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  • Société & Religion • La Manif pour tous toujours présente

     

    Par Gérard Leclerc

     

    XVM495e5cb0-8a51-11e6-8bce-57b23a9183a7-100x108.jpgLa Manif pour tous a toujours des possibilités de mobilisation que peuvent lui envier bien des organisations. Ceux qui escomptaient un progressif effacement d’une cause à leurs yeux dépassée ou obsolète en seront pour leurs frais. Sans doute, la foule n’était pas, hier, de l’ampleur de celles qui avaient manifesté au moment du débat sur le mariage pour tous. Il en va ainsi des mouvements militants, qui ne sont pas toujours au maximum de leur essor possible. Mais dans le cas précis de La Manif pour tous, il ne s’agit pas d’un événement contingent, mais de la structure même de notre société et de son avenir. Nous avons connu dans le passé d’immenses rassemblements à propos de l’école, des retraites, de l’emploi, du code du travail… Ce ne sont sûrement pas des sujets mineurs, et il est probable que dans un laps de temps assez proche ces sujets donneront lieu à d’autres contestations. Mais aucun d’entre eux n’affecte le corps social avec autant d’intensité que celui de la famille et de la filiation.

    À peu près aucun observateur patenté n’avait anticipé ce qui s’est passé il y a trois ans. La plupart pensaient qu’il y avait quelque chose d’irréversible dans un mouvement qui bouleversait les mœurs des sociétés occidentales. Les refus ne pourraient être qu’extrêmement minoritaires voire résiduels. De là, la surprise face à cette gigantesque protestation qui concernait notamment les couches les plus jeunes de la population. Je suis témoin, pour ma part, des effets du mouvement auprès de jeunes gens qui se sont engagés, très au-delà des manifestations, dans de nouvelles formes de militantisme. Cela n’a rien de superficiel, car une véritable prise de conscience de génération a débouché sur une réflexion intense, d’ordre philosophique et anthropologique. Cela a eu des effets immédiats avec la révélation de jeunes talents dans le monde de la culture, de la politique, du journalisme. Non, ce qui a commencé il y a trois ans n’a pas fini de développer ses conséquences. Et il est inutile de préciser la dimension spirituelle et théologique de cette cause dont, d’une façon prémonitoire, Urs von Balthasar écrivait qu’elle se referait directement au mystère de fécondité de la Trinité telle qu’elle se manifeste dans l’humanité créée à son image.* 

    * Hans Urs von Balthasar, L’état de vie chrétien, Johannes Verlag

    France Catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 17 octobre 2016

  • Les activités du Café Histoire de Toulon

    Toulon vers 1630

     

    Exceptionnellement, comme annoncé dans notre agenda, il n'y aura pas de causerie au mois d'octobre 2016.

    Le Café Histoire de Toulon vous annonce la prochaine causerie du mercredi 30 novembre 2016 devant les Amis du Pub Le Graal. Cette huitième causerie 2016, animée par Dominique Struyve, portera sur le thème :  Le Peuple-roi est nu; ou les Français déshabillés.

    L'on trouvera ci-dessous le texte de la causerie du mois de juin 2016 de Philippe Lallement sur La mémoire disparue des catholiques du" Midi blanc" (L'émergence 1789-1800). Ce document de 25 pages comprend un jeu de cartes des provinces d'Ancien-Régime ainsi qu'un glossaire.

    Les habitués du Café Histoire de Toulon connaissent la Nouvelle Revue Universelle car elle publie les analyses d'Antoine de Crémiers qui a ouvert la saison 2016 au Graal; d'autres parce qu’elle a publié un important texte de Monseigneur Rey au mois de mai 2014 : La parole publique de l'évêque. (envoi gratuit sur simple demande à cafehistoiredetoulon@gmail.com) qui interroge sur le sens politique de la fonction épiscopale.

    C'est pourquoi Le Café Histoire de Toulon vous invite à lire le dernier n° de la Nouvelle Revue Universelle : Boutang, cent ans, 1916-2016 spécialement dédié à la pensée du philosophe catholique, dont le rédacteur en chef considère qu'elle doit nous aider dans la remise en cause radicale de la déchristianisation nihiliste de la France, initiée lors des grandes manifestations du printemps 2013. Parmi les riches contributions, on note celle de Chantal Delsol et le passionnant témoignage de Gérard Leclerc, le chroniqueur de Radio Notre-Dame (FM 100.7). 

