Action française Montpellier : la statue équestre de Louis XIV à Montpellier.
30 secondes pour connaître son histoire
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30 secondes pour connaître son histoire
Voici, aujourd’hui, sous forme numérique, le carnet de chants dont nous parlions, ici, il y a quelques temps, sous le titre Vers un Folk-Song traditionaliste ?
Les anciens, des années 1970 et suivantes, y retrouveront, simplement, la matière de leurs veillées, de leurs repas, de leurs rencontres d’autrefois. Souvent, ils connaissaient ce vaste répertoire – le connaissent encore - presque entièrement par cœur.
Mais, surtout, nous mettons ce carnet à la disposition des jeunes d’Action française d’aujourd’hui, s’il peut encore leur être utile. Il n'est pas indifférent, nous semble-t-il, que la connaissance, la pratique de ces chants, du moins les plus beaux, soient transmises et maintenues.
Nous avons conservé à ces pages militantes leurs imperfections d’origine, caractéristiques des techniques de l’époque (1972) : maquettes papier, stencils électroniques, tirage à la ronéo … Traits tordus, lettres baveuses, transparences : on ne s’en étonnera pas. Mais par delà tout cela, de très anciens refrains se sont trouvés ainsi ressuscités ; les illustrations sont choisies avec goût ; les textes sont beaux, parfois superbes ; l’ensemble à l’image des multiples talents de l’auteur de ce travail.
Les chants eux-mêmes sont de qualité inégale ; certains s’expriment avec la violence propre à leur époque ; nous n’en reprendrions pas aujourd’hui tous les termes, toutes les outrances ; mais ils reflètent une histoire, des luttes et, même, des illusions passées ; d’autres sont purement de circonstance, sans valeur pérenne : sauf pour l'anecdote, leur intérêt est passé ; il reste les très beaux chants puisés aux sources de la Tradition, celle qui demeure. « La fuente permanece » disent nos amis espagnols. Chacun, dans ce très grand nombre de chants (autour de 80), fera le tri de ceux qui ressortent de cette permanence française.
Signalons, enfin, que cet épais carnet de 115 pages est bourré de citations qui ajoutent à l'épaisseur historique, politique, française des plus beaux de ces chants et les relient, précisément, à notre tradition. On aura grand intérêt à les lire, à les graver dans nos mémoires.
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Vers un Folk-Song traditionaliste ?
(Peut être téléchargé et imprimé)
Inaugurée en 1983, la stèle du Maréchal Juin est un symbole de la résistance française au nazisme. Et nombreux furent les « camelots du roi » parmi les premiers réseaux de résistance à l’occupant même si « il faut aussi savoir assumer les erreurs de notre passé » reconnaît Etienne Lombard, 56 ans, qui dirige la fédération francilienne de l’Action française. Il est l’arrière-petit-neveu du général de Gaulle et ne badine pas avec le sens des symboles qui rappellent la grande histoire de France. La fédération AF-île de France a un millier de membres et de sympathisants. Une des plus actives avec celle d’Auvergne- Rhône-Alpes et celle de Marseille qui a vu son nombre d’adhérents augmenter récemment.
« Au-delà du fait que le maréchal Juin n’était pas royaliste et de toutes considérations partisanes, s’attaquer à la stèle du maréchal a été un acte lamentable et d’une stupidité incroyable » déclare-t-il. Selon-lui, le préfet de Paris est tout aussi à blâmer que les « casseurs », n’hésitant pas à évoquer « la complicité du gouvernement dans cette affaire ». Cet ancien camelot a fait ses classes avec Guy Steinbach, président aujourd’hui disparu de l’Association Marius Plateau des anciens combattants d’Action Française, renchérit : « Si on banalise de tels actes en France, on accélère le mouvement déjà entamé du délitement de notre nation ».
« Le maréchal Juin a été le dernier maréchal de France, il a marqué notre histoire par sa carrière, un homme du peuple qui a grandi par son seul mérite, qui était de cette terre d’Algérie qui était française, un des vrais libérateurs militaires de la France » ajoute maître Jacques Trémolet de Villers.
