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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Vie de la langue française : les Québecquois inventent ”l'accorderie”...

            Une langue, ça vit, ça bouge, ça invente des nouveaux mots, pour désigner les nouvelles réalités; sinon, ça meurt. On sait les services incessants et multiples que les Québecquois, qui font vivre leur héritage, ont rendus et - on va le voir - continuent de rendre à la langue de Molière (et de quelques autres...).

            Deux "accorderies" (1) viennent d'ouvrir en France (les deux premières) : l'une en Savoie (à Chambéry) et l'autre à Paris (dans le XIXème arrondissement). L'idée - et le mot - viennent du Québec : c'est assez simple, l'adhérent d'un réseau "d'accorderie" rend un service - garde de personne, cours de quoi que ce soit, bricolage...) et le temps passé à rendre ce service est comptabilisé par une sorte de "banque du temps", selon le principe : "une heure de service rendu vaut une heure de service reçu"; ainsi "X", qui aura donné un coup de main d'une, deux, trois heures ou plus à "Y" pourra recevoir un service de "Z", de la même durée, et ainsi de suite...

            On ne parle pas ici du côté "social" de la chose, et on ne porte pas de jugement de valeur sur cette initiative - au demeurant, plutôt "sympathique"... - : on s'intéresse juste, dans cette courte chronique consacrée à la langue française, à l'inventivité et à la fécondité dont font preuve nos amis canadiens. 

           Ce n'est pas dans une attitude frileuse de rejet, ou formaliste de législation, mais c'est dans cette capacité à inventer de nouveaux mots - les Canadiens sont passés maîtres dans cet art... - que réside la vitalité vraie d'une langue...

    (1) : renseignements : - Paris : O1 40 38 94 21

                                   - Chambéry : 04 79 96 13 49

  • Eric Zemmour, la langue française, et la tyrannie de l'anglicisation forcée...

             Eh, oui il a raison, Zemmour : une langue, ce n'est pas seulement un moyen de communication, c'est aussi une vision du monde, c'est aussi du "politique".

            C'est quand la France était forte que le monde parlait français : pour reprendre la façon de dire de Renan, le Système qui en cent ans a épuisé la Nation a aussi épuisé son rayonnement....

            C'est notre rôle que de le dire et de le redire, la langue, c'est aussi un problème d'Institution : il faut choisir, entre celle qui a fait la France, et qui en a a fait la première puissance du monde; et celle qui préside à son lent et inexorable déclin.....       

  • Le sourire du dimanche....: langue anglaise, langues française, difficultés comparées...

    - Ce cher Serge cherche ses cierges chez son sergent chef.
    - Chouchou reçut six saucisses sèches sans ses chaussons
    - Gaufres au foie gras d'oie frais froides
    - Huit huîtres cuites, huit truites frites !

                On dit que la langue française est compliquée, ou qu'elle réserve bien des surprises : ce n'est pas toujours faux (on vient d'en avoir un rapide aperçu), mais que dire de l'Anglais !

     Exemple I :           Français : « De 1h58 à 2h02 : de une heure cinquante-huit à deux heures deux. »

                                 Anglais : "From two to two to two past two."

    Exemple II :           Français : « Trois sorcières regardent trois montres Swatch.  Quelle sorcière regarde quelle  montre Swatch ? »

                                 Anglais : "Three witches watch three Swatch watches. Which witch watch which Swatch watch ?"

    Exemple III : (pour les spécialistes ?....) : Français : « Trois sorcières suédoises et transsexuelles regardent les boutons de trois montres Swatch suisses.  Quelle sorcière suédoise transsexuelle regarde quel bouton de quelle montre Swatch suisse? »

                                 Anglais (accrochez-vous) : "Three Swedish switched witches watch three Swiss Swatch watch switches. Which Swedish switched witch watch which Swiss Swatch watch switch ?"

     

                                 On peut aller se rhabiller avec nos chaussettes de l'archiduchesse qui sont sèches et archi sèches !....

  • Avec l'Armée française en Afghanistan: trentième soldat tué.....

                Un soldat français a été tué vendredi dans l'est de l'Afghanistan et neuf autres blessés, dont quatre grièvement, par l'explosion sous leur blindé de l'une de ces bombes artisanales devenues la première cause de mortalité et la grande hantise des soldats de la coalition.

