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  • EMMANUEL MACRON : UNE DIPLOMATIE INCENDIAIRE !, de Jacques MYARD.

      Après avoir décla­ré que la colo­ni­sa­tion était un crime contre l’humanité, le pré­sident fidèle à son prin­cipe du : « en même temps », à l’approche de la cam­pagne pré­si­den­tielle et peut-être par oppor­tu­ni­té, pro­voque des chefs d’États étran­gers, avec rai­son sur le fond, mais de façon très dis­cu­table sur la forme. (NDLR)

    5.jpgC’est avec une cer­taine stu­pé­fac­tion que nous avons pris connais­sance des pro­pos du Pré­sident de la Répu­blique sur l’Al­gé­rie et ceux en réac­tion au dis­cours du Pre­mier Ministre malien à la tri­bune de l’ONU.

    ALGERIE : Le 30 Sep­tembre der­nier, devant des « petits-enfants » de la guerre d’Al­gé­rie réunis à l’E­ly­sée, E. Macron dénonce le dis­cours des auto­ri­tés algé­riennes qui « repose sur la haine de la France » , il accuse une pro­pa­gande por­tée par les Turcs qui réécrit l’his­toire et sur­tout il s’in­ter­roge sur la nation algé­rienne :  » est-ce qu’il y avait une nation algé­rienne avant la colo­ni­sa­tion fran­çaise ?  » Il pour­suit en poin­tant la Tur­quie qui fait oublier le rôle de colo­ni­sa­teur qu’elle a joué en Algérie.

    Quant au sys­tème algé­rien, il le juge « fatigué ».

    On pour­rait croire que ces pro­pos bien peu diplo­ma­tiques, pour ne pas dire « cash » et bru­taux, n’é­taient pas des­ti­nés à être divul­gués, eh bien non !

    On apprend par un article de presse fort bien ren­sei­gné, aux meilleures sources, que les décla­ra­tions du Pré­sident avaient été mises au point avec pré­ci­sion afin qu’elles soient divul­guées, bref qu’elles aient l’im­pact maximal.

    La cible a été atteinte, le gou­ver­ne­ment algé­rien est furieux et prend des mesures de rétorsion.

    MALI : A peine le Pre­mier Ministre malien est-il des­cen­du de la tri­bune de l’As­sem­blée géné­rale de l’O­NU que E. Macron fus­tige ses décla­ra­tions et le voue sans appel et publi­que­ment aux gémo­nies anti-démocratiques.

    Mais les ini­tia­tives ico­no­clastes ne se limitent pas à des com­men­taires per­si­fleurs, il vient de réin­ven­ter le tra­di­tion­nel som­met France-Afrique sans invi­ter les chefs d’E­tats afri­cains ; et il le fait savoir, conseillé par un nou­veau gou­rou, contemp­teur de la Françafrique.

    Il pro­pose de rem­pla­cer le som­met de chefs d’E­tats par des tables rondes de la socié­té civile fran­çaise et afri­caine qui pour­ront ain­si réin­ven­ter tout à loi­sir l’A­frique, en dénon­çant les affreux colo­nia­listes et sur­tout, en met­tant en porte-à-faux les chefs d’Etat afri­cains qui vont remer­cier la France : beau gâchis en perspective !

    Il se pro­pose enfin de rem­pla­cer les som­mets France-Afrique par des som­mets Europe-Afrique, ain­si nos inté­rêts seront-ils mieux défen­dus par Bruxelles et l’Allemagne …

    La ques­tion est très simple :

    Est-ce le rôle du Pré­sident de la Répu­blique de se lan­cer dans des inter­ro­ga­tions his­to­riques sur l’exis­tence réelle de la nation algé­rienne avant la colo­ni­sa­tion ou de trai­ter publi­que­ment le régime algé­rien de « régime fatigué » ?

    Est-ce le rôle du Pré­sident de la Répu­blique de répondre par un « smash » au Pre­mier Ministre malien ?

    En d’autres termes, es- ce le rôle du Pré­sident de jeter de l’huile sur le feu ?

    Sur le fond, E. Macron n’a pas tort dans les reproches qu’il adresse à l’Al­gé­rie, il a même rai­son ; il en va de même pour ses com­men­taires sur le Pre­mier Ministre malien.

    Mais dans l’ordre inter­na­tio­nal, E.Macron agit en ama­teur et même en incen­diaire ; loin de cal­mer le jeu, il l’ag­grave au détri­ment de nos inté­rêts, sans pos­si­bi­li­té de trou­ver de solu­tion à brève échéance en rai­son du paroxysme des ten­sions qu’il provoque.

    Dans l’ordre inter­na­tio­nal, les chefs d’E­tats­cons­ti­tuent le som­met des rela­tions inter­na­tio­nales, il n’y a rien au-des­sus d’eux pour rat­tra­per, cor­ri­ger leurs fautes et évi­ter l’affrontement .

    Evin­cer les chefs d’E­tats des réunions diplo­ma­tiques pour les orga­ni­ser autour de palabres estu­dian­tins est-il un grand pas en avant sur la com­pré­hen­sion du monde, bel amateurisme !

    Les bouches de canons du Roi de France por­taient une devise célèbre et fort instructive :

     » Ulti­ma ratio regum »

    La force est le der­nier argu­ment des Rois.

    E. Macron devrait la médi­ter car c’est tou­jours dans cet adage que s’ins­crit la géos­tra­té­gie mon­diale, loin très loin de ses uto­pies et de ses com­men­taires oiseux qui nous brouillent avec l’Afrique !

     

    MESSAGE de Jacques MYARD

    Membre Hono­raire du Parlement

    Maire de Mai­sons-Laf­fitte Pré­sident du Cercle Nation et Répu­blique Pré­sident de l’A­ca­dé­mie du Gaullisme

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Macron ou le despotisme apparemment doux annoncé par Tocqueville. (II), par Christian Vanneste.

    La Révolution a été tout le contraire d’un “bloc” comme l’a dit Clémenceau. Elle est au contraire le choc d’aspirations et de valeurs contradictoires qui durant une décennie a provoqué le puissant séisme dont la France ne s’est jamais totalement relevée. Entre le grand moment de la nuit du 4 Août 1789 et de l’abandon des privilèges qui symbolise les réformes sociales, juridiques et fiscales qui étaient urgentes et nécessaires et le misérable assassinat Reine Marie-Antoinette le 16 Octobre 1793, quel chaos d’enthousiasme généreux et de bassesse envieuse et revancharde !

    christian vanneste.jpgL’ivresse de la liberté a engendré en trois ans un monstre totalitaire et sanguinaire, l’apologie de la vertu a laissé place à la plus sordide des corruptions, la chute d’une monarchie enlisée dans ses traditions n’a été compensée que par la naissance d’un Etat plus rationnel où la liberté avait moins de place. En lisant Taine, on se rend compte que si la conquête de la liberté avait surtout été la motivation d’un certain nombre de “Grands”, d’Aristocrates, dont La Fayette est le modèle accompli, les motifs du peuple étaient plus prosaïques, et tenaient davantage à l’appropriation des biens nationaux issus de la confiscation opérée au détriment du clergé et des émigrés, ou encore à la nette amélioration du système fiscal. La liberté contrairement à l’égalité est une valeur de droite, parce que dans le fond, c’est une valeur aristocratique. Elle tire justement la démocratie vers le haut en communiquant cet esprit élitaire à la majorité d’une population. Un esprit indépendant comme Bernanos représente parfaitement cette exigence. « La tyrannie abjecte du Nombre est une infection lente qui n’a jamais provoqué de fièvre. Le Nombre crée une société à son image, une société d’êtres non pas égaux, mais pareils, seulement reconnaissables à leurs empreintes digitales. » Dans “la France contre les robots”, Bernanos a dénoncé avec vigueur cette montée de la dictature douce du conformisme : c’est elle qui s’accomplit pleinement en France sous la présidence actuelle. 

    Insidieusement par des voies apparemment distinctes, elle est en marche. La première est la plus visible. C’est elle qui de loi en décret restreint la liberté d’expression, la plus fondamentale dans une démocratie digne de ce nom, celle où les aristocrates de la pensée pratiquent “ce pas de côté” dont parle Bérénice Levet. Le conformisme tue la véritable démocratie et la réduit à la trilogie du politiquement correct, de la pensée unique et du terrorisme intellectuel. Peu avant l’élection présidentielle, c’était la loi sur l’extension du délit d’entrave à l’avortement. Puis, sous le mandat actuel, ce fut la loi contre la manipulation de l’information, suivie de celle contre les discours de haine sur internet. La loi “anti-casseurs”, elle s’attaqua davantage à une autre liberté, celle de manifester. La dissolution de Génération identitaires consacra la volonté du gouvernement d’ériger un délit d’opinion. Le tout frappa de manière privilégiée les idées conservatrices, pro-vie, et favorables à la défense d’une identité nationale. Cette évolution, partiellement contenue par le Conseil Constitutionnel, a un sens : elle promeut une distinction idéologique entre le bien et le mal, et consacre des valeurs impératives, absolues, souvent définies dans une novlangue orwellienne. Elles renversent celles qui étaient issues de notre tradition culturelle, comme le “droit fondamental à l’IVG” ou comme l’existence de “genres” à la place des sexes.

    La seconde est plus profonde. Elle tient à la rencontre d’un vieux sentiment dominant dans les comportements humains, avec le progrès scientifique et technique. La  peur de la violence, de la délinquance, la peur du changement climatique et des catastrophes annoncées, la peur de la mort, par-dessus tout, reçoivent des réponses qui correspondent toutes à un renforcement du contrôle, du traçage des personnes et de leur comportement, facilités par le développement de nouvelles techniques. C’est à la fois rassurant et angoissant, car si la sécurité y paraît renforcée, l’intrusion dans l’intimité, la dissolution de la barrière entre le public et le privé, sont évidemment des atteintes à la “liberté intérieure” dont parle Bernanos. La crise sanitaire a été le plus parfait levier de ce changement radical : ceux qui avaient connu l’ivresse soixante-huitarde du “tout est permis”, se réfugient dans le cocon protecteur du “tout est sous contrôle”. La majorité est soumise et ne s’étonne plus que l’Etat vienne lui recommander une troisième vaccination qui sera limitée à un nombre de marques limité, qu’une société de transports lui propose de pouvoir utiliser des photos contenues dans un smartphone, comme si la sûreté impliquait l’abandon de son pré carré, non seulement au profit d’un Etat qu’on voudrait neutre, mais aussi à celui d’entreprises. Le comble est évidemment atteint sur internet et dans les réseaux sociaux, où de grandes firmes peuvent impunément dicter la manière de penser et ficher les individus de manière à les vendre comme consommateurs à de nombreux fournisseurs.