Les dégâts sont encore visibles autour de la stèle du Maréchal Alphonse Juin et ils sont une cinquantaine de jeunes réunis autour de la stèle endommagée pour se recueillir. La plupart des sympathisants ont moins de 25 ans. « Leur présence est importante, elle se traduit dans la ligne droite de ces étudiants qui ont manifesté le 11 novembre 1940 contre les nazis avant d’être arrêtés devant l’arc de Triomphe. Chaque année, la section île de France de l’Action française leur rend d’ailleurs hommage » précise Etienne Lombard. Et parmi les personnes présentes, Jacques Trémolet de Villers qui a succédé à Guy Steinbach à la tête de l’association. « J’ai été impressionné par l’initiative spontanée de l’Action française qui a lancé ici un message fort. C’est pourquoi, j’ai voulu m’y associer et communier avec eux » explique cet avocat réputé et qui déplore « un acte absurde par des gens qui ne savaient pas plus ce qu’ils faisaient et à ce quoi ils s’attaquaient ».
« Le maréchal Juin a été le dernier maréchal de France, il a marqué notre histoire par sa carrière, un homme du peuple qui a grandi par son seul mérite, qui était de cette terre d’Algérie qui était française, un des vrais libérateurs militaires de la France » ajoute maître Jacques Trémolet de Villers. « Un vrai soldat et un voisin connu pour sa simplicité » précise-t-il, se souvenant aussi de ses prises de positions pendant la guerre d’Algérie. « Il a été sollicité pour prendre la tête du putsch de 1961, il a hésité avant de refuser. Cet homme d’honneur est resté fidèle à l’armée et ne souhaitait pas l’embarquer dans une aventure qui aurait été catastrophique.» explique Jacques Trémolet de Villers, avec un brin de nostalgie. Mais il le reconnaît avec le recul, « il a fait le bon choix ».
« Le maréchal Juin reste un exemple que les jeunes doivent suivre. C’est un fils de France à qui nous avons rendu hommage et qui ne méritait pas qu’on s’attaquât à lui. C’est un vrai symbole, un héros, un résistant » conclut Etienne Lombard.
Général de division échappé de la forteresse de Königstein où il avait été enfermé par les Allemands après l’invasion de la France en 1940, Alphonse Juin a 53 ans quand il reçoit le commandement des forces de l’Afrique du Nord. Le destin de ce natif de Bône en Algérie vient alors de s’enclencher. Pétainiste et camarade de promotion du général de Gaulle à St Cyr, Juin finit par se rallier aux forces américaines à l’automne 1942. Lavé de tout soupçon de collaboration, il est nommé général d’armée au lendemain de l’assassinat de l’amiral Darlan, dauphin de Pétain, par un jeune monarchiste, Bonnier de la Chapelle. Ce dernier est la pièce maîtresse d’une tentative de prise de pouvoir par le comte de Paris, Henri d’Orléans. Juin infligera de fortes pertes à l’Afrika Korps du maréchal Rommel en Tunisie mais va révéler son véritable génie militaire lors de la bataille du Mont Cassino en 1943, tournant majeur du conflit mondial.
L’éditorial de François Marcilhac
Le projet de loi « confortant le respect des principes de la République », qui entre en discussion publique ce lundi 31 janvier à l’Assemblée nationale en première lecture, ne laisse pas d’inquiéter pour nos libertés fondamentales, d’une part, pour notre identité nationale d’autre part, sous prétexte de lutter contre le séparatisme islamiste.
François de Rugy, en commission spéciale chargée d’instruire le texte, a vendu la mèche : les catholiques sont les premiers visés, si bien que nos évêques s’inquiètent légitimement d’une instrumentalisation du terrorisme islamique pour attenter à la liberté du culte catholique et au droit, pour des parents, de donner à leurs enfants une instruction conforme à leurs convictions chrétiennes. La liberté d’instruction est en effet dans la ligne de mire de Macron, Blanquer étant chargé d’achever le travail commencé par Bel-Kacem en 2016. L’article 22 prévoit ainsi la fermeture administrative des établissements hors contrat.
Qu’on se rassure, d’ailleurs : avec Macron, dans le droit fil de Hollande, la République a définitivement pris la place de la France. La défense de sa culture qui, il est vrai, n’existe pas, ou celle de son identité, qui n’existe pas davantage, n’intéresse pas un pays légal mondialiste qui ne pense qu’en termes idéologiques. Nous écrivions dans notre premier éditorial de l’année 2020 : « Car l’essentiel est là : dans la prise de conscience progressive par nos concitoyens de la sécession du pays légal et de la faillite, subséquente, de nos institutions à assurer le bien commun. » Si la prise de conscience du pays réel est encore trop progressive à notre goût, la sécession du pays légal, elle, est devenue complète, comme l’indique cette indifférence totale à défendre la civilisation française face à l’agression islamiste. Le mot « France » n’apparaît d’ailleurs pas une seule fois dans l’exposé des motifs du texte.