                Le décès de ce caporal du 3e Régiment d'infanterie de Marine (3e RIMa) de Vannes (Morbihan), dont l'identité et l'âge n'ont pas été divulgués, porte à 30 le nombre de soldats français morts en Afghanistan depuis le déploiement du contingent français fin 2001.

                Quelque 3.700 militaires français sont engagés dans le conflit afghan, dont 3.000 en Afghanistan même.

    armee francaise afghanistan1.jpg
    Un soldat français du 3ème RIMA (Régiment d'Infanterie de Marine)
    patrouille dans le secteur de Sayed Abad (est de l'Afghanistan)
    le 17 décembre 2008.
  • Une journaliste française proprement mouchée par un ministre tunisien

    Du lundi au vendredi matin, un peu avant 8h00, l’ultra gaucharde Pascale Clark dispose de cinq minutes sur France Inter pour interroger une personnalité de son choix.

     

    Volontiers méprisante et arrogante, traitant souvent ses invités comme des minables, faisant preuve d’un manque d’objectivité scandaleux, elle se sert systématiquement de son intervention pour promouvoir ses opinions.

     

    Heureusement, il arrive qu’elle trouve à qui parler (récemment Jean-Luc Mélenchon a su la remettre à sa place et Robert Ménard l’a traitée en direct de « faux cul »).

     

    Ce matin, avec la plus grande courtoisie, c’est M. Mouldi Kefi, ministre tunisien des Affaires étrangères qui lui a rivé son clou.

     

    Pascale Clark lui ayant dit que, contrairement à la Tunisie qui a accueilli des milliers de Libyens fuyant leur pays, la France rejette les malheureux Tunisiens, pourtant porteurs d’un visa temporaire accordé par l’Italie, réponse du ministre : « Quand même, madame, ce n’est pas le même cas. Les Libyens fuient des bombardements, un massacre organisé. Les Tunisiens qui viennent ici fuient leur pays au lendemain du recouvrement de la liberté, à la recherche d’un eldorado »

     

    La Clark qui aime bien harceler ses interlocuteurs en est restée sans voix et n’a rien rajouté sur ce sujet.

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  • Jouons un peu, avec cette chère langue française !...(II)

    Le saviez-vous ?...

    1.  Le plus long palindrome de la langue française est « ressasser » (un palondrome est un mot que l'on peut lire dans les deux sens). 

    2.  « Squelette » est le seul mot masculin qui se finit en « ette » 

    3.  « Institutionnalisation » est le plus long lipogramme en « e » (c'est-à-dire qu'il ne comporte aucun « e ». Ni aucun « w », mais la chose est déjà nettement moins remarquable...) 

    4.  L'anagramme de « guérison » est « soigneur » 

    5.  « Où » est le seul mot contenant un « u » avec un accent grave. Il a aussi une touche de clavier à lui tout seul. 

    6.  Le mot « simple » ne rime avec aucun autre mot. Tout comme « triomphe », « quatorze », « quinze », « pauvre », « meurtre  , « monstre », « belge », « goinfre » ou « larve ». 

    7.  « Endolori » est l'anagramme de son antonyme « indolore », ce qui est paradoxal. 

    8.  « Délice », « amour » et « orgue » ont la particularité d'être de genre masculin et deviennent féminin à la forme plurielle... 

    9.  « Oiseaux » est, avec 7 lettres, le plus long mot dont on ne prononce aucune des lettres : [o], [i], [s], [e], [a], [u], [x] ; il est aussi le plus petit mot de langue française contenant toutes les voyelles.... 

  • La Droite française ... qui n'a su lire ni Gramsci ni Michéa

     

    3578948983.jpgLa Droite ou ce qui en tient lieu ne s'est jamais réellement souciée de libérer l'Ecole, partant la jeunesse de France, de la tutelle jalouse, autoritaire, monopolistique, de la Gauche, voire de l'extrême-gauche, de l'idéologie qu'elle y impose et des désastreux pédagogistes.

    Ces puissances tutélaires extrêmement autoritaires, à la bolchevique, gouvernent l'Education nationale en quelque sorte de droit sous toutes nos républiques, y compris la Ve ; De Gaulle ne s'est pas intéressé à cette question, pas plus que ses successeurs se réclamant de son héritage.  L'on eut mai 68 et le long et inexorable déclin de l'Ecole française, jusqu'au désastre actuel.

