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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • HISTOIRE • Vendée, 1815 : l’Ouest contre Napoléon, par Anne Bernet

     

    anne bernet.pngMéconnu et oublié, le soulèvement de l’Ouest provoqué par le retour de Napoléon en mars 1815, revêt, lors des Cent Jours, une incontestable importance. Peut-être même a-t-il décidé de l’avenir de la France.

    Ni l’annonce du débarquement de l’empereur à Golfe-Juan le 9 mars, ni celle du « vol triomphal de l’Aigle », ralliant sur son passage les troupes censées, selon Ney, « le ramener dans une cage de fer », pas davantage celle de son entrée le 20 mars dans Paris, déserté la veille par Louis XVIII, n’ont ému l’opinion, fût-ce dans l’Ouest. C’est qu’en Vendée, en Bretagne, dans le Maine et en Normandie, les Blancs ressassent avec amertume l’attitude du Roi au lendemain de sa Restauration, l’année précédente. Trop sûr de la fidélité des provinces blanches, il a gardé ses gracieusetés pour l’ennemi d’hier. Ce choix, censé favoriser l’oubli du passé et la réconciliation nationale, a paru intolérable ingratitude et réveillé parmi les combattants de « la grand’ guerre » le souvenir des « lâchages » des Princes qui promettaient toujours de venir et ne sont jamais venus…

    Comment s’étonner si ces hommes, désormais quadragénaires pour les plus jeunes d’entre eux, ou leurs fils, n’ont eu ni l’idée ni l’envie, en ce printemps archi-pourri de 1815, de reprendre les armes afin de courir au secours d’une légitimité décevante ? Sauf exceptions…

    Noblesse oblige : tandis que Louis XVIII et sa cour se replient vers Gand, certains ne peuvent se résigner à laisser l’Usurpateur se réinstaller aux Tuileries sans rien faire. C’est en toute légalité d’ailleurs que, dans un premier temps, ils agissent. Inconscient des déceptions des mois écoulés, le Roi, s’il met à l’abri son auguste personne, croit néanmoins possible de maintenir en France des poches de résistance royalistes propres à compliquer la tâche du pouvoir impérial. C’est ainsi que le duc d’Angoulême est parti pour Toulouse, son épouse pour Bordeaux, le duc de Bourbon pour Angers afin de lever les provinces fidèles. Mission impossible, ils ne tarderont pas à le comprendre. Ni le Languedoc ni l’Aquitaine ne bougent, au désespoir de la princesse, « le seul homme de sa famille » comme dit, injustement, Napoléon.

     

    Pas de soulèvement massif

    Quant à l’Ouest… Le duc de Bourbon s’attendait à un soulèvement massif, à l’arrivée de milliers de volontaires enthousiastes, cocardes blanches au chapeau. Or, ils ne sont que quelques milliers, mal ou peu armés, voire pas armés du tout, à converger, fin mars, vers les points de rassemblement. Seuls les officiers sont au rendez-vous. Anciens des premières guerres de Vendée et des chouanneries, tels d’Autichamp, Suzannet, Sapinaud de La Rairie au Sud de la Loire, d’Andigné, Sol de Grisolles, Carfort au Nord ; ou néophytes mais porteurs d’un patronyme qui interdit toute dérobade, à l’instar de Louis et Auguste de La Rochejaquelein, frères cadets d’Henri, le très jeune généralissime de 1793, Ludovic de Charette, neveu du « roi de Vendée », Joseph et Louis Cadoudal, cadets de Georges, ou Julien Guillemot, fils du défunt « roi de Bignan », ils se doivent d’être de la partie.

    D’emblée, elle s’engage mal. Le 31 mars, rebuté à la perspective de prendre le maquis et d’aller chouanner sur la lande, le duc de Bourbon négocie avec les autorités son départ et s’embarque vers l’Espagne, abandonnant à leur sort des hommes désormais trop compromis pour rien attendre de l’empereur.

     

    La haine de Napoléon

    Napoléon, en effet, déteste les insurgés de l’Ouest. Un temps, il a flatté « les géants de Vendée », car le péril, de ce côté-là, alors n’existait plus. Si les Vendéens s’avisent de bouger, ils seront aussi maltraités par l’empereur que les chouans, coupables d’avoir résisté beaucoup plus longtemps à ses offres pacificatrices et qui le payèrent au prix fort. Aux yeux de Napoléon, quiconque conteste son génie et les droits qu’il lui donne à gouverner le monde, est un brigand qu’il faut exterminer. Après les chouans, Italiens, Tyroliens et Espagnols en ont fait la cruelle expérience… Quand il s’agit d’éradiquer les résistances, l’empereur emploie les méthodes du Comité de salut public jadis. Quoiqu’ils le sachent, les officiers royalistes ne reculent pas ; mais que peuvent-ils, sans hommes et sans armes ?

    Les hommes, Napoléon va les leur fournir. Le 10 avril 1815, il rétablit la conscription. En 93, plus que la mort du Roi et la persécution religieuse, la levée en masse provoqua le soulèvement de l’Ouest. Il fallut, lors de la pacification, en exempter les départements insurgés, exemption vite supprimée tant « l’Ogre » réclamait de soldats. La France, l’an passé, a applaudi sa chute d’abord pour mettre fin à cette boucherie. Et voilà qu’à peine Napoléon revenu, cela recommence ! Le prétexte est suffisant pour lever au moins en partie les campagnes de l’Ouest. En partie seulement. Lors de la prise d’armes, fixée en Vendée au 11 mai, les volontaires se comptent 25 000 ; à peu près autant sur l’autre rive de la Loire. Ce n’est pas assez mais vouloir faire lever les paysans en pleins travaux de printemps est une gageure. Au demeurant, les armes manquent ; Louis de La Rochejaquelein, autoproclamé généralissime, est parti en réclamer aux Anglais ; elles seront livrées le 15 à Croix-de-Vie. Après, on marchera sur Paris ! C’est en tout cas le plan de ces Messieurs, qui ne doutent de rien. En fait, cela ne va pas se passer si bien.

    Le 22 mai, le général Lamarque arrive à Angers, flanqué de Travot, l’homme qui, en 1796, prit Charette, son unique titre de gloire. Ils ont ordre d’être impitoyables, ce qui déplaît à Lamarque, peu assuré de l’avenir du régime impérial et peu fait pour les guerres civiles. Son but est d’empêcher la jonction des Vendéens et des Chouans, en tenant les deux rives de la Loire, pas de massacrer à tout va. Mais la guerre, même aux dimensions d’un département, s’avère meurtrière : 30 tués côté impériaux à Saint-Pierre des Échaubrognes ; beaucoup plus, le 20 mai, côté Blanc, à Aizenay où tombe Ludovic de Charette, une, petite, défaite qui suffit à démobiliser les royalistes. Ce sera pire lorsque, le 4 juin, Louis de La Rochejaquelein est tué au pont des Mathes alors qu’il gagnait la côte afin d’y réceptionner des armes. Le 17, Suzannet tombe à La Rocheservière, nouvel échec suivi du massacre systématique, sur décision de Travot, des prisonniers blancs. La Vendée, privée de ses chefs emblématiques, dans l’ignorance des succès, et des revers, des Bretons à Auray, Redon ou la Roche-Bernard va-t-elle capituler ?

