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  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    Nous nous retrouverons ce Jeudi 25 Février à 19h30 pour une permanence de la fédération Aquitaine en audio-conférence sur Discord.

    Vous souhaitez nous rejoindre, vous investir dans notre mouvement ou même fonder une section dans votre ville ? N'hésitez pas à y prendre part !

    Lien en mp.

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    Vendredi 26 Février à 17h30, l'Action française Arras vous convie pour une audio-conférence sur Discord dont le thème sera quel corporatisme pour aujourd'hui ? animée par Enzo Sandré.

    Plus d'infos en message privé.

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    Vendredi 26 Février à 20h30, l'Action française Strasbourg vous convie pour une audio-conférence sur Discord dont le thème sera les castes vues par René Guenon animée par Paul Arthuys.

    Plus d'infos en message privé.

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    Chaîne Vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCYlZgfsklLOeodytYauQONQ

    https://www.youtube.com/user/Politiquemag

     

     

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence

     

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    • Le Café Histoire de Toulon

     

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    Pages FB : https://www.facebook.com/publegraal/

     

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    https://www.facebook.com/profile.php?id=100014739032951

     

    Chers Amis du Graal, du Café Histoire de Toulon et de la paroisse de Saint-François de Paule.


    Après la longue interruption consécutive au Coronavirus, l'équipe du Café Histoire de Toulon a décidé de reprendre ses causeries à partir du mois d'octobre 2020, toujours dans le bar associatif des Missionnaires de la Miséricorde Divine, Le Graal  au 377 avenue de la République , 83000 Toulon. Toujours le dernier merci du mois. Le moment de convivialité "Pizza et bières" sera étendue à minuit.

    Pour mieux répondre à vos nombreuses demandes à " re-vivre ", l'équipe d'origine - constituée à l'initiative de l'abbé Fabrice Loiseau - s'étoffe, se professionnalise, se renouvelle et se... rajeunie. Elle vous propose un programme de causeries basé sur la publication d'ouvrages, présentés par leurs auteurs. Ces ouvrages pourront être achetés sur place et dédicacés grâce au soutien de La librairie de l'Enfant Jésus ( 81 rue d'Orvès - Toulon, @Enfantjesus.fr )
     

    Novembre 2020 : Jacques Trémollet de Villers sur Jeanne d'Arc aujourd'hui ( chez Perrin )
    Janvier 2021 : Philippe Conte et son ouvrage sur la vraie révolution spirituelle ( à l'Harmattan).
    Février 2021 : Julien Langella avec son livre sur le populisme : refaire le peuple ( à la Nouvelle Librairie).
    Mars 2021 : Alain Vignal sur son ouvrage en préparation de l'histoire du diocèse de Toulon


    Par ailleurs nous vous informons de la publication d'un très bel ouvrage de notre paroissien occasionnel Jean Sévillia sur "L'histoire de la France cartographiée, de la préhistoire à nos jours".
    En cinq parties – « Les origines », « Le royaume de France », « La nation française », « À l'épreuve du XXe  siècle» et « Vers la France de demain » – et plus de 100 cartes inédites et richement détaillées, de celle des principaux sites préhistoriques à celle de la pandémie du Covid-19, cet ouvrage novateur donne à voir, véritablement, une autre histoire de France, vivante, presque charnelle. La bataille d'Alésia, le partage de Verdun, la France des monastères de l'an 1000 au XIIe siècle, l'art roman ou gothique, les croisades, la France de François Ier, les principaux monuments de la Renaissance, les résidences de Louis XIV, la frontière fortifiée de Vauban, les Lumières, les minorités religieuses aux XVIIe  et XVIIIe  siècles, les guerres de Vendée, la France du Premier Empire, la révolution de 1830, la construction du réseau ferré au XIXe, l'alphabétisation, l'urbanisation et les langues régionales en 1900, la Grande Guerre, ses victimes, l'Algérie française, la décolonisation, les élections présidentielles de la Ve République, le réseau autoroutier, les étapes de la construction européenne, les familles monoparentales, les interventions militaires récentes ou encore les Gilets jaunes : autant de sujets et autant de cartes, parmi beaucoup d'autres, que commente Jean Sévillia avec maestria et concision. Conjuguant plaisir de lectur
  • La France malade de l'Algérie, par Constance Prazel.

    Le 20 janvier, Benjamin Stora remettait à Emmanuel Macron son rapport sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », au terme d’une mission confiée par le président de la République et destinée à « réparer le passé ». En fait de réparations, malheureusement, le compte n’y est pas. Pouvait-on s’attendre à autre chose, à l’heure où triomphent le discours décolonial et indigéniste, le wokisme et autres joyeusetés ? 

    6.jpgLe choix de Stora pour diriger cette entreprise n’était pas anodin : sa carrière d’historien s’est accompagnée d’engagements politiques toujours plus à gauche, et même très à gauche, avec une sympathie saillante pour les indépendantistes algériens du FLN.

    L’esprit du rapport est faussé par un postulat de départ : il faut davantage répondre aux récriminations algériennes sur le passé français que bâtir une vérité équilibrée. La France sera donc toujours dans le mauvais camp, celui du colonialisme. Sans surprise, le rapport témoigne donc dans l’ensemble d’une mémoire partielle et imparfaite, idéologiquement orientée. Sartre l’emporte définitivement sur Camus, et la repentance ne peut profiter qu’à ceux qui ont la chance de défendre la cause du bien.

    On ne connaît que trop bien les biais qui empêchent toujours une histoire réaliste de la guerre d’Algérie : l’armée a nécessairement tort, contre les Algériens, contre les porteurs de valise ; la torture de l’armée française n’est ainsi jamais mise en regard du terrorisme fou du FLN. Le maire de Perpignan, Louis Aliot, de famille pied-noir, a ainsi organisé dans sa ville une exposition pour y convier Benjamin Stora : à la lecture du rapport, vient évidemment l’envie de rappeler à l’historien, photos à l’appui, une réalité qu’il tend un peu trop vite à passer sous silence, celle de la violence et de la sauvagerie insoutenables des meurtres du FLN perpétrés à l’encontre des harkis ou des pieds-noirs, avant comme après le 19 mars 1962.

    Tout n’est pourtant pas à mettre au feu dans le rapport Stora. On s’indignera de ce qu’il envisage la panthéonisation d’une porteuse de valise, Gisèle Halimi, mais on saluera, en revanche, son appel à la réhabilitation des cimetières juifs et européens d’Algérie : leur abandon, leur pillage, leur profanation restent aujourd’hui un scandale pour trop de familles meurtries. On appréciera aussi qu’il réfute la notion « d’excuses » à faire formuler par la France.  

    Le véritable problème est que pour pardonner et surmonter, il faut être deux. La France se complaît dans l’idée qu’elle doive se justifier de ses soi-disants égarements, mais les Algériens, pour leur part, sont à des milliers de lieues de reconnaître leurs torts. Le régime aujourd’hui en place s’estime l’héritier direct des combattants de l’indépendance. De ce fait, le rapport ne fait qu’alimenter pour nombre d’entre eux leur vindicte intarissable.  

    A la suite des débats autour de la publication du rapport, un journaliste algérien, Mohammed Allal, a trouvé le moyen de réclamer des excuses de la part de la France pour avoir utilisé du fer algérien pour construire la tour Eiffel. Il est impensable, non pas tant qu’il tienne ses propos, mais qu’on daigne leur donner un écho. Malheureusement pour ce triste sire, le fer dont est faite la dame de fer vient de la terre de Lorraine. A ce jour, il ne semble pas que les Lorrains, annexés au royaume de France par un tour de passe-passe diplomatique au XVIIIe siècle, aient fait connaître leur désapprobation et demandé réparation pour la spoliation : ce sont des gens bien élevés. A contrario, l’Algérie remerciera-t-elle la France de lui avoir livré sur un plateau avec l’indépendance le pétrole saharien, alors que rien ne l’y obligeait ?

    Comme le prouvent les polémiques pathétiques autour de la commémoration du bicentenaire de la mort de Napoléon, notre pays, empêtré dans un avatar de cancel culture et de repentance mal digérée, est aujourd’hui plus que jamais incapable d’assumer son passé avec ses grandeurs et ses faiblesses. Concernant l’Algérie, il ne s’agit pas d’une querelle d’historiens, destinée à s’apaiser avec le temps, ni d’un débat anecdotique : l’ensemble de notre politique, notre rapport à l’intégration ou à l’assimilation, notre regard sur l’immigration et sur l’islam, la vision de l’armée et de son rapport à l’Etat, la gestion de l’héritage gaulliste, tout cela reste aujourd’hui encore marqué par l’expérience terrible de la guerre d’Algérie et par une absence de vision claire des responsabilités partagées. La France n’en finit pas d’être malade de l’Algérie, et le paie quotidiennement. Tant de maux découlent aujourd’hui de cette maladie infantile de la Ve République qui n’est toujours pas guérie, et le docteur Stora n’apporte certainement pas le remède attendu.

    Constance Prazel

    Source : http://libertepolitique.com/

  • Macron, procureur sans titre de son pays et de son armée !, par Christian Vanneste.

    Le narcissisme de Macron n’a pas de limite. N’aimant pas les critiques, il accuse les Français d’être un peuple de procureurs, et lui-même se mue en procureur de l’Armée française en accusant celle-ci d’assassinat. Né 15 ans après la fin de la “Guerre d’Algérie”, et ayant par ailleurs soigneusement évité de faire son service militaire, voilà quelqu’un qui n’a pas hésité à porter l’uniforme, à savoir la combinaison de pilote, qu’il n’est nullement, sur la base aérienne d’Istres. 

    christian vanneste.jpgDénué de la moindre expérience militaire, il est “le chef des Armées” et rabroue vertement le Général Pierre de Villiers, Chef d’Etat-major des Armées. Celui-ci avait rempli pleinement son rôle en réclamant pour les soldats français les moyens de leurs missions. Ses états de service, sa compétence, sa rigueur professionnelle méritaient le respect. Les morts dans les véhicules, insuffisamment protégés et touchés par des attentats au Sahel, n’ont que trop vérifié les exigences légitimes du Général. Le tout récent président élu dans des conditions douteuses n’a cependant pas hésité à l’humilier publiquement et à le conduire à la démission.

