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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Espagne: de 1975 à 2007.....(4/4)

              Y a-t-il, dans ce contexte, une "affaire des béatifications" ? mais non ! seulement une grande ignorance ou une immense mauvaise foi.....

              Dans son intéressant bloc-notes -que l'on ne consulte jamais sans en retirer quelque bénéfice...- Patrice de Plunkett recadre bien le "débat" à propos des béatifications du 28 Octobre (977 martyrs de la Guerre Civile béatifiés depuis 1977, dont 11 canonisés; 498 d'un coup le 28 octobre 2007; et 2000 procès de béatification en cours ....); en voici un extrait (1):

              "Depuis huit jours, les journaux parisiens surenchérissent à propos de la béatification – ce 28 octobre – de prêtres espagnols tués avant et pendant la guerre civile. Le Monde avait titré sur le « lugubre cortège » de Benoît XVI... Le Figaro d'hier matin laisse entendre que ces victimes n’avaient pas été honorées sous Jean XXIII et Paul VI parce que ces deux papes « détestaient Franco » … Record du demi-week-end : France Info ce matin. Ne sachant pas ce qu'est une béatification ni quelle est la définition (strictement religieuse) du martyre, le journaliste a souligné que l'Église ne béatifie « que les victimes d'un seul camp ». Il avait l'air de trouver ça discriminatoire, donc illégal, voire passible d'un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme...."

              La vérité est que certains commentateurs -et certaines commentatrices...- devraient d'abord se calmer, et -ensuite et surtout...- se former: l'inculture (2), et pour être encore plus précis, l'ignorance crasse de nombre de journalistes est en effet stupéfiante; et ceci aussi bien dans le domaine spirituel que dans le domaine historique; il est vrai que le conformatage des esprits et le triomphe absolu du conformisme et de la vérité officielle sont passés par là...

              Que fait l'Eglise lorsqu'elle béatifie ou canonise quelqu'un ? Elle reconnaît l'exemplarité de sa vie, l'héroïcité de ses vertus; et elle les propose à ses fidèles comme exemple. Dans le cas d'un martyre, il faut que la personne ait été martyrisée "en haine de la Foi": c'est à dire, très concrètement, que ses assassins l'aient tué "parce que" chrétienne et catholique. Et non pour ses idées politiques ou ses engagements sociaux ou autres... L'Église est donc dans son rôle, et elle est parfaitement fondée à le faire, lorsqu'elle béatifie des centaines de prêtres, religieuses ou simples croyants tués par les républicains parce qu'ils étaient chrétiens, alors que ceux qui les tuaient voulaient éradiquer le christianisme.

              Le cas des prêtres basques, tués par les nationalistes, n'a rien à voir et ne peut faire l'objet, en soi, d'une béatification ou d'une canonisation; non parce qu"il y aurait des "bons" ou des "mauvais" morts, mais parce que ces prêtres avaient fait un choix politique -se placer dans le camp de la République (3)-; les nationalistes ont donc tué des adversaires politiques, non des prêtres de l'Église catholique en tant que tels (comme le faisaient de leur côté les républicains). C'est peut-être dur à dire, difficile à entendre, mais c'est ainsi (4).....

    (Lisez aussi, sur l'actuelle situation de l'Espagne, les réflexions que nous recevons d'Amadeo Ciscar (Valence, Espagne)....

     

    (1): "Patrice de Plunkett: le blog (un bloc-notes de journaliste)". Voir la note "Béatification des victimes espagnoles...."

    (2): lorsqu'on parle d'un ignorant, on dit couramment qu'il est ignare (d'après le Larousse: "qui est scandaleusement ignorant; sans culture ni instruction"); curieusement, le mot "ignardise" n'existe pas pour dénoncer "la chose", là où l'on dispose du mot "ignare" pour dénoncer la personne: on pourrait peut-être proposer au public d'adopter ce mot, et de travailler ainsi -comme le faisait Ronsard....- à l'enrichissement de la langue; et dédier ce mot nouveaux à ces journalistes ignares: il qualifie si bien leur état!....

    (3): nouvel exemple "d'ignardise": la tarte à la crème des "Basques-contre-Franco": vieille terre catholique et traditionaliste, le Pays Basque a fourni un apport décisif au camp "national" durant la Guerre Civile: tous ceux qui connaissent un tant soit peu le sujet savent très bien que, sans les Carlistes, Franco n'aurait jamais gagné la Guerre. En clair, et pour faire court, il y avait plus de Basques du côté nationaliste que du côté républicain.....

    (4): Quant à la "coïncidence" de la date des béatifications avec celle du vote par les Cortes de la Loi de Rodriguez Zapatero, c'est et ce n'est, justement, qu'une coïncidence: il faut des années -rappelons-le à certains journalistes qui l'ignorent...- pour instruire un procès en béatification; il est évidemment impossible que l'Église ait cherché à faire "coïncider" quoi que ce soit....

  • La parfaite bonne conscience des néo-colonialistes

                Ils vampirisent le monde, mais ils s'en fichent: du moment qu'ils sont de gauche, d'extrême-gauche, trotskistes, ils peuvent. Tout leur est permis. Ils se sont auto-proclamés progressistes, humanistes et tout ce qu'on voudra: ils peuvent donc tout faire, surtout faire le contraire de ce qu'ils disent, dire blanc et agir noir, cela n'a aucune importance.

                Mais au fait, de qui et de quoi parlons-nous ?

                De cette "affaire" qui a occupé le dernier trimestre de l'année 2009: une jeune fille azérie de 15 ans, dont la famille a vu sa demande d'asile rejetée, et qui, du coup, doit être renvoyée avec ses parents dans son pays...... 

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    C'est justement parce qu'elle est brillante -si elle l'est vraiment, et que ce n'est pas de l'intox-qu'il faut qu'elle rentre chez elle:
     son pays en a besoin.
    Laissera-t-on encore longtemps la mafia bobo/gaucho/trotsko planifier en grand
    le pillage des ressources humaines de la terre entière ?

                Du coup, on s'en doute, c'est l'alerte générale et le branle-bas de combat dans toute la nébuleuse bobo/gaucho/trotsko, et bien sûr, chez RESF (1): tous pour Esmira ! "il faut que" Esmira reste et "grandisse" ici !

                Pour masquer leur coup tordu, "ils"se réfugient derrière une curieuse raison pour exiger qu'Esmira "grandisse" ici. Il est intéressant de s'y arrêter car cela permet de démonter leur supercherie et d'ouvrir, peut-être les yeux à certains de nos concitoyens, qui se laissent abuser par la pseudo générosité de ces tartuffes. La raison principale c'est qu'Esmira est "brillante", "excellente", "très bonne travailleuse" et "méritante": ouf ! n'en jetez plus ! C'est fou, ces gauchos, ils ne rencontrent que des génies dans les cités ! Il y a peu, Zemmour mouchait Benchetrit chez Ruquier: Benchetrit venait d'écrire un bouquin où, évidemment, l'immigré était gentil, brillant, remarquable et tout et tout: avec vous, "le 9.3 c'est Normale Sup ! " lui a retorqué Zemmour, mettant évidemment les rieurs de son côté... Passons...

                 Mais, le simple fait qu'elle soit brillante et excellente ne justifierait-il pas, au contraire, que cette perle rare, qui appartient à son pays, "grandisse" justement dans son pays ? Vouloir la faire rester ici parce que elle est brillante, c'est piller l'Azerbaïdjan, s'approprier ses richesses et lui enlever son bien; c'est faire aujourd'hui exactement ce qu'ont fait les affreux colons du XIX° siècle qui ont pillé l'Algérie, l'Afrique, le monde (nous, on n'en croit pas un mot, mais c'est ce qu'ils disent, eux, ces menteurs/tartuffes/imposteurs, on en passe et des meilleures....). N'avoir pas de mots assez durs pour les colons français en Algérie, et faire exactement ce qu'on leur reproche -à tort- d'avoir fait: n'est-ce pas, tout simplement, grandiose ? L'attitude inqualifiable de RESF et des bobos/gauchos/trotskos porte un nom (horresco referens !): le néo-colonialisme !