LA RÉPUBLIQUE : UN PROJET INDÉFINI, JAMAIS ACHEVÉ
Concept évanescent, avons-nous dit, à propos de la République : l’exposé des motifs non seulement le confirme, mais le revendique. On nous excusera de reproduire une logorrhée qui serait ridicule si elle n’apportait pas la preuve que le pouvoir en place, dans la suite des grands ancêtres, considère la république comme une religion.
« Notre République est notre bien commun. » Merci pour le pléonasme ! Respublica, en latin, signifiant « Bien commun » … Et c’est en ce sens que, pour Bodin, la monarchie royale était précisément l’expression la plus achevée de la république. Ce qu’ignorent évidemment nos républicanistes rédacteurs de la prose qui suit, pour laquelle la république, ce « bien commun » est tout autre chose ! Car tout déraille aussitôt : « Elle s’est imposée » — ça, c’est vrai ! — « à travers les vicissitudes et les soubresauts de l’histoire nationale parce qu’elle représente bien davantage qu’une simple modalité d’organisation des pouvoirs : elle est un projet. » Et voilà bien ce qui nous inquiète : en quoi la république se permet-elle d’être un « projet » ? Et de poursuivre : « Mais ce projet est exigeant ; la République demande une adhésion de tous les citoyens qui en composent le corps. » : Vocabulaire religieux… inspiré du christianisme. Et vocabulaire militant, inspiré des idéologies séculaires. La république, en tout cas, est une église, dont les citoyens sont le corps, et une église à laquelle il est impossible d’échapper. Ce qui s’appelle une secte. « Elle vit par l’ambition que chacun des Français désire lui donner. Et c’est par cette ambition qu’elle se dépasse elle‑même. » Ah, transcendance (humaine, trop humaine), quand tu nous tiens ! « Ainsi que le disait le Président de la République » — la pensée divine de Jupiter nous est livrée — « à l’occasion de la célébration du 150ème anniversaire de la proclamation de la République le 4 septembre 2020 : « la République est une volonté jamais achevée, toujours à reconquérir » ». Terrible aveu : la république, pour Macron, est bien un millénarisme, une de ces religions séculaires en cours perpétuel d’achèvement et qui doit, de ce fait, exiger toujours davantage de ses adeptes plus ou moins contraints, les citoyens que nous sommes, les « Malgré-nous » de la République. Telle fut la révolution française, jamais achevée ; telle fut la révolution bolchevique, jamais achevée ; telle fut la révolution nationale-socialiste, jamais achevée ; telle est la république, jamais achevée, puisque projet indéfini, de ce fait toujours menacé puisque toujours incertain, toujours « à reconquérir », en premier lieu contre les Français eux-mêmes, toujours trop français, jamais encore suffisamment républicains, qui doivent le devenir chaque jour davantage en se délestant du fardeau de leur culture, de leurs habitudes ancestrales, de leur identité, voire de leur langue.
UNE RÉÉCRITURE DE L’HISTOIRE
Le danger islamiste est dès lors perçu comme menaçant non pas une civilisation séculaire, une nation dont l’histoire et la culture sont si riches, un peuple libre à la forte identité, mais un projet indéfini. Il est vrai que, poursuit l’exposé des motifs : « Notre République s’est construite sur des fondations solides, des fondements intangibles pour l’ensemble des Français : la liberté, l’égalité, la fraternité, l’éducation, la laïcité. » On ne peut s’empêcher de penser à ce verdict du philosophe Pierre Manent : « La laïcité est un dispositif de gouvernement qui n’épuise pas le sens de la vie commune, et qui d’ailleurs en donne une représentation abstraite et fort pauvre. On n’habite pas une séparation. […] Lorsqu’on nous demande d’adhérer aux valeurs de la République, on ne nous demande rien ou on ne nous demande que des abstentions. » (Situation de la France)
C’est pourquoi, comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, l’exposé des motifs réécrit l’histoire : « Tout au long de son histoire, notre République a su être à la fois intransigeante sur les principes et généreuse dans son action. Au fil des ans, patiemment, elle a rassemblé tout un peuple et, parmi ce peuple, mêmes [sic] ceux qui au départ lui étaient hostiles. »
Oublié le premier grand génocide de l’ère moderne, en Vendée, oubliés les mariages républicains de Nantes entre prêtres réfractaires et religieuses célébrés dans la Loire, quand ils n’étaient pas déportés, oubliée Lyon « Ville affranchie », oublié le massacre des ouvriers parisiens au printemps 1848 et celui des communards au printemps 1871, oubliée l’éradication des langues régionales sous la IIIe république (comparées à des crachats, puisqu’il était interdit aux écoliers à la fois de parler « patois » et de cracher en classe), oublié l’exil forcé des religieux et des religieuses sous la IIIe République… Oui : « Tout au long de son histoire, notre République a su être à la fois intransigeante sur les principes et généreuse dans son action… » Oui : « Au fil des ans, patiemment » — « l’adjectif est admirablement bien choisi — « elle a rassemblé tout un peuple et, parmi ce peuple, même ceux qui au départ lui étaient hostiles. »
VERS DES PRÊTRES ASSERMENTÉS ?