    Dès avant son élection, en Février 2017, lors d’un déplacement en Algérie, il avait commencé une mise en accusation systématique de son propre pays. Il avait alors osé désigner la colonisation comme un “crime contre l’humanité”. Comment les Français ont-ils pu élire celui qui s’était alors rendu indigne des fonctions qu’il ambitionnait ? Un homme politique ne critique pas son pays dans un pays étranger. S’il le fait pour des motifs de séduction électoraliste envers les Algériens ayant acquis la nationalité française, souvent en gardant la leur, c’est encore plus méprisable. S’il le fait en raison de la lecture idéologique de l’histoire qui est celle de son camp, la gauche “progressiste”, il souligne à quel point il ne peut représenter tous les Français, notamment les descendants des victimes de la rébellion, militaires, Pieds-Noirs et Harkis, dont les malheurs sont ainsi effacés par un “crime contre l’humanité” qui les rend davantage coupables que victimes.  S’il le fait par une fatuité pétrie d’ignorance, cela ne fait que confirmer l’erreur de confier la responsabilité la plus haute du pays à un jeune fonctionnaire sans autre expérience que bancaire. La colonisation est un phénomène historique qui a consisté pour une puissance techniquement et donc militairement plus avancée à s’emparer de territoires avec des buts différents : étendre son activité commerciale, acquérir des ressources, implanter une population excédentaire, accroître ses forces. Le corollaire de ce mouvement “naturel”, c’est l’invasion : lorsqu’une puissance décline, des peuples plus vigoureux l’envahissent et trouvent là aussi le moyen d’acquérir des richesses et des terres. Les Romains ont colonisé le pourtour méditerranéen et une bonne partie de l’Europe occidentale. Souvent avec brutalité, ils ont installé la “Paix romaine”, à l’origine d’une civilisation brillante, riche de travail et d’échanges, construisant routes et villes. Qui pourrait s’en plaindre ? Les grandes invasions qui ont suivi ont accumulé les destructions. Où est le crime contre l’humanité ? Ni d’un côté, ni de l’autre, car les acteurs de l’histoire ne font ni de la morale ni du droit, ils vivent dans les passions et les contraintes. Ce que semble ignorer un énarque qui récite sa leçon.

    La colonisation française n’a pas eu l’importance ni la cohérence de la britannique collectionnant les territoires dont les autochtones ont été remplacés par des colons, exploitant les richesses du sous-sol, trouvant de vastes débouchés pour ses marchandises et reliant l’ensemble par des bases assurant la sécurité de l’Empire. La France après avoir perdu en grande partie ses premières colonies a reconstitué un empire au XIXe siècle, surtout pour retrouver un prestige que ses désastres militaires lui avaient fait perdre, pour y puiser des renforts, et pour exporter sa pensée “libératrice”. Rien de criminel : telle exaction commise est compensée par l’effort en infrastructure, en soins médicaux ou en éducation. L’Algérie en est un bon exemple comme elle est aussi un excellent résumé de l’incohérence de nos gouvernements qui n’ont jamais vraiment choisi entre peuplement, assimilation et attentisme, jusqu’au moment où la démographie, décuplée par la médecine du colonisateur, et la religion du colonisateur précédent, ont exacerbé les différences et précipité l’inéluctable. Lorsque les troupes de Charles X prennent Alger, c’est une satisfaction pour l’Europe entière enfin débarrassée d’un nid de pirates esclavagistes. Lorsque les Pieds-Noirs et les musulmans favorables à la France quittent l’Algérie sous la menace du massacre dans les conditions les plus horribles, les Juifs, présents dans ce pays depuis des siècles, les suivent. Où sont les crimes contre l’humanité ?

    Lorsque les terroristes font exploser des bombes ou mitraillent des civils à Alger, l’Armée a reçu du gouvernement de la IVe République l’ordre de “terroriser les terroristes”, de les éradiquer, et elle en a pris les moyens en remportant la bataille d’Alger. Cinq ans plus tard, cette victoire est devenue inutile : beaucoup de Français d’Algérie ont été assassinés dans des conditions atroces. Le silence devant ce gâchis devenu inévitable serait seul décent. Mais l’élégance morale de M. Macron a d’autres caprices : il prend parti et le fait contre son pays en reconnaissant des assassinats de la part de l’armée française comme si celle-ci ne luttait pas avant tout contre des assassins. L’irresponsabilité du geste est à peine croyable : les demandes d’excuses d’un gouvernement qui vit de la légende de la libération nationale contre l’occupant français ne seront jamais satisfaites. Quant à la repentance française, elle alimentera chez de nombreux jeunes d’origine algérienne le sentiment de leur identité victimaire propre à justifier leur séparatisme. On ferait mieux d’enseigner les efforts en matière de santé, d’éducation de développement consentis par la France dans ses département algériens, mais c’est trop demander à un homme dont la suffisance n’a d’égales que ses insuffisances.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Réseaux sociaux, sections locales... pendant ce temps, l’Action française (re)tisse sa toile, par Clémence Bauduin.

    A Compiègne (Oise), la section de l’Action française compte une poignée d'adhérents, mais de nombreux sympathisants.LP/Alexis Bisson

    Jouissant d’un regain de popularité auprès d’un public rajeuni,l’association royaliste et nationaliste, revigorée en dépit d’une base idéologique inchangée, enchaîne les ouvertures de sections locales. Elle étend son maillage aux nouvelles plateformes de communication, dans un curieux mélange avec ses convictions traditionalistes.

    11.jpg« Attendez, je vais chercher mes notes. Qu’est-ce que j’ai fait de ce carnet...Ah ça y est, le voilà. L’immigration au vu de l’intérêt national. » Il aura fallu quelques instants à Adrien*, 26 ans, pour remettre la main sur un cahier qu’il semble avoir rempli avec beaucoup d’application. « J’avais pris pas mal de notes ce soir-là, il y avait tout un cheminement qui découlait de la pensée maurrassienne, j’ai trouvé ça très intéressant. » « Ce soir-là », en novembre dernier, l’Action française animait une conférence à Compiègne, dans l’Oise.Deux ans d’existence à peine et l’antenne compiégnoise de l’association royaliste fondée en 1898, héritière de la pensée de l’idéologue nationaliste et antisémite Charles Maurras, a su capter une partie de la population locale.Elle vient de créer son propre compte Instagram, lequel recense un peu plusde 200 abonnés en quelques jours seulement. 200 abonnés pour une section locale, mais plus de 12 000 followers sur le compte national - coloré de fleurs de lys et de drapeaux tricolores - de celle que ses fidèles appellent « l’AF ».

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    Militants pour le retour d’un roi, ces fervents soutiens de la Manif pour tous,proches de l’extrême-droite bien qu’ils s’en défendent, se refont une santé,boostés par les confinements successifs qui ont accru leur présence sur les réseaux sociaux. Ce succès grandissant sur les réseaux sociaux trouve un écho dans le réel : chaque mois, l’Action française revendique a minima une nouvelle antenne en France.

    Caen, Nîmes, Alès... Début mars, au moins trois ont vu le jour. Toutes n’ont pas de locaux à proprement parler, mais des réunions s’organisent dans la limite de ce que permet la crise sanitaire.

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    Pas de quoi surprendre Jean-Yves Camus, directeur de l’observatoire des radicalités politiques. « Depuis ses origines, l’Action française a un maillage assez fin du territoire, rappelle-t-il. Avant-guerre, elle avait des sections dans absolument toutes les grandes villes, des fédérations dans tous les départements. » Une implantation qui incombait en grande partie à la vision décentralisatrice de Charles Maurras, mais qui trouve aujourd’hui un nouvel élan insufflé par les réseaux sociaux... Et le confinement.

    «Tout le monde est le bienvenu à l’AF »

    Adrien en est le parfait exemple. Animé par une défiance à l’égard du gouvernement et des médias, soucieux de porter haut le patrimoine et l’histoire française, promoteur de la bonne chère hexagonale, mais surtout ouvertement nationaliste : le jeune homme avait de quoi intéresser le mouvement antirépublicain.

    Son compte Instagram a attiré l’attention de Virgile Dévot qui, à 22 ans,préside la section compiégnoise de l’Action française. « J’avais réagi à des posts sur l’Instagram de l’AF national et il est venu me parler en message privé », explique Adrien. Si le recrutement dans la vie réelle s’effectue dans une apparente décontraction, les recruteurs de l’Action française restent néanmoins prudents. « J’ai rencontré Virgile en juin, il voulait faire connaissance,explique Adrien. J’ai parlé de mon parcours, de mes pensées. Tout le monde est le bienvenu à l’AF, mais Virgile prend soin de rencontrer des gens du secteur pour voir si ça tient un peu la route, si l’on ne va pas décrédibiliser le mouvement. »

    Adrien, qui n’a jamais adhéré formellement à l’Action française mais prend à cœur son statut de sympathisant, rencontre alors des gens qui, comme lui,partagent quelques idées communes. « Ce qui est intéressant avec l’AF c’est le côté formation ouverte à tous, pour les membres ou même les simples curieux, estime Adrien. Là par exemple, j’avais assisté à une conférence sur Discord intitulée Qu’est-ce qu’un Coup d’Etat. »

    Instagram, Twitter, TikTok, Discord...

    C’est justement sur Discord, un réseau social initialement dédié aux joueurs de jeux vidéo, que l’Action française a développé ses conférences en ligne. «C’est notre grande réussite depuis un an et demi, on a monté un Discord qui est à 2000 abonnés, se targue Francis Vicenton, secrétaire général adjoint de l’AF. Sur ce média, l’association royaliste tient une conférence par semaine. «Inscription sur les réseaux en message privé », précise une affiche annonçant une conférence ce samedi.Régulées par les membres de l’AF, ces conférences, qui ont toujours participé de l’identité du mouvement, trouvent un nouveau public. Chacune des réunions en ligne recense au moins 150 personnes. « Régulièrement on dit qu’on est mort et finalement, il y a toujours des jeunes qui arrivent avec des profils très différents, s’enthousiasme Francis Vicenton. Notre visibilité s’est améliorée grâce à ces outils. Aujourd’hui quelques-uns de nos militants se mettent à TikTok, très bien ! Ce qui nous intéresse c’est le pays réel, alors s’il faut passer par certains canaux, pas de problème. »Cette nouvelle formule, qui consiste à utiliser les outils de communication les plus modernes pour véhiculer une idéologie plus que centenaire et éminemment conservatrice, amuse Jean-Yves Camus. « Si la génération des années 1970-1980 voyait aujourd’hui son mouvement communiquer sur Telegram ou Instagram,ils en seraient sûrement absolument navrés», sourit le directeur de l’Observatoire des radicalités politiques.Relayer les actions coups-de-poing. Pour le secrétaire général de l’Action française, François Bel-Ker, concilier traditionalisme et réseaux sociaux n’a rien d’antagoniste. « La communication qu’on emploie aujourd’hui est simplement une caisse de résonance. L’Action française regroupe 2000 jeunes de moins de 20 ans,alors les moyens de communication modernes nous permettent de former,informer, relayer nos actions. » Des actions dont le côté spectaculaire permet là encore d’attiser la curiosité sur les réseaux sociaux.Le 25 mars, des militants AF font intrusion au sein du Conseil régional d’Occitanie pour dénoncer « l’islamo-gauchisme de la présidente de région »,Carole Delga. Les images sont relayées par le mouvement, et parfois par leurs opposants, qui s’en indignent. « Ils sont souvent notre meilleur relais »,ironise Francis Venciton. La communication prend et profite au mouvement royaliste. « Si vous voulez nous soutenir dans nos actions, n’hésitez pas à

  • Sur le blog ami du Courrier Royal : tribune : Être royaliste en 2021, par Jean-Philippe Chauvin.