                 Ils attendent sans doute que nous tombions dans le panneau et que nous disions que nous sommes "pour l'expulsion", afin de nous faire passer pour de gros méchants alors qu'ils seraient, eux, les grands gentils. C'est la raison pour laquelle il faut faire attention aux mots et aux slogans que l'on emploie (2). Nous ne sommes pas pour l'expulsion de cette jeune fille. Nous sommes contre le pillage de l'Azerbaïdjan -et de tous les pays du monde- par la mafia des bobos/gauchos/trotskos, qui vampirisent l'Afrique noire, le Maghreb, le Pakistan, l'Azerbaïdjan, bref, la terre entière, en faisant venir en France des habitants de ces pays, qu'ils privent par là-même de leurs capacités.

                  Il faut laisser leur richesse à ces pays, cesser de les piller comme le fait le mouvement néo-colonialiste RESF dont, comme la Halde, nous demandons l'interdiction: Delenda est RESF !

      

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     Une association qui se met hors la loi pour défendre des hors la loi: A dissoudre d'urgence.....

     

    (1): Autre association à dissoudre d'urgence -comme la Halde- puisqu'elle n'hésite pas à se Mettre en permanence dans l'illégalité pour défendre des gens dans l'illégalité. Si ce n'est pas un mobile d'interdiction et de dissolution.....

    (2): C'est exactement pareil pour la diversité: nous sommes "pour la diversité", et non pas "contre"; nous sommes tellement "pour" que nous voulons développer et illustrer la diversité France, qui enrichit le monde, alors que sa disparition, à laquelle travaillent ces tartuffes, justement sous couvert de leur diversité bidon, serait un appauvrissement de cette diversité, à laquelle nous tenons tant.....

  • Mais qu’avons-nous donc contre la démocratie ?

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    Mais qu’avons-nous donc contre la démocratie ?

     

     

     

    Nous n’avons rien contre la démocratie en soi. Il ne fait pas de doute qu’aucun pouvoir ne peut subsister s’il n’a pas le consentement des gouvernés. Ce consentement ne s’exprime pas nécessairement de manière formelle, par un suffrage ; cependant le suffrage est toujours nécessaire à un moment ou à un autre. Or, nous sommes forcés de dire que la démocratie telle qu’elle existe dans notre pays ne nous donne pas satisfaction. Pourquoi ?

     

    1. D’abord parce qu’elle prétend être autre chose que ce qu’elle est. Elle prétend réaliser l’égalité des citoyens et elle perpétue des oligarchies. Elle annonce sans cesse qu’elle est un progrès par rapport aux régimes antérieurs et elle ne fait qu’appliquer les vieilles recettes qui donnent le pouvoir aux plus riches, aux plus puissants, à ceux qui ont le plus de relations. Nous ne nous en indignons pas, c’est ainsi depuis le commencement des temps ; mais nous trouvons qu’il ne faut pas nous en conter.

     

    2. Ensuite parce que la démocratie, en France plus qu’ailleurs, est inséparable d’une idéologie qui l’impose, non pas comme une technique juridique, mais comme l’instrument pour l’avènement d’un homme nouveau. Le résultat est que, comme toute idéologie, cette vision constructiviste et finaliste des choses n’admet la volonté du peuple que lorsqu’elle s’exerce dans le sens souhaité : Europe, peine de mort, nationalité, mondialisme, métissage, tels sont, avec bien d’autres, les sujets sur lesquels l’opinion de la majorité est sans valeur si elle ne va pas dans le sens espéré. Sur chacun de ces sujets, l’homme politique s’érige en instituteur destiné à apprendre à vivre aux peuples dont ils sont censés exécuter la volonté.

     

    3. Il en résulte qu’elle n’est pas assez démocratique. Depuis qu’elle est devenue la religion d’Etat, en 1875, le seul souci des gouvernants a été d’encadrer le vote, de le contrôler ; et chaque fois qu’une réforme est faite sur les institutions, c’est pour réduire la marge de manœuvre de l’électeur qui est forcé de choisir dans un cadre étroit, afin de maintenir le pouvoir des coteries. Deux tours aux élections, afin que les partis puissent éliminer les nouveaux venus comme des marchands dans une salle de ventes. Des quorums de plus en plus stricts pour se maintenir au second tour, des listes de soutiens de l’établissement de plus en plus contraignantes. Le résultat est une abstention de plus en plus massive.

     

    Ne nous étonnons pas non plus que le suffrage y soit constamment bafoué. Les électeurs votent pour un programme dont chacun sait qu’il ne sera pas respecté. Les politiciens accumulent sans honte des promesses dont ils savent qu’elles ne sont que mensonges et les électeurs savent qu’ils mentent. Le résultat est catastrophique pour le civisme : l’électeur se sait floué d’avance et méprisé par les rhéteurs, le candidat dévalorise la fonction politique, la plus haute qui soit, il méprise et se sait méprisé. Il n’y a rien de plus triste. Du reste, les décisions importantes échappent à l’électeur. Soit on ne lui demande pas son avis, comme pour l’immigration, soit on ne tient pas compte de son avis comme pour le traité de Lisbonne.

     

    4. Ensuite parce que le suffrage tel qu’il est donne une image instantanée et fausse de la collectivité. Il ne prend nullement en compte l’identité historique du pays et sa destinée. Il ne tient compte que d’une abstraction, de sorte que la nation n’est plus qu’une entité administrative sans réalité autre que conventionnelle. De nombreuses décisions sont prises par le pouvoir sans tenir compte des intérêts à long terme de la nation et des français. Ainsi, les excédents sur les retraites des années 70 ont-ils été gaspillés, voire pillés, alors même que nous savions que le collapsus démographique était devant nous, parce que les politiciens ne tiennent compte que de leur réélection et qu’ils ne prennent donc pas en compte le long terme. La règle est l’insouciance et la démagogie.

     

    Certes, nous savons que certains, lisant ces lignes, estimeront que nous sommes mécontents de ce système parce qu’il ne nous laisse aucune place. Il est vrai qu’il serait naïf de notre part de croire que les choses peuvent changer : la pente est glissante et le déclin s’accélère. De toute façon, tant que l’idéologie qui structure l’Etat gouvernera les consciences, il sera vain d’espérer un redressement. Si toutefois l’idéologie qui nous impose le sens unique venait à se desserrer, et cela arrivera bien un jour,  alors une démocratie non idéologique pourrait renaître.

     

    1. Elle ne prétendrait pas changer l’espèce humaine, mais seulement consulter et laisser à chaque niveau le soin de s’organiser. Elle prendrait en compte les différences entre les hommes, sans chercher à les effacer, mais aussi sans les cacher, de sorte que les responsabilités collectives pourraient jouer dans l’intérêt des collectivités. Elle ne prétendrait pas représenter l’humanité mais seulement le groupe consulté. Les groupes devraient avoir un champ très large d’auto-organisation, constituant ainsi autant d’entités indépendantes pour tout ce qui les concerne, y compris le droit des personnes. Tout cela ne peut exister que si l’individualisme dogmatique qui imprègne notre droit depuis la révolution est abandonné.

