai et faux problème.
    Page 6 – L’Irlande et le Brexit. – Voix étrangères. – Les Faits majeurs.
    Page 7 – Bolsonaro, super Trump.
    Pages 8 et 9 – La France est-elle défendue ? Conclusion de notre enquête sur la défense.
    Page 10 – Crises d’Orient. – Le Carnet.
    Page 11 – Les Murs Blancs et Esprit.
    Page 12 – Présidence portugaise : un modèle à suivre ?
    Page 13 – Sylvain Tesson. – Jean-Marie Rouart.
    Page 14 – Royalistes contre nazis : Robert d’Harcourt.
    Page 15 – Le mouvement royaliste.
    Page 16 – Éditorial : naufrages populistes.
     
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    La Rédaction
  • « C’est la France qu’on déboulonne » Et de la France enfin quand sera-t-il question?, par Bérénice Levet.

    La philosophe Bérénice Levet Photo: Hannah Assouline

    Source : https://www.causeur.fr/

    Plus encore que la rage destructrice des manifestants identitaires, c’est notre incapacité à y répondre qui inquiète. Nous devons mobiliser notre héritage pour promouvoir le modèle universaliste français. Emmanuel Macron aura-t-il le courage de le faire?

    Nous avions quitté un monde où les féministes assiégeaient les salles de cinéma qui avaient l’audace de programmer le J’accuse de Roman Polanski et battaient le pavé contre une France qui, en honorant le cinéaste d’un César, confirmait, selon eux, sa complaisance envers les violeurs et les assassins de femmes ; et à peine sortons-nous du confinement que nous assistons à une nouvelle salve d’offensives contre la France, sa police, ses statues, ses noms de rues et d’institutions. Parmi ces cibles, Colbert, véritable abcès de fixation des associations antiracistes et indigénistes, déjà visé en 2017 dans le sillage des événements de Charlottesville, dont les militants ne savent et ne veulent savoir qu’une chose : qu’il fut l’instigateur du Code noir, et d’un Code noir lui-même réduit à sa plus sommaire expression.

    Procureurs et fossoyeurs

    J’aurais pu consacrer cet article à l’ignorance crasse dont font montre ces activistes, déboulonneurs et taggeurs de statues, à leur anachronisme, leur pathos de la table rase, leur refus de compter avec l’essentielle ambivalence de l’Histoire. J’aurais pu développer leur impuissance à admettre la vérité énoncée par l’historienne d’art, Anne Pingeot, dans un texte consacré à Paul Gauguin (autre abcès de fixation des indigénistes) et au travail de sauvetage par un colon des mythes et légendes du peuple maori : « La civilisation occidentale qui détruit est aussi celle qui recueille, sauvegarde et recrée. » J’aurais pu évoquer leur rébellion contre ce donné de la condition humaine qui fait que, par la naissance, nous entrons dans un monde qui nous précède, et que, par conséquent, nous sommes « toujours, bon gré mal gré, les héritiers des actes d’autres hommes » (H. Arendt).

    Je préfère m’attacher à la réplique que nous opposons, ou non, à ces procureurs et fossoyeurs de la France. Ce qui frappe en effet dans ce nouvel épisode, mais plus largement dans toutes les offensives identitaires, qu’elles viennent des rangs des féministes, des LGBT-istes, des Noirs ou des musulmans, c’est l’inconsistance de notre réponse. Jusqu’à quand, jusqu’où allons-nous consentir à ce réquisitoire perpétuel et toujours plus véhément contre notre histoire, notre singularité, notre identité ?

    Les fièvres identitaires sont destructrices partout, mais en France, elles portent atteinte à un élément constitutif de l’identité française, du génie français

    Sans doute, dans ce cas précis, lors de son allocution du 14 juin, le président a-t-il eu le verbe haut : « La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire, a-t-il déclaré. Elle ne déboulonnera pas de statues. » Cependant, quel crédit accorder à ces énergiques paroles ? Emmanuel Macron a donné trop de preuves de ce qu’il était acquis à l’idéologie identitaire et diversitaire pour que l’on puisse être véritablement rassuré. Et puis, quelle que soit la foi du président, que d’oreilles politiques et journalistiques compatissantes, que de génuflexions – au sens propre comme figuré –, que de gravité face à ces contempteurs de la France.

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    Vikash Dhorasoo et une vingtaine de militants antiracistes recouvrent d’un voile noir la statue du maréchal galliéni, héros de la Première Guerre mondiale et administrateur colonial français, Paris, 18 juin 2020.
    © J Radcliffe/Getty Images/AFP

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    La statue de Colbert devant le Palais Bourbon, siège de l’assemblée nationale.
    © Hannah Assouline

    « Il ne faut jamais résister aux gens qui sont les plus forts. » De toute évidence, nos élites ont fait leur la devise par laquelle le comte de Bréville, dans la nouvelle de Maupassant, escompte fléchir la farouche et patriotique Boule de suif. Or les forts aujourd’hui, ce sont les femmes, les Noirs, les musulmans, bref les minorités, la diversité. Et ils le savent.

    Ils savent que le fruit est mûr et ne demande qu’à tomber, d’où ces assauts de plus en plus réguliers et violents. Or, si, collectivement, nous nous souvenions encore de qui nous sommes, la réponse ne manquerait pas de fuser : Colbert n’est peut-être pas le grand homme des Noirs, mais en France il n’y a ni noirs, ni musulmans, ni juifs, ni catholiques, ni protestants, ni hommes, ni femmes, il n’y a que des Français. Et Colbert est un grand homme pour la France. Il est de ceux qui l’ont faite, et qui l’ont faite éclatante et glorieuse. Et c’est la raison pour laquelle la patrie lui est infiniment reconnaissante et le célèbre au travers de ses statues. Ironie de l’Histoire d’ailleurs, c’est au moment où Colbert aurait pu redevenir une figure exemplaire pour la France post-Covid-19 redécouvrant les vertus de l’État stratège, du protectionnisme économique et promettant de s’engager sur la voie de la réindustrialisation, qu’il est de nouveau pris pour cible. Mais c’est précisément cette transcendance de la patrie que ces captifs volontaires de leur « race » récusent.

    Notre reddition

    Nous sommes mis à l’épreuve et ce ne sont pas quelques biens qui nous sont ravis, mais un modèle de civilisation. Les fièvres identitaires sont destructrices partout, mais en France, elles portent atteinte à un élément constitutif de l’identité française, du génie français. Ce qu’on pourrait appeler la passion du monde commun, notre répugnance à voir les parties qui composent la France coexister, vivre les unes à côté des autres, superposées comme l’huile et l’eau, selon l’image de Renan. Par notre histoire, nous étions mieux armés que tout autre pays pour faire rentrer dans leur lit ces fleuves identitaires, féministes, indigénistes, LGBT-istes qui sont en train d’engloutir sous leurs eaux notre civilisation. Sauf que nous ne mobilisons pas cet héritage.

