UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (91)

     

    1AAAAAAAAAa.jpg

     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Ils "étaient", ils "faisaient" l'Action française" :

    Portraits (IX) : Louis Dimier...

    ---------------

    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

    1A.jpg

    Louis Dimier (1865-1943), critique d'art, écrivain, historien, il enseigna, dès 1907, l'histoire des idées politiques à la chaire Rivarol de l'Institut d'Action française.
    Il quitta le mouvement - et la vie politique - en 1925, pour se consacrer exclusivement à la critique d'art.
    Il a raconté ces années d'engagement dans un ouvrage autobiographique, "Vingt ans d'Action française"...



    De "Vers le Roi", page 38 :

    "...Catholique fervent, agrégé de l'Université, polémiste d'une verve drue et souvent irrésistible, Louis Dimier, par certains côtés, rappelle Veuillot.
    Connaissant à merveille les points faibles de l'adversaire, ses préjugés, les détours de l'erreur libérale, érudit de mille manières, n'ignorant rien de l'art contemporain, avec quelques idées saines très arrêtées et toujours vigilantes, il est à son aise dans la polémique, comme dans la discussion historique et théologique.
    Il parle comme il écrit, avec verve, éclat et précision et je l'ai vu s'élever, par plans gradués, à la plus haute éloquence..."

  • Paris, ce vendredi 16 septembre...

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")
    ------------------
     
    Madame François Daudet, née Thérèse Suquet s’est éteinte dimanche dernier.
    Ses obsèques seront célébrées ce vendredi 16 septembre à 10h30, dans l’église Saint Dominique, 20 rue de la Tombe-Issoire.
    Thérèse Daudet fut l'épouse du Docteur François Daudet, fils de Léon Daudet et filleul de Charles Maurras.
    C'est lui dont la signature apparaît dans la dernière "Une" du quotidien, le jeudi 24 août 1944, à côté de celle de Charles Maurras : Bainville est parti le 9 février 1936, huit ans et demi plus tôt; et Daudet est parti dans la nuit du premier au deux juillet 42, deux ans avant.
    Avec la signature de son fils, François, c'est encore un peu du trio Bainville-Daudet-Maurras qui est donc là, jusqu'à la fin, jusqu'au dernier numéro...
    Voici le lien pour vous "promener" dans ce numéro, et lire par exemple l'article de François Daudet, "Le destin de la France seule" : il occupe quasiment toute la première colonne de gauche de la "Une" et s'achève en page deux (26 lignes tout en haut de la colonne de droite). On trouve, dans le final, cette belle note d'espoir, magré tout :
     
    "...il est certain qu'une nation comme la nôtre ne saurait demeurer bien longtemps accablée, une fois repris et retrouvé le principe premier de sa grandeur..."
     
    1. La quasi totalité de l'article, en page une, colonne de gauche :

    1A.png

    1A.png

    1A.png

    2. Et les magnifiques vingt-six lignes de conclusion de la page deux, colonne de droite, tout en haut :

    1A.png

    Sinon, "La Politique" de Charles Maurras occupe le bas des trois colonnes de droite de la "Une", et le haut des trois colonnes de gauche de la page deux, dans ce numéro où l'on voit bien que tout est "chamboulé" et que... c'est la fin...

    Enfin, en bas des deux colonnes de gauche de la page deux, signalons l'intéressant article de Robert Havard de la Montagne sur Chateaubriand en Amérique :

    1A.png

    1A.png

     
    Voici le lien vous donnant accès à cette dernière "Une" du Journal :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k769068f

    (en bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...)

    LFAR FLEURS.jpg

  • Le comte de Paris rend hommage à Jeanne d’Arc et à George Floyd, par Frédéric de Natal.

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

    C’est dans la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, que le prince Jean d’Orléans, prétendant au trône de France, s’est rendu hier afin de rendre hommage à Sainte Jeanne d’Arc, figure marquante du panthéon de l’Histoire de France. Avant de revenir  sur la polémique générée par son tweet concernant la statue  de Louis XVI, endommagée lors des émeutes anti-policières déclenchées au lendemain de la mort de l'afro-américain George Floyd.

    frédéric de natal.jpg«Que j'aie bien fait, que j'aie mal fait, mon Roi n'y est pour rien !...» prononce Jeanne d’Arc avant de rendre son dernier soupir le 30 mai 1431. Ligotée sur son bûcher, habillé d’une robe soufrée et coiffée d’une mitre sur lesquels on a inscrit des insultes, la pucelle d’Orléans a été livrée aux flammes après un procès truqué. En se rendant à la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, le comte de Paris a souhait » se placer dans les pas de la Sainte. C’est ici, deux ans avant son décès, que Jeanne d’Arc était venue suivre la messe vespérale lors du siège de la ville, un des épisodes majeurs de la guerre de cent ans, et dont la bravoure des habitants marquera un tournant dans ce conflit qui opposent français et anglais.

    «Jeanne d’Arc nous a montré que notre pays pouvait surmonter toutes les épreuves ! Elle qui jusqu'à la mort est restée fidèle, à Dieu et à la France» a déclaré le prince Jean d’Orléans. Béatifiée en 1909 et canonisée une décennie plus tard, la Sainte est l’objet d’une véritable vénération chez les royalistes de toutes tendances, les catholiques et autres mouvements nationalistes. Parmi lesquels l’Action française, l’école de pensée de Charles Maurras, dont les membres ont déposé de nombreuses couronnes de fleurs au pied des différentes statues de Jeanne d’Arc qui constellent la France. « Jeanne, héroïne nationale et Sainte de la patrie depuis 1920, est et restera un grand symbole de l’indépendance française. Il est grand temps de remettre les Français au cœur de l'action politique et sociale en gardant un esprit d'unité si cher à la libératrice d'Orléans » peut-on d’ailleurs lire sur la page Facebook de sa section lyonnaise.

    2.jpg

    Le prince Jean d’Orléans s’est ensuite entretenu avec le curé de cette cathédrale gothique parsemée de vitraux racontant la vie de Jeanne d’Arc avant d’allumer des bougies en hommage à la Sainte. Une visite surprise dans ce lieu chargé d’histoire qui a étonné les badauds présents et qui sont venus à la rencontre du prince, accompagné des princesses Antoinette (8 ans) et Jacinthe (2 ans).  

    Inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France, la ville d’Orléans organise depuis des siècles et chaque année les «fêtes johanniques» en présence d’invités prestigieux. Jeanne d’Arc est aussi l’objet d’une controverse historique qui tend à secouer le mythe ancré de la «jeune bergère de Domrémy, ayant entendue des voix divines venues lui demander de libérer la France».  En 2007, l'écrivain Marcel Gay a tenté de démontrer que la Sainte avait été au centre d'un complot orchestré par la duchesse d'Anjou, Yolande d'Aragon, belle-mère d'un roi Charles VII que Jeanne d'Arc couronnera à Reims. Une théorie qui divise également les passionnés de la Pucelle d'Orléans. 

    Revenu tardivement dans la soirée, le prince Jean a découvert la polémique générée par son tweet posté le 29 mai, concernant la statue de Louis XVI endommagée lors des manifestations contre les violences policières aux Etats-Unis. «Un acte irrespectueux !». En effet aux premières lueurs des rassemblements, le prince Jean avait  rapidement marqué son émotion après les images d'une statue du roi-martyr amputée de sa main droite. Certains internautes n'avaient pas hésité à s'indigner du tweet en question lui  rappelant l'origine de cette destruction dont on ne sait toujours pas si l'acte perpétré contre ce cadeau de la ville de Montpelier à celle de Louisville (Kentucky) a été volontaire ou accidentel. 

    Maire d’honneur de Bâton Rouge (Louisiane), citoyen d’honneur de l’état du Texas et Prix Middleton-Candler de la Justice reçu «en remerciement du rôle joué par la Famille Royale de France dans la guerre d’indépendance américaine» et sensible aux remarques qu'il a pu contaster, le prince Jean d’Orléans a déclaré  que «la perte de la vie de George Floyd était beaucoup plus grave que toute dégradation matérielle», faisant ainsi amende honorable. 

    «Peu de gens savent que Louis XVI a aboli la torture en 1780. Je suis convaincu que Louis aurait été du côté de George» a renchéri le comte de Paris fermant ainsi le ban à toutes mauvaises interprétations à sa précédente déclaration.

    Copyright@Frederic de Natal

  • Question/objection 3 : En 2020, la Monarchie n'est-elle pas une nostalgie dépassée ?, par Jean-Philippe Chauvin.

    Dans le cadre de la promotion de la Monarchie, il nous semble important de répondre aux objections faites à la Monarchie, ne serait-ce que pour dissiper les malentendus sur la Monarchie elle-même et préciser ce que nous entendons par Monarchie « à la française », ce qui nous semble en faire une nécessité dans ce monde-ci et pour la nation française, si particulière et si diverse à la fois.

    jean philippe chauvin.jpgLes objections, effectivement, ne manquent pas et cela sur tous les terrains : historique, politique ou social, moral parfois, etc. Mais il faut aussi une part d'humilité dans les réponses à celles-ci : être royaliste ne signifie pas avoir réponse à tout, mais chercher celles-ci quand des questions se posent ou nous sont posées ; cela signifie aussi actualiser certaines idées, les accommoder, non pour les amenuiser, mais pour les rendre plus efficaces en notre temps qui, qu'on le regrette ou non, n'est pas celui d'hier ou d'il y a deux siècles. Les royalistes que nous sommes refusons que la nostalgie prenne le pas sur les réalités, et c'est en politique qu'il faut aborder les défis contemporains : la Monarchie n'est pas et n'a jamais été figée dans le temps, car elle est un axe et non un carcan !

    Cela n'est donc pas cette attitude « de feuille morte » qui consiste à suivre sans réagir le cours du ruisseau et du temps. Au contraire, l'attitude royaliste « active » consiste à vouloir agir dans et sur ce monde ou, du moins, dans et sur celui qui nous est proche, qui est nôtre avant que d'être celui des autres, à l'échelle de la commune, de la profession, de la région et de la nation, ce « plus vaste et complet cercle communautaire existant réellement », pourrait-on dire en paraphrasant Maurras. Alors que la nostalgie est trop souvent la marque d'un renoncement politique, le royalisme politique se veut le moyen de relier Tradition et Actualité en des institutions « traditionnelles dans leurs principes, modernes dans leurs pratiques », tout simplement.

    Aussi, nous nous intéresserons à répondre aux objections d'abord politiques plus encore qu'historiques, sans négliger néanmoins le fait que l'histoire est le champ privilégié d'un « empirisme organisateur » qui se doit d'être réaliste sans pour autant céder à l'idéologie du « réalisme » vantée par certains et dénoncée par Bernanos comme la marque d'un conformisme fataliste : les réalités sont aussi le résultat de l'action des hommes et de leur politique, et elles ne sont pas condamnées à être absolument figées dans un « présentisme » insupportable et oublieux de la mémoire des peuples et des familles. « Toute vraie tradition est critique », affirmait l'écrivain de Martigues : il est important de ne pas confondre la transmission avec la seule conservation idéologique... Si nous pouvons nous définir comme traditionalistes (politiquement et civiquement parlant), nous ne pouvons que nous défier du conservatisme qui, aujourd'hui, est d'abord républicain, faute d'oser penser « autre chose que ce qui existe en ce moment-même »...