    Enfin, cerise sur le gâteau et paradoxe s’il en est, alors que la soumission et “la servitude volontaire” progressent malgré les discours enthousiastes sur le respect des différences et l’apologie de la diversité, logorrhée moutonnière à la mode, jamais sous la Ve République, le Chef de l’Etat n’a donné un tel relief à ses caprices, à son narcissisme verbeux, à ses obsessions personnelles, à ses pulsions déclamatoires. La repentance à laquelle il soumet les Français jusqu’à privilégier les manifestants anti-français du 16 Octobre plutôt que les victimes françaises du massacre d’Oran est symptomatique. Le passé d’une nation est un trésor collectif qui doit nourrir sa fierté d’être ce qu’elle est. Les historiens peuvent en dire ce qu’il veulent. Un Chef d’Etat n’a pas à réécrire l’Histoire selon son bon plaisir.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • République versus démocratie, par Jean-Paul Brighelli.

    Le philosophe Geoffroy de Lagasnerie. Capture d'écran France inter / YouTube.

    Nous sommes, paraît-il, en démocratie. Et c’est, paraît-il, le meilleur des régimes : ses partisans tentent de faire honte à Xi Jinping, si méchant avec les Ouïgours, ou à Poutine, si vache avec les Tchétchènes.

    11.jpegLa démocratie fonctionne sur un grand principe, que l’on nous serine volontiers : la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Quand on prononce rapidement la phrase, elle paraît fondée sur une réciprocité dans la tolérance et sur une common decency tout à fait séduisante. Mais si vous tentez de la figurer, il en va tout autrement.

    Les démocrates ont, assez habilement, mis le mot « Liberté » au pluriel, afin de l’émietter…

    Imaginez un cercle, qui représentera votre espace de liberté. Puis un second cercle, représentant l’espace d’un autre démocrate. Ces deux cercles ne se confondent pas (ce serait supposer que nos désirs sont absolument identiques), ils sont forcément sécants. La zone commune empiète donc par définition sur votre espace de liberté, et l’ampute. Imaginez ensuite tous les cercles de 67 millions de Français, et vous comprenez vite que dans ce merveilleux système démocratique, il ne vous reste aucun espace de liberté. Partout ailleurs, on appellerait cela une contrainte dictatoriale. Mais en démocratie, on appelle cela la loi, où l’individu s’efface devant le collectif.

    La loi par exemple empiète en ce moment avec mon désir d’aller prendre un café le matin au Bar de la Marine en lisant le journal. Et je ne suis pas prêt de pardonner cet empiètement sur un minuscule espace personnel que je croyais avoir préservé. Puis la loi m’exhorte à me masquer pour marcher dans une ville parfaitement déserte. Puis elle m’oblige…

    Quant à la démocratie, c’est ce régime qu’enfourche l’exquis Geoffroy de Lagasnerie lorsqu’il explique qu’il est favorable à une censure préalable de tout ce qui n’est pas conforme à ce que pensent lui et ses amis.

    Quant à savoir s’ils pensent… Il y a beau temps que la pensée n’est plus à gauche.

    Je ne suis pas démocrate. Je suis républicain.

    Encore faut-il s’entendre sur le terme. J’ai expliqué tout récemment à des élèves qui doivent en fin d’année disserter sur la Révolution que lorsque Saint-Just dit « République » dans ses discours, il fait allusion à la république romaine — suggérant d’être aussi tranchant envers Danton que Brutus le fut pour ses enfants.

    Ce n’est pas exactement à ce genre de république que je pense.
    Ma république, j’en ai reçu la définition la plus simple quand j’avais 8 ans.

    Nous n’avions pas la télévision, et mes parents m’amenaient parfois au cinéma. Ce jour-là, dans une grande salle de la rue de Rome, à Marseille, qui n’existe plus et permettait alors de voir des films en 70mm, j’ai entendu la déclaration suivante :

    « République ! C’est un nom qui sonne très bien… Ça veut dire qu’on peut vivre libre, dire ce qu’on veut, aller et venir où on veut, boire à en prendre une cuite si ça vous chante… Il y a des mots qui vous font de l’effet. République est l’un de ces mots qui me donnent des picotements dans les yeux, un serrement de gorge comme lorsqu’un homme voit son premier-né commencer à marcher… Ces mots-là quand on les prononce, ça vous échauffe le cœur… « République » est l’un de ces mots. »

    On pourra si l’on veut mettre sur le compte de mon jeune âge l’effet prodigieux de ce discours, articulé par un acteur que j’admirais — et dudit film en général. Un film où 175 hommes meurent comme étaient morts les 300 Spartiates des Thermopyles — ou le petit Bara face aux contre-révolutionnaires : au nom de la Liberté.

    Ils auraient été bien surpris si on leur avait expliqué que 180 ans plus tard, un gouvernement pourrait les empêcher non seulement de « boire à en prendre une cuite », mais simplement d’avaler un café. Qu’auraient-ils fait du gouvernement qui aurait tenté de les museler ? Ce que, dans le film susdit, ils firent à Santa-Anna, dictateur du Mexique. Ils l’auraient chassé.

    Les démocrates ont, assez habilement, mis le mot « Liberté » au pluriel, afin de l’émietter. Un truc de rhétoriciens malhabiles. Tout comme ils ont accolé des adjectifs au mot « Laïcité » — et une laïcité à géométrie variable, ce n’est plus une laïcité du tout. C’est comme le « Je t’aime ». Accolez-lui un adverbe (un peu, beaucoup), et le sens est subitement édulcoré.

    Il y a des mots absolus. Liberté est de ceux-là. République aussi.

    Démocratie est désormais un mot de politiciens avides et corrompus. Un mot de trouillards aussi — mais la trouille, en langage rhétorique contemporain, se dit désormais Altruisme et Respect d’autrui. Sauf que le mot Respect, tel qu’il est articulé aujourd’hui, appartient lui aussi à la gamme des renoncements. Les seuls individus respectables sont les hommes libres. Mais où sont-ils désormais ?   

    PS: Si l’on doute de la version française, dont j’ai repris exactement les termes, on peut toujours se référer à l’original américain, dont voici la version intégrale : « Republic. I like the sound of the word. It means people can live free, talk free, go or come, buy or sell, be drunk or sober, however they choose. Some words give you a feeling. Republic is one of those words that makes me tight in the throat — the same tightness a man gets when his baby takes his first step or his first baby shaves and makes his first sound as a man. Some words can give you a feeling that makes your heart warm. Republic is one of those words.»

    Jean-Paul Brighelli

  • Toutes les vies n’ont pas le même poids !, par Christian Vanneste.

    Le relativisme délétère qui envahit notre société « progressiste » est l’un des signes du sens antinomique pris désormais par le mot « progrès ». Celui-ci, en dehors des découvertes scientifiques et des innovations techniques, mais pas nécessairement de leur application ou de leurs conséquences, doit être systématiquement traduit par « décadence ». Le flou et les incertitudes qui entourent désormais le respect de la vie illustrent cette inversion.

    christian vanneste.jpgLe « progrès » consistait à mieux protéger la vie, à la prolonger, à interdire à la Justice des Etats de l’ôter aux individus, à espérer que l’amélioration des conditions d’existence diminuerait les risques liées à la violence, à la famine ou aux maladies. Certains imaginaient même l’instauration d’une paix perpétuelle et universelle grâce aux organisations internationales et à la fin des blocs antagonistes.

    Nous en sommes bien loin. La vie des individus est toujours sacralisée dans les discours, mais il s’agit de certains individus, dans certaines circonstances tandis que la réalité multiplie en fait les atteintes à une valeur de plus en plus relative. Notre pays offre actuellement une série d’exemples qui montrent que la vie d’une personne ne tire sa valeur que de trois critères extérieurs : la médiatisation, l’émotion et l’idéologie. La réflexion cohérente n’y a aucune part.

    Deux policiers ont fait l’objet d’une tentative d’assassinat après avoir été roués de coups parce qu’ils surveillaient un bâtiment susceptible de servir à des trafics. Dans un pays où la peine de mort a été abolie même pour les pires des salauds, il est donc devenu possible de tuer des policiers soit pour protéger une action illicite soit par fanatisme religieux, comme lors de l’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville le 13 Juin 2016. Le système de défense des auteurs de l’agression d’Herblay va reposer sur le fait qu’ils croyaient avoir affaire à des concurrents et non à des policiers, ce qui paraît douteux, mais qui témoigne d’un curieux respect de la vie qui considère pratiquement justifiée l’exécution lors de règlements de comptes. La peine de mort a été retirée à l’Etat, mais elle se porte très bien dans une société parallèle qui échappe justement à celui-ci. Par ailleurs, la comparaison entre l’ampleur de la médiatisation des prétendues victimes de violences policières et l’oubli rapide qui suit la mort de membres des forces de l’ordre laisse pantois. Plaintes, procédures en cascade, défilés, rassemblements d’un côté, et hommage officiel suivi d’un long silence de l’autre. Et que dire de l’indifférence qui entoure les trop nombreux suicides de policiers ?

    Les Français se sont réjouis de la libération de Mme Pétronin. Certes, elle n’a pas été la seule otage libérée, mais deux aspects de cette libération auraient du conduire l’Etat et son chef à être plus discrets qu’ils ne l’ont déjà été, en s’abstenant notamment d’une déclaration officielle qui était attendue à l’aéroport, comme si quelque chose les gênait dans cette affaire. Le Président de la République ne pouvait être absent lors de l’arrivée de l’ex-otage en France pour bénéficier de la médiatisation, et de l’émotion positive qui accompagnaient ce retour, mais il lui était difficile d’en faire trop, alors que cette femme clame son allégeance à l’islam, récemment évoqué pour séparatisme, refuse de voir dans des geôliers, qui l’ont bien traitée, des djihadistes, et que par ailleurs 200 de ces derniers ont été relâchés en échange de sa liberté. Il s’agit de ceux que les soldats français combattent au Mali, de ceux qui les tuent. Là encore, d’un côté, émotion collective, médiatisation considérable pour une détention finalement moins pénible qu’on le craignait, rançon pour une vie qui n’était pas menacée, et de l’autre, hommage d’un jour pour ceux dont les noms tombent vite dans l’oubli. Il s’en est fallu de peu que le rappeur Médine (Crucifions les laïcards comme à Golgotha) se produise au Bataclan là où 90 « laïcards » avaient été assassinés. Devant les protestations, il est allé au Zénith… où sans doute on n’accepterait pas un chanteur parlant de crucifier les « croyants »… même pour rire.