     

    la « pacification de Cholet »

    Peut-être y penserait-elle si, le 25 juin, avec une semaine de retard, la nouvelle de Waterloo, le 18, et de la seconde abdication de Napoléon, le 22, n’atteignait enfin l’Ouest, jetant la confusion dans les deux partis. Et si Lamarque, conscient d’avoir perdu toute légitimité, très inquiet de l’avance des troupes alliées, surtout des Prussiens, vers l’Ouest, n’avait la sagesse de signer la « pacification de Cholet » le 28. Auguste de La Rochejaquelein et ses amis en profitent pour lui affirmer qu’ils combattront, le cas échéant, à ses côtés afin d’interdire l’accès de leurs provinces à l’ennemi. La menace est prise au sérieux par le haut commandement ennemi qui croit encore avoir affaire aux hommes de 93 ; renonçant à pénétrer en Vendée et en Bretagne, il se détourne vers Caen. Cela lui coupe aussi toute envie de réclamer, comme il en avait l’intention, le rattachement de la Bourgogne aux États germaniques.

    En attendant, pacification signée ou pas, au Nord de la Loire, les chouans ne désarment pas. Ils resteront prêts à se battre, et se battront, parfois, et se feront tuer, devant Vannes ou Laval, jusqu’à la fin juillet 1815, en dépit du retour de Louis XVIII, revenu à Paris le 8 juillet. Obstination ? Non, prudence. Ils ne cesseront le combat qu’une fois assurés de la Restauration des Bourbons et tout risque écarté de voir Napoléon II sur le trône.

    La victoire ne les rendra pas vindicatifs. Aucune poursuite ne sera engagée à l’encontre des Bleus, hormis Travot, condamné à mort, puis gracié, à cause du massacre des prisonniers de La Rocheservière, enfermé au fort du Ham où il deviendra fou.

    L’historiographie républicaine et bonapartiste sera moins généreuse. Elle imputera à l’insurrection de l’Ouest l’absence à Waterloo des 50 000 hommes de Lamarque dont la présence aurait, peut-être, changé la face du monde. Nous l’avons échappé belle !

    Anne Bernet, Politique magazine

  • Catalogne : Points d'Histoire et réalités d'aujourd'hui

    Carles Puigdemont hier soir devant le Parlement catalan 

     

    En deux mots.jpgS'il faut rechercher les sources et les responsabilités les plus déterminantes dans les graves événements d'Espagne, il serait léger de ne voir que les apparences. Peut-être un peu de recul n'est-t-il pas de trop et permettrait de les mieux comprendre.

    Ce qui se produit en Catalogne est grave parce qu'une Espagne en ébullition, en convulsion, rejouant les scénarios des années 30 mais dans le contexte postmoderne, n'empoisonnerait pas que sa propre existence. De sérieuses conséquences en résulteraient en France et en Europe. De nombreux et d'importants équilibres nationaux et transnationaux s'en trouveraient rompus. On ne sait jamais jusqu'où, ni jusqu'à quelles situations, sans-doute troublées pour la longtemps.

    L'unité de l'Espagne, on le sait, ne date pas d'hier. Elle est constante au fil des cinq derniers siècles, à compter du mariage d'isabelle la Catholique, reine de Castille, et de Ferdinand d'Aragon, les rois sous le règne desquels l'Espagne acheva de se libérer de l'occupation arabe en prenant Grenade, dernier royaume maure de la Péninsule [1492| ; et où Colomb, cherchant à atteindre les Indes par l'Ouest, découvrit l'Amérique. S'ouvrait ainsi, après le règne de Jeanne la folle, unique et malheureuse héritière des Rois Catholiques mariée à un prince flamand, le règne de Charles Quint, lui-même prince Habsbourg de naissance flamande, sur les terres duquel, après la découverte de Colomb, le soleil ne se couchait pas. Le règne suivant, celui de Philippe II, marque l'apogée de la puissance de l'Espagne et de la dynastie Habsbourg qui y règnera jusqu'au tout début du XVIIIe siècle. Ces règnes couvrent deux premiers siècles d'unité espagnole, et, malgré de multiples conflits et convulsions, deux brèves républiques, dont la seconde sera sanglante et conduira à la Guerre Civile puis au long épisode franquiste, l'unité de l'Espagne, sous le règne rarement glorieux des Bourbons, ne fut jamais vraiment brisée les trois siècles suivants, jusqu'à l'actuel roi Philippe VI.

    Mais si elle fut sans conteste toujours maintenue au cours de cette longue période de cinq ou six siècles, l'unité de l'Espagne, surtout pour un regard français, ne fut non plus jamais tout à fait acquise, tout à fait accomplie. Et si la monarchie a toujours incarné l'unité, la république, effective ou fantasmée, a toujours signifié la division de l'Espagne. Ainsi aussitôt qu'en avril 1931, la seconde république fut instaurée à Madrid, l'Espagne, de fait, en connut deux, l'une à Madrid et l'autre à Barcelone. Ce que vit l'Espagne d'aujourd'hui, l'Espagne d'hier l'a déjà connu.

    L'Histoire - le passé - mais aussi la géographie, liées l'une à l'autre, y ont conservé un poids, une présence, inconnus chez nous. L'Espagne n'a pas vraiment vécu d'épisode jacobin ...

    Bainville a raison, hier comme aujourd’hui, lorsqu’il observe que la péninsule ibérique se divise d'Est en Ouest en trois bandes verticales, définissant trois « nationalités » qui sont aussi zones linguistiques : la catalane, la castillane et la portugaise. Curieusement, le Portugal accroché au flanc Ouest de l'Espagne n'a jamais pu lui être durablement rattaché. Partout ailleurs, les particularismes sont restés vivants, jusqu'à, parfois, l'agressivité et la haine, comme on l'a vu au Pays Basque et comme on le voit encore en Catalogne. 

    De ces particularismes, la langue est le premier ciment ; Dans l’enclave basque, en Catalogne, et, même, dans la lointaine Galice, où l'on parle le galicien en qui se reconnaît l'influence du portugais. Ces langues ne sont pas de culture, ne ressortent pas d'un folklore déclinant à peu près partout, comme chez nous. Elles sont d'usage quotidien et universel, dans les conversations entre soi, au travail comme à l'école, à l'université, dans les actes officiels, la presse, les radios et télévisions, etc. Comme Mistral l'avait vu, ces langues fondent des libertés. Le basque et le catalan sont, mais au sens mistralien, des langues « nationales ». Le catalan, toutefois, est aussi langue des Baléares et, à quelques variantes près, de la région valencienne, jusqu'à Alicante ... 

    A cette liberté linguistique se combine un fort sentiment d'appartenance à des communautés vivantes, vécues comme historiques et populaires, chargées de sens, de mœurs et de traditions particulières très ancrées, parfaitement légitimes et toujours maintenues.

    C'est donc non sans motifs que la monarchie post franquiste institua en Espagne 17 « communautés autonomes » ou « autonomies » qui vertèbrent le pays. On célébra partout ces libertés reconnues, transcription contemporaine des antiques « fueros » concept à peu près intraduisible en français, qui signifie à la fois des libertés et des droits reconnus, que les rois de jadis juraient de respecter, sous peine d'illégitimité.

