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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 22 septembre

    1914 : Mort d'Alain Fournier

     

     

     

     

     

    1209 : Simon de Montfort s'empare de Mirepoix 

     

    Simon de Montfort, qui vient de conquérir Carcassonne le 1er août, s'empare de Mirepoix le jour de la saint Maurice. Il donnera la ville, le 1er décembre 1212, avec un domaine d'environ 200 Km2, à son fidèle lieutenant, Guy de Lévis.

    Celui-ci est à l'origine de la lignée dont est issue le duc de Lévis-Mirepoix, successeur de Charles Maurras à l'Académie française, et qui prononça donc l'éloge de son prédécesseur lors de son Discours de réception, le jeudi 18 mars 1954, conformément à l'usage.

    Il y prononça cette phrase :

    "Il connut sans fléchir les pires vicissitudes et la plus cruelle de toutes. Un nom vient naturellement à mes lèvres. Il eut à subir comme Socrate la colère de la cité..."

     

    Texte intégral du Discours de réception :  

    http://maurras.net/pdf/levis_mirepoix/mirepoix_eloge.pdf  

     

    22 septembre,anne d'autriche,louis xiv,alain fournier,verdunMirepoix : la Grand place et la cathédrale Saint-Maurice

     

     Sur la commune de Mirepoix :

    http://www.histariege.com/mirepoix.htm 

     

     Sur la famille des Lévis-Mirepoix :

    http://belcikowski.org/ladormeuseblogue/?p=28

     

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    1558 : Mort d'un souverain francophone

     

    Beaucoup l'ignorent, mais la langue maternelle de Charles Quint, né à Gand en 1500, est le français. 

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    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "La France face à l'Europe de Charles Quint" : la carte ci-dessus, que cette photo commente, met bien en évidence l'encerclement terrestre quasi complet de la France d'alors par les possessions du Roi-Empereur; le péril mortel qui en découlait pour nous; et donc pourquoi, en 1700, soit deux siècles après la naissance de Charles Quint, Louis XIV accepta le testament de son quatrième et dernier successeur en ligne directe, Charles II, mort sans enfant, acceptant de mener la longue et difficile Guerre de Succession d'Espagne, dont le but était de placer sur le trône espagnol un prince français...

     

    Celui qui fut Charles 1er d'Espagne et Charles Quint d'Allemagne se battit donc presque toute sa vie contre François 1er qui, lui, défendait l'indépendance nationale française contre les rêves de monarchie universelle de l'Empereur.

    Leurs deux fils respectifs - Philippe II d'Espagne et Henri II de France - reprendront le flambeau - si l'on peut dire... - de cette sorte d'interminable guerre civile européenne que fut l'opposition acharnée des monarchies française et habsbourgeoise : Philippe II et Henri II s'opposeront aussi implacablement que leurs parents...

    Souvent hostiles, de ce fait (François 1er fut retenu prisonnier à Madrid après le désastre de Pavie), les rapports des deux hommes - et des deux peuples - étaient cependant ambigus, et parfois empreints d'une réelle estime. Ainsi François premier autorisa, par exemple, son vieil adversaire à traverser la France pour aller châtier une rébellion dans les Flandres; Charles fit donc son entrée à Paris en 1540, après avoir été reçu à Chambord par le roi François, auquel il adressa ce beau compliment :

    "Chambord est un abrégé de ce que peut effectuer l'industrie humaine" (en français dans le texte, évidemment...: voir l'Éphéméride du 1er janvier).

     

    À partir de Charles Quint, il y eut donc, pendant près de deux siècles et demi, une sorte de guerre civile européenne à l'échelle de la France et de l'Espagne, alliée et assimilée à "la Maison d'Autriche" des Habsbourgs. Dans son inconscient collectif, le peuple français finit presque comme par s'accoutumer à cette idée que l'Autriche était notre ennemi perpétuel. Mais, une fois cet ennemi vaincu, et la France triomphante sous Louis XV, ce grand roi comprit que, dès lors, l'ennemi d'hier devenait l'allié nécessaire d'aujourd'hui pour contrecarrer les ambitions d'une nouvelle puissance montante, et aux prétentions dangereuses : la Prusse.

    Cette intelligence politique de Louis XV l'amena à mener le "renversement des alliances" (voir l'Éphéméride du 16 mai), politique magistrale qui ne fut, malheureusement, pas comprise par l'opinion, routinière et passéiste, raisonnant au "passé prolongé" et habitué à considérer l'Autriche comme l'ennemi...

    Bien au contraire, les Encyclopédistes, puis les Révolutionnaires, la République et les deux Empires furent habités par une prussophilie suicidaire et détruisirent l'oeuvre bénéfique des rois de France aux Traités de Westphalie : là où des rois bienfaisants avaient morcelé "les Allemagnes", éliminant donc tout danger de ce côté-là, Encyclopédistes, Révolution, République et Empires lancèrent le mouvement d'unification allemande : ce sera 1870, 1914, 1940...

    Et, ne pas oublier qu'au moment de l'assassinat de Marie-Antoinette, des terroristes aussi sanguinaires qu'inconscients criaient "À mort l'Autrichienne !", faisant preuve d'une xénophobie odieuse, qui est bien l'une des sources lointaines... du racisme !

     

    Dans notre Album Maîtres et témoins... (II) : Jacques Bainville, voir les deux photos Le divorce entre Royauté et opinion (I) et Le divorce entre Royauté et opinion (II)...

     

     

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    1601 : Naissance d'Anne d'Autriche

     

    Elle deviendra l'épouse de Louis XIII, et la mère de Louis XIV.

    Elle est l'une de ces cinq femmes qui, sous la Royauté, exercèrent la totalité du pouvoir (à l'occasion de Régences pour cause de minorité du Roi, ce qui est le cas pour Anne d'Autriche; ou  a l'occasion de Régences pour cause d'absence du Roi, comme ce fut le cas pour Blanche de Castille, lorsque son fils Saint Louis s'absenta de longues années pour la Terre Sainte).

    Il convient de remarquer que, sur ces cinq femmes, trois étaient d'origine étrangère (ce qui est le cas ici,  pour Anne d'Autriche, fille du Roi d'Espagne Philippe III).

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     Les six Régentes de France :
    • Blanche de Castille (deux fois régente pour Saint Louis);
    • Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);
    • Louise de Savoie (pour François 1er);
    • Catherine de Médicis (pour Charles IX);
    • Marie de Médicis (pour Louis XIII);
    • Anne d'Autriche (pour Louis XIV)...

     

     

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    1743 : Naissance de Quentin Crawford

     

    On sait relativement peu de choses de ce gentilhomme Écossais, né à Edimbourgh et mort à Paris. C'est surtout son grand courage et son grand dévouement envers la famille royale dans la préparation de l'évasion de Varennes qui retiennent l'attention : avec son épouse, Anne-Éléonore Franchi (Anne Éleonore Franchi.pdf) il s'est investi, malgré les dangers, pour la location de la berline et l'établissement des faux papiers de la famille royale (voir l'Éphéméride du 12 juin).

    Appelé Quintin Craufurd en Grande-Bretagne, un site (en anglais) donne ces quelques renseignements sur lui.

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     Écossais, coeur fidèle...

     

    Quintin Craufurd.pdf

     

     

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    1914 : Mort d'Alain Fournier

     

    Henri-Alban Fournier, dit Alain Fournier, est tué au sud de Verdun alors qu'il vient d'avoir 28 ans. 

    "Le Grand Meaulnes", son premier et unique roman, paru en 1913, manqua d'une voix le Prix Goncourt. En 1914, il commencera la rédaction d'un nouveau roman : "Colombe Blanchet", qui restera inachevé.

    Mobilisé dès les premiers jours de la Grande Guerre, il meurt dans les Hauts de la Meuse. Porté disparu avec 20 autres compagnons d'armes, il est jeté dans une fosse commune. Son corps sera finalement identifié en 1991, soit 77 ans après sa disparition.

