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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Le Prince français, recours pour la France...

                Nous avons publié vendredi, dans la catégorie "ABC du Blog..." la note "Le Prince français, recours pour la France...". En relisant quelques pages du Boutang (Maurras, la destinée et l'oeuvre) nous avons retrouvé ces lignes qui semblent aller comme un gant à cette note, soit en exergue, au début, soit en guise de conclusion:

                "....Vous avez aussi le sang de Saint Louis, l'héritier de votre dynastie nationale, qui n'a pas cessé un moment de se tenir à l'écoute de la France, et au service, déjà -plus qu'à la disposition- de tous, du bien commun. Deux fois au moins, publiquement presque, en 1943 à Alger, et dans les années soixante avec l'intention monarchique de Charles de Gaulle, la question a été posée, pouvait être résolue. Soyez donc assez sages pour travailler à ce que la troisième soit la bonne."

                Pierre Boutang, dernières lignes du commentaire de L'Avenir de l'Intelligence, in Maurras, la destinée et l'oeuvre, Plon, page 313.  

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  • Nouveau mensonge/scandale pour les députés Larem : l'huile de palme reste un biocarburant jusqu'en 2026

    maurras.jpgSans débat, les députés ont voté hier - en cachette, pourrait-on dire - le report à 2026 de l'effacement de l'huile de palme de la liste des biocarburants.

    Pour mémoire, l'année dernière, la même Assemblée avait voté la sortie de l'huile de palme de cette liste des biocarburants.

    Nouvelle illustration de l'Argent-roi : ce n'est plus le pouvoir politique qui décide, mais l'Argent (ici : Total, qui produit des quantités énormes de biocarburants à base d'huile de palme importée... de la forêt Amazonienne ! Bonjour les beaux discours d'écolo-enfumage du Président !)

    Maurras l'a dit : dans notre République idéologique, l'Argent "monte trop haut", il monte plus haut que le pouvoir, IL EST le pouvoir !

    Actualité de Maurras et de sa pensée, à la veille du jour où nous commémorerons l'anniversaire de sa mort, le 16 novembre 1952...

    lafautearousseau

  • José Meidinger, sur le site Boulevard Voltaire : N’oublions pas les royalistes, les premiers résistants !

     

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    José Meidinger a raison de rappeler le rôle historique des royalistes dans la Résistance. Celle-ci n'a que trop été accaparée, dans le récit qui, par la suite, en a été fait, le mythe qui a été construit à son propos par le discours officiel, au bénéfice et à la gloire des seules organisations dites de gauche. De même que Zemmour a fort bien fait de signaler, preuves et listes de noms à l'appui, que les dirigeants et les milieux dits de la collaboration se sont très largement recrutés à gauche et à l'extrême gauche. Vérités occultées, ignorées, oubliées ? Sans-doute. C'est pourquoi il est bon d'y revenir et il faut en remercier José Meidinger.

    A titre de présentation, Boulevard Voltaire précise que José Meidinger est Journaliste, ancien grand reporter à France 3 Alsace, et qu'il passe, aujourd'hui, son temps entre l’Alsace et la Grèce. (L'illustration ci-dessus est aussi de Boulevard Voltaire).

     

    A la Libération, les gaullistes et les communistes, avec les Francs-tireurs et partisans (FTP), tentèrent de s’accaparer l’exclusivité de la Résistance. C’était oublier un peu vite que c’est à l’autre extrême de l’échiquier politique, à l’initiative de militants royalistes, que se créèrent les tout premiers mouvements de résistance de la France Libre! Ce phénomène a souvent été occulté par l’histoire officielle jusqu’au livre de François-Marin Fleutot en 2000 Des royalistes dans la Résistance. On y découvre notamment l’engagement royaliste de Daniel Cordier, ancien Camelot du roi, entré dans la Résistance dès juin 1940, puis secrétaire de Jean Moulin, auquel il consacrera une biographie en plusieurs volumes pour défendre la mémoire de son ancien patron.

     

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    Dans cet ouvrage sur la résistance royaliste, l’auteur convoque solennellement la mémoire des monarchistes qui payèrent de leur vie leur engagement dans la Résistance : Honoré d’Estienne d’Orves, descendant du général vendéen Charles d’Autichamp, fusillé à la prison du Cherche-Midi, Jacques Renouvin, chef des groupes francs de Combat, mort à Mauthausen, Raymond Toublanc, membre du réseau royaliste de l’Anjou, longuement torturé par la Gestapo à Angers, avant de mourir en déportation…

    Dans les Maquis de la Résistance, on croise encore Jacques Perret, cœur chouan sur la poitrine, qui racontera plus tard dans son livre pourquoi il fit Bande à part. Le colonel Romans-Petit, chef des maquis de l’Ain, puis chef départemental de l’Armée secrète s’y trouve aussi, tandis que d’autres royalistes dirigèrent des unités du Maquis dans le Tarn, en Bourgogne, dans le Jura, en Bigorre… Les visages plus familiers du colonel Rémy ou du général de Bénouville, né d’un père normand et d’une mère alsacienne, se dessinent. Sans oublier, car moins connue, la tradition monarchique de deux maréchaux de la France Libre, le « roi » Jean, de Lattre de Tassigny et Leclerc, de son vrai nom Philippe de Hauteclocque, dans la famille duquel le drapeau blanc était de rigueur.

    Mais parmi les nombreux royalistes engagés dans la Résistance dès la première heure, il y eut aussi les sans-grades, d’illustres inconnus, comme cet industriel de la vallée de Thann en Alsace. Membre de l’Action Française et de la Cagoule, l’Alsacien Paul Dungler sera à l’origine, dès l’annexion par les Nazis de l’Alsace-Moselle, de la 7e colonne d’Alsace enregistrée à Londres sous le nom de Réseau Martial. Il jouera un rôle essentiel dans la réussite de l’évasion du général Giraud fait prisonnier par les troupes allemandes le 19 mai 1940 et interné à la forteresse de Königstein près de Dresde. Le réseau royaliste Martial interviendra notamment pour faciliter son passage par la Suisse puis en zone Sud.

    A l’autre extrémité de la France, le breton Luc Robet, issu d’une famille profondément catholique et royaliste, demandera aux Camelots du Roi et Ligueurs de Bretagne de se joindre à la Résistance. Membre actif des réseaux Hector, Alliance et de l’Organisation de Résistance de l’Armée, le Camelot Luc Robet sera arrêté par la Gestapo le 19 janvier 1944 à Rennes, torturé au cours de 17 interrogatoires, déporté au camp de Neuengamme en 1944. Ce fut en quelque sorte la Blanche Hermine contre la croix gammée.

    La paix revenue, on taira ou minimisera souvent l’engagement de ces monarchistes dans la Résistance et, à quelques rares exceptions près, leurs noms ne figurent guère dans les manuels d’Histoire. A la Libération, la résistance communiste étoffera ses rangs et règlera quelques comptes, en réécrivant l’Histoire ! Il n’est pas inutile de rappeler ici que ce fut la Chambre du Front populaire qui vota les pleins pouvoirs au régime de Vichy, alors ue les résistants royalistes, injustement oubliés, n’ont pas attendu l’invasion de l’Union Soviétique par l’Allemagne pour entrer en lutte contre l’occupant…

     

    Source Boulevard Voltaire

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (146)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : "Avec Clemenceau" : évident, mais pas facile (II)...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Clemenceau en 1914, par Gabriel Biessy, Musée de Saint-Vincent du Jard

     

    De "La pluie de sang", débuts du chapitre IX, pages 233 à 243 (deuxième partie, pages 237/238/239) :