    Médiatisation, émotion, idéologie : c’est encore ce trio infernal qui couvre l’absurdité de l’attitude de notre société par rapport à la vie à sa naissance. Dans le temps où l’on facilite la création artificielle de la vie pour réaliser des désirs que la nature ne pourrait satisfaire, on accroît la possibilité de mettre un terme à des vies, à des personnes potentielles, en permettant l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse, voire à la naissance pour « détresse psychosociale » de la mère. En France, on sacralise la vie d’un coupable, mais on autorise le meurtre d’un innocent, on manifeste pour la mort d’un délinquant, mais pas pour celle d’un policier, on se mobilise pour une otage qui attire les médias, mais on ne célèbre guère les soldats qui luttent contre les ravisseurs. Et ce serait le progrès ?

    Source : http://www.christianvanneste.fr/

  • La machine infernale lancée depuis 2008 finira sa course contre un mur, par Marc Rousset.

    La Bourse de New York a fini la semaine sur une note positive, vendredi, espérant un accord sur un soutien à l’économie, avec l’élection présidentielle en arrière-plan. Après plus de deux mois de négociations, Trump a finalement mis 1.800 milliards de dollars sur la table, espérant ainsi un accord avec les démocrates avant les élections. Les 2.200 milliards votés fin mars ont déjà été presque complètement dépensés ; les démocrates réclament une rallonge de 2.200 milliards, alors que Trump voulait la limiter à 1.600 milliards.

    marc rousset.jpg

    On assiste à un grand écart entre les marchés dopés par l’expansion monétaire et l’économie réelle. En réalité, l’effondrement de l’économie et l’hyperendettement sont masqués par une création monétaire par les banques centrales sans précédent. Selon l’économiste suisse Marc Faber, « la question se pose aujourd’hui de savoir si l’on se rue dès à présent dans les canots de sauvetage ou si l’on attend encore un peu dans l’espoir que le capitaine offre une tournée gratuite ».

    Depuis le début de la pandémie, le bilan de la Fed a fait un bond spectaculaire, passant d’environ 4.000 milliards de dollars, en janvier, à environ 7.000 milliards, fin août, soit environ 30 % du PIB des États-Unis. En Europe, alors que le bilan de la BCE était d’environ 5.000 milliards d’euros, en mai dernier, il devrait atteindre 6.500 milliards, d’ici fin 2020, soit environ la moitié du PIB de la zone euro. Pour l’investisseur helvète, en raison de ces sombres prévisions, la planète pourrait même être livrée à de fortes turbulences. Marc Faber envisage des flambées de violence, voire des révolutions.

    La situation de l’emploi, qui ralentit plus fortement que prévu aux États-Unis, n’est pas bonne ; la reprise se poursuit à un rythme plus lent que prévu car les mesures de relance du gouvernement ont fortement diminué. La présidente de la Réserve fédérale de San Francisco demande une aide fiscale accrue pour sortir l’économie du fossé, alors que le gouvernement américain devrait déjà finir l’année avec un déficit record de plus de 3.000 milliards de dollars. Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, la barre de 6.000 milliards de dollars de dépenses publiques a déjà été dépassée. Autrement dit, l’Oncle Sam dépense deux fois plus d’argent qu’il n’en gagne, d’où le nouveau record de la dette fédérale des États-Unis à 27.000 milliards de dollars !

    Le professeur de Yale Stephen Roach envisage même un « effondrement du dollar » et une chute de 35 % par rapport à l’or, d’ici fin 2021. Les dernières estimations du bureau du Budget du Congrès (CBO) concernant le déficit fédéral américain estimé à 16 % du PIB en 2020 ne prêtent effectivement pas à l’optimisme pour l’avenir du dollar. Et selon Michael Kelly, économiste senior de la Fed, son institution devra lancer un nouveau « QE » de création monétaire de 3.500 milliards de dollars afin de maintenir en respect à leur niveau bas actuel les taux des obligations américaines. Ce sont ces taux proches de zéro qui ont permis à Apple de devenir le premier titre coté avec un ratio démentiel cours/bénéfice de 120 et une capitalisation boursière de 2.000 milliards de dollars, d’où un dividende de seulement 0,7 % par an.

    En France, Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, remarque que « la dette a autant augmenté en quelques mois qu’au cours des dix années précédentes » et que « sans un retour à une maîtrise de la dépense publique, la dette française pourrait atteindre à terme 140 % du PIB annuel ». Il met également en garde les rêveurs qui croient à une annulation de la dette publique car ce serait catastrophique pour les épargnants, ainsi que sur les limites de la monétisation par la BCE, et rappelle qu’« une dette doit être remboursée ». Moscovici est également très inquiet sur la soutenabilité de la dette sociale française : il faudra aussi rembourser les déficits sociaux de 50 milliards d’euros à l’horizon 2025, non pris en compte actuellement dans la dette publique. Selon la Banque de France, l’hôtellerie, la restauration et les transports sont les secteurs les plus touchés. L’INSEE table, désormais, sur une croissance nulle au quatrième trimestre 2020, contre une hausse de 1 % dans une précédente estimation.

    Les gouvernements n’ont plus le choix qu’entre l’effondrement immédiat ou continuer le petit jeu de l’endettement public, avec toujours plus de création de fausse monnaie jusqu’à l’explosion finale du Système, avec écroulement des monnaies et envol à la verticale du prix de l’or comme seule réserve de valeur monétaire dans le monde.

     

    Marc Rousset

    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
     
  • Le point de vue de Marc Rousset sur l'affaire Suez/Véolia.

    La Bourse de New York a fini la semaine sur une note positive vendredi, espérant un accord sur un soutien à l’économie, avec l’élection présidentielle en arrière-plan. Après plus de deux mois de négociations, Trump a finalement mis 1.800 milliards de dollars sur la table, espérant ainsi un accord avec les démocrates avant les élections. Les 2.200 milliards votés fin mars ont déjà été presque complètement dépensés ; les démocrates réclament une rallonge de 2.200 milliards, alors que Trump voulait la limiter à 1.600 milliards.

    marc rousset.jpgOn assiste à un grand écart entre les marchés dopés par l’expansion monétaire et l’économie réelle. En réalité, l’effondrement de l’économie et l’hyper-endettement sont masqués par une création monétaire par les banques centrales sans précédent. Selon l’économiste suisse Marc Faber « la question se pose aujourd’hui de savoir si l’on se rue dès à présent dans les canots de sauvetage ou si l’on attend encore un peu dans l’espoir que le capitaine offre une tournée gratuite ».

    Depuis le début de la pandémie, le bilan de la Fed a fait un bond spectaculaire passant d’environ 4.000 milliards de dollars en janvier à environ 7.000 milliards fin août, soit environ 30 % du PIB des États-Unis. En Europe, alors que le bilan de la BCE était d’environ 5000 milliards d’euros en mai dernier, il devrait atteindre 6.500 milliards d’ici fin 2020, soit environ la moitié du PIB de la zone euro. Pour l’investisseur helvète, en raison de ces sombres prévisions, la planète pourrait même être livrée à de fortes turbulences. Marc Faber envisage des flambées de violence, voire des révolutions.

    La situation de l’emploi, qui ralentit plus fortement que prévu auxÉtats-Unis, n’est pas bonne ; la reprise se poursuit à un rythme plus lent que prévu car les mesures de relance du gouvernement ont fortement diminué. La présidente de la Réserve fédérale de San Francisco demande une aide fiscale accrue pour sortir l’économie du fossé, alors que le gouvernement américain devrait déjà finir l’année avec un déficit record de plus de 3.000 milliards de dollars. Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, la barre de 6.000 milliards de dollars de dépenses publiques a déjà été dépassée. Autrement dit, l’Oncle Sam dépense deux fois plus d’argent qu’il n’en gagne, d’où le nouveau record de la dette fédérale des États-Unis à 27.000 milliards de dollars !

    Le professeur de Yale, Stephen Roach, envisage même un « effondrement du dollar » et une chute de 35 % par rapport à l’or d’ici fin 2021. Les dernières estimations du Bureau du budget du Congrès (CBO) concernant le déficit fédéral américain estimé à 16 % du PIB en 2020, ne prêtent effectivement pas à l’optimisme pour l’avenir du dollar. Et selon Michael Kelly, économiste senior de la Fed, son institution devra lancer un nouveau « QE » de création monétaire de 3.500 milliards de dollars, afin de maintenir en respect à leur niveau bas actuel les taux des obligations US. Ce sont ces taux proches de zéro qui ont permis à Apple de devenir le premier titre coté avec un ratio démentiel cours/bénéfice de 120 et une capitalisation boursière de 2.000 milliards de dollars, d’où un dividende de seulement 0,7 % par an.

    En France, Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, remarque que « la dette a autant augmenté en quelques mois qu’au cours des dix années précédentes » et que « sans un retour à une maîtrise de la dépense publique, la dette française pourrait atteindre à terme 140 % du PIB annuel ». Il met également en garde les rêveurs qui croient à une annulation de la dette publique car ce serait catastrophique pour les épargnants, ainsi que sur les limites de la monétisation par la BCE et rappelle qu’« une dette doit être remboursée ». Moscovici est également très inquiet sur la soutenabilité de la dette sociale française : il faudra aussi rembourser les déficits sociaux de 50 milliards d’euros à l’horizon 2025, non pris en compte actuellement dans la dette publique. Selon la banque de France, l’hôtellerie, la restauration et les transports sont les secteurs les plus touchés. L’INSEE table désormais sur une croissance nulle au quatrième trimestre 2020, contre une hausse de 1 % dans une précédente estimation.