    Nous sommes des royalistes du présent, pour préparer l’avenir…

  • Aujourd'hui, fin du feuilleton de notre 20ème Album : ”Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet”...

    L'homme est un héritier, c'est bien connu. Sauf pour les Révolutionnaires, les doctrinaires, eux qui, par idéologie, "du passé font table rase". Nous, c'est tout l'inverse : nous savons d'où nous venons, ce que nous avons reçu, et à qui nous le devons... 

    Notre filiation intellectuelle, nous la revendiquons pleinement, et sans équivoque, de toutes les façons possibles. Mais d'abord, et avant tout - nous efforçant, en cela, de suivre, chaque jour, le conseil de Gustave Thibon... - en la pratiquant quotidiennement sur ce Blog qui, bien plus qu'un simple Blog est devenu un véritable quotidien royaliste sur le Net, dont l'audience continue à grandir :        

    DAUDET ASSEMBLEE.jpg

    Cliquez sur l'image pour visualiser l'Album...

           "Vous êtes, vous et vos amis, les héritiers spirituels de Charles Maurras. Mais vous savez bien qu'un héritage n'est pas un talisman ni une baguette magique : c'est un outil. Et un outil qu'il faut savoir manier et adapter en fonction du mouvement de la vie qui ramène toujours le semblable, jamais l'identique. Épouser la pensée d'un maître, cela veut dire s'unir à elle pour lui faire des enfants et non pas la stériliser sous prétexte de lui conserver je ne sais quelle intégrité virginale. Il n'y a pire trahison qu'une certaine fidélité matérielle et littérale qui, en durcissant les principes en système, n'aboutit qu'à congeler ce qui était le jaillissement d'une source vive. Les exercices de patinage qu'on peut faire sur cette glace ne m'intéressent pas. La vraie fidélité est celle qui prolonge, qui corrige et qui dépasse. Et le meilleur héritier n'est pas celui qui fait de son héritage un musée ou une exposition rétrospective. "Le bien gagné reste à défendre" : le capital de la sagesse que Maurras vous a légué, vous ne le conserverez qu'en le fécondant, en le recréant sans cesse".

            Reste que, "corriger, prolonger, dépasser", tout cela doit aussi s'accompagner d'un effort intense pour faire connaître nos Maîtres et notre école de pensée, dans notre monde où règne le mensonge, la désinformation, le conformisme, l' "historiquement correct".. et tous les travestissements de la réalité auxquels s'est livré le Système, qui gouverne si mal, mais se défend si bien...

            Cela passe par la publication de Grands Textes, de Dossiers, de Vidéos.

            Cela passe aussi par la constitution d'Albums. Et, aujourd'hui, c'est à nouveau par le biais d'un Album que nous nous acquittons - un peu - de notre dette, en cherchant, cette fois, à mieux faire connaître Léon Daudet. "Maîtres et témoins de ma vie d'esprit", tel est le titre d'un ouvrage de Maurras, qui nous a servi pour nommer déjà - à côté de Une visite chez Charles Maurras...  - deux Albums :

    1. Maîtres et témoins...(I) : Frédéric Mistral.

    2. Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville.

             Il était logique, et indispensable, qu'un troisième Album fût consacré à Léon Daudet, au compagnon inséparable, qui appelait Maurras son "frère", et dont seule la mort put le séparer, comme elle les sépara d'abord tous deux du troisième homme de la trilogie : Jacques Bainville. En attendant le quatrième Album, qui récapitulera l'oeuvre commune...

            Voici donc 243 documents, accompagnés de textes de Daudet lui-même, tirés de ses "Souvenirs". Chaque fois que cela était nécessaire, nous avons ajouté quelque chose de notre cru, pour expliquer ou rappeler le contexte de tel ou tel document qui, sans cela, serait peu clair ou difficilement compréhensible, aujourd'hui. Mais, pour l'essentiel, nous nous sommes effacés au maximum, laissant le plus possible la parole a Léon Daudet.

             On va donc tâcher de présenter, d'une façon correcte et juste, cette longue vie de 75 ans dans un travail qui, soyons-en sûrs, réservera bien des surprises à beaucoup, mais surtout, nous l'espérons, redressera bien des idées reçues, et corrigera bien des mensonges :

    Déjà paru :

    1. L'enfance et l'adolescence heureuse;

    2. : Un jeune homme insouciant, potache, voyageur...;

    3. : Un esprit ouvert, curieux de tant de choses, intéressé par tant de gens...;

    4. : jusqu'à "la" rencontre de sa vie, celle avec Charles Maurras...;

    5 : les sièges du mouvement, et les portraits de dirigeants;

    6 : "Tranches de vie...";

    7 : L'avant-guerre (I), les débuts du journal...;

    8 : L'avant-guerre (II), tout pour éviter la guerre...;

    9. La Guerre, "la pluie de sang" (I)...;

    10. La Guerre, "la pluie de sang" (II)...;

    11. Député de Paris, quatre années bien remplies (I)...;

    12. Député de Paris, quatre années bien remplies (II, 14 photos)...;

    13. De Paris à Paris, en passant par... la Belgique ! (17 photos)...;

    14. Dernières années, derniers combats, jusqu'au bout (24 photos)...;

    Aujourd'hui<

  • Saint Augustin actuel [6]

    Augustin d'Hippone 

    Par Rémi Hugues 

    saint_augustin visuel.jpgA l'approche des Fêtes, Rémi Hugues propose une série de sept articles consacrés à l'actualité de la pensée de Saint Augustin, père de l'Eglise. Ils sont publiés chaque jour. Bonne lecture !  LFAR

     

    Photo.png

    Augustin dʼHippone, premier grand philosophe de lʼÉglise  

    Daesh_400_267.jpgLʼessor du takfirisme est lié avec lʼirruption de la guerre de Gog et Magog, qui a démarré, comme le signala le président George W. Bush à son homologue Jacques Chirac, le 11 septembre 2001. « Les prophéties bibliques sont sur le point de s’accomplir, Gog et Magog sont à l’œuvre au Proche-Orient. Les attentats du 11 septembre, ajoute-t-il, en sont la preuve : une armée islamiste fondamentaliste mondiale menace le monde occidental qui soutient Israël[1]. » 

    WTC-explosion_SDASM.jpgLes armées dʼal-Qaïda et de Daech sont multi-ethniques, multi-nationales, mondiales. Augustin dit que Gog et Magog sont des peuples qui « sont sur la terre entière », en sʼappuyant sur le passage cité plus haut de lʼApocalypse où il est écrit que Gog et Magog sont des nations qui sont aux quatre angles de la terre. 

    « Quant aux peuples qu’il appelle Gog et Magog, il ne faut pas les entendre comme d’éventuels barbares établis en un lieu quelconque de la terre, qu’il s’agisse des Gètes et des Massagètes, comme le pensent quelques-uns en raison des initiales du leurs noms, ou d’autres peuples étrangers échappant à la juridiction de Rome. 

    Il nous est bien indiqué, en effet, que ces peuples sont sur la terre entière quand il nous est dit ʽʽles nations qui sont aux quatre angles de la terreʼʼ, et il ajoute que ces nations sont Gog et Magog. »[2] 

    En outre, Augustin dʼHippone sʼefforce dʼanalyser ces termes mystérieux de Gog et Magog à partir de leur signification étymologique : « Voici l’interprétation que nous avons trouvée pour ces noms : Gog, « toit », et Magog, « du toit », c’est-à-dire la maison et celui qui en sort. »[3] 

    Gog est lʼempire qui a expulsé de lui-même un royaume afin quʼil lui fasse la guerre, Magog. Autrement dit, Magog est engendré par Gog : lʼOccident a fait naître le takfirisme, comme en atteste la déclaration de Roland Dumas faite en juin 2013 sur La Chaîne parlementaire (L.C.P.) : dès 2011 « il se préparait quelque chose en Syrie », « lʼAngleterre préparait lʼinvasion des rebelles en Syrie ». « Cette opération vient de très loin, elle a été préparée, conçue, organisée… dans le but très simple de destituer le gouvernement syrien parce que dans la région il est important de savoir que ce régime syrien a des propos anti-israéliens. Moi jʼai la confidence dʼun ancien Premier ministre israélien qui mʼavait dit ʽʽon essaiera de sʼentendre avec les États autour et ceux avec qui on ne sʼentendra pas on les abattraʼʼ[4]. » 

    800px-Mossad_seal.jpgDans un livre paru avant le Printemps arabe, lʼessayiste Gordon Thomas, spécialiste des services secrets, en plus dʼindiquer quʼIsraël, via le Mossad, est « très actif » en Irak, Syrie, en Iran et en Afghanistan, révèle que les milices qui ont lancé lʼoffensive en 2012 contre Bachar al-Assad avaient pour soutien lʼÉtat hébreu. LʼArmée syrienne libre (A.S.L.), sorte de couverture destinée à lʼorigine à masquer lʼaide apportée à Daech, est appuyée par lʼE.R.D. (le département des relations extérieures) du ministère israélien de la Défense, « lʼun des services les plus puissants et les plus mystérieux de lʼespionnage juif. »[5]      

    Gordon Thomas affirme en effet que la branche la plus importante de lʼE.R.D., le S.I.M., était « chargé de fournir une ʽʽassistance spécialeʼʼ à un nombre toujours croissant de ʽʽmouvements de libérationʼʼ en Iran, en Irak et, dans une moindre mesure, en Syrie et en Arabie Saoudite. »[6] 

    3257669232_1_19_CMDc7Ynz.jpgDe même, quand le Hezbollah intervient dans le sud de la Syrie pour contrer lʼavancée des troupes takfiries, ces dernières voient leur allié israélien les soutenir en lançant une attaque, généralement par voie aérienne, contre les militaires du parti islamistes chiite libanais. Le premier ministre Benjamin Nethanyahou nʼavait-il pas prévenu la France que si elle embrassait la cause palestinienne elle serait châtiée par le terrorisme islamiste ? 

    Le mondialisme est tel le dieu des Étrusques Janus. Il est bicéphale. Première face : Gog, lʼatlantisme qui aspire à lʼhégémonie en semant partout le chaos. Deuxième face : Magog, qui rassemble ceux qui sont les victimes de ce chaos, et qui répliquent à cette violence par la violence.   La maison et ce qui en sort. Il nʼy a pas de formule plus exacte que celle-là pour décrire la relation qui existe entre lʼO.T.A.N et Daech. Et cette formule nous la devons à saint Augustin. 