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    Culture • Numéro exceptionnel de la Nouvelle Revue Universelle sur Pierre Boutang pour ses cent ans ...

  • Guerre des sexes ?

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpgSamedi dernier, dans l’émission On n’est pas couché de Laurent Ruquier sur France 2, une violente altercation s’est produite entre la romancière Christine Angot et Sandrine Rousseau, ancienne secrétaire nationale adjointe des Verts.

    Le motif de l’incident, la violence sexuelle subie par des femmes, explique son caractère passionnel, vu les sentiments qu’elle provoque. L’affaire a pris une dimension supplémentaire avec l’intervention de Marlène Schiappa, secrétaire d’État en charge de l’égalité entre les hommes et les femmes, qui a cru bon saisir le CSA. J’avoue concevoir assez mal comment le CSA pourrait intervenir dans un pareil domaine, sauf à sanctionner les responsables de l’émission, ce qui contribuerait encore plus à la confusion générale.

    Je serais assez d’accord avec Rachida Dati qui, interrogée sur l’émission, estime qu’il s’agit d’une question qui relève de l’intimité de chacune des deux protagonistes et qu’on ne saurait en tirer une conclusion d’ordre politique. Ce qui touche au politique, donc au domaine de la loi, ce peut être la défense de l’intégrité des personnes à l’encontre de toute agression, même s’il est souvent délicat d’opérer un discernement dans cet ordre là. Mais comment arbitrer entre deux femmes qui expriment la douleur de ce qu’elles ont subi, selon des modes rigoureusement contradictoires ? C’est impossible, c’est vain et c’est même contre productif. Cela rappelle les impasses d’un certain féminisme dans les années soixante, lorsque les structures militantes étaient dans l’incapacité de traiter des difficultés personnelles de chacune, au-delà des revendications du combat commun.

    Par ailleurs, il y aussi le risque d’attiser le guerre des sexes, à partir d’une mise en cause unilatérale de l’agressivité masculine. C’est une des causes du malaise actuel. Tout ne se joue pas seulement sur la scène de la revendication des droits. Il y a peut-être, préalablement, la grande question de ce que la Bible appelle l’Alliance et qui concerne ce domaine mystérieux de la rencontre de l’homme et de la femme.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 4 octobre 2017.

  • Che Guevara 50 après

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpgY a-t-il encore beaucoup d’adolescents ou de jeunes gens pour afficher le poster de Che Guevara dans leur chambre ? On peut se poser la question en ce cinquantième anniversaire de sa mort. Ils sont sans doute beaucoup moins nombreux chez nous que lorsque le mythe de la révolution castriste dominait l’imaginaire d’une foule de jeunes dans les années soixante. Mais il y en a encore certains, à l’instar d’Olivier Besancenot qui parlent de lui comme « une braise qui brûle encore ». Certes, le militant admet que le Che avait ses faiblesses, ses aveuglements, ses erreurs et ses maladresses. « Mais il avait cette qualité rare chez les acteurs de la scène politique : la cohérence entre les paroles et les actes. » En 2015, le même Besancenot conseillait au président François Hollande de visiter le musée Che Guevara, lors d’un voyage à Cuba.

    L’aura romantique qui a entouré le compagnon de Fidel Castro s’est toutefois plutôt estompée, depuis que l’on sait comment l’homme pouvait être dur, impitoyable. Sa rigueur révolutionnaire ne faisait grâce de nulle indulgence aux complaisances libertaires. Sa vision manichéenne du monde n’admettait nul compromis, jusqu’à ce que le capitalisme disparaisse totalement de sa surface. Cela supposait une haine absolue de l’ennemi à détruire. Régis Debray, qui l’a accompagné jusqu’à la veille de sa mort en Colombie, a pu, par la suite, analyser en quoi la stratégie guévariste avait été prise en défaut, notamment du côté du peuple paysan qu’elle entendait rallier et qui se dérobait à son enrôlement.