    Les gouvernements n’ont plus le choix qu’entre l’effondrement immédiat ou continuer le petit jeu de l’endettement public, avec toujours plus de création de fausse monnaie, jusqu’à l’explosion finale du Système, avec écroulement des monnaies et envol à la verticale du prix de l’or comme seule réserve de valeur monétaire dans le monde.

  • La France République Socialiste Sanitaire !, par Christian Vanneste.

    Il suffit de relire le vrai libéral qu’était Tocqueville pour se convaincre que l’ex-socialiste Macron est un faux libéral : comment ne pas déceler dans le plaisir narcissique du président à restreindre les libertés des Français, pour assurer leur santé et leur bonheur malgré eux, l’écho du « nouveau despotisme » décrit par l’auteur de « La Démocratie en Amérique » ? « Il est absolu, détaillé… Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance. »

    christian vanneste.jpgLe long entretien entre l’hôte de l’Elysée et deux journalistes complaisants, voire admiratifs, était une opération de communication. Un Chef d’Etat n’a pas à rentrer dans des détails ou des commentaires visant à faire croire à une empathie pour « les jeunes » ou à l’intérêt qu’il porte aux gestes quotidiens. Si l’heure est grave, il doit en exposer les enjeux aux Français et tracer une route : 15 minutes suffisaient pour annoncer et justifier le couvre-feu, la demi-heure supplémentaire était du délayage. Il y a des ministres, et notamment le premier d’entre eux pour exposer les mesures prises et répondre aux nombreuses questions qui viennent à l’esprit. Or le spectacle présidentiel tend à marginaliser voire à effacer les interventions annexes. Cette présidentialisation outrancière du régime a une cause : la fragilité psychologique de M. Macron, sans doute mécontent des sondages plus favorables que les siens de son ex-premier ministre. Le choix du nouveau, terne à souhait, et son cantonnement dans un rôle ingrat et des tâches subalternes, doivent le rassurer, et satisfaire son ego après une émission en pleine lumière médiatique. Mais cette descente du président à tous les étages, de la connaissance affichée et apparemment chiffrée de la maladie et de ses risques jusqu’au lavage des mains et aux soirées entre amis, est, hélas l’expression du nivellement de nos institutions et de la confusion des priorités. L’épidémie est certes un sujet important mais il ne devrait pas être obsessionnel au point d’inoculer dans la société française un climat permanent de terreur. La satisfaction intime que semble ressentir le Chef de L’Etat à instaurer les urgences, l’une après l’autre, et à s’immiscer dans la vie privée des personnes, de même que les vannes qu’il ouvre de plus en plus largement pour déverser un argent public virtuel, puisé dans un déficit récurrent et une dette sans fond, témoignent d’une dérive qui nous éloigne d’un Etat démocratique, celui où sous le contrôle du Peuple souverain et de ses représentants, les libertés fondamentales sont préservées et la dépense publique, l’argent des contribuables, gérée avec mesure et responsabilité.

    Or, c’est la démesure, celle qui identifiait les tyrans selon les Anciens Grecs, qui marque la présidence actuelle. Parce qu’un pouvoir trop isolé du peuple, au sommet d’un Etat trop lourd n’a rien vu venir, n’a rien prévu ni préparé, depuis de longs mois les Français payent la note, avec des restrictions de leurs libertés, avec une détérioration de leur économie, avec des pertes d’emplois considérables. Alors que les investigations ont commencé chez les ministres qui sont l’objet de plaintes, faut-il voir dans le durcissement des mesures la réponse à une double panique, apparente devant l’épidémie, et réelle devant les poursuites judiciaires ? Absence de masques proclamés inutiles, insuffisance des tests, saturation des hôpitaux, confinement mortel pour une économie où le tourisme est essentiel ; puis déconfinement raté, tests surabondants et inefficaces multipliant les faux positifs, sans permettre l’isolement immédiat ; et maintenant, nouveau risque de submersion du système hospitalier : les discours présidentiels tendent à masquer une politique chaotique et décevante dans un pays qui se croyait exemplaire pour la santé de ses habitants.

    Les chiffres du Printemps étaient mauvais pour la France avec un taux de létalité élevé ( 18,5% des cas confirmés au 24/6) qui témoignait d’une stratégie sanitaire désemparée. Ceux d’aujourd’hui ne les approchent pas, et l’on peut s’interroger sur la peur entretenue par le pouvoir : soit la leçon de la « 1ère vague » n’a pas été retenue et les moyens hospitaliers sont toujours insuffisants ; soit nos dirigeants trouvent dans cette politique univoque, le climat qu’elle nourrit, et les freins à la contestation qu’elle entraîne, bien des avantages, notamment celui d’empêcher les manifestations populaires, de contraindre l’opposition à l’union nationale, de brouiller comme d’habitude sous ce régime la préparation des élections, en l’occurrence les régionales.

    Les exemples étrangers les plus pertinents sont ceux de Taïwan et de Corée du Sud : proche de la Chine communiste, et exposé à de nombreux échanges avec elle, Taïwan compte 7 morts pour 24 millions d’habitants. Fermeture des frontières, les 3 T (test, traçage, traitement), masques produits localement, mais pas de confinement généralisé… L’échec du traçage, l’inefficacité des tests, les polémiques stériles sur le traitement conduisent tardivement notre pays à une stratégie à la fois plus floue sur le plan médical ( tester, alerter, protéger) et plus coercitive avec l’instauration d’un couvre-feu peu convaincant pour empêcher la circulation du virus mais qui tue à coup sûr un art de vivre à la française et les entreprises qui le déploient dans nos villes.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Dominique Reynié: «Les abstentionnistes peuvent provoquer un accident électoral en 2022, par Loïc Boichot.

    «La gestion (de la crise sanitaire) déterminera notre existence politique», estime Dominique Reynié. Sébastien SORIANO/Le Figaro

    «L’abstention peut donner la victoire à une force dont ne voudraient pourtant pas la plupart des électeurs» analyse le politologue Dominique Reynié.

    LE FIGARO. – À dix-huit mois de la présidentielle, votre enquête laisse apparaître une France plus que jamais tentée par l’abstention, le vote blanc ou le vote antisystème. Un avertissement pour Emmanuel Macron ?

    Dominique REYNIÉ. – Pour nous tous. La disponibilité protestataire déclarée concerne 79% de nos concitoyens. La société française poursuit sa mue politique: déconsolidation démocratique, protestation et droitisation. La déconsolidation démocratique est déjà manifeste: l’abstention historique lors des municipales du 28 juin dernier en est un signe puissant. C’est une erreur de n’y voir qu’un effet de la crise sanitaire, alors que 59% seulement de nos concitoyens disent leur préférence pour la démocratie représentative, contre 64% en janvier. Le soutien est plus faible encore parmi ceux qui risquent de subir davantage les conséquences de la crise: les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (38%), les ouvriers (44%). Si 25% des Français disent vouloir une démocratie directe, notre enquête révèle que cette option agrège en fait des électeurs en quête de rupture, proches du RN et de LFI. Enfin, 12% optent pour un régime autoritaire. Déception, découragement, exaspération nourrissent une orientation protestataire à laquelle contribuent les réseaux sociaux, comme nous le montrons.

    Que peut provoquer le retrait des urnes d’un grand nombre d’électeurs, en 2022 ?

    Ce que j’appelle un accident électoral, soit un résultat non voulu. Or une forte abstention favorise un tel résultat. L’abstention peut donner la victoire à une force dont ne voudrait pourtant pas la plupart des électeurs. Dans l’hypothèse d’un second tour Macron-Le Pen, une majorité d’électeurs (53%) souhaite éviter l’élection de Marine Le Pen (ils n’étaient que 48% en janvier). Mais la question est de savoir qui des modérés ou des protestataires s’abstiendra le plus. Il faut par ailleurs suivre de près la fusion partielle des électorats LFI et RN. Ce processus, visible dans notre vague de septembre 2019, s’est affirmé dans l’opposition à la réforme des retraites. La convergence de ces électorats ne reflète pas un programme commun: il ne s’agit pas de faire mais de défaire ensemble.

    En plus d’une «déconsolidation démocratique» et d’un fort potentiel protestataire, vous observez une droitisation de la vie politique française. C’est-à-dire ?

    De nombreux éléments en témoignent, notamment la forte poussée de la disponibilité à voter RN chez les 18-24 ans ou la montée en puissance de thèmes considérés «de droite», à mon avis sottement, dans le débat public: sécurité, laïcité, patrimoine immatériel (ce que mon ami Laurent Bouvet appelle «sécurité culturelle»), etc., regardés par les électeurs comme les conditions sine qua non du contrat social. En un an, la préoccupation pour la sécurité fait un bond de 16 points, alors que notre vague 3 a été achevée avant les derniers attentats islamistes. Cette inquiétude se conjugue avec l’idée que la société est de plus en plus violente, partagée par 72% des personnes interrogées.

    Cette exigence régalienne est majoritaire dans tous les électorats, selon l’étude. Un défi pour les partis dits de gouvernement ?

    Oui. À cet égard, je m’étonne de ce déni, et de son arrière-fond moralisateur, toujours très présent dans une partie de la gauche et du monde médiatique. La demande de sécurité est non négociable. Les partis qui voudront l’ignorer, ou atermoyer, seront renvoyés à la marginalité électorale. La dépréciation de cette demande contribue à l’affaiblissement du système représentatif, politique et médiatique, qui donne le sentiment de considérer les attentes du public à la condition qu’elles conviennent à leurs canons idéologiques. Poison pour notre démocratie, ce déni est le meilleur carburant offert aux projets protestataires.

    La montée en puissance des Verts dans le paysage politique ne tempère t-elle pas cette droitisation ?

    Il n’y a pas eu de vague verte aux municipales, comme l’a montré la Fondapol. Compte tenu du contexte d’effondrement de la participation, j’ai parlé de «tsunami dans un verre d’eau». EELV a bien réalisé des progrès dans les métropoles. Mais pour emporter finalement sept villes de plus de 100.000 habitants sur une quarantaine, et tandis que les électeurs inscrits dans les métropoles ne représentent que 13% de l’électorat national. EELV a donc séduit une petite fraction de cette sous-partie de l’électorat national. Et les Verts doivent maintenant démontrer leur crédibilité en matière de gouvernement, et notamment proposer un discours tenant compte des préoccupations dominantes sur la sécurité, l’immigration, la lutte contre l’islamisme.