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  • Quand la jeune génération redécouvre Pierre Boutang, penseur royaliste : ce qu’elle en dit

      

    Pourquoi remettons-nous aujourd’hui en ligne cette vidéo d’une conférence de Pierre Boutang, tenue à Marseille le 3 mars 1988, il y a tout juste vingt-cinq ans ?

    D’abord parce que tout y est dit sur quelques-uns des sujets les plus importants qui sont encore la trame de notre actualité : le désaveu des partis par les Français, par les dirigeants politiques eux-mêmes dès lors qu’ils veulent arriver au pouvoir ; la permanence du fait national, à travers le monde, par quoi Maurras a eu raison sur ses contradicteurs ; la question allemande qui, sous des formes nouvelles, continue de se poser à nous ; le « redoutable problème de l’Islam » ; en regard, l’extrême fragilité de notre civilisation et, à vrai dire, sa décadence ; la déliquescence de notre culture … Et, par delà ces illusions ou ces périls, l’horizon d’un Prince chrétien, d’une pensée qui sauve, d’une Institution faite pour unir, non pour diviser et qui … ne s’achète pas par l’argent !

    Une autre et très particulière raison de rediffuser cette conférence est le message que nous adresse une étudiante en Droit, à l’université d’Aix-Marseille (3ème année), après avoir découvert dans Lafautearousseau cette conférence de Pierre Boutang.

    Nous le publions ci-dessous et le dédions à «  ceux qui, dans ce pays, sans doute plus nombreux qu’on ne le pense, persistent à aimer la France et à ne pas désespérer d’elle » (Message de Thierry Maulnier aux royalistes rassemblés à Montmajour, le 13 juin 1971).

    L’enthousiasme, les vues claires, l’analyse très fine, la générosité d'esprit qu’exprime ce message, encourageront ceux des générations les plus anciennes qui ont le souci premier et se sentent, en quelque sorte, le devoir de transmettre ce en quoi eux-mêmes ont cru et espéré. Voilà donc qui est, partout en France, heureusement en bonne voie !

    "J'ai mes livres, j'ai mes disciples, j'ai l'avenir devant moi" avait lancé Maurras à ses juges de Lyon qui lui faisaient un indigne procès. Il aura encore des disciples et avec lui toute son école, quand le pays, demain, réclamera de nouvelles élites, qui, cette fois, seront dignes de ce nom. Encourageant, non ?

  • Au sommaire du n° 56 de la Nouvelle Revue Universelle

    (A commander à la Librairie de Flore)

    À nos amis, à nos abonnés – LA CATHÉDRALE EFFONDRÉE Ce numéro largement consacré à Pierre Debray a été construit autour d’un de ses textes, court mais majeur, La cathédrale effondrée (cf. p. 111). À cette métaphore évoquant notre civilisation en crise, les flammes surgies de la nef de Notre-Dame le 15 avril sont venues offrir une illustration aussi inattendue que tragique.

     

    ► PIERRE DEBRAY – Un bref parcours biographique

    PREMIÈRE PARTIE De 1899 à 1999, une traversée du siècle

     

    Gérard LECLERC – PIERRE DEBRAY TEL QUE JE L’AI CONNU Nul ne pouvait mieux que Gérard Leclerc raconter l’itinéraire de Pierre Debray : d’abord chaotique, naviguant entre Jésus-Christ et Staline, puis marqué par la découverte foudroyante de Maurras, en qui il décela un prophète du XXe siècle. Il entendait en prolonger la réflexion, sans rien lâcher de son ardente foi chrétienne.
    Philippe LALLEMENT – UN « AGGIORNAMENTO » MAURRASSIEN Découvrant que, dans son maître-livre l’Avenir de l’intelligence, Maurras avait prophétisé les impasses du monde actuel et prouvé qu’elles n’avaient d’autre issue que politique, Pierre Debray a décidé d’en vérifier la pertinence et l’adaptabilité à nos propres problématiques. 
    Pierre DEBRAY – Pour une aristocratie populaire – Le politique d’abord A travers deux textes de 1970 et 1973, une mise au point magistrale sur le véritable sens à donner à la formule si controversée du politique d’abord. Loin des réductions caricaturales, Debray dessine au contraire des perspectives propres à stimuler l’imagination.

     

    DEUXIÈME PARTIE Entre Lénine et Maurras

     


    Axel TISSERAND – BOUTANG, « L’INTERCESSEUR » Le transfert d’allégeance du communisme au maurrassisme décrit à travers le dialogue Debray-Boutang, entre l’hebdomadaire communisant Action et Aspects de la France lors de la campagne contre la CED, et la critique par Debray dans Témoignage Chrétien du premier livre de Boutang La Politique, sans omettre la stupéfiante découverte que Debray fit de Maurras dans… la bibliothèque de Moscou !

    Michel MICHEL – PIERRE DEBRAY, JE ME SOUVIENS... Un témoignage très personnel sur les dons pédagogiques de Debray. Dans les camps d’été notamment, il avait l’art, non seulement de transmettre des connaissances, mais surtout d’éveiller chez les jeunes l’esprit critique et le sens du discernement. Ainsi orientait-il les curiosités vers des régions fertiles, suscitant parfois des vocations…

    Pierre DEBRAY – Un « empirisme » au service de la cité Dans Un catholique retour de l’URSS (1950), Pierre Debray, après des chapitres apparaissant d’une étonnante naïveté à l’égard du régime soviétique, finit par réclamer pour l’Église la liberté d’apostolat – et conclut par une profession de foi nationaliste, fondée sur empirisme déjà « organisateur »

     

    TROISIÈME PARTIE De la tragédie algérienne à la crise de civilisation

     


    Danièle MASSON – LE PIED-NOIR ALBERT CAMUS Debray et Camus dans l’optique de l’essai de J.F. Mattéi Comprendre Camus. Debray fut seul, après 1962, à rendre hommage, par une réunion publique à la Mutualité, au «pied-noir Albert Camus», en fondant un club Albert Camus. L’article qu’il lui a consacré dans l’Ordre français de juillet 1963 éclaire son intention.

    Olivier DARD – LE « MODÈLE » PORTUGAIS C’est dans l’ensemble de son travail de recherche sur le salazarisme qu’Olivier Dard a resitué l’étude de Pierre Debray Le Portugal entre deux révolutions, publiée à la fin de 1962, quelques mois après l’indépendance de l’Algérie : on pouvait alors se demander si, en Afrique, Salazar n’allait pas réussir là où la France avait échoué.

    Pierre DEBRAY – La Cathédrale effondrée Dans l’avant-propos d’un essai à trois voix avec Henri Massis et Louis Daménie, Debray utilise la métaphore de la cathédrale effondrée pour décrire notre société en crise, l’écroulement de l’esprit public et la dissolution du « pays réel ». L’heure est à la reconstruction.

    Françoise LUCROT – LES SILENCIEUX DE L’ÉGLISE PRENNENT LA PAROLE Entretien-témoignage sur une expérience exceptionnelle : ce que fut, vu par sa principale actrice, la naissance du mouvement des Silencieux de l’Église qui tenta d’enrayer la décomposition du catholicisme français. Un « moment » fondamental des initiatives prises par Pierre Debray.

    Alain VIGNAL – « SOMMES-NOUS ENCORE CHRÉTIENS EN 2020 ? » Synthèse et actualisation de la dernière publication (posthume, fin 1999) de Pierre Debray Nos enfants seront-ils encore chrétiens en 2020 ? La question a été posée par l’archevêque de Lille, Mgr Defois. Ce texte, préparé à la veille de sa mort, résume toute son expérience de converti, et apparaît comme son testament spirituel.

    Humberto CUCCHETTI – DERNIERS COMBATS Un extrait de Contre-communiste, la seule monographie consacrée à Pierre Debray. Il traite des nouveaux thèmes abordés par Debray après la chute du communisme : les sectes et le néo-paganisme, l’Église et l’homosexualité, le Front national et la « révolte des exclus ».

    Pierre DEBRAY – Avec Bernanos : « Être héroïque ou n’être plus » En 1931, alors que Maurras s’apprêtait à être le premier à dénoncer la menace hitlérienne, Bernanos, lui, se préoccupait du monde futur, et annonçait « l’avènement d’une société organisée pour se passer de Dieu. » Maurras et Bernanos : quelle cécité profonde que de ne pas voir leur vertigineuse complémentarité !