    Le mouvement donné instituait un équilibre, fragile comme tous les équilibres, et qu'il eût fallu - avec autorité et vigilance - faire scrupuleusement respecter.

    C'est bien ce que Madrid n'a pas fait lorsque les équilibres commencèrent à être rompus en Catalogne. A y regarder de près, le système des partis, des alliances électorales et de gouvernement, n'a fait ici comme ailleurs que susciter et attiser les divisions latentes, tandis qu'à Madrid ce même système jouait en faveur du laisser-faire, autrement dit de l'inaction.

    Les choses, contrairement au Pays Basque longtemps ravagé par le terrorisme, se sont passées en Catalogne sans violence mais, on le voit bien aujourd'hui, avec efficacité. Après un temps de renaissance catalane, libre, heureuse de vivre ou revivre, et satisfaite des nouvelles institutions, est venue l'heure des surenchères, de la conquête progressive des pouvoirs de fait par les catalanistes les plus sectaires. Un exemple suffit pour en juger et c'est, depuis bien longtemps déjà, l'interdiction de fait, quasi absolue, de l'espagnol à l'école et à l'université de Catalogne, privant d’ailleurs la jeunesse catalane du privilège du bilinguisme qui était jadis le sien dès la petite enfance. Madrid a laissé faire et plusieurs générations, toute une jeunesse, élèves et professeurs, ont été formées dans la haine de l'Espagne. Il eût certainement fallu interdire cette interdiction, rétablir partout l'espagnol dans ses droits de langue nationale ; c'est tout spécialement par la culture : école, université, médias, univers intellectuel, qu'un petit clan d’indépendantistes s'est progressivement emparé de quasiment tous les pouvoirs en Catalogne. Les anti-indépendantistes qualifient à juste titre leurs menées de coup d'Etat. Mais, ce coup ne s'est pas déroulé en un jour, il s'étale sur plusieurs décennies.

    En somme, au long des dites dernières décennies, minée par le jeu délétère des partis, paralysée par sa faiblesse, Madrid a tout laissé faire, tout laissé passer, y compris l'inacceptable, y compris l’installation progressive d’une hostilité envers l’Espagne, qui a gagné une petite moitié des Catalans et coupé la société en deux parties adverses. Du beau travail ! Jusqu'à ce qu'à l'heure des échéances, ne reste plus à Madrid comme solution que l'usage de la force et de la violence. La responsabilité du gouvernement espagnol, ses atermoiements, nous semblent indéniables.

    Du côté catalan, les partis révolutionnaires, d’implantation ancienne en Catalogne, ont fait leur travail habituel ; il n’est guère utile de s’en scandaliser. Mais sans-doute est-ce l'engagement indépendantiste des partis de centre-droit qui a rendu possible tout ce à quoi nous sommes en train d'assister.

    Si les choses devaient tourner mal Outre-Pyrénées, et cela est bien possible, il ne faudrait pas oublier que - par-delà le légitime traditionalisme catalan - les présidents de centre-droit qui ont longtemps dirigé et président encore la région - Messieurs Jordi Pujol, Artur Mas et Carles Puigdemont, leurs partis et leurs soutiens - y auront une large part de responsabilité. Au détriment de la Catalogne et de l’Espagne, mais aussi de la France et de l’Europe.  

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Catalogne : Points d'Histoire et réalités d'aujourd'hui

    Carles Puigdemont hier soir devant le Parlement catalan 

     

    Publié le 11 octobre 2012 - Actualisé le 20 octobre 2017

    En deux mots.jpgS'il faut rechercher les sources et les responsabilités les plus déterminantes dans les graves événements d'Espagne, il serait léger de ne voir que les apparences. Peut-être un peu de recul n'est-t-il pas de trop et permettrait de les mieux comprendre.

    Ce qui se produit en Catalogne est grave parce qu'une Espagne en ébullition, en convulsion, rejouant les scénarios des années 30 mais dans le contexte postmoderne, n'empoisonnerait pas que sa propre existence. De sérieuses conséquences en résulteraient en France et en Europe. De nombreux et d'importants équilibres nationaux et transnationaux s'en trouveraient rompus. On ne sait jamais jusqu'où, ni jusqu'à quelles situations, sans-doute troublées pour la longtemps.

    L'unité de l'Espagne, on le sait, ne date pas d'hier. Elle est constante au fil des cinq derniers siècles, à compter du mariage d'isabelle la Catholique, reine de Castille, et de Ferdinand d'Aragon, les rois sous le règne desquels l'Espagne acheva de se libérer de l'occupation arabe en prenant Grenade, dernier royaume maure de la Péninsule [1492| ; et où Colomb, cherchant à atteindre les Indes par l'Ouest, découvrit l'Amérique. S'ouvrait ainsi, après le règne de Jeanne la folle, unique et malheureuse héritière des Rois Catholiques mariée à un prince flamand, le règne de Charles Quint, lui-même prince Habsbourg de naissance flamande, sur les terres duquel, après la découverte de Colomb, le soleil ne se couchait pas. Le règne suivant, celui de Philippe II, marque l'apogée de la puissance de l'Espagne et de la dynastie Habsbourg qui y règnera jusqu'au tout début du XVIIIe siècle. Ces règnes couvrent deux premiers siècles d'unité espagnole, et, malgré de multiples conflits et convulsions, deux brèves républiques, dont la seconde sera sanglante et conduira à la Guerre Civile puis au long épisode franquiste, l'unité de l'Espagne, sous le règne rarement glorieux des Bourbons, ne fut jamais vraiment brisée les trois siècles suivants, jusqu'à l'actuel roi Philippe VI.

    Mais si elle fut sans conteste toujours maintenue au cours de cette longue période de cinq ou six siècles, l'unité de l'Espagne, surtout pour un regard français, ne fut non plus jamais tout à fait acquise, tout à fait accomplie. Et si la monarchie a toujours incarné l'unité, la république, effective ou fantasmée, a toujours signifié la division de l'Espagne. Ainsi aussitôt qu'en avril 1931, la seconde république fut instaurée à Madrid, l'Espagne, de fait, en connut deux, l'une à Madrid et l'autre à Barcelone. Ce que vit l'Espagne d'aujourd'hui, l'Espagne d'hier l'a déjà connu.

    L'Histoire - le passé - mais aussi la géographie, liées l'une à l'autre, y ont conservé un poids, une présence, inconnus chez nous. L'Espagne n'a pas vraiment vécu d'épisode jacobin ...

    Bainville a raison, hier comme aujourd’hui, lorsqu’il observe que la péninsule ibérique se divise d'Est en Ouest en trois bandes verticales, définissant trois « nationalités » qui sont aussi zones linguistiques : la catalane, la castillane et la portugaise. Curieusement, le Portugal accroché au flanc Ouest de l'Espagne n'a jamais pu lui être durablement rattaché. Partout ailleurs, les particularismes sont restés vivants, jusqu'à, parfois, l'agressivité et la haine, comme on l'a vu au Pays Basque et comme on le voit encore en Catalogne. 