    En quoi la crise sanitaire a-t-elle modifié le visage de l’opinion publique ?

    La pandémie est une expression parfaite de la mondialisation négative : la circulation fulgurante d’un mal venu de loin, qui frappe partout et tout un chacun. D’où le fort rejet de la globalisation qu’accompagne une injonction de souveraineté, nationale et européenne, car le soutien à l’Europe et à l’euro est massif. Pour la puissance publique, la crise sanitaire est un test existentiel. Pour l’heure, la gestion de la crise par les pouvoirs publics est l’objet d’un jugement négatif pour 59% des Français. Pourtant, aucune force politique n’est considérée comme capable de mieux faire. La crise alimente la déconsolidation démocratique dans le temps court qui nous sépare de la présidentielle. Sa gestion déterminera donc notre existence politique.

    Professeur à Sciences Po, Dominique Reynié est directeur général de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol).

    Source : https://www.lefigaro.fr/

  • SOLIDARITÉ KOSOVO !... : VIDÉOSURVEILLANCE – SOLIDARITÉ KOSOVO PROTÈGE LE MONASTÈRE DE GRACANICA

    Site officiel : Solidarité Kosovo

    lafautearousseau "aime" et vous invite à "aimer" la page facebook Solidarité Kosovo :

    https://www.facebook.com/solidarite.kosovo/

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    VIDÉOSURVEILLANCE – SOLIDARITÉ KOSOVO PROTÈGE LE MONASTÈRE DE GRACANICA

    Des siècles d’occupation ottomane, des destructions multiples pendant les différentes guerres ayant secoué la région et des attaques ciblées pendant les pogroms de 2004 n’ont pas réussi à effacer les traces, innombrables, de la riche histoire orthodoxe du Kosovo-Métochie. Ce patrimoine religieux exceptionnel est aujourd’hui encore menacé. Cet été, nous avons mené une nouvelle opération pour protéger un de ses plus beaux éléments.

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    Le monastère de Gracanica, en plein cœur du Kosovo, est l’un des plus beaux joyaux de l’orthodoxie serbe. Fondé en 1321 par le grand roi Milutin dans un style typiquement byzantin, il renferme des fresques exceptionnelles par leur richesse et leur beauté. Après la guerre en 1999, il a été le point de ralliement de milliers de familles serbes chassées de leurs terres un peu partout au Kosovo et se trouve aujourd’hui au beau milieu d’une des plus grandes enclaves serbes au Kosovo-Métochie.

    Cette situation ne le met pas à l’abri des menaces. En 2004, une longue colonne d’Albanais venus de Pristina et se dirigeant vers Gracanica avait été arrêtée et repoussée par la Kfor. Les habitants de l’enclave avaient alors coiffé de barbelés la longue muraille entourant les terres du monastères. En 2018, un groupe djihadiste composé d’Albanais du Kosovo revenus de se battre en Syrie a été arrêté. Ils préparaient une série d’attentats dans les enclaves « pendant une fête religieuse ». Parmi leurs cibles, Pec, Mitrovica, Prizren… et Gracanica.

    Prier et travailler en paix

    Milovan, volontaire de Solidarité Kosovo, visite l’installation de vidéo-surveillance du monastère de Gracanica.

    Ce système de vidéo-protection, dont l’installation complète à coûté 45000 euros, permet de garder nuit et jour l’oeil ouvert sur l’ensemble du terrain du monastère. Les images, transmises en temps réel sur trois écrans, sont bien entendu enregistrées pour pouvoir être, en cas d’incident, transmises à la police, qui aurait ainsi du mal à prétendre qu’elle ne peut pas identifier les coupables. Elles pourraient aussi être fournies à la Kfor, ainsi qu’aux médias le cas échéant, permettant ainsi de faire pression sur les autorités pour qu’elles mènent vraiment l’enquête.

    Il permettra aux religieuses de continuer à mener leur vie de prière et de travail au coeur du Kosovo-Métochie et de l’enclave de Gracanica.

    Cette opération au monastère de Gracanica fait suite à plusieurs autres opérations de protection du patrimoine religieux menées par Solidarité Kosovo depuis sa création. Parmi les plus marquantes, on se souvient de l’érection d’une muraille autour des monastères de Decani et de Banjska ou de l’installation de caméras de surveillance autour de l’église de Laplje Selo, située à l’écart du village et au bord d’une route, situation en faisant une cible idéale pour de multiples attaques, vols et dégradations.

     

    Encadré / Le patrimoine religieux, une cible prioritaire

    La cathédrale Saint-George de Prizren, incendiée pendant les pogroms antiserbes de mars 2004. Sur ce qui reste des piliers de l’auvent monumental, détruit, l’inscription « Mort aux Serbes ».

    Les monastères et églises serbes orthodoxes du Kosovo-Métochie ont toujours été menacés, depuis la bataille de Kosovo Polje (1389), qui a marqué le début de l’occupation ottomane, jusqu’à aujourd’hui.

    Les Ottomans, tout au long des cinq siècles d’occupation, ont toujours cherché à attaquer par tous les moyens ces monastères qui représentaient des points d’appuis pour les populations serbes occupées. Détruire un monastère, c’était blesser profondément l’âme serbe et entamer sa résistance. Humilier des moines, c’était humilier tous les Serbes qui vivaient autour d’eux et les affaiblir. Pendant cinq siècles, ceux des monastères qui ont échappé à la destruction ont dû faire face à des brimades permanentes et systématiques.

    Aujourd’hui, la situation est étrangement semblable. Les premières années de l’arrachement du Kosovo-Métochie ont été le théâtre de la destruction de 150 églises et monastères serbes. Cette première vague de violence extrême passée, les persécutions se font plus discrètes mais non moins quotidiennes.
    Nos amis du monastère de Visoki Decani par exemple, le courageux père Sava Janjic en tête, passent une partie importante de leur temps à lutter pied à pied contre des tracasseries administratives sans fin qui ont pour objectif de les décourager. Entrecoupées d’attaques ouvertes, de menaces explicites et d’agressions de moines ou de pèlerins, qui justifient qu’aujourd’hui le monastère soit encore protégé jour et nuit par les troupes de la Kfor.

    Il y a quelques semaines, le maire de Decani a traité Sava Janjic de « vieux fou » dans un communiqué officiel après que ce dernier s’est élevé contre une énième provocation. Et un politique de Pristina a déclaré dans la presse « les monastères [serbes] sont une menace permanente pour la sécurité du Kosovo ».

    Ces deux déclarations choquantes n’ont provoqué aucune réaction côté albanais.

  • Il y a 50 ans, De Gaulle…., par Christian Vanneste.

    Il y a un demi-siècle, le Général de Gaulle laissait la France veuve comme dira Georges Pompidou. Cet événement eut un retentissement mondial alors que le Général avait quitté le pouvoir et se consacrait à l’écriture de ses Mémoires d’espoir dans l’austère solitude familiale de Colombey. Pour beaucoup sans doute cela appartient à l’histoire ancienne, comme ce 11 Novembre qui une fois encore va être célébré dans deux jours. Malgré la médiocrité recluse du temps de confinement, des politiciens d’aujourd’hui vont néanmoins se prévaloir de leur respect pour celui qui fut, et de loin, le dernier grand homme de notre histoire.

    christian vanneste.jpgCet empressement est chez certains injurieux, tant ils contribuent à l’abaissement tragique de la France, cette fatalité contre laquelle l’homme du 18 Juin s’était dressé.

    On ne peut comprendre de Gaulle qu’en prenant conscience des deux idées maîtresses qui l’animaient : maintenir la France à la hauteur d’elle-même et tenir compte de la réalité fuyante du temps. C’est le sens de l’une des formules fortes qui achèvent les Mémoires de guerre : ” Vieille France, accablée d’Histoire, meurtrie de guerres et de révolutions, allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin, mais redressée, de siècle en siècle, par le génie du renouveau.” Pour que la France se maintienne à son rang, il faut sans cesse la tourner vers l’avenir, en ne gardant du passé que l’idéal de grandeur qu’il nous lègue. Le militaire qui avait écrit “La France et son armée ne pouvait cacher son admiration pour l’Ancien Régime : ” Quand le temps a passé, emportant les hommes, et qu’une telle oeuvre demeure, on doit glorifier l’artisan”. S’il termine cet ouvrage par un hymne à la victoire française de 1918, il en souligne aussi le prix : ” La France, dans l’épreuve des nations armées, emporta la palme de l’effort”. Et, loin de s’en tenir à la stratégie et aux armes forgées alors, il va donner la priorité aux armes nouvelles qui impliquent une stratégie révolutionnaire. Ce sera ” Vers l’armée de métier” dans lequel il décrit avec précision celle-ci, la guerre de mouvement, qui doit remplacer celles des positions grâce à l’emploi massif et pénétrant de divisions blindées constituées de spécialistes formés pour ce matériel. Une fois de plus, la France va affronter l’Allemagne. Elle n’a plus l’avantage démographique, elle doit avoir la suprématie technique, celle qui permet de toucher l’adversaire en son coeur économique, la Ruhr, tout en sachant que l’ennemi peut de la même manière vaincre en perçant rapidement jusqu’à Paris. L’armée française ne s’étant pas adaptée, ayant utilisé les chars comme en 1917, fut écrasée comme elle ne l’avait jamais été.

    C’est alors que le soldat devint politique. Contrairement à d’autres, de Gaulle n’a jamais mis au premier plan du désastre les causes politiques, morales ou économiques. Il considérait que la bataille de France pouvait être gagnée en utilisant d’autres moyens. Les 100 000 morts français en quelques semaines, avant que le moral ne s’effondre totalement à l’appel d’avoir à cesser le combat lancé par Pétain, prouvent que l’argument est recevable. La série de défaites italiennes explicables par un équipement obsolète, et une hiérarchie militaire calamiteuse, le renforce. Toutefois, l’impréparation, la chute de la production industrielle, la diplomatie contradictoire qui s’appuyait sur le réseau des pays d’Europe centrale et orientale qu’une stratégie défensive nous rendait incapables de secourir, l’alignement systématique sur l’Angleterre, trouvaient bien leur source commune dans un système politique irresponsable, dépourvu de volonté et de continuité. Redonner à la France un exécutif digne de ce nom, propre à concevoir le destin du pays à long terme et sans préjugé idéologique : tel fut le but politique essentiel de l’homme politique, de l’Appel à la Libération, du RPF à la Ve République. Il y est parvenu, mais après son départ, et singulièrement depuis le retour de la gauche au pouvoir, la leçon a été oubliée, les travers sont revenus. La France a recommencé à descendre les marches.