    N'accusons pas la gauche d'y avoir jeté toutes ses forces : elle est là pour ça ;  elle met en pratique son idéologie qui n'est pas secrète. La Droite, à l'inverse, porte une terrible responsabilité dans cette affaire : elle a laissé faire ; elle a souvent poursuivi, repris à son compte la politique de la gauche la plus idéologique, elle y a prêté, de fait, son concours. Mauriac, en son temps, ce qui veut dire il y a bien longtemps, avait fait à De Gaulle, le reproche d'abandonner la jeunesse française à son triste sort, de la laisser en des mains destructrices.

    La Droite française - économiste plus que tout - s'est moquée des domaines de la culture : de l'Ecole, de l'Université, des artistes, des journalistes et des écrivains,  de l'idéologie. Elle n'a su lire ni Gramsci ni Michéa. Elle a tout abandonné à ses adversaires qui sont aussi, souvent ceux de la France.  Elle en récolte aujourd'hui les fruits amers, autant que ceux produits par sa propre inconduite.

    L'importance de ce sujet nous a amenés à en faire l'axe de nos publications d'aujourd'hui. Lafautearousseau   

  • Cameron, Farage, Johnson, des lâches ? Quand la critique française tourne à la schizophrénie

     

    Par David Desgouilles           

    Suite aux démissions de Farage, Cameron et Johnson, les critiques  vont bon train : ils quitteraient le navire après l'avoir sabordé. Dans cette humeur intelligente parue sur Figarovox [4.07], David Desgouilles au contraire, souligne que cet esprit de responsabilité manque cruellement aux dirigeants français. Les médias hexagonaux ignorent la tradition politique anglaise, dont les institutions, polies par l'usage - multiséculaire - plus que par l'idéologie, sont, en un sens, plus démocratiques que les nôtres, sous notre funeste République idéologique.  LFAR  

     

    559665896.pngOn les avait accusés de démagogie, de surfer sur les peurs. On les avait accusés d'avoir menti pendant la campagne pour le «leave». On avait même laissé entendre qu'ils avaient armé le bras du meurtrier de Jo Cox.

    De ce côté de la Manche, les médias français ont brillé par leur quasi-unanimisme pour vouer aux gémonies les leaders du «leave», Boris Johnson et Nigel Farage. Mais ils ne les avaient pas encore taxés de lâcheté. C'est chose faite, désormais. Boris Johnson a renoncé à se porter candidat au poste de Premier ministre de Sa Gracieuse Majesté. Quant à Nigel Farage, il abandonne la présidence de son parti, l'UKIP. Et nos médias, encore à l'unisson, de fustiger la trouille du duo. Johnson et Farage n'assumeraient pas leurs responsabilités. Ils quitteraient le champ de bataille piteusement après avoir engagé leurs troupes dans un bourbier. Cameron n'est pas mieux loti. C'est le recours au référendum, qu'on lui reproche, à celui-là. Et il se tire ensuite, l'apprenti-sorcier!

    Le problème, c'est que toutes ces accusations, lorsqu'on prend la peine de les examiner plus de trente secondes - ce qui devrait normalement être à la portée d'un journaliste - tombent à plat. Boris Johnson aurait bien voulu assumer ses responsabilités. Il comptait bien s'asseoir dans le fauteuil de chef du gouvernement, 10 rue Downing Street. Mais il en a été empêché par son parti, un parti dont les trois-quarts des parlementaires étaient favorables au «remain». Quant à Nigel Farage, il avait fait du Brexit le combat de sa vie. Il avait prévenu que c'était la mère des batailles et qu'il ne quitterait la politique que cet objectif réalisé. Président d'un parti qui n'a pas de groupe parlementaire aux Communes, il ne pouvait pas accéder aux responsabilités. Dans ce contexte, accuser Johnson et Farage de les fuir, c'est être soit un imbécile, soit un menteur. Quant à David Cameron, il démissionne parce qu'il menait cette bataille pour le «remain» et que, désavoué par son peuple, il en tire les conclusions qui s'imposent comme l'avait fait le Général de Gaulle en 1969 à l'occasion du référendum sur la régionalisation.