    ► PIERRE DEBRAY – Eléments bibliographiques

  • Un néo-progressisme chrétien ?, par Gérard Leclerc.

    Depuis la bataille (perdue) contre l’institutionnalisation du mariage entre deux personnes du même sexe, le monde catholique, secoué notamment par des scandales à répétition, est repassé sous les feux de la rampe. Le clergé assez largement gagné par une anomie généralisée s’est engouffré depuis des décennies dans une sorte de post modernisme confortable et normatif, semblant attendre avec résignation la fin du christianisme et sortant parfois de sa torpeur dès qu’ il suspecte le moindre signe de retour à «  l’obscurantisme traditionnel chez ses ouailles  ».

    gerard leclerc.jpgAprès la dé-marxisation due largement à l’action du Pape Jean Paul II, Gérard Leclerc aborde la question aujourd’hui d’un « néo-progressisme chrétien  » peut-être plus en phase avec la mondialisation culturelle et morale.

    Un texte important, publié par le mensuel L’incorrect, qui ne se contente pas d’évoquer le combat culturel mais qui le mène ! (NDLR Olivier Perceval)

    En 2013, paraissait aux éditions du Seuil un gros ouvrage intitulé À la gauche du Christ, sous la direction de Denis Pelletier et de Jean-Louis Schlegel. Il s’agissait d’un ensemble d’études sur cette période d’après-guerre où l’Église catholique avait été souvent dominée par des chrétiens de sensibilité de gauche. L’importance de leur implantation dans la presse confessionnelle, les mouvements d’Action catholique, une partie du syndicalisme, mais aussi dans le clergé et toute une mouvance intellectuelle, semblait leur conférer un leadership durable d’autant que ce courant s’estimait pleinement légitimé par «  la révolution conciliaire  » de Vatican II. À c e propos, il serait intéressant de revisiter toute une littérature où ce catholicisme dit d’ouverture se réclamait d’une marche irréversible de l’histoire, selon un mode assez hégelo-marxiste. Pourtant, c’est ce même catholicisme qui va, brusquement, disparaître lors de la décennie 1970, comme si ses représentants et ses militants s’étaient dispersés dans la nature.

    1975 constitue une date clé pour les rédacteurs d’À la gauche du Christ, et l’on peut abonder dans leur sens, tant cette année marque un tournant, ne serait-ce que dans le pontificat du pape Paul VI (récemment canonisé). C’est à la Pentecôte 1975 que le pape de Vatican II accueille à Saint-Pierre de Rome les communautés nouvelles qui vont se substituer aux mouvements classiques, ce qui marque tout à la fois un renouvellement de génération et surtout une mutation radicale d’inspiration. Sans doute peut-on faire, un demi-siècle plus tard, un bilan mitigé de ce «  renouveau  », qui n’a pas toujours été fidèle à ses promesses et dont certains chefs de file ont gravement défailli. Pas au point cependant d’être injuste en ignorant ce qu’il a apporté à beaucoup de jeunes en fait d’initiation spirituelle. Qui a opéré, par exemple, le bilan des sessions de Paray-le-Monial, qui, année après année, ont formé des milliers de fidèles qui ont tenu et progressé dans la foi  ? Ce qui n’est pas douteux, c’est que ce Renouveau a répondu à une carence béante que le progressisme avait creusé à force d’alignements mondains sur une modernité qui au demeurant, avait-elle aussi entrepris une révolution profonde.

    Étrange progressisme qui paraît si souvent à la traîne. Maurice Clavel avait prédit avec humour que le dernier communiste en France serait un curé breton. Et c’est le même Clavel qui était contraint de rappeler que «  Dieu est Dieu, nom de Dieu  » à ceux à qui il faisait grief, non pas «  d’être allé au monde mais de s’être rendu au monde  ». Mais la déviance datait déjà des années d’après-guerre, lorsque le jésuite Gaston Fessard s’opposait vigoureusement à la tentation de ralliement à un communisme soviétique, sur lequel régnait encore un certain Joseph Staline.

    Au début de cette décennie 70, l’épiscopat français reçoit avec gratitude, même si ce n’est pas toujours avoué, le renfort des Silencieux de l’Église de Pierre Debray et de Françoise Lucrot, afin de desserrer l’étreinte d’une Action catholique qui ne respire que dans le dialogue chrétiens-marxistes. On peut penser que le progressisme s’est mis à lui-même la corde au cou, en s’obstinant dans une direction qui va se trouver radicalement démentie par ce cours de l’histoire auquel on vouait tant de révérence. Le pontificat de Jean-Paul II sonnera la fin de toutes ces illusions. On peut s’interroger toutefois sur l’ensemble des raisons de son éclipse. N’avait-il pas des prétentions intellectuelles qui auraient dû lui assurer les possibilités d’un rebondissement  ? Mais ces prétentions sont à examiner soigneusement. Lorsqu’on lit l’ouvrage si documenté de Jacques Julliard sur Les gauches françaises, on est frappé par l’absence de références propres à une gauche chrétienne. Seuls deux noms émergent pour illustrer son apport idéologique  : ceux d’Emmanuel Mounier et de Pierre Teilhard de Chardin, mais ils sont l’un et l’autre problématiques pour bon nombre de motifs. Et surtout, ils ne paraissent pas justifier la consistance d’un courant politico-religieux. Teilhard a brillé d’un vif éclat, mais un court moment, et l’on peut s’interroger sur la pertinence de l’utilisation qui a été faite de son œuvre. Quant à Mounier, on se rend compte, par les vicissitudes de la postérité d’Esprit, qu’il a donné lieu au développement de tendances bien contraires.

    Par ailleurs, on s’aperçoit a posteriori que l’essor de la théologie contemporaine, dans ses multiples déclinaisons, était assez éloignée de cette culture progressiste, qui s’en réclamait pourtant. Si l’on songe que cette culture a pu se référer à l’œuvre d’un cardinal de Lubac, c’est par pure méconnaissance, l’auteur de La postérité de Joachim de Flore ayant de fait porté condamnation définitive des tentatives de néo-christianisme. Cependant, il faut bien s’interroger sur la persistance de ce courant qui, en dépit de son éclipse en tant que réalité dominante, n’en est pas moins demeuré présent comme instance de contestation plus ou moins avouée de l’Institution. À l’analyse, on perçoit qu’une telle instance ne cesse de muter, chacune de ses réincarnations se signalant par son caractère obsolète. Qui se souvient encore d’Eugen Drewermann qui, il y a un quart de siècle, était promu comme alternative à l’orthodoxie et prophète d’une religion radicalement transformée  ? La subversion ecclésiale a toujours procédé ainsi par offensives aussi éphémères que péremptoires sur le moment.

    Il semble aujourd’hui qu’elle reparte en force, s’appuyant sur le discrédit dont l’Institution se trouve l’objet, à la suite des multiples scandales de mœurs qui l’ont assaillie. Mon regretté confrère Henri Tincq n’a-t-il pas déclaré, en une sorte de témoignage final, qu’on assistait à la fin d’un monde  ? «  Jamais, écrivait-il, l’Église n’a semblé aussi ébranlée.  » Affirmation discutable, si l’on considère l’histoire et ce qu’une Catherine de Sienne pouvait en témoigner pour le XIVe siècle. Mais il est vrai que la tempête actuelle est sévère. Est-elle considérée avec le discernement nécessaire  ? Les imbéciles qui crachent sur les prêtres dans la rue ou le métro, comme si tous étaient coupables, témoignent du caractère pernicieux du procès médiatique, dont les procureurs sont trop heureux de reporter les effets sur l’ensemble d’une institution qu’ils haïssent. Dans la même logique, on assiste au dézingage du pontificat et de la personne de Jean-Paul II qu’il s’agit de toute urgence de faire exploser, pour justifier d’une transformation nécessaire de l’institution. Mais laquelle, au juste  ?