    "...On ne peut pas affirmer de Clemenceau qu'il connût les hommes, car il commettait des erreurs formidables. Il découvrit ce pauvre Loucheur, qui était un type tout à fait léger et inconsistant, que la faveur du maître, alors au faîte de sa puissance, acheva de tournebouler.
    On ne peut pas affirmer de Clemenceau qu'il ne connût pas les hommes, car il eut comme chef de cabinet et lança politiquement M. Georges Mandel, qui est une intelligence politique de premier plan, la première du Parlement et de beaucoup.
    Clemenceau aimait les idées, même fausses (je dirais de préférence fausses, mais cela tenait à sa génération et à sa formation, matérialiste et romantique évolutive), pourvu qu'elles se présentassent vigoureusement.
    Il était homme de lettres jusqu'au bout des griffes, quinteux et variable comme tous ses pareils.
    Sa philosophie du monde et des êtres était à la fois courte et meublée.
    Avec tout cela, cette Providence, dont les desseins sont insondables, a fait de lui, pendant un an, l'instrument incontestable de notre salut.
    Dans les tournants difficiles, en paix comme en guerre (mais surtout en guerre), il importe de placer aux postes de direction des hommes qui aient une réputation d'implacabilité, voire de férocité. Leur légende fait la moitié de leur besogne. Cela suffit déjà à inhiber les mauvais citoyens.
    Avant que Clemenceau eût commencé à rugir, Caillaux et Malvy faisaient déjà dans leurs pantalons respectifs; et toutes leurs créatures, les voyant dans cet état, gâtaient leurs chausses.
    Le même fait (voir "Sylla et son destin") s'était produit à Rome quatre-vingts ans environ avant N.S. Jésus-Christ, dans une phase critique fort analogue à celle de 1917-1918, chez nous, sauf que Lucius Cornelius avait un génie clair et réactionnaire, qui dépassait de beaucoup le génie trouble et romantico-révolutionnaire de Clemenceau.
    Il savait que l'homme d'action, pour remplir son but, doit d'abord réaliser sa légende. Ainsi proscrivit-il comme on pensait qu'il proscrirait, et attribua-t-il aux combattants les biens des proscrits, conformément à l'espérance des combattants.
    Lecteur et admirateur de Renan, de Quinet, de Michelet, de Hugo, Clemenceau eût cru qu'il était indigne de lui de procéder de la sorte. Il eût redouté l'accusation de tyrannie, l'exercice de la véritable dictature. Il croyait (même à ce moment-là) que l'autorité est un opprobre (indispensable à certaines heures) mais inférieur, en son essence, à cette pure merveille qu'est la liberté.
    Alors que l'autorité est quelque chose de beau et de plus beau - parce que plus difficile - que le laisser faire.
    Grand humain, Clemenceau était-il assez grand humaniste (je veux dire d'un humanisme incorporé aux moelles) pour sacrifier à la réalité politique son bagage hugolâtre, micheletique, renanien ?
    Il lui manquait ce sens classique, que rien ne remplace, pour l'action concertée.
    Il fut sublime dans l'improvisation. Aussi l'histoire sera-t-elle assez embarrassée devant le jugement définitif à porter sur son gouvernement, lequel, comme un supplice célèbre, commença bien et finit mal.
    Il n'alla pas, dans le bouleversement de son Capharnaüm intérieur, dans sa métamorphose soudaine, jusqu'à consulter le seul homme vivant capable de dominer, à la française, la situation européenne et de tirer les fruits de la victoire, jusqu'à accepter le moderne Richelieu. J'ai nommé Charles Maurras.
    La superstition démoc-soc est quelque chose de comiquement tenace.
    C'est pour lui obéir que Clemenceau, appelé en suprême recours et à la dernière minute, conserva un Parlement déshonoré, sottement discutailleur, farci de mauvais Français et même de mauvais bougres, qui décuplait les difficultés de tout; un Parlement acharné à ces comités secrets, dont le secret, grâce à Turmel et à ses émules, sautait aussitôt les frontières; un Parlement où les trembleurs et les paniquards reprenaient le dessus, aussitôt que, sur le front, les alliés fléchissaient et que l'ennemi gagnait du terrain; tellement impopulaire que des gens crachaient en passant devant ses grilles (j'ai été témoin du fait) et que sa fermeture eût soulevé, dans la nation, des transports d'enthousiasme.
    Chacun étant persuadé, avec raison, qu'il était le principal obstacle à la délivrance de nos dix départements envahis et à la victoire.
    Quant à la faiblesse foncière de ces cinq cents et quelques aboyeurs et palabreurs, nous avions pu la mesurer exactement quand nous avions foncé, du dehors, sur les chefs redoutés de la majorité radicale-socialiste - sur Caillaux et sur Malvy - sans que cette majorité osât même tenter quoi que ce fût de sérieux contre nous.
    Quelle bande de chiens !..."

  • C'est aussi tout cela (tous ceux-là...) ”la France” : Dans les Ephémérides, cette semaine....

    Pour "quoi", et dans quel esprit, nous "faisons mémoire"... :

    Charles Maurras : "...je mets quelque chose au-dessus d'elle (l'espérance) c'est la mémoire, la sainte et grande mémoire d'un beau passé, quand il est plein de gloire et fort de vertu, car c'est avec lui que l'on fabrique un avenir solide, et des races vivaces"

    Jean de la Varende : "...le souvenir porte en soi une vitalité supérieure, et nous ramène à cette notion suprême : la chaîne, dont nous ne sommes qu’un maillon".

    Pourquoi des Ephémérides.pdf

    Table des Matières Ephémérides - Premier semestre.pdf

     Table des Matières Ephémérides - Second semestre.pdf

        Musique dans les Ephémérides.pdf

     

           Voici ce que vous trouverez cette semaine dans les Ephémérides :       

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    · Dimanche : 1314 : Jacques de Molay est brûlé vif. 1662 : Premier transport en commun à Paris. 1871 : Début de la Commune de Paris.

    · Lundi : 1315 : Louis X octroie la Charte aux Normands. 1563 : Edit d'Amboise. 1783 : Louis XVI fonde l'Ecole des Mines. 1822 : Mort de Valentin Haüy. 1859 : Première de Faust, de Gounod. 1866 : Fondation des OAA, Orphelins Apprentis d'Auteuil. 1900 : Naissance de Frédéric Joliot-Curie. 1987 : Mort de Louis de Broglie.

    · Mardi : 1771 : Mort du peintre Van Loo. 1781 : Mort de Turgot. 1881 : Naissance d'Eugène Schueller, aux origines de l'Oréal. 1929 : Mort de Ferdinand Foch.

    · Mercredi : 1098 : Fondation de l'abbaye de Cîteaux. 1729 : Mort de John Law de Lauriston. 1736 : Naissance de Claude-Nicolas Ledoux.  1804 : Assassinat du Duc d'Enghien. 1816 : Louis XVIII organise l'Institut. 1908 : Premier numéro de L'Action française quotidienne. 1979 : La première carte à puce. 1999 : Mort de Jean Guitton.

    · Jeudi : 1594 : Entrée d'Henri IV à Paris. 1687 : Mort de Lully. 1733 : Naissance d'Hubert Robert. 1841 : Loi Montalembert. 1895 : Présentation du premier film des frères Lumière. 1988 : Pose de la première pierre du Pont de Normandie.

    · Vendredi : 1821 : Découverte de la bauxite. 1842 : Mort de Stendhal. 1918 : Le premier obus allemand tombe sur Paris. 1967 : Création du parc naturel des Pyrénées. 1998 : Lancement du satellite SPOT 4.

    · Samedi : 1776 : Turgot crée la Caisse d'Escompte, ancêtre de la Banque de France. 1794 : Anacharsis Cloots est guillotiné. 1860 : Nice et la Savoie deviennent françaises. 1905 : Mort de Jules Verne. 1934 : Citroën présente la Traction avant. 2010 : L'Armagnac récupère le fac-similé du premier texte mentionnant son nom, écrit par Maître Vital Dufour en 1310 !...

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  • Autour de nos amis, les Bertran de Balanda...