    De ces particularismes, la langue est le premier ciment ; Dans l’enclave basque, en Catalogne, et, même, dans la lointaine Galice, où l'on parle le galicien en qui se reconnaît l'influence du portugais. Ces langues ne sont pas de culture, ne ressortent pas d'un folklore déclinant à peu près partout, comme chez nous. Elles sont d'usage quotidien et universel, dans les conversations entre soi, au travail comme à l'école, à l'université, dans les actes officiels, la presse, les radios et télévisions, etc. Comme Mistral l'avait vu, ces langues fondent des libertés. Le basque et le catalan sont, mais au sens mistralien, des langues « nationales ». Le catalan, toutefois, est aussi langue des Baléares et, à quelques variantes près, de la région valencienne, jusqu'à Alicante ... 

    A cette liberté linguistique se combine un fort sentiment d'appartenance à des communautés vivantes, vécues comme historiques et populaires, chargées de sens, de mœurs et de traditions particulières très ancrées, parfaitement légitimes et toujours maintenues.

    C'est donc non sans motifs que la monarchie post franquiste institua en Espagne 17 « communautés autonomes » ou « autonomies » qui vertèbrent le pays. On célébra partout ces libertés reconnues, transcription contemporaine des antiques « fueros » concept à peu près intraduisible en français, qui signifie à la fois des libertés et des droits reconnus, que les rois de jadis juraient de respecter, sous peine d'illégitimité.

    Le mouvement donné instituait un équilibre, fragile comme tous les équilibres, et qu'il eût fallu - avec autorité et vigilance - faire scrupuleusement respecter.

    C'est bien ce que Madrid n'a pas fait lorsque les équilibres commencèrent à être rompus en Catalogne. A y regarder de près, le système des partis, des alliances électorales et de gouvernement, n'a fait ici comme ailleurs que susciter et attiser les divisions latentes, tandis qu'à Madrid ce même système jouait en faveur du laisser-faire, autrement dit de l'inaction.

    Les choses, contrairement au Pays Basque longtemps ravagé par le terrorisme, se sont passées en Catalogne sans violence mais, on le voit bien aujourd'hui, avec efficacité. Après un temps de renaissance catalane, libre, heureuse de vivre ou revivre, et satisfaite des nouvelles institutions, est venue l'heure des surenchères, de la conquête progressive des pouvoirs de fait par les catalanistes les plus sectaires. Un exemple suffit pour en juger et c'est, depuis bien longtemps déjà, l'interdiction de fait, quasi absolue, de l'espagnol à l'école et à l'université de Catalogne, privant d’ailleurs la jeunesse catalane du privilège du bilinguisme qui était jadis le sien dès la petite enfance. Madrid a laissé faire et plusieurs générations, toute une jeunesse, élèves et professeurs, ont été formées dans la haine de l'Espagne. Il eût certainement fallu interdire cette interdiction, rétablir partout l'espagnol dans ses droits de langue nationale ; c'est tout spécialement par la culture : école, université, médias, univers intellectuel, qu'un petit clan d’indépendantistes s'est progressivement emparé de quasiment tous les pouvoirs en Catalogne. Les anti-indépendantistes qualifient à juste titre leurs menées de coup d'Etat. Mais, ce coup ne s'est pas déroulé en un jour, il s'étale sur plusieurs décennies.

    En somme, au long des dites dernières décennies, minée par le jeu délétère des partis, paralysée par sa faiblesse, Madrid a tout laissé faire, tout laissé passer, y compris l'inacceptable, y compris l’installation progressive d’une hostilité envers l’Espagne, qui a gagné une petite moitié des Catalans et coupé la société en deux parties adverses. Du beau travail ! Jusqu'à ce qu'à l'heure des échéances, ne reste plus à Madrid comme solution que l'usage de la force et de la violence. La responsabilité du gouvernement espagnol, ses atermoiements, nous semblent indéniables.

    Du côté catalan, les partis révolutionnaires, d’implantation ancienne en Catalogne, ont fait leur travail habituel ; il n’est guère utile de s’en scandaliser. Mais sans-doute est-ce l'engagement indépendantiste des partis de centre-droit qui a rendu possible tout ce à quoi nous sommes en train d'assister.

    Si les choses devaient tourner mal Outre-Pyrénées, et cela est bien possible, il ne faudrait pas oublier que - par-delà le légitime traditionalisme catalan - les présidents de centre-droit qui ont longtemps dirigé et président encore la région - Messieurs Jordi Pujol, Artur Mas et Carles Puigdemont, leurs partis et leurs soutiens - y auront une large part de responsabilité. Au détriment de la Catalogne et de l’Espagne, mais aussi de la France et de l’Europe.  

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • LIVRES & HISTOIRE • Éric Zemmour : Les leçons à retenir de Law, premier banquier central de l'histoire de France

     

    Zemmour s'amuse, ici - et nous amuse - au jeu des comparaisons. Qui ne sont jamais tout à fait raison mais peuvent avoir leur morale. Pour nous, par exemple. En tout cas pour ceux qui aujourd'hui voient dans la planche à billets le salut économique. Lorsque Zemmour s'amuse à écrire que Law fut le premier banquier central de l'histoire de France. il nous montre surtout comment le genre d'audace dont Law et ses contemporains crurent faire preuve se terminent en catastrophe. A méditer ? Lafautearousseau 

     

    XVM6312673a-de1a-11e4-b137-20089febc440.jpgOn est dans les Mémoires de Casanova : « Une vie de dandy, un duel, une évasion, une fuite à l'étranger.» Ou dans ceux de Saint-Simon: complots de courtisans et afféteries fielleuses. Ou dans Barry Lyndon: tables de jeu pour aventuriers retors, fêtes galantes et guerres en dentelles. Ou dans Que la fête commence: régent libertin et cardinal Dubois cynique. Ou dans Le Bossu: «touchez ma bosse, Monseigneur ! »

    Magie du XVIIIe siècle : on ouvre un livre sur John Law et notre imagination vagabonde aussitôt. À l'époque, on francise tout en maître: John Law devient Jean Las (qui rime avec hélas); aujourd'hui, on se soumet en esclave à la prononciation anglaise : John Lo (qui sonne comme loi en anglais). On rêvait de retrouver Marisa Berenson dans Barry Lyndon et on retrouve Keynes avec sa théorie économique  Les courbes que l'on nous montre ne sont pas celles auxquelles on avait songé. Et les billets ne sont pas aussi doux qu'on l'avait imaginé.

    C'est la première habileté de l'auteur, Nicolas Buat : il nous fait atterrir de la salle obscure de cinéma à l'amphi d'économie avec suffisamment de douceur, pour qu'on ne soit pas trop secoué. Mais ça secoue quand même; la matière est aride et on est dans la soute. Sous les ors et dentelles, c'est la théorie économique qui naît au forceps: John Law est le premier banquier central français, qui met au point les leviers de la création monétaire et du soutien à l'économie.

    L'Écossais avait vu quelques années plus tôt l'émergence de la Banque centrale anglaise, qui avait permis de financer sans risques les guerres de la Couronne d'Angleterre contre le Roi-Soleil. « En pleine guerre de Succession d'Espagne, le contraste était éclatant entre une France pratiquant la cavalerie financière et une Angleterre maîtresse de ses taux et de son endettement. » Napoléon s'en souviendra lorsqu'il fondera la Banque de France en 1800. Mais il était dit que le génie financier serait l'apanage de la perfide Albion. En vieil allié de la France, l'Écossais nous en livra pourtant ses secrets. Mais sa déconfiture finale nous fit prendre un siècle de retard. Et coûta son trône à une monarchie surendettée. 