    Au delà de la partialité évidente - et habituelle, s'agissant de la construction européenne - qui transpire de ces accusations sans fondement, on peut aussi voir de la schizophrénie dans l'attitude de la majorité de nos médias. Alors qu'on se plaît à fustiger - souvent à juste titre - le peu de renouvellement de la vie politique française, et qu'on dénonce ceux qui s'accrochent à leurs postes, on critique vertement ceux qui, de l'autre côté de la Manche font passer leurs idées avant leur destin personnel. A cet égard, ce référendum en a dit plus long sur l'état de notre débat public que sur celui de nos amis britanniques. 

    David Desgouilles  

    David Desgouilles est membre de la rédaction de Causeur. Il est l'auteur de Le bruit de la douche, une uchronie qui imagine le destin de DSK sans l'affaire du Sofitel, publiée aux éditions Michalon.          

  • Dans Politique Magazine : Le Covid-19 et l’économie française, par François Schwerer.

    Passé l’optimisme de rigueur, l’Europe et la France mondialistes découvrent à quel point elles ont lié leur destin à la Chine. La souveraineté économique est à nouveau à l’ordre du jour. Mais qui a fait en sorte que les états souverains ne puissent la garantir ?

    Au début de la crise sanitaire qui a pris sa source dans la ville de Wuhan en Chine, le ministre français de l’économie, Monsieur Bruno Le Maire n’a pas craint de dire que l’économie française n’en souffrirait pas significativement. D’après lui, elle ne coûterait à la France que 0,1 point de croissance. Cet optimisme, alimenté par des calculs statistiques de technocrates, semble sous-estimer trois facteurs qu’il est important de prendre en considération : une donnée historique, des conséquences purement internes et enfin une interrogation sur le modèle de développement économique.

    françois Schwerer.jpgLes rapports privilégiés entre Wuhan et la France

    Le ville nouvelle de Wuhan (regroupement de trois vieilles cités glorieuses : Wuchang, Hanyang et Hankou) n’est pas seulement celle où, en octobre 1911, Sun Yat-Sen a lancé la Révolution qui a chassé le dernier Empereur de Chine, elle est aussi une métropole jumelée avec la ville de Bordeaux, dont la croissance démographique a été l’une des plus fortes de Chine depuis le début du XXIe siècle. Mais cela n’est pas tout. Elle est le lieu privilégié des investissements français en Chine. Cet ancien comptoir français accueille le siège chinois de nombreuses entreprises françaises comme PSA (les pièces détachées de Citroën y sont fabriquées), Renault (et aussi Nissan), Seb, Danone, Kéolis, Sanofi, Suez, EDF… pour ne citer que quelques marques célèbres. Depuis 2016, une liaison ferroviaire bihebdomadaire la relie à Lyon dans le cadre de la « Nouvelle Route de la Soie ». Dans le domaine intellectuel, l’université de Wuhan entretient des rapports privilégiés avec celle de Lille-II et dans le domaine sanitaire, c’est le CHU de Nancy qui est en relation avec les hôpitaux de Wuhan. L’enseignement du Français y est important et les échanges d’étudiants avec la France sont significatifs.

    C’est dans ce contexte que la France a, contre l’avis des Américains, participé à l’installation d’un laboratoire de « haute sécurité biologique P4 »[1], destiné à devenir « un fer de lance de notre lutte contre les maladies émergentes », comme l’avait dit solennellement Monsieur Cazeneuve quand il était venu l’inauguré le 23 février 2017. Dégageant un budget d’un million d’euros par an sur cinq ans, le Premier ministre français justifiait la décision de son Gouvernement par « les crises sanitaires [qui] portent avec elles des risques considérables de déstabilisation économique, sociale et politique ». Ce laboratoire qui devait apporter « à la recherche fondamentale un soutien décisif et la [mettre] au service de la prévention de risques qui nous menacent tous », a travaillé depuis sur les virus, notamment ceux véhiculés par les chauves-souris. Or, comme l’avait souligné alors Monsieur Cazeneuve, « la France mettra en outre à la disposition de la Chine son expertise technique pour soutenir l’amélioration continue de la qualité et de la sécurité du laboratoire ». Enfin, « la France et la Chine ont choisi d’exploiter ces atouts pour promouvoir ensemble, à Wuhan, un modèle urbain de développement innovant, celui de ville durable » !

