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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Plan de relance européen : la défaite en chantant, par Natacha Polony.

    Source : https://www.marianne.net/

    "On comprend à quel point les efforts désespérés des vendeurs de rêve pour nous dessiner un monde en rose où l’Union européenne serait soudain devenue la nation bienveillante d’un peuple unifié frôle l’escroquerie", écrit Natacha Polony.

    « Historique », « le moment le plus important depuis la création de l’euro »… Il devient chaque fois un peu plus difficile de trouver un nouveau superlatif pour qualifier les accords européens arrachés par un Emmanuel Macron visiblement conscient qu’il n’a plus que cela pour tenter de laisser une trace dans l’Histoire. On a même vu fleurir ces derniers mois l’expression « moment hamiltonien », reprise en chœur par des commentateurs ravis, pour nous faire savoir qu’enfin, l’Europe fédérale tant attendue était à nos portes.

    Si l’on sort une seconde des clichés pour analyser, non seulement les termes de l’accord, mais ce qui l’a rendu possible et ce sur quoi il peut déboucher, on comprend en fait à quel point les efforts désespérés des vendeurs de rêve pour nous dessiner un monde en rose où l’Union européenne serait soudain devenue la nation bienveillante d’un peuple unifié frôle l’escroquerie. Résumons : le coronavirus est venu frapper de plein fouet des économies, celles des pays du sud de l’Europe comme celle de la France, que la désindustrialisation massive avait rendues totalement dépendantes des secteurs que, justement, cette épidémie vient percuter, en premier lieu le tourisme.

    Marché de dupes

    Cette désindustrialisation, dans le cas de la France, est la conséquence d’une idéologie délirante de ses classes dirigeantes, qui ont bradé ses fleurons au nom de l’ouverture à la mondialisation et qui ont choisi la banque et la grande distribution contre l’industrie et l’agriculture. Mais elle est également, comme pour l’Italie ou l’Espagne, la conséquence d’une surévaluation systématique de la monnaie unique qui ne laisse d’autre choix que la « dévaluation interne », c’est-à-dire, côté entreprises, le chômage de masse, et, côté Etat, les coupes budgétaires sur les infrastructures, les services publics et les investissements.

    Le coronavirus a frappé une Europe qui ne s’était toujours pas remise de la crise de 2008, crise qui aurait dû entraîner l’éclatement de la zone euro, tant les déséquilibres étaient devenus intenables. Mais il fallait à tout prix empêcher que la Grèce, comme aujourd’hui l’Italie, ne sorte de la monnaie unique, lançant une réaction en chaîne. On sait comment les choix démocratiques du peuple grec, comme leur santé, leurs retraites, leur patrimoine national, ont été sacrifiés sur l’autel de cette noble cause…

    Comment s’inscrit dans cette histoire l’accord de cette semaine ? Il est la simple continuation d’un marché de dupes. Non pas qu’il faille se scandaliser d’une mutualisation des dettes, comme le font ceux qui, de toute façon, ne veulent pas d’une Union européenne. Mutualiser les dettes devrait constituer le premier pas d’une véritable solidarité des pays européens entre eux, comme, au sein d’un pays, les régions les plus riches paient pour les plus pauvres afin de rééquilibrer les inégalités territoriales. Dans le cas de l’UE, ce serait d’autant plus nécessaire que, disons-le clairement, la prospérité florissante des pays dits « frugaux », comme celle de l’Allemagne, s’est largement faite sur le dos de leurs voisins. N’allons pas jusqu’à évoquer le confortable statut de paradis fiscal des Pays-Bas, mais bénéficier d’un marché totalement ouvert et d’une monnaie sous-évaluée de 15% pour la taille de son économie constitue un avantage pour lequel l’Allemagne - c’est tout le sens des choix d’Angela Merkel - est prête à beaucoup de « mutualisation ». D’autant qu’en fait de concessions, les pays « frugaux » ont arraché des avantages effarants. Par rapport au projet initial du président du Conseil Européen, Charles Michel, l’Autriche a obtenu une augmentation de ses divers rabais de 138% !

    Dindon de la farce

    Et la France, dans tout ça ? Le dindon de la farce, comme à chaque fois. Prête à tout sacrifier, non pour défendre les intérêts des citoyens français, son industrie, son agriculture, mais pour sauver le fantasme d’une Europe idéale. Puisque ce ne sont pas les pays frugaux qui paieront, ce seront, dixit Emmanuel Macron lui-même, la France et l’Allemagne. A ceci près que l’Allemagne, elle, y a tout intérêt. La catastrophe serait pour elle une explosion de la zone euro. Et pour l’heure, elle a les moyens de lancer un plan de relance sept fois plus important que celui de la France, et qui consistera, non à payer du chômage partiel, mais à investir dans les industries d’avenir.

    Que faudrait-il faire ? Se battre, bien sûr, pour rééquilibrer une construction monétaire inaboutie, bancale, aux conséquences catastrophiques - mais on ne peut le faire si l’on aspire avant tout à rester dans l’Histoire comme l’architecte de l’Europe fédérale. Mettre dans la balance le poids de la France, non pour supplier les Pays-Bas de bien vouloir mutualiser une partie des dettes, mais pour leur interdire tout dumping fiscal, et pour exiger que la BCE fasse tourner la planche à billets, comme le fait tout pays indépendant qui veut sauver son économie.

    La crise qui se dessine risque d’être pour la France un pas de plus vers la perte de ses capacités productives. Elle pourrait être salutaire si elle est l’occasion, non d’un rafistolage à coup de chômage partiel, mais d’un investissement massif dans la réindustrialisation du pays. Le début de la reconquête. Voilà qui serait vraiment historique.

  • Les monarchies, modèle actuel, par Frédéric de Natal.

    Dans le monde entier, la monarchie est aujourd'hui le système politique de nombreux pays ; surtout, son principe même connaît un vif regain d'intérêt.

     

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    En 1988, l’archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, prétendant à la double couronne austro-hongroise, écrivait : « On parle beaucoup de nos jours, des monarchies, présentes et passées. Cette vogue montre le désir d’une génération placée en face de problèmes en apparence insolubles – l’expansion de la bureaucratie, les nouvelles technologies ou l’endettement global – de retrouver ses racines historiques et, à travers elles, un élément humain de sécurité. » Rien n’est plus vrai aujourd’hui.

    frédéric de natal.jpgFace aux crises politiques qui se multiplient un peu partout dans le monde, l’idée monarchique connaît un nouveau regain. Aucun continent ne semble échapper à ce qui, pour beaucoup d’Européens, Africains ou Sud-Américains, représente encore une institution d’avenir et un symbole moderne, garant de la démocratie.

    En Europe, les rois n’ont pas disparu. Douze monarchies, dont deux électives, ont survécu à toutes les tempêtes politiques et autres bouleversements révolutionnaires auxquels le « vieux continent » a dû faire face au cours des siècles précédents. Un système politique basé sur le principe de succession par hérédité qui recouvrait l’intégralité du continent jusqu’en 1914 et qui s’est réduit comme une peau de chagrin peu après la fin de la seconde guerre mondiale, dans des conditions souvent contestables. Avec ou sans pouvoir, les monarchies comptent encore des millions de partisans qui ne jurent que par ce type de régime qui leur apparaît comme le meilleur garant du respect de la démocratie. Face aux crises en tous genres, sans cesse aggravées, les peuples, privés de toutes alternatives possibles ou épuisés par des classes politiques qui trustent le pouvoir, se tournent désormais vers ces royautés qui restent populaires, incarnations d’unité et de stabilité, au-dessus des partis.

    Monarchies absolues devenues constitutionnelles, elles revêtent des habits plus traditionnels ailleurs. Loin d’être un épiphénomène, la majorité des médias observent un regain du monarchisme un peu partout dans le monde où souffle un même « vent du changement ». Hier encore fantasme, la restauration des rois est à l’ordre du jour. Entre nostalgie et réalité, des pays ont déjà pris la décision dans le passé de rappeler leurs rois, parfois sous des formes diverses inattendues. Espagne en 1975, Ouganda ou Cambodge en 1993, les monarques ont ceint de nouveau des couronnes dont ils avaient été privés par les soubresauts de l’Histoire. Quand ils n’ont pas accédé à d’autres postes comme Siméon II : enfant-roi entre 1943 et 1946, le souverain de Bulgarie, chassé par les communistes, a fait un retour triomphal comme premier ministre entre 2001 et 2005. Enfin, d’autres ont accepté des statuts protocolaires qui, sans pour autant remettre en cause la forme républicaine des nations dont ils sont les prétendants, sont devenus peu à peu des états dans l’état comme en Roumanie ou au Monténégro. Dans cette partie des Balkans, ces dynasties, autrefois exilées, ont désormais de vrais pouvoirs diplomatiques, recevant membres du gouvernement ou ambassadeurs comme au temps de leur splendeur d’antan.

    Les monarchies, gage d’avenir

    Loin de toutes caricatures et autres anachronismes, les maisons royales, régnantes ou non, ont toujours su s’adapter à travers les siècles afin de ne pas disparaître de l’Histoire dont elles sont les gardiens de la mémoire. Les divers sondages démontrent que l’idée monarchique est loin d’appartenir au passé mais continue bien de s’inscrire dans un présent. En France, dans un pays qui n’en finit pas de panser les plaies de la révolution française, 17 % des français sont favorables à un retour du roi. Au Portugal, c’est 30 % de la population qui plébiscite ce type de régime aboli en 1910. Même en Allemagne, les Hohenzollern ont le vent en poupe avec près de 20 % des Allemands qui souhaitent le retour de l’empire. Des familles royales qui ont réussi à s’imposer naturellement comme des références incontournables.

    L’Afrique n’échappe d’ailleurs pas à cette règle. L’ancienne famille royale d’Ouganda est devenue en moins de deux décennies un véritable contre-pouvoir au régime en place. Si les anciennes maisons royales ne président plus aux destinées de leurs peuples, à quelques exceptions près comme au Maroc, en Eswatini ou au Lesotho, elles sont courtisées dans un but électoral et demeurent partie intégrante du processus démocratique. Jetées aux oubliettes de l’Histoire, ces dynasties, qui ont participé à la lutte contre la colonisation et aux combats pour les indépendances, ont retrouvé toutes leurs regalia. Au Rwanda, au Burundi, en Éthiopie, aux côtés de partis monarchistes, elles sont désormais associées étroitement aux pouvoirs en place qui les ont pleinement réhabilitées ou bénéficient de Chambre de représentation comme en Côte d’Ivoire (depuis 2015).

    Contrairement à l’idée reçue, les monarchies ne coûtent pas cher : 1 euro 30 au Royaume-Uni contre 3 euros en France par habitants pour entretenir le locataire de l’Élysée et sa cour. Et elles font toujours rêver. Plus de 80 % des Britanniques plébiscitent la reine Elizabeth II, devenue une icône mondiale dans son rôle et le symbole monarchique par excellence pour tous. Même la France régicide n’échappe pas à ce souffle monarchique. Sous l’impulsion du prince Jean d’Orléans, chef de la maison royale, qui multiplie les apparitions médiatiques et diplomatiques depuis deux ans et à qui on a prédit un destin national, les lys pourraient refleurir dans cette France marquée par une longue tradition de révolutions et de conflits sociaux. Monarchies et démocraties n’ont rien d’antagoniques mais sont bel et bien complémentaires. On est désormais loin des caricatures distillées habituellement par certains médias qui jugent le système ringard ou désuet. Les monarchies, régnantes ou non, se sont adaptées à l’évolution des société, s’imposant comme une solution naturelle pour des peuples en quête d’identité et d’un visage politique plus humain et attirant. Un visage qui n’est plus l’image d’une relique d’un passé révolu mais celle d’un modèle moderne, une source d’espoirs, une solution possible, un gage d’avenir.