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    Comme chaque année, à l'époque de l'anniversaire de son départ, la famille de Guy organise une Messe en la cathédrale Saint Sauveur d'Aix-en-Provence, suivi d'un maintenant traditionnel repas de famille. Convié toujours à l'une et à l'autre, je m'y rends chaque fois avec plaisir et il n'a pas été dérogé à la règle, cette année, pas plus que les précédentes. Malgré le vent, le soleil était de la partie, et ce fut - comme à chaque fois - une bien belle façon de vivre et manifester cette amitié d'Action française qui ne "passe" pas...

    Avec Jean-Baptiste Collomb nous vous avons représenté tous, vous qui avez connu et apprecié Guy, et qui, comme nous, ne l'oubliez pas...

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  • Quelle stratégie industrielle pour la France ? Partie 1 : Quand l'Union européenne tire contre son camp..., par Jean-Phi

    La crise sanitaire a tendance à occuper une grande part du paysage médiatique et à occulter nombre de débats qui mériteraient, pourtant, une véritable attention, ne serait-ce que parce qu’ils engagent l’avenir de notre pays et, au-delà, de l’Europe :

    jean philippe chauvin.jpgainsi, la question de la stratégie industrielle qui, pourtant, ne peut être négligée dans le cadre d’une mondialisation toujours dominante et de moins en moins positive pour notre société, dévoilant désormais ce qu’elle ne cachait pourtant pas vraiment mais que, jusqu’à une période relativement récente, nombre de politiques comme d’économistes ne voulaient voir… Dans un article qu’il faudrait citer en intégralité (1), Christian Saint-Étienne rappelle quelques vérités : « Le leadership de l’Europe est passé de la France à l’Allemagne au cours des années 2000 à mesure de la désindustrialisation de notre pays », cette désindustrialisation qui, d’ailleurs, se poursuit et, dans certains secteurs, semble même s’accélérer aux dépens du tissu industriel national et des travailleurs comme des territoires ainsi désertés par les usines. L’Allemagne, plus prudente, a conservé une industrie qui lui permet, en fait, de dominer l’Union européenne et de mieux maîtriser sa dette publique, sa balance commerciale restant plus favorable que celle de notre pays. De plus, la crise sanitaire a accentué l’écart entre la France et l’Allemagne, ne serait-ce que parce que le tourisme international (qui devait être le secteur d’avenir de notre pays selon les experts d’avant-2020) se trouve très affaibli par la pandémie, Paris étant, sans doute, la victime principale de cette situation inédite depuis la Seconde guerre mondiale…

     

    Tout régime politique qui souhaite maîtriser l’avenir doit saisir les éléments du passé et les processus nés de celui-ci, sur le long terme, pour pouvoir en infléchir le cours. La situation actuelle n’est pas le fruit du hasard : « La crise des subprimes de 2008 et la crise de la dette en 2011-2012 ont transformé l’Europe en continent vieillissant et peureux, incapable de concevoir une stratégie offensive alors que le conflit pour la domination mondiale entre Chine et États-Unis va écrire l’histoire mondiale pour les vingt prochaines années. La crise sanitaire, venue de Chine, a accentué la marginalisation stratégique de l’Union européenne, non seulement dans le monde, mais aussi dans son univers proche, comme en Méditerranée. » Sans doute faut-il rajouter aux causes économiques, les causes démographiques (entre vieillissement marqué des populations européennes faute d’une fécondité satisfaisante et de la baisse depuis 2014 de celle de la France) et les causes éminemment politiques, sans doute déterminantes, car les processus économiques, qu’on le veuille ou non, dépendent largement des choix faits par les États sur les plans économique, fiscal et social. Or, les États ont trop longtemps considéré que la mondialisation était une chance et une fatalité tout à la fois, et la France n’a pas échappé à cette idéologie dominante depuis une trentaine d’années, au risque de laisser l’économie dicter ses propres lois au politique. Le lecteur de Maurras que je suis et que je reste, qui ne néglige ni l’économie ni le social, reste attaché, avec une raison confirmée par l’histoire et l’actualité, au « politique d’abord » : c’est le politique qui se doit de rappeler ses devoirs sociaux aux puissances (aux féodalités, pourrait-on dire) économiques et financières et, sans intervenir dans les stratégies et les directions d’entreprise elles-mêmes, leur fixer un cadre social à respecter et les inciter à agir pour le bien commun sans céder aux excès trop souvent caractéristiques du capitalisme contemporain. C’est aussi au politique, c’est-à-dire à l’État, d’indiquer une stratégie générale (au-delà de leurs propres plans purement industriels, dont elles doivent rester maîtres pour éviter un étatisme qui serait aussi désastreux que le libéralisme sans frein) à suivre ou, du moins, d’inciter les entreprises à suivre un axe stratégique qui, sans doute, peut être discuté et amélioré par les entreprises elles-mêmes tout en restant dans l’esprit de la stratégie du bien commun, nécessaire à tout État pour se légitimer aux yeux des classes laborieuses (mais aussi des classes seulement rentières ou aidées), au-delà de la légitimité politique et institutionnelle d’origine, comme État juste, et particulièrement « socialement juste ».

    Mais l’Europe, ou plus exactement l’Union européenne (qui n’est pas toute l’Europe, bien sûr, la Norvège, la Suisse, le Royaume-Uni entre autres n’en faisant pas partie), n’est pas un État (et c’est sans doute mieux ainsi, en fait) et elle est moins politique qu’économique, au risque de laisser la part belle aux féodalités financières et économiques qui ne la voit que comme un marché de consommateurs aux règles, sinon incertaines, du moins contournables quand elles ne vont pas dans leur sens… Ce qui n’empêche pas l’UE, à travers ses institutions dont la Commission européenne et le Parlement, de vouloir imposer ses vues sans s’assurer qu’elles soient vraiment crédibles ou applicables sans risque pour les pays qui la composent ! C’est ce que dénonce Christian Saint-Étienne en évoquant « un écologisme sans pensée stratégique » pratiqué par la Commission : « Pour l’Union européenne, l’écologie est un dogme. Pour les Américains et les Chinois, c’est une arme de combat, au même titre que les microprocesseurs ou la numérisation, qui présente l’intérêt d’accélérer l’affaiblissement de l’Europe et notamment de son industrie automobile. » Or, le dogmatisme, fils de l’idéologie, est le pire ennemi de la raison, autant en économie qu’en politique, et cela vaut aussi pour l’écologie qui, réduit à l’idéologie, perd de sa crédibilité et, plus encore, de son efficacité, voire de sa nécessité aux yeux des sociétés agacées d’être « écologiquement contraintes ». L’écologie intégrale, promue par les royalistes depuis les années 1980 et, depuis 2015 par l’Église (après l’encyclique Laudato Si’ du pape François), si elle se fait et se veut « doctrine », cherche justement à éviter le piège de l’idéologie, par nature « castratrice » et rigide, et se doit de rester attentive à réfléchir sur le temps long, au-delà de la seule instantanéité qui semble, parfois, caractériser l’action des grandes institutions de l’UE soucieuses de « politiquement correct » plutôt que de réflexion approfondie et crédible. En revanche, cet « écologisme sans pensée stratégique » que dénonce M. Saint-Étienne est le pire ennemi de l’écologie véritable (et pas seulement  intégrale) et des nations européennes, comme le démontre, après le cas des éoliennes industrielles (aujourd’hui de plus en plus dénoncées par les vrais écologistes conséquents et les amoureux des paysages) l’exemple automobile : « Une véritable autodestruction se prépare ainsi : l’interdiction de la vente des moteurs thermiques pour 2035, la mort du moteur à explosion de dernière génération qui, sur son cycle de vie, polluera pourtant moins qu’un moteur électrique dont les batteries viennent de Chine sans être recyclées. Ces batteries sont fabriquées dans l’empire du Milieu avec de l’électricité qui reste produite essentiellement à base de charbon et transportées sur des bateaux qui polluent massivement même si des progrès sont en cours. » Mondialisation, quand tu nous tiens… Idéologie, quand tu la maintiens !

     

    (à suivre)  

     

    Notes : (1) : Le Figaro, mercredi 23 juin 2021, en page 18.