    Sans la sagesse de lʼévèque dʼHippone il serait beaucoup plus ardu dʼoser exprimer une thèse si subversive, à lʼimage du message de paix si subversif délivré par Jésus-Christ à lʼhumanité.  (A suivre)   

    [1]  Éric Mandonnet, « Chirac, Bush et lʼapocalypse », LʼExpress, 26 février 2009.
    [2]  Saint Augustin, op. cit., p. 918.
    [3]  Idem.
    [4]  https://www.youtube.com/watch?v=VIXdL1ZZmJg
    [5]  Gordon Thomas, Histoire secrète du Mossad de 1951 à nos jours, Paris, Nouveau Monde, 2006, p. 197.
    [6]  Idem. 
    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
    (Cliquer sur l'image)

    Couverture_livreM68.png

  • Jacques Attali : autopsie métaphysico-politique [2]

    Par Rémi Hugues 

    le-fantastique-fond-de.jpg

    Intellectuel, idéologue, esthète, homme de culture et homme d'influence, conseiller des princes et banquier... Auteur prolifique. Jacques Attali a été, est ou a voulu être tout cela. Homme politique, homme des combinaisons obscures, aussi. Ses idées, ses aspirations, ses songes, qui sont ceux d'une certaine modernité ou post-modernité, Attali a rêvé de les voir se réaliser. Rémi Hugues au fil d'une série de quatre articles tente son autopsie.

    Photo.png

    Pour les 75 ans d'Attali ... 

    Dans les cénacles néolibéraux dont le credo est le gel des salaires, on considérait que la gauche pouvait faire en mieux ce que la droite nʼavait jamais été capable dʼaccomplir. On se souvient de la hausse importante des salaires accordée par Georges Pompidou, alors Premier ministre, lors des accords de Grenelle en 1968. Attali était le maître dʼœuvre de cette gigantesque tromperie.

    En dépit de cela, il sʼest toujours considéré comme un homme de gauche. Être néolibéral et de gauche, ce nʼest en réalité pas contradictoire. Car le néolibéralisme vient du gauchisme, de lʼextrême-gauche, des anarsʼ, trotskos et maos...[1] Dʼautant plus que, comme lʼécrivit Dostoïevski dans Les frères Karamazov, « le socialisme nʼest pas seulement la question ouvrière, ou celle de ce quʼon appelle le ʽʽquatrième étatʼʼ, non, cʼest essentiellement la question de lʼathéisme, la question de la tour de Babel qui se construit, justement sans Dieu, non pour atteindre les cieux depuis la terre, mais pour faire descendre les cieux sur terre. »[2]

    91NpDl4STfL.jpgAttali ne renie pas en effet lʼétiquette de socialiste, lui qui a consacré un livre au père du « socialisme scientifique », Karl Marx, car pour lui cette idéologie nʼest pas tant le soin apporté aux exploités et la volonté du partage équitable des richesses, cʼest-à-dire la prise en compte de la « question sociale », problème crucial à partir de la Révolution industrielle au XIXème siècle, que lʼédification de la Cité juste, dʼun Éden terrestre où le bonheur devient la règle, par le truchement dʼune réparation du monde – ou tiqoun olam –, concept kabbalistique sʼil en est, où toute idée dʼintervention de Dieu dans la vie des hommes, appelée Providence, est totalement écarté, car il sʼest retiré du monde, dʼaprès un autre concept kabbalistique, le tsimtsoum.

    Ce qui intéresse Attali chez Marx, cʼest son cosmopolitisme athée, sa croyance dans le dépassement des nations au profit de lʼavènement dʼune humanité-monde sans foi, si ce nʼest en elle-même. La vision attalienne du monde se situe dans la continuité du socialisme « éthique », néo-kantien, des marxistes allemands Cohen, Natorp et Vörlander. Ce dernier organisa en 1904 une conférence en Allemagne intitulée « Kant et Marx ». Sur ce thème, le passage suivant qui clôture la biographie de Marx « écrite » par lʼancien conseiller de Mitterrand est fort éclairante. 

    La synthèse des pensées de Kant et de Marx 

    104771054_o.jpg« Demain – si la mondialisation nʼest pas une nouvelle fois remise en cause – le maintien de la rentabilité du capital ne pourra pas passer par une socialisation mondiale des pertes, faute dʼun État mondial ; […] Lorsquʼil aura ainsi épuisé la marchandisation des rapports sociaux et utilisé toutes ses ressources, le capitalisme, sʼil nʼa pas détruit lʼhumanité, pourrait aussi ouvrir à un socialisme mondial. Pour le dire autrement, le marché pourrait laisser place à la fraternité. […] Comme il nʼy a pas dʼÉtat mondial à prendre, cela ne saurait passer par lʼexercice dʼun pouvoir à lʼéchelle planétaire, mais par une transition dans lʼesprit du monde – cette ʽʽévolution révolutionnaireʼʼ si chère à Marx. […] Tout homme deviendrait citoyen du monde et le monde serait enfin fait pour lʼhomme. »[3] 

    Jacques Attali suggère quʼune fois la décomposition du capitalisme achevée, à sa place pourrait apparaître une nouvelle ère quʼil nomme socialisme mondial. Convaincu que le système capitaliste dégrade tant lʼenvironnement que les relations humaines, ce qui pourrait lʼamener, dans le cas le plus extrême, à anéantir le monde, Attali ne considère pas que ce système soit indépassable. Il avance que la solution idéale serait la naissance dʼun État socialiste mondial quʼil feint dʼenvisager comme autre chose quʼun ordre global, quʼun pouvoir à lʼéchelle planétaire, afin de rassurer son lecteur.

    À lʼimperium du marché succéderait le règne de la fraternité. Tout un programme... qui fleure lʼesprit maçonnique. Ce sentiment de fraternité se manifesterait par lʼexistence dʼune citoyenneté mondiale. Ce qui présuppose la constitution préalable dʼun État mondial. Attali se plaît à user de formules creuses dans le but dʼembrouiller son lecteur. Comme quand, notamment, il dit quʼà lʼère socialiste le monde serait enfin fait pour lʼhomme 

    2159544436.jpgEn vérité, pour les sociétés chrétiennes, dont la nôtre, le monde, entendu comme la création, a été fait pour lʼhomme par le Créateur. Grégoire de Nysse, philosophe du christianisme primitif (IVème siècle), souligne quʼau regard de la création, « dans sa richesse, sur terre et sur mer »[4], lʼhomme, cette « grande et précieuse chose »[5], est « celui dont elle est le partage »[6]. Contrairement à ce quʼaffirme Attali, depuis toujours le monde est fait pour lʼhomme. Mais sous lʼeffet de lʼantique ennemi il est devenu espace de labeur et de souffrances, suite au péché originel.

    Lʼhomme doit être le miroir de Dieu, celui sur lequel se reflète Son infinie bonté et Son incomparable magnificence. « Alors Dieu fait paraître lʼhomme en ce monde, pour être des merveilles de lʼunivers et le contemplateur et le maître : il veut que leur jouissance lui donne lʼintelligence de celui qui les lui fournit, tandis que la grandiose beauté de ce quʼil voit le met sur les traces de la puissance ineffable et inexprimable du Créateur. »[7]   (A suivre)  ■

    [1]  Gérard Mauger, « Gauchisme, contre-culture et néo-libéralisme : pour une histoire de la ʽʽgénération de Mai 68ʼʼ, dans Jacques Chevallier (dir.), Lʼidentité politique, Paris, PUF, 1994.
    [2]  Paris, Gallimard, 61-62.
    [3]  Jacques Attali, Karl Marx ou lʼesprit du monde, Paris, Fayard, 2005, p. 502-3.
    [4]  Grégoire de Nysse, La création de lʼhomme, Paris, Cerf, 1943, p. 88.
    [5]  Ibid., p. 90.
    [6]  Ibid., p. 89.
    [7]  Ibid., p. 90-91.  

    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
    (Cliquer sur l'image)

    Couverture_livreM68.png

  • Éphémérides du mois de mai : Table des Matières...

    3788544541.jpg1 : 1402 : Début de l'expédition de Jean de Béthencourt. 1449 : Institution par les Orfèvres parisiens de l’Offrande du May à Notre-Dame de Paris. 1569 : Charles IX lance la coutume du muguet du premier mai. 1635 : Pose de la première pierre de la Chapelle de la Sorbonne. 1633 : Naissance de Vauban. 1802 : Fondation de l'École militaire de Saint Cyr. 1822 : Inauguration du Pont de pierre de Bordeaux. 1909 : Délimitation de l'aire de production du Cognac. 1957 : Millénaire de la Foire du Trône...

    2 : 1519 : Mort de Léonard de Vinci. 1598 : Paix de Vervins. 1688 : Paix d'Aix-la-Chapelle (Lille devient française). 1684 : La Fontaine entre à l'Académie française. 1808 : Soulèvement du peuple de Madrid contre les Français, et début de la Guerre d'Espagne... 1841 : La Ville de Paris offre une épée, pour son baptême, au fils du Duc d'Orléans, Philippe VII. 1857 : Mort d'Alfred de Musset. 1888 : Naissance de Maxime Real del Sarte.

    : 1324 : Première remise du Prix des Jeux Floraux de Toulouse. 1753 : Naissance de Jeanne-Renée de Bombelles. 1766 : Création de l'Agrégation. 1803 : La cession de la Louisiane aux États-Unis devient définitive. 1822 : Inauguration du Canal Saint-Martin. 1902 : Naissance d'Alfred Kastler. 1908 : Inauguration de la statue de Notre-Dame du Liban, à Harissa. 1925 : Décès de Clément Ader, père de l'aviation. 1938 : Début du voyage de Maurras en Espagne, "chez Franco"... 1958 : Réouverture du Musée de la Chartreuse de Douai. 2002 : Lancement du satellite SPOT 5.

    : Évocation: Les Chambiges, père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (cathédrale Saint-Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde: 46 mètres 77. L'autoroute "A 13" (première autoroute française) déclarée d'utilité publique...

    : 1492 : Fondation d'Ajaccio : achèvement de la construction du Bastion fortifié. 1789 : Ouverture des États Généraux. 1821 : Mort de Napoléon. 1912 : Naissance de Gérald Van der Kemp, le "sauveur" de Versailles...

    6 : 1211 : Lancement de la construction de l'actuelle cathédrale de Reims. 1309 : Mort de Charles II d'Anjou, premier "chroniqueur" du Carnaval... 1576 : Paix de Beaulieu (fin de la 5ème Guerre de religion). 1682 : Louis XIV s'installe définitivement à Versailles. 1697 : Pointis s'empare de Carthagène.  1717 : Pierre Premier, Tsar de toutes les Russies, entame une visite de deux mois en France. 1794 : Mort de Suzanne Necker. 1871 : Naissance de François-Auguste-Victor Grignard. 1994 : Inauguration du Tunnel sous la Manche.

    7 : 1274 : Ouverture du Second Concile de Lyon. 1463 : Grand incendie de Toulouse. 1794 : Adoption du culte de l'Être Suprême. 1866 : Naissance d'Arthème Fayard, fils. Aux origines de L'Histoire de France de Jacques Bainville...  1945 : Signature de la reddition inconditionnelle de l'Allemagne nazie. 1954 : Chute de Dien Bien Phu. 1990 : Les Gorges du Verdon deviennent un Site national protégé.

    : 1429 : Jeanne d'Arc libère Orléans. 1794 : Lavoisier guillotiné. 1837 : Mort de Jules Dumont d'Urville. 1902 : Éruption de la Montagne Pelée. 1921 : Premier Cortège de la Fête nationale de Jeanne d'Arc et du Patriotisme...