    Rendre hommage au Général, ce n’est pas glorifier un homme particulièrement généreux, humaniste. Il a été dur, et parfois impitoyable, mais toujours au nom d’une lucidité implacable. La tragédie de l’Algérie française en est l’exemple le plus cruel. Mais qui pourrait prétendre que la décolonisation n’était pas inévitable ? En revanche, qui peut croire un instant que la France d’aujourd’hui, si mal gouvernée, prisonnière des minorités, déséquilibrée par une immigration sans contrôle, serait conforme à ses vues ? Le 18 Juin, il avait annoncé qui gagnerait la guerre, et il ne s’était pas trompé. A Alain Peyrefitte, il déclarait : ” la gauche n’a pas raté un désastre”. Malheureusement, les 50 ans qui nous séparent de sa mort lui ont aussi donné raison sur ce point.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Péril 2020, et avant : États aveugles, stratégie indirecte et terrorismes sous influence, par Xavier Raufer.

    Jamais, dans l'histoire du terrorisme, un groupe d'action n'a opéré sans réseau de soutien. Mais certains Etats peinent à les identifier.

    Vision stratégique et petit-bout-de-la-lorgnette sont incompatibles. Notre rétrospectif regard n'envisagera donc pas quelque épiphénomène de 2020 ; mais, embrassant deux décennies, la sidérante incapacité de la société "de l'information" à percevoir et comprendre ce qui en fait la menace ; qui est l'ennemi. Notamment, dès qu'il s'agit du terrorisme international et de ce qui, à l'arrière-plan, l'anime et le propulse.

    6.jpgPartant de deux cruciaux préalables, nous donnerons ensuite deux exemples de cet aveuglement (volontaire ou non ?), à propos des attentats les plus tragiques du du XXIe siècle débutant ; 11 septembre 2001 (États-Unis) et 13 novembre 2015 (Paris).

    FONDAMENTAUX :

    1 - JAMAIS, dans l'histoire du terrorisme, un groupe d'action - même suicidaire - n'a opéré sans réseau de soutien ; surtout pour de massives et complexes opérations. La radiographie de dizaines d'attentats complexes ou d'actions de commandos, prouve qu'agir sans logistique est quasi-impossible.

     2 - Au Moyen-Orient (matrice des attentats ici rappelés) ; d'abord dans la zone Liban-Syrie-Irak, toute entité émergente, paramilitaire ou terroriste (islamiste ou pas) disparaît vite si elle n'est pas captée par un des États de la région (de la Libye à L'Iran). Ce crucial théorème est valide de 1975, début de la guerre civile du Liban, à nos jours. On lui cherche en vain un contre-exemple.

    Nous voici sur un sol ferme : avançons.

    ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE 2001, ÉTATS-UNIS

    - D'abord : ce qui suit n'émane pas d'une officine conspirative mais du cœur de l'État fédéral américain [Congress of the United States... TOP SECRET... Joint inquiry into intelligence community activities before and after the terrorist attacks of september 2001" 1]. Lire ce document déclassifié - à grand peine - sur demande de victimes de ces attentats, répond clairement à la question qui taraude les experts depuis septembre 2001 : JAMAIS l'appareil logistique appuyant les 20 terroristes du 11 septembre n'a été identifié. Nul membre cette cellule logistique qui forcément a agi aux États-Unis, n'a jamais été poursuivi, arrêté ou jugé.

    Or la réalité, la nature, l'étendue de ce réseau logistique d'al-Qaïda sont connus à Washington depuis 2002, figurant dans les 28 pages les plus secrètes du rapport ici mentionné. Que disent-elles ? Allons vite : ce crucial réseau logistique opérait depuis l'ambassade saoudienne de Washington. Citons le rapport : "Aux États-Unis, des pirates de l'air du 11 septembre étaient en contact, et ont reçu aide et assistance, d'individus liés au gouvernement saoudien... Aux moins deux de ces individus seraient, selon des sources, des officiers de renseignement saoudien... Des associés d'officiels saoudiens aux États-Unis auraient d'autres liens encore avec al-Qaïda".

    Suivent 28 pages de noms, dates, actes repérés par le FBI ou la CIA ; de téléphones et adresses. En septembre 2020, une juge de New York donne enfin aux victimes le droit de poursuivre "24 officiels, ou ex-officiels saoudiens" et révèle le nom (caché depuis 2002 !) du chef du réseau de soutien : Mussaed Ahmed al-J... chef de cabinet du prince royal de la famille al-Saoud, alors ambassadeur à Washington.

    Ces énormes révélation ont fait peu de bruit aux États-Unis et sont ignorées en Europe. Coïncidence ? Les mutiques médias d'information sont d'usage assujettis à des GAFAM, eux-mêmes couverts d'or par l'Arabie saoudite.

    ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE 2015 À PARIS

    - Rappel : lors de la vague d'attentats des années 1980 (bombes à Paris, prise d'otages, etc.), les officiels français découvrent à grand peine, lentement, que ces multiples actes émanent tous d'un unique sommet ; que derrière l'apparent chaos terroriste, existe un bouton marche-arrêt. Quand la France fait certains gestes, les attentats la frappant au Liban, à Paris, s'arrêtent net, au coup de sifflet.

    Maintenant : la longue attaque (novembre 2015-printemps 2016) de Paris à Bruxelles mobilise une centaine d'individus de dix pays divers, actifs de la zone Irak-Syrie au cœur de l'Europe ; unis par cellules coordonnées, disposant d'une complexe et solide logistique : lire les actes de justice déjà publiés suffit à s'en convaincre.

    Cette opération si bien conçue et exécutée a-t-elle germé dans le seul esprit de simplets à la Abdeslam, alcooliques ou toxicomanes, fanatisés à la va-vite et hypnotisés par le constant radotage des rares formules coraniques meublant leurs pauvres têtes ? C'est fort douteux.

    On verra dans un prochain article que les États-cibles commencent à entrevoir un piratage d'État, derrière la masse d'intrusion de leurs systèmes numériques les plus secrets ; ces mêmes États ont encore un vaste effort de lucidité à accomplir face au péril qu'ils sous-estiment, voire nient, depuis deux décennies : le terrorisme d'État.

    1 Document récemment déclassifié, à disposition de tout fact-checker interessé.

     

    Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

    Source : https://www.atlantico.fr/

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Maurras condamné...

    1945 : Maurras condamné...

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    Maurras, avec Bainville, Daudet et toute l'Action française, suivie par les patriotes français de tous bords et par les militaires, demandait la seule chose qui garantissait la paix : le démembrement de l'Allemagne, dont l'unité n'avait que... 48 ans.

    Mais le Système, et Clemenceau, haïssaient le catholicisme et étaient pénétré par la prussophilie qui remonte aux Encyclopédistes, pères de la Révolution. Ennemis contraints des Allemands du Kaiser, ces insensés pensèrent que la "démocratie" suffirait à calmer l'Allemagne de ses démons.

    Ils démembrèrent donc l'Empire catholique austro-hongrois, qui pouvait nous aider, être un allié précieux et un contre-poids aux velléités belliqueuses de la masse germanique; et ils laissèrent intacte l'Allemagne, humiliée et revancharde.

    C'est la guerre pour dans vingt ans, menée par un parti social-nationaliste, prévenait Bainville, dans les colonnes de L'Action française : il ne se trompait que d'un an (1939 au lieu de 1938) et que dans l'ordre des mots : Hitler fonda le parti national-socialiste (Nazionalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei) d'où vient l'abréviation "nazi"...

    Moyennant quoi, après nous avoir "donné" Hitler, Clemenceau mourut honoré par la République, laquelle nous "donna" le plus grand désastre de notre Histoire (après la Révolution), puis se permit de condamner celui qui avait alerté, qui avait tout prévu, tout annoncé !...

     

     

    Le 28 janvier 1945, la cour de justice de Lyon déclare Maurras coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale.

    Pour "Intelligence avec l'ennemi" ! : or, c'est bien  "la seule forme d’intelligence que Maurras n’ait jamais eue", comme l'a si bien dit François Mauriac, qui n’était pourtant pas de ses amis politiques...

    Le Parti communiste étant la plus puissante et la plus structurée des forces constituant, alors, le courant révolutionnaire, c'est lui qui fut le principal meneur de cette "re-Terreur" (comme dirait Daudet) que fut la sinistre Épuration.

    Or, L'Action française a été la première à dénoncer "l'énergumène Hitler", "le monstre", "le Minotaure", alors que le Parti communiste s'est plié aux injonctions de Moscou à la signature du Pacte de non agression germano-soviétique (du 23 août 1939 au 22 juin 1941) : Maurice Thorez passa du reste, confortablement, la guerre à Moscou, du 8 novembre 39 à son retour en France, le 24 novembre 44. Ce fut la raison pour laquelle L'Humanité fut interdite en 1939, pendant près de deux ans (voir l'Éphéméride du 25 août et l'Éphéméride du 28 août)

    Le Parti communiste changea, évidemment, d'attitude après l'attaque de l'URSS par Hitler; mais - quand on connaît l'Histoire - on comprend mieux la violence, en 44, de ceux qui avaient des choses à faire oublier...

    Condamner Maurras pour "intelligence avec l'ennemi", c'était - et cela reste, tant que la condamnation n'est pas annulée... -  rien moins que faire condamner les premiers "résistants" par les premiers "collabos"...

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    Dans le jardin de sa maison de Martigues, directement apposée sur l'angle de la maison, côté ouest, une stèle "répond" "à l'infâme verdict du 27 Janvier 1945".

    On y lit "la lettre historique écrite, à l'automne de 1944, par le Président du Conseil de nos Prud'hommes Pêcheurs" :

     



    Communauté des Patrons-Pêcheurs de Martigues.

    Martigues, le 16 Octobre 1944.