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • Union pour la Méditteranée: Dans l'intérêt de la France, n'est-ce pas le bon moment pour prendre des risques ?.....

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              Sans-doute n’a-t-on jamais tort de se méfier des émotions, des grands sentiments et des images trop belles, en toutes matières, mais spécialement lorsqu’il s’agit des rapports entre les nations, où, derrière les mots et les idéologies, qui ne datent d’ailleurs pas d’aujourd’hui, ce sont les réalités et la confrontation des intérêts qui finissent toujours par l’emporter.

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               L’Histoire regorge de lendemains joyeux qui ont vite et tragiquement déchanté. L’on se souvient que l’on avait dansé dans Paris au lendemain de SADOWA, parce que l’on aimait que cette bataille ait été gagnée par la Prusse moderne et éclairée sur l’Autriche conservatrice et catholique. C’était en 1866 et, quatre ans plus tard, la France perdait à Sedan la première des trois guerres franco-allemandes qui, aux XIXème et XXème siècles, allaient ruiner l’Europe pour longtemps et ouvrir la porte de l’hégémonie mondiale à d’autres que nous, France et Europe réunies.

              Les deux journées consacrées au projet de fondation de l’UPM, l’Union pour la Méditerranée, que Paris vient de vivre, ne seront pas exemptes de risques et d’illusions si l’on oublie ce grand principe de toute politique extérieure et si l’on néglige de se souvenir que la diplomatie des uns et des autres n’a, en fait, d’autre objectif que de servir leurs intérêts respectifs. C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé, non sans quelque franchise et sagesse, celui des invités de ce sommet dont la présence a soulevé le plus de critiques, de la part du parti droits-de-l’hommiste, le président syrien Béchir El Assad. Ce n’est pas parce que quarante deux chefs d’état européens et du pourtour méditerranéen se sont réunis à la même table de conférence, qu’ils auront dîné, déjeuné ensemble et assisté au défilé de nos troupes sur la plus belle perspective du monde, que les rivalités d’intérêts, les rapports de force, les vielles haines entre eux se seront évanouis.   

               Ceci étant dit, la diplomatie étant prise pour ce qu’elle est, une manière pacifique de vouloir composer les intérêts rivaux et reculer autant qu’il est possible la perspective de les voir dégénérer en conflits armés, ce qui n’est déjà pas si mal, il est clair que ces journées peuvent aussi contenir des aspects positifs, dont, en l’occurrence, le mérite revient à la diplomatie française.

               Comme à son ordinaire, Nicolas SARKOZY s’y montre double. Il manie le Bla Bla moraliste, démocratisant, droits-de-l’hommiste et donneur de leçon qui exaspère jusqu’à nos partenaires européens mais plus encore, comme il est naturel, les nations qui, vivant dans des mondes historiquement, culturellement, spirituellement tout autres et indifférents à nos valeurs à prétention universelle, se moquent bien pas mal de nos objurgations.

               Mais parallèlement à ce discours, SARKOZY, en réalité, mène, simultanément, une politique réaliste, une Real Politique. SARKOZY l’américain, l’atlantiste, l’ami des néoconservateurs, n’hésite pas à profiter des quelques mois de quasi vacance de l’administration américaine et de ses six mois de présidence européenne, pour replacer la diplomatie française au cœur des problèmes méditerranéens et proche-orientaux. Et pour, comme une contre-image, tracer les contours, au Proche-Orient, d’une politique plus pragmatique, plus respectueuse des réalités des états de ces régions complexes où l’action des États-Unis a si manifestement échoué, après la désastreuse aventure irakienne.

               SARKOZY l’européen, ne craint pas de tenter, par ce projet méditerranéen, un rééquilibrage de l’Europe en faveur des pays de notre continent qui bordent la Méditerranée, la France notamment. Après tout, L’Europe du Nord, de la Baltique, des plaines de la Mittel Europa a-t-elle vocation à dominer l’Europe toute entière ? Rééquilibrer le Continent vers cette Méditerranée idéale dont MAURRAS avait tracé les vastes contours dans le Soliloque du Prisonnier, est-ce que ce n’est pas conforme aux intérêts de la France et d’un équilibre européen mieux réparti ?  

               Enfin, SARKOZY, le pro israélien, réunit autour des mêmes tables, au grand dam des moralistes de la Démocratie et des Droits de l’Homme, les principaux dirigeants arabes, souvent « frères » ennemis, comme le Libanais et le Syrien, l’Algérien et le Marocain, l’Egyptien et le Premier Ministre d’Israël. Au fond, l’Europe et la Méditerranée, dont les nations se sont entre-déchirées impunément, pendant vingt siècles parce qu’elles étaient le centre du monde et, pour ainsi dire, pouvaient s’offrir un tel « luxe », ont aujourd’hui tout intérêt à la paix parce qu’elles se sont épuisées dans leurs guerres et qu’elles ont ainsi ouvert la voie à l’hyper puissance, aujourd’hui, pour quelques temps encore, de l’Amérique, demain de l’Asie.

                Pour ce qui est de l’avenir, tout dépend de ce qui dominera : la Real Politik ou les nuées démocratiques d’un côté, le fanatisme ethnique et religieux de l’autre.....

  • Denis Tillinac: « L’imposture des valeurs “républicaines”»

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    « L'esprit du 11 janvier » : un nouveau catéchisme "républicain" imposé à des fins bassement partisanes. Photo © AFP
     
    Il n'y a encore pas si longtemps, nous étions pratiquement les seuls à dire et à écrire ce que l'on va lire. Nous, c'est à dire les royalistes, et, plus précisément l'Action Française. Or les lignes qui suivent sont signées de Denis Tillinac - qui a longtemps fréquenté les allées du Pouvoir, servi ses détenteurs - et sont parues dans Valeurs actuelles. Ce que nous disions et écrivions depuis bien longtemps, voici que d'autres que nous se chargent dorénavant de le penser, de le publier et c'est, bien-sûr, tant mieux. Alors, il nous revient d'y faire écho, mais aussi de constater et faire savoir qu'il ne s'agit pas de cas isolés, qu'il s'agit plutôt d'une évolution des esprits qui se met à contester la République et ses principes, qui lui dénie, en tout cas, la qualité d'« absolu », doute même de sa pérennité et sape ses fondements les plus essentiels. Houellebecq n'est guère contredit dans les médias lorsqu'il leur lâche nonchalamment que les Lumières sont éteintes - sacrilège mortel ! - que la France ne commence pas en 1789, que la République n'est qu'une modalité transitoire, qu'il ne peut pas vivre dans la société actuelle mais aurait bien pu vivre sous l'ancien régime, etc. Or, à l'inverse de Tillinac, Houellebecq n'est pas un homme de la droite traditionnelle. Mais du camp opposé ... Jusqu'où ira, s'étendra cette évolution des esprits ? C'est ici que nous pouvons être de quelque utilité. « Un peu chacun, la barque va » disent sagement les pêcheurs de Martigues. Le pays de Charles Maurras. Pas si maudit qu'on le dit !    Lafautearousseau

     

    4069739054.jpgÀ trop confondre “république” et civilisation, on risque de ne rien comprendre aux enjeux de notre époque.

    Depuis les attentats du mois dernier à Paris, l’invocation aux “valeurs républicaines” tourne au moulin à prières. Gauche et droite s’en gargarisent pour légitimer leur mise au rebut du FN, mais Marine Le Pen ne s’en réclame pas moins.

    Tous les éditos, tous les sermons politiques soulignent la nécessité de resserrer les rangs sur les “valeurs républicaines”, talisman pour nous prémunir du communautarisme, panacée pour forger l’armature morale de notre jeunesse. Or, n’en déplaise à la gent prédicatrice, les “valeurs républicaines”, ça n’existe pas. On confond indûment valeur et principe.

    L’honneur, la liberté, l’altruisme, le courage, la probité, la pudeur, l’équité, le respect de soi et d’autrui, la bonté, le discernement, la générosité sont des valeurs, et il serait opportun qu’on les inculquât à l’école. À la fois universelles et modulées par la culture de chaque peuple, elles ne sauraient être l’apanage d’un régime politique déterminé.