    Autant les néo-progressistes se montrent virulents et déterminés dans l’attaque, autant ils se révèlent faibles dans la proposition. Ils semblent ainsi mettre tous leurs espoirs dans la promotion d’un clergé marié, d’une façon quelque peu juvénile et dans l’ignorance des réalités du pastorat protestant. Faut-il prendre au sérieux le courant féministe, dont une représentante aspire au primatiat des Gaules  ? Outre qu’une telle prétention s’inscrit en opposition totale avec la structure essentielle de la tradition ecclésiale, celle d’Irénée de Lyon, elle se signale par sa vanité et son inefficacité. Les tentatives de ce type qui sont nées dans le protestantisme et dans l’anglicanisme se sont soldées par des échecs sanglants. Lorsque Georges Bernanos affirmait que l’Église n’avait pas besoin de réformateurs mais de saints, il n’excluait pas la possibilité et la nécessité des réformes, il sous-entendait qu’il n’y avait de réformes fécondes que soutenues par l’expérience vive de la sainteté. De ce point de vue, nous sommes très loin de l’Église renaissante des XVIe et XVIIe siècles dont les champions ont été les explorateurs d’une spiritualité affirmée, éclairant les esprits et les cœurs. Il est trop visible qu’une offensive, qui s’en prend à l’autorité de Pierre, au dogme de Benoît XVI et à la morale de Jean-Paul II, nous mène droit à l’abîme, sans perspective aucune de renouveau.

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

     

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    Nous avons une superbe nou­velle pour vous !!!!!!

    Nous vous invi­tons « enfin » à un after­work (apé­ro après le tra­vail) le Jeu­di 20 Mai dès 18H30.
    L’occasion pour nous d’inaugurer et de faire vivre notre nou­veau local.
    L’occasion de nous revoir enfin en « vrai » et en « véri­té » comme disait un ami abbé !
    Bref un bon moment de par­tage qui sera accom­pa­gné par une sur­prise, puisque Mar­ga­ri­ta nous fera des piz­zas maison.
    Mar­ga­ri­ta est la femme de « Ber­trand R » et se lance dans la créa­tion d’une pizzeria.
    Ce moment de retrou­vaille est réser­vé aux actifs (sala­riés, déci­deurs, retraités).
    Les bois­sons et piz­zas seront ven­dus pour l’occasion à un prix défiant toute concur­rence, mais cela nous per­met­tra de finan­cer nos actions (dont le local).
    Mer­ci de bien vou­loir vous ins­crire le plus rapi­de­ment pos­sible : https://yurplan.com/…/Reunion-Reseau-Colbert…/68144
    Nous vous ren­ver­rons suite à cela l’adresse exacte.

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    Jeudi 20 Mai, à 20h00, l’Action française Brest vous convie pour une conférence dont le thème sera la démocratie animée par Nicolas Kermazu.

    Place limitées, les inscriptions se feront en MP ou par mail.

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    Samedi 22 Mai, à 15h00, l’Action française Chalon sur Saône vous convie pour une conférence dont le thème sera pourquoi être royaliste en 2021 ? animée par Luc Compain.

    Plus d'infos en mp.

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    Dimanche 30 Mai, à 11h, l'Action française Lyon organise un Hommage à Sainte Jeanne d'Arc à la  Place Puvis Chavannes .

    Hommage Lyonnais pour Jeanne d’Arc !
    « La jeunesse d’un grand pays, dans les temps heureux, reçoit des exemples. Dans les temps critiques, elle en donne. »
    Abel Bonnard
     
    HOMMAGE À JEANNE POUR LA FRANCE !

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    Dimanche 30 Mai, à 15h, l'Action française Vannes organise un Hommage à Sainte Jeanne d'Arc au Monument du Comte de Chambord à quelques mètres du Sanctuaire de Sainte Anne d'Auray (56) : venez nombreux, invitez votre entourage, partagez et diffusez l'invitation! Pour que vive la France, vive le Roi !

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    Chaîne Vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCYlZgfsklLOeodytYauQONQ

    https://www.youtube.com/user/Politiquemag

     

     

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence

     

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    • Le Café Histoire de Toulon

     

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    Pages FB : https://www.facebook.com/publegraal/

     

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  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : le Collectif Nemesis / Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches...

     

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    Samedi 15 Mai, à 17h00, l’Action française Arras vous convie en son Cercle Robert d'Artois pour une conférence dont le thème sera le catholicisme social animée par Axel Lère.

    Inscriptions en mp.

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    Nous avons une superbe nou­velle pour vous !!!!!!

    Nous vous invi­tons « enfin » à un after­work (apé­ro après le tra­vail) le Jeu­di 20 Mai dès 18H30.
    L’occasion pour nous d’inaugurer et de faire vivre notre nou­veau local.
    L’occasion de nous revoir enfin en « vrai » et en « véri­té » comme disait un ami abbé !
    Bref un bon moment de par­tage qui sera accom­pa­gné par une sur­prise, puisque Mar­ga­ri­ta nous fera des piz­zas maison.
    Mar­ga­ri­ta est la femme de « Ber­trand R » et se lance dans la créa­tion d’une pizzeria.
    Ce moment de retrou­vaille est réser­vé aux actifs (sala­riés, déci­deurs, retraités).
    Les bois­sons et piz­zas seront ven­dus pour l’occasion à un prix défiant toute concur­rence, mais cela nous per­met­tra de finan­cer nos actions (dont le local).
    Mer­ci de bien vou­loir vous ins­crire le plus rapi­de­ment pos­sible : https://yurplan.com/…/Reunion-Reseau-Colbert…/68144
    Nous vous ren­ver­rons suite à cela l’adresse exacte.

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    Jeudi 20 Mai, à 20h00, l’Action française Brest vous convie pour une conférence dont le thème sera la démocratie animée par Nicolas Kermazu.

    Place limitées, les inscriptions se feront en MP ou par mail.

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    Samedi 22 Mai, à 15h00, l’Action française Chalon sur Saône vous convie pour une conférence dont le thème sera pourquoi être royaliste en 2021 ? animée par Luc Compain.

    Plus d'infos en mp.

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    Dimanche 30 Mai, à 15h, l'Action française Vannes organise un Hommage à Sainte Jeanne d'Arc au Monument du Comte de Chambord à quelques mètres du Sanctuaire de Sainte Anne d'Auray (56) : venez nombreux, invitez votre entourage, partagez et diffusez l'invitation! Pour que vive la France, vive le Roi !

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    • URBVM

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence

     

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    • GROUPE D'AC

  • SOCIETE & ACTUALITE • Bercoff : La grande farce des régionales ... Bon vote !

     

    TRIBUNE - André Bercoff estime, dans FigaroVox, que la campagne menée par les socialistes vis-à-vis du Front national est farcesque et grotesque. Il en traite avec ce bon sens qui en arrive à parler comme le fait aussi le bon peuple dans les moments où, selon Maurras, il lui arrive d'être infaillible... Le style et la verve en plus, qui sont la marque d'un texte d'André Bercoff. Une seule réserve : croit-il vraiment que «  les armes de la démocratie [...] ne sont pas, loin s'en faut, rouillées ou hors d'usage » ? Il administre lui-même la preuve du contraire. En tous cas, pour ce qui est de la démocratie française, hic et nunc. Celle qui, spécificité unique en Europe, procède d'une Révolution qui commence par instaurer la Terreur. Et qui, en un sens, continue de le faire !  LFAR 

     

    photo.jpgLa politique comme champ de ruines ou espace de renouveau possible ? La tambouille électorale considérée comme un des beaux arts ou l'expression d'un peuple qui utilise enfin son droit de vote autrement que comme gadget plus ou moins utile ? Chacun aura compris que les régionales, cette année, sont beaucoup plus que les régionales. Le découpage des apprentis sorciers n'a pas tenu une seconde devant le brutal retour à la réalité.

    C'est là que le bât blesse. Pire : il saigne. Quand on conjure des citoyens de gauche de voter résolument pour des représentants du bord opposé, qu'ils conspuaient abondamment il y a encore quarante-huit heures ; quand on accepte que pendant six ans, pas un élu de son propre camp ne siègera à tel ou tel conseil régional, c'est qu'il y a vraiment quelque chose de pourri dans le royaume de la soi-disant démocratie des urnes. Ce que signale cette campagne de décembre 2015, c'est à la fois l'éloge du reniement ajouté au déni du réel : cela fait beaucoup pour des millions d'hommes et de femmes qui auraient encore le toupet d'avoir des convictions.