    9 : 1769 : Bataille de Ponte Novu. 1789 : Mort de Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval. 1836 : Naissance de Ferdinand Monoyer. 1927 : Disparition de Nungesser et Coli. 1950 : Création de la CECA. 

    10 : 1752 : Guettard formule l'hypothèse selon laquelle les Puys d'Auvergne sont, en réalité, d'anciens volcans... 1774 : Mort de Louis XV / Avènement de Louis XVI. 1788 : Naissance d'Augustin Fresnel. 1807 : Mort de Rochambeau. 1871 : Traité de Francfort-sur-le-Main : la France perd l'Alsace-Lorraine... 1927 : Première sortie en mer pour le Béarn, premier porte avions français... 1938 : Création de "The Cloister" (le "Musée des cloîtres"), à New-York. 2016 : Réouverture de la Galerie des Carrosses de Versailles.

    11 : Vers 477 : Célébration de Saint Mamert, premier des trois "Saints de glace"... 1258 : Traité de Corbeil : Louis IX acquiert "les citadelles du vertige"... 1696 : Décès de La Bruyère. 1708 : Mort de Jules-Hardouin Mansart. 1745 : Victoire de Fontenoy. 1759 : Naissance de Jean-Baptiste Cléry. 1896 : Mort d'Henri Cernuschi, et legs de ses collections à la Ville de Paris. 1946 : Loi de "Dévolution des Biens de Presse" : l'imprimerie ultra-moderne de "L'Action française" légalement volée par l'Humanité... 2016 : Première exposition organisée sur Masséot Abaquesne...

    12 : 1003 : Mort de Sylvestre II. 1588 : Journée des Barricades à Paris. 1842 : Naissance de Jules Massenet. 1845 : Naissance de Gabriel Fauré. 1925 : Mort du Général Mangin. 1930 : Première traversée sans escale de l'Atlantique Sud par Jean Mermoz. 1968 : Ouverture du Parc animalier de Thoiry. 1972 : Création du Parc Régional naturel de Corse. 2018 : ré-ouverture au public du Hameau de Marie-Antoinette, intégralement restauré...

    13 : 1753 : Naissance de Lazare Carnot, organisateur du Génocide vendéen. 1908 : Inauguration du château du Haut-Kœnigsbourg restauré. 1958 : Putsch d'Alger...

    14 : 841 : Incursions vikings. 1506 : Louis XII proclamé Père du peuple. 1610 : Assassinat d'Henri IV. 1643 : Mort de Louis XIII. 1952 : Champs de Bataille classé Monument historique.

    15 : 1685 : Le Doge de Gênes est à Versailles pour demander pardon à Louis XIV... 1703 : Décès de Charles Perrault. 1768 : La Corse devient française. 1842 : Mort de Las Cases, rédacteur du Mémorial de Sainte-Hélène. 1859 : Naissance de Pierre Curie. 1954 : Mort de Maxime Real del Sarte.

    16 : 1509 : Consécration de la cathédrale Saint Jean Baptiste de Perpignan. 1770 : Le Renversement des Alliances en action: mariage du duc de Berry (futur Louis XVI) et de Marie-Antoinette d'Autriche. 1920 : Canonisation de Jeanne d'Arc. 1951 : Mort "en service commandé" de François Hussenot, inventeur des "boîtes noires"...

    17 : 1642 : Fondation de Montréal. 1838 : Mort de Talleyrand. 1871  : "Paris sera à nous ou n'existera plus" : Louise Michel donne une parfaite interprétation de l'esprit révolutionnaire... 1903 : Frédéric Mistral fonde la Fèsto vierginenco. 1953 : En activité de fait depuis 1931, la Patrouille de France reçoit son nom.

    18 : 1236 : Blanche de Castille fonde l'Abbaye de Maubuisson. 1302 : Les "Mâtines de Bruges"... 1514 : François Premier épouse Claude de France. 1559 : Grand incendie de Bourges. 1875 : Bénédiction de la Croix de Provence, sur la montagne Sainte Victoire. 1922 : Charles Laveran, Prix Nobel de Médecine. 1959 : Jean XXIII institue Notre-Dame des Cyclistes... 1961 : Fin du stockage de l'eau dans le lac artificiel de Serre-Ponçon. 1990 : Inauguration de la ligne TGV Paris-Lille. 1991 : Ouverture du Centre national de la mer Nausicaa, à Boulogne-sur-mer. 2007 : Mort de Pierre-Gilles de Gennes. 2009 : le Comte de Paris reçoit la Légion d'honneur, "à titre militaire"...

    19 : 804 : Mort d'Alcuin. 1051 : Henri 1er épouse Anne de Kiev. 1303 : Mort d’Yves Hélory de Kermartin, Saint Yves. 1364 : Sacre de Charles V. 1643 : Victoire de Rocroi. 1939  : À Madrid, Franco préside le Défilé de la Victoire, célébrée dans L'Action française... 2007 : Les Journées des Plantes de Courson fêtent leur vingt-cinquième anniversaire...

    20 : 1677 : Établissement du devis pour le Pont-canal du Répudre, le premier construit en France. 1692 : Guerre de la Ligue d'Augsbourg, Tous les Bourbons au front ! 1799 : Naissance de Balzac. 1861 : Acquisition de la Collection Campana. 1983 : Découverte du Virus du Sida. 1997 : Lancement du "projet Guédelon".

    21 : 1539 : Édit de Chateauregnard, premier essai de Loterie nationale. 1681 : Ouverture au trafic du Canal du Midi. 1810 : Mort du Chevalier d'Éon. 1854 : Fondation du Félibrige. 1871 Début de la Semaine sanglante (Commune de Paris). 1911 : Mort de Georges Fabre. 1917 : Le Spirit of St. Louis de Charles Lindbergh effectue la première traversée aérienne de l'Océan Atlantique, de New York à Paris, en solitaire et sans escale. 2022 : Inauguration de "l'escalier en fer à cheval" de Fontainebleau, intégralement restauré...

    22 : 1679 : Denis Papin présente le premier autocuiseur. 1679 : Début des travaux à Marly. 1807 : Mort de l'abbé Henri Essex Edgeworth de Firmont, le dernier confident de Louis XVI. 1808 : Naissance de Gérard de Nerval. 1818 : Ouverture de la première Caisse d'Épargne et création du "Livret A". 1871 : Bergeret, "incendiaire en chef" des Tuileries, commence sa sinistre besogne... 1885 : Mort de Victor Hugo. 1935 : Premier enregistrement de "Tout va très bien, Madame la Marquise..."

    23 : 1430 : Jeanne d'Arc prisonnière à Compiègne. 1431 : Création de l'Université de Poitiers. 1498 : Naissance de Sampiero Corso. 1648 : Décès de Louis Le Nain. 1790 : Naissance de Jules Dumont d'Urville. 1850 : Naissance de Jean-Baptiste Penon. 1908 : Naissance d'Hélène Boucher. 1937 : Mort de John D. Rockfeller. 1960 : Mort de Georges Claude. 1962 : Le paquebot de la Transat, "Ville de Marseille", débarque les premiers réfugiés d'Algérie à Marseille...

    24 : 1096 : Consécration de Saint Sernin de Toulouse. 1250 : Charte de Saint Louis aux Maronites du Liban. 1524 : Grand incendie de Troyes. 1871 : Le feu aux monuments de Paris (Commune de Paris). 1887 : Naissance de Jean de la Varende. 1935 : Premier Pèlerinage officiel des Gitans aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

    25 : 1693 : Décès de Madame de La Fayette. 1720 : La Grande peste à Marseille. 1839 : Naissance de Clément Rodier. 1856 : Naissance de Louis Franchet d'Esperey. 1888 : Mistral récite l'Ôde à la Race Latine à Montpellier. 1923 : Premières Vingt-Quatre heures du Mans. 1941 : Première célébration de la Fête des Mères.

    26 : 1445 : Charles VII crée les premières compagnies de l'Armée permanente. 1602 : Naissance de Philippe de Champaigne. 1942 : Début de la bataille de Bir-Hakeim. 2003 : Lancement de Galileo.

    27 : 1653 : Découverte à Tournai de la tombe de Childéric 1er, père de Clovis. 1797 : Gracchus Babeuf est guillotiné. 1798 : Mort en déportation de Guillaume-Alexandre Tronson du Coudray, défenseur de Marie-Antoinette. 1955 : Premier vol de la Caravelle (débuts de l'aventure aéronautique: Concorde, Airbus, Ariane, EADS.....). 2015 : La Résistance royaliste à l'honneur : la Ville de Paris donne à l'une de ses places le nom de Jacques et Mireille Renouvin...

    28 : Évocation : Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile. Célébration de Saint Germain de Paris...

    29 : 1067 : Dédicace de Saint Martin des Champs, site sur lequel s'élève aujourd'hui le Conservatoire National des Arts et Métiers. 1346 : Ordonnance de Brunoy, première Réglementation forestière française. 1698 : Naissance de Bouchardon. 1825 : Sacre de Charles X. 1827 : Naissance de Léon Edoux; aux origines du mot "ascenseur"... 1927 : 30.000 participants au Rassemblement Royaliste de Barbentane. 1935 : Lancement du paquebot Normandie. 1942 : Port de l'étoile jaune obligatoire en zone occupée.

    30 : 1431 : Martyre de Jeanne d'Arc. 1631 : Création de La Gazette de France. 1778 : Mort de Voltaire. 1858 : Alexandre II inaugure la cathédrale Saint Isaac de Saint Petersbourg, oeuvre d'Auguste Ricard de Montferrand. 1952 : Premier spectacle Son et Lumière, à Chambord. 1996 : Les têtes des sept moines trappistes de Tibhirine sont retrouvées...

    31 : 1864 : Fin des travaux de restauration de Notre-Dame de Paris par Viollet-le-Duc. 1868 : Première Course cycliste, à Saint-Cloud. 1878 : Louis II de Bavière lance la construction d'une réplique de Versailles : Herrenchiemsee... 1911 : Naissance de Maurice Allais. 1987 : Ouverture du Futuroscope de Poitiers. 2003 : Dernier vol commercial pour Concorde. 2013 : Première remise du Prix Maurice Allais de Science Economique... 

     

    Et pour les Éphémérides des mois d'Avril et de Juin :

    Éphémérides du mois d'avril...

    Éphémérides du mois de Juin... 

    lafautearousseau.jpg

  • Livres • C'est la gauche qui a fait le fascisme

     
    Par Philippe Ménard
     

    maxresdefault.jpg

    Les « antifas » sont des archi-sots. Ils l'ont toujours été.

    Frédéric Le Moal a livré une somme sur le fascisme dont le premier et immense mérite est de parler... du fascisme. Le fascisme italien. Le fascisme de Mussolini. Et Frédéric Le Moal pose une question simple : qu'est-ce que le fascisme ? Il y répond longuement. C'est un des fils de la Révolution française. C'est un socialisme. C'est un étatisme. C'est un totalitarisme. C'est une histoire violente et sanglante, où la haine du christianisme se mêle au nationalisme, le rejet féroce du libéralisme à l'amour de l'État. C'est une volonté de révolution permanente qui se radicalise sans cesse - mais échoue (heureusement) à devenir aussi puissant que le totalitarisme soviétique ou nazi. Car l'Église, la monarchie, les différences régionales d'une Italie à peine réunie, les forces conservatrices, en un mot, lui ont fait barrage, outre que la personnalisation du pouvoir, tout entier incarné par Mussolini, lui a été fatale une fois le dictateur déchu (1943). Et la guerre n'a pas aidé.