    Trois facteurs éclairent la reddition que nous ne cessons de signer avec nous-mêmes. 1. Nous ne connaissons plus notre histoire, et pour le peu que nous en connaissons, nous la tenons pour coupable ; 2. Nous ne la comprenons plus, nous ne la jugeons donc plus légitime ; et 3. Conséquence fatale, nous ne l’aimons plus suffisamment pour la défendre.

    Ces activistes, féministes, antiracistes, LGBT-istes, mais on pourrait ajouter antispécistes, se nourrissent d’abord de notre ignorance et de notre amnésie. Les maîtres de l’heure avancent en terrain d’autant plus sûrement conquis qu’il leur a été préparé par cinquante années d’éducation dite progressiste qui, depuis les années 1970, a fait de la liberté de l’enfant, de son génie originellement créateur, un alibi pour se dispenser de la tâche de transmettre l’héritage.  « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, écrivait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Que savent de la France les moins de 50 ans – ce qui commence à faire du monde – sinon qu’elle a été et demeure raciste, patriarcale, sexiste, misogyne, islamophobe, homophobe, transphobe, cruelle aux bêtes ? À un Colbert réduit au Code noir, que seraient en mesure de riposter un écolier ou un adulte né dans les années 1970 ? On eût d’ailleurs aimé, dans ce contexte, entendre le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, car ce n’est pas sur des cartels escortant des statues que l’on apprend l’histoire de la France, mais sur les bancs de l’école.

    Ces militants de toute espèce se fortifient également de notre mauvaise conscience. Là encore, des décennies de tyrannie de la repentance ont fini par produire leurs effets. Il nous arrive ce qui arriva à l’instituteur interprété par Bernard Fresson dans Les Feux de la Chandeleur du cinéaste Serge Korber. Revenant sur ses années de jeunesse militante et interrogé sur l’identité d’une jeune femme noire qui figure parmi ses archives, il a cette réponse extraordinaire : « C’était Monica, mon époque noire. Je faisais du racisme à l’envers. Je ne parlais que de négritude, de pouvoir noir. Résultat : Monica, tellement acquise à mes idées, les a appliquées au pied de la lettre : un jour elle n’a plus supporté la vue d’un Blanc, moi le premier ! »

    Tirer sans fin sur notre capital civilisationnel

    Ils prospèrent enfin, et c’est à mon sens le point majeur, sur le sentiment d’illégitimité que nous inspire le modèle universaliste qui est le nôtre. Toute notre faiblesse vient de l’évidence que l’approche identitaire, diversitaire, communautaire a acquise au fil des années dans notre pays. Nous sommes en effet les héritiers d’une République qui, plus que toute autre, ne veut rien savoir des identités particulières, qui n’en demande pas le sacrifice, mais leur impose la discrétion dans l’espace public. Or, nous ne saisissons plus le magnifique pari sur la liberté que, au travers de cette exigence de neutralisation des appartenances privées, la République française fait sur l’homme. Elle postule l’existence en chacun d’une enclave de liberté, elle mise sur la capacité de tout individu, quel qu’il soit et d’où qu’il vienne, de faire un pas de côté par rapport aux déterminismes et aux appartenances. Non pas pour être jeté dans un vide identitaire, une abstraction prétendument libératrice, mais afin de prendre part à cette réalité supérieure, haute en couleur et en intrigues qu’est la nation.

    Cessons donc d’être les dupes de toutes ces victimes autoproclamées de la civilisation française et recouvrons la fierté de nous-mêmes. Leur objet n’est ni la vérité ni la justice, mais une volonté opiniâtre de faire rendre gorge à la civilisation occidentale et singulièrement à la France. Leur « logique » est la suivante : nous aurions contracté, historiquement, une telle dette à leur endroit qu’ils seraient comme autorisés à tirer des traites sans fin sur notre capital civilisationnel. Et c’est là que la généalogie victimaire joue un rôle essentiel, se présenter comme des « fils et filles » d’esclaves ou de colonisés, du simple fait de leur couleur de peau, permet des demandes exorbitantes. Verra-t-on un jour sortir des rangs des indigénistes ou des décoloniaux un esprit digne du courage et de la lucidité d’un Finkielkraut et capable d’écrire « L’Esclave ou le Colonisé imaginaire » ? 

    Bérénice Levet

  • Navalny : l’envers du décor, par Frédéric de Natal.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    À analyser les faits et les dits d’Alexeï Navalny, il est légitime de penser que cette figure d’opposant valeureux est surtout une construction médiatique. A-t-on vraiment besoin de ces demi-vérités et de ces héros frelatés pour critiquer le maître du Kremlin ?

    frédéric de natal.jpgEncensé par les médias européens, qui l’ont propulsé au rang d’opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny a fini par s’attirer les foudres du président Vladimir Poutine. Arrêté à diverses reprises pour avoir dénoncé la corruption dans son pays, cet avocat natif de l’Oblast de Moscou, exfiltré le 22 août dernier de la Russie vers l’Allemagne, est aujourd’hui entre la vie et la mort. Ses proches affirment qu’il aurait été la victime d’une tentative d’empoisonnement. Mais derrière la personnalité ambitieuse de ce politicien se cache un visage plus polémique et controversé que la presse internationale se garde bien de détailler.

    Alexeï Anatolievitch Navalny a 44 ans. Il est né dans la banlieue de Moscou au sein de la petite bourgeoisie russe. Après des études en économie et en droit, il devient en 2009 conseiller du gouverneur de l’Oblast de Kirov, situé dans le district fédéral de la Volga. Rien ne prédestinait cet homme, qui a connu le régime soviétique, à devenir un opposant au président Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 1999. Pourtant, très rapidement, il se met à dénoncer de graves cas de corruption au sein d’entreprises russes, proches du gouvernement. Lorsqu’en février 2011 il accuse Russie Unie, le parti de Poutine, d’être un « mouvement de voleurs et d’escrocs », il est immédiatement sacré opposant numéro un au Kremlin par l’Union européenne. Sans être passé par la case des urnes. La presse internationale lui consacre ses principaux titres, le désigne personnalité de l’année et semble avoir oublié l’existence même du Parti communiste qui reste pourtant le principal parti d’opposition à l’ancien officier du KGB. L’homme est boycotté par la télévision d’État ? Suffisant pour certains journalistes qui affirment sans ambages qu’il est devenu « une menace réelle » pour Poutine.