    Il n’empêche que, pendant longtemps, le Che s’est imposé comme recours contre un monde injuste. Notre pape François, lorsqu’il était provincial des jésuites en Argentine, eut fort à faire avec certains religieux qui s’étaient laissés prendre à cette dialectique et à l’espoir d’une révolution imminente. Mais le père Bergoglio ne se laissait pas abuser, préférant la proximité vraie avec son peuple argentin, avec les pauvres, pour s’engager en vue d’une justice concrète, loin du mythe de la violence et de la résignation au désordre établi.   

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 12 octobre 2017

  • Ce qu’est l’Europe aujourd’hui

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpgLes résultats des élections allemandes ont donné lieu à des commentaires plutôt convergents.

    La victoire de la chancelière Angela Merkel a un goût d’amertume et son quatrième mandat s’annonce difficile. Je ne sais s’il faut partager le pessimisme extrême de ceux qui lui annoncent des allures crépusculaires. Mais il est incontestable que cette remarquable tacticienne se trouve aux prises avec des difficultés liées à la situation concrète de son pays et à celle de l’Europe. En effet, le régime représentatif reflète forcément l’évolution d’une société et les mouvements de son opinion publique. L’émergence de la formation Alternative pour l’Allemagne ne pouvait surprendre, elle est dans la logique des événements récents. Si l’on peut craindre la dureté de certaines de ses positions, on doit admettre qu’elle s’exprime dans un cadre régulateur qui vaut mieux que l’expression sauvage de certaines peurs et de certains réflexes.

    Force est de reconnaître également que ce qui est vrai pour l’Allemagne l’est aussi pour l’ensemble de l’Europe, et que cela risque de contrarier les projets qu’Emmanuel Macron envisageait de réaliser en accord avec la chancelière. Il faut convenir, même si ce n’est pas une réalité forcément agréable, que l’Europe de l’Est est réfractaire à une politique globale d’ouverture à l’immigration. La Hongrie, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie sont solidaires à l’encontre d’une volonté qui leur imposerait des quotas d’immigrés. Même des intellectuels que l’on considérait comme participant d’une sorte de consensus progressiste se retrouvent avec les États qui craignent pour leur cohérence interne. Il faut bien comprendre que la République Tchèque, par exemple, ne renie pas forcément l’héritage de Vaclav Havel lorsque elle veut défendre sa spécificité qu’elle considère comme fragile, eu égard au caractère modeste de son État, à sa culture et sa langue minoritaires. C’est de tout cela qu’il faut tenir compte, et les élections sont la meilleure médiatrice pour donner au peuple l’occasion d’exprimer leurs craintes et leurs espoirs. Les élections allemandes sonnent l’heure d’un nouveau défi pour l’Europe.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 26 septembre 2017

  • Toujours la Catalogne

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpgIl y a huit jours, j’abordais – dirais-je imprudemment ? – la question du referendum en Catalogne, en vue de l’indépendance de cette région.

    Je dis imprudemment, parce que, n’ayant pas une connaissance directe du problème, j’en étais réduit à des considérations un peu générales. Depuis lors, nous nous sommes aperçus que l’éventuelle indépendance de la Catalogne nous entraînait vers des conséquences très graves. Les indépendantistes ont donné le sentiment de dominer la situation, avec une adhésion populaire massive, mais la réplique est venue hier avec la contre-manifestation de Barcelone. Il y avait eu, entretemps, la très ferme déclaration du roi d’Espagne, qui montrait bien comment le pays était touché dans sa chair vive. Et nous sommes, de toute évidence, à la veille d’une épreuve de force.

    Si les séparatistes prononcent, dans les jours qui viennent, une déclaration d’indépendance unilatérale, la réaction de Madrid sera immédiate. Le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a déclaré que la constitution l’autorisait à suspendre l’autonomie de la Catalogne. Le pouvoir central pourrait ainsi administrer directement la région, abolissant l’autorité locale. On peut craindre alors des affrontements directs, et certains évoquent même le précédent de la guerre civile. Dès lors, on ne peut que formuler tous les vœux pour un règlement pacifique du conflit. C’est ce que réclamaient, ces jours-ci, beaucoup de manifestants, qui suppliaient que l’on se parle entre parties adverses.