    Illustration : En Europe, en Afrique, en Asie, des pays vivent en monarchie et s’en portent bien. En France, l’expérience serait peut-être à retenter.

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  • L’Afro-futurisme, nouvelle mythologie, par Frederic de Natal.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    Afrique. L’Afrique a besoin de rêver. En s’appropriant les codes culturels de l’Occident (super-héros, luttes sociales et urbanisme utopique), l’afro-futurisme tente une synthèse qui exalte l’Afrique et gomme le colonialisme.

    frédéric de natal.jpgIl y a des milliers d’années de cela, cinq tribus africaines se sont affrontées pour la possession d’une météorite dans laquelle se trouvait un métal précieux, le vibranium. Un jour, un des guerriers décida de manger une herbe altérée par cette pierre de l’espace et acquit ainsi de superpouvoirs. Transformé, il réussira à unifier quatre des cinq tribus en une seule nation scientifiquement avancée. Nous sommes en 1966, le Wakanda est né, sorti tout droit de l’imagination de l’écrivain et éditeur Stan Lee, qui inventa tous les super-héros Marvel, ou presque. Les États-Unis sont à ce moment (déjà ?) en proie à une crise identitaire et raciale et les afro-américains ont leur groupe terroriste, les panthères noires. Les Américains découvrent alors dans leurs librairies un nouveau héros, noir, roi d’un pays qui se révèle être l’un des plus avancés de son temps sur le plan technologique. L’afro-futurisme tente de s’imposer alors comme la culture de l’avenir.

    La sortie du film Black Panther a permis le retour inattendu d’une vague littéraire et artistique que l’on croyait enterrée dans les livres d’histoire, les vieux Marvel et les sixties. Cette production à succès a remis au goût du jour ce courant qui se veut à l’intersection des cultures africaine et afro-américaine, mélangeant, avec une esthétique baroque, science-fiction et réalité économique et sociale du continent noir, à laquelle on a ajouté un zeste d’afrocentrisme. Longtemps ignoré par un Occident qui a imposé son modèle durant des décennies au continent africain, l’afro-futurisme est devenu une véritable tendance. Un moyen pour l’Afrique de se réapproprier son passé et son histoire, de s’affranchir de son passé colonial, à travers un concept qui dessine désormais un certain nombre d’enjeux et d’avantages non négligeables pour ce continent émergent. « Un courant qui choisit de se tourner vers le futur afin de corriger les erreurs du passé », affirme l’écrivain antillais Anthony Joseph.

    Affirmer son indépendance culturelle

    Le symbole de cet afrofuturisme se trouve sans nul doute en Côte d’Ivoire. À l’heure du « miracle ivoirien », son président Félix Houphoüet-Boigny voyait les choses en grand. Ce sera la fameuse Pyramide (aujourd’hui délabrée) dans le quartier d’affaires d’Abidjan. Un édifice datant de 1968 et que l’on peut même apercevoir dans une courte scène qui nous présente la capitale du Wakanda, avec ses rues sans voitures, où les piétons circulent au milieu d’échoppes qui cohabitent avec des immeubles plus futuristes comme ceux que l’on aperçoit dans le film Blade Runner. Il n’y a qu’un pas entre l’utopie cinématographique et la réalité. L’afro-futurisme a des adeptes au Nigeria. En 2007, ce pays de l’Afrique de l’Ouest a lancé le projet Eko Atlantic à Lagos. Il s’agit pour la ville de régler son problème de surpopulation en créant une île artificielle de 820 hectares devant la marina de Victoria Island et de la transformer en mégalopole attractive sur le modèle avant-gardiste et informatisé de Dubaï. Le Nigéria n’est pas le seul pays à rêver. Un projet d’urbanisme similaire a été présenté au Burkina Faso, une « smart city » en marge de Ouagadougou-la-belle, une ville connectée qui porterait le nom de Yennenga, comme la princesse mossi du même nom.

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    Le jeu video camerounais “Aurion”

    L’Afrique en devenir entend concurrencer architecturalement ses alter ego européens, mais aussi dans d’autres domaines artistiques variés. Dans les années 1990, le free jazzman Herman Poole Blount (1914-1993) affirmait avec sérieux qu’il était originaire de Saturne et se produisait en « pharaon de l’Espace », nous rappelle avec une certaine ironie l’hebdomadaire Jeune Afrique. Sun Ra, de son nom de scène, était sans contexte une modèle de l’afro-futurisme musical qui intégrait dans ses compositions des références psychédéliques et mythologiques africaines. Aujourd’hui, « Caleb Rimtobaye veut rendre les Africains maîtres de leur destin » nous précise Jeune Afrique qui voit en ce musicien tchadien le nouveau maître de la bande-son électronique noire. Habillé d’un costume qui semble sorti tout droit d’un univers située entre Star Wars et Le cinquième élément, il a fondé le groupe AfrotroniX qui puise ses origines dans la rythmique mandingue et moderne afro-américaine. Un style qui inspire désormais des chanteuses comme Beyoncé ou Rihanna et que l’on retrouve dans la mode africaine qui y puise également ses propres influences. Le cinéma africain n’est pas en reste. Deux ans avant la sortie du blockbuster Black Panther, il y a eu la série Jongo, l’histoire d’un noir sud-africain devenu le héros des townships, doté de superpouvoirs grâce à une pierre bleue qui n’est pas sans rappeler le vibranium du Wakanda. La série s’est voulue avant tout urbaine et cosmopolite, avec dans le rôle du méchant le blanc machiavélique de service, lui-même doté de pouvoirs maléfiques. Et, dans la série des jeux vidéos qui contribuent allègrement à renforcer aujourd’hui le mythe afro-futuriste, Aurion. Créé au Cameroun, Aurion est le héros d’un fantasy-game à l’africaine, préambule à une nouvelle génération noire qui entend être indépendante des grandes sociétés occidentales et démontrer au monde qu’il faut désormais compter avec elle dans ce type d’industrie.

    Une dérive marketing ?

    Certains afro-futuristes, loin d’être majoritaires, déplorent pourtant que le courant ne soit devenu qu’une vulgaire expression marketing, comme l’auteur de science-fiction d’origine nigériane Nnedi Okorafor. Cette prophète de l’afro-futurisme 2.0, installée aux États-Unis (et peut-être un peu éloignée de la scène africaine) regrette que le thème, peu prisé des grands romanciers, architectes ou artistes africains ou de sa diaspora, ne soit plus aujourd’hui qu’une source de travail afro-américain. Selon la revue Usbek et Rica, « l’afro-futurisme se transforme en une mode pour hipsters ». Le film Black Panther n’a d’ailleurs pas échappé lui-même à la critique, accusé de « diffuser une version épurée, dépolitisée et commercialisable de ce courant à la fois philosophique et esthétique qu’est l’afro-futurisme » et d’être « porteur d’un nationalisme conservateur » trahissant la culture noire en la dévoyant. On ne peut pas plaire à tout le monde !

  • L’image a définitivement supplanté l’écrit Voilà ce que nous apprend la pseudo-polémique Obono - Valeurs Actuelles, par

    Après avoir porté plainte contre l'article du journal "Valeurs actuelles" devant la justice, Danièle Obono a rassemblé ses soutiens au Trocadéro samedi 5 septembre 2020 © Xeuhma / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

    Source : https://www.causeur.fr/

    Quand ils ne twittent pas, politiques et citoyens regardent furtivement des dessins qu’ils prennent au premier degré.

    La polémique autour du récit fictif d’une Mme Obono envoyée dans une Afrique historiquement avérée est tout à fait passionnante : elle montre qu’au delà de l’écrit, qu’au-dessus de la lecture subtile, c’est bien l’image (ici le dessin) qui a, pour le meilleur et pour le pire, remporté la victoire. Le monde du « visuel » écrase de sa superbe rigidité celui de l’écrit.

    6.jpegDans l’affaire Obono et Valeurs Actuelles (VA), il est intéressant de noter que presque rien n’a été dit du long texte illustré par quelques dessins (voir l’échange entre Élisabeth Lévy et Charlotte d’Ornellas sur rnr.tv). Rien n’a été dit, parce que, le plus souvent, ce texte n’a pas été lu. À l’ère du tweet, sept pages de journal c’est déjà une sorte d’Himalaya pour le lecteur moderne. Alors, le lecteur moderne regarde les images.

    Pour comprendre le dessin illustrant la fiction d’Harpalus, l’auteur du texte de VA, encore eût-il fallu lire la fiction en question. Auquel cas, et pour peu qu’honnêteté intellectuelle veuille encore dire quelque chose, tous les crieurs au scandale auraient immédiatement compris que l’image ne représentait pas Mme Obono enchaînée mais le double fictif d’une Mme Obono confrontée au racisme intra-africain et à l’esclavage historique que la réelle Mme Obono ne veut pas connaître, toute occupée qu’elle est à coller aux thèses décolonialistes et indigénistes de Houria Bouteldja et Françoise Vergès.

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    Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du magazine « Valeurs actuelles » © Lionel BONAVENTURE / AFP

    Une “insulte à mes ancêtres”, pas moins…

    « Cette image est une insulte à mes ancêtres, ma famille et mon mouvement politique », twitte Danièle Obono. Ce genre de réflexions est surtout une insulte à l’intelligence puisque, répétons-le, cette image ne représente pas Mme Obono, députée de la République, et encore moins sa famille, et encore encore moins son mouvement politique, mais un personnage fictif qui découvre ce qu’a été réellement l’esclavage dans certaines contrées africaines. Le texte met d’ailleurs souvent en scène une « Danièle » qui vit les mille vicissitudes déshonorantes d’une vie d’esclave en cherchant à comprendre, en interrogeant, en s’étonnant d’entendre son geôlier reprendre quelques phrases de celui que d’aucuns, ici et maintenant, considèrent comme un grand humaniste du XIVe siècle, l’historien Ibn Khaldoun : « Les seuls peuples à accepter l’esclavage sont les nègres en raison d’un degré inférieur d’humanité, leur place étant plus proche du stade animal. Quelques fois, ils se mangent entre eux. On ne peut les compter au nombre des humains. » 

    Le texte, ironique et orienté, invite la réelle Mme Obono à reconsidérer sa lecture historique de l’esclavage en Afrique à travers son double fictif. Ce dernier découvre les marchés d’esclaves, les émasculations des jeunes Africains par les négriers arabes, les razzias de villages, la polygamie, les guerres tribales, l’histoire d’une partie du continent africain. Tout ce que la réelle Mme Obono a apparemment du mal à concevoir et à intégrer à son récit de l’esclavage, lequel ne rend compte que de l’esclavage pratiqué par les Européens.