    L’opposant fascisant

    Mais ses tentatives d’incursions sur le plan électoral sont des désastres. Lorsqu’il est interrogé, Navalny se contente de dénoncer des fraudes, malgré des rapports d’ONG indépendantes qui confirment la régularité des scrutins auxquels il a participé. Il est vrai aussi que les sondages qui sont réalisés quotidiennement dans le pays ne montrent aucun engouement pour l’opposant européaniste malgré le nombre de reportages favorables qui lui sont consacrés, notamment par la télévision française. Ainsi, en octobre 2017, la France fait ses titres sur le « succès sans précédents des manifestations monstres » qu’il a conduites. L’opposition russe parlera, quant à elle, d’échec, avec à peine un millier de manifestants à Moscou ou à Saint-Pétersbourg. Pas de quoi faire trembler, en effet, celui qui loge dans l’ancien palais des Tsars.

    En octobre 2011, un blogueur se cachant derrière le pseudonyme de « Whistleblower » (lanceur d’alerte, en anglais) met en ligne un document d’un millier de pages incriminant Alexeï Navalny dans des affaires de corruption et le présentant comme un ultra-nationaliste, potentiellement manipulé par les Américains. Si le document est rapidement exploité par la presse russe et tout aussi rapidement passé sous silence par les autres médias, qu’en est-il réellement de ces accusations ? Membre du parti libéral Iabloko (« La Pomme », en russe), Navalny a été rapidement exclu de cette formation en 2007 après avoir participé à une manifestation rassemblant des ultra-nationalistes, néo-nazis et monarchistes russes. Le tort de Navalny ? Avoir scandé des slogans xénophobes. D’ailleurs l’homme ne s’en cache pas. « Arrêtons de nourrir le Caucase » déclare-t-il quatre ans plus tard lors d’un autre rassemblement où il accuse publiquement les habitants des anciens États de l’Union soviétique de résider en Russie afin de piller les caisses de l’État et d’être des pourvoyeurs de drogues. Dans une vidéo, que l’on peut consulter sur le réseau social YouTube, il explique en 2018, pistolet à la main, comment faire pour se débarrasser « des cafards, des mouches et des Tchétchènes ». Il confesse même sur son blog ses affinités avec le Front National de Marine Le Pen afin de justifier l’existence et la montée du nationalisme russe, balayant du revers de la main ses propres oppositions. Et tant pis pour ceux qui croiraient qu’il a de l’empathie pour l’Ukraine : « même si j’en avais le pouvoir, je ne rendrai pas la Crimée à ces gens » n’hésite pas à déclarer l’autoproclamé chevalier blanc de Russie, qui souhaite également l’annexion de la Biélorussie voisine. Loin d’être aussi démocrate que l’ancien président Obama, qu’il cite volontiers comme modèle, Alexeï Navalny semble répondre à tous les critères du politique fascisant.

    Le vertueux corrompu

    Le valeureux opposant n’est pas à une polémique près. S’il combat aujourd’hui le système politique en place, il a été moins regardant quand Poutine lui a offert un poste au sein du conseil d’administration d’Aeroflot, la compagnie aérienne russe, en 2012. Un mois plus tard, il est accusé d’avoir détourné des millions de roubles d’une société d’exploitation forestière du temps où il était conseiller du gouverneur de Kirov. De procès en procès, il est finalement reconnu coupable de corruption, ce mal qu’il entend pourtant combattre, et condamné à plusieurs années de prison et à des amendes. L’opposition crie à la manipulation, l’opinion internationale s’émeut (c’est-à-dire que les journalistes étrangers en parlent beaucoup), la Cour européenne intervient avant que Navalny ne soit de nouveau dans le collimateur de la justice en 2017. Les frais de sa campagne électorale pour la présidentielle de 2018, où il est à peine crédité de 2%, attirent l’œil d’une commission d’enquête sur le financement des partis. L’avocat de formation aurait-il touché des valises de la part de mouvements étrangers, notamment des États-Unis comme le révélaient déjà les documents de « Whistleblower », alors que cela est strictement interdit par la loi ? Alexeï Navalny nie totalement les accusations dont il fait l’objet mais ne pourra pas participer à l’élection ; sa candidature sera invalidée, ce qui donnera du grain à moudre à ses partisans qui le victimisent à outrance. Ce n’est pas la seule controverse qui entoure ce bizarre opposant à Poutine. En 2014, lui et son frère Oleg sont condamnés pour avoir détourné des centaines de milliers de roubles de la filiale russe d’Yves Rocher. Navalny n’a curieusement déposé une plainte contre le groupe français que quatre ans après cette affaire.

    À l’article de la mort selon ses soutiens, Alexeï Navalny a-t-il été vraiment victime d’un empoisonnement comme aux meilleurs temps de l’URSS ? La question reste sans réponse avérée, mais il y a été vite répondu par ses partisans qui exploitent l’évènement afin de tenter de renforcer son aura d’opposant et par les atlantistes qui accusent le régime de Vladimir Poutine de tous les maux. Charismatique, Alexeï Navalny l’est assurément. Mais c’est aussi un pur produit de la société politique russe et qui n’est pas si différent que les autres politiciens qu’il combat au quotidien. Pour les Européens, il n’est que l’un des chiffons qu’on agite sous le nez du Kremlin puisqu’il paraît aujourd’hui de bonne politique de vilipender Poutine et d’énerver la Russie sans se préoccuper des intérêts réels de l’Union européenne, et encore moins de ceux de la France.

     

    Illustration : Mélange réussi de Daniel Craig et d’Emmanuel Macron, Alexeï Navalny en train de manifester en faveur des prisonniers politiques, en 2019, deux mois après être sorti de l’hôpital où, déjà, on évoquait un empoisonnement.

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  • Lettres & Philo • « Pour Boutang, Les Fables de La Fontaine proposent une sagesse de la limite »

    Une Lecture de Bérénice Levet

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLa Fontaine politique, de Pierre Boutang vient récemment d'être réédité. Bérénice Levet salue un ouvrage qui décèle dans les Fables une profondeur philosophique digne d'Aristote [FigaroVox, 26.12]. Penseur assumé d'une condition humaine noble parce que limitée, La Fontaine peut être un maître pour notre temps, souffle, en philosophe, Bérénice Levet. D'ailleurs, elle fait bien plus que saluer l'ouvrage réédité de Pierre Boutang. Elle le prolonge de sa propre méditation. Ouvrage difficile dont on sent qu'elle l'a lu avec passion, sympathie, gourmandise, et, en un sens, avec affection, ou à tout le moins, empathie pour son auteur, dont nous n'oublions pas, ici, qu'il est l'un de nos maîtres. Il faut en rendre grâce à Bérénice Levet.  Lafautearousseau. 