     

    2. Elle ne laisserait pas l’élu tromper l’électeur en le trahissant sitôt élu. Il existe un moyen d’éviter cette tare : le mandat doit être impératif, comme il l’était sous l’ancien régime. Si l’élu ne respecte pas ses engagements, une procédure de rappel doit être mise en place, permettant de démettre avant la fin de son mandat celui qui a escroqué les électeurs. C’est la procédure de la destitution populaire qui existait sous l’ancien régime, et qui existe encore dans certains états américains (recall).

     

    3. Le vote ne serait pas instantané, mais holiste. La représentation doit tenir compte de la collectivité dans toute sa dimension historique : les morts, les vivants et les enfants à naître. Le but est donc, non pas de recréer la nation à chaque instant, mais de la continuer. Pour cette raison, la notion mathématique « one man, one vote » chère à DC ne peut répondre à cette fin, car il faut représenter, non des individus, mais des familles, des communautés. De plus, la société n’étant pas fondée sur un contrat social, la notion de souveraineté, noyau mystérieux du commandement, ne peut être laissée à un suffrage prosaïque : il faut lui restituer son caractère sacré sans lequel l’être social  périclite.

     

    4. En revanche, dans le cadre des institutions, toutes les méthodes de la démocratie directe et semi-directe peuvent être exploitées : initiative populaire, référendum, pétitions d’enquête, tribunat, juridiction des empiètements, etc.. La méfiance que l’esprit républicain manifeste pour la démocratie (voir à ce sujet les intéressants développements de Chantal Delsol) ne doivent plus être de mise dès lors que la question du souverain est tranchée.

     

    Cela dit, il est évident que rien ne peut fonctionner de tout cela tant que l’esprit public n’a pas été débarrassé de son finalisme idéologique. La question n’est pas simple car cette idéologie est la résultante de toute l’évolution de notre culture depuis au moins 7 siècles. Vaste programme.

     

  • D'accords avec... SOS Education.

                Les "problèmes" de l'Education nationale ne viennent pas d'un manque de moyens mais d'un manque de bon sens. Et de l'idéologie.

                Refaire des classes en tenant compre du niveau des élèves est -ainsi- l'une des principales réformes à faire. Avec le retour de la sélection, c'est l'une de ces idées simples et de bon sens, mais fondamentales, que nous défendons depuis longtemps. Et c'est parce que, volontairement, les manitous du Ministère tournent le dos, depuis des décennies, à ces principes de bon sens élémentaire que le Ministère s'est transformé, justement, en une immense machine à... des-éduquer !

                Voici, ramassée et motivée par le toujours aussi excellent blog de SOS Education (http://www.soseducation.com/) une argumentation en faveur de ce retour aux classes de niveau; cela se trouve dans la note  intitulée Les enseignants sont mal à l’aise (1).

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                Les enseignants ont de plus en plus de difficultés. Leur charge de travail est beaucoup plus lourde aujourd’hui et ceux qui ont plus de 20 ans de métier sont les plus formels.

                C’est ce qu’analyse entre autres choses le rapport de 224 pages commandé par la Direction de l’évaluation du Ministère de l’Éducation nationale à une société externe et rendu public le 30 octobre dernier.

                Certes, les termes du rapport sont choisis et les conclusions noyées au milieu d’un ensemble de tableaux croisés décomposant les résultats de l’enquête menée de septembre à octobre 2008 auprès de 1200 professeurs.

     
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                Mais le constat est enfin posé :
                « Plus des trois-quarts des enseignants estiment que leur charge de travail s’est alourdie ces dernières années ».
                Et ils n’en restent pas là. La cause est clairement mise en évidence :
                « L’hétérogénéité des élèves est sans conteste la première explication à l’augmentation de la charge de travail des enseignants ».

                Depuis 30 ans, en effet, on n’a eu de cesse d’abolir les classes de niveaux, de mettre les bons avec les mauvais et de dire aux enseignants : « débrouillez-vous ! ».

                Résultat : on paye la note aujourd’hui. Les enseignants ne s’en sortent pas et l’on ne peut plus cacher que l’on a rendu au fur et à mesure leur métier impossible. 

                Que fera le ministre face à ce constat sans appel ?

                Les enseignants, de leur côté, auraient une solution en tête : « diminuer le nombre d’élèves par classe ». C’est la première proposition qu’ils émettent pour améliorer leur métier, selon ce sondage.

                Pourtant, il n’est pas prouvé que la difficulté d’enseigner soit liée à la taille de la classe. Si tel était le cas, depuis le temps qu’on pratique les petits effectifs en ZEP ou dans des classes spécialisées, on aurait dû obtenir des résultats.

                C’est que ce n’est pas une affaire de taille mais de niveau : faites des petites classes avec des élèves qui ont des niveaux radicalement différents et la situation reste toujours aussi ingérable pour le professeur.

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                Kevin Brookes, étudiant assurant des cours de soutien scolaire dans un collège de ZEP, le rappelait ici : les classes des établissements difficiles sont peu fournies en élèves, et pourtant, l’échec scolaire et la violence y sont monnaie courante. En revanche, certains établissements de centre-ville ont des classes chargées, mais d’un niveau homogène, et les professeurs peuvent se consacrer à leur mission de transmission des savoirs.

                Revenons donc à des mesures réalistes et à une gestion de bon sens loin des théories développées et re-développées depuis plus de 30 ans.

                Proposons au sein de chaque établissement que les classes soient organisées en fonction des niveaux des élèves – les bons avec les bons, ceux qui ont des difficultés avec ceux qui ont des difficultés – pour permettre au professeur de délivrer un enseignement approprié à chacun. On aboutirait à une organisation réaliste et non à un système, comme c’est le cas actuellement, où personne n’y trouve son compte.

                7 enseignants sur 10 se sentent déjà personnellement concernés par le malaise enseignant. Pas la peine d’attendre d’en compter 10 sur 10 pour agir.

     (1) : note du 16 novembre 2009.

  • AUJOURD'HUI, 21 JANVIER, SOYONS DE CEUX QUI, DANS TOUTE LA FRANCE, PARTICIPERONT AUX NOMBREUSES MESSES POUR LOUIS XVI ET

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    Les Messes pour Louis XVI ne seront pas de simple commémoration.

    Albert Camus le meurtre du roi prêtre. 

     

    Nous publions ici la liste de toutes les messes et manifestations dont nous avons eu connaissance, le 21 janvier ou les jours voisins.     

     
     
     
    Mardi 21 Janvier 2014 

    Paris :  * 12h00, Saint-Germain-l'Auxerrois, paroisse des Rois de France, 2 Place du Louvre. Messe célébrée à la demande de l’Oeillet Blanc, par Dom Philippe Piron, Père Abbé de Sainte Anne de Kergonan. En présence de Mgr le Comte de Paris et des princes de la Maison de France.

              * 18h30, Eglise Saint-Nicolas du Chardonnet. 

              * 19:00, Eglise Saint-Eugène - Sainte-Cécile.

    Saint-Denis : 12h00, en la Basilique Saint-Denis.

    Marseille : * 19h, Basilique du Sacré-Coeur, 81 avenue du Prado, 8ème. Messe célébrée par Monseigneur Jean-Pierre ELLUL, à la demande de la Fédération Royaliste provençale et du Cercle BourbonienChristophe GUIDA à l'orgue et Laurent FRIS à la trompette. A la fin de la messe, lecture sera faite du texte d'Albert Camus "Le meurtre du roi prêtre..." 

                       * 18h30, Eglise Saint Pie X, 44, rue Tapis Vert (1er).

    Lyon : 19h, Eglise Saint-Denis de la Croix Rousse, en présence du Prince Jean. (Ensuite, Galette des Rois...)

    Bordeaux : 19h, Eglise Saint-Bruno (tramway : ligne A).

    Nice : 18h, Oratoire Saint Joseph, 18 rue Catherine Seguranne.