    Il faut bien l’avouer :  aujourd’hui, malgré les efforts des militants monarchistes de toutes tendances, le royalisme semble presque invisible aux yeux de nos contemporains, baignés dans l’ambiance distractionnaire de la société de consommation, désormais plus numérique que physique, et par l’angoisse actuelle de la maladie qui rôde dans nos villes : cette dernière menace semble d’ailleurs tétaniser toute capacité de réflexion politique, au point de prédire une élection présidentielle au second tour semblable à l’élection précédente, avec un même destin électoral…

    jean philippe chauvin.jpgCette situation et la promesse d’une resucée de 2017 ne sont pas satisfaisantes, et les royalistes ne peuvent s’en satisfaire : je ne m’en satisfais pas.

     

    En tout cas, et malgré les impasses d’une République qui semble autant bloquée que bloquante, et alors même que tout semble confirmer les inquiétudes des royalistes devenus depuis un siècle des « Cassandre malgré eux », le royalisme connaît une marginalisation évidente dans le paysage politique français, aujourd’hui monopolisé par les tenants du « tout démocratique » et du « politiquement correct ». Cette situation gêne évidemment la perception des idées royalistes, trop souvent limitées, dans l’esprit de nos concitoyens, à quelques mondanités ou à des anecdotes, mélanges d’activisme et de folklore… Il est vrai que les royalistes sont parfois responsables de cette image déplorable ou caricaturale, et que leurs incessantes querelles, qu’elles soient dynastiques ou idéologiques, détournent du royalisme maintes bonnes volontés qui, pourtant, peuvent apporter de la « fraîcheur » à un courant d’idées temporellement vieux mais toujours utile, voire nécessaire au débat politique et institutionnel.

     

    Ainsi, au moment où la Ve République doit affronter les défis de la globalisation et de la logique globalitaire (néolibéralisme, idéologie consumériste, démocratisme élitaire et oligarchique…) ; au moment où les intelligences les plus vives ressentent un « malaise de civilisation » (prémisses ou, plutôt, révélateurs d’une crise aujourd’hui bien réelle ?) ; au moment où la maladie au numéro 19 remet en cause quelques unes des certitudes de notre mode de vie « sans limites », l’idée d’une instauration monarchique apparaît bien lointaine (autant dans le passé que pour l’avenir), mais doit revenir dans le champ des possibles : la Monarchie royale, au regard des données politiques et institutionnelles actuelles, reste (et sans doute, de manière plus précise, redevient) nécessaire pour notre nation aujourd’hui moins sûre d’elle-même et fragilisée par des forces externes (diplomatie états-unienne ; montée des puissances « alternatives », de la Chine à la Turquie ; règlementarisme européen…) et internes (ethno-nationalismes séparatistes, communautarismes religieux ou sociologiques,…). Une nation que nous évoquons, non comme une idéologie jacobine (la « Nation » avec un N majuscule) dont les excès centralisateurs se manifestent jusque dans la gestion « parisienne » de la crise sanitaire ( les préfets sont redevenus les « représentants en mission » d’une République maladroite dans ses réponses à la pandémie), mais comme une forte réalité issue de l’histoire et des liens qu’elle a fondés et entretenus, et comme le fort sentiment de l’appartenance à un « ensemble pluriel et inaliénable ».

     

    Pourtant, la Ve République pensait avoir résolu le problème des institutions

    Pourtant, la Ve République pensait avoir résolu le problème des institutions en « monarchisant » la République (hommage du vice à la vertu, diraient certains…) mais cette monarchie incomplète qui, en fait, semble plutôt avoir été, du temps du général De Gaulle, une forme française de « monocratie » renforcée par ses successeurs, est aujourd’hui largement remise en cause par les diverses réformes constitutionnelles de ces dernières années, mais aussi par les diverses cohabitations qui se sont succédé depuis 1986 (trois en quinze ans) et que le quinquennat a rendu désormais plus improbables (le mal est déjà fait, pourrait-on ajouter avec regret). En effet, depuis les années 1960, sous la pression conjointe d’une société de consommation de plus en plus mondialisée et d’une construction européiste qui oubliait, en fait, les réalités européennes comme la Nation de la 1ère République avait nié les réalités françaises, cette « pluralité de l’unité », la nation française paraît affaiblie et inquiète d’elle-même sans se résoudre ni à disparaître ni à se grandir à nouveau, et la Ve République est impuissante à se hisser à la hauteur des espérances que l’histoire de France, pourtant, autorise et que nombre de peuples, dans le monde, attendent !

    Voici ainsi une bonne raison d’être royaliste et de le faire savoir, avec ferveur mais sans démesure, en cherchant, d’abord, à servir le pays qui est le nôtre, ce « cher et vieux pays » dont les dévastations urbanistiques et les dégradations environnementales nous désolent. Il ne s’agit pas de prendre une douteuse revanche sur une histoire de France guère heureuse pour les derniers rois comme pour leurs partisans ultérieurs, mais de rendre à la nation française sa juste conscience d’elle-même et sa place au regard même de ce qu’elle a été, que cela soit chez elle ou de par le vaste monde. Une France qui ne s’arrête pas aux limites de l’hexagone mais navigue aussi sur tous les océans à travers ses territoires ultramarins, de la Nouvelle-Calédonie à l’île de Mayotte, notre plus récent département (depuis 2011) et pour lequel toute une génération de royalistes, autour du maurrassien Pierre Pujo et de son hebdomadaire Aspects de la France, a milité, « contre le sens obligatoire de l’histoire »…

     

    Mais être royaliste ne signifie pas être en « exil intérieur », bien au contraire, et, même si certains républicains peuvent en être surpris, nous travaillons en France, sous la République, parfois au sein de sa Fonction publique, sans que cela nous pose souci : il s’agit de servir le pays, sa population et, pour mon cas, ses jeunes générations. Un royaliste a sa place partout en France, partout où il faut servir et non « se servir ». Refuser de le faire serait, d’une certaine manière, appliquer « la politique du pire » qui est, comme le soulignait Maurras, « la pire des politiques ». Cela n’empêche pas, là où nous sommes, d’œuvrer, aussi, pour un État digne de ce nom, un État royal et dynastique qui n’a qu’une passion, qu’une obsession : la France, la France encore, la France d’abord…

     

    Jean-Philippe Chauvin

    Sources : https://le-courrier-royal.com/

    https://www.facebook.com/lecourrierroyal/

  • Lettre à Elle, par Domitille Faure.

    © Valentin Deniau pour L'Incorrect

    Dans son article « La Haine au féminin » d'avril dernier, le magazine Elle a mis en cause les jeunes femmes « jolies et fachos », « xénophobes et nationalistes » devenues vitrine de la vilaine droitosphère française. Quelques-unes des accusées ont souhaité prendre la plume pour répondre dans nos colonnes. Tribune signée par Floriane Jeannin, Estelle RedPill, Alice Cordier, Thonia, Virginie Vota, Thaïs d'Escufon, Jeanne Leclerc et Domitille Faure.

    2.pngDites, Elle, on vous dérange ? Nous, les jeunes femmes de droite ? Dire qu’on croyait qu’il fallait des quotas de femmes en politique ! Dire qu’on pensait que nous devions toutes devenir super copines pour lutter contre l’immonde mâle ! Si on ne pense pas comme vous, on devrait rester à la cuisine, c’est cela ?

    Mais peut-être n’êtes-vous pas dérangés par notre sexe. Peut-être est-ce notre mise qui vous chiffonne. Dur de nous prendre en défaut sur notre vécu et les statistiques officielles. Vous attaquez donc notre physique. Ah, si seulement nous étions moches ! Pas entretenues exprès, une pilosité en guise d’opinion politique ! Si seulement nous étions comme les filles de gauche !

    Nous nous sentons bien dans notre peau (et notre « genre »), merci ! Dans une société qui s’enlaidit de jour en jour, dans un quotidien toujours plus oppressant et dangereux, des jeunes femmes se lèvent à la recherche du beau et du juste. Les attaquer parce qu’elles sont jolies est au mieux indigne d’un journal féminin, au pire le témoignage d’une volonté délétère de soumettre les femmes à votre doxa.

     

    Ne vous en déplaise, nous ne sommes pas instrumentalisées par des milieux trop « masculins » à votre goût : c’est par nécessité, et de notre propre chef, que nous élevons aujourd’hui la voix pour nous faire entendre ensemble, au-delà de nos saines différences de points de vue

     

    Nous voyons notre corps comme notre pays : on l’entretient du mieux possible, sans le transformer, on l’aime et on le chérit pour ce qu’il est. Vous prétendez « liberté », nous comprenons « négligence » : vous vous malmenez, déformez, déchirez, et nous obligez à applaudir le désastre.

    Oui, nous portons nos valeurs sur nos visages et dans nos attitudes. Oui, nous assumons nos idées, de nos cheveux étrangement qualifiés de « blonds » jusqu’à la pointe de nos ongles, manucurés ou non. Nous sommes jeunes, nous aimons prendre soin de nous, pour devenir la meilleure version de nous-mêmes. Nous sommes contraires à l’esprit du temps, qui nous voudrait négligées, à réclamer l’admiration béate de tous en suivant le dernier hashtag politiquement correct.

    Nous sommes fières de notre féminité, qui n’est en rien synonyme d’« oppression patriarcale ».

    Il ne vous aura pas échappé qu’être « blondes » et jolies ne nous empêche pas d’avoir un cerveau, et un avis.

    Vous y voyez une stratégie politique. C’est hélas la nécessité qui nous appelle.