    Des conséquences immédiates

    Au-delà des rapports économiques privilégiés entre la France et la province chinoise de Hubei, la crise sanitaire qui a conduit à arrêter plusieurs usines, d’abord en Chine, mais maintenant en Italie et peut-être demain ailleurs, a dès maintenant des conséquences non négligeables. Dans son analyse Monsieur Le Maire était parti du fait que la crise économique serait immédiatement suivie d’un rebond de production qui, en quelques semaines permettraient d’en gommer les effets. Il se référait à ce qui s’était passé avec la crise du SRAS en 2003. Mais, à l’époque, aucune mesure de confinement n’avait été prise. En faisant tourner des chaînes de production plus longtemps et plus intensément, une fois l’alerte passée, on comprend que l’on puisse rattraper le retard. Mais les voyages touristiques annulés, les nuits d’hôtel et les consommations au restaurant perdues ne se récupèrent pas de la même façon. Les avions cloués au sol pendant plusieurs jours ne peuvent pas, dans les jours suivants, doubler le nombre de leurs rotations.

    Mais ceux qui risquent d’en pâtir le plus, ce sont les commerçants, déjà fragilisés par la crise des gilets jaunes, qui ne pourront pas renouveler leurs stocks et verront donc encore leur chiffre d’affaires rester en berne. Si l’on prend l’exemple du textile, il ne faut pas simplement considérer le fait que 27 % des vêtements vendus en France sont fabriqués en Chine. En effet, l’Italie est aussi un important fournisseur. Or les vêtements fabriqués en Italie, notamment dans la région de Florence, le sont souvent par des sociétés chinoises, s’approvisionnant exclusivement en Chine[2]. Pour faire bonne mesure, l’Union européenne a décidé le 12 février de suspendre le libre accès au marché européen du Cambodge puisque ce pays ne respecte pas les droits humains et les systèmes de gouvernance qu’elle promeut. Or les trois-quarts des exportations cambodgiennes à destination de l’Europe concernent les textiles et 11 % les chaussures.

    Le Gouvernement français est conscient de ces difficultés que va rencontrer le commerce de détail – et dont les effets ne se rattraperont pas – aussi a-t-il annoncé qu’il allait donner des facilités de trésorerie et différer le recouvrement de certains impôts, taxes et contributions. Le 31 janvier, il a pris un décret pour faire verser par la Sécurité sociale – déjà déficitaire – aux salariés faisant « l’objet d’une mesure d’isolement, d’éviction ou de maintien à domicile » à cause de l’épidémie de Covid-19, les indemnités journalières prévues par le Code du travail. Que la mesure soit socialement juste, nul ne le conteste, cependant, économiquement parlant, elle viendra s’ajouter à la facture totale.

    La remise en cause du modèle de développement économique

    Mais ces mesures de court terme ne règlent pas la question de fond. Or, sur ce point, le mieux est de se référer à ce qu’en a dit la collaboratrice directe de Monsieur Bruno Le Maire, la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher[3], répondant à un journaliste de La Croix, le 26 février. Pour elle les mesures prises par le Gouvernement chinois « soulèvent deux difficultés : d’une part il peut y avoir des perturbations sur les chaînes de production, et d’autre part, les Chinois réduisant leur consommation, l’industrie du luxe, du vin ou encore du tourisme font face à une baisse d’activité » !

    Après cette constatation préliminaire elle a expliqué qu’elle a « demandé aux entreprises de vérifier leur degré de dépendance aux fournisseurs chinois », ajoutant qu’en fait, bien souvent, elles ne peuvent pas répondre à cette question « car elles achètent des pièces à des sociétés dont elles ne connaissent pas les fournisseurs ». Tout naturellement, elle en arrive donc à s’interroger sur la pertinence des délocalisations, sans aller pour autant à se poser la question de savoir si l’externalisation de certaines activités intermédiaires, pratiquée à outrance par les grands groupes internationaux, est légitime. Pour elle, dans de nombreux cas, les entreprises devront donc rechercher « un fournisseur alternatif ». Mais cela prendra beaucoup de temps car, lorsque l’on a délocalisé certaines productions, on a privé ceux que l’on mettait au chômage de la faculté de maintenir leur savoir-faire. Elle constate simplement que « dans l’automobile, cela peut prendre plus d’un an pour des outillages. Pour une pièce d’avion, il faut quatre ans pour qu’elle soit certifiée… ».