    Versailles : 19h00, Chapelle Notre Dame des Armées, 4 Impasse des Gendarmes.

    Reims : 18h30, Eglise Notre-Dame de France, 8, rue Edmé Moreau.

    Nantes : 18h30, Eglise Saint Clément. 19h30 Dépôt de gerbe aux flambeaux aux pied de la statue de Louis XVI, suivi d’un repas à 20h30 et d’une conférence (réservation obligatoire : urbvm@hotmail.fr).

    Toulouse : 18h, Eglise Saint Jérôme, 2 Rue du Lieutenant Colonel Pélissier. Cette église est l'ancienne chapelle de la Compagnie Royale des Pénitents Bleus de Toulouse : les rois de France étaient Pénitents Bleus de Toulouse. Le premier Roi pénitent fut Louis XIII, qui est devenu pénitent alors qu'il combattait les protestants, notamment à Montauban. C'est dans cette chapelle que Louis XIII a fait le Voeu de consécration de la France à Marie, et c'est donc ici que la fête du 15 Août a démarré pour la France...

    Grenoble : 18h, Collégiale Saint André, Place Saint André. A l’issue de la messe, à la Salle Paroissiale de l’Eglise arménienne St-Augustin, 1, rue Duplex - l’Abbaye, vers 20h, conférence de Monsieur PICHOT-BRAVARD, Maître de conférence à l’Université de Brest sur “LES INSTITUTIONS DE L’ANCIENNE MONARCHIE” (une collation sera servie juste avant la conférence; un buffet sera à disposition à la fin de la conférence).

    Rouen : 12h15, Eglise Saint Patrice.

    Montpellier : 18h, Chapelle des pénitents Bleus, rue des Étuves.

    Avignon : 18h30, Chapelle des Pénitents Gris, rue des Teinturiers.

    Béziers : 18h, Église des Pénitents, rue du 4 Septembre.  

    Lille : * 11h45, Chapelle militaire de la Citadelle.

              * 19h 00, Chapelle de la Rue d’Angleterre, n°26. 

    Fontainebleau : 18h45, Eglise du Carmel, 6 bis Bd. du Maréchal Leclerc.

    Fabrègues : 18h30, Prieuré Saint-François de Sales, 1 rue Neuve des Horts. 

    Toulon18h30, Eglise Saint-François de Paule, messe célébrée par Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

               18h30, Eglise Sainte Philomène, 125 bd Grignan (quartier du Mourillon).

    Mulhouse : 19h00, Eglise Saint-Etienne, Place de la Paix. 

    Logelbach : 18h30, Eglise Notre-Dame de l’Assomption, rue Herzog.

    Angoulême : 18h30,  Eglise de Roullet-Saint-Estèphe (11 km au sud-ouest d'Angoulême).

    Limoges : 11h15, Eglise Saint Michel des Lions. Messe suivie d’un déjeuner (inscription auprès d’Hervé Riou au 05 55 34 57 64).

    Nîmes : 18H00, Chapelle Sainte Eugénie.

    Saint-Étienne (Loire) : 19h, Chapelle Saint-Bernard, 9 rue Buisson.

    La Gaubretière : 10h30, Chapelle de la Sainte Famille, Ramberge.

    Saint-Paul-de-Jarrat (Ariège) : 18h , église paroissiale.

    Caen (Calvados) : 1830, Chapelle Saint-Pie X.

    Ceyssac (Haute Loire) : 18h30, Eglise paroissiale.

    Sées (Orne) : 18h, Chapelle de l'Institut de la Croix des Vents, 55 rue d'Argentré.

    Bayonne :18h15, en la cathédrale de Bayonne. Célébration présidée par Monseigneur Aillet, Evêque de Bayonne, Lescar et Oloron. Après la messe, comme chaque année, ceux qui le désirent se retrouveront à 19h45 au "Cheval Blanc", 68 rue Bourgneuf (inscription et chèque de 25 Euros à adresser à : C.L.P.A. 68, Chemin du Moulin de Habas - 64100 BAYONNE - Courriel : louis.angulo@experts-comptables.fr).

    Saint-Martial (Ardèche) : 11h au Refuge ND de Compassion.

    Vannes : 18h30, Eglise Saint Patern.

    Tarbes :

  • I (mode sérieux) : ”insécurité juridique et fiscale”, ”d'accord” et ”pas d'accord” avec Jacques Attali...

    jacques-attali.jpg          Sur France info, ce lundi 7 janvier, à 8h et des poussières, il n'y va pas de main morte, Jacques Attali.

              Il "réveille" les auditeurs, et "ça secoue", comme on dit : l'inflation des textes et règlements, "l'insécurité juridique et fiscale", "la France ne fait plus rêver", "des jeunes Français par milliers partent définitivement, en fermant la porte..."       

             Tout cela est bel et bon, et Attali a raison. Mais, dans ce flot de choses justes qu'il assène de bon matin, il est dommage qu'il n'y en ait qu'une que Jacques Attali ne dise pas : d'où cela vient-il ? Car il n'y a qu'en France que l'idéologie prime à ce point, et que rien ne peut la contrebalancer, sauf le pseudo-blocage d'une cohabitation.

            Et il n'y a qu'en France que l'un des principaux handicaps du pays réside dans l'hyper-inflation de textes et l'insécurité, notamment fiscale et juridique, qui en découle, justement dénoncée - mais sans plus - par Jacque Attali...      

              Or, cette inflation démentielle de textes, lois, règlements, interdictions et obligations de toutes sortes, n'est pas nouvelle. Et il est dommage que, là, Jacques Attali - qui dit "tout" par ailleurs - ne dise "rien". Car enfin ces décisions, contre-décisions, changement de décisons, additifs aux décisions etc... elles sont bien prises par... le Pays légal, par le Système, depuis la naissance de la République, en 1875. Et elles s'empilent, depuis 140 ans, tel un millefeuille de cauchemar, véritable Tour de Babel des temps modernes.

            Cette accumulation invraisemblable de textes, lois, règlements etc. pourrait simplement faire sourire. Mais il faut savoir que, dans le domaine de la fiscalité, par exemple, plus de 10.000 pages viennent contraindre, interdire, réglementer. Qui soutiendra que c'est là le signe d'une fiscalité claire, saine, moderne, efficace ? Des bataillons de juristes bien formés - et surtout bien payés... - peuvent trouver là-dedans matière à d'innombrables astuces, procès, appels, recours, parfois paralysants...  

            Or, ces textes non seulement s'emplilent sans cesse, mais - de plus en plus - changent sans cesse : c'est ce que nous avons appelé récemment "le complexe de Pénélope" : à peine élu, depuis quelques mois, l'actuel gouvernement a détricoté bon nombre de mesures du précédent (bonnes ou mauvaises, c'est un autre sujet...), avec des textes qui viennent les contredire ou les annuler : là réside l'un des principaux freins, sinon la principale entrave, à l'activité économique et à son bon développement.

            Car, contrairement à ce que pensent certains, ce n'est pas seulement l'oeil rivé sur les impôts et taxes que raisonnent patrons et grands groupes internationaux, pour investir dans tel ou tel pays. Les acteurs économiques, comme on dit, ont besoin de perspectives à long terme, et de stabilité, de sécurité pour investir. Il est bon d'être le plus compétitif possible, c'est-à-dire de taxer le moins possible ceux qui veulent entreprendre - et, là, le Système est très mauvais - mais, même en taxant plus que ses voisins, la France pourrait attirer des investissements, car elle offre bien des atouts que d'autres n'offrent pas (situation géographique très favorable, infrastructures impressionnantes et de grande qualité, savoir-faire multiples et variés, matière grise en abondance...).