    Quand une femme clame avoir été violée par des célébrités, vous vous en faites l’écho sans réserve. En revanche quand nous disons être sans cesse agressées par des hommes issus de l’immigration, vous nous intimez de la fermer pour ne pas être « racistes ». La parole des victimes existe uniquement quand elle arrange votre narratif éculé.

    Vous prétendez défendre « l’inclusivité » et libérer la parole des femmes, mais vous parlez au nom de toutes, et vous nous imposez vos carcans politiques, en traitant celles qui n’abondent pas dans votre sens de « fachos ».

    Vous et votre idéologie ringarde avez fait de nos rues des coupe-gorges, de nos déplacements en ville des enfers. Dans certains quartiers, les entreprises invitent leurs employées à ne pas porter de talons afin de marcher vite et ne pas attiser la dangereuse convoitise de nos tout nouveaux « compatriotes ». Ils arrivent fraîchement de pays où l’on voile les femmes, où leur parole vaut la moitié de celle d’un homme, où elles sont lapidées pour un soupçon d’adultère. Ces horreurs voyagent dans les bagages de vos migrants chéris : excisions, mariages forcés, têtes rasées, viols et meurtres sont devenus des sujets conséquents sur notre territoire à l’aube du troisième millénaire. C’est une honte. Nos grands-mères portaient la mini-jupe l’esprit tranquille. Nous et nos filles sommes harcelées, puis traitées de « sale pute blanche » quand nous détournons le regard, de peur de provoquer leur violence.

    Ne vous en déplaise, nous ne sommes pas instrumentalisées par des milieux trop « masculins » à votre goût : c’est par nécessité, et de notre propre chef, que nous élevons aujourd’hui la voix pour nous faire entendre ensemble, au-delà de nos saines différences de points de vue.

    Nos parents se sont battus pour nous donner un bel avenir. Nous sommes féminines, libres et insoumises. Nous voulons continuer à l’être. À pouvoir être ministre ou mère à plein temps, à prendre le métro seules sans risquer notre vie, à allaiter en public ou donner le biberon à la maison, à faire vivre le cœur battant de notre France. Et à donner notre avis, à nous engager en politique sans la permission de notre tuteur légal, quand bien même nous aurions l’impudence – excusez-nous – d’être jolies pour le faire.

     

    Source : https://lincorrect.org/

  • Pas de démocratie sans identité nationale !, par Christian Vanneste.

    La grande question qui se pose à une démocratie est celle du “démos” qui est censé être le souverain de cette réalité politique. Pour que le peuple soit souverain, encore faut-il qu’il y ait un peuple. En France, le peuple avant même d’être souverain constituait une nation.

    christian vanneste.jpgMalgré la diversité de ses coutumes et de ses patois, la France prenait conscience d’elle-même en s’identifiant à son roi. Sans guerre de succession, sans rivalités dynastiques, la longue lignée des Capétiens, d’une branche à une autre jusqu’aux Bourbons, avait incarné la représentation légitime de la France selon les lois fondamentales du Royaume et selon la volonté divine. Le sacre de l’héritier mâle le plus proche en ligne masculine réalisait cette double condition. Ainsi étaient évitées les compétitions entre candidats à la succession ou l’éventuelle puissance d’un étranger devenu l’époux de la reine. Dans les moments les plus difficiles de notre histoire, la Guerre de Cent Ans ou les Guerres de Religion, la clarté de la source de légitimité a imposé la continuité dynastique et l’unité du pays. Deux autres facteurs y ont puissamment contribué : la religion catholique dominante au point d’obliger le futur Henri IV à se convertir et la langue française. La plupart des autres nations n’ont connu ni cette unité, ni cette continuité que ce soit l’Angleterre ou l’Espagne où les luttes dynastiques et les séparatismes régionaux ont jalonné l’histoire, que ce soit l’Allemagne dont l’unité tardive a laissé perdurer la division religieuse entre catholiques et protestants, ou encore l’Italie marquée par des identités régionales considérables. On pourrait souligner le cas original de l’Autriche qui ne vit sa dynastie Habsbourg s’écrouler qu’en 1918 à la fin de la Grande Guerre alors que c’était elle, avec, c’est vrai, son catholicisme, qui constituait l’unité d’un Empire baroque de peuples disparates.

    L’unité de la nation française, sa permanence sont un trésor exceptionnel qui a d’ailleurs élevé la France au rang de modèle. Comme Tocqueville le montre dans l’Ancien Régime et la Révolution, la rupture de 1789 n’est de ce point de vue qu’une apparence. La centralisation, l’uniformisation du pays ont commencé avant et se sont poursuivies après. En commettant la grande erreur de son règne, la persécution des protestants, Louis XIV travaillait à l’unité du pays, mais la laïcité postrévolutionnaire a visé le même but jusqu’à aujourd’hui. De même, l’étonnant mélange présent dans certains discours révolutionnaires entre la haine des aristocrates et la volonté de chasser les descendants des envahisseurs germains de la Gaule, poursuivait la meme finalité : peaufiner l’unité et l’identité de la nation. La lutte des classes se voulait aussi lutte des races. On trouve en cela un nouvel élément constitutif de la nation : la solidarité de ses membres est d’autant plus forte qu’elle se mobilise contre l’autre, l’étranger, l’ennemi. Si le suicide est, comme le pensait Durkheim, un signe d’anomie, d’affaiblissement de la solidarité entre les membres d’une société, on sait que la guerre a tendance à en diminuer le nombre, parce que la volonté de vivre est renforcée par la peur de succomber devant l’ennemi. Le suicide “altruiste” du héros est le contraire du suicide “égoïste” du désespéré.

    Sans roi, sans religion, ni même une laïcité ferme et conquérante, sans ennemi, peut-il y avoir encore un peuple conscient d’être une nation souveraine, bâtissant son avenir d’élection en élection, peut-il y avoir une démocratie ? La récente algarade entre les ministres de l’intérieur et de la justice est révélatrice de la décadence de notre “démocratie”. Le premier se vante qu’une majorité d’électeurs se soit portée sur son nom aux municipales puis aux départementales, mais il oublie de rappeler la relativité de cette majorité qui ne porte que sur un tiers des électeurs potentiels. Dans “sa” ville de Tourcoing, 75% d’abstentions aux municipales, 80% aux départementales. La représentativité d’un élu par une portion aussi faible et sans doute peu proportionnelle de la population est-elle encore légitime ? Le second qui doit se contenter des 8,5% obtenus par sa liste aux régionales crie à la trahison et sus à l’ennemi : cet homme dont les Français découvrent l’inintelligence se rend-il compte qu’en démocratie, il ne peut y avoir d’ennemi intérieur sauf lorsqu’une partie de la population pactise avec l’étranger ?

    La lutte des classes a vécu. Le parti, qui se disait représentant de l’une d’elles, était soumis à une puissance étrangère, l’URSS. Cette menace a disparu, et aujourd’hui, avec une inconséquence absolue, on ose désigner comme “ennemi” un parti qui se veut plus “national” que les autres. Ce parti a évidemment le même droit que les autres à représenter la nation à travers ses élus. La nation est une communauté humaine de destin. Ce n’est pas, comme on a trop tendance à le penser dans notre pays, le vecteur d’une idéologie, que ce soit celle des droits de l’homme ou une autre. Le désintérêt pour la politique de la première des nations historiques n’est pas une anecdote. C’est le résultat effarant d’une trahison des prétendues élites qui ont systématiquement ruiné ce qui constituait l’identité française, son enracinement chrétien, sa fierté linguistique, son goût pour les victoires ailleurs que sur les terrains de football, son culte de l’histoire comme roman national. Que reste-t-il de nos jours : une grégaire solitude, un ensemble de tribus, comme dit Maffesoli ? La première a été amplifiée par les mesures sanitaires qui ont accru l’isolement du “chacun pour soi”, le séparatisme des secondes est en marche. L’abstention de dimanche dernier, ce n’est pas la plèbe faisant sécession de l’oligarchie, ce qui serait le signe avant-coureur d’un soulèvement salutaire, mais l’expression d’un désenchantement de la politique, le repli massif des individus, faute d’un message d’avenir clair et mobilisateur.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Afghanistan : la déroute des démocraties. (III), par Christian Vanneste.

    La défaite des Etats-Unis face aux Talibans a deux aspects :  le retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan et l’onde de choc qui pourra se propager sous trois formes, d’abord l’islamisme écrasé sous le drapeau de l’Etat islamique pourra inciter ses différentes expressions à reprendre l’offensive ;

    christian vanneste.jpg

    ensuite, les Etats non-démocratiques se trouveront confortés aussi bien à l’intérieur que sur la scène internationale ; enfin, l’idéal démocratique lui-même sera profondément affaibli.

    En Afghanistan, les actions entreprises grâce aux Occidentaux sur le plan social, scolaire et sanitaire, verront leurs effets anéantis. Il faut être naïf pour imaginer que les Talibans tiendront leurs promesses. Les filles ne seront plus scolarisées, seront mariées arbitrairement à un âge précoce. Les moeurs cruelles des Pashtouns légitimées par la lecture la plus rigoureuse du coran et des hadiths, selon le sunnisme “deobandi” des écoles coraniques pakistanaises où ont été formés les Talibans, régneront jusque dans les villes qui s’en étaient libérées. L’islamisme vainqueur à Kaboul, c’est “les talibans plus internet”, comme le communisme de Lénine, c’était “les soviets plus l’électricité”. Cette possibilité d’un total décalage entre le progrès technique importé et l’archaïsme social est l’un des enseignements de l’islamisme. On voit mal en raison de l’absence d’informations précises sur l’ensemble de ce pays, que l’aveuglement des services de renseignement américains vient de confirmer, ce qui empêcherait les Talibans de se livrer à des exécutions sommaires, à des tortures, au massacre de tout ce qui aura si peu que ce soit collaboré avec les Occidentaux ou seulement adopté un aspect de leur mode de vie. Mais cette complicité de fait entre l’Amérique et les assassins de ceux, qui avaient eu le grand tort de faire confiance à Washington, n’est pas nouvelle : les partisans du Shah en Iran, les Cambodgiens victimes des Khmers rouges, les Viet-Namiens anticommunistes, les Cubains anticastristes en avaient fait l’amère expérience. Seul le chantage pratiqué par le nouveau pouvoir pourra atténuer le mal : aidez-nous si vous ne voulez pas que nous soyons plus terribles encore. Les Etats musulmans alliés des USA exerceront sans doute des pressions toutes relatives pour éviter notamment l’installation de bases terroristes, mais ce n’est pas gagné.