    Elles sont aussi enracinées dans les monarchies européennes que dans notre République. Les sujets de Sa Majesté la reine d’Angleterre jouissent de la même liberté que les citoyens français. Ceux des républiques d’Iran, du Soudan, du Pakistan ou de l’ancien empire soviétique en sont privés. Bref, le mot “république” ne recèle en soi aucune “valeur”, et en conséquence il n’a pas la moindre vertu morale.

    Les aléas de notre histoire ont abouti pour l’heure à un consensus sur la forme républicaine de nos institutions et personne n’en conteste la légitimité. Mais c’est juste un principe, héritage lointain de Rome, recyclé à partir de la Révolution et pas très assuré sur ses bases, car enfin, depuis la fin de l’Ancien Régime, la France a déjà consommé cinq républiques, plus deux empires, deux restaurations et deux régimes bâtards imputables à deux défaites face aux Allemands. Notre attachement à la Marseillaise ne doit pas occulter dans notre imaginaire collectif l’oeuvre patiente des Capétiens, des Valois et des Bourbons. Faute de quoi la promotion d’inexistantes “valeurs républicaines” se résumerait à une propagande sectaire visant à éradiquer nos racines.

    À cet égard, le baratin ambiant sur “l’esprit du 11 janvier” inspire quelque suspicion. Le pouvoir socialiste a usé et abusé de l’émotion populaire pour se refaire la cerise. C’est de bonne guerre, et la droite a donné dans le panneau d’une “unité nationale” téléguidée par des idéologues à l’enseigne de “Je suis Charlie” et pimentée à la “laïcité”, autre principe (louable) confondu avec une valeur.

    Ces confusions sont pernicieuses, et pas forcément innocentes. Ce qui manque à tous les étages de la société française, depuis l’école jusqu’aux “élites”, c’est bel et bien une architecture morale reposant sur un socle de valeurs. Des vraies. Les velléités pédagogiques que l’on voit poindre ici et là ne s’y réfèrent nullement, on n’y distingue en filigrane qu’un catéchisme “républicain” de gauche, autant dire une fiction maquillant un déni de mémoire à des fins bassement partisanes. Rien de probant n’en résultera.

    Dans une société aussi matérialiste, où tout incite la jeunesse à ne convoiter que des choses consommables, où les politiques nous parlent exclusivement de taux de croissance, où la vulgarité médiatique menace d’engendrer des fauves amoraux, amnésiques et avides, il serait urgent de renouer avec les valeurs cardinales. Elles ont toutes en commun une exigence d’élévation, comme c’était le cas dans toutes les civilisations quand les modèles du saint, du héros ou du sage équilibraient les pulsions inhérentes à la nature humaine. Aussi longtemps qu’on mettra la barre des aspirations à l’altitude zéro du mercantilisme, “républicain” ou autre, on lâchera dans une jungle sans foi ni loi des êtres intellectuellement, psychiquement, spirituellement invertébrés. Et on verra surgir de partout des candidats au djihad.  

     

    Denis Tillinac - Valeurs actuelles

  • Castaner, Belloubet, Ndiaye : dehors, pour bêtise !, par Christian Vanneste.

    Ce qui est terrifiant, c’est l’effondrement de l’intelligence collective dans notre pays ! L’exemple est donné en haut par le gouvernement le plus lamentable que la France ait eu à subir : d’abord, il y a Castaner, ce personnage au passé douteux occupant la Place Beauvau uniquement en raison de sa faiblesse et de sa totale dépendance à l’égard de celui qui l’y a mis en dehors de tout critère objectif, au point qu’on a du le doubler d’un vrai policier. Castaner n’est pas le chien de garde de la société, comme il devrait l’être, mais uniquement celui de son maître, dont il aboie les ordres en écho avec la maladresse d’un Ran-Tan-Plan !

    christian vanneste.jpgAinsi donc, l’émotion peut l’emporter sur la loi, si, bien sûr, elle est d’extrême-gauche et importée des Etats-Unis au profit des délinquants : le ministre de l’Intérieur est clairement du côté du désordre et baigne dans son idéologie superficielle de socialiste dont la réflexion n’a jamais dépassé le niveau des slogans. L’antiracisme, c’est bien, le racisme, c’est mal. Quand les Gilets Jaunes manifestaient, avec en queue de cortège les Blacks-blocs chargés comme par hasard de créer les « tensions » en fin de journée, afin qu’on puisse généreusement interpeller, gazer, éborgner les premiers en oubliant les seconds, les potes de Castaner, c’étaient les flics ! Maintenant que les cortèges sont suscités par la mort d’un délinquant noir, Castaner ne veut plus qu’on touche à ses vrais potes : il a remis la petite main jaune à la boutonnière. Les policiers, objets d’un « soupçon avéré » de racisme seront sanctionnés, les techniques d’arrestation une fois de plus restreintes. Des vidéos inondent la toile qui montrent des policiers en train de fuir devant des loubards, et au contraire des « malfaisants », comme disait Audiard, réduire la tête de ceux qui les regardent de travers. Dignité, respect, mais pas pour le « petit blanc », seulement pour celui qui cogne le plus vite et le plus fort, mais qui est une victime puisqu’il est arrière-petit-fils de colonisé ! Racisme inversé et slogan américain sont devenus le langage courant, quasi obligatoire du politiquement correct dans un pays doublement colonisé, par ses anciennes colonies, comme disait Poutine, et par un bain de culture américain, que nous devrions laisser se dissoudre au milieu de l’Atlantique !

    Mais l’émotion revient dans la bouche de l’inénarrable Belloubet et de la gaffeuse de génie, Sibeth Ndiaye : les flics qui râlent et lâchent les menottes parce qu’ils sont lâchés par « leur » ministre sont dans l’émotion, ça ne va pas durer, ils vont rentrer dans le rang. D’ailleurs, on a été bien gentil avec eux pour les Gilets Jaunes. Sans le dire ouvertement, mais en le disant quand même, la balance de la justice est devenue celle de l’émotion. La loi a été dégagée. Il y a l’émotion des quartiers sensibles et des défilés d’extrême gauche qui pèse lourd, et il y a l’émotion des policiers, une légère vapeur qui leur passera ! Et pendant qu’on y est, l’émotion qui a envahi l’Amérique en pleine période électorale, avec un mélange pathologique d’histoire mal digérée et de christianisme masochiste, doit aussi se répandre chez nous. Les Traoré sont des Maliens d’origine. Ils sont venus en France pour y vivre mieux, et non parce que leurs ancêtres y ont été déportés comme esclaves. Un certain nombre de soldats français sont morts, dans le pays qu’ils ont quitté, pour y rétablir la paix et vaincre le fanatisme islamiste. Et il faudrait s’excuser ! Les Français n’y ont jamais pratiqué l’esclavage. On ne peut sans doute pas en dire autant des musulmans qui les ont convertis. Dans le déni des cultures, Hugues Lagrange, peu suspect du moindre racisme, soulignait que les immigrés en provenance du Sahel, posaient des problèmes d’intégration. Non en raison de leur « couleur », mais en raison de leur culture. Dans le pays de Claude Levi-Strauss, ce point capital est balayé par la bêtise : on oppose désormais les blancs et les noirs, avec simplement une inversion du positif , puisque le blanc est le mal, doit s’agenouiller devant le noir, doit vomir son histoire en se frappant la poitrine, et doit abattre les statues de ses grands hommes. Une « régression suicidaire » est en marche ! Elle fait partie du logiciel macronien comme l’ont souligné les sorties stupides , mais présidentielles, sur la colonisation, la fête de la musique décadente à l’Elysée en 2018, et les gestes déplacés de Saint-Martin.