     

    6792525lpw-6792702-sommaire-jpg_4039695.jpgQuasiment disparu de l'école républicaine depuis les années 1970 - si vous en doutez, interrogez vos enfants, et si vous êtes quarantenaires, interrogez-vous vous-mêmes ! -, La Fontaine connaît depuis plusieurs années un regain d'intérêt et de faveur. À la fin des années 1990, le comédien Fabrice Luchini inscrit Les Fables au programme de ses représentations. La gourmandise, la délectation, la jubilation avec lesquelles il les récite provoquent un effet d'entraînement qui dure depuis lors. En juin dernier, dans le cadre de l'opération « un livre pour les vacances », le ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer offrait à 800 000 élèves sortant de classe de CM2, un recueil des œuvres du poète. Ce printemps, Le Monde et Le Figaro consacraient chacun un numéro spécial au fabuliste, Le Point, L'Obs, Lire lui réservaient leur couverture. Sans être dupe des motifs purement mercantiles qui président à ce retour en force et en grâce - l'industrie culturelle, avide de produits toujours neufs, toujours frais se plaît à puiser et à épuiser les ressources spirituelles du passé -, ce phénomène dit quelque chose de notre présent. Comme si nous pressentions que rouvrir La Fontaine ne nous serait peut-être pas inutile, comme si nous devinions que cette œuvre avait encore bien des choses à nous dire, bref qu'il était, pour user d'une formule vermoulue, un poète pour notre temps.

    arton771.jpgPour Pierre Boutang, ce n'est pas qu'un pressentiment, c'est une conviction, qu'il déploie dans cet ouvrage que « Les provinciales » ont l'heureuse idée de rééditer aujourd'hui, La Fontaine politique.

    Le titre est hasardeux, et Boutang le sait. « Prenons garde, écrit-il, se souvenant de Sainte-Beuve qui recommandait de toujours s'imaginer l'auteur auquel on se voue assis à nos côtés, tendant l'oreille, prenons garde donc, que La fontaine ne s'enfuie par le fond du jardin, s'il entend notre dessein de lui attribuer une politique ». Mais précisément Boutang ne se brise pas sur cet écueil, il n'attribue pas une politique au fabuliste, il ne transforme pas Les Fables en programme électoral ni en petit livre rouge. Mais il célèbre en La Fontaine le penseur de la condition politique des hommes, c'est-à-dire de l'homme comme « animal politique ». On y aura reconnu l'empreinte d'Aristote. « Animal politique » désignant l'homme comme être d'emblée pris dans le faisceau des relations humaines. Politique renvoie donc d'abord à une essentielle sociabilité de l'homme, consubstantielle au don du logos, du langage et de la raison intrinsèquement mêlés, qui le distingue d'entre toutes les espèces vivantes (et fonde, soit dit en passant, sa responsabilité à leur égard). C'est parmi et avec ses semblables que l'homme accomplit son humanité. L'atome des modernes est une fiction. « Politique, définit Boutang, veut dire que ni bête ni dieu, l'homme se revêt de son image dans le regard et les projets de ses frères humains incertains et bigarrés ». Anthropologie pré-moderne avec laquelle Boutang n'est pas seul à renouer, songeons à Hannah Arendt ou à Léo Strauss, par exemple.

    Les Fables sont donc politiques parce qu'elles n'ont pas d'autre objet que cette chétive créature avec ses passions, ses grandeurs et ses faiblesses, aux prises avec des questions qui ne se résolvent pas à la façon d'une équation mathématique ou d'un problème technique et financier. Comment vivre, comment rendre le monde plus habitable, la vie un peu plus douce, le commerce avec nos semblables un peu moins âpre ? La réponse n'est écrite nulle part. À nous, hommes, de nous débrouiller, de nous bricoler, de nous composer un art de vivre. En dehors de tout système, de tout dogme, La Fontaine nous est une béquille: « La Fontaine n'enseigne pas, dit si justement Boutang, il montre, […] il aide à faire naître la douce habitude ». Et l'on peut dire de La Fontaine ce que Pascal disait du christianisme, il a bien connu l'homme, « il montre tout, sa paideia va au meilleur et au pire ».

    Mais Les Fables sont politiques aussi, et c'est peut-être la leçon première que nous devons retenir de ce livre, parce qu'elles nous donnent la langue, et qu'il n'est pas d'autre force politique que la possession, la maîtrise de cette langue : « La seule réelle force politique [est] la perfection d'une langue […] et d'abord sa transmission religieuse aux enfants de chaque patrie. […] Je ne dis plus seulement que ma patrie c'est la langue française, mais que c'est l'enseignement et la tradition de cette langue dans son intégrité. Tous les autres biens passent effectivement par celui-là ; c'est en lui que l'intérêt et les intérêts deviennent par une métamorphose quotidienne, le bien commun national ». La langue est le ciment d'un peuple : « Chaque fois qu'un enfant apprend sa langue, il imite et prolonge l'aventure capétienne du rassemblement d'une terre dans l'unité de sa parole maîtresse ». À un moment où non seulement les « gilets jaunes », mais la classe politique tout entière et le Président de la République lui-même peinent tant à formuler le discours salutaire et réaliste dont nous avons besoin - nous comprenons que c'est cet apaisement que notre langue nationale est capable de produire en traduisant dans sa perfection et avec sa franchise singulière la réconciliation des intérêts dans le bien commun national, que tout un peuple espère. Apprendre sa langue dans La Fontaine, c'est acquérir un vocabulaire de la sensibilité et de l'intelligence d'une extrême richesse. Boutang est parfaitement accordé à La Fontaine, à l'anthropologie de la transmission qui est la sienne : relisons sa préface aux Fables : Une des grandes « utilités » de son ouvrage, indique-t-il d'emblée, est d'escorter les enfants, de les accompagner : « ces derniers sont nouveaux venus dans le monde, ils n'en connaissent pas encore les habitants ; ils ne se connaissent pas eux-mêmes. On ne les doit laisser dans cette ignorance que le moins qu'on peut ».