    Nous, Conseil des Prud'hommes pêcheurs des quartiers maritimes de Martigues, représentant 700 pêcheurs, attestons que notre concitoyen Charles Maurras a, depuis toujours et jusqu'à son incarcération, faisant abstraction de toute opinion politique, fait entendre sa grande voix pour la défense des intérêts de notre corporation.
    Par la presse, il a attaqué les trusts et les autres grands profiteurs, ainsi que certaines administrations qui voulaient nous brimer.

    Pour le Conseil des Prud'hommes, le Président Dimille. 

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    Face au théâtre, la Prudhommie des Pêcheurs de Martigues

     

    Voir - publié sur Boulevard Voltaire - la mise au point éloquente de Laure Fouré, juriste et fonctionnaire au Ministère des finances et d'Eric Zemmour :

    Oui, l'Action française a toujours été anti nazi

     

    Mais c'était le temps de la sinistre Epuration, qui ne fut rien d'autre qu'une vulgaire - mais sanglante - "re-Terreur" (l'expression est de Léon Daudet), qui dénatura et souilla d'une tâche indélébile la libération du territoire national, et dont l'un des grands "maîtres" (!) fut le non moins sinistre Aragon (voir l'Éphéméride du 11 mai, sur la Dévolution des Biens de presse)...

     

     

    A cette inique condamnation, Maurras réagira en Sage, et composera son splendide poème :

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    Où suis-je ? (voir l'Éphéméride du 3 février)

  • Éric Zemmour: «Quand la science régente nos vies».

    Éric Zemmour. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

    En 1959, Percy Snow prononçait une conférence oubliée sur l’opposition des deux cultures, littéraire et scientifique. Qui résonne étrangement à notre époque de primauté du sanitaire.

    Dictature sanitaire. Querelles d’ego entre médecins. Tyrannie des chiffres. Depuis un an, ces expressions nous sont devenues familières. Elles sont en partie excessives, mais correspondent aussi à la réalité que nous vivons. La science a pris le pouvoir pour le meilleur et pour le pire. Les politiques se cachent derrière elle pour légitimer les contraintes liberticides qu’ils imposent à la population. Il y a désormais 66 millions d’épidémiologistes en France ; autant que de sélectionneurs de l’équipe de France durant les Coupes de monde de football. Les chiffres - ceux des projections comme ceux des hospitalisations ou de contagion et désormais de vaccination - nous gouvernent. La science tient le timon de l’État et règne sur nos vies avec une main de fer qui se passe volontiers de gant de velours. On évoque volontiers la figure de Michel Foucault, qui, dès les années 1970, avait prophétisé l’avènement de ce qu’il appelait la «biopolitique». Quelques décennies avant lui, un Anglais avait lui aussi fait scandale en annonçant cet avènement.

    Culture littéraire et culture scientifique

    C’était au printemps de 1959, sous les plafonds moulurés de la prestigieuse université de Cambridge. Le nom de ce conférencier nous est inconnu, mais, à l’époque, il est célèbre dans le monde anglo-saxon pour une série romanesque intitulée Strangers and Brothers. Charles Percy Snow, que l’on appelle sir Snow, et bientôt lord Snow, a révélé, pendant la Seconde Guerre mondiale, ses talents d’organisateur en recrutant des physiciens pour soutenir l’effort de guerre britannique. Il poursuivra dans les années 1960 sa carrière politico-administrative dans les gouvernements travaillistes de Harold Wilson. L’homme a une formation scientifique en physique-chimie. Sa double casquette va lui inspirer le thème de sa conférence sur les «deux cultures».

    Le scandale inouï que provoqua ce texte nous paraît aujourd’hui étrange, pour ne pas dire incompréhensible. En tout cas anachronique. Le conférencier y dissertait savamment sur les deux cultures, littéraire et scientifique ; regrettait l’ignorance réciproque dans laquelle se tenaient ces deux univers ; accusaient les littéraires d’inculture scientifique, de mépris de classe et, last but not least (puisqu’on est à Cambridge!), d’être de fieffés réactionnaires. Bref, une attaque de la gauche contre la droite. Notre lord a le sens de la formule cinglante ; aujourd’hui, on dirait qu’il est le roi de la punchline. Aux littéraires qui se gaussent de l’inculture des scientifiques, il lance: connaissez-vous la deuxième loi de la thermodynamique? C’est l’équivalent de la question: avez-vous lu une œuvre de Shakespeare? Il traite les écrivains qui dénoncent la modernité industrielle de «luddites» (bandes d’ouvriers anglais qui, dans les années 1811 à 1816, détruisaient les machines à tisser qui les mettaient au chômage).

    La violence des réactions nous parle d’un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître. Un temps où la littérature, et plus largement la culture générale, tenaient encore le haut du pavé. En tout cas, on le croyait encore. Car, en 1959, la charge de lord Snow est déjà anachronique. Lui-même d’ailleurs a en tête le temps de sa jeunesse dans les années 1930. Son rêve du règne d’une élite scientifique au service du progrès industriel et social fleure bon son XIXe siècle. Snow admire le grand écrivain H. G. Wells. S’il était français, il vénérerait Jules Verne, et on rangerait sa pensée dans le rayon du saint-simonisme et son fameux mot d’ordre: «remplacer le gouvernement des hommes par l’administration des choses».

    «Déconstruire pour mieux détruire»

    En France, à la même époque, on applique également le programme de lord Snow. On marginalise à l’école l’enseignement des humanités et de l’histoire et les mathématiques remplacent le latin et le français comme seul critère de sélection des meilleurs. Comme Snow, tous les bons esprits de l’époque admirent et veulent imiter le système éducatif américain. C’est l’université américaine qui a gagné la Seconde Guerre mondiale, pensent-ils!

    Quelques années plus tard, revenant sur les polémiques suscitées par sa conférence, Snow regrette de n’avoir pas vu l’essor d’une «troisième culture», celle des sciences humaines. Il regarde son avènement avec les yeux de Chimène. Il croit naïvement qu’elle prendra le meilleur des deux autres. Il ne devine pas que le ver est dans le fruit. Que les sciences humaines se prétendent scientifiques mais qu’elles sont avant tout humaines. Qu’elles vont déconstruire, pour mieux détruire, leurs deux sœurs aînées.

    Aujourd’hui, la culture générale est partout dénoncée et abolie comme un outil de discrimination à l’égard des «racisés» ; symbole du «privilège de l’homme blanc» à jeter dans les poubelles de l’histoire.

    La science elle aussi est accusée de tous les maux: d’avoir ravagé la planète par les écologistes ; et de véhiculer un imaginaire «genré», par des féministes qui n’acceptent pas qu’hommes et femmes n’aient pas des dispositions systématiquement identiques dans tous les domaines.

    Aujourd’hui, la science est devenue l’apanage des Asiatiques ; et la culture littéraire européenne subit le sort des statues qu’on abat. Les universités américaines recrutent des bataillons d’étudiants chinois et indiens (et même quelques Français) pour faire tourner les Gafam. Le grand retour du tragique, des nationalismes, des fondamentalismes religieux, des enfermements ethniques, ne se comprend pas avec des équations, mais avec une culture historique qu’on a dédaignée et même ostracisée.

    Règne scientifique

    Snow a gagné sa guerre mais ne le pressent pas. Cinquante ans plus tard, la culture scientifique a écrasé la littéraire, qui passe désormais au mieux pour un simple ornement élitiste. C’est une victoire à la Pyrrhus. Le vainqueur ne sort pas en meilleur état que le vaincu. L’effondrement du niveau scolaire entraîne tout dans sa chute. La guerre des deux cultures s’achève en paix des deux incultures. Mais dans son aveuglément victorieux, Snow a parfois des lucidités prophétiques: «D’une part, les hommes de science peuvent éventuellement donner de mauvais conseils ; or, ceux à qui les décisions incombent ne sont pas à même de juger si ces conseils sont bons ou mauvais. D’autre part, les hommes de science, lorsqu’une culture est divisée, sont seuls à connaître certaines potentialités. Tout cela rend le processus politique extrêmement complexe et aussi, dans un sens, extrêmement dangereux.» Nous y sommes.  

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • La France et l’Italie en faillite, en avril-mai 2022, par Marc Rousset.

    La Bourse de Paris a fini la semaine dans le rouge, préoccupée par la crise sanitaire. Les marchés préfèrent voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, mais commencent à se poser des questions. Dans un contexte de valorisation élevée des actions, les Bourses semblent mûres pour une correction si les vaccins déçoivent, car il n’y a pas de plan B, ou si les variants anglais et brésiliens de la pandémie s’avèrent plus contagieux et mortels.

    marc rousset.jpgLe véritable danger, c’est cependant la des États qui augmente d’une façon exponentielle avec la politique du « quoi qu’il en coûte ».

    Le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt reconnaît que « le niveau des dépenses actuelles n’est pas soutenable dans le temps ». Le FMI exhorte le gouvernement français à préparer un plan pour réduire les dépenses, une fois que la reprise économique sera installée, afin de diminuer la dette. Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, estime que la dette publique française sera supérieure à 100 % du PIB pendant « dix ans au moins » alors qu’elle s’élèvera à 122,4 % minimum du PIB, fin 2022. La dette des entreprises françaises est au plus haut, à 155,3 % du PIB, contre 60,5 % en Allemagne.

    Aux États-Unis, la dette américaine approche les 28.000 milliards de dollars. Durant les quatre années de présidence Trump, la dette américaine s’est creusée de plus de 7.000 milliards de dollars. semble parti pour faire beaucoup mieux. Le ratio d’endettement du monde a atteint un record de 365 % du PIB mondial, contre 320 % à mi-2019, rendant le système hypersensible à toute modification des coûts d’emprunts. Jean-Claude Trichet vient de préfacer un livre La Dette. Potion magique ou poison mortel ? : parier sur des taux d’intérêt faibles à long terme lui paraît dangereux et d’une grande naïveté. La dette française se vend comme des petits pains, mais jusqu’à quand ? s’interroge l’AFP. La charge de 39 milliards d’euros d’intérêts a représenté 1,6 % du PIB, en 2020, mais la croissance négative de -10 % du PIB était dans l’impossibilité de la payer !