            Mais, la gêne principale, le vrai boulet au pied, c'est que tout change tout le temps, et que le sur-corsetage de toute activité non seulement ne donne pas de signe de ralentissement, mais donne au contraire des signes d'emballement, et qui plus est, maintenant, d'emballement erratique : on a eu cinq ans de "ceci", on va avoir cinq ans "du contraire". Et après ? Qui le Système s'imagine-t-il qu'il va attirer avec un comportement pareil ? 

             Jacques Attali - avec raison - dénonce un mal; hélas, il n'en dénonce pas la cause, et ne propose aucun remède sérieux pour "en sortir".

             Or, il devient urgent de trouver un remède à ce "syndrome de Pénélope" qui, outre qu'il fait rire de nous sur la terre entière, ne nous amènera certainement pas vers des lendemains qui chantent....

              Car, on parlait à l'instant des investisseurs internationaux, mais il y a aussi grave - et même, à terme, plus grave - ce sont les acteurs nationaux : comment réagissent-ils ? Attali le dit, ils votent avec leurs pieds, ils s'en vont, tout simplement, mais "définitivement", et "ils ferment la porte derrière eux". Parce que la France ne les fait plus rêver.

              La France, ou le Système ? Et c'est là qu'Attali est "faible", s'il est "bon" dans la dénonciation d'un fait dont il ne dénonce pas la cause première. Car, pendant que le Système exporte une partie des jeunes Français, actifs et dynamiques, qui sont l'espoir et la chance et l'avenir du Pays, il importe chaque année, 200.000 étrangers et en régularise 50.000 autres, dont on sait pertinemment qu'une partie très importante n'est ni intégrable ni, à fortiori, assimilable... 

              Cet aspect des choses semble avoir totalement échappé à Jacques Attali, dans son analyse partiellement juste mais, ô combien, incomplète....

  • Excellent Dominique Jamet, dans Boulevard Voltaire : « L'heure de Bergé »

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    Du fait que l’on a renfloué un journal, faut-il déduire que l’on en a acheté aussi les journalistes ? 

     

    Lorsque nous mettons en cause, ici, le Système et non plus seulement la République, l'Etat lui-même et les Institutions de la République en tant que telles, l'on voit bien dans le cas de Pierre Bergé, de quoi nous parlons, quelle nuance et même quelle extension nous introduisons. Dans la République, Pierre Bergé n'existe pas. Il n'est rien. Dans le Système, les médias, le jeu des partis qu'il finance, son influence est considérable. Indirecte mais considérable comme Dominique Jamet le souligne fort bien dans cet article. Il participe, il soutient, il inspire le grand mouvement de déconstruction, ou si l'on préfère de destruction, politique et sociétale qui conduit à défaire la France. Pour notre part, nous nous opposons au Système, République comprise mais non exclusivement.  Lafautearousseau.  

     

    3312863504.jpgEn divulguant, au terme d’une longue, minutieuse et difficile enquête, l’ancienneté et l’a1mpleur du système d’évasion fiscale organisé pendant des années par la puissante banque HSBC (Hong Kong & Shanghai Banking Corporation), en évaluant le montant, énorme, des sommes ainsi soustraites à l’impôt et en révélant avec leurs turpitudes les noms d’un certain nombre de fraudeurs notoires, monarques, capitaines d’industrie, vedettes de la politique, du sport ou du spectacle, les journalistes du Monde auraient-ils manqué à la déontologie, violé on ne sait quels principes, contrevenu à on ne sait quelle loi ? N’ont-ils pas au contraire bien mérité du journalisme d’investigation, mené à bien une enquête qui revenait normalement aux services compétents et n’auraient-ils pas droit à de chaleureuses félicitations pour avoir conjugué devoir d’information et sens civique ?

    Eh bien, ce n’est pas, mais alors pas du tout l’avis de M. Pierre Bergé. « Est-ce le rôle d’un journaliste », s’est-il demandé mardi soir sur RTL« de jeter en pâture le nom des gens ? C’et du populisme, c’est fait pour flatter les pires instincts… Ce n’est pas pour ça que je suis venu au secours du Monde. Ce n’est pas pour ça que je leur ai permis d’acquérir leur indépendance. Ce sont des méthodes que je réprouve… La délation, c’est la délation. »

    M. Pierre Bergé n’est pas n’importe qui. Ni en général ni, encore moins, dans le cas particulier du Monde. Il est exact que sans lui et sans ses deux acolytes, le banquier Matthieu Pigasse et le PDG de Free, Xavier Niel, venus tels des rois mages déposer de la myrrhe, de l’encens, et surtout de l’or au chevet du journal en proie à de très sérieuses difficultés financières, on ne sait trop ce qu’il serait advenu du prestigieux quotidien du soir.

    Cela autorise-t-il celui qui n’est pas seulement l’un des actionnaires principaux mais le président du Conseil de surveillance du Monde à s’immiscer dans la marche de « son » journal, à juger publiquement, à humilier et à condamner comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises tel ou tel de ses rédacteurs ? Coutumier des foucades et des algarades, de caractère impulsif et de tempérament autoritaire, M. Bergé n’hésite pas à violer une charte qu’il a pourtant signée et qui interdit expressément toute intrusion dans le contenu éditorial d’actionnaires qui n’ont le droit que de définir la stratégie globale de l’entreprise. C’est ce que lui a d’ailleurs rappelé la Société des rédacteurs du Monde.

    On voit bien ce qu’a de malsain et d’irréaliste ce partage théorique des droits, des responsabilités et des devoirs entre ceux qui, portant haut la bannière de la liberté d’expression, ne sont cependant que des salariés, et celui ou ceux qui, même s’ils ont été contraints de concéder des garanties à la rédaction, ne tendent pas moins à se considérer et à se conduire comme des patrons de plein exercice. Mais du fait que l’on a renfloué, financé ou acquis une station de radio, une chaîne de télévision ou un journal, faut-il déduire que l’on en a acheté aussi les journalistes ?

    MM. Dassault, Bouygues, Lagardère, Arnault, Bergé, Niel, Pigasse, Drahi, Pinault et « leurs » salariés répondent chacun à leur manière à cette question élémentaire et si rarement abordée dans leurs colonnes ou sur leurs antennes. Ce n’est évidemment pas seulement pour en faire état sur leur carte de visite, moins encore par idéalisme ou par altruisme, et pas davantage dans la louable intention de sauvegarder leur indépendance que des industriels de l’aéronautique, du BTP, de l’automobile, du luxe, de la couture, de la banque ou du numérique investissent si volontiers dans les médias, mais à la fois pour le prestige, comme jadis on entretenait une danseuse et pour disposer d’un levier d’influence. Rien d’étonnant si le public confond dans une même suspicion et dans un même mépris une classe politique et une classe médiatique qui sont si visiblement et si étroitement dépendantes du monde de l’argent. Une presse ne peut être réellement libre que si elle est financièrement indépendante et, en France, ce n’est pas le cas. 1

    Au fait, pourquoi M. Bergé, dans cette affaire, prend-il si impétueusement le parti des fraudeurs contre les investigateurs et de la censure contre l’information ? Une telle violence incite à tout imaginer, même ce qui n’est pas forcément vrai. Ce serait, en tout cas, un joli sujet d’enquête. Pour Le Monde

    * À lire absolument : Ils ont acheté la presse (Pour comprendre enfin pourquoi elle se tait, étouffe ou encense) de Benjamin Dormann.

    Journaliste et écrivain. Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication.

  • Au secours, les Suisses ! François d'Orcival a raison

     

    par François d'Orcival, de l’Institut

    Dans la dernière livraison de Valeurs actuelles, une chronique qui dit l'essentiel après le récent vote suisse. Révélateur du souci identitaire des peuples d'Europe. 