    Un ami rencontré hier matin, originaire de la Catalogne, me donnait une idée de l’état de tension où vivent les habitants, dans un climat souvent très idéologique, et même sous la menace de représailles pour qui n’accepte pas la ligne séparatiste. Un tel témoignage direct n’a fait qu’accroître ma perplexité et ma crainte. C’est une grande erreur de croire que les cadres nationaux sont dépassés à l’heure de l’Europe et de la mondialisation. Notre équilibre politique est à la merci d’une crise qui peut ébranler toutes les structures de notre continent.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 9 octobre 2017

  • Société • Une émancipation ratée ?

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpgÉtonnante civilisation de la communication qui est la nôtre ! L’extraordinaire vitesse de l’information et la réactivité qui lui correspond dans les réseaux sociaux nous font vivre à un rythme effréné, avec un risque d’ensauvagement. Je reprends ce terme à Maxime Tandonnet qui, dans une chronique du Figaro, s’inquiète à juste titre des phénomènes de meute qui aboutissent à de véritables lynchages médiatiques. Dans son registre à elle, Élisabeth Lévy, la directrice du magazine Causeur, s’inquiète également du même phénomène à propos du scandale hollywoodien qui fait fureur en ce moment. Il est vrai qu’elle n’a pas peur des provocations à contre-courant. Il y a deux ans, elle publiait déjà un dossier sur « la terreur féministe », expression qu’elle modérait au demeurant en expliquant qu’elle était d’ordre psychologique.

    On s’indignera sans doute de cette critique de la terreur, dès lors que la cause des femmes semble totalement légitimée par un scandale évident et les révélations qu’il provoque en fait de violences sexuelles envers les femmes. Mais le problème est de savoir si les phénomènes de meute et l’échauffement idéologique qui se produit sont vraiment capables de nous sortir d’une situation d’évidence pathologique. Lorsque l’éditorialiste du Monde écrit que la seule application de la loi ne suffira pas à endiguer ce type de violence, on ne peut que l’approuver, mais lorsqu’il ajoute que le vrai problème c’est de promouvoir « l’intolérance au sexisme », on voit l’idéologie pointer son nez et on est en droit de formuler sinon son désaccord, du moins ses réserves.

    Le féminisme a pu rendre des services, mais il a aussi montré ses limites, et le néo-féminisme, qui sévit aujourd’hui, n’a rien arrangé. On nous avait pourtant assuré qu’une révolution définitive s’était produite avec les années soixante, qui mettait fin à l’ère patriarcale. À constater que les pires obscénités sexistes sont proférées aujourd’hui dans les cours de récréation, comme ce ne fut jamais le cas autrefois, on se dit qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Et même quelque chose de pourri au royaume de l’émancipation contemporaine.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 19 octobre 2017

  • Dieu guérit-il encore ?, par Gérard Leclerc

    L’Institut catholique de Paris a fait le plein ces jours-ci pour un colloque sur le thème « Dieu guérit-il encore ? » 450 personnes réunies pour réfléchir sur le sujet, voilà qui marque une évolution de la sensibilité religieuse contemporaine. Il y a quelques décennies, on était sans doute plus préoccupé des engagement sociaux des chrétiens.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgD’ailleurs, significativement, c’est la catégorie de militant qui était privilégiée dans la culture chrétienne, au point parfois de considérer avec quelque commisération le peuple des paroisses, dont on estimait qu’il n’était pas assez « conscientisé » sur le terrain politique. Peut-être y a-t-il là de quoi alimenter l’historiographie contemporaine, qui s’interroge sur le décrochage de la pratique religieuse dans les années 60.

    Il est vrai que ce peuple des paroisses fréquentait les sanctuaires de Lourdes qui répondait à ses attentes les plus personnelles et les plus intimes. Et Lourdes offrait la place d’honneur aux malades, aux infirmes, à tous ceux qui souffrent. La guérison de l’âme et celle du corps s’y trouvaient étroitement associées. Mais c’était un aspect sinon marginal, du moins secondaire de la pastorale officielle d’alors. Il a fallu l’émergence des communautés nouvelles dans la période post-conciliaires pour que l’on se rende compte de l’importance primordiale de la prise en compte de l’humanité en quête de guérison. Certes, on s’est aperçu qu’il y avait nécessité d’un éclairage théologique et spirituel ciblé pour qu’il n’y ait pas de dérapage et de confusion entre les domaines.