    L’onde de choc internationale sera considérable. Des militants islamistes auront vaincu quarante nations menées par la première puissance mondiale. De quoi soulever l’espérance et propager la conversion des uns, le fanatisme des autres depuis l’Afrique jusque dans les quartiers où bouillonne la haine de la France en particulier et de l’Occident en général ! En 2010, Mohammed Merah était allé en Afghanistan pour rencontrer les Talibans, heureusement chassés du pouvoir à l’époque. Les groupes armés islamistes seront animés d’un nouveau souffle. Les Etats chancelants pourront basculer avec l’espoir de bénéficier de l’aide turque ou qatarie car les Etats islamistes auront vu leur pouvoir d’influence grandir. La Turquie a déjà mis un pied en Afghanistan en proposant aux Américains de prendre le relais à l’aéroport de Kaboul, tout en se félicitant de la défaite de l’impérialisme. Après sa victoire dans le Caucase et en Libye, les Européens ne semblent toujours pas prêts à rompre avec le nouveau sultan ottoman dont le double langage est révélateur de l’idéologie qu’il cultive. Erdogan les tient par la menace de l’invasion migratoire, et une fois de plus nos dirigeants, toujours innocents de leurs fautes, déclarent leurs nations coupables de tout et pour tous, et condamnées, de ce fait,  à accueillir un flux de réfugiés afghans. Même Macron a pressenti le danger, pour lui électoral, de cette politique à laquelle il souscrit dans les faits, et immédiatement les belles âmes masochistes, dont nous subissons le pouvoir médiatique, ont pour une fois critiqué “leur” président. Les relations entre la France et l’Afghanistan sont ténues. L’Armée française s’est dégagée totalement depuis sept ans. Il n’y a aucune raison d’ouvrir les vannes sauf pour les quelques personnes de bon niveau qui pourraient rendre service à notre pays. Les autres doivent se battre chez eux pour une liberté qu’ils n’ont pas eu jusqu’à présent le courage de défendre.

    L’impuissance des Etats démocratiques ne peut qu’encourager les Etats qui le sont moins, même si certains d’entre eux bénéficient d’un soutien populaire plus profond. La Russie qui peut voir d’un oeil inquiet l’islamisme le plus virulent s’ancrer à la lisière sud de sa zone d’influence, gère habilement l’islam sur son sol, et surtout a prouvé qu’on pouvait faire confiance à son alliance. Elle devrait profiter de cette situation pour avancer, en Afrique, notamment. L’Iran chiite doit se méfier des extrémistes sunnites aux commandes à Kaboul, mais la Bérézina infligée à leur ennemi américain doit les combler de joie. La Chine a déjà pris langue avec les Talibans sur le plan économique car le pays présente pour Pékin des intérêts que Washington n’a pas. C’est pour elle l’occasion d’étendre son “aura”. Pendant qu’on regarde l’Afghanistan, on oublie Hong-Kong et peut-être demain Taïwan. Le dictateur nord-coréen doit se moquer plus que jamais des rodomontades américaines. Le grand gagnant est le Pakistan, le parrain des Talibans et grand ennemi de l’Inde, qui trouve l’occasion de réaliser son rêve de profondeur stratégique. On sait que ses services secrets ont soutenu les Talibans depuis leur berceau et jusque dans leurs repères. C’est au Pakistan que vivait Ben Laden.

    On peut se demander comment les “démocraties” de remettront de cette gifle monumentale. Elles auront été incapables de défendre, les armes à la main contre un ennemi dépourvu de moyens considérables, les valeurs qu’elles entendent répandre dans le monde entier en échange d’une aide sonnante et trébuchante et de leur “protection” sur laquelle on va désormais s’interroger. Les remontrances et les pressions à l’encontre des pays africains, ou même européens, comme la Hongrie, dès lors que les droits de la minorité “homosexuelle” ne sont pas reconnus voire privilégiés, auront-elles encore un sens dès lors qu’on laisse s’installer des gens qui pratiquent la peine de mort à l’encontre de ces comportements ? Le ridicule des discours atteint son paroxysme avec celui du grotesque socialiste espagnol Josep Borrell menaçant les Talibans d’isoler l’Afghanistan : ils s’en moquent, car ils n’en ont pas besoin. (à suivre)

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Afghanistan : la déroute des démocraties ! (IV), par Christian Vanneste.

    La capitulation de la démocratie la plus puissante du monde devant des bandes de fanatiques ne traduit pas seulement l’évolution des rapports de forces sur la scène mondiale, mais révèle le pourrissement interne des démocraties.

    christian vanneste.jpgOn brandit l’Etat de droit et la régularité des élections pour faire semblant d’ignorer que nos pays sont surtout des sociétés consuméristes, hédonistes, et individualistes plus attachées aux plaisirs de la vie, distribués de manière de plus en plus inégalitaire, qu’aux libertés essentielles. La ruée sur le pass sanitaire en témoigne en France. Quant aux migrants, c’est l’Eldorado qu’ils cherchent et non la liberté. Devant leur flux qui va métamorphoser nos nations, la passivité du très grand nombre et d’une majorité des dirigeants exprime fort bien la pensée dominante : “après nous, le déluge !” Dans la plupart de nos pays, en l’absence d’un recours systématique à la démocratie directe, c’est un microcosme qui détient le pouvoir, une oligarchie de politiciens professionnels, de fonctionnaires, de “communicants” en tous genres, de magistrats et de gens suffisamment riches pour peser sur l’orientation de l’ensemble, notamment parce qu’ils sont propriétaires des médias. Des scrutins de moins en moins crédibles, une incapacité des élus à gérer les crises et même à résoudre les problèmes les plus importants, une idéologie dominante, pensée unique contraire à l’essence même de la démocratie, qui s’impose de manière de plus en plus coercitive, tels sont les signes du crépuscule démocratique. Une élection présidentielle a eu lieu aux Etats-Unis, il y a moins d’un an dans des conditions rocambolesques, avec une campagne noyée dans la pandémie, un quasi unilatéralisme de la presse et même des grands réseaux sociaux dont certains sont allés jusqu’à la censure, et pour finir des conditions de vote douteuses. Alors que le président sortant avait fait de l’intérêt national sa priorité, une vague idéologique suicidaire minait les fondations de l’ordre, de l’identité et de  la fierté nationales qui sont pourtant les garanties de l’existence d’un peuple, d’un “démos” conscient de lui-même et donc, à travers lui, de la démocratie. Ce moment a été vécu avec enthousiasme par la plupart des médias français aujourd’hui surpris par le désastre d’une équipe dirigeante inepte.

    Pour le perdant, pour Trump, «C’est une période terrible pour notre pays. Je ne pense pas que sur toutes ces années notre pays ait jamais été aussi humilié. Je ne sais pas comment vous l’appelez – une défaite militaire ou une défaite psychologique -, il n’y a jamais rien eu de pareil à ce qu’il s’est passé là : vous pouvez remonter jusqu’à Jimmy Carter avec les otages». Quoi qu’on pense de Trump et de son apparente gesticulation sur la scène internationale, il y avait dans sa politique trois principes. Le premier était d’en finir avec l’ingérence du gendarme américain, du shérif aidé de ses adjoints occidentaux pour aller mettre de l’ordre chez les autres, le second était de ne pas perdre la face, comme il l’a montré en Syrie, le troisième était de cibler l’ennemi sans s’interdire de négocier avec ceux qui n’étaient pas les plus dangereux. Le tout devait accompagner un retrait américain dans les limites de l’intérêt national et en demandant aux alliés de participer davantage à la dépense. C’est la raison pour laquelle il avait entamé des négociations avec les Talibans et annoncé le départ de l’armée américaine. Trump ne croyait évidemment pas à l’ingérence en vue de procéder à la construction d’Etats. L’Afghanistan après l’Irak vient de lui donner raison. Un pouvoir sans racines dans le pays, méprisé parce que corrompu, une économie dominée par la culture du pavot et le trafic de l’opium, auxquels les Talibans avaient tenté de mettre fin en 1996, et qui assuraient leurs revenus depuis qu’ils avaient été chassés du pouvoir, des moeurs insoutenables mêlant une rigueur archaïque à une hypocrisie déroutante, l’exécution des homosexuels et des pratiques pédophiles, comme le “Bacha Bazi”, tel est l’Afghanistan après vingt ans de présence américaine. Les “progrès” ne touchaient qu’une minorité sans susciter un esprit national. Les policiers et les soldats avaient un travail pour gagner leur vie, non pour la perdre bêtement contre leurs frères. On peut donc penser que Trump a eu raison d’en finir, mais on suppose qu’il n’aurait pas accepté l’humiliation, laissé les Talibans opérer leur conquête-éclair sans riposter avec les moyens dont disposent les Etats-Unis. Le but était d’imposer un gouvernement incluant les Talibans, non de leur donner les clés de la maison et le droit de vie ou de mort sur ses habitants. Ou la victoire démocrate remettait en cause le désengagement, ce qui était son droit, ou en accord avec le principe, la nouvelle administration gérait au mieux la mise en oeuvre de la décision. Elle a été totalement dépassée et n’a pas su éviter la honte d’une défaite totale et rapide, sans combat, laissant aux mains de fanatiques non seulement un matériel militaire performant mais surtout des Afghans qui avaient cru en l’Amérique, et bénéficié dans les villes d’un réel progrès, pour les femmes notamment. On découvre une lettre des Talibans exigeant une liste des femmes de 15 à 45 ans afin de les marier de force comme “butin de guerre”, pratique habituelle chez les guerriers de Mahomet, citée dans les hadiths. Et les crétins diplômés qui peuplent les cabinets et les antichambres de nos démocraties n’ont rien vu venir ! Ces faux “sachants” mais vrais ignorants du passé ont cru à nouveau “choisir entre la guerre et le déshonneur”. Ils ont subi un désastre et sont couverts de honte. (à suivre)

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Jean-Paul Gourévitch : « On peut raisonnablement avancer qu’en 2021, plus de 25 % des habitants résidant en France sont

    « Bouleversement démographique » : c’est ainsi que nos confrères de CNews appellent les chiffres publiés par l’INSEE sur le poids démographique de l’immigration. Est-ce le cas ? Les chiffres avancés par l’INSEE vous semblent-ils crédibles?