    Les politiques ne lisent plus. Ils twittent

    Comme l’histoire réelle et complète de l’esclavage est par trop en défaveur du récit officialisé par Mme Taubira qui voulut que seul l’esclavage transatlantique soit reconnu comme un crime contre l’humanité ; comme la lecture des récits et des livres d’histoire sur l’esclavage aussi bien européen qu’arabo-musulman est non seulement rendue difficile mais est même découragée avec la plus extrême vigueur (voir la polémique à propos de l’ouvrage de Pétré-Grenouilleau Les traites négrières) ; comme seul l’homme blanc occidental a des comptes à rendre ; comme la tendance actuelle est à la repentance éternelle, au genou à terre, au mea culpa ; comme l’émotion l’emporte sur la réflexion, les pleurnicheries sur la raison, la folie culpabilisatrice sur la vérité… il n’a pas été difficile à Mme Obono de faire pleurer les pleureuses et de faire oublier, par la même occasion, toutes les fois où elle « niquait » la France, où elle n’a pas « pleuré Charlie », où elle défendait Dieudonné et sa « camarade » Houria Bouteldja, où elle ne voyait pas où était le problème à propos des stages en « non mixité » (c’est-à-dire sans blancs), où elle décrivait le nouveau premier ministre d’abord par sa couleur de peau, etc. Quelques-uns, parmi lesquels Gilles-William Goldnadel, rappellent ces réalités. D’autres, parmi lesquels les journalistes france-intéristes, les cachent du mieux qu’ils peuvent, ce qui n’est pas très difficile, et arrachent des « C’est abject » sans nuances à Madame Pécresse (Nicolas Demorand et Léa salamé sur France Inter).

    Les politiques français ne lisent plus. Ils twittent. Quand ils ne twittent pas, ils regardent furtivement des dessins, caricatures qu’ils prennent au premier degré. Ils se font une idée avec ça, qu’ils expriment entre deux sanglots. Les plus malins de nos contemporains, politiques ou délinquants, l’ont compris : le temps est à l’image, animée ou pas. Ils filment et se filment, instagrammisent leurs fausses révoltes, tribunes politiques mélenchoniennes ou incendies de voitures. Les plus naïfs, en l’occurrence les journalistes de VA, croient encore en la force d’un texte long illustré d’un dessin. Ils ont cru en l’intelligence des lecteurs, quels qu’ils soient, et au combat loyal des idées. Ils ont eu tort. Que cela leur serve de leçon : la prochaine fois qu’ils voudront contester les thèses d’un possible adversaire, qu’ils écrivent un texte très long, argumenté, précis, nuancé, sans image, ni dessin, ni photo. Qu’ils soient assurés alors que nulle polémique ne verra le jour, et qu’ainsi aucune « humoriste » sophiaramesque n’aura l’occasion de décrire le rédacteur en chef de VA comme un « gros facho réac […] secouant sa mèche aussi grasse que ses fausses excuses » (France Inter, le 31 août). Et s’ils veulent malgré tout mettre un dessin ? Alors, quelle que soit la teneur de l’article, qu’ils mettent celui d’un cœur dessiné à la façon des « emoticônes » : c’est très cucul la praline et ça marche à tous les coups. Car ce temps n’est pas seulement le temps de l’image, il est aussi celui de la politique guimauve, de l’émotion frelatée et du mimétisme pleurnichard. Mme Obono et ses amis nous ont servi une magnifique représentation lacrymale. Méfions-nous toutefois : ces larmes de crocodile sont celles de carnassiers féroces qui espèrent dévorer l’adversaire tout cru.

     

     
    Amateur de livres et de musique, scrutateur des mouvements du monde
  • L’autre féminisme de Christopher Lasch, par Louis Soubiale.

    Le féminisme est-il autre chose qu’un essentialisme, voire un exclusivisme, sinon les deux à la fois ?

    Quoi qu’il en soit, il repose sur le postulat selon lequel, la/le(s) femme(s) aurai(en)t, de tout temps, subi l’insupportable oppression d’un patriarcat systémique transmissible du père à l’enfant mâle, de celui-ci au mari.

    3.jpgDe prime abord, cette posture antagonique entre les deux principales composantes de l’humanité n’est pas sans soulever un problème philosophique de première importance, celui de l’indépassable altérité des genres, dont la complémentarité apparaît comme une irréductible nécessité ontologique. L’éruption féministe est relativement récente dans l’histoire occidentale. Produit de la rationalisation de la vie quotidienne, le féminisme – tout comme son pendant tacite et non avoué (mais aux potentialités explosives préludant à un bellicisme intersexué exacerbé par les multiples revendications « queer » ou transidentitaires telles que défendues par Judith Butler et ses épigones des nouvelles théories critiques), le « masculinisme » ou « phallocratisme » – apparaît surtout pour ce qu’il est fondamentalement : une crise du respect de soi touchant indifféremment les deux sexes.

    C’est dire que le féminisme est né avec l’individualisme des Lumières, et non pas seulement avec la révolution industrielle – lors même que cette dernière joua un rôle non négligeable dans le mouvement d’« émancipation » des femmes, mouvement qui s’accélérera au mitan du XXe siècle. Avec Christopher Lasch (1932-1994), nous découvrons que le mystère de la différence des sexes se transmua en controverse dès l’instant où les instigateurs de cette version moderne du colloque sur le « sexe des anges » imposèrent une réécriture de l’histoire dans le sens d’une martyrologie qui faisait de la femme l’éternelle victime de l’homme : « devenue le thème central de l’histoire, [la différence sexuelle] nous donne l’impression d’avoir constitué un problème en tous temps et en tous lieux – le problème premier, en fait. » (Les Femmes et la vie ordinaire, 1997). La domesticité féminine réduite péjorativement à la maternité et au ménage, n’était pourtant qu’une vue de l’esprit. Ou plutôt n’était vue qu’à travers les étroites meurtrières d’un révisionnisme unilatéral qui visait à travestir, en le minorant – sinon en l’occultant –, le rôle des femmes dans la sphère publique. « L’époque progressiste [1890-1920] fut l’âge de l’“économie domestique appliquée à la société (Social Housekeeping)”, où les femmes aspiraient à “rendre le monde entier accueillant”. » Cette économie de la bienfaisance reposait sur le bénévolat combiné à la présence d’un réseau dense d’amis et de famille permettant, précisément, d’assumer les responsabilités domestiques. Avec la montée en puissance du travail rémunéré (souvent à la chaîne), le sentiment illusoire que la liberté se nichait dans un pavillon de banlieue, à proximité d’un centre commercial – plutôt qu’au cœur du quartier, ses interdépendances et ses obligations mutuelles, ses liens qui libèrent –, eut raison des libertés réelles – certes encadrées et codifiées – de la femme qui tentera de faire de l’intimité familiale l’ultime refuge contre les influences devenues toxiques de la sphère publique – absorbée par le Marché. Lasch montre combien ce sanctuaire de la famille de banlieue, apparu au milieu du XXe siècle, consacra véritablement l’avènement-aliénation de la femme au foyer. L’éducation des enfants et les tâches ménagères allaient d’autant plus s’avérer frustrantes pour ces nouvelles esclaves domestiques que ces activités, naguère « en relation avec des finalités publiques plus grandes », se vidaient de leur sens : « tout comme une grande partie du travail que les hommes accomplissaient sur le marché, ces tâches semblaient n’avoir d’autre but que d’occuper la femme. » Désireuses d’échapper au « camp de concentration confortable », les femmes « se mirent à réclamer l’accès au travail prétendument “épanouissant” et “créateur” dont jouissaient les hommes. » Lasch, en bon historien et sociologue a tôt fait de débusquer les logiques pernicieuses de l’économie de marché.

    L’auteur de La Culture du narcissisme en tiendra pour un féminisme radical qui s’attacherait à extirper la femme des structures existantes de l’économie capitaliste, à rebours du féminisme de « progrès » s’évertuant, au contraire, à les y (dés)intégrer. Ce que les féministes dominantes ne voient pas – ou feignent de ne pas voir – réside dans leur aspiration à un consternant conformisme d’homogénéisation, Qu’elles minimisent la différence sexuelle ou l’amplifient, elles sont toujours en quête du meilleur « choix » possible qui maximiserait leur bien-être au nom d’un droit à la différence – une désinence des droits de l’« homme » –, lequel, ne serait que le faux-nez d’un désir revanchard de domination anti-masculine. Aveuglées par le fantasme de l’oppression patriarcale, elles déshumanisent la communauté en montrant qu’elles peuvent être comme les hommes, c’est-à-dire pires qu’eux. Lasch constate que « placer une femme à la tête d’une entreprise […] ne la rend ni plus démocratique, ni plus humaine. » Enrégimenté dans le système capitaliste, le féminisme demeure soumis aux mêmes lois que lui.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Mgr Athanasius Schneider : « L’exemple de ceux qui ont courageusement manifesté en public pour le droit à la liberté de

    Monseigneur Schneider, avec l’interdiction des messes publiques imposée par le , nous avons assisté à des scènes que nous n’aurions jamais pensé voir en France… messes clandestines volets fermés, dénonciation des voisins, intervention des forces de l’ordre. Elles rappellent un peu vos souvenirs d’enfance, que vous dépeignez dans votre dernier livre Christus Vincit… un signe inquiétant, selon vous ?

    En effet, les circonstances que vous avez évoquées me rappellent très vivement l’époque dans l’Église persécutée où les prêtres et les fidèles devaient se réunir en secret pour la célébration de la sainte et des sacrements. L’interdiction sans compromis du culte public dans les églises de nombreux pays du soi-disant Occident libre, et notamment en France, en Irlande et en Grande-Bretagne, est un signe indéniable de la persécution de l’Église par la classe politique dirigeante. Ces événements doivent nous réveiller tous. De nombreux catholiques ont, jusqu’à présent, vécu sous l’illusion que le monde et la classe politique de notre époque montraient de la sympathie pour l’Église. On peut espérer que leurs yeux aient enfin été ouverts à la vérité que l’Église n’est pas de ce monde et que les dirigeants de ce monde, ayant dépouillé Christ de sa royauté sociale, le persécuteront toujours ainsi que ses disciples.

    Par charité, les catholiques devraient accepter de sacrifier leur messe pour protéger leur prochain, lit-on souvent sur les réseaux sociaux. Que répondez-vous à cela ?

    Tant que les gens peuvent aller au supermarché et utiliser les transports en commun, cet argument reste un argument fallacieux. Cet argument ne serait crédible que si l’on disait que les catholiques doivent accepter le sacrifice de ne plus aller dans une épicerie ou de ne plus sortir dans la rue pour protéger leur voisin de la contagion. Cependant, ce raisonnement révèle également le véritable état d’esprit d’un bon nombre de ses partisans. Dans ce cas, c’est l’expression d’un matérialisme fortement développé. Dans cette vision des choses, seuls les besoins du corps et d’autres valeurs temporelles sont considérés comme d’une importance vitale. Cependant, l’âme est plus importante que le corps, la vie éternelle est plus importante que la vie temporelle. On oublie cet important enseignement divin de notre Seigneur qui disait : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4:4) et « Quel profit en effet aura l’homme, s’il gagne le monde entier, mais perd son âme ? » (Mt 16:26). C’est avec regret et étonnement que nous constatons que l’hérésie du matérialisme et du naturalisme a déjà pénétré si profondément dans les pensées et les actions de nombreux catholiques et même de nombreux prêtres et évêques. L’Église doit restaurer la primauté de l’âme et de la vie éternelle.