    La déconstruction de notre culture, l’américanisation de notre civilisation, l’inversion de nos valeurs, la démolition de notre histoire participent d’un même projet qui est de gommer la France pour y dessiner autre chose. Plus que jamais, il faut résister à cette entreprise de subversion qui réunit le mondialisme des cabinets, le gauchisme soixante-huitard, et la pègre des banlieues, avec pour décorer le tout, la poudre du showbiz. Ce n’est pas par hasard que Cohn-Bendt est macronien ! Il faut donc sans complexe affirmer l’identité nationale, la fierté d’appartenir à une nation qui a beaucoup apporté à l’humanité, et bien sûr dégager le gouvernement inepte que nous subissons !

  • Bravo, pape François ! Mais cette déclaration faite au Chili doit valoir pour la France et pour l'Europe !

    Publié le 19 janvier 2018 - Actualisé le 25 janvier 2018

     

  • 28 février 2007/28 février 2020 : lafautearousseau a treize ans; treize ans, nous l'espérons, de bons et loyaux services

    « Tout ça pour ça ! »

     

    lfar flamme.jpg28 février 2007 - 28 février 2020

    Lafautearousseau a treize ans...

     

    C'est en effet le 28 février 2007 que fut mise en ligne la première note de ce qui allait devenir notre quotidien royaliste sur le net. 

    Avec Lafautearousseau, l'Action française disposait ainsi, à nouveau, d'un moyen d’expression quotidien, et ce, pour la première fois depuis 1944, année où une période de « Terreur » dénatura et souilla la libération du territoire national et permit aussi aux « révolutionnaires » d’alors de dépouiller l’Action française de ses biens (notamment son imprimerie) et d’interdire purement et simplement la parution du quotidien fondé en 1908, qui avait été l’une des gloires de la presse française.

    Bien sûr, notre quotidien ne prétend pas lui être comparé.

    Mais, en premier lieu, à l'exemple de l'Action française, il propose tous les jours de l’année, une ligne politique claire sur tous les sujets touchant aux grands intérêts de la France, sur le double plan intérieur et international (immigration, terrorisme, économie, culture, justice, institutions, grands enjeux géopolitiques...). Cette ligne politique d’Action française nous la proposons soit directement, à travers nos propres analyses, soit en les confrontant aux articles et réflexions de différentes autres publications, en y adjoignant nos commentaires. Ainsi, nos positions se dégagent souvent de riches débats…   

    Et nous le faisons dans l’esprit de L'Action française – un esprit « réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime » (Léon Daudet). Une subversion du régime ou du Système non pour elle-même, non par esprit révolutionnaire, mais pour « restaurer (au sens de Pierre Boutang) l’ordre légitime et profond ».

    Quels sont nos autres objectifs ? A quoi servons-nous encore ? Voici :

    Contribuer à faire connaître le Prince, et notre Famille royale, rendre compte de ses activités, de sa pensée, de sa vie familiale et publique, de sa présence sur le sol français, de sa participation à la vie nationale. Pour susciter envers le Prince un courant de sympathie, d'estime et d'affection, et préparer cet appel, ce recours au Prince qui ne manqueraient pas d’apparaître nécessaires aux Français si des circonstances graves l’exigeaient. Circonstances graves dont, de toute évidence, nous ne sommes pas très éloignés.
     
    Servir de caisse de résonance aux activités royalistes partout en France. L'on s'aperçoit alors qu'il y en a beaucoup ... Lafautearousseau (ainsi que ses pages Facebook et son compte tweeter) annonce et rend compte de toute activité importante (colloque, réunion, manifestation, actions militantes, etc.) organisée par ceux que nous considérons comme des amis, c'est à dire aux deux seules conditions que les dites activités se fassent dans la fidélité à la tradition, à la pensée, à la doctrine de l'Action française, et dans la fidélité au Prince et à la Famille de France.
     
    Servir - on nous passera l'expression – de « boîte à outils » ou, pour mieux dire, de riches et précieuses archives, à tous ceux qui veulent travailler à penser clair et marcher droit, et qui peuvent piocher à volonté dans cette véritable malle au trésor, où se trouve stockée, pour aujourd’hui et pour demain, une partie importante de la mémoire, de l’héritage, de l’Action française. Et ce, sous diverses formes (Grands textes, Albums, vidéos anciennes et récentes, dossiers et Pdf à télécharger librement, sans compter plus de 15.000 articles, des milliers de commentaires...
     
    • "Servir" en proposant les Ephémérides pour chaque jour de l'année, parce que nous avons décidé, dès la création du quotidien, de donner une large part à la Culture; parce que nous n'imaginons pas que des militants royalistes ignorent, ou connaissent mal, ou trop peu, leur Histoire; et parce que nous n'imaginons pas de proposer aux Français un régime politique - la Royauté - sans faire référence explicite à l'authentique politique de civilisation qu'a menée, dès ses origines, cette royauté : on verra par là que, ce que nous voulons, est bien plus que la ré-instauration d'un type, d'un mode de gouvernement et de gestion des choses et des gens, mais une Royauté au service de ce que Pierre Boutang appelait « l'ordre légitime et profond »; une Royauté qui n'ampute pas l'homme de sa dimension verticale et transcendante mais qui, bien au contraire, le place dans les meilleures conditions pour accomplir son devoir, ses devoirs. 
     
    Servir, enfin, à maintenir une liaison, une cohésion, et donc une unité, entre membres – anciens ou nouveaux car nombreux sont ceux qui arrivent – d’une même famille d’esprit. Cet ultime service que nous tentons de rendre – avec quelque succès ! – n’est sans-doute pas le moindre.

    Au compteur, donc, pour l'instant, treize ans de militantisme au quotidien.

    Et maintenant ?

    La réponse est claire : aussi longtemps que nécessaire, on progresse et on continue !

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    Rapide petite histoire de lafautearousseau...
     
    C'est en effet le 28 février 2007 qu'a été "envoyée" notre première note, et qu'a débuté l'aventure de lafautearousseau. Intitulée "La question de fond", il s'agissait - dans cette première note - de dresser une sorte de bilan, à grands traits, de l'état dans lequel se trouve la France deux cent quinze ans après la rupture imposée par la Révolution.
     
    Et de poser cette simple question: Tout ça, pour ....ça ?

    Irrégulier d'abord, le rythme de publication des notes est devenu "quotidien" à partir du 30 juillet 2007, puis il est passé à deux notes par jour à partir du 8 février 2008 (avec une note brève, "Ainsi va le monde", signalant une tendance, un fait, un propos intéressant ou significatif, tiré de l'actualité immédiate...; suivie d'une note plus étoffée, traitant plus à fond d'un sujet important, de nature très variée...

    Ensuite sont venues les Ephémérides, puis plusieurs autres rubriques, notamment celle recensant les Activités partout en France, et la publication d'Albums, de Grands Textes, de Documents au format PDF, de Vidéos etc...

    Sans oublier, bien sûr, l'ouverture de notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste, puis de notre Compte Twiter A.F. Royaliste...

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    Voici, à titre de document d'archive en quelque sorte, l'intégralité de notre première note : 

     

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    Mercredi, 28 février 2007

    "LA" question de fond...

    Comment en sommes-nous arrivés là ? La République a pris une France en bon état, elle nous laisse une France au plus mal... nous étions le pays le plus peuplé d'Europe sous Louis XV et Louis XVI, nous avons été rattrapés puis dépassés par les autres. Notre vitalité démographique a été brisée par les saignées effroyables directement liées à la Révolution et à la République : 800.000 morts (Révolution); 1.500.000 morts (folles guerres napoléoniennes); 500.000 habitants perdus en 1815 à cause des Cent jours, dernier mauvais coup porté à la France par l'orgueil délirant de Napoléon; I.5OO.000 morts en 14/18 et 600.000 en 39/45; total: 4.900.000 français "évaporés", disparus, sortis de l'Histoire par les conséquences directes ou indirectes de l'irruption des idées révolutionnaires et des politiques aberrantes des différentes républiques. Quel pays pourrait-il supporter de tels traumatismes à répétition ? La France y a perdu une part importante de sa substance, au sens fort du terme (physique, pourrait-on dire)...