    Il faut d’abord rappeler que les chiffres de l’INSEE récemment publiés datent de données collectées en 2017-2018 et que, par ailleurs, l’Institut ne prend pas en compte Mayotte, qui est pourtant un cas de figure majeur, et ne décompte pas non plus, et pour cause, les immigrés en situation irrégulière résidant en France (entre 400.000 et 700.000, selon les estimations les plus fiables). D’autre part, ces chiffres s’inscrivent dans une évolution continue depuis près de vingt ans. Parler de « bouleversement démographique » comme si l’on découvrait soudain cette réalité est une approximation médiatique qui ne peut toucher que ceux qui ne suivent pas ces questions. Depuis plusieurs dizaines d’années, le nombre d’immigrés (y inclus les enfants immigrés, donc nés à l’étranger), le nombre de personnes d’origine étrangère descendants directs d’immigrés (donc nés en France) et, parmi ces deux populations, la proportion de personnes originaires directement ou indirectement du continent africain sont en augmentation constante. En octobre 2018, Didier Leschi, directeur de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration), dans une plaquette réalisée pour Fondapol, La France singulière, évaluait la population immigrée résidant en France selon la définition de l’INSEE – personnes nées à l’étranger de parents étrangers et venues s’installer pour un long temps ou définitivement en France – à 11 % de la population résidente et ajoutait que « nous sommes le pays d’ qui présente la proportion la plus élevée de personnes […] issues de l’immigration et […] dont au moins un parent est immigré ».

    Aujourd’hui, ces chiffres, comme je l’ai montré, sont déjà dépassés. On peut raisonnablement avancer qu’en 2021, plus de 25 % des habitants résidant en France sont d’origine étrangère, que, parmi elles, celles originaires directement ou via leurs parents d’Afrique subsaharienne sont à un étiage proche de celles originaires du Maghreb, et que les naissances d’origine étrangère sont plus nombreuses que celles des autochtones, non seulement dans le 93, mais dans plusieurs villes de la grande couronne francilienne et de province.

     

    47,5 % des immigrés vivant en France sont nés en Afrique et proviennent, notamment, d’Algérie ou du Maroc. Comment expliquer que la France soit la destination « favorite » des ressortissants de ce pays ?

    Ces phénomènes s’expliquent par de multiples raisons dont l’analyse a déjà été faite, y compris par d’autres spécialistes que moi : héritage de la colonisation, pouvoir d’attraction de la France en matière d’éducation, de culture, d’aides sociales et médicales, regroupement familial élargi, tradition d’accueil d’une grande partie de la population vivifiée par le combat des associations d’aides aux migrants et le soutien des diasporas, vocation humanitaire d’un pays considéré comme « la patrie des droits de l’homme », différentiel de fécondité entre les populations autochtones et celles d’origine étrangère… Les freins que constituent la difficulté d’assurer à ceux qui sont accueillis une formation, un travail ou un logement décent, l’inquiétude et parfois la xénophobie d’une frange de la population qui craint pour sa sécurité, ses valeurs, et le coût que représente l’immigration, ne sont pas vraiment dissuasifs pour ceux qui ont décidé de tenter l’aventure, parfois au péril de leur vie. Et l’immigration virtuelle, quoique en développement même dans le continent africain, ne suffit pas à convaincre les Africains de rester au pays avec leur famille face à l’espoir que suscitent les images de l’Occident colportées par les médias. 

     

    Peut-on, à ce stade, parler de « créolisation », pour reprendre l’expression de Jean-Luc Mélenchon, ou de « Grand Remplacement », pour citer Renaud Camus, même si ces deux expressions expriment la même chose ?

    Ces deux expressions me paraissent impropres à rendre compte de la situation actuelle. Le terme de « créolisation » détourné de son sens originel (processus qui transforme un parler de type sabir ou pidgin en créole) par est un leurre qui camoufle l’importance croissante de la population originaire du continent africain dont le leader de La France insoumise ne semble pas souhaiter qu’elle cristallise un débat national. Quant au « Grand Remplacement », selon l’expression de Renaud Camus, c’est effectivement une hypothèse possible à moyen ou long terme, mais l’Histoire montre que les prévisions à 50 ans dans un univers en perpétuelle mutation et où le risque zéro n’existe pas comportent près de 100 % de marge d’erreur. Ce qui est, en revanche, exact, c’est que la population française est de plus en plus métissée avec un métissage culturel qui recueille de nombreuses adhésions, un métissage social qui suscite des craintes majeures et un métissage religieux dont la greffe n’a pas pris.

     

    Jean-Paul Gourévitch

    Consultant international sur l'Afrique et les migrations
  • Nancy: un professeur de mathématiques fait l’éloge des talibans, par Alexis Brunet.

    Combattants talibans à Kaboul, le 18 août 2021 © AP Photo/Rahmat Gul) / XRG115/21230269144080//2108180935

    Une enquête pour apologie du terrorisme est ouverte

    Si les faits sont avérés, l’individu devra en répondre devant la justice. Près d’un an après la décapitation de Samuel Paty, l’Éducation Nationale va-t-elle devoir faire la chasse aux profs radicalisés, en plus des élèves? 

    Alors que Jean-Michel Blanquer brandit fièrement ses nouvelles mesures pour juguler le coronavirus dans les salles de classe, un nouvel événement risque d’entacher son ministère. 

    « Jamais eu d’écho négatif jusqu’ici »

    Le 16 août, alors que l’été bat son plein, Khalid B. alimente son compte Facebook. Un jour après la prise de Kaboul par les talibans, il partage sa joie : « Ils ont la volonté et un courage sans limite… », écrit-il. Des propos comme on en lit régulièrement sur Facebook ou Twitter, et envers lesquels les deux géants de la communication numérique n’exercent généralement pas de censure, jugeant plus urgent de bannir de leur sphère les mots acerbes de Donald Trump ou ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à un vagin. Sauf que quand il n’est pas sur Facebook, Khalid enseigne les mathématiques, les sciences physiques et la chimie. Enseignant en Moselle au sein de l’établissement privé Notre-Dame-de-Peltre, de 2013 aux dernières vacances d’été, il semble qu’il serve l’Éducation Nationale depuis 2004.

    Auprès de nos confrères du Figaro, le directeur de Notre-Dame-de-Peltre a assuré n’avoir « jamais eu d’écho négatif  jusqu’ici» de son ancien employé. Celui-ci n’en est pourtant pas à sa première sortie. En juillet 2020, il partageait un extrait d’une conférence de Tariq Ramadan en écrivant, en guise d’introduction, un énigmatique « Force de sécurité… ». Le 14 juillet 2021, il partageait une publication du CCIE (Comité contre l’islamophobie en Europe, fondé par d’anciens membres du CCIF dissous par Gérald Darmanin) s’inquiétant du fait que Mohamed Sifaoui veuille le dissoudre. Très remonté contre le journaliste franco-algérien, il écrivait : « Un chien enragé. Sefaoui donne des leçons de démocratie au parlement belge, avec un discours mensonger dicté par les forces invisibles qui le financent.. chien ». 

    Quelques jours plus tard, il partageait son enthousiasme envers une interview de Marwan Muhammad, porte-parole du CCIF de 2010 à 2014, avec ces mots empreints de mystère : « De plus en plus et comme toujours… ». 

    L’enseignant trouve-t-il le temps long à Peltre ?

    Suite à son éloge, plus explicite cette fois, des talibans sur Facebook, Khalid a été suspendu « à titre conservatoire » par l’Académie de Nancy-Metz. Il semble que des internautes aient informé le rectorat de la passion de l’enseignant pour les nouveaux maîtres de Kaboul. La suspension permettrait de « protéger l’institution mais aussi l’enseignant lui-même, le temps de la procédure », a assuré l’Académie interrogée par notre confrère Paul Sugy du Figaro. Fort bien. Les chasses à l’homme étant d’usage sur les réseaux sociaux, nous avons choisi pour notre part de ne pas divulguer son nom de famille. En revanche, à l’heure où les enseignants sont infantilisés, soumis aux caprices de la machine administrative, et sujets au risque d’ostracisme pour ceux qui penseraient un peu trop à droite, comment ne pas s’indigner qu’un homme qui ne cache pas sa passion pour l’islamisme enseigne à compter à nos enfants depuis dix-sept années ? Les belles âmes auront beau tenter de nous enjoindre à prendre de la hauteur, à ne pas céder aux sirènes du ressentiment, à relativiser, à rappeler qu’il s’agit d’« un fait isolé », bref, de mettre l’affaire sous le tapis une fois encore jusqu’au prochain épisode, le mal est fait. 

    Khalid B. n’enseignait ni dans une banlieue difficile, ni dans un établissement REP (réseau d’éducation prioritaire), mais dans un établissement privé de Peltre. Village de 1900 habitants, Peltre est arrivé en tête du palmarès 2020 « des villages et villes où il fait bon vivre » du JDD. La vie y étant sans doute moins mouvementée qu’à Kaboul, on serait tenté de suggérer à Khalid de poser sa candidature auprès des talibans pour apprendre à compter à leurs enfants.

     

    Enseignant
     
     
     
     
     
     
  • République versus démocratie, par Jean-Paul Brighelli.

    Le philosophe Geoffroy de Lagasnerie. Capture d'écran France inter / YouTube.

    Nous sommes, paraît-il, en démocratie. Et c’est, paraît-il, le meilleur des régimes : ses partisans tentent de faire honte à Xi Jinping, si méchant avec les Ouïgours, ou à Poutine, si vache avec les Tchétchènes.

    11.jpegLa démocratie fonctionne sur un grand principe, que l’on nous serine volontiers : la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Quand on prononce rapidement la phrase, elle paraît fondée sur une réciprocité dans la tolérance et sur une common decency tout à fait séduisante. Mais si vous tentez de la figurer, il en va tout autrement.

    Les démocrates ont, assez habilement, mis le mot « Liberté » au pluriel, afin de l’émietter…

    Imaginez un cercle, qui représentera votre espace de liberté. Puis un second cercle, représentant l’espace d’un autre démocrate. Ces deux cercles ne se confondent pas (ce serait supposer que nos désirs sont absolument identiques), ils sont forcément sécants. La zone commune empiète donc par définition sur votre espace de liberté, et l’ampute. Imaginez ensuite tous les cercles de 67 millions de Français, et vous comprenez vite que dans ce merveilleux système démocratique, il ne vous reste aucun espace de liberté. Partout ailleurs, on appellerait cela une contrainte dictatoriale. Mais en démocratie, on appelle cela la loi, où l’individu s’efface devant le collectif.