    Dans pas moins de 69 villes, les catholiques français se sont réunis sur le parvis de leur cathédrale pour protester contre cette interdiction. Essentiellement des laïcs. Les évêques les ayant soutenus se comptent sur les doigts d’une seule main. Plusieurs les ont même explicitement désavoués. Faut-il y voir la marque de cette « asthénie cardiaque » qui frappe l’Église actuellement, comme vous l’écrivez dans votre livre, ou est-il assez légitime qu’en phase de négociation avec le gouvernement, ces prélats se montrent prudents ?

    L’exemple des catholiques français, et parmi eux d’un nombre élevé de jeunes gens et même d’enfants, qui ont courageusement manifesté en public pour le droit à la liberté de culte chrétien restera une page glorieuse dans l’histoire du catholicisme français contemporain. Comme si souvent dans l’Histoire, Dieu choisit les « petits » pour faire honte à de nombreux apparatchiks cléricaux et à de nombreux évêques, qui sont lâches devant les puissants du monde politique et médiatique et se taisent à son propre profit. Nous vivons une situation très étonnante : les petites brebis n’ont pas peur des loups, tandis que les bergers se cachent des loups. Nous avons tant besoin de vrais bergers à l’exemple de Jésus et de tant de saints évêques courageux de l’histoire de l’Église, à savoir un saint Athanase, Hilaire, Ambroise, Jean Chrysostome, depuis des temps plus récents l’exemple d’un cardinal Pie, un saint Pie X, un bienheureux cardinal von Galen. Quelle est l’actualité de l’avertissement suivant du pape Grégoire le Grand aux évêques ! Il semble que cette mise en garde a été écrite pour notre situation actuelle : « Fréquemment d’imprévoyants pasteurs redoutant de perdre la faveur humaine n’osent pas librement prêcher la franche doctrine et, selon la parole de la Vérité, s’emploient à la garde de leur troupeau non point avec le dévouement des bergers, mais à la façon des mercenaires : car en se réfugiant ainsi qu’ils font dans le silence, ils s’enfuient à l’approche du loup. Ce sont eux, véritablement, que le Seigneur accuse quand il les qualifie par le prophète de “chiens muets qui ne peuvent pas aboyer” » (Is 56,99). Et, se plaignant de nouveau, il ajoute : « Vous n’êtes pas montés aux brèches, vous n’avez pas élevé muraille autour de la maison d’Israël, pour tenir ferme dans la bataille, au jour du Seigneur » (Ez 13,5). Or « monter aux brèches », c’est parler librement contre les puissances de ce siècle pour la défense du troupeau. Avoir peur de s’exprimer en toute franchise, qu’est-ce, en effet, pour un pasteur, sinon, en se taisant, abandonner son poste ? Mais s’il s’expose lui-même pour la défense de son troupeau, il élève, face aux ennemis, « une muraille autour de la maison d’Israël » (Regula pastoralis, II, 4).

    Pour le journaliste du Figaro Jean-Marie Guénois, spécialiste des affaires religieuses, cette affaire serait le signe d’une division plus profonde, non pas tactique mais théologique, qui porterait sur « la foi en l’Eucharistie » et en la présence réelle. Qu’en pensez-vous ?

    Je pense que cette remarque est correcte. L’interdiction du culte public et la réaction incompréhensiblement timide de nombreux évêques, expose la véritable blessure profonde de la crise actuelle de l’Église. Cette blessure est la « blessure eucharistique ». Faisant allusion à la question de Jésus dans l’Évangile : « Qui dit-on qu’est le Fils de l’homme ? » (Mt 16:13), se pose maintenant cette question pour chaque catholique, chaque prêtre et chaque évêque : « Quoi et qui pensez-vous que l’Eucharistie est ? » Nous devons prendre l’exemple de nos frères et sœurs de l’époque de la persécution dans les premiers siècles et proclamer haut et fort : « Sans la sainte Eucharistie, sans la sainte messe du dimanche, nous ne pouvons pas vivre ! » (sine Dominico non possumus). Puisse le feu de la courageuse confession des catholiques français, que nous avons vu ces derniers dimanches, brûler possiblement dans toutes les villes de France et aussi des autres pays catholiques, et que retentisse ce cri digne et intrépide : « Sans la messe de dimanche, nous ne pouvons pas vivre ! »

     

  • Le parti de l’étranger est à l’Elysée !, par Christian Vanneste.

    La récente disparition de VGE a rappelé à beaucoup son duel mortifère pour la droite contre Chirac. Avec une véhémence jugée par beaucoup excessive, ce dernier avait notamment lancé, le 6 Décembre 1978, son fameux appel de Cochin, dénonçant le “parti de l’étranger” qui désignait très clairement mais sans le nommer le président Giscard d’Estaing et le centre-droit pro-européen. 

    christian vanneste.jpgInspiré par Pierre Juillet et Marie-France Garaud, écrit sans doute par celle-ci, ce texte était, dans les mots et les idées, gaulliste, et donc légitime dans le cadre du débat démocratique national. Après la défaite aux élections européennes de 1979, Chirac devint davantage libéral, puis travailliste, puis redevint ce qu’il était vraiment, un bon radical opportuniste. Le RPR se maria avec l’UDF pour reprendre la plupart des thèses combattues auparavant. Entre-temps, la gauche était arrivée aux affaires, et le parti de l’étranger était ainsi devenu réalité. Avec Macron qui veut réunir le centre-gauche et certains des héritiers du giscardisme, les “orléanistes”, comme aurait dit René Rémond, cette vérité est criante, mais comme dans le conte où à force d’annoncer le loup à tort, le crieur n’est pas cru lorsque le loup arrive vraiment, il n’y a plus aucun veilleur capable de lancer l’appel de façon à être entendu, aucun pour clamer que le parti de l’étranger, plus destructeur que jamais, est à l’Elysée !

    La mise en scène présidentielle de l’interview offerte à “Brut” était évidemment une opération démagogique envers des jeunes, plutôt de gauche, plutôt immigrés, et votant Mélenchon. Le ton et les mots y étaient. Opportunément, c’était un désaveu de l’action policière, menée quelques jours auparavant, contre un campement sauvage de migrants place de la République au cours de laquelle M. Buisine, le journaliste de Brut animant l’émission, aurait été molesté. La différence de niveau entre Macron et ses interlocuteurs a permis au premier de faire son numéro. Toutefois, derrière la maîtrise des réponses techniques alignant une fois de plus la longue liste des mesures et des dépenses qui n’empêchent pas la France de poursuivre sa descente aux abîmes, l’actuel occupant de l’Elysée laisse apparaître son vrai visage. Il est le parti de l’étranger, et sans complexe.

    L’axe central de cette politique est la culpabilisation du peuple français, déjà mise en oeuvre pour expliquer les difficultés à réduire l’épidémie actuelle.  Parce que les Français ne sont pas assez disciplinés, le virus se propage. De même, le séparatisme islamiste voire le terrorisme viennent d’un “mal qui est en nous” ose dire aux Français leur “président”. L’islamisme est une idéologie qui prospère sur nos échecs. Il faudrait mieux accueillir et héberger d’urgence les migrants qui “arrivent” sur notre territoire. Le pire est atteint lorsqu’il déclare que “ceux qui ont fait le Bataclan sont une part de nous”, comme si nous étions collectivement responsables des crimes commis par des fanatiques venus d’ailleurs et animés par une religion étrangère à notre histoire. En somme, ce phénomène, ce “quelque chose qui s’est installé dans nos sociétés” était inévitable et nous n’avons pas su nous y adapter ! Nous allons donc devoir nous y mettre, réviser notre mémoire nationale, changer le nom des rues et remplacer les statues, revoir la guerre d’Algérie sous l’angle des porteurs de valises, à la Benjamin Stora, en traitant les terroristes du FLN et leurs thuriféraires d’aujourd’hui, avec la préférence qui s’impose face aux Pieds-Noirs et aux Harkis chassés de chez eux ou massacrés. Nous allons devoir “réinventer le fait d’être français” !

    Là, le technocrate tombe le masque. Cet homme ignore l’histoire. Il est sans bagages, citoyen du monde, ou plutôt oligarque mondialiste cachant derrière un prétendu respect des valeurs universelles un aveuglement plein de mépris pour la réalité nationale. Notre pays serait celui du droit du sol, et le Tchétchène “assassiné”, lâche-t-il, qui a décapité Samuel Paty, étant sur le sol français depuis plusieurs années, appelle notre responsabilité dans l’acte qu’il a commis. On mesure dans ces mots l’ignorance présidentielle décorée de quelques réflexes idéologiques de gauche. Non, dans notre pays, il y a aussi le droit du sang qui transmet la nationalité entre parents et enfants, et les étrangers qui vivent en France ne sont pas vraiment français pour autant. Ils ne devraient pouvoir le devenir que par l’assimilation à la nation française, à son histoire, à ses valeurs, à sa fierté. Un “combattant  de la liberté” tchétchène, comme dit encore Macron, sans vergogne, est avant tout un nationaliste tchétchène, islamiste, dont toute “l’éducation” est contraire à celle qui devrait former un Français. Et le problème, c’est précisément qu’il soit sur le sol français, parce que les vrais responsables, les vrais coupables, M. Macron en tête, les laissent entrer et pensent même à leur faciliter le séjour au détriment des Français. Dans son élan, le président dit quand même que c’est la langue qui unit les Français, et dans la foulée, il préconise l’apprentissage renforcé des langues d’origine des immigrés. Tout le charme du “en même temps” !

    Fort de la soumission des Français tétanisés par la peur pandémique, le Président ressort maintenant son référendum pour intégrer l’urgence climatique dans la  Constitution. Jusqu’où les Français vont-ils se laisser berner, manipuler, mépriser, ridiculiser ? S’il y a un référendum urgent, c’est sur l’immigration qu’il doit se faire, ce mot que Macron a évité d’employer pendant la plus grande partie de l’émission avec Brut, ce mot qui est le vrai problème, et dont les politiciens sont les vrais responsables, depuis le regroupement familial sous Giscard jusqu’à maintenant.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Le Système est l'héritier du Terrorisme révolutionnaire, négationniste/révisionniste et matrice des Totalitarismes moder

    Aujourd'hui (3) : La Révolution a tanné des peaux humaines ! (3)

    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

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    Illustration : peau humaine conservée au Muséum de sciences naturelles de Nantes.

    Aujourd'hui, Robespierre porte costume et cravate, il affiche une apparence distinguée, et loge sans vergogne dans les appartements de la Royauté, tâchant de ressembler à ces autres Rois ou Présidents du monde.

    Mais il ne s'agit que d'un masque, d'une leurre, d'une Tartuferie institutionnalisée : c'est "le chaos figé des conservateurs du désordre" qui est en place, sous des apparences "normales" et policées; et ce chaos n'est rien d'autre que l'héritier assumé du "chaos explosif des révolutionnaires".

    Voici quelques exemples de ce que fut ce "chaos explosif" des révolutionnaires de 1789/1793, si fanatiques qu'ils ont eux-mêmes baptisé leur méthode de gouvernement (?) "la Terreur"; de ses aspects monstrueusement inhumains, d'une atroce barbarie, qui préfiguraient les épouvantables horreurs du marxisme-léninisme et du nazisme...

    Et voilà pourquoi, chaque année, nous signalons cette date du 21 janvier à nos compatriotes comme celle du début de notre décadence, comme l'origine de tous nos maux, comme la matrice et le ventre - hélas fécond - d'où sont sortis les abominations qui ensanglantent le monde depuis lors...