    Comme il ne faut cependant pas inquiéter les populations ni dire que les décisions prises jusqu’à présent étaient mauvaises, elle se risque à une note d’optimisme : « La transformation vers l’entreprise du futur, plus automatisée et personnalisée, permet d’envisage des relocalisations, d’autant que les coûts augmentent en Asie ». Après avoir cité quelques-uns des secteurs de production considérés comme stratégiques et pour lesquels les relocalisations sont indispensables et urgentes elle en arrive à cette découverte merveilleuse : « Avec cette épidémie, on mesure à quel point les chaînes de production sont imbriquées. Et cela pose des questions de souveraineté économique, mais aussi des questions environnementales avec des composants qui traversent le monde, parfois plusieurs fois, avant de s’intégrer dans un produit fini. C’est absurde ». Il manque deux points dans son intervention : quels sont les responsables de cette situation qu’elle qualifie elle-même d’absurde et qui aura le courage de nous en faire sortir ?

    [1] Avec le soutien du laboratoire Mérieux de Lyon.

    [2] Selon Le Courrier International du 27 février 2020, citant La Republica, la population chinoise qui travaille à Prato représente 25 000 personnes sur les 195 000 habitants. Ils y font tourner « quelque 6 000 entreprises, dont 4 000 dans le secteur du prêt à porter ». Après y avoir phagocyté les petites entreprises artisanales de la région, cette « industrie textile […] fournit les grandes marques de la mode ».

    [3] Cette secrétaire d’Etat en charge de « la reconquête économique » fait partie des Young Leaders de la France-China Foundation, au même titre qu’Edouard Philippe, Franck Riester, Brune Poirson, Matthieu Gallet ou encore Sibyle Veil, et aussi Alain Mérieux.

    Crédit photo : UGO AMEZ/SIPA/2001232159

  • Mme Buzyn crache le morceau : la politique française est une mascarade !, par Christian Vanneste.

    La France a vécu depuis une semaine à peine comme si brusquement au monde réel, habituel, s’était substituée une autre réalité. Il y avait une épidémie menaçante, et il y avait des élections municipales. Le pouvoir en place, en grande difficulté dans l’opinion, emberlificoté dans la réforme des retraites qui accentuait l’hostilité d’un grand nombre de Français à son encontre, semblait vouloir faire de la réponse au risque sanitaire l’occasion d’une remontée dans les sondages. Les aveux étonnants de l’ex-ministre de la santé, Mme Buzyn, parus dans Le Monde d’hier, jettent à la fois une ombre sur le comportement de l’exécutif et de la clarté sur la chronologie de cette étrange période.

    christian vanneste.jpgJeudi 12 Mars, la longue allocution présidentielle changeait le décor de notre pays : le risque sanitaire était réel, les écoles seraient fermées dès le lundi suivant, mais les élections auraient quand même lieu le dimanche précédent. Le matin même, le ministre de l’Education Nationale avait annoncé qu’elles ne le seraient pas. Ces deux contradictions avaient surpris, mais on pouvait les mettre sur le compte de l’évolution de la maladie en Europe, et des consultations, des scientifiques, d’une part, des politiques, de l’autre. Les Français avaient donc voté dans une ambiance électorale surréaliste, avec une abstention majoritaire inhabituelle pour les municipales, atteignant parfois 75% et plus des inscrits. Cette élection du premier tour mais du troisième type avec ses bureaux équipés pour maintenir les distances, éviter les contacts, et procéder à la désinfection salutaire, commençait à évoquer des scénarios de films-catastrophe. Mais, le lundi, une nouvelle longue intervention élyséenne faisait passer la France dans un autre monde qui n’était plus du cinéma : confinement contraint et généralisé, limitation drastique des déplacements personnels sous contrôle policier, report du 2e tour des élections, aide massive aux entreprises pour résister à cette mise à l’arrêt du pays. Le Président, plus martial que jamais, déclarait la guerre à la peste, appelait à la solidarité et repoussait la panique. Que s’était-il passé entre le 12 et le 16 Mars ? L’épidémie s’était propagée, mais cela était prévisible et d’ailleurs annoncé par de nombreux médecins.