    Car enfin il faut être clair : quelles que soient les divergences que l'on peut avoir avec le Front National - et Dieu sait s'il en existe - est-il pour autant un parti factieux ? Antirépublicain ? Prépare-t-il la France à une dictature auprès de laquelle celle d'un Hitler ou d'un Staline n'aurait été qu'une aimable bluette ? Quelle est cette bien-pensance généralisée et omniprésente qui prétend combattre le nazisme - vaincu, rappelons-le, depuis soixante-dix ans - en faisant l'impasse sur les véritables totalitarismes d'aujourd'hui ? Qui sont ces vertueux qui veulent faire barrage de leur corps à la bête immonde, sans jamais avoir demandé son interdiction ? De deux choses l'une : ou le Rassemblement Bleu Marine veut la fin de la République et des libertés et l'on vote une loi pour l'interdire, ou c'est un parti comme les autres et on l'affronte avec les armes de la démocratie qui ne sont pas, loin s'en faut, rouillées ou hors d'usage.

    Cette tragi-comédie médiocre, jouée par des acteurs sans talent, opère en réalité des ravages. Ce n'est pas par hasard qu'on en arrive à un Bartolone reprochant à une Pécresse de « défendre Versailles, Neuilly et la race blanche », dans un exercice de masochisme et de haine de soi qui masque évidemment des préoccupations électorales au ras des pâquerettes. Quand le corps politique n'a plus ni colonne vertébrale, ni constance, ni fidélité, la porte est grand ouverte à l'extension du domaine de la salivation aussi imbécile qu'illimitée.

    Le dramaturge allemand Bertolt Brecht le disait il y a longtemps : quand le peuple gronde contre son gouvernement, celui-ci, excédé, ne pense plus qu'à dissoudre le peuple. Tout se passe comme si le présent enfumage, entre COP21 et état d'urgence du côté du pouvoir et, de l'autre bord, querelles intestines et fantasmes primaires du côté de la droite, sait qu'il ne fera rien oublier. Ni chômage ni précarité, ni violence ni insécurité, ni identité malheureuse et encore moins angoisse de l'avenir. Evidence : les princes qui nous gouvernent ou qui aspirent à le faire, n'ont rien à se reprocher, ne font aucune autocritique, ne rendent aucun compte de leurs errements, de leurs aveuglements, de leurs impuissances: ils vont, impavides, moutons d'un Panurge dont ils ont oublié depuis longtemps la légitimité, obsédés par une seule préoccupation : garder le poste. Le pouvoir. Le fromage. Jusqu'en 2017 et au-delà. Et après eux, le déluge.

    Bon vote.

    André Bercoff            

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi est paru en octobre 2014 chez First.

  • Ce 18 brumaire électoral que l'on n'attendait pas...

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

    Une analyse bienvenue, faite d'un point de vue français.

     

    1345578492.2.jpg« Sondage n’est pas suffrage » : cette vieille rengaine qui est la mienne depuis longtemps et que j’appelle parfois « la sagesse du paysan de Lancieux », apparaît à nouveau d’une grande actualité en ce jour de résultats électoraux aux Etats-Unis. La victoire inattendue de M. Donald Trump est-elle, comme l’évoquait avant l’heure Le Figaro sous la plume de M. de Kerdrel ce matin, une « vengeance des peuples », fatigués d’une mondialisation qui n’est plus heureuse que pour ceux qu’ils nomment « élites » quand, le plus souvent, elles ne le sont désormais que par l’argent et non par le travail ? Ce qui est certain, c’est que le vote présidentiel de ce mardi n’est qu’une marque supplémentaire, et sans doute pas la dernière, de cette défiance à l’égard d’un système considéré comme socialement injuste, une défiance qui prend désormais des allures de colère (et de fâcherie) des électeurs des classes populaires et des classes moyennes inquiètes contre ceux qui gouvernent depuis si longtemps aux destinées de leur pays ou du monde… 

    Il est amusant de noter que ce 9 novembre 2016 correspond, dans le calendrier républicain (français) au… 18 brumaire ! Léon Daudet y aurait sûrement vu un intersigne et, si M. Trump n’est pas Bonaparte, certains voient dans sa victoire contre toute attente, une sorte de coup d’Etat électoral, et le nouvel élu, comme le disait Jacques Bainville à propos du futur empereur, « apparut comme le sauveur qu’on cherchait ». Ainsi, les électeurs états-uniens (du moins ceux qui ont voté pour lui) auraient trouvé en M. Trump le meilleur moyen d’envoyer balader le « There is no alternative » (« Il n’y a pas d’alternative ») de Mrs Margaret Thatcher ! Son refus des accords de libre-échange, s’il se confirme, rejoint la contestation altermondialiste de gauche (mais pas seulement, car existe aussi une contestation traditionaliste du libéralisme, contestation à laquelle je me rattache) et, d’une certaine manière, lui coupe l’herbe sous le pied : le plus humiliant pour cette gauche dite radicale façon Tsipras (ou Mélenchon) serait qu’il tienne sa promesse de campagne de rejeter le fameux traité transatlantique (ou TAFTA) et qu’il réussisse à faire échouer ce que les multinationales voulaient faire aboutir tandis que les altermondialistes ne sont jamais vraiment arrivés à freiner le rouleau compresseur de cette mondialisation libérale… 

    En revanche, on peut légitimement s’inquiéter de son refus de toute écologie au moment où il faudrait, bien au contraire, engager une véritable politique, dans chaque pays, pour orienter l’économie et la société vers de nouvelles attitudes et habitudes plus respectueuses de l’environnement : cela va imposer aux partisans de l’écologie intégrale de redoubler d’efforts, et, entre le pape rédacteur de l’encyclique Laudato Si’ et M. Trump, mon choix est, évidemment, vite fait ! Tout comme je soutiens ces tribus sioux du Dakota du Nord qui, demain, vont poursuivre la lutte contre l’installation d’un nouvel oléoduc traversant leur territoire alors que M. Trump veut, lui, poursuivre et intensifier l’exploitation du gaz de schiste au détriment de la santé même des Amérindiens vivant à côté des zones d’extraction. 

    Ce qui est certain, c’est que cette élection présidentielle états-unienne nous oblige, nous Français, à renforcer notre Etat et notre nation pour affronter les tempêtes qui, en fait, n’ont pas attendu M. Trump pour se lever depuis déjà quelques années, voire un peu plus… « Faire de la force » : le mot d’ordre de Maurras (pour une fois bien inspiré) est un programme que les candidats à l’élection française du printemps prochain pourraient faire leur, mais il n’est pas certain que la République soit appropriée à ce qui devrait être une feuille de route prioritaire pour la France dans un monde incertain…

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Demain, la vidéo du premier Café actualité de Marseille, 2011-2012, sur ”la théorie du Genre”, par Gérard Leclerc. En at

    samedi, 08 octobre 2011

    Aix et Marseille ont tenu leurs deux premiers Cafés Actualités....

             .....en attendant celui de Toulon, qui ne tardera plus guère.

            A Aix, où le Café est rodé et tourne bien depuis plusieurs années, c'est Antoine de Crémiers qui a ouvert les réflexions avec un thème, évidemment, d'actualité : Une rentrée sous haute  surveillance : Printemps arabes, Syrie, Grèce...

    Rappel pour Aix : Neuf Cafés dans l'année, chaque premier mardi du mois : 2 novembre, 6 décembre, 3 janvier, 7 février, 6 mars, 3 avril, 2 mai, 5 juin; à 18h45, Café Le Festival, 67 Cours Mirabeau.

            Prochain rendez-vous, donc, le 2 novembre.....