    Et que dire du rayonnement de la France, de l'attrait universel que sa culture, ses Arts, sa civilisation exerçaient sur l'Europe entière, et bien au delà: tout le monde nous enviait et nous imitait sous Louis XV et Louis XVI : le Roi de Prusse commandait ses armées en français; Mozart commençait ses lettres à son père par "Mon cher père"; les écrivains russes parsemaient leurs ouvrages de mots français, et parfois de phrases entières; on construisait Washington (symbole d'un pays nouveau) en s'inspirant ouvertement du classicisme architectural français; presque tous les dirigeants européens se sont fait construire leur petit Versailles; dans tous les domaines, c'était la France qui donnait le ton, c'était vers Paris que convergeaient tous les regards: la France royale avait su amener la société à son plus haut degré de raffinement, et nous connaissions alors ce qu'était "la douceur de vivre"... : la France en est-elle toujours là aujourd'hui ? Séduit-elle toujours autant ? Tient-elle la même place, ou d'autres que nous donnent-ils le ton...?

    Comment ne pas être frappé par la dégradation effarante du moral des français, de leur "mental" ? Nous étions optimistes sous Louis XV et Louis XVI, car avec nos 29 millions d'habitants nous étions le mastodonte démographique de l'Europe, dont nous étions également, et de très loin, le pays le plus étendu: cette double sécurité nous rendait foncièrement optimistes, et c'est de cette époque que date ce dicton selon lequel "en France, tout finit par des chansons": aujourd'hui nous sommes un peuple frileux, qui doute, et qui est le champion d'Europe incontesté de la consommation d'anti-dépresseurs; et que dire de notre situation économique et de notre richesse: entre le quart et le tiers de notre patrimoine artistique a été détruit par la Révolution; notre pays ne cesse de reculer au classement mondial des performances, cependant que l'appauvrissement et la précarité ne cessent de s'étendre parmi nos concitoyens; la violence et l'insécurité (dans tous les domaines) ont littéralement explosé et sont devenus des réalités tristement quotidiennes; la classe politique est très largement discréditée - même si un grand nombre d'élus ne méritent pas de reproches particuliers - et l'opinion publique se détache de plus en plus de la "chose publique", n'ayant plus d'espoir en l'avenir et se laissant aller à un pessimisme nouveau dans notre Histoire...

    Comment se fait-il donc, qu'en partant du pays le plus riche et le plus puissant d'Europe on en soit arrivé à un résultat aussi catastrophique et aussi désolant ? Puisqu'on a appliqué à ce pays la plus merveilleuse des constructions intellectuelles qui soient, puisqu'on l'a régi en fonction des meilleurs principes qui aient jamais été inventés, en toute logique ce pays n'a pu que passer du stade de super puissance qui était le sien à celui de super puissance démultiplié ! Nous devons donc nager dans le bonheur... sinon: cherchez l'erreur ! Il est vrai qu'avec le conformisme que fait régner la république, un conformisme qui n'a jamais été aussi fort chez nous et qui confine à l'étouffement de la pensée, nos concitoyens ont du souci à se faire: dire que nous vivons sous le règne du politiquement correct, de la police de la pensée, du conformatage de l'opinion ne relève même plus du constat mais de la banalité. Qu'on se souvienne de la grande liberté de ton, de parole, d'action dont nous jouissions sous Louis XV et Louis XVI, et une seule question vient à l'esprit: tout ça, pour... ça ?

    Avec, si rien n'est fait, l'effacement continu, la disparition progressive de la France, sa sortie prochaine de l'histoire, du moins en tant que grande puissance, voire puissance tout court...

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    lafautearousseau

  • Livres • Léon Daudet, la critique sans moraline ... Lisez donc une bouffée de liberté !

     

    Par Roland Jaccard

    Une intéressante et brillante recension [Causeur, 25.06], venant d'un homme qui avoue sa méconnaissance initiale de Léon Daudet. C'est ainsi qu'il le qualifie de « collaborateur » de l'Action française, alors que Daudet en fut l'un des fondateurs, qu'il en a été le codirecteur, qu'il y donnait un article quotidien, qu'il en fut, par sa fougue, sa culture et son génie, un incomparable animateur. Sans-doute, encore, est-il incongru d'écrire qu'il ait jamais dit « merde à la patrie ». Ce n'était ni le genre ni l'esprit. Simplement, il était, en littérature, pour la plus grande liberté. De goût, de ton et de fond. Cela étant, cette lecture d'Ecrivains et artistes est digne à son tour d'être lue, y compris par les plus orthodoxes des fidèles de l'Action française. On en remerciera son auteur.  LFAR  

     

    rolandjaccard.jpgUn aveu d’abord : j’ai peu lu, pour ne pas dire rien, de Léon Daudet. Son nationalisme antisémite me rebutait. J’avais mieux à faire que de perdre mon temps avec un collaborateur de l’Action française.

    Ce qui le sauvait néanmoins à mes yeux, c’est que Marcel Proust lui devait en 1919 le Goncourt pour À l’ombre des jeunes filles en fleurs. Léon Daudet disait merde à la patrie dès qu’il s’agissait de littérature et préférait le roman d’un juif dreyfusard mondain aux Croix de bois de Roland Dorgelès, pourtant ancien combattant. On peut être réactionnaire jusqu’à la moelle et pourtant juger de la littérature sans œillère.

    Ses articles réunis sous le titre Écrivains et Artistes, certes datés, m’amènent à regretter d’être passé à côté de cet admirateur d’Henri Massis et de Charles Maurras. Ses rencontres avec Oscar Wilde sont particulièrement savoureuses.

    Le rôle de l’écrivain n’est plus d’être déplaisant mais anxiolytique

    Et c’est Jérôme Leroy qui, dans une préface étincelante, donne la mesure du talent généreux de Léon Daudet critique, un homme qui refusait de faire de la littérature une assignation, une citation à comparaître, un homme qui n’aurait jamais signé, comme la plupart des auteurs de Gallimard, une pétition pour licencier un auteur, en l’occurrence Richard Millet, pour incorrection politique.

    Nous sommes arrivés au point  – et l’élection de Macron en est un symbole – où il ne s’agit plus que de purifier l’atmosphère. Des flots de moraline coulent dans la presse et il est temps de procéder à un grand nettoyage de vos bibliothèques. Le rôle de l’écrivain n’est plus d’être déplaisant mais anxiolytique, d’abord et avant tout. Chacun, ironise Leroy, a assez ce soucis comme ça pour ne pas, en plus, s’angoisser en lisant un roman : « Le principal est de calmer, de distraire et surtout de filer droit dans les rails de la littérature calibrée au temps de l’économie spectaculaire-marchande. » 

    Léon Daudet ou la Corée du Nord

    Cette forme de lâcheté et de cécité spirituelle m’excède autant qu’elle déprime Jérôme Leroy. Nous assistons, ébahis, à une forme de décérébration sans précédent qui finira par nous donner l’envie de nous installer en Corée du Nord pour juger des dégâts qui nous attendent.

    J’exagère ? Certes. Le pire n’étant hélas jamais certain, ne nous privons pas des chroniques de Léon Daudet : c’est une bouffée de liberté. Et revoyons un des films préférés de Jérôme Leroy, Breezy avec William Holden et Kay Lenz. De qui ? De Clint Eastwood, évidemment ! 

     

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    Ecrivains et artistes de Léon Daudet, éditions Séguier, 2017, 28€ 

    Roland Jaccard
    Psychologue, écrivain, journaliste, critique littéraire, essayiste et éditeur

  • Lire Jacques Bainville (XXXI) : Sur ”l'énergumène” Hitler, dès 1930... (I)

    (Comme tous les textes publiés dans cette catégorie, celui-ci, aussitôt paru, est incorporé à notre album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. - 126 photos)

     

    hitler LECTEUR DE BAINVILLE.jpg1. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 26 Juin 1930 :

    "Tandis que le chancelier Brüning est toujours à la recherche d’un ministre des finances, il se passe en Allemagne des choses singulières. Pays déconcertant, pays à surprises, auquel on ne peut faire confiance qu’en se méfiant beaucoup. Les succès électoraux que remporte Hitler ne sont-ils pas un phénomène prodigieux ?