    François%20d'Orcival_0_0.jpgMême eux votent « extrême droite » … Ce n’est donc pas un problème économique, dit Hollande. Mais quel est-il alors ? I-den-ti-taire… 

    Les Suisses ont voté, dimanche, pour leurs élections législatives. Lundi matin, François Hollande en faisait le commentaire effaré au micro de RTL : le parti « d’extrême droite » (qui s’appelle Union démocratique du centre — UDC) était arrivé devant tous les autres. « En Suisse ! », s’étonnait-il, un pays où la « croissance est de 3 % et le chômage de 3 % !… » Et il ajoutait : « Qu’on ne me dise pas que c’est un problème économique ! » Eh non, ce n’est pas un problème économique. Il est i-den-ti-taire…

    Mais qui nous répétait depuis des années que le vote “populiste” n’était que l’effet du chômage et de la désespérance sociale ? François Hollande est bien obligé d’en convenir : « L’extrême droite progresse partout en Europe. » À cause de quoi ? De tout ce que représentent l’Europe de Bruxelles et la crise des réfugiés. « L’étranger est le problème », se désolait-il, lundi. Pas n’importe quel “étranger”. Que ne l’avait-il anticipé au lieu de continuer à rabâcher des phrases creuses telles que : « Un grand pays ne se replie pas, ne se recroqueville pas… » Si Marine Le Pen recueillait 18 % des voix à la présidentielle de 2012 et si les sondages lui accordent 30 % maintenant, la faute à qui ?

    La campagne qui a fait gagner l’UDC aux élections fédérales suisses (65 élus sur 200, soit 11 de plus qu’au précédent scrutin) reposait sur un slogan : “Rester libre !”… Comme si notre voisin le plus prospère et sûrement le moins “envahi”, toujours souverain, dans sa monnaie, ses frontières, sa législation, ressentait quand même le besoin de se mettre en garde. « Les Suisses ont cru qu’ils étaient à la gare de Munich », a grincé le maire écologiste de Lausanne.

    La gare de Munich… Il y a à peine un mois, les migrants y arrivaient par vagues continues, salués par les vivats et les petits drapeaux de la générosité allemande… Et maintenant, submergée par le mouvement qu’elle a déclenché, ces centaines de milliers de réfugiés qui franchissent les frontières de l’Allemagne, la chancelière a pris l’avion pour Ankara, en proposant au gouvernement turc d’échanger sa retenue et sa prudence dans la gestion des flux migratoires contre une accélération de la négociation d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne !

    On échangerait donc 2 millions de réfugiés contre 78 millions de Turcs ! Là, on tombe sur la tête. S’il devait en être ainsi, si cette négociation devait aboutir, au moins devrait-on exiger du gouvernement français, quel qu’il soit à cette date, de respecter la parole de Jacques Chirac, qui s’était engagé devant les Français à soumettre tout projet d’accord d’adhésion de la Turquie à référendum. Les Suisses n’ont fait que saisir l’opportunité de leurs élections pour appeler à la vigilance, de même qu’ils avaient voté, le 9 février 2014, pour arrêter l’immigration, et, le 29 novembre 2009, pour empêcher la construction de minarets…

    Les Français n’ont nul besoin de se croire à la gare de Munich. Il leur suffit d’apprendre que la gare de Castres, dans le Tarn, a été fermée pendant deux semaines, parce que les cheminots avaient fait valoir leur droit de retrait. Motif : les exactions multiples commises par des individus venus d’un camp de Roms des environs, apparemment délicat à déplacer… Quand Valeurs actuelles avait alerté l’opinion en titrant sa une du 22 août 2013, « Roms, l’overdose », le parquet avait, sur instructions, poursuivi Yves de Kerdrel, directeur du journal, avant de le faire condamner en première instance. Le même parquet allait-il poursuivre les cheminots de Castres ?

    A Calais, le camp des migrants qui cherchent par tous les moyens à passer au Royaume-Uni avait été prévu pour un millier de places. Puis pour 1500. Autorités, maire, associations humanitaires nous disaient que c’était “gérable”. Maintenant, ce ne l’est plus : ils sont 6 000, dans une “jungle” insalubre ; la maire en appelle à l’armée (qui ferait quoi ? ). Dans un mois ou deux, combien seront-ils ? 10 000 ? On dira que l’on aurait dû le prévoir…

    À Évry, principale ville de la circonscription de Manuel Valls, siégeait cette semaine à huis clos une cour d’assises pour juger un mineur, auteur principal d’un crime horrible, passé sous silence mais révélé par Valeurs actuelles (10 avril 2014). Cela concernait quatre délinquants récidivistes de 13 à 17 ans, trois frères turcs, un Marocain. Quatre sauvages qui s’étaient jetés, de nuit, sur une jeune fille de 18 ans et l’avaient atrocement martyrisée pendant plusieurs heures en lui criant des injures racistes antifrançaises. Les quatre avaient été interpellés. Le juge d’instruction les avait mis en examen pour viol et actes de barbarie, en ajoutant l’incrimination de racisme. Le dossier soumis à la cour cette semaine ne l’a pas retenue. Pourquoi ?

    Parce que, là comme ailleurs, on préfère se voiler la face. Mais la réalité est hélas la plus forte. Au secours, les Suisses ! 

    À l’antenne : le lundi, à 20 heures, dans “les Informés de France Info” ; le jeudi, à 10 heures, sur LCI.

    François d'Orcival 

  • Quand M. Météo se fait virer de la télévision...

     

    par Jean-Philippe Chauvin 

     

    arton8470-7b8cd.jpgJadis, au temps de la IIIe République, il fallait être bon républicain pour espérer monter dans l'échelle des carrières militaires ou judiciaires, exception faite des périodes de guerre où d'autres valeurs, moins « politiques », reprenaient leur antique place... Cette même République, dans les années 1880, n'avait pas hésité à suspendre l'inamovibilité des juges durant plusieurs mois pour républicaniser la Justice, c'est-à-dire l'épurer des éléments connus pour leur fidélité monarchique ou impériale ! Aujourd'hui, plus besoin de lois d'exception ou de soupçon de dissidence politique pour être mis à la porte d'une chaîne de télévision publique : il suffit juste de ne pas être dans la « ligne » de l'idéologie dominante, y compris sur le plan... climatique !

    Ainsi, un présentateur de bulletins météorologiques, dont on aurait pu penser qu'il n'était pas d'un grand danger pour l'ordre établi et la République hollandiste, est licencié pour avoir commis un livre de tendance « climatosceptique » et connaître un certain succès de librairie. Pourtant, ce monsieur n'a rien d'un Zemmour ou d'un Onfray, têtes de Turcs favorites des milieux de la bien-pensance, et il n'a rien écrit sur l'identité, la nation ou le déclin. De plus, il était jadis apprécié par ceux qui le condamnent aujourd'hui pour avoir été la première personnalité de la télévision à avoir annoncé publiquement son mariage avec son compagnon, juste après le vote de la loi Taubira ! Jusqu'à cet été, tout allait bien, et, diplômé d'un master II en Développement Durable (oxymore...) à l'université de Paris-Dauphine, il avait ainsi couvert pour des chaînes de télévision de grandes conférences sur le climat, de Bali à Copenhague, entre autres, sans susciter de critiques particulières. 