            A Marseille, c'est peu de dire que Gérard Leclerc a été brillant et qu'il a conquis son auditoire : vous verrez la vidéo incessamment sous peu.... Le nombre des participants se stabilise à un niveau très correct, à la hausse, et se rajeunit : c'est le deuxième élément de satisfaction. Malheureusement, plusieurs habitué(e)s étaient absent(e)s, sinon, la salle aurait été pleine : il y a donc un effort à faire là-dessus.... 

    Rappel pour Marseille : Neuf Cafés dans l'année, le samedi, à 18h30 : 5 novembre, 10 décembre, 7 janvier, 4 février, 3 ou 10 mars, 7 avril, 5 ou 12 juin).  

             Prochain rendez-vous, donc, le samedi 5 novembre.

             ATTENTION : le Café commence à 18h30, même si l'on peut arriver à partir de 18 heures.

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            Et maintenant, un rapide petit commentaire.....

            On peut donc considérer que l'année commence favorablement, après le succès de notre Réunion de rentrée FRP du 24 septembre (Arles et Fontvieille) et celui de nos deux premiers Cafés (Aix et Marseille), en attendant Toulon.

            Nous aimerions cependant lancer un appel à tous nos amis sur un point important. Vous le savez, nous avons fait un très gros travail, et réalisé un investissement massif sur Internet depuis de longs mois. Parce que c'est l'outil nouveau, moderne et dynamique d'aujourd'hui, qui s'ajoute, avec une beaucoup plus grande efficacité, aux moyens d'action que nous connaissions autrefois (sans les annuler complètement cependant...).

            Nos deux Blogs, la création du Blog d'Hilaire de Crémiers, la mise à disposition sur le serveur Viméo d'une centaine de vidéos de qualité : tout cela, on s'en doute, et on le voit par les statistiques des hébergeurs de Blog, touche un public infiniment plus vaste et plus varié que les antiques distributions de tracts ou ventes à la criée, dans un seul endroit à la fois, et qui touchaient infiniment moins de personnes.... A nos blogs se superpose, bien-sûr, le nouveau Site du Prince à visiter régulièrement.

            Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faudra plus jamais coller d'affiches ni distribuer des tracts : il faut simplement s'adapter aux temps nouveaux, et utiliser au maximum les opportunités nouvelles qu'ils offrent, en l'occurrence Internet : c'est ce que nous faisons.....

            Cependant, Internet ne peut pas tout, et il est très important, et même indispensable, de conserver des liens physiques, à intervalles réguliers, entre nous, d'une part, et entre nous et les nouveaux amis qui viennent et qui viendront nous rejoindre d'autre part.

            C'est là que nous lançons un appel à tous. Il est parfaitement naturel, compréhensible et admissible qu'à chaque activité organisée quelques uns/unes de nos ami(e)s aient un empêchement : aucun mouvement politique ne réunit jamais, et pour aucune occasion, la totalité de ses adhérents et sympathisants, c'est bien évident, et cela vaut pour nous comme pour tous les autres.

            Il faut cependant, et simplement, faire un effort pour que chacun(e) se sente concernée(e) au maximum à chacune de nos rencontres, et considère qu'il est bon de se retrouver ensemble, à intervalle régulier. Il ne sufirait pas de grandir sur Internet si, parallèlement, nous n'avions pas l'habitude de nous retrouver physiquement, afin d'approfondir encore les liens qui nous unissent, et d'intégrer de nouveaux venus.

            Nous vous demandons donc un effort de participation pour toutes les occasions de rencontre qui vous sont proposées tout au long de l'année : pour les Réunions de rentrée, pour les neuf Cafés d'Aix et de Marseille et pour les quatre de Toulon, pour les deux journées de Louis XVI et Jeanne d'Arc renouvelées, et pour ce qui aura lieu lors de l'annnée Maurras 2012 et, dans la région des Baux, pour célébrer les retrouvailles, en 2002, des royalistes avec les Princes.

            En venant vous-même, en amenant famille, enfants et amis, vous contribuerez à faire de ces actions qui sont menées - et qui sont déjà des succès - des réussites plus grandes encore, et qui permettront à nos idées de progresser encore plus vite...

            Merci d'avance, et, dans l'immédiat, rendez-vous aux deux prochains Cafés actualités, sans oublier, bien sûr, de lire et de faire lire, règulièrement,  en premier lieu le Site du Prince et, chaque jour, nos deux Blogs .... 

     

     
  • Sergent-chef Thomas Dupuy : un jeune-homme qui, lui, est mort pour la France

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    Naturellement, cette nouvelle retentit moins dans l’espace médiatique que celle du jeune Rémi Fraisse, victime d’une grenade offensive lors d’une manifestation d’écolo-anarchistes. D'un côté, l’un n’a fait que son devoir et, pour les médias, il ne mérite rien (ou presque). L’autre, au contraire, s’est opposé de toutes ses forces à une retenue d’eau, s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Mais il a droit à tous les honneurs et tous les couplets laudateurs, dithyrambiques et naturellement polémiques !  Henri Saint-Amand, Boulevard Voltaire  ♦

     

    Engagé dans une opération visant le camp d’un groupe jihadiste dans le massif de Tigharghar, dans le nord du Mali, le sergent-chef Thomas Dupuy, du Commando Parachutiste de l’Air n°10, a mortellement été touché au cours des combats.

    Né en 1982 à Toulouse, Thomas Dupuy a 23 ans quand il s’engage en qualité d’élève sous-officier au sein de l’armée de l’Air.

    Nommé sergent à l’issue de sa scolarité à l’École des sous-officiers de l’armée de l’air de Rochefort, il rejoint l’Escadron des fusiliers commando de l’Air, à Dijon, pour y suivre sa formation spécialisée. Le 9 octobre 2006, il est affecté au CPA n°30 de Bordeaux-Mérignac, où il sert au groupe Rapace puis à la cellule MASA (mesures actives de sûreté aérienne) en qualité de tireur d’élite. Il intègre ensuite un module « Personnel Recovery » (Récupération de personnel).

    Au début de l’année 2007, il effectue une mission au Togo et assume les responsabilité de chef de poste de commandement de la protection. Deux ans plus tard, il est affecté au CPA n°10 d’Orléans et rejoint le groupe 12C en tant que chuteur opérationnel. Après un déploiement à Djibouti, il est engagé, en 2011, sur alerte dans la bande sahélo-saharienne (BSS) en qualité d’équipier groupe action.

    « Il s’est particulièrement distingué en apportant un soutien sans faille à son chef, dans la préparation à l’engagement du groupe, lors d’un saut opérationnel à grande hauteur sur une zone d’opération tenue par des preneurs d’otages, tout cela dans des conditions difficiles et dans des délais extrêmement réduits », souligne le Sirpa Air.

    Grâce à ses qualités de combattant et son comportement toujours exemplaire, il est cité en exemple et reçoit la Croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze. Toujours en 2011, le jeune sous-officier s’est une nouvelle fois distingué en Afghanistan. Une fois, pris à partie par des insurgés au cours d’une mission d’infiltration en territoire hostile, il a pu appuyer efficacement le désengagement « d’éléments amis ». Plus tard, il rispostera efficacement alors que son groupe est pris sous le feu des rebelles. Il sera toutefois blessé par des éclats de roquette. Son comportement, encore exemplaire, lui vaudra ’attribution de la Croix de la Valeur militaire avec étoile d’argent.

    Promu sergent-chef en juillet 2013, il avait rejoint le Mali depuis le 2 août dernier. Comme l’indiquait le communiqué du ministre de la Défense, il était « un spécialiste reconnu dans des domaines aussi variés que l’appui aérien, les transmissions opérationnelles et le saut à ouverture très grande hauteur ». D’après sa hiérarchie, il était aussi un « élément incontournable de son groupe » et un « camarade apprécié de tous ».

    Le sergent–chef Thomas Dupuy était titulaire de la Croix de la Valeur militaire avec étoile d’argent et étoile de bronze, de la médaille d’outre-mer agrafe Sahel et République de Côte d’Ivoire, de la médaille d’argent de la défense nationale et la médaille des blessés.  ♦

     

  • Mayotte : le laboratoire ?, par Michel Corcelles.