    La Fontaine nous est précieux, parce qu'il nous donne les mots, parce qu'il nous donne les histoires pour être rapatriés sur terre, dans le monde des hommes, ce monde humain trop humain. Un politique qui ne donne audience qu'à la raison technicienne, technocratique, calculante, est comme condamné à méconnaître et à sacrifier la réalité humaine, qui crie parfois pathétiquement pour être reconnue et entendue, sans même pouvoir trouver les mots. « Nous avions cessé de regarder le hibou et les souris (cf XI, 9) mais la figure de meurtre et de servitude qui y était contenue, associée cette fois, hors nature, avec la raison calculatrice et technicienne, est revenue sur nous. Qu'est-ce qu'un camp d'extermination, ou un goulag, avec leur finalité industrielle ? Ne reconnaissons-nous pas le hibou et les souris aux visages d'homme ? »

    Prenons l'exemple d'une question politique majeure aujourd'hui, la question écologique, la question de notre rapport à la nature. Avant toute mesure, avant toute interdiction, c'est d'une autre philosophie que celle de l'individu et de ses droits que nous avons besoin. Et à cet égard, le détour par La Fontaine lu par Boutang ne serait peut-être pas vain. « La Fontaine devrait être le saint patron des ‘'écologistes'' authentiques ». Rien que de très convenu, dira-t-on : La Fontaine, la nature, les animaux … Mais le propos de Boutang est autrement hardi et fécond. Lisons avec lui, L'homme et la couleuvre. Si La Fontaine mériterait d'être érigé en saint patron de l'écologie, ce n'est pas seulement parce qu'il rend une âme aux bêtes et même aux végétaux (et particulièrement dans cette fable, aux arbres), mais parce qu'il se fait le poète d'une disposition sans laquelle il ne saurait y avoir de véritable sauvetage de la nature : la gratitude, la capacité à remercier, à se tenir pour les obligés de ce dont nous ne sommes pas les auteurs, à voir un don dans ce qui nous est donné, dans ce que nous recevons. Il faut lire les pages très inspirées qu'il consacre à la vertu de gratitude. « La Création n'est confiée à l'homme qu'aux conditions de l'Alliance », disposition qui, au-delà de l'écologie elle-même, devrait être considérée comme le critère et le principe de toute vie politique.

    font-couvR.jpgAvant d'aller plus avant, prévenons un malentendu. On conçoit que résumé ainsi, l'objet de ce livre puisse rebuter et ce n'est plus seulement La Fontaine qui risque de prendre ses jambes à son cou mais non moins l'éventuel lecteur de Boutang, redoutant de voir le fabuliste enseveli sous des considérations abstraites, dépossédé de son charme, de sa grâce, de sa légèreté, de son « sourire ». Il n'en est rien. Pierre Boutang ne cède à ce péché (familier à ses semblables) d'abaisser la fable au statut de servante de la philosophie, et le fabuliste à celui de simple illustrateur de thèses et de concepts.

    Car précisément, par-delà La Fontaine, un des enjeux majeurs de cet ouvrage est de rendre leurs lettres de noblesse aux œuvres de fiction en tant qu'œuvres de fiction, d'exalter, de faire rayonner la puissance de vérité et de signification du mythe, de la fable, des histoires. La condition humaine ne se laisse pas dire dans la langue de la science ou du concept, non plus, soit dit en passant, dans la langue de carton des technocrates, des politiques et des médias. Et c'est bien pourquoi nous avons tant besoin des poètes, de leurs mots, de leurs fables. « Grâce à l'art, disait Soljenitsyne, il nous arrive d'avoir des révélations, même vagues, mêmes brèves, qu'aucun raisonnement si serré soit-il, ne pourrait faire naître ». L'art est en effet le lieu de l'épiphanie de la vérité, d'une vérité humaine, toute humaine.

    Le projet de ce La Fontaine politique, qui paraît pour la première fois en 1981, remontait à loin, au début des années 1950, Boutang devait surseoir à son exécution mais sans jamais y avoir vraiment renoncé. La rencontre avec l'œuvre du philosophe Giambattista Vico fut l'étincelle qui ralluma la mèche, en quelque sorte. La scienza nuova lui donna la clef des Fables … « J'y découvrais, se souvient-il, une philosophie de l'être et de l'homme » et une philosophie qui donnait à la fable, au mythe, leurs fondements anthropologiques. D'où vient que les hommes, depuis l'aube de l'humanité, racontent des histoires ? D'où vient ce que La Fontaine lui-même appelle le « pouvoir des fables », pouvoir irrésistible, sans rival: « Et moi-même, confesse le fabuliste, au moment que je fais cette moralité, /Si peau d'âne m'était conté, j'y prendrais un plaisir extrême » (VIII, IV) ? Vico est en effet ce philosophe qui, contre Descartes, pour dire les choses rapidement, réhabilite l'imagination, le vraisemblable, le mythe, refuse d'abandonner à la rationalité scientifique et à ses critères, le monopole de la vérité. Souvenons-nous de Flaubert: « Pécuchet voulut faire lire [à Bouvard] Vico. Comment admettre, objectait Bouvard, que des fables soient plus vraies que les vérités des historiens ?''» - , échos d'une époque où, notons-le au passage, grâce à Michelet qui s'en faisait le traducteur, l'auteur de la Scienza Nuova était redécouvert.

    Giovan_Battista_Vico.jpgBoutang puisa chez « le grand, le sublime Vico » (photo) différents outils conceptuels, et tout particulièrement, la notion d' « universaux fantastiques ». Que désigne cette expression peu amène à l'oreille, qui sent son jargon philosophique ? « Fantastique» s'entend en son sens grec étymologique, produit par la « fantasia », par l'imagination mais une imagination qui n'est pas la folle du logis, mais l' « ouvrière d'universaux », c'est-à-dire de généralités, de vérités qui mordent sur la condition humaine, qui mettent en forme les invariants de l'humaine condition. Des universaux, et c'est là leur spécificité par rapport aux universaux produits par les sciences ou la philosophie, sans abstraction, qui procèdent du particulier, qui se donnent sous la forme colorée, chatoyante, concrète d'histoires singulières, de récits. Et Boutang se propose d'établir une sorte de table des universaux, des catégories d'intelligibilité, du vocabulaire de la sensibilité et de l'intelligence que recèlent Les Fables de La Fontaine.

    Aristote est l'autre grande figure philosophique invoquée, sollicitée par Boutang. Et là encore le détour se révèle fécond et nullement forcé. Car il ne s'agit pas d' « éclairer » La Fontaine par Aristote mais de faire apparaître qu'il y a chez le fabuliste une pensée de la condition politique et morale des hommes aussi consistante, aussi puissante que chez le philosophe. Chacune des « vertus » requises par et pour l'action, les qualités qui font le citoyen, dont Aristote fait en quelque sorte l'inventaire dans L'Éthique à Nicomaque, ont trouvé en La Fontaine leur poète, leur conteur. Phronesis, kairos, c‘est-à-dire repérage du moment opportun, rôle de l'opinion, du conflit des opinions dans la prise de décision, La Fontaine met en scène ces notions, leur donne un contenu narratif et opère à l'avance la critique radicale des complaisances électoralistes dont la totalité de notre personnel politique ne sait plus comment se dépêtrer. C'est ainsi que Boutang propose une lecture extrêmement stimulante du Meunier, son fils et l'âne.