    John Law  de Nicolas Buat, Les Belles Lettres, 259 p., 21€.

    FIGAROVOX

     

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : permanence de Gustave Thibon...

    1903 : Naissance de Gustave Thibon

     

    De Charles Maurras (L’Action française, 10 juin 1942, page 2)  :

    "Gustave Thibon est sans conteste le plus brillant, le plus neuf, le plus inattendu, le plus désiré et le plus cordialement salué de nos jeunes soleils."

    (tiré de notre Catégorie Grandes "Une" de L'Action française)

    Grandes "Une" de L'Action française : c'est un Maurras enthousiaste qui "présente" Thibon aux lecteurs du journal...

     

    • Retrouvez deux des Discours de Gustave Thibon aux Rassemblement Royaliste des Baux, qui constituent deux de nos Grands Textes :

    GRANDS TEXTES (IV) : Le suprême risque et la suprême chance.

    GRANDS TEXTES (X) : La paille des mots remplace le grain des choses.

     

    THIBON 3.jpg

    Au Rassemblement Royaliste des Baux, dont il fut sans conteste l'un des piliers, par la régularité et la qualité de sa participation...

     

    À nous, qui sommes les héritiers de Charles Maurras, et qui voulons continuer son combat, Gustave Thibon a laissé ce sage conseil, cette ligne de conduite à tenir, toujours :

    "Vous êtes, vous et vos amis, les héritiers spirituels de Charles Maurras. Mais vous savez bien qu'un héritage n'est pas un talisman ni une baguette magique : c'est un outil. Et un outil qu'il faut savoir manier et adapter en fonction du mouvement de la vie qui ramène toujours le semblable, jamais l'identique. Épouser la pensée d'un maître, cela veut dire s'unir à elle pour lui faire des enfants et non pas la stériliser sous prétexte de lui conserver je ne sais quelle intégrité virginale. Il n'y a pire trahison qu'une certaine fidélité matérielle et littérale qui, en durcissant les principes en système, n'aboutit qu'à congeler ce qui était le jaillissement d'une source vive. Les exercices de patinage qu'on peut faire sur cette glace ne m'intéressent pas. La vraie fidélité est celle qui prolonge, qui corrige et qui dépasse. Et le meilleur héritier n'est pas celui qui fait de son héritage un musée ou une exposition rétrospective. "Le bien gagné reste à défendre" : le capital de la sagesse que Maurras vous a légué, vous ne le conserverez qu'en le fécondant, en le récréant sans cesse".

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     • 193 courtes citations, "Au fil de mes lectures"... : http://www.gilles-jobin.org/citations/?au=290

     

     • Radioscopie du 9 avril 1974, Jacques Chancel reçoit Gustave Thibon :

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  • A la découverte de l'homme Maurras : Devant le mur des fastes, buste de Maurras posé sur un merlon grec du 6ème siècle a

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : Devant le mur des fastes, buste de Maurras posé sur un merlon grec du 6ème siècle avant J-C...

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    Ce merlon grec vient de Saint Blaise...

    A l'époque où ils fondèrent Massalia, six siècles avant notre ère, les marins grecs explorèrent plusieurs fois la côte, et tous les lieux propices à une installation durable. Ces péripoles les menèrent d'Alalia (aujourd'hui Aléria, en Corse) jusque au sud de l'actuelle Alicante...

    D'autres établissements que Massalia auraient donc pu voir le jour, ou, plutôt, avoir la chance de devenir une grande cité, car il est clair que, en plus de Massalia, les Grecs s'établirent aussi, et par exemple, à Saint Blaise...

    Devant le Mur des Fastes, ce portrait/buste de Maurras, offert par une confrérie de pêcheurs, est l'oeuvre du sculpteur Henri Bernard, Grand prix de Rome.

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    Détail du buste, de profil



    Il a été placé sur un merlon grec, provenant de l'établissement Grec de Saint Blaise, et offert à Charles Maurras par Henri Rolland.

    Ce merlon, qui remonte - on l'a vu - à l'arrivée des Grecs en Provence, est contemporain des vestiges de Marseille, l'antique Massalia, et nous ramène donc vingt six siècles en arrière...

    lafautearousseau

  • Paris : Hommage à Henri IV, puis le Banquet du Groupe d'action royaliste, c'est aujourd'hui

    HENRI IV 7.jpgCommuniqué:
     
    Comme chaque année depuis 7 ans, nous déposons des fleurs à la statue du bon roi Henri. Cette année encore nous répondrons présent ce Dimanche 6 avril à 11h.
    Cette participation à sa mémoire est un symbole fort :
     
    = celui de l'unificateur dans une période de division et de troubles
    = un redressement économique spectaculaire
    = une politique sociale hardie
     
    Bref un exemple rappelé à notre mémoire et qui représente, empiriquement, la voie du salut pour notre temps.
    Ce rassemblement est ouvert à tout Français dont la mémoire se souvient du panache blanc du grand roi Henri. Les Camelots et Volontaires du Roi du Groupe d'Action Royaliste vous invitent à y participer... 
     
    Dans la grande tradition royaliste des Camelots du Roi et dans une ambiance festive et de chants...vous êtes ensuite tous conviés, ainsi que vos familles et amis, à un Banquet des Camelots et Volontaires du Roi du Groupe d'Action Royaliste, à 12h15.
     
    Présences annoncées : 

    Jean Marie Keller (Doyen des Camelots du Roi),
    Jean Philippe Chauvin (Vice-Président du GAR),
     Olivier Tournafond ( Professeur d'Université)

  • Toujours prêts, pour une action ”réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime” (Léo

    lafautearousseau fait ce qu'il peut pour soutenir moralement et pratiquement les militants royalistes, pour faire connaître leurs actions dans toute la France, avec ses deux pages quotidiennes : "SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...", qui annonce les activités, et "FORMATION, MILITANTISME...", qui en rend compte une fois qu'elles ont eu lieu.

    Nous avons pleinement conscience de la générosité, de la motivation et des sacrifices que représente l'engagement des jeunes royalistes aujourd'hui, dans lequel les anciens retrouvent le dynamisme et le dévouement de leurs propres débuts. C'est pourquoi lafautearousseau apporte autant qu'il le peut un soutien concret à leurs actions, en les faisant connaître et en leur servant de caisse de résonance.

    Suspendues pendant les Fêtes, ces deux pages reprendront leur service, apprécié et utile, le jeudi 2 janvier, pour une nouvelle année militante, que nous nous souhaitons déjà riche et féconde...

    VIVE LA FRANCE, ET POUR QUE VIVE LA FRANCE, VIVE LE ROI

    lafautearousseau

  • Toulon : l'abbé Guillaume de Tanouarn au Café Histoire, c'est cet après-midi...

    TANOUARN.JPG A l'heure où la grande presse s'inquiète de l'influence maurrassienne dans le developpement de ce qu'elle nomme " l'ultra droite"...

    Où les mêmes s'inquiètent de l'influence maurrassienne d'un ancien conseiller de la présidence de la république...