    Très engagé et représentant français au sein du partenariat Eurafricain, Michel Corcelles vient ici clarifier la situation de Mayotte, bien souvent méconnue et caricaturée par ceux qui, paradoxalement, en parlent avec la plus grande assurance. Et si, finalement, Pierre Pujo, ancien et célèbre directeur de la publication d’Aspect de la France, et secrétaire général du mouvement d’Action française, avait eu raison de mener le combat que l’on sait pour garder Mayotte à la France  ? (Ndlr, O. perceval)

    Avec Mayotte sont d’un seul coup mis à l’épreuve quelques principes juridiques et posées quelques questions très actuelles.

    Dès le 10 février 1843, Louis Philippe, Roi des Français ratifie le traité de cession entre le sultan de Mayotte Andriantsouli et le capitaine Passot, représentant le gouverneur de l’île Bourbon (La Réunion). Trois ans plus tard Louis Philippe abolissait l’esclavage à Mayotte (ordonnance du 9 novembre 1846. Mayotte – l’île aux parfums – fut immédiatement érigée en colonie alors que les 3 autres îles de l’archipel ne deviendront, successivement, possessions françaises qu’à la fin du 19ème siècle et ne seront érigées en colonies qu’en 1912  ; dès l’origine Mayotte constitue un cas spécifique dans l’Archipel et dans la relation avec la France. Ce n’est qu’en 1946 que sera constitué le «  territoire des Comores  » globalisant le territoire.

    Dans la suite du grand mouvement de décolonisation qui vient d’emporter la planète survient la consultation du 22 décembre 1974 sur l’autodétermination. La France, d’emblée, et peut-être pas naïvement, ouvrait la porte au traitement différencié des îles en fonction du résultat de la consultation dans chacune d’elle. L’indépendance est votée dans trois îles  : Grande Comores, Anjouan, Mohéli  ; elle est rejetée à Mayotte. Le président du gouvernement territorial refuse la «  partition  » et proclame l’indépendance de l’archipel. Les élus de Mayotte se retirent.

    La France, qui bataille à l’époque au sein de l’ONU dans un climat internationalement «  tiers mondiste  » s’oppose à ceux qui invoquent «  l’intangibilité des frontières issues de la colonisation », et se retranche derrière le concept du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    Il faut ici noter une évolution significative des autorités comoriennes qui acceptent aujourd’hui des discussions bi latérales sans interférences du pays tiers ou d’institutions internationales, mêmes si ces influences jouent en coulisse et pas toujours dans un intérêt français. Et certains d’évoquer le principe que la Chine avait théorisé (à l’époque  !) «  un pays, deux systèmes  ».

    De cette situation institutionnellement floue et exigeant plus de pragmatisme que d’idéologie doctrinaire naquit, côté français, la création d’une ambassade dédiée à la coopération dans l’océan indien (an 2000). Cette création allait de pair avec la montée en puissance de la Commission de l’Océan Indien (COI) dont Jean Claude de l’Estrac (ancien ministre des Affaires Etrangères de Maurice) allait se montrer un brillant président.

    Sous la pression conjointe de patriotes passionnés (Pierre Pujo) d’administrateurs combatifs (Didier Béoutis) … et de la doxa centralisatrice, Mayotte allait s’engager sur la voie d’une intégration républicaine de plus en plus forte, malgré les condamnations, certes convenues mais néanmoins tapageuses, de l’Organisation de l’Unité Africaine.

    La longue marche vers le département

    D’interprétations juridiques et législatives en jeux d’influences diplomatiques et parfois claniques Mayotte passera par bien des états  : proposition de Territoire d’Outre-mer (refusé par la consultation du 11 avril 1976)  ; collectivité territoriale à statut particulier (proposition de la commission des lois modifiant le projet de loi du 12 mai 1976). La loi du 24 déc. 1976 érige Mayotte en «  collectivité territoriale de la République  » … à titre provisoire. Après la dissolution législative de 1997 l’option départementale est écartée au profit de la création, arrêtée lors d’un accord signé à Paris le 27 janvier 2000, d’une collectivité de type nouveau dite «  collectivité départementale  ».

    Le 2 juillet 2000 les Mahorais votent sur cet accord. 73 % des électeurs approuvent un texte qui rapproche le statut de l’île du statut de DOM de droit commun, même sous le nom de «  collectivité départementale de Mayotte  » mais une étape, peut-être la plus importante, reste à franchir, car Mayotte bénéficie encore de la «  spécialité législative  » puisque les lois ne s’y appliquent que «  sur mention express et avis du conseil général  ». Département  ? oui nominalement par commodité de langage, mais pas DOM, qui exigerait la non- « spécialité ».

    La loi du 28 mars 2003 consacre un nouveau concept, celui de «  collectivité d’outre-mer désignant Mayotte mais, et de loin, le plus important réside dans la loi organique du 21 févier 2007 qui fait évoluer du statut de la  » spécialité  » à celui de  » l’identité législative  » sous réserve de dérogations fiscales, civiles ou liées au droit du travail.

    La consultation du 29 mars 2009 entérinait avec 95,24 % de OUI la création du 101ème département qui comporte une assemblée délibérante unique emportant les compétences d’une région. Voilà donc une collectivité qui hérite des compétences de deux entités sans que pour autant elles aient préexisté  ! Belle performance juridique  !

    Et politiquement  ?

    C’est là que le bât républicain commence à blesser. Des rangs même de la valeureuse troupe de «  Mayotte française  » et de «  la plus grande France  » sont venues les critiques les plus acerbes de la départementalisation au motif principal sinon unique que Mayotte était un aspirateur à migrants. Mais quel autre statut permettrait de pallier cet inconvénient  ? On peut en débattre, mais il est un peu tard. On peut en revanche apporter au débat quelques éléments.

    1/ Mayotte offre à la France l’opportunité d’être partie prenante d’espace «  Océan Indien  » francophone, encore francophile, où elle demeure une puissance grâce à la Réunion, aux TAAF (incluant les Eparses) et Mayotte. De ce seul point de vue «  vouloir s’en débarrasser  » est un peu court.

    2/ Avec une Zone économique exclusive (ZEE) de 74 000 km² Mayotte apporte sa pierre à l’espace maritime français et permet à la France de devenir bientôt le plus grand domaine maritime du monde avec 579000Km2

    3/ La relation entre Paris et Moroni (*) n’est plus hypothéquée comme elle le fut par le cas Mayotte et l’interdiction de l’immigration clandestine ne se pose plus dans les mêmes termes. L’immigration qui vient essentiellement d’Anjouan (distante de 70 kms) serait largement atténuée par l’envoi de personnels hospitaliers pour les accouchements (les équipements) ce qui priverait les clandestins d’un argument. Les autorités d’Anjouan doivent être associées à cet effort, sans pour autant encourager les tendances séparatistes.

    4/ La France doit travailler à la création d’un «  espace de gouvernance  » dans l’Océan Indien notamment en renforçant les relations au sein de la Commission de l’Océan Indien.

    5/ Alors que 300 000 Comoriens vivent en France il faut certes penser une «  politique mahoraise  » mais il est non moins nécessaire de conduite une coopération avec Moroni qu’il s’agisse de réguler l’apport de la diaspora comorienne au pays d’origine  ; de maitriser l’immigration  ; de surveiller les menées djihadistes ou de marquer une vigilance envers les incursions des puissances étrangères

    Si Mayotte appartient tout à la fois à l’archipel des Comores, à la France et à l’océan Indien, elle appartient aussi à l’Afrique et c’est pourquoi le Partenariat Eurafricain y a créer une unité présidée par Bacar Ibrahim Bacar, maire ancien conseiller général avec notamment plusieurs maires. La section entend également maintenir des relations de travail avec la diaspora présente en France ainsi qu’avec ceux qui militent pour le renforcement de la COI.

    La section Mahoraise du partenariat Eurafricain a dénoncé vigoureusement l’immigration clandestine.

    Renouant avec la politique des «  points d’appui  » du Roi Louis-Philippe on pourrait imaginer qu’une personnalité française ait l’audace d’affirmer la naissance d’une mare nostrum entre l’Afrique, l’Inde et l’Antarctique.

    (*) capitale de l’Union des Comores.