    Voici quelques aspects de ce que fut la Terreur révolutionnaire en Vendée, et ce qu'en ont dit quelques uns de ceux qui ont oeuvré à sa mise en œuvre "systématique", au sens premier du terme...

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    Aujourd'hui (3) : La Révolution a tanné des peaux humaines ! (3)

    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

     

    Illustration : peau humaine conservée au Muséum de sciences naturelles de Nantes.



    Voici aujourd'hui  trois témoignages de révolutionnaires, que l'on ne pourra pas taxer de réactionnaires !

     

    1. Le conventionnel Harmand de la Meuse (1751-1816) :

    "...Une demoiselle jeune, grande et bien faite, s’était refusée aux recherches de St.-Just : il la fit conduire à l’échafaud. Après l’exécution, il voulut qu’on lui représentât le cadavre, et que la peau fût levée. Quand ces odieux outrages furent commis, il la fit préparer par un chamoiseur et la porta en culotte. Je tiens ce fait révoltant de celui même qui a été chargé de tous les préparatifs et qui a satisfait le monstre ; il me l’a raconté, avec des détails accessoires que je ne peux pas répéter, dans mon cabinet au comité de sûreté générale, en présence de deux autres personnes qui vivent encore.
    Il y a plus : c’est que d’après ce fait, d’autres monstres, à l’exemple de St.-Just, s’occupèrent des moyens d’utiliser la peau des morts, et de la mettre dans le commerce. Ce dernier fait est encore constant. Il ne l’est pas moins que, il y a environ trois ans, on mit aussi dans le commerce de l’huile tirée des cadavres humains : on la vendait pour la lampe des émailleurs. Quant au fait relatif à St.-Just, on m’a raconté, depuis, qu’un homme bien connu, ayant perdu une dame à laquelle il était très-attaché, avait employé le même moyen pour conserver un reste ou un souvenir matériel de l’objet de ses affections..." ("Anecdotes relatives à quelques personnes et à plusieurs événements remarquables de la Révolution", Madaran, Paris, 1820, p.78-79.)

     

    2. Le républicain Louis-Marie Prudhomme (1753-1830) :

    Dans son Histoire impartiale des Révolutions, il raconte que, lors de la Fête de l’Être Suprême célébrée le 8 juin 1794, "...À midi précis, une salve d’artillerie annonça les sept cents membres de la Convention, qui arrivèrent sur l’amphithéâtre par la principale croisée du palais. Tous étaient en habits bleu-de-roi, avec des culottes de peau de daim ; mais plusieurs en avaient de peaux d’homme, conformes à celles qui furent envoyées à Barrère par un général de la Vendée..." (Prudhomme Père, "Histoire impartiale des Révolutions de France depuis la mort de Louis XV", Librairie de Mademoiselle Adèle Prudhomme, tome VIII, Paris, 1824, p.320.)

     

    3. L’ancien général républicain Danican (1764-1848)

    Dans Les brigands démasqués Louis Michel Auguste Thévenet, dit Danican, ancien général commandant les troupes républicaines pendant les guerres de Vendée de 1792 à 1794, écrit ceci :

    "...Par exemple, quel est le peuple de l’Europe qui ne prend pas pour une fable, l’établissement de la tannerie de peau humaine à Meudon ? On se souvient cependant qu’un homme vint à la barre de la Convention, annoncer un procédé simple et nouveau pour procurer du cuir en abondance; que le Comité de salut public (de Carnot) lui accorda l’emplacement du château de Meudon, dont les portes furent soigneusement fermées; et qu’enfin Barrère, Vadier et autres, furent les premiers qui portèrent des bottes faites de cuir humain.
    Ce n’était pas au figuré que Robespierre écorchait son peuple; et comme Paris fournissait des souliers aux armées, il a pu arriver à plus d’un défenseur de la patrie, d’être chaussé avec la peau de ses parents et amis. Voilà qui paraîtra encore plaisant et incroyable à certains scélérats, et surtout aux propagandistes.
    Convention nationale, il y a eu à Meudon une tannerie de peau humaine, et c’est à ton existence qu’on doit une conception aussi monstrueuse ! (Auguste Danican, "Les brigands démasqués (ou Mémoire pour servir à l’Histoire du temps présent)", Imprimerie de Baylis, Londres, 1796, p.195.)


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    C'est "çà", la Révolution !

    C'est "ça" qui fut voulu et ordonné par Robespierre et sa bande de psycopathes de la Convention; et fidèlement exécuté sur le terrain par "les Bleus", qui ont perpétré là le premier Génocide des Temps modernes, doublé d'un mémoricide puisque, deux siècles et demi après, celui-ci n'est toujours pas reconnu

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    Le visage de Robespierre reconstitué par Philippe Froesch, présenté à Barcelone en décembre 2013, par un spécialiste de la reconstruction faciale, qui dit avoir utilisé les techniques du FBI et du cinéma, et un médecin légiste, qui en a profité pour donner la liste des maladies dont souffrait le révolutionnaire... 
  • «Mila agit comme le révélateur de la médiocrité de tous les pouvoirs», par Céline Pina.

    «Dimanche, de retour sur Twitter, Mila a été prise en chasse par une meute organisée alors que son post était des plus anodins.» @magicalorrs

    Le compte Twitter de la jeune Mila a été brièvemement suspendu à la suite d’une publication qui avait provoqué des commentaires «haineux». Pour l’essayiste Céline Pina, cette censure exercée par le réseau social est une pratique antidémocratique, qui stigmatise une victime et illustre le manque de courage politique des gouvernants, incapables de sanction.

    5.jpgPersonne n’a oublié Mila, cette jeune fille si courageuse qui n’a plus droit à une vie normale parce que des islamistes ont rétabli de fait le délit de blasphème sur notre sol. Pour avoir dit crûment ce qu’elle pensait de l’islam sur la toile, ce qui en France est parfaitement légitime, elle se retrouve menacée de mort par des personnes tout à fait capables de passer à l’acte.

    Depuis cette histoire, l’adolescente se terre et l’État peine à lui assurer un cadre protecteur et ne se soucie pas suffisamment de son avenir. Déscolarisée deux fois de suite, la jeune fille semble assez isolée et les réseaux sociaux sont un de ses seuls espaces de liberté, bien qu’elle y soit traquée par des islamistes parfaitement organisés qui ont fait d’elle un symbole et un trophée.

    Ainsi dimanche, de retour sur Twitter, Mila a été prise en chasse par une meute organisée alors que son post était des plus anodins. Et bien que croyez-vous que fit le réseau social? Il suspendit Mila, l’accusant de pratiquer ce qu’elle ne cesse de subir et a détruit sa vie: le harcèlement.

     

    On peut se demander à quel jeu joue le réseau social et se poser la question des conséquences de règles de modération qui stigmatisent une victime pour mieux gratifier ses bourreaux. 

     

    L’histoire est décourageante. Elle commence pourtant joliment. Mila retrouve un de ses dessins d’enfant et le poste. S’en suivent alors des centaines de messages de haine, lui promettant viols et diverses joyeusetés.

    D’après Ouest France, «les commentaires insultants proviennent pour la plupart de comptes anonymes. Mais tous revendiquent leur lien avec un mystérieux utilisateur, nommé FC Sinje.» Ce qui arrive ici est parfaitement connu de tous ceux qui ont une petite ou importante notoriété sur les réseaux: certains groupes organisés les prennent en chasse et se donnent le mot pour fondre en masse sur leur cible en meute. La méthode est connue et renseignée et bien entendu aucun des dirigeants de Twitter ou de Facebook ne l’ignore.

    Pourtant, suite à cette campagne de harcèlement organisée, Twitter, s’abritant derrière la logique des algorithmes, a choisi de censurer la victime et a envoyé un message de félicitations à l’un des persécuteurs en ligne. On peut donc réellement se demander à quel jeu joue le réseau social et se poser la question des conséquences de règles de modération qui stigmatisent une victime pour mieux gratifier ses bourreaux.

    Twitter a fini par concéder une «erreur de modération», mais ne semble pas avoir agi contre cette bande organisée, ni même contre les comptes qui persécutent Mila. Pourquoi un tel refus d’action?

    La question se pose d’autant plus que le réseau, très attaché à son image démocratique, n’a pas hésité à censurer, au nom de la morale, Donald Trump alors qu’il était encore président des États-Unis. Cela signifierait-il que selon Twitter, appeler au viol et à la violence sur une jeune fille de 17 ans, comme organiser des raids virtuels, ne pose aucun problème de «standard à la communauté»?

    Cela signifierait-il qu’il aurait exhibé un faux courage consistant à piétiner Donal Trump, alors qu’il était déjà à terre, pour s’offrir une image de courage et de dignité alors qu’en coulisse il laisse harceleurs et haineux mener la danse? En tout cas cela y ressemble beaucoup.

    Pour le reste, notre classe politique est toujours aussi peu courageuse, mais Marlène Schiappa et Cédric O ont protesté et demandé des comptes à Twitter. Le problème c’est que même si on peut croire à la sincérité de la réaction des deux ministres, il y a fort à parier que cela ne changera pas grand-chose. Souvent ce gouvernement croit qu’agir, c’est faire un tweet et en reste là. Il n’a même pas le courage d’envisager qu’il puisse exercer des rétorsions contre le réseau américain, ni même d’exiger quoi que ce soit de Twitter.

     

    Mila vient de démontrer que la censure exercée par Twitter à l’égard de Donald Trump n’avait rien de démocratique et qu’aucun principe ne la guidait. 

     

    Et pourtant, si ce qui a été fait contre Mila donnait lieu à un démantèlement en règle de la logique des raids en faisant de cette histoire, un exemple, en livrant les identités des harceleurs à la police et en leur demandant des comptes devant les tribunaux, nous commencerions à respirer un peu mieux. Mais il ne faudra probablement compter ni sur le gouvernement, ni sur twitter. Les deux préfèrent la communication à la responsabilité.

    Une fois de plus, Mila agit comme le révélateur de la médiocrité du pouvoir, de tous les pouvoirs. Elle vient de démontrer que la censure exercée par Twitter à l’égard de Donald Trump n’avait rien de démocratique et qu’aucun idéal ni principe ne la guidait.

    C’était juste un coup pour se donner l’air d’avoir une conscience sans en assumer les frais. Car quand il s’agit de défendre une frêle jeune fille menacée de mort par une idéologie portée par des hommes et des États riches et puissants, relayés par des internautes fanatisés et radicalisés qui agissent en bande, alors là, la violence est acceptée. Le nombre fait la loi, même si l’idéologie des islamistes n’a rien à envier à celle défendue par Hitler, on ne trouve personne pour fermer leurs comptes.

    Les dirigeants de Twitter, si scrupuleux quand il s’agit de mener le combat contre QAnon, peuvent même fermer les yeux sur des menaces de mort et de viols pour peu qu’elles soient faites au nom de l’islam ou que les messages invoquent «l’islamophobie présumée»de la victime.

    Et là, le puissant Twitter, tout d’un coup, devient incapable de bloquer les comptes. Cette nouvelle affaire n’est pas une affaire Mila, mais une affaire Twitter.

     

    Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle est la fondatrice de «Viv(r)e la République», elle a également publié Silence coupable (Kero, 2016).

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Dans notre Ephéméride de ce jour : de Charette à Maurras...