    Mme Buzyn, manifestement ulcérée par sa défaite électorale parisienne, vient de cracher le morceau : l’exécutif n’a cessé de mentir depuis Janvier ! La Ministre de la Santé avait alerté le Président de la République le 11 Janvier ! Elle avait déclaré au Premier Ministre le 30 Janvier que les élections municipales ne pourraient sans doute pas avoir lieu… mais le 24 Janvier, elle lâchait, pour tous les Français : « le risque de propagation du virus est très faible », et le 17 Février, elle quittait son ministère pour se lancer dans la bataille municipale. Certes, elle dit regretter sa phrase et avoir pleuré en désertant son poste alors que le « tsunami » arrivait, mais on ne peut voir là qu’une inconséquence indigne des fonctions occupées, ou plutôt une duplicité criminelle du pouvoir à l’égard de la population. C’est malheureusement la seconde hypothèse qui se vérifie lorsqu’on se penche cette fois sur la chronologie de la geste présidentielle : il est donc averti du danger par son ministre de la santé dès le 11 Janvier, mais le 6 Mars, il se rend au Théâtre avec son épouse, et le 11 Mars, dans un discours, il clame : « Nous ne renoncerons à rien… Surtout pas à rire, à chanter, à penser, à aimer. Surtout pas aux terrasses, aux salles de concert, aux fêtes de soir d’été. Surtout pas à la liberté. Surtout pas à notre esprit de résistance qui fait la République si grande, la France si forte. » 

    Certes, il s’agissait là d’un autre risque, celui du terrorisme, mais cet hymne à l’insouciance alors que l’heure était à la rigueur, à la discipline et à la sobriété des comportements, comme cela se profilait dans la plupart des pays, était totalement irresponsable. Les terrasses des cafés, les parcs publics et les berges du Canal Saint-Martin ont été envahis davantage que les bureaux de vote ce dimanche. Edouard Philippe, paternaliste, sermonnait alors les Gaulois : « Après les annonces du président, je suis sorti et chacun a pu faire cette expérience : nous avons vu trop de gens dans les cafés, dans les restaurants. Cela me réjouirait en temps normal parce que c’est la France que nous aimons tous mais pour quelques semaines ce n’est pas ce que nous devons faire ! » Puis ce fut au tour de Mme Macron de se déclarer choquée que les Parisiens continuent à se promener sur les quais. Celle-ci s’est dite « stupéfaite d’y croiser autant de monde ». Lundi soir, le Président s’y mettait : « Nous avons vu des gens se rassembler dans des parcs, des marchés bondés, des restaurants, des bars, qui n’ont pas respecté les consignes de fermeture, comme si au fond la vie n’avait pas changé. À tous ceux qui, adoptant ces comportements, ont bravé les consignes, je veux dire ce soir très clairement : non seulement, vous ne vous protégez pas vous … mais vous ne protégez pas les autres… ». Dix jours plus tôt, le couple allait au théâtre… pour montrer l’exemple ? « Emmanuel et Brigitte Macron au théâtre pour inciter les Français à sortir malgré le coronavirus » titrait BFM !

    Comment expliquer ces contradictions ? L’avis des scientifiques ? Non, puisque Mme Buzyn avait alerté dès le 11 Janvier ! Ce ne sont pas les conseillers scientifiques qui sont prioritaires mais les conseillers en communication. M.Macron s’est pris les pieds dans le « en même temps », et plutôt que de viser l’ennemi qu’il prétend aujourd’hui combattre, il a simplement demandé à son miroir quel serait le visage le plus opportun : jeune président progressiste, dynamique et décomplexé, celui qui accueille les rappeurs à l’Elysée ou chef de guerre et protecteur de la nation. Le temps mis à choisir le costume aura peut-être coûté la vie à des Français ! L’ex-ministre prévoit des milliers de morts !

  • Tandis que Macron rêve, l’industrie française continue de « crever » !