    L'auteur non seulement raconte par le menu la progression totalitaire du mouvement puis du gouvernement, sur plus de vingt ans, mais en plus cite abondamment les oeuvres du Duce, les journaux du parti : ce qu'il dit de la nature profondément révolutionnaire du fascisme n'est pas une reconstruction idéologique a posteriori mais le lent et véridique dévoilement du vrai fascisme, tel qu'il a été, enfin débarrassé des oripeaux réactionnaires dont l'a affublé le communisme antifasciste. Ce que l'insulte « fasciste » recouvre aujourd'hui, de même que son grotesque doublon, les « antifas » (aux méthodes précisément fascistes), est l'inverse de la réalité vécue par les Italiens. Le fascisme, progressiste, anticapitaliste, antisémite, anticlérical (et même anticatholique), antibourgeois, antidémocratique, rêvant de forger un homme nouveau, le fascisme est de gauche. De Gaulle, Poujade, Trump, Sarkozy, Le Pen, Bush, Poutine et Chirac (pour reprendre et compléter la plaisante liste que dresse l'auteur) sont aussi fascistes qu'ils sont sardines à l'huile.

    Revenons sur quelques point cruciaux de l'histoire que nous raconte l'auteur. Tout d'abord, le Mussolini socialiste se transforme naturellement en Mussolini fasciste, sans se renier en rien. C'est l'époque où tous les socialismes tendent au totalitarisme, remède pervers aux désillusions libérales - déjà ! Ensuite, c'est la Révolution française qui met en place un paradigme redoutable : l'absolutisme du pouvoir politique et le contrôle total que l'État doit exercer sur la vie des citoyens, le culte d'une nation sacrée à laquelle on doit une absolue obéissance, la régénération nécessaire du peuple par la contrainte. La Révolution informe le fascisme. C'est d'ailleurs l'accomplissement d'une épiphanie révolutionnaire qui pousse l'Italie dans les bras de l'Allemagne nazie. Enfin, il a existé des fascismes tant les courants étaient nombreux mais tout tendait vers le Duce. L'incarnation du fascisme dans l'icône Mussolini, aussi risible que les photos de Poutine torse nu, a sans doute été aussi perverse dans ses effets ; le pape Pie XI l'avait averti (p. 243) : « Dites de ma part à M. Mussolini que sa façon de se diviniser me déplaît et lui fait du mal [...I Faites-lui comprendre, en mon nom, que Notre Seigneur est le seul Dieu. Il ne pourrait donc être qu'une idole, un fétiche, ou un faux dieu ou, au maximum, un faux prophète. Invitez-le, toujours de ma part, à se rappeler que les peuples, les foules, tôt ou tard finissent par abattre les idoles. » Frédéric Le Moal raconte magnifiquement l'ascension et la chute de Mussolini, en éclairant ce destin à la lumière des convictions politiques, de l'idéologie. Le fascisme est bien mort, conclut-il. Mais, ajoute-t-il, « ce qui perdure, en revanche, c'est la tentation de remodeler l'être humain, de le transformer en fonction d'une idéologie, de l'émanciper de sa propre et inaliénable nature. »   

    4160814402.jpg

    HISTOIRE DU FASCISME,
    Frédéric Le Moal,
    Perrin, 2018,
    426 pages, 23 €

     

    Debray Les Baux.jpgA lire dans Lafautearousseau la suite magistrale de Pierre Debray ...

    Maurras et le Fascisme  [1]  [2]  [3]  [4]  [5]  [6]  [7]  [8]   [9]  [10]

  • Les habillements de guerre, par Jeanne Estérelle.

    Celle qui se fit appeler Jeanne la Pucelle construisit son genre avec tant de vigueur que « lorsqu’elle vint vers le roi, fut examinée par des femmes pour savoir ce qu’il en était d’elle, si elle était un homme ou une femme, et si elle était corrompue ou vierge ; elle fut trouvée vierge et pucelle. » Jeanne rit ! A quel degré est descendu l’université !

    ​Jeanne riait, au témoignage de Guillaume Manchon, quand , le 24 mai, elle traça une croix, en guise de signature, sur la cédule qui la contraignait à ne plus porter « ni armes, ni habit d’homme, ni les cheveux rasés. » N’avait-elle pas dit : « L’habit, c’est peu : la moindre chose. » ? L’ancien recteur de l’université de Paris ne trouva pourtant pas d’autre moyen de la livrer « à combustion » le 30 mai 1431.

    Les cendres n’ont pas réduit le mystère qui avait émerveillé Christine de Pisan :

    ​Voici femme, simple bergère,

    ​Plus preux qu’onc homme fut à Rome

    ​La pluie de cendres qui a enseveli Rouen , le 26 septembre dernier, a rappelé  ce mystère aux français et les a averti qu’ils suivraient , à rebours, Jeanne dans son enfermement. Confinés par la République, méditons ce mystère, tel qu’il a inspiré l’Action Française, dans toutes ses composantes.

    .​Comme poète, Charles Maurras n’a pas été insensible «  à la jeune fille vêtue en chevalier  » mais, en dépit des élans lyriques nés de son Gai Savoir, cette «  image historique  » prend une valeur expérimentale et il s’attache exclusivement à «  la méthode par laquelle Jeanne d’Arc sauva notre pays. »Il compare donc le XXsiècle au XV : «  La ressemblance des situations historiques fait coïncider les conduites.  » L’empirisme organisateur est ainsi confirmé par les choix de la «  libératrice : «  politique d’abord, enseigne la pratique de Jeanne d’Arc  ». Ce mot d’ordre n’a jamais varié à l’Action Française.Mais laissons-nous interpeler par le signe chronologique qui nous a été donné, relisons attentivement ce qui précède l’énoncé de cette certitude :« Rien ne se fait dans la cité des hommes sans une règle étendue à toutes les fonctions.  Il en est de plus hautes que la fonction politique, mais, dans la suite du temps, elle est la première.  » Troublé par une lecture positiviste de Saint Augustin, Maurras crée une troisième cité , «  humaine  ». Il rejette ainsi le conflit permanent de la civitas terrena et de la Civitas Dei dans lequel s’inscrit le combat de Jeanne d’Arc. Il réfute implicitement la vision mystique de l’histoire brossée par Saint Augustin. L’intervention victorieuse de Jeanne la Pucelle ne saurait être providentielle.

    ​Le signe avant-coureur du confinement nous incite cependant à revenir d’urgence de cette conception rationaliste de l’histoire. Maurras n’a pu la maintenir que par le charme trompeur de son Art intellectuel : «  CE QUI EST, EST. CE QUI A ETE, A ETE.Il n’y a rien de plus inviolable que les mérites et l’honneur d’un noble passé. Heureux qui appuie là-dessus les forces, les espoirs, les desseins du noble avenir ! »Dans cette conclusion majestueuse disparait le mystère de la personne de Jeanne à laquelle le roi donne, à Tours, «  harnais tout propre pour son corps  », selon le dessein de Dieu.

    ​Léon Daudet, assoiffé de ce dessein, en vertu de sa foi, a vécu et rédigé «  l’histoire de notre journal quotidien, l’Action Française, fondé le 21 mars 1908  » en compagnie de Jeanne. L’épopée des Camelots du Roi qui ont imposé «  au gouvernement de la République le culte de la Sainte de la Patrie »se confond presque avec la mission ininterrompue de Jeanne. Il écrit ainsi, à propos de la dernière conférence de l’A.F. au grand cirque de Reims, avant la guerre : « Jeanne d’Arc, sûrement, s’en était mêlée.  »

    ​Jeanne la Pucelle communique, d’ailleurs, à Léon Daudet sa vertu prophétique. «  Un soir de printemps de 1911  », à Paris, il est saisi par l’intuition fulgurante de la guerre, à «  la hauteur du monument de Jeanne d’Arc  ». Il confesse :  » Il m’apparut aussitôt, dans une de ces clartés soudaines déflagrant au centre de l’esprit, que ce long cortège, mû par une idée forte, allait à une destinée terrible et grande, à diverses sortes de victoires.  » Un phénomène identique se reproduit, en juin 1914, «  pour la fête conjointe de la Saint-Philippe et de Jeanne d’Arc  » à Barbentane  : «  Je ne sais ce qui me prit, ni quel sombre pressentiment se saisit de ma parole… j’annonçai, sans ménagement, la guerre imminente, une effroyable consommation d’hommes et d’efforts, par la faute de l’imprévoyante démocratie.  »

    ​Fort de cette expérience, le célèbre polémiste connait «  une assomption de l’esprit par des Universaux mystiques »qui le conduit à concevoir une synthèse historique d’inspiration théologique : «  Jusqu’à Saint Thomas il y a une ascension constante… A partir de Saint Thomas la descente commence, lente d’abord puis interrompue, au XVsiècle, par la mission et le supplice de Jeanne d’Arc, où se conjoignent le sublime surnaturel et l’horrible d’ici-bas  ». Daudet précise même : «   Depuis l’époque de Jeanne d’Arc, il y a une sorte de malédiction sur la Sorbonne. »Nous en sommes témoins !

    ​Léon Daudet a discerné la femme, prophétesse, sous l’armure de chevalier, et s’est laissé éclairer par cette libératrice intérieure à laquelle il a reconnu une supériorité éminente :«  Au point de vue spirituel, c’est, là encore, la femme qui mène. La Sainte est plus efficace et d’un rayon plus étendu que le Saint. Jeanne d’Arc dépasse le Curé d’Ars.  »

    ​Dans son combat contre les dogmes prétendument scientifiques, l’Evolution, la fatalité héréditaire, les localisations cérébrales, l’hystérie, Daudet s’est placé dans le rayonnement, dans le  «  resplendissementpsychique  » de Jeanne. La qualité héroïque qu’il lui attribue dans sa méthode psychoplastique s’oppose à la représentation de Charles Maurras qui l’apparente «  aux types les plus nets de l’Homme français »puisque son aisance «  tient à ce qu’entre elle et la vérité religieuse, politique, humaine, il n’y avait aucune interposition de personne héréditaire, aucun écran d’origine trouble. »L’héroïsme de Jeanne ne doit rien à la mémoire ancestrale dont les éléments composent le moi : «  La flamme du soi l’animait toute et la guidait.  » Daudet salue en elle «  une âme libre d’entraves et demeurée telle qu’au sortir de l’animation par son créateur.  » Dieu est psychoplastie pour celui qui a voulu renouveler la psychologie sous l’auréole de Jeanne d’Arc !

    ​Jeanne qui réclamait des habillements de guerre aux habitants de Riom, le 9 novembre 1429, a visiblement voulu habiller la pensée des maîtres de l’Action Française. Le futur prisonnier de Riom, Charles Maurras, n’a vu dans l’armure de Jeanne que la confirmation de sa propre méthode, l’empirisme organisateur.