    Mais n’était-ce pas l’Évangile lui-même qui commandait cette attention ? Jésus n’attirait-il pas les foules dont il avait compassion ? Ses miracles accompagnaient sans cesse sa prédication. Mgr Aupetit, l’archevêque de Paris lui-même ancien médecin, est particulièrement sensible à ce ministère de guérison dont il a découvert la nécessité comme pasteur. Il raconte comment, lorsqu’il se rend dans une paroisse, il est assailli par de multiples demandes de prières et de délivrance. Si l’Église est sacrement du Salut, c’est qu’elle est vouée à venir au secours de tous ceux qui implorent la tendresse de Dieu.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 30 janvier 2020.

  • Le vendredi noir ? Une américanisation forcée des esprits, doublée d'une arnaque bien réelle : à interdire d'urgence...

    Les initiatives se multiplient contre le Vendredi noir, ses promotions souvent trompeuses et son impact sur la planète. Cette folle journée de soldes  a été importée en 2013 des États-Unis, comme l'a été cette soi-disant "fête" (!) des citrouilles/sorcières et compagnie que l'on a cherché et cherche encore à nous imposer en lieu et place de nos Toussaint et célébration des Défunts...
     
    Mais une offensive s'organise contre cette journée d'hyper-consommation "noire pour le porte-monnaie et la planète", avec l'impact écologique désastreux des livraisons liées à ces soldes (1 million l'an passé rien qu'à Paris le lendemain du Vendredi noir et beaucoup de retours dans la foulée).

    Et aussi pour mettre fin aux promotions qui "trompent les consommateurs sur les prix"; de nombreux rabais sont truqués et se révèlent finalement ridicules (2 % en moyenne sur les Smartphones, les téléviseurs, les ordinateurs…).
     
    Un exemple, donné hier soir sur BFM/TV (votre radio préférée !...) : une directive de Bruxelles permet aux commerçants de fixer leur prix pour telle ou telle marchandise à partir d'une "grille de prix de référence".
     
    Mais ce que le client ignore, et c'est là qu'est l'arnaque, c'est que la grande surface ou la chaîne qui va lui vendre un frigo, un téléviseur ou toute autre marchandise ne lui fait aucun rabais ce jour-là. Si la "grille de référence" indique au commerçant que le prix suggéré va de 400 à 600 euros, par exemple, le commerçant va vendre toute l'année son frigo ou sa marchandise à 400 euros. Et, le jour ou la semaine du Vendredi noir, il va afficher sur sa vitrine "Ici vous paierez 400 euros au lieu de 600", mais bien sûr ce prétendu rabais est "bidon", puisque c'est le prix habituel auquel le client trouve l'objet toute l'année... CQFD !
     
    Le Vendredi noir ? Une importation à retourner à l'expéditeur, d'urgence !
     
    lafautearousseau
  • Un quinquennat compromis par Gérard Leclerc

    Comment un éditorialiste pourrait-il échapper à la situation d’un pays paralysé par la grève et au dossier épineux qui est à l’origine du mouvement social ? Difficile de se dérober ! Et pourtant, la difficulté technique de la réforme des retraites constitue déjà un fameux obstacle. Nous n’avons même pas encore le projet définitif du gouvernement.

     

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgIl sera présenté par Édouard Philippe mercredi midi devant le Conseil économique et social. Il a fait l’objet de plusieurs réunions ces jours derniers à Matignon et à l’Élysée pour trancher les dernières difficultés. Serons-nous alors pleinement éclairés sur ce qui nous attend et sur ce qui attend surtout les prochaines générations, puisqu’il s’agit, nous dit-on, de travailler pour l’avenir, de garantir la sécurité d’un système social qui s’est bâti notamment au moment de la Libération, mais qui nécessite un rééquilibrage urgent si l’on tient à le sauvegarder pour l’essentiel.