Faute de cibler un ennemi précis, l’islamisme, par peur d’amalgamer tous les musulmans dans cette réprobation, Macron a, par intérêt bien compris, préféré faire un autre amalgame : celle des religions, comme si « la » religion, cela existait, comme si, surtout, le catholicisme, qui, à la fois, a présidé à la naissance de notre pays et est au fondement de la notion même d’une saine laïcité, pouvait être comparé aux dérives extrémistes d’une religion étrangère à notre culture et à notre identité. Mais il avait prévenu, aux Bernardins : le seul avenir possible de l’église catholique en France, c’est celui d’une ONG. Cette loi l’y aidera, à coup sûr, en prévoyant des mesures qui pourront être dirigées contre les catholiques — comme, pour un juge, la possibilité d’interdire à un fidèle de se rendre à la messe (article 42 du projet de loi), comme si une obligation religieuse (la messe dominicale) pouvait être du ressort d’un juge. Les traditionnalistes seront évidemment visés, dans un premier temps, amalgamés aux islamistes, avant que — on est toujours le traditionnaliste de quelqu’un —, l’ensemble des catholiques ne le soient. La possible fermeture administrative des églises (article 44) y aidera grandement, comme les nouvelles contraintes financières et administratives sur les associations cultuelles. C’est la loi de 1905, qui est visée, de même que le concordat d’Alsace-Moselle, qui se trouve menacé. Le nouveau monde macronien vise-t-il, à travers l’obligation permanente de chanter les louanges de la trinité républicaine « Liberté, égalité, fraternité », l’instauration d’une nouvelle église officielle, comme sous la révolution, avec, bientôt, l’obligation pour les prêtes de prêter serment à la République ? C’est du moins la logique du texte.
QUEL GRAND REMPLACEMENT ?
Quant à tous les articles ciblant l’instruction à la maison ou les écoles hors contrat (articles 21 et suivants), ils achèvent la besogne de Jules Ferry : faire des petits Français des républicains soumis à l’ordre établi. Car l’exposé des motifs, encore lui, l’avoue sans ambages : la république a toujours pensé l’école comme un lieu de propagande, avec ses escadrons formés par les hussards noirs : « Au cœur de la promesse républicaine, l’école est le lieu des apprentissages fondamentaux et de la sociabilité, où les enfants font l’expérience des valeurs de la République. » Dommage que cette conception de l’école, dans laquelle les apprentissages des savoirs fondamentaux deviennent de plus en plus anecdotique au profit de l’endoctrinement sociétal, nous place dans les derniers rangs des évaluations internationales. Encore une réussite du projet républicain…
Inefficace et dangereux : tel paraît déjà ce projet de loi. Inefficace contre l’islamisme qui gangrène les quartiers immigrés et impose de plus en plus sa loi dans l’ensemble du pays ; dangereux pour nos libertés fondamentales et notre identité. La « République » cherche à prendre définitivement prendre la place du peuple français. Car le seul vrai grand remplacement que nous connaissions, c’est bien celui de la France par la République comme « projet » indéfini — la forme politique du nihilisme. Tout le reste n’en est que la conséquence.
François Marcilhac
Source : https://www.actionfrancaise.net/
En ce 9 novembre 2020, pour le cinquantième anniversaire de la mort de De Gaulle, on mesure, en voyant Macron au bas de l’immense croix de Lorraine, non loin de Colombey, à quel point l’œuvre du général, pour nécessaire qu’elle fût, s’est conclue par un échec.