    ​Léon Daudet a, en revanche, découvert en Jeanne la Pucelle la synthèse du chevalier et de la Dame, comme Christine de Pisan :

    ​Hé ! Quel honneur au féminin

    ​Sexe que Dieu aime…

    ​La méditation de Daudet a revêtu une dimension théologique, historique et psychologique qui arme, aujourd’hui, les français d’un nouveau mot d’ordre : mystique d’abord  !

    Faisons nôtre son enthousiasme : «  Il n’y a rien, ici-bas, depuis le Sacrifice de la Passion, de plus beau, de plus pur, de plus miraculeux que l’histoire de Jeanne d’Arc, qui semble une suite des Évangiles, où le Divin palpite dans l’Humain !  »

  • Éric Zemmour : « Comment en est-on arrivé là ? »

     

    Par Eric Zemmour            

    On veut croire que les attentats du vendredi 13 novembre ont dessillé les yeux. Reste pourtant une question lancinante : pourquoi ceux qui mettaient en garde depuis des années n'ont-ils pas été écoutés ? Selon Eric Zemmour, pour Le Figaro, c'est parce que les élites françaises n'aiment pas leur pays. Il dresse ici le constat implacable d'un siècle de désamour et de trahisons des clercs. Désamour et trahison dont Maurras avait traité pour son temps dans Quand les Français ne s'aimaient pas (1916). Xénophilie et francophobie ont de nos jours un visage nouveau, des objets différents : islamophilie, multiculturalisme, sansfrontiérisme, etc. Les conséquences sont, elles, inchangées : un dramatique affaiblissement de la France, que nous payons aujourd'hui d'un prix extraordinairement fort. Lafautearousseau    

     

    ZemmourOK - Copie.jpgEn 1813, paraît à Londres un livre publié en langue française, intitulé sobrement : De l'Allemagne. Son auteur est la fille du célèbre banquier Necker ; elle vit en Suisse depuis que l'Empereur l'a chassée de France pour son opposition systématique à sa politique et ses liens avec les cercles des pays ennemis. L'exil n'est guère cruel mais Germaine de Staël, qui s'ennuie de Paris, a reconstitué dans la maison familiale de Coppée une petite cour où elle tyrannise ses amants et amis. Le livre était prêt dès 1810, mais les épreuves ont été détruites par les agents de l'Empereur. Napoléon avait raison ; mais il ne savait pas à quel point. De l'Allemagne est un éloge exalté des Allemands, peuple de poètes, de musiciens, de philosophes ; l'Allemagne est cette nation sans État ni armée, cette nation bucolique et pacifique. Le contraste - voulu - avec la France napoléonienne est parfait : la France est ce peuple de guerriers toujours vainqueurs, conquérants violents et impitoyables, qui occupent et persécutent injustement l'Europe. L'Allemagne est femme, la France est homme. Le romantisme est né. Il sera germanophile. Les cartes sont distribuées pour plus d'un siècle. Toute la gauche intellectuelle française, de Michelet à Victor Hugo, continuera tout au long du XIXe siècle, de contempler l'Allemagne avec les yeux énamourés de Chimène. Ou plutôt de Germaine.

    Comme un coup de tonnerre dans ce ciel azuré

    Rien ne parviendra à les dessiller. Ni la défaite de Napoléon en 1813 à Leipzig. Ni l'occupation de Paris par les troupes de l'enragé Blücher. Ni l'arrivée de la Prusse sur la rive gauche du Rhin. Ni les échecs des révolutions libérales en Allemagne. Ni la poigne de fer de Bismarck à Berlin. Ni la victoire de la Prusse sur l'Autriche à Sadowa en 1866. Lorsque, légitimement inquiet, Napoléon III voudra renforcer son armée, les députés républicains l'en empêcheront. Pour la gauche, rien de mal ni de dangereux ne peut venir du Rhin. La défaite de 1870 sonnera comme un coup de tonnerre dans ce ciel azuré. On dit que Michelet, enfin désillusionné, en mourut de chagrin. On prétend que la IIIe République fut désormais assoiffée de revanche.

    De revanche, oui, mais pas contre l'Allemagne, dont les dirigeants républicains se voulaient les loyaux et craintifs seconds. « Inutile de parler à Paris, tout se décide à Berlin », écrivait l'ambassadeur d'Angleterre en France à son premier ministre. La revanche, oui, mais contre l'Église. Dès que la gauche eut les coudées franches, à partir de 1879, elle ne cessa de persécuter les catholiques, de les chasser de la magistrature, de la haute fonction publique, de l'armée, d'envoyer les soldats pour expulser moines et religieuses. Jusqu'à la politique du petit père Combes et la loi de séparation de l'Église et de l'État. Ce n'est pas un hasard ni une lubie. Depuis la défaite de 1815, la gauche française est convaincue que la France a d'abord eu le grand tort de rester catholique quand ses grandes rivales, Angleterre et Prusse, sont devenues protestantes. Pour les élites républicaines, franc-maçonnes, la République doit protestantiser et décatholiciser la France. De gré ou de force. L'Allemagne est donc ce vainqueur qu'on craint mais qu'on admire avant tout. Le désir mimétique cher à René Girard a été renversé. Les Allemands, qui admiraient Napoléon en le haïssant, sont devenus à leur tour l'objet de l'admiration ambiguë des élites françaises. Jusqu'au début de la guerre de 1914, de nombreuses personnalités de gauche estimeront que l'Allemagne de Goethe, de Beethoven, de Bach, de Kant, ne pouvait agresser la République française. Jusqu'à sa mort, Jaurès restera convaincu que les ouvriers allemands feront passer la solidarité internationaliste avant leur patriotisme.

    Belle lucidité!

    Pendant la guerre, la propagande anti-Boches se déchaînera. Mais, une fois signé le traité de Versailles, tout recommencera. L'Allemagne sera la victime de la vindicte de Clemenceau et de la cruauté de Poincaré. La gauche française dénonce l'occupation de la Ruhr par les troupes françaises alors même que l'Allemagne refuse de tenir ses engagements du traité de Versailles. Dès qu'elle arrive au pouvoir, en 1924, le cartel des gauches engage une politique de réconciliation d'une naïveté confondante. On célèbre « l'esprit de Locarno ». Aristide Briand déclare « la guerre à la guerre » sous les acclamations. Il embrasse le chancelier allemand Stresemann, qui ne songe qu'à « finasser » avec son vainqueur, avant de pouvoir prendre sa revanche. Ceux qui, à l'Action française, Maurras et Bainville, refusent de partager ces illusions, sont insultés, brocardés, ostracisés, accusés de germanophobie et de fauteurs de guerre. Même après l'arrivée d'Hitler, la gauche et les intellectuels pacifistes approuvent les revendications d'une Allemagne « blessée ». Lorsqu'Hitler envoie l'armée en Rhénanie alors que cette zone avait été démilitarisée pour protéger la frontière française, Le Canard enchaîné titre, gouailleur : « L'Allemagne envahit l'Allemagne.» L'armée française restera l'arme au pied alors qu'elle pouvait - pour peu de temps encore - écraser sa rivale. Comme nous l'a bien montré l'historien franco-israélien Simon Epstein, cette histoire du pacifisme français - qui est aussi et d'abord une histoire de la germanophilie des élites progressistes et de la gauche françaises - s'achèvera, pour la plupart d'entre eux, dans la collaboration.

    Comme d'habitude, l'amour immodéré de l'Autre conduit à la haine du Français

    Mais les leçons de l'Histoire ne servent à rien. Les empires français finissent toujours mal. La chute de Napoléon avait accouché de cette passion folle pour l'Allemagne. La désintégration de notre empire colonial lèvera au sein de la gauche et des intellectuels une armée de décolonisateurs qui prendront fait et cause pour les « peuples opprimés ». Les colonisés, le tiers monde, les Africains, les Arabes, les déshérités, les exploités, peu importe leur nom, ils sont désormais les héros de notre intelligentsia parisienne qui en fera le nouveau peuple-christ chargé de la rédemption de nos vieilles nations européennes. Comme d'habitude, l'amour immodéré de l'Autre conduit à la haine du Français. Il suffit de songer à la célèbre préface de Jean-Paul Sartre à un texte du militant de l'indépendance de l'Algérie Frantz Fanon, dans lequel le pape de l'existentialisme exhorte à tuer les colons français. De nombreux Français, socialistes, communistes ou catholiques, porteront les valises du FLN qui assassinera, dans les rues d'Alger, pieds-noirs ou harkis.

    Le général de Gaulle crut arrêter cette véritable guerre civile en donnant l'indépendance à l'Algérie. Il ne fit que retarder la question de quelques décennies. La cupidité patronale, toujours avide de main-d'œuvre bon marché, contraignit le pouvoir gaullo-pompidolien à accueillir de nombreux travailleurs du Maghreb. La généralisation du regroupement familial, en 1974, fit traverser la Méditerranée aux femmes et aux enfants de ces travailleurs qu'on se refusait à renvoyer chez eux, même lorsqu'ils étaient devenus chômeurs, alors même qu'on n'avait pas hésité à renvoyer les Italiens, Espagnols ou Polonais lors des crises économiques du passé.

    Lorsque les premiers heurts violents apparurent entre familles françaises et étrangères, lorsque les protestations de la population française contre la violence des « jeunes » issus de l'immigration se firent entendre, lorsque le secrétaire général du Parti communiste, Georges Marchais, exigea l'arrêt de toute immigration, les élites progressistes, unanimes, s'insurgèrent contre cette xénophobie. « L'antiracisme » naquit dans les années 1980, qui pourchasserait politiquement et judiciairement toute opposition à ce mouvement massif d'immigration et imposerait une vision multiculturaliste de l'intégration des populations étrangères, qui mettrait à bas les anciens principes de l'assimilation qui avaient pourtant permis l'intégration des générations précédentes d'Italiens, d'Espagnols, de Polonais, etc.

    Mais, comme le disait le président Mitterrand, « les étrangers sont chez eux, chez nous ». Et les Français devaient tirer profit des richesses qu'ils nous apportaient. L'antiracisme instrumentalisa sans vergogne le souvenir de l'extermination des Juifs pour culpabiliser les populations françaises éternellement associées à ce crime de masse. Le musulman d'aujourd'hui devenait ainsi, dans la logorrhée antiraciste, le Juif des années 30 sans aucun souci d'exactitude historique. L'important était d'intimider les Français et de protéger ces populations immigrées.