    Autant avouer mon incompétence en termes techniques. J’écoute les experts les plus qualifiés et ils sont en désaccord. Il en va de même pour les syndicats très divisés. Les adversaires les plus résolus de la réforme sont en vedette, notamment le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, rejoint par les responsables de FO, de la FSU, de la CGC… La CFTC n’a pas appelé à la mobilisation, laissant ses structures régionales décider par elles-mêmes. Le gouvernement attend beaucoup de la CFDT et de son dirigeant Laurent Berger. Ce syndicat a acquis, depuis Nicole Notat, une réputation de syndicat réformiste. Berger a d’ailleurs donné son accord au régime par points, qui est le dispositif central du projet élaboré par Jean-Paul Delevoye.

    Emmanuel Macron joue très gros dans cette affaire. S’il recule et obtempère à la volonté de ses opposants qui veulent un retrait pur et simple de la réforme, son quinquennat aura perdu sa dynamique réformatrice et lui-même son aura progressiste. Le problème, c’est que lorsqu’on est dans un rapport de force, ce n’est pas forcément la rationalité qui domine. Puisse-t-elle être sauvegardée au minimum pour que le pays ne se déchire pas trop.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 10 décembre 2019

  • La crèche, « admirable signe » par Gérard Leclerc

    Dimanche 1er décembre, le Pape publiait une lettre apostolique sur la signification et la valeur de la crèche, celle-ci étant qualifiée d’« admirabile signum ». « La crèche, écrivait-il, est comme un Évangile vivant, qui découle des pages de la sainte Écriture. En contemplant la scène de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l’humilité de celui qui s’est fait homme pour rencontrer chaque homme. »

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgEt si certains peut-être chez nous font preuve de pusillanimité, craignant d’exposer ce signe en public, le pape François, lui, n’a aucun scrupule : « Par cette lettre, je voudrais soutenir la belle tradition de nos familles qui, dans les jours qui précèdent Noël, préparent la crèche. Tout comme la coutume de l’installer sur les lieux de travail, dans les écoles, les hôpitaux, les prisons, sur la place publique. » Et pour enfoncer encore le clou : « Je souhaite que cette pratique ne se perde pas ; mais au contraire, j’espère que là où elle est tombée en désuétude, elle puisse être redécouverte et revitalisée. »

    Le Saint-Père a-t-il été mis au courant de la querelle franco-française sur les crèches publiques qui est remontée jusqu’au Conseil d’État, lequel s’est engagé dans des distinguos subtils entre le cultuel et le culturel afin de préserver notre sacro-sainte laïcité, dont il ne faut pas trop médire pour les services qu’elle rend mais qu’il ne faut pas trop absolutiser non plus. On s’aperçoit d’ailleurs qu’hormis quelques séides sectaires de la Libre pensée, bien rares sont les adversaires de la crèche dans l’espace public. À Béziers, la crèche de la mairie a été inaugurée en présence de toutes les notabilités religieuses, y compris les imams !

    Certes, il y a eu du grabuge à Toulouse. Une cinquantaine d’individus violents ont manifesté en hurlant contre la crèche vivante de la place Saint-Georges, obligeant les organisateurs à interrompre le spectacle, ne serait-ce que pour protéger les enfants effrayés. Mais à leurs corps défendants, les vociférateurs n’ont-ils pas mis en valeur le témoignage pacifique de ce nouveau-né complètement désarmé devant leur violence et leur sottise ?

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 16 décembre 2019

     

  • Grève générale par Gérard Leclerc

    Au matin d’une grève générale qui s’annonce de grande ampleur, bien malin qui pourrait établir un pronostic sur ses résultats, d’autant plus que les règles du jeu social ont été modifiées ces derniers mois avec le phénomène des Gilets jaunes. Il y a d’abord la crainte immédiate : comment va se dérouler cette journée ? Y aura-t-il les débordements que l’on redoute ? Le ministre de l’Intérieur lui-même annoncé la venue de plusieurs centaines de casseurs, ceux que l’on a vu à l’œuvre encore récemment. Est-il exact qu’on ne saurait les maîtriser alors qu’ils se fondent dans les cortèges ?

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgCe qui est sûr, en tout cas, c’est que si les choses tournent mal, comme le craignent les commerçants échaudés par les dégâts qu’ils ont subis, c’est que le sens même de cette journée d’action se trouvera transformé. C’est moins du fond des revendications qu’il sera question que de la défense de l’ordre, de la violence, ou plutôt des violences imputées aux uns et aux autres. Et pour peu qu’il y ait encore des blessés graves, les polémiques rebondiront sans fin.