    Qu'en est-il réellement, en 2014, de l'héritage intellectuel de Charles Maurras ?

    L'abbé de Tanouarn apportera sa réponse ce dimanche 16 mars, à 15h00
    au Café russe, boulevard de Strasbourg à Toulon.

    Renseignements : Cafehistoiredetoulon@gmail.com  

  • TOUS NOS VOEUX POUR 2018 !

    Yves Brayer - Amandiers en fleurs aux alentours des Baux de Provence

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgPour la France, notre patrie aujourd'hui menacée, pour la Famille de France qui vient de connaître un deuil cruel, et pour toutes nos familles, pour vous tous, chers amis lecteurs, pour Lafautearousseau qui vous accompagne chaque jour et pour tous ceux qui y collaborent de diverses manières, pour notre œuvre poursuivie ensemble au service du Bien commun : tous nos voeux pour 2018 ...

     

    Lafautearousseau

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

     Après avoir appuyé la grande manif du 6 octobre, lafautearousseau appuie les suivantes : Manifestations contre la PMA les 1er décembre, 19 janvier, 8 mars, 17 mai et 14 juin prochains...

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    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

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    Le Centre Lesdiguières vous convie à sa conférence sur “L’énigme du troisième infini” le Lundi 21 Octobre à 20h00 par Marc Périnet-Marquet,biologiste, développeur Macintosh, mathématicien centré sur la reconnaissance des formes, admirateur de Raimon Panikkar qui écrivait “Toute réalité est trinitaire”.

    10 place Lavalette, 38000 Grenoble salle du 1er étage

    Tram: arrêt “Notre-Dame"

    (Participation aux frais)

    Renseignement : centrelesdiguieres@gmail.com

    Merci de nous informer de votre participation par retour de courriel

     

    Vendredi 22 Octobre à 19h00, l'Action française Le Mans vous convie à son prochain cercle dont le thème sera "la décentralisation face au jacobinisme" animé par un militant de cette section.
    Pas d'action sans formation !

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    L'Action française Nantes vous invite à son Cercle Luc Robet dont le thème sera "Charles Maurras l'histoire d'un maître" le Mardi 22 Octobre à 20h00 animé par Denis Rochereul.

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    Jeudi 24 Octobre à 20h00, l'Action française Rennes continue dans sa dynamique et propose son premier cercle de formation de l'année qui traitera d'une question récurrente et cruciale : "Pourquoi sommes-nous royalistes ?"

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    Mercredi 30 Octobre à 20h00, l'Action française Toulon a le plaisir et l'honneur d'accueillir Julien Langella pour une conférence où il nous présentera son ouvrage "Catholiques et Identitaires".

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    Ile de France : Hommage à nos morts

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    Le Vendredi 1er Novembre 2019 à 10h00

    Comme chaque année, une délégation d’amis de l’Action française ira fleurir les tombes de Georges Calzant, Pierre Juhel, Marcel Langlois, Marius Plateau et de plusieurs Camelots du Roi qui reposent dans le cimetière de Vaugirard.

     320, rue Lecourbe – Paris XVème (Métro Boucicaut)

     L’hommage rendu à nos morts est un témoignage aussi fondamental que le combat que nous menons au quotidien pour préserver la souveraineté de la France et œuvrer à la restauration des institutions monarchiques.

    L’histoire des Camelots du Roi est riche d’enseignements pour les batailles que nous avons à mener cette année.

     

    L'Action française Nantes vous invite à son Cercle Luc Robet dont le thème sera "Pensée Classique et Pensée Chrétienne" le Mardi 5 Novembre à 20h00.

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    L'Action française Nantes vous invite à son Cercle Luc Robet dont le thème sera "Le droit naturel" le Samedi 23 Novembre à 16h00.

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    L'Action française Nantes vous invite à son Cercle Luc Robet dont le thème sera "La politique naturelle" le Mardi 3 Decembre à 20h00.

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    L'Action française Nantes vous invite à son Cercle Luc Robet dont le thème sera "Saint-Martin de Tours, évangélisateur de la Gaule" le Mardi 17 Decembre à 20h00.

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    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10 (conférence + buffet)

     

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    Jean-Pierre Deschodt sera l'invité du Cercle le Vendredi 25 Octobre pour son livre sur le socialisme :

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    • Les Mardis de Politique magazine :

     

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence :

    Comme chaque année, le Café d’Actualité d’Aix-en-Provence reprendra en Octobre.
    A noter : la prochaine réunion n’aura pas lieu le premier mais le second jeudi du mois (Café Le Festival, Place de la Rotonde).
     

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    • Le Café Histoire de Toulon

     

     

    Le Café Histoire de Toulon  vous informe de plusieurs conférences pour les mois d'Octobre/Novembre 2019.

     

     

    Ce mois d'octobre 2019, exceptionnellement afin de pouvoir bénéficier de la présence de François-Marin Fleutot en Provence et en Languedoc, la causerie du Café Histoire de Toulon aura lieu le Mardi 29 octobre à 20h00 et non le dernier mercredi du mois, à notre habitude. L'auteur nous entretiendra de son passionnant et très novateur ouvrage publié au CERF, sur « Les rois de France excommuniés à l'origine de la laïcité » qui démonte bien des idées convenues. Non, le sabre et le goupillon n’ont pas toujours été unis. Au contraire, l’histoire des papes de Rome et des rois de France a été tumultueuse, se soldant par une ribambelle de monarques excommuniés. Sur les trente-six héritiers de la dynastie fondée par Hugues Capet, ce ne sont pas moins de quatorze chefs de la fille aînée de l’Église qui seront interdits de sacrements, de Philippe-Auguste à Louis XIV. Dans le même temps, en s’opposant aux pontifes, les rois édifient la doctrine si française de la séparation des pouvoirs spirituel et temporel. Une redécouverte d’un hier spectaculaire pour mieux penser aujourd’hui.

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    Vous pouvez visualiser la courte vidéo (Cliquez ici ) des éditions du CERF. A l'issue de sa causerie, organisée en collaboration avec une association historique aixoise, François pourra dédicacer son ouvrage

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    Après avoir appuyé la grande manif du 6 octobre, lafautearousseau appuie les suivantes : Manifestations contre la PMA les 1er décembre 2019, 19 janvier, 8 mars, 17 mai et 14 juin 2020...

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    Colloque de l'Action Française : Au service de l’Ecologie intégrale.

    Samedi 9 Mai 2020, de 14h à 22h 

    Colloque organisé par Le bien commun, L’Incorrect et Politique magazine.

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    https://www.actionfrancaise.net/evenement/colloque-au-service-de-lecologie-integrale/

     

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    Y aurait-il, même venant de loin, pour l'occasion, des personnes désireuses de venir se faire "expliquer", même de dehors, dans la rue et devant le portail fermé, l'ensemble "maison/jardin/l'homme Maurras" : lafautearousseau peut vous recevoir et vous fournir toutes les explications nécessaires...

    Ces rencontres calmes, pacifiques, seraient l'occasion de manifester, sereinement mais publiquement, devant le portail de la maison de Maurras :

    1. Pour demander la ré-ouverture de la maison et la possibilité de la visiter, ou alors que la Mairie donne publiquement la raison de la fermeture du site, et un calendrier pour les travaux et sa réouverture à la visite...