    Et l'épreuve de la mise en regard se révèle âpre pour le philosophe : comment rivaliser avec la saveur d'une fable, avec « la langue des dieux telle que La Fontaine en use » et grâce à laquelle il fait droit à cet excès de sens que recèle l'expérience vivante, concrète ? C'est elle que charriaient les proverbes et que le poète restitue à sa manière pour constituer le vrai socle de l'antique sagesse populaire et la transmettre à nos riches autant qu'aux pauvres auxquels elle manque si cruellement.

    Le corbeau, la gazelle, la tortue, et le rat.jpgLe thème de l'amitié en offre une belle illustration. Aristote est le philosophe par excellence de cette vertu, mais les deux livres de l'Éthique à Nicomaque qu'il lui consacre pâlissent face à ce « chef d'œuvre absolu » qu'est « Le Corbeau, la Gazelle, le rat, la tortue » (XII, 15): cet «universal fantastique complexe, [cette] délicate machine de l'imaginaire ne contredit point aux chapitres d'Aristote mais combien plus elle parle à tout homme encore capable de devenir pareil à des enfants'' » , « à quelle profondeur elle pénètre dans nos vies » ?

  • Gilets jaunes antifascistes : les nouveaux idiots utiles, par Laurent Vergniaud.

    Le rassemblement contre la dissolution de Génération identitaire du 20 février 2021 donna lieu à une arrestation remarquée de Jérôme Rodrigues aux côtés des contre-manifestants gauchistes. Profitons donc de l’occasion pour effectuer l’autopsie du cadavre du mouvement des Gilets jaunes.

    Compte tenu du contexte électrique, on aurait pu s’attendre, en ce samedi de février, à ce que la manifestation contre la dissolution de Génération identitaire livre les rues de Paris à un chaos sans précédent. Pendant des semaines, les anathèmes ont fusé depuis les rangs de la gauche plurielle, sur les plateaux télés, les réseaux sociaux et dans les communiqués : racistes, terroristes, milices fascistes ! Des reportages chocs ont été ressorti de derrière les fagots, du fait divers sordide pour choquer le bon notable de gauche. On a rappelé l’invasion du Capitole, un océan plus loin. Nombreux avancèrent que l’État de droit était assurément menacé par les actions du groupe, que nous étions au bord de la guerre civile. Comme de bien entendu, les antifas parisiens ne manquèrent pas à l’appel.

    Les antifas entrent en scène

    Dans une déclaration aux accents insurrectionnels publiée sur la plateforme de propagande appeliste ACTA, l’Action antifasciste Paris-Banlieue a appelé fermement à contre-manifester. Toutes les gymnastiques intellectuelles furent de mise pour convaincre son auditoire de cette nécessité révolutionnaire : si le Système dissout Génération identitaire, c’est un complot pour mieux renforcer l’extrême droite, et dissimuler au peuple que les idées identitaires sont déjà au pouvoir. Mieux encore, si le pot au rose n’est pas dénoncé, c’est le Rassemblement national qui sera le grand gagnant de l’histoire. Plus direct, le mouvement de jeunesse marxiste Jeune Garde a salué une dissolution qu’il réclamait de longue date et a annoncé continuer son action sur le terrain de la rue en publiant sur les réseaux sociaux des photos de militants prêts à en découdre. « Ça va swinguer ! » promettaient-ils, singeant les codes du hooliganisme. Syndicats d’extrême gauche, partis politiques, pages Facebook insurrectionnelles, tous contresigneront. Des appels qui pousseront la préfecture à déployer par prudence un important dispositif policier, dans le souci d’éviter une bataille rangée entre extrêmes.

    Le jour J, chacun fut donc au rendez-vous pour y jouer sa partition, rassemblement et contre-rassemblement. Mais ce que les caméras auront montré, c’est un sans-faute en termes de mobilisation et communication de la part du camp identitaire. De bons Français indignés mais respectueux des lois, le soutien de nombreux élus de droite, un rassemblement à l’organisation sérieuse, une place remplie, des profils variés à mille lieues de l’image d’Épinal du terroriste en puissance au crâne rasé. Bien embêtés devant l’absence des ligues fascistes prêtes à renverser la République, les caniches du système tenteront en dernier recours de débusquer un salut hitlérien. Une pathétique manœuvre qui sera rapidement débunkée par les prudents décodeurs de l’AFP.

    Le clown Jérôme Rodrigues

    La seule échauffourée notable ne mettra pas en scène des militants antifas ultraviolents, au grand dam du spectacle médiatique, mais quelques poignées de Gilets jaunes avinés. Pas de romantiques affrontements entre bandes rivales, pas de choquantes agressions fascistes, juste quelques perturbateurs expulsés sans ménagement par le service d’ordre. Introuvables sur le terrain, les militants antifascistes auront manqué leur coup. En mobilisant à leur place les Gilets jaunes pour aller au contact du rassemblement identitaire, l’intention initiale était très certainement de montrer que l’opposition au fascisme ne venait pas de militants radicaux, mais du peuple, éternelle chimère de tous les gauchismes. Raté sur toute la ligne, le contribuable français ne s’est pas reconnu dans ce Lumpenprolétariat dégénéré, ces chômeurs-casseurs qui n’ont plus d’identité nationale ou de patrimoine à conserver. Point ici de large mobilisation antifasciste de la France d’en bas, mais le triste spectacle d’une poignée de gogos paumés aux revendications peu identifiables. Affaibli et brisé par des mois de mobilisation et de répression dont le sens lui échappe, le Gilet jaune survivant n’a plus grand-chose à voir avec le terreau dont il est issu. Il manifeste, par tradition religieuse, tous les samedis. Ne se définissant plus que par leurs « gilets », ces nouveaux damnés de la terre lutteront jusqu’au bout, peu importe contre quoi. Face à ces déclassés, ces « intouchables », on aura vu se dresser la France, de toutes les classes, de tous les horizons, fédérée par le drapeau, unie dans la défense de la liberté d’expression. Deux mondes qui se regardent de chaque côté d’une ligne de CRS. L’aboutissement de cette récupération du Gilet jaune aura seulement eu pour effet de mettre dans les pattes de l’extrême gauche de rue cet encombrant boulet.