La quasi-unanimité que sa figure suscite dans la classe politique en est paradoxalement l’expression. En devenant un totem, celui de la République, la figure historique du général De Gaulle s’est figée sur les deux événements fondateurs de sa légende sans, pour autant, que cette légende ait réussi à demeurer féconde. Ces deux événements, pour lesquels les Français conservent encore la mémoire du général, sont évidemment le 18 juin 1940 et le coup d’État de mai 1958, deux événements dramatiques, comme la république en provoque régulièrement, et qui suscitent l’appel au soldat, réclament l’homme providentiel. L’action du général De Gaulle, et, par suite, le gaullisme, ont ainsi surgi, par deux fois, des décombres d’une république en décomposition. Mais, à chaque fois, l’échec fut au bout, si l’on veut bien faire l’honneur au général De Gaulle de penser qu’il avait pour ambition d’inscrire son action dans une durée qui dépasse l’événement. C’est que, par deux fois, à son corps défendant, on veut bien le croire, il réinscrivit les partis dans le jeu politique.
Si l’appel du 18 juin 1940 et, plus encore, l’attitude ferme que De Gaulle, en tant que chef de la France Libre, opposa à des Américains désireux de faire de la France un protectorat, permit à notre pays d’être dans le camp des vainqueurs en 1945, en revanche, la rénovation des institutions dut attendre. Parce que De Gaulle avait relégitimé, dès 1942, les partis à Alger afin de donner des gages aux Alliés, ainsi qu’à un pays légal failli, qui voyait en lui une planche de survie, dès janvier 1946, les hommes du passé chassèrent l’homme de l’Histoire. De même, on sait le désastre politique que fut la IVerépublique. En 1958, le recours à De Gaulle permit de restaurer l’État, dont la déliquescence aurait pu, à plus ou moins brève échéance, sur fond de guerre d’Algérie, provoquer une guerre civile. Mais, malheureusement, comme en 1946, les partis ressortirent bientôt, pour employer un mot de Pierre Boutang, de la « grande besace » du général où il les avait rangés au tout début des années 60. Ils le firent même, comble de l’ironie, mais surtout signe de l’échec monumental du général, à l’échéance électorale dont l’objet précis était de mettre définitivement fin au règne des partis, c’est-à-dire au premier tour de l’élection présidentielle de 1965. Alors que De Gaulle rêvait de voir l’élection au suffrage universel du président de la république déboucher sur une transformation radicale du citoyen-électeur dont naîtrait une dialogue direct entre le peuple et un homme, le ballottage de décembre 1965 dissipa cette espérance qui n’était qu’une chimère.
Certes, l’État, en raison du parlementarisme rationalisé et du phénomène majoritaire, recouvrait stabilité et puissance. Il ne recouvrait pas, en revanche, son indépendance. On dit que De Gaulle, lucide sur l’impossibilité, en France, de trouver la bonne république, pensa au comte de Paris de l’époque, le grand-père de l’actuel comte de Paris, comme successeur. Nous ne saurons jamais dans quelle mesure il y pensa réellement. Du long dialogue qui s’instaura durant les années 50 et 60 entre le général et l’héritier de nos rois, ressort, en revanche, une chose certaine : le comte de Paris fut d’une lucidité implacable sur l’échec institutionnel du général De Gaulle. Il suffit de relire le Dialogue sur la France [1], comme les derniers Bulletins, à la publication desquels le prince mit fin en 1967. De Gaulle, en refusant de s’attaquer sérieusement aux fondations, avait finalement bâti sur du sable.
Le fait que l’homme qui incarne sans filtre, sans aucune pudeur même, l’oligarchie, se soit incliné devant la tombe du général De Gaulle, ce 9 novembre, crie cet échec, puisque c’est en tant qu’actuel président de la Ve République qu’il était là. Cet État restauré et fort a finalement favorisé, de toute sa stabilité recouvrée, le contraire de ce à quoi il était destiné. Faute également d’une réforme intellectuelle et morale dont la France avait tant besoin au sortir de la IVe République et dont De Gaulle ne s’est absolument pas soucié, cet État, progressivement recolonisépar les intérêts partisans et oligarchiques, a favorisé sa propre soumission à des instances supranationales et, par-delà, l’asservissement de la France. Et il l’a fait sur fond de neutralisation idéologique, qui a même atteint une haute fonction publique désormais largement dénationalisée et qui ne croit plus en la France.
Certains ont rêvé, un temps, de « couronner » la VeRépublique : laquelle, serait-on tenté de demander ? Car celle de 2020 n’est plus celle de 1962. Cette constitution pourra, bien sûr, servir, le moment venu, d’intermédiaire institutionnel. Mais nous sommes en 2020 ; nous ne sommes plus en 1964. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de rêver, car le temps presse. La monarchie, il faut désormais la faire.