    1796 : Charette est fusillé 

     

    Il avait 33 ans...         

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    Napoléon, qui devait par ailleurs qualifier la guerre de Vendée de Guerre de Géants, a dicté de lui à Las Cases :

    "Il me laisse l'impression d'un grand caractère... Je lui vois faire des choses d'une énergie, d'une audace peu communes, il laisse percer du génie...

    ...Mais si, profitant de leurs étonnants succès, Charette et Cathelineau eussent réuni toutes leurs forces pour marcher sur la capitale... c'en était fait de la République, rien n'eût arrêté la marche triomphante des armées royales ; le drapeau blanc eût flotté sur les tours de Notre-Dame..." (Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, tome 6, 1825, Paris : Firmin Didot, pp. 221-222.)

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    Drapeau de Charette

     

    Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants » voir la photo Charette fusillé et les neuf photos - précédentes et suivantes - qui lui sont consacrées. 

    Pour Philippe de Villiers, Charette, c'est, tout simplement, "l'anti Robespierre"  : 

    Philippe de Villiers Charette.pdf

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    De Charette à Maurras : la continuité...

    1. De Charette :

    "Notre patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos mères ont aimé avant nous. Notre patrie, c’est notre foi, notre terre, notre roi. Leur patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition. Alors qu’est-ce que cette patrie narguante du passé, sans fidélité et sans amour. Cette patrie de billebaude et d’irreligion ? Beau discours, n’est-ce pas ? Pour eux la patrie semble n’être qu’une idée : pour nous, elle est une terre… Ils l’ont dans le cerveau, nous nous l’avons sous les pieds : c’est plus solide. Et il est vieux comme le diable leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder en l’absence de Dieu… Vieux comme le diable… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions… Faut rire. Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, nous sommes une jeunesse. Messieurs, nous sommes la jeunesse de Dieu, la jeunesse de fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur…" (Charette)

     

    2. De Maurras : 

    "Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons...", répond Charles Maurras, un siècle et demi après, sinon exactement avec les mêmes mots, du moins exactement avec la même tonalité. Dans ce très beau texte (notre Grand Texte XXXVIII), aux accents très "vendéens" et que l'on voit bien directement inspiré de Charette, Maurras condamne le modèle d'une France hors sol, d'une société liquide, multiculturelle et diversitaire, noyée dans le grand marché mondial, tout cela induit par la Révolution, et la République idéologique qui en est issue.

    Et, comme Charette, avec les mêmes accents, Maurras oppose à cette « politique » une conception radicalement autre : la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité...

    Ce rapprochement de textes, à un siècle et demi d'intervalle, n'est-il pas puissamment "parlant", comme on dit aujourd'hui, dans le jargon ?...

     

                

    Le 25 juillet 1926, au Mont des Alouettes, l'Action française organisa un immense Rassemblement royaliste : plus de 60.000 personnes...

    Léon Daudet, dans "Une campagne de réunions" (Almanach de l'Action française 1927, page 60) a raconté la journée, consacrant ces quelques mots à Charette :

     

    "...A l'horizon, dans la plaine immense de la Vendée militaire, étincelaient sous le ciel ensoleillé de l'ouest, - mais que modifie à chaque instant le vent venu de la mer - brasillaient les clochers et les villages. Là-bas, c'était le bois de la Chabotterie, que traversa Charette blessé, et prisonnier, Charette, personnification de cette race sublime dont la résistance étonna le monde et continue à étonner l'histoire..."

     

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    La statue du général, dans sa ville et devant sa maison natale de Couffé. Elle porte l'inscription :


    Général François-Athanase Charette de la Contrie, né le 2 mai 1763 à Couffé - Exécuté à Nantes place Viarme le 29 mars 1796 -


    Avec sa devise :


    "Tant qu'une roue restera, la Charette roulera".

     

     

    • chabotterie.vendee.fr/ 

     

    gvendee.free.fr/

     

     Le jeune Charette reçut une solide formation de marin, et fut nommé Lieutenent de vaisseau : dans notre Album Drapeau des Régiments du Royaume de France, voir la photo "Charette, officier de marine..." et la précédente, "Apparition des Régiments de Marine..."...

  • Monseigneur Aupetit: l’indignation de l’archevêque de Paris après l’agression de catholiques en pleine rue

    Monseigneur Michel Aupetit FC

    Dans une tribune au Figaro, l’archevêque de Paris condamne l’agression, par des activistes d’ultragauche, samedi, dans le 20e arrondissement de Paris, de catholiques en procession afin d’honorer la mémoire d’une cinquantaine d’otages fusillés par les communards le 26 mai 1871, et plus particulièrement, parmi ces otages, le martyre de dix prêtres et séminaristes. Plusieurs fidèles ont été blessés et l’un d’eux a dû être hospitalisé.

    «Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du Ciel. Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. On les méprise, et dans ce mépris ils trouvent leur gloire. On les insulte et ils bénissent.» Ces paroles de l’épître à Diognète, à la fin du IIe siècle, dans un contexte de persécution, pourraient fort bien convenir aux martyrs de la Commune.

    La cinquantaine d’otages de la rue Haxo parmi lesquels 35 gendarmes, un tailleur de pierre, deux ébénistes et dix religieux, furent fusillés ou massacrés il y a 150 ans par des athéistes militants et anticléricaux, animés sans doute par de grands idéaux de justice et de paix mais corrompus par la haine et le ressentiment. Mgr Darboy, archevêque de Paris, paya de son sang sa fidélité au Bon Pasteur qui donna sa vie pour son troupeau.

    Violence aveugle

    Samedi dernier, à Paris, 300 chrétiens se sont rassemblés dans le strict respect des lois, après avoir déclaré leur marche à la préfecture. Ils ne se sont pas rassemblés pour manifester, ni pour revendiquer des droits particuliers. Ils ont marché en pèlerinage vers l’église Notre-Dame-des-Otages (dans le 20e arrondissement de la capitale, près de la porte des Lilas, NDLR) pour assumer leur devoir, celui de rendre hommage à leurs martyrs et de demander leur intercession. L’acte de mémoire est la garantie de l’espérance d’un peuple. «Le sang des martyrs est semence de chrétiens», disait Tertullien. Il est le signe de la liberté suprême, celle de témoigner que la fidélité au Christ ressuscité est un bien plus grand que notre réputation, notre sécurité ou même notre propre vie.

    La violence aveugle que ces pèlerins ont subie de la part des «antifas»est absolument inacceptable dans un État de droit. On pourrait d’ailleurs s’interroger sur l’assimilation au «fascisme» de paroissiens «de toutes langues, races, peuples et nations» (Apocalypse 5, 9) issus de quartiers populaires, venus pacifiquement chanter et prier…

    Il n’y avait que deux policiers prévus pour la sécurité de l’ensemble de la marche. Je les remercie pour le courage dont ils ont fait preuve. La sécurité de cette marche des catholiques n’était apparemment pas la priorité de l’autorité préfectorale, qui devait réguler bien des manifestations ce jour-là. Nous avons pris contact avec les autorités compétentes pour faire le bilan de cet événement déplorable dans une discussion claire et une nécessaire mise au point.

    Les catholiques ont été sensibles au message de soutien de Monsieur le ministre de l’Intérieur. Nous ne revendiquons pas des privilèges particuliers, nous demandons simplement l’égalité de traitement avec les autres religions et communautés concernant la protection des personnes, et le droit d’exprimer notre foi dans la sphère publique, ainsi que nous l’autorise notre République laïque, dans la paix civile et le respect du bien commun.

    Invincible espérance

    Quelle doit être la réaction des catholiques face à la violence? Dans un réflexe mimétique et une surenchère, la haine entraîne la haineet la violence la violence. Le sang d’Abel tué par son frère, Caïn, coule tout au long de l’histoire. Pour nous chrétiens, le Christ a brisé le cycle infernal de la haine. Innocent mis à mort, comme le dit le prophète Isaïe, il a pris sur lui nos fautes à tous, jusqu’à la mort et la mort de la Croix. «Insulté, il ne rendait pas l’insulte, dans la souffrance, il ne menaçait pas, mais il s’abandonnait à Celui qui juge avec justice», écrit l’apôtre Pierre (Première lettre, 2, 23), à qui le Maître a ordonné de ne pas céder à la tentation de répondre à l’agression par un surcroît de violence: «Remets ton épéeau fourreau, celui qui vivra par l’épée périra par l’épée» (Matthieu 26, 52).

    Il nous faut entrer dans les sentiments du Christ. Par sa mort il a brisé la mort! La victoire éclatante de la Résurrection où le Seigneur Jésus surgit des profondeurs des ténèbres éclaire l’histoire d’une lumière nouvelle. Elle nous ouvre à une invincible espérance.

    Morts avec le Christ, confiants en sa Résurrection bienheureuse, les martyrs ont reçu la grâce de garder la paix de l’âme et de pardonner à leurs bourreaux. Lui-même en prison durant la Commune, le président de la Cour de cassation Bonjean écrit à son fils une dernière lettre avant sa mort: «À faire son devoir il y a une satisfaction intérieure qui permet de supporter avec patience et même une certaine suavité les plus amères douleurs. C’est le mot du Sermon sur la montagne, dont je n’avais jamais si bien compris la sublime philosophie: “Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice!”» (Matthieu 5, 10).

    «Stat Crux dum volvitur orbis» dit la devise des Chartreux. «Le monde tourne mais la croix demeure.» Le signe de la Croix est la source et le sommet de l’histoire des hommes. Au cœur même de l’injustice et de la haine surgit la parole du pardon. Bernanos dans le Journal d’un curé de campagne écrit cette méditation sur le mystère du Crucifié: «Si notre Dieuétait celui des païens ou des philosophes – pour moi, c’est la même chose – il pourrait bien se réfugier au plus haut des cieux, notre misère l’en précipiterait. Mais vous savez que le nôtre est venu au-dedans. Vous pourriez lui montrer le poing, lui cracher au visage, le fouetter de verges et finalement le clouer sur une croix, qu’importe! Cela est déjà fait…»

    Cela est déjà fait… C’est une grâce de le savoir dans la foi. C’est aussi un devoir pour nous, catholiques au cœur de la cité des hommes, de témoigner au milieu du monde de l’amour du Christ victorieux du mal.

    Nous demandons simplement de pouvoir le faire en paix dans le respect de nos institutions et la protection d’un État de droit qui garantisse la pleine liberté de culte et la protection de tous ses citoyens.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Les royalistes présents dans la campagne présidentielle en 2022 ? Oui, bien sûr..., par Jean-Philippe Chauvin.