     

    Par Marc Rousset 

     

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    Macron, ce technocrate rêveur de l’ENA, nous parle de l’Europe qui protège d’une façon abstraite avec des mots enchanteurs, mais la triste réalité, c’est que l’industrie européenne continue de « crever » sous les coups du libre-échange mondialiste.

    ArcelorMittal et les sidérurgistes européens sont montés tout dernièrement au créneau pour lutter contre le dumping chinois et ont obtenu, dans le cadre de l’Union européenne, des protections tarifaires ainsi qu’une réduction des surcapacités chinoises de production. Mais le festival continue dans d’autres secteurs industriels.

    Dans l’aluminium, la Chine connaît des surcapacités de production qu’elle subventionne, grâce à son emprise étatique, en vendant l’énergie chinoise à des prix ridicules, ce secteur étant un très gros consommateur d’électricité, ce qui est déterminant pour le prix de revient. Alors que les droits de douane américains sont très élevés et susceptibles encore d’augmenter, les droits de douane européens ne sont que de 7,5 %.

    50 % des bobines et profilés en aluminium sont aujourd’hui importés et le nombre de sociétés productrices en Europe est passé de 40, en 1990, à 15, en 2017. Ce secteur industriel va donc avoir à se battre tout comme celui de l’acier européen.

    Le secteur européen du silicium, qui sert à fabriquer les batteries de voiture électrique, doit faire face lui aussi à la surcapacité chinoise et au dumping chinois. Alors que la Chine produit 4,6 millions de tonnes par an, la consommation mondiale n’est que de 2,7 millions. Tandis que les États-Unis ont un droit de douane de 139 % et que le Canada l’a même porté à 235 %, les braves Européens en sont toujours à 16,8 % !

    Les règles de l’OMC et de Bruxelles pour contrôler et calculer le dumping chinois sont mises à mal en Chine, tant les intérêts de l’État, du parti et des entreprises privées chinoises sont étroits et interpénétrés. Là encore, tout comme pour le droit-de-l’hommisme en matière d’immigration, la naïveté technocratique européenne n’a pas de bornes. 

    Et le bouquet, c’est que l’Union européenne vient de changer ses méthodes d’analyse du dumping, ce qui aura pour effet de diminuer encore davantage la protection douanière de « l’Europe qui protège » de monsieur Macron. Il suffirait donc que les prix baissent encore très légèrement pour que tous les emplois industriels dans le secteur du silicium en Allemagne, France (1.000 emplois) et Espagne soient perdus définitivement, avec en plus la perte définitive de technologie.

    Et, en même temps, l’Union européenne, dont c’est la seule raison d’exister semble-t-il, continue à passer des accords libre-échangistes avec le Canada et la Corée du Sud pour achever le patient industriel européen. La seule lueur d’espoir vient, paradoxalement, de Trump qui fait tout pour mettre à mort la machine infernale libre-échangiste de l’OMC à Genève. Trump, par exemple, se refuse à nommer des juges pour les organes d’appel des différends entre pays, afin de paralyser l’OMC.

    Pour nous sortir d’affaire avec un taux de chômage minimum réel en France de 20 %, Macron ne pense qu’en termes de jeunes pousses, alors qu’il faut penser bien évidemment aux emplois à venir des jeunes pousses, mais d’abord et aussi à préserver les emplois industriels ainsi que les technologies existantes.

    Il est peu probable que les emplois futuristes à venir des sciences de la vie et des technologies nouvelles comblent les trous béants de nos emplois industriels, de la disparition complète d’industries telles que l’industrie du textile. Le marché de dupes de la pensée unique, c’est que pour calmer les craintes des peuples, on nous avait assuré depuis le Kennedy Round en 1967, avec des menteurs bien rémunérés du style Pascal Lamy, que l’Europe aurait les emplois rémunérateurs d’avenir et que les pays émergents auraient seulement les emplois industriels mal payés, polluants du passé.

    La vérité, c’est que la Chine va mettre toute l’Europe au chômage en ayant même plus d’emplois d’avenir que l’Amérique des GAFA si les Européens ne réagissent pas avec des murs douaniers – ce qu’a très bien compris Trump -, d’autant plus qu’on ne compte plus la disparition des sièges sociaux et des groupes industriels en France (Alcatel, Pechiney, Lafarge, Sacilor, Alstom, Technip…).   

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

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