    NB  : pour sa partie factuelle cet article a utilisé une source d’une note très complète de Hugues Béringer, attaché parlementaire

    PS  : le Partenariat Eurafricain annoncera prochainement la présentation d’un candidat à l’élection sénatoriale.

  • C'est aussi tout cela (tous ceux-là...) ”la France” : Dans les Ephémérides, cette semaine....

    Pour "quoi", et dans quel esprit, nous "faisons mémoire"... :

    Charles Maurras : "...je mets quelque chose au-dessus d'elle (l'espérance) c'est la mémoire, la sainte et grande mémoire d'un beau passé, quand il est plein de gloire et fort de vertu, car c'est avec lui que l'on fabrique un avenir solide, et des races vivaces"

    Jean de la Varende : "...le souvenir porte en soi une vitalité supérieure, et nous ramène à cette notion suprême : la chaîne, dont nous ne sommes qu’un maillon".

    Pourquoi des Ephémérides.pdf

    Table des Matières Ephémérides - Premier semestre.pdf

     Table des Matières Ephémérides - Second semestre.pdf

        Musique dans les Ephémérides.pdf

     

           Voici ce que vous trouverez cette semaine dans les Ephémérides :       

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    · Dimanche : 545 : Mort de Clotilde, épouse de Clovis. 1098 : Les Croisés s'emparent d'Antioche. 1778 : Mort de Jacques-Philippe Mareschal. 1875 : Mort de Georges Bizet. 1899 : Deuxième procès de Dreyfus. 1950 : Ascension de l'Annapurna par Maurice Herzog.

    · Lundi : 1667 : Le Misanthrope. 1783 : Premier vol de montgolfière. 1814 : Louis XVIII "octroie" la Charte Constitutionnelle.

    · Mardi : 1305 : Clément V est élu Pape. 1595 : Victoire d'Henri IV à Fontaine Française. 1662 : Carrousel de Louis XIV. 1710 : Consécration de la Chapelle royale de Versailles. 1883 : Inauguration de L'Orient-Express. 1891 : Inauguration du Sacré Coeur de Montmartre. 1949 : Création du Parc ornithologique de Pont de Gau, en Camargue...

    · Mercredi : 1245 : 7ème Croisade: Saint Louis s'empare de Damiette. 1666 : Naissance de Corneille. 1717 : Le Régent achète... "le Régent". 1796 : La Révolution vend la cathédrale de Cambrai, pour démolition.... 1944 : Débarquement de Normandie. 2009 : Mort de Jean Dausset.

    · Jeudi : 1520 : Entrevue du Camp du Drap d'Or. 1654 : Sacre de Louis XIV.

    · Vendredi : 1637 : Parution du Discours de la méthode. 1795 : Mort de Louis XVII, le deuxième Roi martyr. 1939 : Charles Maurras est reçu à l'Académie française. 1959 : Mort de Jean de la Varende.

    · Samedi : 1109 : Ré-organisation de la Foire du Lendit, à Saint-Denis. 1660 : Louis XIV épouse Marie-Thérèse. 1664 : Jérôme Hatt fonde à Strasbourg la Brasserie du Canon, qui deviendra Kronenbourg. 1793 : Les Vendéens s'emparent de Saumur. 1815 : Fin du Congrès de Vienne.LOGO 9 LFAR copie.jpg

  • C'est aussi tout cela (tous ceux-là...) ”la France” : Dans les Ephémérides, cette semaine....

    Pour "quoi", et dans quel esprit, nous "faisons mémoire"... :

    Charles Maurras : "...je mets quelque chose au-dessus d'elle (l'espérance) c'est la mémoire, la sainte et grande mémoire d'un beau passé, quand il est plein de gloire et fort de vertu, car c'est avec lui que l'on fabrique un avenir solide, et des races vivaces"

    Jean de la Varende : "...le souvenir porte en soi une vitalité supérieure, et nous ramène à cette notion suprême : la chaîne, dont nous ne sommes qu’un maillon".

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    Table des matières Ephémérides premier semestre.pdf 

    Table des matières Ephémérides second semestre.pdf

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            Voici ce que vous trouverez cette semaine dans les Ephémérides :       

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    · Dimanche : 1830 : Parution de Le Rouge et le noir. 1903 : Mort de Pissaro. 1907 : Décollage du premier hélicoptère. 1947 : André Gide reçoit le Prix Nobel de littérature. 1951 : Naissance officielle du Beaujolais nouveau.

    · Lundi : 1522 : Mort d'Anne de Beaujeu. 1771 : Naissance de Bichat. 1776 : Naissance d'Henri Dutrochet. 1829 : Mort de Louis-Nicolas Vauquelin. 1840 : Naissance de Claude Monnet. 1878 : Hyppolite Taine est élu à l'Académie française. 1888 : Inauguration de l'Institut Pasteur. 1913 : Proust publie le premier tome de Du côté de chez Swann. 1928 : Ouverture du Stade de Roland Garros. 1935 : Mort de Moïse de Camondo. 1974 : Parution du Louis XI, de Murray Kendall.

    · Mardi : 1684 : Inauguration de la Galerie des Glaces : naissance de Saint Gobain et de l'industrie du verre française.

    · Mercredi : 1700 : Louis XIV accepte le testament du roi d’Espagne. 1867 : Naissance de Léon Daudet. 1952 : Mort de Charles Maurras.

    · Jeudi : 594 : Mort de saint Grégoire de Tours. 1667 : Première d’Andromaque. 1755 : Naissance de Louis-Stanislas-Xavier, futur Louis XVIII. 1854 : Naissance de Lyautey. 1869 : Inauguration du Canal de Suez. 1917 : Mort de Rodin. 1917 : Clémenceau Président du Conseil. 1994 : Les premiers TGV/Eurostar dans le Tunnel sous la Manche. 2000 : Mort de Louis-Eugène Félix Néel.

    · Vendredi : 1548 : Le Parlement de Paris interdit les Mystères. 1659 : Première des Précieuses ridicules. 1750 : Naissance de Guillaume-Alexandre Tronson du Coudray, défenseur de Marie-Antoinette.  1793 : La Convention condamne un chien à mort !... 1806 : Mort de Claude-Nicolas Ledoux. 1852 : Le bon marché, le premier Grand magasin. 1922 : Mort de Marcel Proust. 1927 : Création de la Coupe du monde de football.

    · Samedi : 1665 : Mort de Nicolas Poussin. 1703 : Mort du Masque de fer. 1799 : Naissance de René Caillié. 1805 : Naissance de Ferdinand de Lesseps. 1895 : Naissance de Pierre Gaxotte.    

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  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (75), La France avant et après Philippe Auguste...

    Sacré à quinze ans, Philippe Auguste est le dernier roi qui sera sacré du vivant de son père.

    Un moine de Saint Denis, le médecin Rigord, le nomme Auguste « …parce que les Anciens appelaient Auguste les empereurs qui augmentaient le domaine de l’Etat, et aussi parce que Philippe naquit au mois d’Août… ».

    De Jacques Bainville, dans le chapitre V de son Histoire de France, Pendant 340 ans l'honorable maison capétienne règne de père en fils :

    ".....Pour conduire cette lutte contre l'État anglo-normand, il se trouva un très grand prince, le plus grand que la tige capétienne eût donné depuis Hugues Capet. Philippe Auguste, devenu roi avant l'âge d'homme, car il était né tard du second mariage de Louis VII, fut d'une étonnante précocité. Chez lui, tout était volonté, calcul, bon sens et modération. En face de ces deux fous furieux, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, fils d'Éléonore et d'Henri Plantagenêt, Philippe Auguste représente le réalisme, la patience, l'esprit d'opportunité.

    Qu'il allât à la croisade, c'était parce qu'il était convenable d'y aller. Il rentrait au plus vite dans son royaume qui l'intéressait bien davantage, laissant les autres courir les aventures, profitant, pour avancer ses affaires, de l'absence et de la captivité de Richard Cœur de Lion. Chez Philippe Auguste, il y a déjà des traits de Louis XI. Ce fut, en somme, un règne de savante politique et de bonne administration...."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

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