    La période des vacances estivales est normalement le moment où les esprits et les corps s’abandonnent au désœuvrement ou aux loisirs, même si l’histoire du XXe siècle nous rappelle que c’est aussi le temps des tensions géopolitiques et des déclarations de guerre (l’été 1914 ; septembre 1939, quand la rentrée des classes n’était pas encore faite…).

    jean philippe chauvin.jpgMais cette année, c’est la question sanitaire qui domine, qui écrase même (et c’est bien malheureux) l’actualité et ses débats, au risque de nous empêcher de voir l’essentiel, qui n’est pas forcément dans une pandémie relativement peu létale (au regard de l’histoire médicale, qui aurait beaucoup à nous apprendre). Les chaînes d’information jouent leur rôle de « distraction », mais suscitent de plus en plus la méfiance – compréhensible et souvent fondée - des citoyens, au risque de voir les autres modes de circulation des informations et des discussions occuper de plus en plus le terrain ainsi déserté par les « médias de masse » et s’imposer comme alternatives à ce qui paraît (à tort ou à raison, selon les interlocuteurs) comme une « propagande d’État » quand elle s’avère plutôt celle de l’idéologie dominante de ce que l’on pourrait qualifier, en paraphrasant Bertrand de Jouvenel, de « Minotaure » désormais mondialisé (1). Il me faudra revenir, néanmoins, sur la question des libertés (et j’emploie ce mot au pluriel à dessein), principales victimes des errements des politiques sanitaires d’une République capable de dire et de se dédire à quelques semaines d’intervalle, et sur celle des « gagnants » de la crise (ce dernier terme dont l’étymologie est révélatrice quand elle indique la « séparation » entre un avant et un après), que l’on peut synthétiser en trois lettres : BBC, soit Big Data/Big Tech (certains diraient plutôt Big Brother), Big Pharma et Chine…, sans pour autant négliger d’autres gagnants périphériques et, plus encore, idéologiques sur lesquels, là encore, je reviendrai ultérieurement (2).

     

    Or, au-delà de la crise sanitaire, d’autres sujets méritent l’intérêt et l’action, tant sur le plan social qu’environnemental, sans négliger l’économique et le politique : la lourde dette publique de la France (à laquelle il faudrait rajouter les dettes privées qui fragilisent une part désormais importante de la population de notre pays) dont le journal Les Echos expliquait perfidement il y a peu qu’elle était « alourdie de 67 années » à cause du soutien aux entreprises et des politiques sociales liées à la crise de la Covid (mais sont-ce vraiment les causes profondes ?) ; le chômage structurel qui touche autant les jeunes que les plus anciens, alors même que – paradoxe ! - nombre de professions ne trouvent pas de candidats, que cela soit dans le monde agricole ou dans les métiers de bouche ; la question des retraites, relancée à la veille de l’élection présidentielle, les candidats de la Droite officielle proposant un report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans quand le président en exercice évoque 64 ans et que l’Union européenne souhaite 67 ans ; la transition énergétique qui, par le biais des institutions européennes et sous la pression de certaines féodalités financières mais aussi de quelques écologistes naïfs, sacrifie certains secteurs d’activité pour se rallier à des solutions (ou considérées telles) sans véritable stratégie d’ensemble sur le long terme ; etc. Si ces sujets (et tant d’autres) devaient être « oubliés » lors de l’année politique qui s’annonce, cela serait, non seulement dramatique, mais criminel : il importe de les mettre sur le tapis des discussions et d’en débattre librement et honnêtement, sans limiter la réflexion aux seules postures idéologiques dominantes. N’est-ce pas le rôle des royalistes, qui s’abstiendront sans doute de présenter un candidat à la présidentielle du printemps prochain, de poser les bonnes questions et d’y apporter quelques réponses, pas forcément dogmatiques mais pragmatiques sans oublier d’être imaginatives et toujours en cherchant le Bien commun, celui de la nation qui fait celui de ses citoyens et habitants ? Si les royalistes affichent « Plutôt le Roi que la présidentielle ! », cela ne signifie pas qu’ils se désintéressent de la politique réelle mais, au contraire, qu’ils s’engagent, sous leurs couleurs et sans concessions inutiles, en toute indépendance d’esprit et d’action, dans une campagne de long terme pour proposer « autre chose que ce qui domine aujourd’hui ». Le « combat des chefs » de 2022, s’il ne nous laisse pas indifférent, n’est pas notre préoccupation principale : nous n’attaquerons pas les candidats pour ce qu’ils sont (ou semblent être), mais sur leurs programmes si ceux-ci ne correspondent pas aux intérêts de la nation et de ses populations.

    Les royalistes ne sont pas dupes d’eux-mêmes : ils savent que la Monarchie royale n’est pas et ne sera pas, en 2022, au centre des débats politiques, et qu’elle ne sera pas ré-instaurée à la fin de cette année-là. Mais il dépend d’eux, de nous, que le recours institutionnel que représente la Monarchie royale devienne, de plus en plus, visible, intelligible et crédible. « L’avenir dure longtemps », disait le comte de Paris à la suite du général de Gaulle qui le lui avait écrit : le saisir est le moyen de ne pas désespérer et de poursuivre ce nécessaire combat au bénéfice des générations de cette France qui, toujours, veut (doit !) vivre, libre et forte. « Demain, la Monarchie », n’est pas une formule de procrastination politique, mais un appel à réduire le délai avant qu’elle devienne réalité institutionnelle. L’histoire n’est jamais finie et ce qui semble impossible en un temps devient parfois naturel ou logique un peu plus tard : à nous de préparer cet avenir royal que, tout compte fait, la France mérite à défaut, pour l’heure, d’y penser déjà…

     

     

     

    (à suivre, évidemment…)

     

     

    Notes : (1) : Le livre « Du Pouvoir », publié dans les années 1940 par Bertrand de Jouvenel est une réflexion sur l’accroissement de la puissance des pouvoirs d’État au fil des siècles, les révolutions et les crises jouant souvent un rôle d’accélérateur de cette montée en puissance.

     

    (2) : La lecture du livre « Bienvenue dans le pire des mondes », publié en 2016 sous la direction de Natacha Polony et du Comité Orwell, est tout à fait éclairante pour saisir ce qui se passe actuellement et qui n’est que l’accélération et la confortation de processus qui s’inscrivent dans celui, plus général, de globalisation : là encore, il sera nécessaire d’y revenir…

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • La Tradition, seul recours, par Jean Viansson-Ponté.

    Jour après jour, l’actualité et les commentaires nous font vivre un effondrement en gros et en détail de la société française dont les manifestations tragiques ou burlesques se multiplient.

    1.jpgPêle-mêle : une gamine donne des leçons hallucinées au monde pour « sauver la planète » pendant que les flux migratoires incontrôlés contribuent à alimenter les déséquilibres démographiques, économiques, culturels et le communautarisme; le sapin de Noël est un arbre mort dont la vue ne peut être imposée aux enfants ; les réunions communautaires non-inclusives (!) semblent normales à l’Université ; l’impunité des délits, l’indulgence pour certains crimes va de pair avec la répression sans failles de manifestations souvent paisibles ; la loi est amendée ou contredite par des superstructures judiciaires nommées, tels les Parlements d’Ancien régime… Les exemples de cet effondrement sont légion (c’est son nom).

    Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles pistes pour sortir de ce cycle infernal ? Le mérite du Recours à la tradition que nous propose Michel Michel est la clarté. À une certaine altitude, cet ouvrage déroule une critique du modernisme et de ses ravages et met en lumière les bienfaits de la tradition chrétienne, pierre angulaire de la civilisation occidentale.

    Les Modernes sont aujourd’hui héritiers d’une tradition dans le désordre, « en pièces détachées ». Dès lors, nous dit Michel Michel, « la Tradition catholique attaquée suppose non pas d’être défendue, mais comprise » afin de ne pas confondre « l’esprit du monde avec les signes des temps ». C’est la Tradition, « qui nous fait connaître les hommes d’avant, les hommes d’ailleurs et l’homme de toujours », qui permet de ne pas être totalement assujetti à l’esprit du temps. De discerner les ressorts d’un combat spirituel.

    L’auteur remarque que cette sécularisation qui rompt avec la Tradition concerne essentiellement le christianisme latin occidental, avec ses prolongements canadien et australien, alors qu’ailleurs dans le monde le fait religieux ne se porte pas si mal : Hindouisme, Islam, Orthodoxie, Sionisme, Évangélisme (… et phénomènes sectaires) ne sont pas érodés par le Modernisme.

    Et dans l’aire européenne, en France notamment, ce sont les structures religieuses « contrôlées par l’appareil ecclésiastique », celles qui ont fait le plus d’efforts pour s’adapter, qui périclitent. Alors que les mouvements charismatiques, traditionalistes ou les nouvelles fondations ont une belle vitalité et irriguent souvent les structures diocésaines (baptêmes, ordinations, démographie).

    Mort du “Progrès” et angélisme

    Or le déclin du mythe du Progrès (cf. le pessimisme écologique, l’évolution des scientifiques eux-mêmes, ou des créations comme Matrix) permet de repenser le religieux. « L’Avenir avait remplacé le Ciel en guise d’Espérance, c’est fini ». L’idée selon laquelle la dimension religieuse ne serait pas consubstantielle à l’homme était sans précédent, propre au XIXe siècle, à partir d’un parallèle entre les âges de l’homme, de l’enfance à la maturité (on oublie la vieillesse et… la suite) et les stades de l’humanité. D’où une dévalorisation de la tradition à la lumière du Progrès.

    La sécularisation est un phénomène spécifique post-chrétien. Dans la société chrétienne, l’autonomie des secteurs de l’activité et du savoir laissait au religieux la vocation de relier les dimensions de la vie. Aujourd’hui le religieux est relégué à la sphère privée. Les idéologies du XXe siècle, marxisme et national-socialisme, qui avaient voulu en récupérer les fonctions sociales et psychologiques sans répondre au désir d’éternité, sont sorties de l’Histoire en quelques décennies. Seul subsiste le libéralisme, et le capitalisme s’est développé « comme un parasite sur le christianisme ».

    Dans une société qui nie la légitimité de toute loi non fondée sur le contrat, l’Église se trouve en difficulté devant le monde moderne – issu lui-même de la chrétienté. Devant ces « idées chrétiennes devenues folles », selon le mot attribué à Chesterton, comment christianiser une société post-chrétienne… sinon par un recours et un retour aux principes transcendants ? Et comment comprendre à partir de quelle dérive la foi chrétienne aboutit à l’idéologie du monde moderne ?

    Cela suppose de comprendre que l’on est moins dans une négation du spirituel que face à une forme d’angélisme, qui s’est développée et se développe. La tentation angélique est de croire que ce que l’on espère est déjà là, et amène à nier « l’ordre naturel du monde, l’entropie de l’Histoire, la nécessité de la justice – et de la guerre pour la rétablir ».

    Dans l’ordre surnaturel, le Messie, l’homme nouveau, le travail de Charité, tout est nouveau. « Mon royaume n’est pas de ce monde ». Dans l’ordre naturel, César, l’Histoire, le devoir de justice, rien de nouveau. « Le bon grain pousse avec l’ivraie ». « Vouloir étendre prématurément l’unité du genre humain au-delà de la société surnaturelle qu’est l’Église n’est qu’une hérésie du christianisme ».

    En écho au titre de ce livre, Le recours à la tradition, il faut pour l’institution ecclésiale et pour chaque homme considérer la réflexion et l’action en discernant l’ordre surnaturel et l’ordre naturel. Ce qui relève de la Cité de Dieu et ce qui bâtit la cité des hommes. La confusion, elle, détruit.

    Vouloir résumer ce livre documenté, argumenté, fourmillant de citations qui jalonnent le récit, des textes sacrés et de Saint Augustin à René Guénon, de Maurras (belle explication de pays légal/pays réel) à Chesterton, en passant par Jung, Joseph de Maistre ou, au hasard, Max Weber, est une véritable gageure. Il faut aller puiser à cette source, riche et tonique.

    Michel Michel, Le recours à la traditionL’Harmattan, 2021, 288 p., 29 €.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Dans Riposte laïque, Jacques Guillemain présente l'ouvrage de Marc Rousset

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    440 pages, 12,99 euros

     

    A lire absolument !