François Marcilhac
[1] Comte de Paris, Général de Gaulle, Dialogue sur la France, Correspondance et entretiens, 1953 – 1970, Fayard, 1994.
Source : https://www.actionfrancaise.net/
C’est Alain Finkielkraut qui eut l’intuition d’annoncer que l’antiracisme serait le communisme du XXIe siècle. Et les événements surgis aux Etats-Unis au printemps 2020, sous le nom générique « Black Lives Matter » (BLM), et importés presque aussitôt en Europe occidentale, notamment en France, n’ont fait que confirmer, par leur dimension internationale, le caractère quasi pandémique de cette nouvelle idéologie.
Oui, l’antiracisme apparaît bien comme le nouveau communisme, reposant comme lui sur un phénomène mondial : au XIXe et au XXe siècles, la naissance et le développement du prolétariat ; au XXIe siècle, celle du communautarisme ethnique sur fond de mondialisme.
On ne s’est toutefois pas suffisamment aperçu que le trait de génie de Finkielkraut ne consistait pas tant à pointer l’antiracisme qu’à voir dans le communisme le référent suprême d’un universalisme dévoyé. Pourquoi ? Parce que l’idéologie marxiste fut, de par ses origines mêlées (matérialisme antique, empirisme et économisme anglais, utopie libérale d’un sens de l’histoire dialectisée par Hegel, hybris d’un nouvel homme), le paradigme du progressisme issu du siècle des Lumières. Et que son implosion à la fin des années quatre-vingt, ou son bing-bang, pour employer une métaphore cosmologique, a, en quelque sorte, libéré les éléments dont il faisait alors la synthèse la plus aboutie. Sur fond de mondialisme, le consumérisme américain a su les agglomérer dans une nouvelle dynamique.
Car l’antiracisme n’est pas le seul à prétendre au titre peu glorieux de communisme du XXIe siècle : l’idéologie de la repentance et postcoloniale (forme d’antiracisme), le féminisme, la théorie du genre, l’écologisme, l’antispécisme (dont le véganisme est une pratique) ou le transhumanisme, le peuvent également de manière tout aussi légitime en ce qu’ils sont d’autres expressions du progressisme, parfois contradictoires (ainsi du féminisme et de la théorie du genre qui ne font pas toujours bon ménage), souvent complémentaires. Un point commun : nier la nature humaine, vouloir transformer le monde et l’homme au nom de l’utopie (Marx n’a rien inventé), se libérer de toute tradition pour s’inventer : le progressisme est le nom moderne du vieux prométhéisme. Cette aspiration à l’autonomie, qui repose sur un sentiment de démesure (« Vous serez comme des dieux ») nécessite toujours de « casser les codes », c’est-à-dire, pour faire table rase d’un passé synonyme d’hétéronomie, de s’attaquer aux symboles dans une violence qui, une fois assimilée (comme on assimile un aliment) fait perdre ses défenses immunitaires à l’homme prétendument « ancien » (dans un tout autre sens que biblique), au profit des potentialités indéfinies de l’homme « nouveau ».
Car la violence, non pas au service de la raison, mais d’un nouvel horizon, comme tel, inaccessible, est consubstantiel au progressisme. Quelles que soient les formes qu’il prend, et leur intensité — il emprunte souvent la voie du réformisme —, celui-ci est un projet fondamentaliste, radical. Aussi retourne-t-il sa violence intrinsèque contre ses adversaires en les diabolisant, afin qu’ils apparaissent comme les agresseurs. Telle est la fonction des différentes lois « scélérates » (associatives, mémorielles, sociétales) qui visent à interdire aux simples « conservateurs » le droit de défendre les principes traditionnels de la société en les criminalisant a priori. La loi Taubira sur l’esclavage est un modèle du genre : violente en soi puisque négationniste et raciste, en ce qu’elle nie le caractère universel de l’esclavage dans l’histoire pour n’en imputer la faute (et la repentance) qu’aux seuls « Blancs ». Elle a permis de harceler des universitaires dans le seul but d’interdire les travaux historiques au profit de la logorrhée antiraciste. La violence du « mariage » homosexuel contre la notion même de mariage ? La raffarinade législative de 2004 sur l’ « homophobie » visait à prévenir toute contestation de ce que Taubira, en un moment de sincérité qu’elle regretta, appellera elle-même un « changement de civilisation », avant de se contenter, par recours au réformisme, d’un paralogisme : le mariage deviendrait ainsi enfin « universel », alors qu’il l’était déjà puisque, à l’exception du tabou de l’inceste et une fois les conditions d’âge remplies (écarter la pédophilie), tout homme pouvait déjà épouser toute femme. Taubira ne pouvait prétendre qu’il n’était pas universel qu’en modifiant préalablement la définition même du mariage, ouvrant ainsi un tonneau des Danaïdes, car il est facile, au gré de fantasmes divers, appelant à ouvrir autant de « droits à », qu’il ne l’est toujours pas. Est-il également besoin d’évoquer la violence radicale faite à l’enfant et à la parenté (devenue une idéologique « parentalité ») via la PMA et la GPA pour les couples homosexuels ?