    On dira qu’il n’y aurait pas de problème de défense de l’ordre s’il n’y avait un profond mécontentement dans le pays. Celui-ci n’est pas lié à la seule controverse sur les retraites. On n’en finirait plus de détailler les multiples causes des conflits que le gouvernement peine à régler : situation alarmante dans les hôpitaux et singulièrement les services d’urgence, révolte de la paysannerie, malaise du monde étudiant. On a même vu les pompiers manifester et réprimés par la police. Une police qui, de son côté, souffre à l’évidence des surcharges qu’on lui impose entre protection contre le terrorisme et répression des mouvements de rue.

    Et que penser du rôle des syndicats, qui semblent déstabilisés par les formes nouvelles de contestation ? Vont-ils reprendre la main aujourd’hui et dans les jours suivants ? Enfin, parviendra-t-on à élaborer une discussion éclairée sur ce fameux dossier des retraites ? Raymond Soubie, qui est reconnu comme un des meilleurs spécialistes des questions sociales, déclare que la réforme envisagée est devenue proprement illisible. Oui, nous sommes dans un brouillard généralisé et l’on se demande comment nous en sortirons !

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 5 décembre 2019

     

  • Réforme des retraites : compromis ou bras de fer par Gérard Leclerc

    Nos auditeurs se sont sans doute aperçus de ma réserve sur la querelle des retraites et le mouvement qui paralyse une partie du pays. Ce n’est pas que je m’en désintéresse et que je n’ai pas d’avis sur le fond. Ma réticence tient à deux causes. La première, c’est mon incompétence ou mon manque de compétence. Il y a des éléments techniques que je ne maîtrise pas, notamment sur la question des financements. La seconde cause tient au respect que j’ai à l’égard de mes amis auditeurs et qui m’interdit de leur imposer un avis qui relève de leur propre appréciation.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgEn aucun cas, je n’ai à imposer un arbitrage. Il en va de même pour les élections, où je me garde de faire part de mes préférences personnelles. Si j’interviens, ce ne peut être qu’au niveau des principes ou pour offrir une analyse qui permet d’éclairer certains enjeux qui dépassent les clivages partisans.

    C’est plutôt l’analyse que je privilégierais aujourd’hui, pour tenter de caractériser la situation politique et sociologique du pays. L’affrontement auquel nous assistons a-t-il des débouchés raisonnables ? Sans doute oui. On saura bientôt, en dépit des embûches sérieuses, dont certains relèvent de graves imprudences du pouvoir – je pense au départ forcé de Jean-Paul Delevoye – si une négociation est possible, avec des concessions réciproques. La CFDT devrait y jouer un rôle décisif. Il est vrai que la CGT et ses alliés donnent le sentiment d’un jusqu’au-boutisme qui ne relève que de l’épreuve de force avec le gouvernement. Qui pliera le premier ? Nous n’en sommes plus à la situation de l’après-guerre où les grèves prirent une tournure insurrectionnelle, et où il fallut toute l’énergie d’un Jules Moch, ministre SFIO de l’Intérieur, pour briser l’offensive dirigée par le Parti communiste. On ne saurait oublier cependant, qu’il n’y a pas si longtemps, nous avons assisté à un début d’insurrection au cœur de la capitale avec les Gilets jaunes.

    Mais ce sont les syndicats qui sont aujourd’hui à la manœuvre, pour avoir pris leur revanche. La singularité politique de la prise de pouvoir par Emmanuel Macron fait qu’il n’y a pas d’opposition vraiment organisée, hormis le Rassemblement national, la droite et la gauche ayant été défaites. À moins que surgisse des événements une autre configuration. Mais celle-ci signifierait la défaite du président.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 18 décembre 2019

     

  • Du nouveau dès ce lundi matin sur notre Page militante ”Soutenez ! Participez !”...

    lfar flamme.jpgVous l'avez suivi en direct, si je puis dire : dès la rentrée de septembre, nous avons eu l'idée de créer une Page dédiée au militantisme, qui annoncerait tout ce dont nous avions connaissance, partout en France, organisé par quelque groupe que ce soit, sans autre exclusive que celle de servir le Bien commun et de ne pas être en opposition avec l'héritage de notre famille de pensée et la fidélité aux représentants actuels de la Famille de France.