    Il suffira pour s’en convaincre de regarder l’intervention ubuesque du clown borgne Jérôme Rodrigues au micro de Russia Today. Sans crainte du ridicule, il ânonne une bancale démonstration dont on peine à distinguer les tenants et les aboutissants. On comprend vaguement que le pauvre homme serait en guerre contre « Macron » et « l’Allemand » – Jérôme Rodrigues veut parler de Lallement, Didier de son prénom, préfet de police de son état. Hier c’étaient les Allemands, aujourd’hui c’est « l’Allemand ». Le Gilet jaune est pour la liberté d’expression, il doit donc manifester contre Génération identitaire car tous les points de vue doivent se faire entendre. Eh oui, en dissolvant Génération identitaire, Macron a fait le choix de leur donner parole ! La manifestation des identitaires n’a pas été interdite par « l’Allemand », on en déduit donc que les identitaires sont de mèche avec lui. À moins que ce ne soit l’inverse. Les argumentaires calculés des théoriciens antifascistes sont mis à nus. Privés du jargon sociologique et de leur lyrisme militant, dans le cerveau brouillon du gogo Rodrigues, ils retournent à leur état naturel de bouillie inintelligible. Point d’orgue de cette clownerie, le nouveau bouffon du roi se plaindra piteusement d’un violent toucher aux testicules par les forces de l’ordre. L’État tremble devant tant d’ardeur révolutionnaire et le public se gausse. On croirait entendre un de ces délinquants banlieusards se victimiser sur le plateau de Konbini pour tirer les larmes et les sous du bobo bien-pensant. Révélateur de la castration mentale et de la soumission totale de celui qui, on le rappelle, rejoindra prochainement le cirque d’Hanouna comme chroniqueur.

    L’art du recyclage idéologique

    Bien avant la « récupération » gauchiste, c’est la société du spectacle qui aura terrassé les Gilets jaunes. Le 17 novembre 2018, acte un des Gilets jaunes, il n’y avait précisément pas de « gilets jaunes », il y avait des Français en colère qui se plaignaient du matraquage fiscal. Sur Internet, on parlait de « mouvement national contre la hausse des taxes », de « France en colère ». Le gilet jaune n’était qu’un outil pour se reconnaître, on portait le gilet jaune, on n’était pas « un Gilet jaune ». Puis la mise en scène permanente fit naître l’identité du Gilet jaune. On était plus Gilet jaune parce qu’on voulait payer moins d’impôt, on était Gilet jaune car on défilait tous les samedis et qu’on se revendiquait comme tel sur les réseaux. Les Gilets jaunes étaient une grande famille, une communauté dans la communauté. Au fur et à mesure que le mouvement perdait en dynamique, au fur et à mesure que la fracture avec le Français moyen s’accentuait, la tentation de se reposer sur le tissu associatif de la gauche pour continuer d’exister et de se faire entendre devenait de plus en plus importante. Il fallait prêter allégeance au dogme de la convergence des luttes. Le Gilet jaune devenait l’homme de tous les combats : écolo, antiraciste, syndicaliste même ; dans une totale contradiction avec ses revendications de départ. Mieux encore, par opposition à la police, seule constante du mouvement, il fallait adopter les slogans et les codes visuels du black block et par extension de l’antifascisme. L’identité du Gilet jaune antifasciste était née. D’abord construction médiatique pour assimiler le mouvement aux « casseurs », la synthèse finit par devenir réalité.

    La pieuvre identitaire gauchiste, habituée à assimiler en son sein tous les combats d’arrière-garde, était impuissante, dépassée, larguée face à la mobilisation spontanée du peuple français. Des Gilets jaunes cependant, elle n’aura fait qu’une bouchée. Sa spécialité reste de rabattre les multiples identités que revendiquent les proscrits pour les rallier à la haine de l’homme bourgeois blanc, personnifié par le flic et par le militant de droite. La gauche intersectionnelle a cela de magique qu’elle multiplie les cautions au fur et à mesure qu’elle perd les masses. À défaut d’avoir eu les prolos, elle aura eu les Gilets jaunes. On a connu le Beur de service pour se dédouaner du racisme, on a à présent le Gilet jaune de service pour se dédouaner du mépris de la France périphérique. Encombrant allié, mal à l’aise devant les caméras, inutile dans la rue, mais nécessaire pour préserver l’illusion morale que la lutte gauchiste est celle des « sans-dents » contre les élites.

    On a pu longtemps débattre du statut d’« idiots utiles du système » des antifas, personne ne niera aujourd’hui que les Gilets jaunes sont devenus les idiots utiles de la gauche.

    Source : https://www.revue-elements.com/

  • Lu, vu, entendu : le Cahier de l'Herne recensé dans Histobiblio....

            C'est Nicolas Pavillon qui signe l'article : 

           http://www.histobiblio.com/Maurras,1252.html

          C'est en effet un Cahier à lire, à faire lire, et qu'il est bon de faire connaître et de diffuser au maximum.....  

    maurras cahier de l'herne.jpg

    392 pages, 39 euros

  • Une heureuse initiative des Epées : A la rencontre de Pierre Boutang....

               "Un peu plus de dix ans après sa mort, venez à la rencontre de Pierre BOUTANG. Une courte vidéo et des intervenants qui l'ont cotoyé et suivi, nous feront découvrir ou redécouvrir le philosophe héritier de Maurras dont l'oeuvre directrice, L'ontologie du secret, vient d'être rééditée...."

                 C'était le mardi 28 avril, salle Pierre Nicole, à Paris.

                 Un grand merci à nos amis des Epées pour nous avoir autorisé à diffuser les deux enregistrements de cette soirée (de 55 et 33 minutes).

              1ère partie   podcast           ( 55'31'' )

              2è partie     podcast           ( 33'30'' )   

     

     

    colosimo.jpgJean-François COLOSIMO
    Philosophe, théologien et éditeur, il est depuis 2006 directeur des éditions du CNRS.

     

    M. Colosimo n'a pas pu venir, retenu qu'il était par des obligations supérieures. Axel Tisserand, que nous avions déjà reçu à l'occasion de la sortie de la correspondance de Maurras et de l'abbé Penon et qui fut élève de Pierre Boutang, l'a remplacé au pied levé pour nous faire part de sa connaissance du personnage et de son enseignement.


     

     

     

    giocanti.jpgStéphane GIOCANTI
    Il s'est intéressé à divers écrivains comme T.S. Eliot, Mistral, et Charles Maurras auquel il a consacré en 2006 une volumineuse biographie, Maurras : le chaos et l'ordre chez Flammarion.

     

     

     

     

     

    gerard_leclerc.jpgGérard LECLERC
    Journaliste, philosophe et militant royaliste.

     

     

     

     

  • Aujourd'hui, dans les Ephémérides : le Panthéon, dédié aux ”hommes illustres”, accessoirement antisémites, racistes ou o

            .... tel Lazare Carnot, l'organisateur du Génocide vendéen, ou Voltaire, joyeusement raciste et furieusement antisémite, alors que Maurras a été condamné par le Régime !...