    2. Pour demander le libre accès au jardin, en permanence...

    3. Et pour demander l'inscription de la très belle "maison de Maurras" au réseau des Maisons des Illustres, afin qu'elle devienne un grand centre intellectuel - national et international - de recherches sur Maurras, sa vie, sa personnalité, son oeuvre...

    Il vous suffit de nous contacter, et nous organiserons la chose ensemble, aussi souvent que des groupes se manifesteront...

     

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    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

    L'Action française Lyon vous invite à son cercle de formation dont le thème sera "Les médias" animé par un militant journaliste le Vendredi 28 Février à 19h00.

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    Lancement d'une nouvelle section en Alsace : Mulhouse ! Pour cette occasion une conférence sur "les doctrines d'Action française" sera faite sur place le Vendredi 28 Février à 20h00.

    Plus de renseignements (lieu, etc) par message privé ou par mail : strasbourg.etudiants@actionfrancaise.net.

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    L'Action française Toulouse vous invite à son cercle dont le thème sera "Maurras et le renouveau classique" animé par un universitaire, professeur de littérature le Vendredi 28 Février à 20h00.

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    Union Royaliste Provençale : L'Action française Toulon vous invite à son Cercle Pierre Debray dont le thème sera "La politique naturelle" (Partie 2) animé par François Davin fondateur et blogmestre de lafautearousseau le Mercredi 4 Mars à 20h00.

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    L'Action française Rouen vous invite pour une conférence dont le thème sera "Le coup de force" animé par Aymeric Hachard le Jeudi 5 Mars à 18h30.

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    La Restauration Nationale Section des Hauts de Seine de l'Action Française vous convie à un Diner - débat dont le thème sera "Idées et doctrines de la Contre-révolution" animé par Pierre de Meuse le Jeudi 19 Mars à 20h00.

    PAF : 17 € (Etudiants et chômeurs) 27 € (Tarif normal)

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    L'Action française Chantilly vous invite à une conférence dont le thème sera "Les mystères de la Russie, du Dr Jivago à Vladimir Poutine" animée par Vladimir FEDOROVSKI, ancien diplomate, acteur et témoin des années charnières, le Lundi 6 Avril à 20h00.

    Chantilly, Hotel de ville, salle des conférences

    Renseignement : chantilly@actionfrancaise.net

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    • PARIS CERCLE DE FLORE

    à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

    Le Cercle de Flore recevra Gérard Leclerc Vendredi 28 Février à 20h00 pour une conférence hommage à Pierre Debray dont le thème sera "Une politique pour le XXIe siècle".

    Une séance de dédicace ainsi qu'un buffet suivront la conférence.

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    Cercle Jean BODIN - Lyon

    Page FB : https://www.facebook.com/cerclejeanbodin/

     

    Jeudi 12 Mars à 19h30, le Cercle Jean Bodin vous invite à un Café débat dont le thème sera "Le libéralisme".

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    https://www.facebook.com/events/572481530014943/

     

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    GROUPE D'ACTION ROYALISTE (GAR)

     

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    DEXTRA

    Page  FB : https://www.facebook.com/dextra.franceenracinnee/

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    https://www.facebook.com/events/1541740739326835/

     

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence

     

    Le prochain café d'actualité d'Aix en Provence se tiendra le Jeudi 5 Mars.
    Attention!
     En raison de la fermeture pour travaux du café "Le Festival", notre prochain café se tiendra le Jeudi 5 Mars au restaurant Hippopotamus 1 avenue Victor Hugo situé de l'autre côté du Cours Mirabeau par rapport au "Festival".
     
    Nous accueillerons Danièle Masson, agrégée de l'Université qui a publié quelques livres dont :
    -Sisyphe ou l'illusion d'optique (1974)
    -Dieu est-il mort en Occident (?1998)
    -France chrétienne-France laïque (2008)
    -Eric Zemmour, itinéraire d'un insoumis (2018)
     
    Après avoir vu, dans nos séances précédentes, les idées et doctrines de la contre-révolution avec Pierre de Meuse et après avoir passé en revue les raisons "raisonnables d'espérer», 
  • En vente à la Librairie de Flore.

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    Entretiens et souvenirs d'Action française. Maurras et notre temps est un livre capital pour qui veut connaître les itinéraires idéologiques de trois générations

    https://www.librairie-de-flore.fr/p…/maurras-et-notre-temps/

  • Entre la vieille Europe et la seule France...

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    Editions Economica, Institut de stratégie comparée, 432 pages, 39 euros.

    Présentation de l'éditeur :

                Si le rôle de Charles Maurras dans la politique intérieure française reste connu (et très controversé), on oublie généralement qu'il existe un autre Maurras, celui dont le Président Pompidou disait en 1972 qu'il avait "prévu le monde actuel" avec soixante ans d'avance.

                Quelles furent ses thèses sur les relations internationales et les problèmes de défense ? Dans quels postulats s'enracinaient-elles ? Ont-elles connu une évolution entre Kiel et Tanger (1910) et sa mort en 1952 ? Furent-elles unanimement acceptées au sein de l'Action française ou des divergences s 'y exprimèrent-elles ? Les analyses de Maurras supportent-elles la confrontation avec les acquis de l'historiographie actuelle ? Quelle fut leur influence sur les décideurs politiques et militaires du XXe siècle, en particulier Charles de Gaulle ? Autant de questions qui, à ce jour, n'ont pas assez retenu l'attention des chercheurs.

                Aussi le présent ouvrage a-t-il l'ambition de faire oeuvre pionnière. Au carrefour de la philosophie politique, de la diplomatie, de la géopolitique et de la stratégie, les thèmes qu'il aborde ouvrent des perspectives inattendues sur l'histoire contemporaine.

    Table des matières

    Introductionpar Georges-Henri Soutou et Martin Motte

    I - CHAMP DE L’ENQUÊTE


    - Martin Motte : Kiel et Tanger

    - Charles Maurras : Que la France pourrait manœuvrer et grandir.

    - Georges-Henri Soutou : La réflexion de Charles Maurras sur les relations internationales, de 1896 à 1952 : entre la vieille Europe et la seule France.

    - Martin Motte : Maurras et l’ordre du monde.

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    II - MAURRAS ANALYSTE DES RELATIONS INTERNATIONALES

    - Stéphanie Burgaud : Maurras et le triangle Paris-Berlin-Pétersbourg.

    - Patrick Louvier : Les fondements de la puissance britannique dans Kiel et Tanger : racines et prolongements d’une lecture institutionnelle de l’Angleterre édouardienne.

    - Frédéric Le Moal : Maurras et l’Italie, heurs et malheurs d’une nécessaire amitié.


    III - LES ARMES DE LA FRANCE


    - Dimitry Queloz : L’Action française et les questions militaires avant la Première Guerre mondiale.

    - Olivier Lahaie : A propos des jugements portés par Charles Maurras sur l’affaire Dreyfus, l’armée française et ses services de renseignements dans Au signe de Flore.

    - Anne-Aurore Inquimbert : La pensée maurrassienne dans les écrits d’un « officier de fortune » : Henri Morel (1889-1944).

    - Jean-Baptiste Bruneau : La marine et le monde : l’Action française face au désarmement naval (1921-1930).