    Mais il a failli gâcher la fête, cette fameuse COP 21 dont M. Hollande veut faire un moment fort de son quinquennat, à la veille des élections régionales, et le symbole de son « activisme politique sur l'Environnement » (sic!) : en publiant ce livre intitulé « Climat investigation », qui reprend des antiennes déjà entendues ailleurs et qui développe des thèses qui me semblent, personnellement, peu convaincantes, M. Philippe Verdier a fait usage de sa liberté d'expression et a apporté sa pierre aux nécessaires débat et prise de conscience sur les enjeux climatiques, même si la sienne était plus brute que polie. Son licenciement par la direction de la chaîne sur laquelle il officiait jusqu'à ses derniers mois est un véritable camouflet pour ceux qui, comme moi, sont attachés à cette liberté d'expression qui, pour choquante qu'elle puisse être parfois, me semble indispensable à la respiration d'une nation. 

    Je le répète : je ne suis pas d'accord avec les propos de M. Verdier et je crois y déceler quelques lourdes erreurs sur la question climatique. Je combats ses thèses et je milite pour une écologie véritable et politique, mais je dénonce son licenciement qui m'apparaît comme une redoutable mise en garde à l'égard de tous ceux qui ne penseraient pas comme le veulent ce gouvernement et ce président. Car ce que l'on reproche à ce journaliste, c'est de ne pas penser « climatiquement correct », c'est d'avoir une autre opinion que celle qui prévaut aujourd'hui en haut lieu, de façon d'ailleurs assez hypocrite : qui croit que ce gouvernement se préoccupe vraiment de l'avenir du climat et des conséquences environnementales de la société de consommation qu'il continue de défendre à travers sa politique économique ? 

    M. Verdier paye pour les autres, diraient certains, et ce n'est sans doute pas faux : c'est aussi, au-delà même de la motivation première (même pas assumée par la direction de France Télévisions) de sa mise à l'écart, un avertissement sans frais à ceux qui oseraient douter de la volonté de M. Hollande, ou à ceux qui verraient dans ses déclarations quelques ruses d'abord politiciennes. La tête de M. Verdier est jetée comme un os à ronger à quelques institutions ou partis qui se proclament écologistes sans l'être autrement que médiatiquement et électoralement... Dans le même temps, ce même gouvernement fait savoir, par la voix de son préfet en Loire-Atlantique, que vont bientôt reprendre les travaux en vue de la construction de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes : de qui se moque-t-on ? La promotion du bitume et du kérozène au détriment d'une des dernières zones humides de l'Ouest alors que la COP 21 se veut la promotion d'un modèle énergétique moins polluant : n'y a-t-il pas là une terrible contradiction ou une fâcheuse hypocrisie, ou les deux à la fois ? 

    Dans l'affaire Verdier, il y a deux victimes, au-delà de l'intéressé lui-même : la liberté d'expression et l'écologie véritable. Décidément, de cette République-là, il n'y a rien à croire ni à espérer... 

    Le blog de Jean-Philippe CHAUVIN

     

  • HUMOUR & SOCIETE • Quand Bouvard dégaine... Mortel !

     

    sans-titre.pngC'est la désolante saga d'un fromage d'abord appelé Hollande et fabriqué avec la crème des grandes écoles puis rebaptisé Président avant de se liquéfier peu à peu, en dépit de sa graisse personnelle, jusqu'à s'identifier au yaourt à 0%. 

    Le refus de prendre ses distances avec la crèmerie sous prétexte qu'un bail, récusé aujourd'hui par presque tous les signataires, lui assure encore deux ans et demi de pas-de porte, semble avoir fait définitivement tourner le bon lait de la tendresse électorale. 

    L'amour pour ma patrie étant plus fort que l'amour-propre, j'en arrive à regretter d'avoir, dès le début de l'année de disgrâce 2012 et en basculant déjà dans l'opposition, tout prévu des malheurs qui allaient fondre sur nous. 

    A savoir l'incompétence gouvernementale d'un cacique de province propulsé directement de la direction du département le plus endetté du pays à la tête de la cinquième puissance mondiale. Une incapacité à rallumer les fours de la croissance, beaucoup plus angoissante que celle d'un réparateur de chaudière connaissant mal son métier. 

    L'entêtement idéologique, le défaut de pragmatisme et le manque de charisme ont abouti à ce que, élu voilà trente mois avec 52% des voix, Hollande ne disposerait même pas aujourd'hui d'une majorité au conseil municipal de Tulle. 

    Certains remarqueront qu'on ne doit pas plus apprendre l'arithmétique que l'orthographe à l'ENA. D'autres dresseront la liste des bons sentiments tombés en quenouille, des promesses non tenues parce qu'intenables et des formules pompeuses vidées de leur sens par les réalités. Emplois d'avenir devenus jobs sans lendemain. Soi-disant pactes impliquant l'accord de tous mais rejetés la semaine suivant leur annonce. Suppression des impôts mais pour ceux qui n'auraient jamais dû en payer. 

    Le pouvoir devient une impasse lorsque le peuple descend dans la rue. La mosaïque formée par les déçus, mécontents, protestataires qui recouvre toutes les régions, toutes les générations, toutes les professions.

    Les policiers se suicident. Les paysans sont désespérés.

    Les médecins ferment leurs cabinets. Les avocats retirent leur robe.

    Les huissiers sont tout saisis.

    Pour la première fois, les enseignants, les parents et les enfants éprouvent le même ras-le bol.

    Les mensonges d'Etat s'érigent en système de communication.

    Le remplacement des 16 « Moi Président », qui ont fait, paraît-il, la victoire contre le seul "sans-dents » qui consomme la défaite. 

    Les braves gens ne comprennent pas qu'on puisse terminer un quinquennat alors qu'ils n'ont pas de quoi finir le mois. 

    521358.jpgUn endettement galopant dont on n'ose même plus préciser le montant. Un chef des armées faisant tomber nos soldats un à un dans des pays improbables, s'immisçant dans des luttes tribales et des guerres de religion au nom d'un passé révolu. 

    Un va-t-en-guerre menaçant de ses canons un tyran syrien mais ne réussissant à faire fuir que vers Bruxelles ou vers Londres les riches de son propre pays. Sans oublier le summum de l'irresponsabilité : la fausse nouvelle de la libération - jamais intervenue à la suite de tractations jamais amorcées - des 250 jeunes filles nigérianes mariées de force à leurs ravisseurs. 

    Et que dire l'image véhiculée par des médias moins friands de séductions que de ridicules ? Un personnage mal fagoté, affublé par son tailleur, déguisé par son chemisier, abandonné par ses amis, décrié par ses femmes, mal entouré, mal conseillé, mal dans une peau tavelée par les coups reçus de toutes parts. 

    Une vie privée vaudevillesque jalonnée par l'octroi d'un ministère plutôt que d'un pacs à la mère de ses quatre enfants, poursuivie par la répudiation publique en dix-huit mots d'une femme aimée pendant sept ans et achevée par l'édition d'un livre de secrets d'alcôve griffonnés au saut du lit. 

    Pour l'heure, les appartements, désormais moins privés, de l'Elysée verraient débarquer chaque soir et repartir chaque matin, une comédienne dont il faudrait vérifier que les horaires tardifs et la régularité des prestations n'enfreignent pas la législation du travail de nuit. 

    Non seulement, je n'envie pas sa place mais je le plains de s'y accrocher, car je n'ose imaginer cette marionnette pathétique ne tenant plus qu'à un fil, errant dans le triste palais-bureau déserté par les courtisans, lorsqu'une secrétaire embarrassée prétend que par suite d'une grève de la distribution affectant seulement le 55 rue du Faubourg Saint-honoré, les odieux quotidiens et les méchants magazines ne sont pas arrivés. 

    « Le pauvre homme », comme disait Orgon dans Tartuffe.

    Un père de la Nation en l'honneur duquel les enfants n'agitent plus de petits drapeaux qu'à Bamako et qui ne peut plus parcourir l'Hexagone sans se faire huer.