    La loi par exemple empiète en ce moment avec mon désir d’aller prendre un café le matin au Bar de la Marine en lisant le journal. Et je ne suis pas prêt de pardonner cet empiètement sur un minuscule espace personnel que je croyais avoir préservé. Puis la loi m’exhorte à me masquer pour marcher dans une ville parfaitement déserte. Puis elle m’oblige…

    Quant à la démocratie, c’est ce régime qu’enfourche l’exquis Geoffroy de Lagasnerie lorsqu’il explique qu’il est favorable à une censure préalable de tout ce qui n’est pas conforme à ce que pensent lui et ses amis.

    Quant à savoir s’ils pensent… Il y a beau temps que la pensée n’est plus à gauche.

    Je ne suis pas démocrate. Je suis républicain.

    Encore faut-il s’entendre sur le terme. J’ai expliqué tout récemment à des élèves qui doivent en fin d’année disserter sur la Révolution que lorsque Saint-Just dit « République » dans ses discours, il fait allusion à la république romaine — suggérant d’être aussi tranchant envers Danton que Brutus le fut pour ses enfants.

    Ce n’est pas exactement à ce genre de république que je pense.
    Ma république, j’en ai reçu la définition la plus simple quand j’avais 8 ans.

    Nous n’avions pas la télévision, et mes parents m’amenaient parfois au cinéma. Ce jour-là, dans une grande salle de la rue de Rome, à Marseille, qui n’existe plus et permettait alors de voir des films en 70mm, j’ai entendu la déclaration suivante :

    « République ! C’est un nom qui sonne très bien… Ça veut dire qu’on peut vivre libre, dire ce qu’on veut, aller et venir où on veut, boire à en prendre une cuite si ça vous chante… Il y a des mots qui vous font de l’effet. République est l’un de ces mots qui me donnent des picotements dans les yeux, un serrement de gorge comme lorsqu’un homme voit son premier-né commencer à marcher… Ces mots-là quand on les prononce, ça vous échauffe le cœur… « République » est l’un de ces mots. »

    On pourra si l’on veut mettre sur le compte de mon jeune âge l’effet prodigieux de ce discours, articulé par un acteur que j’admirais — et dudit film en général. Un film où 175 hommes meurent comme étaient morts les 300 Spartiates des Thermopyles — ou le petit Bara face aux contre-révolutionnaires : au nom de la Liberté.

    Ils auraient été bien surpris si on leur avait expliqué que 180 ans plus tard, un gouvernement pourrait les empêcher non seulement de « boire à en prendre une cuite », mais simplement d’avaler un café. Qu’auraient-ils fait du gouvernement qui aurait tenté de les museler ? Ce que, dans le film susdit, ils firent à Santa-Anna, dictateur du Mexique. Ils l’auraient chassé.

    Les démocrates ont, assez habilement, mis le mot « Liberté » au pluriel, afin de l’émietter. Un truc de rhétoriciens malhabiles. Tout comme ils ont accolé des adjectifs au mot « Laïcité » — et une laïcité à géométrie variable, ce n’est plus une laïcité du tout. C’est comme le « Je t’aime ». Accolez-lui un adverbe (un peu, beaucoup), et le sens est subitement édulcoré.

    Il y a des mots absolus. Liberté est de ceux-là. République aussi.

    Démocratie est désormais un mot de politiciens avides et corrompus. Un mot de trouillards aussi — mais la trouille, en langage rhétorique contemporain, se dit désormais Altruisme et Respect d’autrui. Sauf que le mot Respect, tel qu’il est articulé aujourd’hui, appartient lui aussi à la gamme des renoncements. Les seuls individus respectables sont les hommes libres. Mais où sont-ils désormais ?   

    PS: Si l’on doute de la version française, dont j’ai repris exactement les termes, on peut toujours se référer à l’original américain, dont voici la version intégrale : « Republic. I like the sound of the word. It means people can live free, talk free, go or come, buy or sell, be drunk or sober, however they choose. Some words give you a feeling. Republic is one of those words that makes me tight in the throat — the same tightness a man gets when his baby takes his first step or his first baby shaves and makes his first sound as a man. Some words can give you a feeling that makes your heart warm. Republic is one of those words.»

    Jean-Paul Brighelli

  • Etre royaliste en 2020, par Jean-Philippe Chauvin.

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    Il faut bien l’avouer :  aujourd’hui, malgré les efforts des militants monarchistes de toutes tendances, le royalisme semble presqu’invisible aux yeux de nos contemporains, baignés dans l’ambiance distractionnaire de la société de consommation, désormais plus numérique que physique, et par l’angoisse actuelle de la maladie qui rôde dans nos villes :

    jean philippe chauvin.jpgcette dernière menace semble d’ailleurs tétaniser toute capacité de réflexion politique et, tout compte fait, elle paraît souvent profitable (pour l’instant…) aux pouvoirs en place, au point de prédire (mais n’est-il pas bien pour cela ?) une élection présidentielle au second tour semblable à l’élection précédente, avec un même destin électoral… Cette situation et la promesse d’une resucée de 2017 ne sont pas satisfaisantes, et les royalistes ne peuvent s’en satisfaire : je ne m’en satisfais pas.

     

    En tout cas, et malgré les impasses d’une République qui semble autant bloquée que bloquante, et alors même que tout semble confirmer les inquiétudes des royalistes devenus depuis un siècle des « Cassandre malgré eux », le royalisme connaît une marginalisation évidente dans le paysage politique français, aujourd’hui monopolisé par les tenants du « tout démocratique » et du « politiquement correct ». Cette situation gêne évidemment la perception des idées royalistes, trop souvent limitées, dans l’esprit de nos concitoyens, à quelques mondanités ou à des anecdotes, mélanges d’activisme et de folklore... Il est vrai que les royalistes sont parfois responsables de cette image déplorable ou caricaturale, et que leurs incessantes querelles, qu’elles soient dynastiques ou idéologiques, détournent du royalisme maintes bonnes volontés qui, pourtant, peuvent apporter de la « fraîcheur » à un courant d’idées temporellement vieux mais toujours utile, voire nécessaire au débat politique et institutionnel.

     

    Ainsi, au moment où la Ve République doit affronter les défis de la globalisation et de la logique globalitaire (néolibéralisme, idéologie consumériste, démocratisme élitaire et oligarchique...) ; au moment où les intelligences les plus vives ressentent un « malaise de civilisation » (prémisses ou, plutôt, révélateurs d’une crise aujourd’hui bien réelle ?) ; au moment où la maladie au numéro 19 remet en cause quelques unes des certitudes de notre mode de vie « sans limites », l’idée d’une instauration monarchique apparaît bien lointaine (autant dans le passé que pour l’avenir), mais doit revenir dans le champ des possibles : la Monarchie royale, au regard des données politiques et institutionnelles actuelles, reste (et sans doute, de manière plus précise, redevient) nécessaire pour notre nation aujourd’hui moins sûre d’elle-même et fragilisée par des forces externes (diplomatie états-unienne ; montée des puissances « alternatives », de la Chine à la Turquie ; règlementarisme européen...) et internes (ethno-nationalismes séparatistes, communautarismes religieux ou sociologiques,...). Une nation que nous évoquons, non comme une idéologie jacobine (la « Nation » avec un N majuscule) dont les excès centralisateurs se manifestent jusque dans la gestion « parisienne » de la crise sanitaire (les Marseillais en savent quelque chose, mais aussi les Rennais : les préfets sont redevenus les « représentants en mission » d’une République maladroite dans ses réponses à la pandémie), mais comme une forte réalité issue de l’histoire et des liens qu’elle a fondés et entretenus, et comme le fort sentiment de l’appartenance à un « ensemble pluriel et inaliénable ».

     

    Pourtant, la Ve République pensait avoir résolu le problème des institutions en « monarchisant » la République (hommage du vice à la vertu, diraient certains...) mais cette monarchie incomplète qui, en fait, semble plutôt avoir été, du temps du général De Gaulle, une forme française de « monocratie » renforcée par ses successeurs, est aujourd’hui largement remise en cause par les diverses réformes constitutionnelles de ces dernières années, mais aussi par les diverses cohabitations qui se sont succédé depuis 1986 (trois en quinze ans) et que le quinquennat a rendu désormais plus improbables (le mal est déjà fait, pourrait-on ajouter avec regret). En effet, depuis les années 1960, sous la pression conjointe d’une société de consommation de plus en plus mondialisée et d’une construction européiste qui oubliait, en fait, les réalités européennes comme la Nation de la 1ère République avait nié les réalités françaises, cette « pluralité de l’unité », la nation française paraît affaiblie et inquiète d’elle-même sans se résoudre ni à disparaître ni à se grandir à nouveau, et la Ve République est impuissante à se hisser à la hauteur des espérances que l’histoire de France, pourtant, autorise et que nombre de peuples, dans le monde, attendent !

    Voici ainsi une bonne raison d’être royaliste et de le faire savoir, avec ferveur mais sans démesure, en cherchant, d’abord, à servir le pays qui est le nôtre, ce « cher et vieux pays » dont les dévastations urbanistiques et les dégradations environnementales nous désolent. Il ne s’agit pas de prendre une douteuse revanche sur une histoire de France guère heureuse pour les derniers rois comme pour leurs partisans ultérieurs, mais de rendre à la nation française sa juste conscience d’elle-même et sa place au regard même de ce qu’elle a été, que cela soit chez elle ou de par le vaste monde. Une France qui ne s’arrête pas aux limites de l’hexagone mais navigue aussi sur tous les océans à travers ses territoires ultramarins, de la Nouvelle-Calédonie (qui vient de confirmer ce dimanche par référendum son appartenance à l’ensemble national) à l’île de Mayotte, notre plus récent département (depuis 2011) et pour lequel toute une génération de royalistes, autour du maurrassien Pierre Pujo et de son hebdomadaire Aspects de la France, a milité, « contre le sens obligatoire de l’histoire »…

     

    Mais être royaliste ne signifie pas être en « exil intérieur », bien au contraire, et, même si certains républicains peuvent en être surpris, nous travaillons en France, sous la République, parfois au sein de sa Fonction publique, sans que cela nous pose souci : il s’agit de servir le pays, sa population et, pour mon cas, ses jeunes générations. Un royaliste a sa place partout en France, partout où il faut servir et non « se servir ». Refuser de le faire serait, d’une certaine manière, appliquer « la politique du pire » qui est, comme le soulignait Maurras, « la pire des politiques ». Cela n’empêche pas, là où nous sommes, d’œuvrer, aussi, pour un État digne de ce nom, un État royal et dynastique qui n’a qu’une passion, qu’une obsession : la France, la France encore, la France d’abord…

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/jeanphilippe_chauvin/

  • Macron : la désastreuse gesticulation internationale, par Christian Vanneste.