    IV - DISCIPLES ET CONTINUATEURS


    - Jérôme Grondeux : Charles Benoist et l’attraction maurrassienne.

    - Christophe Dickès : Maurras-Bainville : une influence réciproque ?

    - Christophe Réveillard : La critique maurrassienne de la fédération politique européenne et son influence.

    - Georges Pompidou : Discours prononcé à l’occasion du centenaire de l’École libre des Sciences politiques, 8 décembre 1972 (extraits).


    Conclusionpar Georges-Henri Soutou

     

     

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                Le point de vue de Frédéric Le Moal (14 décembre 2009, lelitteraire.com):

    Une étude scientifique et novatrice sur la pensée de Charles Maurras en politique étrangère

                Maurras avait tellement raison qu'il en est devenu fou. Cette phrase prêtée au général de Gaulle suffirait à elle-même à révéler l'impact qu'a eu la pensée du chef de l'Action Française sur une bonne partie de la société de son temps. En 1972, Georges Pompidou reconnut qu'il avait prévu le monde actuel. Le livre dirigé par Georges-Henri Soutou et Martin Motte, fruit d'une journée d'études tenue à l'université Paris-IV Sorbonne, consacrée à la pensée de Charles Maurras sur la politique extérieure et les problèmes de défense, vient combler un vide historiographique. Nombreuses sont en effet les études consacrées à la pensée politique du chef de l'Action française, mais rares sont celles à s'être penchées sur les conceptions maurrassiennes en matière de politique étrangère. Maurras a pourtant traversé tout le premier XXème siècle, depuis la Belle Époque jusqu'à la Guerre froide (il meurt une année avant Staline !) et les débuts de la constructions européenne, via les deux guerres mondiales.

                 Les contributions sont rassemblées par thème : après une analyse générale de la pensée maurrassiennes, on passe à des études de cas (Allemagne, Russie, Italie, Royaume-Uni), puis aux questions de défense et enfin aux disciples et continuateurs de Maurras. Son ouvrage, Kiel et Tanger, sert d'axe structurant à l'ensemble du livre puisque Maurras y a rassemblé ses analyses de politique étrangère, constamment approfondies lors des différentes rééditions. Comme l'écrit Martin Motte, Kiel et Tanger vise à démontrer la responsabilité de la République parlementaire dans les échecs essuyés par la diplomatie française et établir la nécessité d'une restauration monarchique. A partir de là, Maurras construit toute une pensée dont les échos se font sentir pendant un demi-siècle. Maurras, à la fois européen et nationaliste n'est certes pas facile à comprendre pour les esprits de notre temps.

                  Et c'est tout le mérite de cette étude universitaire de le rendre intelligible. Les contributions dressent le portrait d'un homme complexe, animé d'une hostilité farouche vis-à-vis de l'Allemagne, mais qui comprend dès1923 les dangers de l'hitlérisme et du racisme national-socialiste, tout en se méprenant complètement sur le fascisme de Mussolini. Cet homme, méfiant à l'égard des alliances, imagine dans un premier temps une France prenant la tête des puissances moyennes pour mieux résister aux empires, avant de se rallier aux concepts de l'équilibre européen, avant d'exalter la France seule et une sorte d'égoïsme national, pour mieux résister à l'Europe allemande des nazis. Les recherches ici présentées confirment que Charles Maurras appartenait non seulement aux cercles des grands penseurs de son époque, mais surtout à celui des intellectuels influents. Georges-Henri Soutou écrit avec raison qu'il se situait pleinement dans les débats de l'époque et ne vivait pas sur une planète à part.

                  L'esprit critique des auteurs s'exerce constamment sur les analyses maurrassiennes, évitant ainsi à l'ouvrage la marque hagiographique. Rien n'est mis de côté des contradictions, des conclusions parfois aberrantes, des insuffisances de Maurras, mais aussi des qualités de sa pensée et de ses pertinences, lui dont l'influence se fait sentir, dans une certaine mesure, chez de Gaulle et chez Pompidou. Que démontre en fin de compte cette étude ? Que la pensée de Maurras, malgré ses erreurs et ses outrances, a bien saisi de nombreux problèmes de son temps et qu'elle a exercé une influence certaine et indiscutable sur les penseurs et les décideurs français du XXème siècle.

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    Oui, la pensée de Maurras a bien "saisi de nombreux problèmes de son temps"...
    Et notamment celui de l'Argent devenu Roi.
     C'est par la grâce de la Révolution -qui a supprimé le pouvoir du Sang- que l'Or règne aujourd'hui sans partage ...
    Si une part de l'oeuvre de Maurras a péri -mais c'est le lot commun de tout écrivain-
    une autre forme ce Printemps de Maurras, qui ne passe pas,
    qui reste d'une actualité et d'une présence inaltérables,
    car l'essentiel est toujours neuf.... 
  • ACTION ROYALISTE RENNAISE : NI MACRON, NI CASSEURS !

    Peut être une image de texte
     
    Ni République macronienne
    Ni nihilistes dévastateurs !!
    Une fois de plus ces dernières semaines, notre ville de Rennes a été la cible des nihilistes : vitrines brisées ou dégradées (plus de 130 !) ; porte du Couvent des Jacobins incendiée ; commissariat brûlé ; hôtel de ville caillassé et ses fenêtres éclatées, etc.
    Comme à chaque fois désormais, le maire de la ville, Mme Appéré, vient constater après coup les ravages de sa propre politique et de son insuffisance : en laissant prospérer une insécurité (qui n’est pas qu’un sentiment) et une impunité de mauvais aloi pour les nihilistes qui s’en prennent au travail des autres et, même, aux monuments symboliques de Rennes comme l’hôtel de ville et la basilique Saint-Aubin (place Sainte-Anne) il y a quelques semaines, Mme Appéré pratique une politique du pire qui, en définitive, est la pire des politiques…
    Opposée à la réforme Borne-Macron sur les retraites, l’Action Royaliste Rennaise condamne dans le même temps 1. l’attitude de mépris de la République macronienne à l’égard des travailleurs et 2. le nihilisme destructeur de quelques uns qui, en définitive, ne font que servir le système qu’ils prétendent combattre : leurs destructions inconsidérées permettent au gouvernement macronien de se prévaloir de « l’ordre et de la loi » (sic !) et de faire croire que la République macroniste est « légitime » (re-sic !) pour faire passer et accepter toutes ses réformes antisociales…
    « Quand l’ordre n’est plus dans l’ordre, il est dans la révolution », déclarait Robert Aron il y a presque un siècle déjà. C’est vrai ! Mais la révolution nécessaire et le basculement souhaitable ne peuvent être la violence nihiliste ou les piques des coupeurs de têtes : la contestation royaliste, quant à elle, vise à « fonder un nouveau régime », et non à conserver l’actuel en plein échec ni à valider la furie dévastatrice des nouveaux barbares. La révolution, aujourd’hui, passe par la conquête des esprits et la mobilisation des intelligences dans le cadre d’une action civique et d’Etat. Et c’est « par le haut » qu’elle peut être la plus efficace et mener aux décisions les plus pérennes et soucieuses du bien commun : nous la souhaitons, donc, politique et royale, active et sociale !