    Cette Page, SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE..., a tout de suite trouvé son public, et nous a permis de nouer, ou de réactiver, de nombreux contacts, sur tout le territoire, établissant ainsi un maillage serré de relations partout en France : c'est, d'ailleurs, l'une des causes du succès que rencontre lafautearousseau depuis septembre, et de son développement constant et important...

    Tout naturellement, l'idée nous est venue, très vite, de ne pas seulement annoncer une activité, mais aussi d'en rendre compte, une fois l'évènement passé : ce fut la seconde Page militante Formation et militantisme... qui permit à tous les groupes actifs en France de se voir connus et reconnus, de démultiplier leur bonne volonté et leurs efforts, dans la limite de nos moyens et autant que nous le pouvions, en faisant savoir à tous, et partout, ce que chacun faisait...

    A compter d'aujourd'hui, nous incluons d'une façon plus systématique le lien vers le site officiel, la page facebook et la chaîne vidéo de chacun des groupe ou entité dont nous annonçons les activités : CRAF/RN, Cercle de Flore Paris, Cercle de Flore Lyon, Mardi de Politique magazine, Café Actualité d'Aix-en-Provence, Café Histoire de Toulon, GAR, NAR, DEXTRA, Cercle Jean Bodin Lyon, Cercle Henri Lagrange, Centre Lesdiguières, Radio Courtoisie, Jeunesse si tu savais/Poussières d'étoiles, Collectif Némesis...

    Je profite de cette information pour remercier toute l'équipe de lfar et la féliciter du dynamisme dont elle fait preuve, au service de notre Cause commune...

    François Davin, Blogmestre

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  • L’art du gouvernement et de la parole, par Gérard Leclerc.

    © Pascal Deloche / Godong

    Dans une période critique, la parole présidentielle est forcément observée avec une attention particulière. Tout simplement parce qu’on attend énormément de l’autorité suprême, surtout lorsque règne une certaine confusion et que ne cessent de proliférer des opinions de toutes sortes. Au moins que l’on sache où l’on va, qu’une direction claire soit donnée, qu’on ait le sentiment que le gouvernail est fermement tenu. Lundi soir, toute la France s’est mise à l’écoute de son président. A-t-elle été convaincue, rassurée ?

    gerard leclerc.jpgDifficile de la dire, même si des satisfecit sont parfois venus de là où on ne les attendait pas. Par exemple de la part de Jean-Pierre Chevènement, qui, il est vrai, en pareilles circonstances, plaide toujours en faveur de l’unité nationale.

    Comment ne pas comprendre un tel souci ? Il arrive même que des anarchistes sentent vibrer en eux un sentiment légitimiste en faveur de l’autorité en place. Mais par ailleurs, il faut bien reconnaître que la tâche du chef de l’État est terriblement ardue. Lundi, a-t-il parlé trop longtemps, alors qu’il aurait fallu être concis et précis ? Sur ce point, dans un texte à sa façon, Régis Debray se montre radical : « Une phrase, un acte. Pas un mot de trop, et chaque mot à sa place. Comme la reine d’Angleterre en quatre minutes. Imperatoria brevitas. Autorité et brièveté sont synonymes. » Bien sûr. Et de ce point de vue Emmanuel Macron a beaucoup de mal à s’exprimer brièvement. Il a, cependant, des circonstances atténuantes, tout d’abord celle qui tient à la complexité extrême de cette crise sanitaire, sur laquelle il est parfois difficile d’affirmer des jugements définitifs.

    Ou alors, il faudrait opérer un partage, une distribution de la parole. Au président les grandes orientations. Au premier ministre et à quelques membres de son gouvernement, le soin de définir des dispositions plus pratiques. Encore faut-il que le pouvoir en général soit en pleine cohérence avec lui-même pour que sa parole soit en totale synergie avec son action. Mais lorsque certains moyens manquent pour agir, la parole se trouve victime de ces carences. Et l’opinion risque d’être désorientée par l’incertitude qu’elle perçoit.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 15 avril 2020.