    Bardé de diplômes, Marc Rousset est un ex-grand patron, également écrivain. HEC, docteur ès Sciences économiques, diplômé des universités de Columbia et Harvard, prix de l’Académie des Sciences Morales et Politiques, vous l’avez compris, Marc Rousset n’a rien d’un perdreau de l’année.

    A une époque où le roman national ne fait plus rêver nos élites, à une époque où le mondialisme n’a qu’une obsession, celle de détruire les nations afin de bâtir le grand village mondial du futur, il est réconfortant de lire un  ouvrage remarquable, qui nous ramène à nos racines, à notre histoire, à nos siècles de grandeur, pour en finir avec le déclin de la France.

    « Comment sauver la France. Pour une Europe des nations avec la Russie », est le livre de la rentrée que tout patriote, tout citoyen amoureux de la France doit lire, pour comprendre le monde d’aujourd’hui et cerner celui de demain.

    On y trouvera des accents zémmouriens, évidemment, puisque l’auteur, tout comme Zemmour, apporte sa pierre à l’édifice pour sauver la France du naufrage économique et identitaire et propose une autre Europe que celle de Bruxelles, véritable tombeau des nations.

    Cet ouvrage particulièrement bien documenté, chiffré et truffé de citations pertinentes, est une véritable Bible de géopolitique. C’est assez remarquable, et même unique.

    Quand on mesure le misérable niveau de culture géopolitique de l’immense majorité de nos élus, on ne peut que leur conseiller de s’ouvrir l’esprit et de s’instruire en lisant le livre de Marc Rousset.

    En le refermant, ils auront acquis une foule de renseignements et de connaissances, expliquant la marche du monde depuis la guerre et proposant une autre voie que l’impasse où nous ont conduits les ayatollahs de la mondialisation.

    Evidemment, cet ouvrage n’est pas que politique. Il aborde tous les thèmes qui préoccupent le citoyen responsable : l’économie, l’immigration, l’Europe, l’Otan, notre diplomatie, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la défense, nos relations avec l’Allemagne, la langue française, etc.

    On y traite de l’amitié franco-allemande pas si amicale qu’on le pense, l’Otan qui sert avant tout à promouvoir l’industrie d’armement américaine et à détruire celle de la France, l’UE totalement impuissante sans armée ni diplomatie, le racket de l’extraterritorialité US, l’Angleterre notre ennemie de toujours, l’éloge de la puissance avec un homme d’Etat fort, le libre-échange et ses effets nocifs, l’euro trop fort pour une France peu compétitive, la réindustrialisation, l’Europe des nations, indépendante et affranchie de la tutelle des Etats-Unis, la défense du nucléaire, la défense de la langue française, le bénéfique rapprochement avec Moscou…

    Ce que souhaite Marc Rousset, c’est un « Mai 68 à l’envers », c’est à dire faire table rase de ce véritable contre modèle de société, qui a fait tant de mal au pays.

    En 35 chapitres, Marc Rousset résume toute l’histoire du monde depuis 1945, analyse le présent et se projette dans le futur, en repensant toute notre politique atlantiste et en dénonçant notre asservissement à une Europe mondialiste qui nous détruit. Ce monument littéraire est finalement un concentré de 35 livres différents, traitant des sujets majeurs qui préoccupent tout patriote.

    Mais je rassure le lecteur. Ce livre est aussi passionnant que facile à lire. Bien écrit et présenté avec clarté, on en redemande en sautant au chapitre suivant. On s’instruit sans contrainte et avec plaisir.

    Chez Riposte Laïque, nous savons que la France est encore une grande puissance, par son rang économique bien sûr, mais aussi par son savoir-faire industriel, par le niveau de ses ingénieurs et de ses chercheurs, par son Histoire, sa culture, sa langue, par son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et sa force nucléaire, par son domaine maritime et son réseau d’ambassades, les deuxièmes du monde derrière les Etats-Unis.

    Et c’est ce fabuleux héritage, menacé par les illuminés du mondialisme et du multiculturalisme, que Marc Rousset entend défendre. Il y excelle avec une analyse parfaitement logique et argumentée.

    Bien des journalistes, des politiques, des historiens, ont déjà salué cet ouvrage, rare dans sa conception. L’ambassade de Russie a également manifesté son intérêt et envisage un évènement promotionnel début 2022.

    Mais j’en resterai là car il est impossible de résumer un tel monument, synthèse d’une foule d’informations et de documents aussi passionnants qu’instructifs. Une Bible de géopolitique comme je l’ai déjà dit.

    Je termine par une citation de Marcel Gauchet, philosophe, citation rappelée dans le livre.

    « La bien-pensance engendre la crétinisation. Je ne cesse d’être frappé par la manière dont des gens, par ailleurs techniquement remarquables, peuvent être aveugles à des réalités massives qui sautent aux yeux des analphabètes. »

    C’est à cette crétinisation que doit faire face Eric Zemmour, littéralement harcelé par une meute mondialiste qui refuse de voir la menace existentielle qui pèse sur la France et l’Europe.

    Pour conclure, je serai on ne peut plus bref.

    Ce livre exceptionnel, lisez-le. Croyez-moi, vous serez conquis et remercierez son auteur.

    Jacques Guillemain

  • 28 février 2007/28 février 2021 : lafautearousseau fête ses quatorze ans !

    (extrait de notre Éphéméride de ce jour)

     

    bouquet.jpg2007 : Première note de lafautearousseau
      
     
    C'est en effet le 28 février 2007 qu'a été "envoyée" notre première note, et qu'a débuté l'aventure de lafautearousseau. Intitulée "La question de fond", il s'agissait - dans cette première note - de dresser une sorte de bilan, à grands traits, de l'état dans lequel se trouve la France deux cent quinze ans après la rupture imposée par la Révolution.
     
    Et de poser cette simple question: Tout ça, pour ....ça ?

    Irrégulier d'abord, le rythme de publication des notes est devenu "quotidien" à partir du 30 juillet 2007, puis il est passé à deux notes par jour à partir du 8 février 2008 (avec une note brève, "Ainsi va le monde", signalant une tendance, un fait, un propos intéressant ou significatif, tiré de l'actualité immédiate...; suivie d'une note plus étoffée, traitant plus à fond d'un sujet important, de nature très variée...

    Ensuite sont venues les Éphémérides, puis plusieurs autres rubriques, notamment celle recensant les Activités partout en France, et la publication d'Albums, de Grands Textes, de Documents au format PDF, de Vidéos etc... Sans oublier, bien sûr, l'ouverture de notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste, puis de notre Compte Tweeter A.F. Royaliste, de notre Compte Telegram...

    Voici, à titre de document d'archive en quelque sorte, l'intégralité de cette première note : 

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    Mercredi, 28 février 2007

    "LA" question de fond...

    Comment en sommes-nous arrivés là ? La République a pris une France en bon état, elle nous laisse une France au plus mal... nous étions le pays le plus peuplé d'Europe sous Louis XV et Louis XVI, nous avons été rattrapés puis dépassés par les autres. Notre vitalité démographique a été brisée par les saignées effroyables directement liées à la Révolution et à la République : 800.000 morts (Révolution); 1.500.000 morts (folles guerres napoléoniennes); 500.000 habitants perdus en 1815 à cause des Cent jours, dernier mauvais coup porté à la France par l'orgueil délirant de Napoléon; I.5OO.000 morts en 14/18 et 600.000 en 39/45; total: 4.900.000 français "évaporés", disparus, sortis de l'Histoire par les conséquences directes ou indirectes de l'irruption des idées révolutionnaires et des politiques aberrantes des différentes républiques. Quel pays pourrait-il supporter de tels traumatismes à répétition ? La France y a perdu une part importante de sa substance, au sens fort du terme (physique, pourrait-on dire)...

    Et que dire du rayonnement de la France, de l'attrait universel que sa culture, ses Arts, sa civilisation exerçaient sur l'Europe entière, et bien au delà: tout le monde nous enviait et nous imitait sous Louis XV et Louis XVI : le Roi de Prusse commandait ses armées en français; Mozart commençait ses lettres à son père par "Mon cher père"; les écrivains russes parsemaient leurs ouvrages de mots français, et parfois de phrases entières; on construisait Washington (symbole d'un pays nouveau) en s'inspirant ouvertement du classicisme architectural français; presque tous les dirigeants européens se sont fait construire leur petit Versailles; dans tous les domaines, c'était la France qui donnait le ton, c'était vers Paris que convergeaient tous les regards: la France royale avait su amener la société à son plus haut degré de raffinement, et nous connaissions alors ce qu'était "la douceur de vivre"... : la France en est-elle toujours là aujourd'hui ? Séduit-elle toujours autant ? Tient-elle la même place, ou d'autres que nous donnent-ils le ton...?

    Comment ne pas être frappé par la dégradation effarante du moral des français, de leur "mental" ? Nous étions optimistes sous Louis XV et Louis XVI, car avec nos 29 millions d'habitants nous étions le mastodonte démographique de l'Europe, dont nous étions également, et de très loin, le pays le plus étendu: cette double sécurité nous rendait foncièrement optimistes, et c'est de cette époque que date ce dicton selon lequel "en France, tout finit par des chansons": aujourd'hui nous sommes un peuple frileux, qui doute, et qui est le champion d'Europe incontesté de la consommation d'anti-dépresseurs; et que dire de notre situation économique et de notre richesse: entre le quart et le tiers de notre patrimoine artistique a été détruit par la Révolution; notre pays ne cesse de reculer au classement mondial des performances, cependant que l'appauvrissement et la précarité ne cessent de s'étendre parmi nos concitoyens; la violence et l'insécurité (dans tous les domaines) ont littéralement explosé et sont devenus des réalités tristement quotidiennes; la classe politique est très largement discréditée - même si un grand nombre d'élus ne méritent pas de reproches particuliers - et l'opinion publique se détache de plus en plus de la "chose publique", n'ayant plus d'espoir en l'avenir et se laissant aller à un pessimisme nouveau dans notre Histoire...

    Comment se fait-il donc, qu'en partant du pays le plus riche et le plus puissant d'Europe on en soit arrivé à un résultat aussi catastrophique et aussi désolant ? Puisqu'on a appliqué à ce pays la plus merveilleuse des constructions intellectuelles qui soient, puisqu'on l'a régi en fonction des meilleurs principes qui aient jamais été inventés, en toute logique ce pays n'a pu que passer du stade de super puissance qui était le sien à celui de super puissance démultiplié ! Nous devons donc nager dans le bonheur... sinon: cherchez l'erreur ! Il est vrai qu'avec le conformisme que fait régner la république, un conformisme qui n'a jamais été aussi fort chez nous et qui confine à l'étouffement de la pensée, nos concitoyens ont du souci à se faire: dire que nous vivons sous le règne du politiquement correct, de la police de la pensée, du conformatage de l'opinion ne relève même plus du constat mais de la banalité. Qu'on se souvienne de la grande liberté de ton, de parole, d'action dont nous jouissions sous Louis XV et Louis XVI, et une seule question vient à l'esprit: tout ça, pour... ça ?

    Avec, si rien n'est fait, l'effacement continu, la disparition progressive de la France, sa sortie prochaine de l'histoire, du moins en tant que grande puissance, voire puissance tout court...