Toutes choses étant égales par ailleurs, les dérapages (qui n’en sont pas) des maires écologistes sur le Tour de France ou la sapin de Noël relèvent de la même violence, ici symbolique. Une fois n’est pas coutume, nous ne pouvons que donner raison à Marlène Schiappa d’avoir traité de « rabat-joie » les maires écolos de Bordeaux et de Lyon. Mais il faut aller plus loin, ce qu’elle ne saurait faire puisqu’elle est elle-même progressiste. En s’attaquant à une grande manifestation populaire (dont la notoriété déborde du reste largement nos frontières), entrée dans la culture française, l’écologisme vise directement cette rééducation du pays réel que les prétendus tirés au sort de la Convention citoyenne pour le climat ont déclinée en 150 propositions. En traitant d’ « art mort » le sapin de Noël, qui symbolise au contraire la Lumière et la Vie, et cela quelle que soit son ancienneté ou son origine, ils s’attaquent à la joie même de Noël et à l’inscription de cette joie, surnaturelle pour les Chrétiens, dans la société.
Mais l’écologisme ne peut-il pas se prétendre à bon droit comme une idéologie universelle, puisque l’écologie concerne la façon même d’habiter le monde ? Que l’écologisme se mêle aussi de féminisme (comme les maires de Rennes et de Lyon, qui ont dénoncé le caractère prétendument machiste du Tour de France) est l’indice d’une perméabilité de ces différentes idéologies qui composent le progressisme. On sait aussi que l’écologisme, ennemi paradoxal de toute notion de nature humaine, ouvre sur le véganisme (visant à transformer un omnivore en granivore, comme des éleveurs industriels fous ont un temps transformé des herbivores en carnivores) ; ou que ses militants, en majeure partie, sont favorables à toutes les « évolutions » sociétales visant à détruire la famille, qui serait le lieu d’un patriarcat honni, le tout sur fond d’un mondialisme ou d’un cosmopolitisme (immigrationnisme) prenant prétexte du caractère mondial des problèmes écologiques.
Oui, l’antiracisme est bien le communisme du XXIe siècle, mais aux côtés d’autres progressismes. Il faut s’attaquer à chacun d’entre eux comme à leur convergence, qui est celle de tous les fondamentalismes, de tous les fanatismes, de tous les nihilismes.
François Marcilhac
Source : https://www.actionfrancaise.net/
L'une des figures de La Galerie des Rois au portail de Notre-Dame
par Stéphane BLANCHONNET
Un article de Stéphane BLANCHONNET paru dans à-rebours.fr et dans L'AF2000. Et un article parmi plusieurs autres qui rappellent utilement les fondamentaux de la politique d'Action française. LFAR
Cette célèbre formule de Maurras a souvent été utilisée par ses détracteurs (par ignorance ou malveillance) pour lui reprocher d'être un penseur machiavélien, voire machiavélique, qui subordonnerait tout à la politique. Cette accusation est doublement infondée. Elle l'est pour Maurras qui a toujours affirmé qu'il entendait par là que la politique était première dans l'ordre des moyens, jamais dans l'ordre des fins. Elle l'est aussi pour Machiavel, qui donne des conseils de technique politique au Prince non pour justifier la tyrannie mais pour permettre la pacification, l'unification et le salut de l'Italie de son temps.
Chez Maurras on peut aller au-delà des explications qu'il a lui même données au sujet du « Politique d'abord ! » et considérer plus largement sa conception de l'État. Elle est à bien des égards plus proche de celle de certains anarchistes ou de certains libéraux que des partisans du totalitarisme ! Son admiration pour Proudhon, son action en faveur de la décentralisation au sein du mouvement mistralien, ou encore, sur un autre plan, son respect pour l'universalisme catholique et la liberté de l'Église par rapport à l'État, le prouvent sans contestation possible.