    Le Président de la République a réatterri sur le sol national pour visiter les sinistrés des hautes vallées des Alpes Maritimes puis pour se concentrer à nouveau sur le Covid-19, qui a le mérite de dissuader les défilés protestataires en cette rentrée maussade et même désespérante. L’attaque du commissariat de Champigny-sur-Marne a souligné combien son discours sur le séparatisme était en retard sur la dérive de certaines parties de notre territoire.

    christian vanneste.jpgL’accueil d’une « otage » convertie et libérée contre 200 djihadistes dans le cadre d’un accord avant tout malien et peu respectueux de la vie des soldats français engagés contre le terrorisme lui a peut-être fait mesurer l’inanité de sa gesticulation sur la scène internationale. Avec Macron, qui avait voulu joué un rôle de premier plan dans le monde, la France a perdu beaucoup de sa crédibilité, et a, au contraire, quitté le premier rang pour se voir contestée par des dirigeants de pays qui ne sont pas à son niveau, celui d’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

    C’est un autre « grand » et même le plus grand, mais dont le caractère éruptif et parfois fantasque est parfois aussi en-dessous de ce qu’on attend du Président des Etats-Unis, qui a, selon John Bolton, atomisé la politique d’Emmanuel Macron, d’un jugement sans appel : «Tout ce qu’il touche devient de la merde ». En se limitant à dimension internationale, la liste des échecs et des déconvenues est impressionnante. L’un des traits communs de ces pas de clerc diplomatiques est la manière peu amène dont des Chefs d’Etat étrangers traitent le Président français. « Fais d’abord examiner ta propre mort cérébrale » avait répondu le président turc à un propos de Macron sur l’Otan, puis plus récemment, il s’était permis d’insulter notre pays en référence à l’Algérie et au Rwanda : une attaque particulièrement perfide à l’encontre de celui qui a commis la stupidité de parler de crimes contre l’humanité liés à la colonisation. Recep Erdogan n’a pas été plus tendre que Trump, mais cette fois publiquement : « Macron est un ambitieux incapable ».

    Le pli étant pris, c’est M. Aliev, le président azéri, qui n’a pas hésité à se payer la tête du président français, avec une ironie cruelle : il a pointé du doigt l’ingérence de la France dans le conflit du Haut-Karabakh, invitant Macron à céder la ville de Marseille à l’Arménie ou à donner l’indépendance aux Corses et aux Basques, puis, en tant qu’homme politique aguerri s’adressant à un débutant, il a conseillé à son jeune collègue français de s’occuper davantage des problèmes qui se sont accumulés chez lui. Pendant ce temps, la Russie parvenait dans la discrétion et par la négociation à rétablir la paix entre Arméniens et Azéris. L’action de Sarkozy en Géorgie avait été plus efficace et plus conforme à l’image de notre pays. Qu’a gagné la France à quitter la neutralité impliquée par son appartenance au groupe de Minsk ? Evidemment, notre pays est attaché aux Arméniens, mais ce n’est pas nécessairement en le clamant maladroitement qu’elle leur est le plus utile.

    La Libye est un autre exemple de la maladresse macronienne, qui suit cette fois la faute commise par Sarkozy en 2011. La politique complexe menée par la Russie et la Turquie, la première plus souterraine et la seconde nettement affichée, conduit à maintenir la division du pays entre un ouest dominé par les Frères musulmans tandis que l’Est est soutenu par leurs ennemis égyptiens, émiratis et saoudiens. Aux côtés des premiers, Ankara, et des seconds, plus discrètement, Moscou. Paris avait choisi le camp de ces derniers en espérant sans doute une réunification du pays, utile à nos soldats au Sahel. Non seulement cet objectif n’a pas été atteint, mais la confrontation avec la Turquie s’est accentuée, sans que nos partenaires européens, l’Allemagne et l’Italie, manifestent ni détermination ni enthousiasme dans leur soutien à la France : une claque pour le chantre de l’Europe et du tandem franco-allemand.

    Le Président français devrait soigner ses relations avec Vladimir Poutine, l’un des seuls à n’avoir eu que des gestes positifs à son égard. Pourquoi a-t-il cru bon de se mêler de la situation en Biélorussie, en demandant le départ de son président ? Là encore, Alexandre Loukachenko a répliqué sans ménagement à cette ingérence en soulignant qu’il ne comprenait pas pourquoi après les manifestations et les désordres en France liés aux Gilets Jaunes, M. Macron n’avait pas démissionné.

    Enfin, sur des terrains où son action est des plus légitimes, la France a également connu des déceptions dont la maladresse présidentielle et son obsession médiatique sont les responsables. A Beyrouth, il fallait que les Libanais présentent, dans les 15 jours, et au garde-à-vous, un nouveau gouvernement. Ce n’est toujours pas le cas, et Hassan Nasrallah, le chef du Hesbollah n’a pas hésité à envoyé le président français dans les cordes avec une certaine condescendance : « Nous accueillons favorablement l’initiative française, mais nous n’acceptons pas la tutelle. » Quant au Mali, et à la libération de « l’otage », elle conduit à ce que l’aura du groupe jihadiste GSIM et de son chef Iyad Ag Ghali sorte renforcée de l’opération. On comprend que Macron soit resté silencieux à l’aéroport. Les grandes douleurs sont muettes.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • La France République Socialiste Sanitaire !, par Christian Vanneste.

    Il suffit de relire le vrai libéral qu’était Tocqueville pour se convaincre que l’ex-socialiste Macron est un faux libéral : comment ne pas déceler dans le plaisir narcissique du président à restreindre les libertés des Français, pour assurer leur santé et leur bonheur malgré eux, l’écho du « nouveau despotisme » décrit par l’auteur de « La Démocratie en Amérique » ? « Il est absolu, détaillé… Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance. »

    christian vanneste.jpgLe long entretien entre l’hôte de l’Elysée et deux journalistes complaisants, voire admiratifs, était une opération de communication. Un Chef d’Etat n’a pas à rentrer dans des détails ou des commentaires visant à faire croire à une empathie pour « les jeunes » ou à l’intérêt qu’il porte aux gestes quotidiens. Si l’heure est grave, il doit en exposer les enjeux aux Français et tracer une route : 15 minutes suffisaient pour annoncer et justifier le couvre-feu, la demi-heure supplémentaire était du délayage. Il y a des ministres, et notamment le premier d’entre eux pour exposer les mesures prises et répondre aux nombreuses questions qui viennent à l’esprit. Or le spectacle présidentiel tend à marginaliser voire à effacer les interventions annexes. Cette présidentialisation outrancière du régime a une cause : la fragilité psychologique de M. Macron, sans doute mécontent des sondages plus favorables que les siens de son ex-premier ministre. Le choix du nouveau, terne à souhait, et son cantonnement dans un rôle ingrat et des tâches subalternes, doivent le rassurer, et satisfaire son ego après une émission en pleine lumière médiatique. Mais cette descente du président à tous les étages, de la connaissance affichée et apparemment chiffrée de la maladie et de ses risques jusqu’au lavage des mains et aux soirées entre amis, est, hélas l’expression du nivellement de nos institutions et de la confusion des priorités. L’épidémie est certes un sujet important mais il ne devrait pas être obsessionnel au point d’inoculer dans la société française un climat permanent de terreur. La satisfaction intime que semble ressentir le Chef de L’Etat à instaurer les urgences, l’une après l’autre, et à s’immiscer dans la vie privée des personnes, de même que les vannes qu’il ouvre de plus en plus largement pour déverser un argent public virtuel, puisé dans un déficit récurrent et une dette sans fond, témoignent d’une dérive qui nous éloigne d’un Etat démocratique, celui où sous le contrôle du Peuple souverain et de ses représentants, les libertés fondamentales sont préservées et la dépense publique, l’argent des contribuables, gérée avec mesure et responsabilité.

    Or, c’est la démesure, celle qui identifiait les tyrans selon les Anciens Grecs, qui marque la présidence actuelle. Parce qu’un pouvoir trop isolé du peuple, au sommet d’un Etat trop lourd n’a rien vu venir, n’a rien prévu ni préparé, depuis de longs mois les Français payent la note, avec des restrictions de leurs libertés, avec une détérioration de leur économie, avec des pertes d’emplois considérables. Alors que les investigations ont commencé chez les ministres qui sont l’objet de plaintes, faut-il voir dans le durcissement des mesures la réponse à une double panique, apparente devant l’épidémie, et réelle devant les poursuites judiciaires ? Absence de masques proclamés inutiles, insuffisance des tests, saturation des hôpitaux, confinement mortel pour une économie où le tourisme est essentiel ; puis déconfinement raté, tests surabondants et inefficaces multipliant les faux positifs, sans permettre l’isolement immédiat ; et maintenant, nouveau risque de submersion du système hospitalier : les discours présidentiels tendent à masquer une politique chaotique et décevante dans un pays qui se croyait exemplaire pour la santé de ses habitants.

    Les chiffres du Printemps étaient mauvais pour la France avec un taux de létalité élevé ( 18,5% des cas confirmés au 24/6) qui témoignait d’une stratégie sanitaire désemparée. Ceux d’aujourd’hui ne les approchent pas, et l’on peut s’interroger sur la peur entretenue par le pouvoir : soit la leçon de la « 1ère vague » n’a pas été retenue et les moyens hospitaliers sont toujours insuffisants ; soit nos dirigeants trouvent dans cette politique univoque, le climat qu’elle nourrit, et les freins à la contestation qu’elle entraîne, bien des avantages, notamment celui d’empêcher les manifestations populaires, de contraindre l’opposition à l’union nationale, de brouiller comme d’habitude sous ce régime la préparation des élections, en l’occurrence les régionales.

    Les exemples étrangers les plus pertinents sont ceux de Taïwan et de Corée du Sud : proche de la Chine communiste, et exposé à de nombreux échanges avec elle, Taïwan compte 7 morts pour 24 millions d’habitants. Fermeture des frontières, les 3 T (test, traçage, traitement), masques produits localement, mais pas de confinement généralisé… L’échec du traçage, l’inefficacité des tests, les polémiques stériles sur le traitement conduisent tardivement notre pays à une stratégie à la fois plus floue sur le plan médical ( tester, alerter, protéger) et plus coercitive avec l’instauration d’un couvre-feu peu convaincant pour empêcher la circulation du virus mais qui tue à coup sûr un art de vivre à la française et les entreprises qui le déploient dans nos villes.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/