    Quel est le programme de cet agitateur ? Toutes les outrances. Il est à la fois nationaliste et socialiste : c’est même le double nom du parti qu’il a fondé. Il est pour la revanche et contre le capitalisme. On a dit que son drapeau pourrait être le drapeau rouge avec la croix gammée, signe de ralliement des antisémites. Hitler joue sur tous les tableaux de la démagogie violente. Et tout ce qui ferait qu’ailleurs, dans un pays sensé, il ne serait suivi que par une poignée d’énergumènes, lui attire en Allemagne une clientèle qui s’accroît tous les jours."

    2. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 3 décembre 1930 :

    "Comment empêcher l'Allemagne de se donner un régime national-socialiste et de se vouer à Hitler, si elle en a envie ? C'est une démocratie libre. Elle a le droit de disposer d'elle-même. Hommes et femmes votent et revotent. "Mon corps est à moi."

    Le programme des nazis ne tient pas debout. Toute la doctrine hitlérienne, si cela peut s'appeler une doctrine, est une suite de négations, une collection d'anti. C'est une pure démagogie, mais qui semble très bien adaptée au caractère allemand et faite pour lui plaire. Plus c'est absurde, plus c'est outré, et plus cela réussit. L'Allemagne n'est pas un pays où il soit vrai de dire que tout ce qui est exagéré ne compte pas. Il n'y a même que l'exagération qui, chez elle, paraisse avoir des chances de réussir." 

     

    3. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 27 février 1935 :

    "Qui eût dit qu'Adolphe Hitler, l'énergumène en chemise brune, recevrait un jour la visite du ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne ? Qui l'eût dit après le massacre du 30 juin, après l'assassinat du 25 juillet ? (respectivement, "Nuit des longs couteaux" et assassinat du chancelier autrichien Dollfuss, ndlr) On a pour l'Allemagne hitlérienne plus d'égards encore que pour l'Allemagne républicaine. On lui passe tout.

    Pour les Allemands, quelle justification de la violence ! Pour les autres, quel étrange moyen de fonder la paix sur la moralité !

    Le gouvernement britannique croit que le moment d'une grande tentative d'accord pacifique en Europe est venu. Il faut s'entendre ou périr. En tout cas, ajoute-t-il, on ne risque rien à sonder les dispositions du Führer... C'est vrai pourvu qu'on ne lui fasse pas sur l'essentiel des concessions imprudentes et qu'on ne ferme pas les yeux à la réalité de ses armements, tandis que lui-même aura toute facilité de tromper des partenaires trop complaisants." 

     

    4. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 2 mars 1935 :

    "...Sir John Simon sera dans quelques jours à Berlin. Il verra Hitler, c'est-à-dire le monstre lui-même. Quel espoir y a-t-il de conclure un traité de désarmement avec le Minotaure ou de le signer autrement que pour se faire dévorer ?" 

     

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     "agitateur", qui "joue sur tous les tableaux de la démagogie violente"; "energumène" au "programme qui ne tient pas debout"; "monstre", "Minotaure"...

    "Inutile Cassandre - pour reprendre le mot de Chateaubriand - Bainville en particulier, toute L'Action française en général, ont passé les vingt ans séparant 1918 de 1939 à avertir, prévoir, conseiller... un Pays légal, certains militaires et une certaine partie de l'opinion publique qui n'ont voulu ni voir ni rien entendre...

    On comprend Otto Abetz, qui n'avait rien oublié, lorsqu'il déclarait, presque dix ans après la mort de Bainville : "L’Action Française est l’élément moteur, derrière les coulisses, d’une politique anti-collaborationniste, qui a pour objet, de rendre la France mûre le plus rapidement possible, pour une résistance militaire contre l’Allemagne"...

    Moyennant quoi, Maurras fut condamné pour "intelligence avec l'ennemi", et L'Action française interdite à la Libération !...

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (243)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Jérôme Leroy a lu "Écrivains et artistes" (2017)...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Roland Jaccard présente ici le livre de Jérôme Leroy.
    C'est une intéressante et brillante recension (parue dans Causeur, le 25 juin 2016), venant d'un homme qui avoue sa méconnaissance initiale de Léon Daudet.
    C'est ainsi qu'il le qualifie de « collaborateur » de l'Action française, alors que Daudet en fut l'un des fondateurs, qu'il en a été le codirecteur, qu'il y donnait un article quotidien, qu'il en fut, par sa fougue, sa culture et son génie, un incomparable animateur.
    Il était, en littérature, pour la plus grande liberté. De goût, de ton et de fond. Cela étant, cette lecture d'Écrivains et artistes est digne à son tour d'être lue, y compris par les plus orthodoxes des fidèles de l'Action française.
    On en remerciera son auteur...




    Un aveu d’abord : j’ai peu lu, pour ne pas dire rien, de Léon Daudet. Son nationalisme antisémite me rebutait. J’avais mieux à faire que de perdre mon temps avec un collaborateur de l’Action française.

    Ce qui le sauvait néanmoins à mes yeux, c’est que Marcel Proust lui devait en 1919 le Goncourt pour À l’ombre des jeunes filles en fleurs. Léon Daudet disait merde à la patrie dès qu’il s’agissait de littérature et préférait le roman d’un juif dreyfusard mondain aux Croix de bois de Roland Dorgelès, pourtant ancien combattant.
    On peut être réactionnaire jusqu’à la moelle et pourtant juger de la littérature sans œillère.

    Ses articles réunis sous le titre Écrivains et Artistes, certes datés, m’amènent à regretter d’être passé à côté de cet admirateur d’Henri Massis et de Charles Maurras. Ses rencontres avec Oscar Wilde sont particulièrement savoureuses.

    Le rôle de l’écrivain n’est plus d’être déplaisant mais anxiolytique

    Et c’est Jérôme Leroy qui, dans une préface étincelante, donne la mesure du talent généreux de Léon Daudet critique, un homme qui refusait de faire de la littérature une assignation, une citation à comparaître, un homme qui n’aurait jamais signé, comme la plupart des auteurs de Gallimard, une pétition pour licencier un auteur, en l’occurrence Richard Millet, pour incorrection politique.

    Nous sommes arrivés au point – et l’élection de Macron en est un symbole – où il ne s’agit plus que de purifier l’atmosphère.
    Des flots de moraline coulent dans la presse et il est temps de procéder à un grand nettoyage de vos bibliothèques.
    Le rôle de l’écrivain n’est plus d’être déplaisant mais anxiolytique, d’abord et avant tout. Chacun, ironise Leroy, a assez ce soucis comme ça pour ne pas, en plus, s’angoisser en lisant un roman :
    « Le principal est de calmer, de distraire et surtout de filer droit dans les rails de la littérature calibrée au temps de l’économie spectaculaire-marchande. »

    Léon Daudet ou la Corée du Nord

    Cette forme de lâcheté et de cécité spirituelle m’excède autant qu’elle déprime Jérôme Leroy. Nous assistons, ébahis, à une forme de décérébration sans précédent qui finira par nous donner l’envie de nous installer en Corée du Nord pour juger des dégâts qui nous attendent.

    J’exagère ? Certes. Le pire n’étant hélas jamais certain, ne nous privons pas des chroniques de Léon Daudet : c’est une bouffée de liberté. Et revoyons un des films préférés de Jérôme Leroy, Breezy avec William Holden et Kay Lenz.
    De qui ? De Clint Eastwood, évidemment ! 

    Roland Jaccard, Psychologue, écrivain, journaliste, critique littéraire, essayiste et éditeur - Écrivains et artistes, de Léon Daudet, éditions Séguier, 2017, 28€