Il faut toutefois ajouter que le « Politique d'abord ! » est trop souvent abordé dans les milieux maurrassiens, depuis 1926, sous l'angle défensif, que nous avons nous-même choisi au début de cette chronique. Il ne faudrait pas négliger sa dimension positive. L'AF d'aujourd'hui pense comme Maurras que la prise du pouvoir politique précédera la résolution des problèmes sociaux, moraux, indentitaires qui se posent à la France. C'est pour cette raison que notre action est d'abord politique avant d'être culturelle, communautaire, morale ou religieuse. C'est ce qui a toujours fait et ce qui fait encore l'originalité et la force de l'Action française par rapport à des mouvements dont l'action se limite à un aspect particulier de la crise nationale. •
Repris de A Rebours et de L’AF2000
Voir aussi ...
Les amalgames de l'extrême gauche.
L'Action française prône le nationalisme intégral et de fait s'oppose au fascisme. Maurras disait "qu'est-ce que le fascisme ? Un socialisme affranchi de la démocratie."
De nombreux membres de l'AF s'engagèrent dans la Résistance comme Honoré d'Estienne d'Orves ou Daniel Cordier quand la CGT collaborées avec l'Allemagne sous le pacte germano-soviétique.
Sous la monarchie, le roi fut constamment proche du peuple à l'instar de Louis XVI distribuant des aumônes durant l'hiver glacial de 1788.
Notre force c'est d'avoir raison,
Et partout l'Action française
Fait reculer la trahison !
Une histoire de l'Action française... en lisant L'Action française !...
(retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")
En novembre 1919, au sortir d'une Grande guerre épuisante, gagnée par le magnifique héroïsme du Peuple français tout entier, mais payée par le prix épouvantable d'un million et demi de "jeunes Français, couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue" (Maurras), la France vota pour une "Chambre bleu horizon", dans laquelle Léon Daudet était Député de Paris. L'une des lois de cette Chambre fut l'institution de la Fête nationale de Jeanne d'Arc et du Patriotisme, fixée au deuxième dimanche de mai. Mais, en 1924, ce fut le Cartel des Gauches qui remporta les élections, et le nouveau gouvernement prétendit revenir sur cette Fête nationale, récemment créée : c'était une provocation supplémentaire pour les Patriotes de tous bords, de la part d'un Régime qui, par ailleurs, "perdait" cette paix si chèrement acquise et commençait à laisser tomber en lambeaux le peu de bon qu'avait le calamiteux Traité de Versailles. L'Action française ne craignit pas d'affronter directement le gouvernement, et répondit aux menaces et à l'interdiction de la Fête par l'affirmation que la Fête aurait bien lieu, dût-elle être imposée : et c'est bien ce qui se passa, en effet...
Une grande réunion publique fut annoncée, à Luna Parkn, pour le mercredi 29 avril. Voici le pavé, en "Une" de la veille, mercredi 29, jour de la réunion (même encart dans le numéro du 27) :
Et voici, surtout, en "Une" du numéro du Mardi 28, ce qui sonnait comme une véritable déclaration de guerre - en fait, un simple appel à la résistance - sur toute la moitié supérieure des deux pages centrales du quotidien :
Voici le lien menant à la "Une" du numéro du Jeudi 30 Avril 1925 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k762300b/f1.image
Elle offre exactement la même présentation que celle de notre précédent livraison, sur "le Luna Park de Léon Daudet" du 27 Novembre de la même année 1925 :
• un début de compte-rendu de la réunion sur les deux parties inférieures des deux dernières colonnes, qui s'achève en page deux (intégralité de la première colonne et plus grande partie de la deuxième);
• la péroraison de Daudet lors de cette réunion, qui remplace son article habituel, à sa place la plus fréquente (première colonne et moitié supérieure de la deuxième);
• mais, la période étant plus troublée, à cause des menaces sur le Cortège de Jeanne d'Arc qui s'annonce mouvementé, on a - en plein milieu de la "Une", intégralité de la quatrième colonne et moitié supérieure de la cinquième - la déclaration solennelle de Maurice Pujo lors de cette réunion de Luna Park, à la suite de cette annonce scandaleuse :
• Voici donc, d'abord, le début du compte-rendu de cette "Grande réunion", dans le tiers inférieur des deux dernières colonnes (cinq et six) de la "Une"... :
• ...qui se poursuit en page deux (intégralité de la première colonne de gauche et les deux tiers de la deuxième) :
(ici, bien entendu, on remonte huit photos et on reprend à "la maladie de l'inflation...", deuxième colonne de la page deux)
• Passons maintenant à la péroraison de Daudet (qui remplace l'article du jour et qui en tient lieu) :
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