    Ce n'était plus le protestantisme qui était en odeur de sainteté mais l'islam, « religion de paix et d'amour », dont on célébrait sans se lasser les lumières et la gloire de Cordoue la tolérante, en oubliant soigneusement que l'Espagne fut alors une terre envahie et occupée pendant sept siècles et que les catholiques et les juifs étaient régis par le statut inférieur de dhimmi. Mais c'est toujours le catholicisme qui est rejeté et ostracisé ; la gauche n'a plus besoin de le persécuter, les nouveaux maîtres de l'Église de France, pris par une sorte de syndrome de Stockholm, battant sans cesse leur coulpe, multipliant les gestes d'allégeance à l'égard d'une gauche qui les méprise, faisant voter pour elle en Bretagne et instaurant un dialogue unilatéral avec l'islam, alors même qu'Allah n'a de cesse de maudire les « associateurs » (autre nom des chrétiens dans le Coran). Mais lorsqu'une nouvelle génération de catholiques se rebelle contre le « progrès », le pouvoir socialiste se cabre. Les jeunes « veilleurs » contre « le mariage pour tous », seront traités avec une rare brutalité, les meneurs arrêtés, menottés, écroués comme de dangereux criminels. Et ce sont les crèches de Noël que les laïcards et les maires « républicains » pourchassent au nom de la sainte « laïcité ».

    On ne ferma jamais les frontières. On naturalisa en masse sans se soucier du « degré d'assimilation » des étrangers. Des quartiers entiers de banlieue connurent « le grand remplacement » des populations. Peu à peu, l'islam des caves et des « darons » devint un islam rigoriste et littéraliste des jeunes qui arboraient les tuniques blanches du prophète et voilaient leurs femmes et leurs sœurs à la mode talibane, pour mieux se différencier de ces « porcs de Gaulois ».

    Les populations des Français de souche et des descendants de l'immigration européenne - et même certains immigrés maghrébins en voie d'intégration - fuirent ces terres défrancisées et islamisées dont le caïd trafiquant de drogue et l'imam étaient les nouveaux maîtres.

    Mais nos élites progressistes continuèrent de communier dans les délices de la « diversité ». Les élites médiatiques, intellectuelles, mais aussi administratives, se liguèrent pour imposer coûte que coûte à une population française rétive le nouvel ordre multiculturaliste. « La France n'est pas un musée » nous dirent-elles en chœur. Il fallait inventer une « nouvelle France sans nostalgie », nous ordonna le président Hollande.

    En France, depuis la Révolution, la gauche pense et la droite gère

    En France, depuis la Révolution, la gauche pense et la droite gère. La gauche commande et la droite obéit. Jacques Chirac avait inventé des « racines musulmanes » à la France et refusé que l'Europe reconnaisse officiellement ses racines chrétiennes. Nicolas Sarkozy avait tout fait pour introduire le mot diversité dans la Constitution, et, devant la résistance de certains comme Simone Veil, avait résolument engagé une politique de « discrimination positive » dans les grandes écoles ou la fonction publique.

    Lorsque le gang des barbares tortura Ilan Halimi parce qu'il était juif, on dit: « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque Merah, Nemmouche et Coulibaly tuèrent des juifs pour venger leurs frères palestiniens, on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque les frères Kouachi exécutèrent les dessinateurs de Charlie Hebdo coupables d'avoir caricaturé le prophète Mahomet, on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque des hommes massacrèrent au Bataclan, aux cris d'«Allah akbar!», on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Des trésors d'ingéniosité sémantique furent déployés pour expliquer que ce n'était pas l'islam mais « l'islamisme radical » qui était coupable ; et, tout compte fait, que la radicalisation précédait l'islamisation. Exit l'islam à l'issue de cette magnifique partie de bonneteau conceptuel. Absous, épargné, protégé. Sanctifié.

    Au nom de la paix, il ne fallait pas désigner l'ennemi. Dire Daech au lieu d'État islamique. Dire terroristes au lieu d'islamistes. On avait l'impression que, pour nos élites politiques, médiatiques, journalistiques, l'essentiel était de sauver l'islam de France plutôt que de sauver la population française des coups mortels qu'on lui portait. L'essentiel était de sauvegarder une certaine idée de la « diversité » plutôt que de sauvegarder une certaine idée de la France. La xénophilie des élites françaises avait viré depuis longtemps à la francophobie. L'Histoire était un éternel recommencement. 

    Eric Zemmour            

     

  • Moi, j’ai dit Pays légal ?, par Philippe Germain.

    Face à la menace prin­ci­pale d’Islamisation cultu­relle et démo­gra­phique, l’Action Fran­çaise a nom­mé l’ennemi prio­ri­taire. Il est poli­tique. C’est le « Pays légal ».

    L’expression est l’objet d’un para­doxe. Elle est par­fois assi­mi­lée au concept « d’Etats confé­dé­rés » (pour­tant Maur­ras n’a pas pour habi­tude de pra­ti­quer la syno­ny­mie) mais cette manœuvre dis­qua­li­fiante, n’empêche pour­tant pas son emploi tant par le gou­ver­ne­ment que par l’opposition.

    philippe germain.jpgDes exemples ? Oui en voi­là, et d’autant plus inté­res­sants car s’étant dérou­lés après « l’Affaire » de la com­mé­mo­ra­tion du 150 ème anni­ver­saire de la nais­sance de Maur­ras. Affaire qui fut un dur camou­flet pour la ministre de la Culture Fran­çoise Nys­sen, la qua­si tota­li­té des membres du Haut-Comi­té des com­mé­mo­ra­tions natio­nales ayant démis­sion­né en bloc, dénon­çant « la menace de la cen­sure ou de l’au­to­cen­sure ». Le tout se ter­mi­nant en beau­té, par l’entretien du pré­sident de la répu­blique en décembre 2020 au jour­nal l’Express, expli­quant qu’il ne faut pas faire comme si Charles Maur­ras n’avait pas exis­té… des exemples donc, du solide, du concret !

    • le gou­ver­ne­ment d’abord : Son porte-parole, Ben­ja­min Gri­veaux, loue les visites de ter­rain des ministres en 2018 : « C’est le pays légal qui ren­contre le pays réel ». A son tour, devant les dépu­tés de la majo­ri­té, réunis en 2020 dans le palais pré­si­den­tiel, Emma­nuel Macron illustre la décon­nexion entre les citoyens et les élites du pays en repre­nant, la dis­tinc­tion entre « pays légal » et « pays réel ».
    • l’opposition ensuite, et de droite et de gauche tant qu’on y est : « Le pays réel a par­lé », se féli­cite le pré­sident Laurent Wau­quiez lorsque deux can­di­dats Les Répu­bli­cains rem­portent des élec­tions légis­la­tives par­tielles, en 2018. Puis le dépu­té des Insou­mis, Clé­men­tine Autain, jus­ti­fie en 2020, le dépôt de 19.000 amen­de­ments contre le pro­jet de loi sur les retraites comme « Une méthode d’interpellation pour faire écho au pays réel ».

    Et oui, chas­sez le maur­ras­sisme par la porte du poli­ti­que­ment cor­rect et il revient par la fenêtre de la vraie vie.

    Ceci dit, d’autres dési­gna­tions cir­culent actuel­le­ment, comme « frac­ture sociale[1] », « Eta­blis­se­ment[2] », « France des métro­poles[3] », « bloc éli­taire[4] », « Oli­gar­chie[5] », « caste[6] », « anyw­here[7] ». Toutes insistent sur la rup­ture ou la dis­tance entre peuple et classe diri­geante et beau­coup tournent autour de l’appel à la démo­cra­tie directe, la « véri­table » démo­cra­tie. Nous sommes là, dans la VI ème répu­blique rêvée des « démo­lâtres », de  Jean-Marie Le Pen à Jean-Luc Mélen­chon. En fait, ces dési­gna­tions sont des mar­queurs de la déma­go­gie. Celle-ci étant, rap­pe­lons-le, l’exagération et l’abus de démo­cra­tie ou dit autre­ment, une sur­en­chère démo­cra­tiste. D’ailleurs on ignore trop qu’il n’y a pas de véri­table fron­tière entre déma­go­gie et démo­cra­tie et c’est pour­quoi il faut refu­ser l’idée d’une pseu­do « cor­rup­tion » de l’idée démocratique.

    Il en va dif­fé­rem­ment du « pays légal » contre-révo­lu­tion­naire. Concept évo­qué par Antoine Blanc de Saint-Bon­net dans La légi­ti­mi­té (1873), relan­cé par Charles Benoist, popu­la­ri­sé par Charles Maur­ras, pré­ci­sé socio­lo­gi­que­ment par Michel Michel, revi­si­té his­to­ri­que­ment par Pierre Debray. Le « pays légal » contre-révo­lu­tion­naire est une cri­tique démo­phile[8] de la démo­cra­tie. Lui ne dénonce pas une pseu­do confis­ca­tion de la démo­cra­tie, mais la domi­na­tion exer­cée sur le pays réel au titre de la sou­ve­rai­ne­té popu­laire. Il ne dénonce pas le prin­cipe des élites spon­ta­nées, mais le Sys­tème répu­bli­cain qui jus­te­ment n’étant pas leur expres­sion, ne se péren­nise qu’en asser­vis­sant les fac­tions natu­relles, au pro­fit de couches sociales qui tirent direc­te­ment leur sub­sis­tance et leur pou­voir de cette forme de régime. Pour cela le Sys­tème répu­bli­cain gèle la vita­li­té du pays réel, en le rédui­sant à l’é­tat de masse (le citoyen consom­ma­teur-élec­teur), face au géant (l’é­tat). Com­pre­nons bien : La des­truc­tion du code de dif­fé­rences et d’i­den­ti­tés du pays réel per­met la durée du Sys­tème répu­bli­cain. C’est une des clés majeures de la démons­tra­tion maurrassienne.

    Pour l’Action fran­çaise du XXIème siècle,  le « pays légal » désigne ceux qui par la mai­trise poli­tique de l’appareil d’État répu­bli­cain, exercent une domi­na­tion socié­tale (Manif pour Tous) et sociale (Gilets Jaunes), sans sou­ci du bien commun.

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam menace prin­ci­pale », cli­quer sur les liens.

    1. France,  mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complémentarité
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique d’abord !
    11. Prince chré­tien et immi­gra­tion islamisation
    12. Le Prince et la France chrétienne
    13. Le Prince chré­tien et la laïcité
    14. balayons le défai­tisme républicain
    15. Balayons le défai­tisme démocrate.
    16. Refe­ren­dum sur l’immigration

    [1] Jacques Chirac,

    [2] Jean-Marie Le Pen.

    [3] Chris­tophe Guilluy,

    [4] Jérôme Sainte-Marie,

    [5] Her­vé Kempf,

    [6] Laurent Mauduit,

    [7] David Goodhart,

    [8] Le terme, inven­té par Maur­ras en 1912 au sujet du pape Léon XIII, n’est tou­jours pas por­té au dic­tion­naire. Il fut repris par le Dau­phin Hen­ri VI, comte de Paris, dans son ouvrage Essai sur le gou­ver­ne­ment de demain.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Alsace : le Pays réel inflige un camouflet au Pays légal. Essai à transformer !...

    L'Alsace se réunifie elle-même !

     

    Nous, qui sommes révolutionnaires de ce faux ordre établi, ne pouvons qu'approuver la décision des Alsaciens de reconquérir leur IDENTITÉ, rayée d'un trait de plume (aussi ridicule qu'injustifiable) par ce pauvre semble-Président Hollande, nullissime entre les nullissimes.