    Jusqu’à quand pourrons-nous dépenser des milliards sans compter ? s’interroge aussi Agnès Verdier-Molinié dans son dernier ouvrage La France peut-elle encore tenir longtemps ? : elle estime le coût de la suradministration française à 84 milliards d’euros. Macron avait promis de réduire le nombre de fonctionnaires de 120.000, mais il a embauché, jusqu’à ce jour, 129.000 agents supplémentaires. Il faut travailler plus, réduire notre modèle social, réduire le train de vie de l’État, repousser l’âge de la retraite, réduire les effectifs du secteur public, nonobstant le coût de l’invasion migratoire de 80 milliards d’euros et celui de la fraude des prestations sociales de 50 milliards d’euros.

    Le gouvernement français sera, un jour, obligé de sous-indexer les retraites, selon le très officiel Comité des retraites, voire de les diminuer, ou d’augmenter les impôts ou de prélever sur les dépôts bancaires, comme Giuliano Amato en Italie, en 1992, ou bien, comme l’ont déjà proposé les députés PS, de prélever sur les 1.800 milliards d’euros de l’assurance-vie pour les encours supérieurs à 30.000 euros. La dette française s’élève à environ 2.800 milliards d’euros, mais en fait à 7.000 milliards d’euros si l’on ajoute les engagements hors bilan, soit trois fois le PIB de la France.

    La BCE, qui détient déjà la moitié des obligations souveraines européennes, va continuer à financer les dettes publiques jusqu’en mars 2022, mais suite à la pression des pays sérieux tels que l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, elle mettra alors fin à la politique des taux négatifs et de rachat des dettes publiques. Le programme d’achat pour la pandémie (PEPP) s’élève à 1.850 milliards d’euros jusqu’à mars 2022, et le « QE » est de 20 milliards d’euros par mois sans limite de temps, pour l’instant. La BCE contrôlera donc les taux d’émission de la France et de l’Italie jusqu’à mars 2022, mais ensuite, ce sera sans doute « sauve qui peut et chacun pour soi ! »

    Quant à l’Italie, c’est la France en pire, déjà au bord de l’effondrement, avec 650.000 décès et moins de 400.000 naissances, une dette publique, fin 2021, proche de 160 % du PIB, une qui explose, des hôpitaux débordés, une paupérisation en cours des populations, 390.000 entreprises qui ont déjà déposé le bilan en 2020, et une coalition gouvernementale sur le point d’imploser.

  • Alsace : le Pays réel inflige un camouflet au Pays légal. Essai à transformer !...

    L'Alsace se réunifie elle-même !

     

    Nous, qui sommes révolutionnaires de ce faux ordre établi, ne pouvons qu'approuver la décision des Alsaciens de reconquérir leur IDENTITÉ, rayée d'un trait de plume (aussi ridicule qu'injustifiable) par ce pauvre semble-Président Hollande, nullissime entre les nullissimes.

    Maurras disait "Les libertés ne s'octroient pas, elles se prennent !"

    lafautearousseau approuve pleinement le geste fort des Alsaciens, et souhaite poursuivre la réflexion : puisque nous sommes révolutionnaires de "cette société qui n'a que des banques pour cathédrales" et que des boutiquiers les yeux rivés sur les chiffres comme (ultra mauvais) gestionnaires, quelle nouvelle organisation territoriale allons-nous imaginer/proposer au Peuple français ?

    Qui vient d'ailleurs de montrer qu'il ne nous attendra pas si nous ne proposons rien sur le sujet...

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    Le débat est donc ouvert : nous avions écrit ici-même - le samedi 22 août 2020 - une critique des Départements, traditionnelle à l'Action française, dès ses origines, car, on le sait, dans leur esprit, et de la façon dont ils ont été créés/imposés, les Départements étaient un acte de guerre contre la mémoire historique des communautés françaises, que l'on voulait couper de toutes ses racines pré-révolutionnaires, et dont la République idéologique niait tout en bloc : les solidarités, les héritages, les franchises et libertés locales imposées par la géographie, les intérêts et particularismes locaux.

    L'Action française, fédéraliste, a donc tout naturellement combattu ces Départements, et, surtout, l'esprit mauvais qui avait présidé à leur conception et à leur installation.

    (ndlr : voici les liens des deux articles en question :  Tradition(s) vivifiante(s) contre Idéologie stérilisante : variations sur le Régionalisme, le Fédéralisme, l'Enracinement...

    1866 : Parution de La Coumtesso, poème politique, sous forme cryptée, de Frédéric Mistral)

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    La clé de voûte, parfaite illustration du "roi fédérateur"...

     

    Cependant, le sage Louis XVIII - il avait, c'est vrai, bien d'autres choses à faire !... - conserva les Départements. Puis, finalement, beaucoup de temps a passé depuis la Révolution. Aujourd'hui, ne serait-il pas possible que cette création - mauvaise dans ses origines, forme et fond confondus - ait été finalement comme digéré par la réalité, par les faits ? Léon Daudet aimait à dire que la Royauté était "le régime le plus souple" qui existât. Á lafautearousseau, nous parlons souvent, entre nous, de "Génie du Royalisme" (en paraphrasant, évidemment, le fameux ouvrage de Chateaubriand "Le Génie du Christianisme"). 

    Ce "Génie du Royalisme", la royauté capétienne l'a prouvé en le pratiquant dès ses premiers jours et tout au long de son existence, ce qui l'a mené au brillant succès que l'on a connu : la France - qui n'existait pas avant elle - devenue une réalité, et même la première puissance du monde, conduite par cette Royauté, qui était "la flèche du progrès", comme le disait joliment Pierre Debray.

    Et si, aujourd'hui et demain, ce "Génie du Royalisme" nous permettait, enfin, de sortir par le haut de l'impasse, de l'ornière dans lesquelles nous a plongées le Système ?

    Ce que nous avions voulu, le jour où nous avons parlé du poème crypté de Frédéric Mistral, La Coumtesso, c'était simplement rappeler les options fédéralistes de Maurras et d'Amouretti. Mais il est vrai que tout cela remonte à un siècle, et plus, maintenant, et que nous sommes bien... en 2021 ! Deux fidèles amis et lecteurs, Richard et Catoneo, nous avaient immédiatement envoyé chacun un commentaire sur cette note, et vous les retrouverez ci-après. Nous ouvrons aujourd'hui un débat sur ce sujet, à la lumière de ce qui vient de se passer en Alsace :

    quelle nouvelle organisation territoriale les royalistes/révolutionnaires que nous sommes vont-ils imaginer/proposer au Peuple français ?

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    En guise de début de réponse :

    1. Oui, Catoneo, les Départements, après deux siècles, sont eux aussi devenus une réalité historique, une "tradition" de fait, même s'ils ont été conçus pour casser les identités régionales. Et, oui, ils font maintenant partie de notre Histoire.

    Mais on peut proposer une grande économie et une grande simplification administrative en fusionnant partout où c'est possible les Départements et les actuelles Régions.

    2. Pourquoi d'ailleurs ne pas redonner à celles-ci l'appellation historique de "Province", qui a une charge affective plus forte que le technocratique "régions" ? En allemand, "land" (d'où vient "länder") signifie "terre", terme plus concret et plus chargé d'émotion et d'affectivité que "région". Un exemple : en Bretagne, les élections départementales dans les cinq départements (Finisterre, Côtes d'Armor, Morbihan, Ille et Vilaine et, bien sûr, Loire atlantique) formeraient l'Assemblée provinciale, et l'on supprimerait l'actuel doublon "départemental/régional". Idem en Provence, formée des six département des Bouches-du-Rhône, Var, Alpes maritimes, Vaucluse, Alpes de Haute Provence et Hautes Alpes...

    3. Se poserait alors le problème des anciennes provinces d'avant 89 qu'il est hors de question d'imaginer ressusciter telles quelles : imagine-ton un Comté de Foix ou une Aunis ou même un Orléanais ? Il est clair qu'un effort d'imagination doit être fait. Si nous combattons ce qu'il y a eu de pervers dans la création des Départements, et surtout la façon dont elle a été faite, on peut fort bien arriver à concilier reconnaissance et renaissance des grands ensembles économiques et culturels existant encore (Bretagne, Provence, Normandie, Alsace...) eux-mêmes s'administrant en départements, devenus en quelque sorte "structures internes " de la Province..

    4. On pourrait aussi imaginer la création de deux nouvelles Provinces :

    - en accédant enfin à la vielle demande - légitime - des Basques, qui souhaitent un département basque depuis des décennies : pourquoi n'auraient-ils pas, mieux qu'un département, une Province, dont le Labourd, la Soule et la Basse Navarre seraient les composantes ?

    - et en créant une Province de Vendée, puisqu'il est manifeste qu'une véritable spécificité s'est dégagée dans ce département, aussi bien sentimentale et historique que, tout simplement, économique...

    5. Bref, le problème n'est pas si simple, mais Léon Daudet a raison, et la Royauté est le régime le plus souple qui existe...

    Tous les avis sont les bienvenus. Nous les publierons ici-même, en commençant par rappeler les deux premiers, d'août 2020 : les derniers arrivés apparaitront donc en premier, dans la liste ci-dessous...

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    Avis des lecteurs

     

    2. De Catoneo :

    Qui m'a dit que les "départements" étaient dans les tiroirs de Calonne ?

    D'ailleurs les réformes de fond de la Constituante n'auraient jamais été aussi rapides si beaucoup n'étaient pas en projet déjà dans les ministères de l'Ancien régime.

    Les départements avaient été jugés utiles pour mettre un terme au fatras des bailliages. 230 ans plus tard ils sont toujours la circonscription de base pour le contrôle des populations, l'aménagement du territoire, la collecte d'impôts et, contredisant Maurras, ils sont devenus une identité.
    A la question "d'où es-tu ?" il n'y a que deux réponses :
    - une métropole connue
    - un département

    1. De Richard :

    Oui , ce sont là de très bon textes .
    Mais ... [ et le train dans tout ça ? ] N' a t'il favorisé les déplacements vers Paris : touristes, provinciaux quittant la rudesse de leur pays et cetera; la fin des coutumes régionales fut consommée à la fin de la première décennie du XXe alors que tout le dix-neuvième avec les départements -non remis en cause par les divers régimes- n'avait rien changé pour ce qui est dessus dites coutumes .
    Maintenant , c'est l'avion , et ce sont les nations qui risquent de devenir folkloriques; il faut entendre les raisonnements d'une certaine jeunesse qui se gargarise d'E. Macron ( avec les grands-parents qui valident ) pour craindre le pire.