            C'est l'occasion de lire ou relire notre PDF "M. le Maudit" : 

            http://lafautearousseau.hautetfort.com/list/documents/m-le-maudit1.html

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

    841196018.jpgA partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

     

     

    Aujourd'hui : 36. Remise de l'épée d'académicien...

    Remise de l'épée d'académicien...

    En novembre 1935, Bainville reçoit son épée d’académicien des mains de François Léger, alors secrétaire général des étudiants d’AF, en présence du maire de Vincenne, M. Bonvoisin.
    Elle a été fabriquée, comme celle de Maurras, par Mellerio dits Meller, le plus ancien joaillier du monde.
    C'est Maxime Réal del Sarte qui l'a conçue, comme celle de Maurras. 
    Réal del Sarte était le descendant d'Andrea del Sarto, qui fit partie de la cohorte d’artistes italiens appelés par François premier pour illustrer les Arts, sous toutes leurs formes, dans le Royaume.
    Il était sculpteur, fidèle en cela à la vocation artistique de sa lignée : c'est lui qui fonda les Camelots du Roi, dont il devint le chef. 
    Il a réalisé la garde des épées d’académicien de Maurras et de Bainville :
    Un des thèmes favoris de l'auteur est la Minerve ailée comme une victoire : Minerve est appuyée sur une lance symbolique dont le fer est formé d'une fleur de lys en brillants.
    La sérénité l'habite, malgré les assauts de deux chimères symbolisant les ennemis de la vérité, de l'ordre, de la sagesse.
    Sur la coquille, posées sur deux plumes enlacées, se détachent les initiales de l'auteur.
    Sur la lame, figure l'inscription "offert par les étudiants français le 7 novembre 1935".

     

     

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

  • Sur la page facebook de notre ami Emmanuel Boutang...

    "Il y a dix ans (le 26 octobre 2009) disparaissait Marie-Claire, ma grand-mère, épouse de Pierre Boutang, traductrice d'Antigone et grand-mère latiniste et attentionnée. L'esprit classique et de coeur, la fidélité aux racines chrétiennes étaient incarnés en ma grand-mère. A Dieu."

    La Rédaction de lafautearousseau apporte son entier soutien et ses prières à la famille de l’un de nos maîtres, l’héritier spirituel de Charles Maurras...

     

    lafautearousseau

  • L'Insurgé n°01 disponible.

    Les anciens de la Génération Maurras se souviennent de leur brulot lycéen : L'insurgé.
    Et bien voilà que la génération A.F.2.0 remet ça sur le tapis ! L'insurgé est de retour !

    https://fr.calameo.com/read/00636071758b70762f39c?fbclid=IwAR2LzdB20SPoC3HTFjHxF5oUWmybN3Bt7tf2--yGzCX6RHI7LfhHNJEGImo

  • En vente à la Librairie de Flore.

    "Mes entretiens de prêtre avec Charles Maurras" pour 5€ sur notre site
    Aux editions de Flore, 32 pages, 2016.
    "J’ose espérer qu’en lisant ces pages, les uns et les autres, amis et adversaires, se rencontreront dans une commune prière pour l’âme de celui qui est mort comme le plus humble des chrétiens, réconcilié avec l’Église et avec Dieu comme il l’a dit lui-même : « dans la loyauté et dans l’honneur ». (..)"
  • L'Association bretonne honorera Jeanne d'Arc le 8 mai, au Bourg de Trégomar

    "Tout désespoir en politique est une sottise absolue" (L’avenir de l’intelligence, Charles Maurras…)

    Retrouvons nous le Dimanche 8 Mai 2022, à 16h00, pour honorer Sainte Jeanne d’Arc, au pied de son monument, devant l’église Saint-Blaise au Bourg de Trégomar (22400 Lamballe).

    Le combat pour la France a besoin de vous.

    L'Association Bretonne.

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    "...la pureté des lys..." (Jacques Bainville); ici, l'hommage de 2020...

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (74)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : "...L'âme du mouvement ce fut Maurras..."

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    À l'imprimerie, des brouillons de Maurras, qui donnent une idée du travail qu'avait Bartoli, pour chiffrer et corriger : à quoi devait ressembler le "ténia" lorsqu'il mesurait plusieurs mètres !...

     

    De "Vers le Roi", pages 51/52 :

    "...Je secondai Maurras, à la rédaction, de mon mieux. Vaugeois donna l'impulsion à la propagande. Mais il n'y a aucune espèce de doute : l'âme du mouvement, ce fut Maurras.
    Il y a, au moment où j'écris ceci, près d'un quart de siècle que ce grand homme, jour et nuit, ne gardant que six heures à peine pour son sommeil et ses repas, saisit, étreint corps à corps le démon de l'erreur républicaine et ne lui laisse pas le temps de se ressaisir ni de souffler.
    De deux heures de l'après-midi à huit heures du matin, il est sur pieds, dépouillant son énorme correspondance, écoutant les rapports de ses collaborateurs, les propos de ses visiteurs, distribuant ses ordres ponctuellement obéis; en dehors des bureaux du journal, son domaine est l'imprimerie, rue du Croissant, où il écrit, d'une plume rapide et précise, les pages de lumière que l'on connaît et qui portent partout la conviction et la certitude.
    Traité de "sophiste" - au sens péjoratif du mot - par des imbéciles d'ailleurs de moins en moins nombreux il est bien un ami de la sagesse (Sophia), d'une intrépidité égale à sa clairvoyance; mais aucun nuage ne s'interpose jamais devant le soleil de son bon sens.
    Quand il analyse, jusqu'à l'extrême pointe de l'entendement, il le fait clairement, et sa synthèse vient d'une seule volée, comme une nappe d'or..."

  • Manifester pour de bonnes causes, oui ! Mais avec cet horrible bonnet phrygien, NON !

    Nous avons rendu compte, avec sympathie et en toute amitié, des activités récentes des Collectif Némesis et Marianne contre la PMA.

    Cependant, si nous ne trouvons rien à redire à l'action menée par Némesis, l'autre Collectif nous permettra de trouver très mal choisi son nom, d'abord, et surtout, ensuite, l'horrible symbole révolutionnaire terroriste qu'est le bonnet phrygien.

    A cette occasion, et puisqu'il l'a très bien exprimé à l'époque, nous redonnons ici la parole à Jean Sévillia qui expliquait déjà, en avril 2013, lors des Manifs pour Tous, combien ce symbole était employé fort mal à propos...

    Rien à rajouter, rien à retrancher, tout est dit et bien dit...