    Maurras disait "Les libertés ne s'octroient pas, elles se prennent !"

    lafautearousseau approuve pleinement le geste fort des Alsaciens, et souhaite poursuivre la réflexion : puisque nous sommes révolutionnaires de "cette société qui n'a que des banques pour cathédrales" et que des boutiquiers les yeux rivés sur les chiffres comme (ultra mauvais) gestionnaires, quelle nouvelle organisation territoriale allons-nous imaginer/proposer au Peuple français ?

    Qui vient d'ailleurs de montrer qu'il ne nous attendra pas si nous ne proposons rien sur le sujet...

    1A.jpg

    Le débat est donc ouvert : nous avions écrit ici-même - le samedi 22 août 2020 - une critique des Départements, traditionnelle à l'Action française, dès ses origines, car, on le sait, dans leur esprit, et de la façon dont ils ont été créés/imposés, les Départements étaient un acte de guerre contre la mémoire historique des communautés françaises, que l'on voulait couper de toutes ses racines pré-révolutionnaires, et dont la République idéologique niait tout en bloc : les solidarités, les héritages, les franchises et libertés locales imposées par la géographie, les intérêts et particularismes locaux.

    L'Action française, fédéraliste, a donc tout naturellement combattu ces Départements, et, surtout, l'esprit mauvais qui avait présidé à leur conception et à leur installation.

    (ndlr : voici les liens des deux articles en question :  Tradition(s) vivifiante(s) contre Idéologie stérilisante : variations sur le Régionalisme, le Fédéralisme, l'Enracinement...

    1866 : Parution de La Coumtesso, poème politique, sous forme cryptée, de Frédéric Mistral)

    lfar roi fédérateur.jpg

    La clé de voûte, parfaite illustration du "roi fédérateur"...

     

    Cependant, le sage Louis XVIII - il avait, c'est vrai, bien d'autres choses à faire !... - conserva les Départements. Puis, finalement, beaucoup de temps a passé depuis la Révolution. Aujourd'hui, ne serait-il pas possible que cette création - mauvaise dans ses origines, forme et fond confondus - ait été finalement comme digéré par la réalité, par les faits ? Léon Daudet aimait à dire que la Royauté était "le régime le plus souple" qui existât. Á lafautearousseau, nous parlons souvent, entre nous, de "Génie du Royalisme" (en paraphrasant, évidemment, le fameux ouvrage de Chateaubriand "Le Génie du Christianisme"). 

    Ce "Génie du Royalisme", la royauté capétienne l'a prouvé en le pratiquant dès ses premiers jours et tout au long de son existence, ce qui l'a mené au brillant succès que l'on a connu : la France - qui n'existait pas avant elle - devenue une réalité, et même la première puissance du monde, conduite par cette Royauté, qui était "la flèche du progrès", comme le disait joliment Pierre Debray.

    Et si, aujourd'hui et demain, ce "Génie du Royalisme" nous permettait, enfin, de sortir par le haut de l'impasse, de l'ornière dans lesquelles nous a plongées le Système ?

    Ce que nous avions voulu, le jour où nous avons parlé du poème crypté de Frédéric Mistral, La Coumtesso, c'était simplement rappeler les options fédéralistes de Maurras et d'Amouretti. Mais il est vrai que tout cela remonte à un siècle, et plus, maintenant, et que nous sommes bien... en 2021 ! Deux fidèles amis et lecteurs, Richard et Catoneo, nous avaient immédiatement envoyé chacun un commentaire sur cette note, et vous les retrouverez ci-après. Nous ouvrons aujourd'hui un débat sur ce sujet, à la lumière de ce qui vient de se passer en Alsace :

    quelle nouvelle organisation territoriale les royalistes/révolutionnaires que nous sommes vont-ils imaginer/proposer au Peuple français ?

    1AA.jpg

    En guise de début de réponse :

    1. Oui, Catoneo, les Départements, après deux siècles, sont eux aussi devenus une réalité historique, une "tradition" de fait, même s'ils ont été conçus pour casser les identités régionales. Et, oui, ils font maintenant partie de notre Histoire.

    Mais on peut proposer une grande économie et une grande simplification administrative en fusionnant partout où c'est possible les Départements et les actuelles Régions.

    2. Pourquoi d'ailleurs ne pas redonner à celles-ci l'appellation historique de "Province", qui a une charge affective plus forte que le technocratique "régions" ? En allemand, "land" (d'où vient "länder") signifie "terre", terme plus concret et plus chargé d'émotion et d'affectivité que "région". Un exemple : en Bretagne, les élections départementales dans les cinq départements (Finisterre, Côtes d'Armor, Morbihan, Ille et Vilaine et, bien sûr, Loire atlantique) formeraient l'Assemblée provinciale, et l'on supprimerait l'actuel doublon "départemental/régional". Idem en Provence, formée des six département des Bouches-du-Rhône, Var, Alpes maritimes, Vaucluse, Alpes de Haute Provence et Hautes Alpes...

    3. Se poserait alors le problème des anciennes provinces d'avant 89 qu'il est hors de question d'imaginer ressusciter telles quelles : imagine-ton un Comté de Foix ou une Aunis ou même un Orléanais ? Il est clair qu'un effort d'imagination doit être fait. Si nous combattons ce qu'il y a eu de pervers dans la création des Départements, et surtout la façon dont elle a été faite, on peut fort bien arriver à concilier reconnaissance et renaissance des grands ensembles économiques et culturels existant encore (Bretagne, Provence, Normandie, Alsace...) eux-mêmes s'administrant en départements, devenus en quelque sorte "structures internes " de la Province..

    4. On pourrait aussi imaginer la création de deux nouvelles Provinces :

    - en accédant enfin à la vielle demande - légitime - des Basques, qui souhaitent un département basque depuis des décennies : pourquoi n'auraient-ils pas, mieux qu'un département, une Province, dont le Labourd, la Soule et la Basse Navarre seraient les composantes ?

    - et en créant une Province de Vendée, puisqu'il est manifeste qu'une véritable spécificité s'est dégagée dans ce département, aussi bien sentimentale et historique que, tout simplement, économique...

    5. Bref, le problème n'est pas si simple, mais Léon Daudet a raison, et la Royauté est le régime le plus souple qui existe...

    Tous les avis sont les bienvenus. Nous les publierons ici-même, en commençant par rappeler les deux premiers, d'août 2020 : les derniers arrivés apparaitront donc en premier, dans la liste ci-dessous...

    LFAR FLEURS DE LYS.jpg

     

    Avis des lecteurs

     

    2. De Catoneo :

    Qui m'a dit que les "départements" étaient dans les tiroirs de Calonne ?

    D'ailleurs les réformes de fond de la Constituante n'auraient jamais été aussi rapides si beaucoup n'étaient pas en projet déjà dans les ministères de l'Ancien régime.

    Les départements avaient été jugés utiles pour mettre un terme au fatras des bailliages. 230 ans plus tard ils sont toujours la circonscription de base pour le contrôle des populations, l'aménagement du territoire, la collecte d'impôts et, contredisant Maurras, ils sont devenus une identité.
    A la question "d'où es-tu ?" il n'y a que deux réponses :
    - une métropole connue
    - un département

    1. De Richard :

    Oui , ce sont là de très bon textes .
    Mais ... [ et le train dans tout ça ? ] N' a t'il favorisé les déplacements vers Paris : touristes, provinciaux quittant la rudesse de leur pays et cetera; la fin des coutumes régionales fut consommée à la fin de la première décennie du XXe alors que tout le dix-neuvième avec les départements -non remis en cause par les divers régimes- n'avait rien changé pour ce qui est dessus dites coutumes .
    Maintenant , c'est l'avion , et ce sont les nations qui risquent de devenir folkloriques; il faut entendre les raisonnements d'une certaine jeunesse qui se gargarise d'E. Macron ( avec les grands-parents qui valident ) pour craindre le pire.

  • Notre XIXème Album : Maîtres et témoins (II) : Jacques Bainville...

    Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville.

    Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville.

    Visualiser l'album

    Parce que "d'un tel esprit, à qui était inné et toujours présent LE PARFAIT, aucun vestige n'est sans prix : tout vaut, tout compte..." écrit Maurras, dans sa Préface aux Lectures, recueil publié juste après la mort de Bainville, et composé de notes, pensées et réflexions éparses écrites par lui tout au long de sa vie.....

    Parce que, comme le dit Abel Bonnard, "...Comment auraient-ils vieilli, ces écrits du Sage, puisque la sagesse est de dire précisément à propos des choses qui passent des choses qui ne passent pas ?"

    Mais aussi parce que, tel qu'on est, on voit, on croit, on imagine les autres : si Jacques Bainville a écrit de Paul Bourget - à propos de son livre Sensations d'Italie - qu' "il fait des lecteurs reconnaissants"; et s'il a écrit de Gaston Boissier - à propos de ses Promenades archéologiques - qu'il avait "l'érudition intelligente", c'est tout simplement parce que lui-même, Jacques Bainville, était un familier, un pratiquant au quotidien de l'érudition intelligente, et qu'il faisait chaque jour, lui, Jacques Bainville, des lecteurs reconnaissants; c'est parce que ces deux grandes qualités lui étaient familières, intimes, qu'il savait les reconnaître chez les autres...

    Pour ces raisons, et tant d'autres encore, voici un Album qui n'a d'autre prétention que d'offrir à ceux qui ne le connaissent pas une première approche d'une étoile incontesté de l'Intelligence française, stupidement ignorée et bannie par les tenants de l'Histoire officielle du Système idéologique qui nous gouverne, et par une Université qui ne s'honore pas en ne donnant pas à celui qui la mérite avec une telle évidence, la place qui lui revient : l'une des toutes premières, sinon la première....

    Avec notre Album Mistral, cet Album Bainville a toute sa place dans la catégorie "Maîtres et témoins", référence au titre de l'ouvrage de Maurras, "Maîtres et témoins de ma vie d'esprit".
    Si Bainville ne fut pas un "maître" pour Maurras - qui le reconnaissait, cependant, "maître" en ses domaines - historique, économique, diplomatique... - Bainville fut bien, de toute évidence, "témoin" de la vie d'esprit de Charles Maurras :
    "...Au bon temps, nous nous voyions tous les jours..." écrit celui-ci, dans la préface émouvante des Lectures, livre publié juste après la mort de Bainville; une préface dans laquelle apparaît, d'une façon profondément humaine et aux accents bouleversants, l'amitié profonde qui unissait les deux hommes.....

    Illustration : Collection particulière Hervé Bainville, portrait de Jacques Bainville par Marie-Lucas Robiquet; couverture de "Jacques Bainville, La Monarchie des Lettres, Histoire, Politique et Littérature", Edition établie et présentée par Christophe Dickès, Bouquins, Robert Laffont (1.149 pages).

  • Vu sur la page FB de Copcor : La Nouvelle Revue Universelle n°58 bientot disponible.

    Si vous ne voulez pas manquer le N° 58 en cours de finalisation avec des interventions de très grande qualité qui vous permettront de mieux percevoir l'effort d'aggiornamento entamé depuis quelques années par le "vieille maison" mais aussi de mesurer le nouveau phénomène du "maurras hors les murs" ! alors :

    ABONNEZ VOUS.