    A Hollande qui lui faisait remarquer, en le décorant pour six mois de cohabitation, qu'on pouvait réussir sa vie sans devenir président de la République, Valls aurait eu beau jeu de rétorquer qu'on peut tout rater en le devenant.                                                          

    Plus besoin de posséder la science des conjectures pour prévoir la catastrophe.                                                         

    Elle est déjà là. 

    PHILIPPE BOUVARD 

    Block-notes du Fig-Mag

  • Marion Maréchal-Le Pen à Politique magazine : « Le plafond de verre est une légende médiatique »

     

    Député du Vaucluse, benjamine de l’Assemblée nationale, candidate malheureuse aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marion Maréchal-Le Pen tire, pour Politique magazine [février 2016], les enseignements de la défaite du FN et entend rebondir pour une prochaine victoire. Intéressant entretien, qui ne nous fait pas croire davantage aujourd'hui qu'hier à la possibilité d'un bonne république en France. Mais qui confirme l'image positive qui est celle de Marion Maréchal-Le Pen. Une exception rare dans le monde politique français ... LFAR

     

    Quelles leçons tirez-vous des élections régionales ?

    Malgré la déception des résultats, je retiens quelques faits extrêmement positifs. Des faits inédits. En Paca, je pense en particulier aux invitations que nous ont adressées un certain nombre d’institutions comme l’évêché de Toulon, la chambre de commerce et d’industrie, les syndicats patronaux comme le Medef ou la CGPME. Cela aurait été inimaginable il y quelques années ! Cette campagne des régionales, où nos candidats ont été traités à l’égal des autres, a en quelque sorte institutionnalisé le Front national en tant que force politique. Par ailleurs, seul contre tous, le FN a enregistré des scores historiquement hauts. Partout, il a progressé en nombre de voix. Dans le Vaucluse, où j’ai été élue, il a même obtenu la majorité absolue. C’est pourquoi je répète que le fameux « plafond de verre » est une légende médiatique qui ne résiste pas à l’analyse.

    Le « plafond de verre », n’est-il pas tout simplement cette capacité des institutions étatiques, politiques, médiatiques, à se coaliser contre vous ?

    On peut le dire comme cela… C’est ce front soi-disant républicain qui est une invention des élites. J’en veux pour preuve que nous sommes majoritaires dans toutes les tranches d’actifs, même chez les chefs d’entreprise. Et pourtant, quelqu’un comme Pierre Gattaz, président du Medef, se permet de faire campagne contre nous. Le but de ce front soi-disant républicain est de créer un climat anxiogène autour d’une possible victoire du Front national. Sont ainsi téléguidés jusqu’aux urnes des électeurs dont l’unique motivation est de l’empêcher de gagner. Cela dit, je suis convaincue que le FN a aujourd’hui remporté la bataille des idées. A nous maintenant de faire la démonstration de nos compétences de gestionnaires. Mais cela prend du temps.

    Le FN ne doit-il pas se poser la question des alliances pour espérer l’emporter ?

    Je n’ai pas d’opposition de principe à des alliances électorales, surtout à l’échelon local. Aux départementales, le FN s’est désisté au profit de la Ligue du Sud de Jacques Bompard qui a, d’ailleurs, oublié de lui rendre la pareille aux régionales. Mais passons ! En revanche, il paraît difficilement envisageable de nouer une alliance au niveau national avec Les Républicains dont les positions officielles sont trop éloignées des nôtres sur la plupart des sujets. Il ne s’agit quand même pas de vendre son âme. De toute façon, l’état-major des Républicains n’est pas du tout dans cette optique. Le problème de ce parti, c’est la déconnexion entre ses cadres, d’une sensibilité centriste farouchement hostile à nos idées, et sa base électorale, plutôt RPR de tradition, dont une large part est favorable à des alliances avec le FN pour battre la gauche.

    Au-delà des questions électorales, qu’attendez-vous du séminaire qui va réunir le parti début février ?

    Nous devons être capables de dresser le bilan et de faire notre autocritique. En particulier sur la question de la sortie de l’euro car la position du FN est inaudible et caricaturée au point d’effrayer certains de ses propres électeurs. A mon avis, il faut la remettre à la place qui est la sienne et ne pas en faire l’étendard de notre programme. Compte tenu des réalités, une sortie de l’euro ne pourrait intervenir qu’après des réformes structurelles, dans un cadre référendaire et en concertation avec nos partenaires européens. Le FN doit globalement être plus audible sur les sujets économiques : code du travail, emploi, fiscalité… Cela dit, la question identitaire est aujourd’hui au centre de toutes les préoccupations, devant l’insécurité et le chômage. Cela se vérifie dans tous les sondages. Les Français ne veulent pas perdre leur mode de vie.

    Il y a visiblement deux discours au sein du FN. L’un au Nord de la France, qui enfourche plutôt des thématiques de gauche. L’autre au Sud, nettement marqué à droite. Comment réaliser la synthèse ?

    En réalité, cette dichotomie est très relative. La structure du vote FN est sensiblement la même dans le Nord et dans le Sud : zones de déclassement, classes populaires et moyennes, préoccupations sécuritaires et identitaires, volonté de soutien aux TPE-PME… Les différences tiennent à des particularités locales d’ordre historique. Il est vrai que dans le Nord-Pas-de-Calais, de tradition socialiste, une partie de l’électorat de gauche a basculé vers le FN. Il est de ce fait sans doute plus sensible à certaines thématiques sociales. Mais ce phénomène n’est pas récent : d’une ampleur moindre, il existait déjà du temps de Jean-Marie Le Pen. De manière générale, le vote FN réunit déçus de la gauche et électeurs résolument de droite.

    Pourtant, certains semblent vouloir situer le parti au-delà du clivage gauche-droite traditionnel. N’est-ce pas utopique ?

    Je suis une femme de droite. D’ailleurs la ligne ni droite-ni gauche dont vous parlez est, au fond, une position de droite. C’était celle de De Gaulle. Ne nous cachons pas : il y a aussi une question de stratégie, tout à fait légitime cependant, qui consiste à renvoyer dos-à-dos les propositions de nos adversaires, convergentes sur bien des sujets. C’est bien pourquoi la marge de manœuvre du FN réside aujourd’hui dans l’électorat de droite.

    A l’heure où l’on ne cesse de parler de faire de la politique « autrement ». Neuf Français sur dix ne font pas confiance aux partis politiques. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

    C’est le drame français : notre peuple est passionné par la politique et désespéré par sa classe dirigeante qui l’a trahi de trop nombreuses fois. L’une des plus ignominieuses de ces trahisons fut l’adoption en douce du traité de Lisbonne que les Français avaient rejeté démocratiquement. Pour moi, faire de la politique autrement, c’est justement savoir dire « non », défendre les intérêts français, tenir ses promesses. Au FN, on demande à être jugé sur pièce. Pour ma part, je n’ai pas de plan de carrière, ni d’ambition à très long terme en politique. Si je pouvais éviter de finir par ressembler à ces vieux crocodiles attachés désespérément à leur fauteuil…

    Dans Une élection ordinaire, Geoffroy Lejeune vous fait quitter le FN pour rejoindre une grande coalition conservatrice issue de la société civile. Crédible ?

    C’est un roman selon ses vœux ! Dans la réalité de notre système institutionnel, un tel scénario est voué à l’échec. ll est bien évident que personne ne peut partager 100% des positions d’un parti. Mais sachons faire preuve de pragmatisme. Aujourd’hui, je ne vois aucun outil autre que le FN qui permette de changer les choses. En revanche, j’ai du mal à voir ce qui me sépare vraiment d’un Guaino, d’un Myard ou d’un Mariani… Si le monde était bien fait, nous devrions être unis autour d’un véritable programme de redressement pour notre pays. Mais qui sait ? Si Juppé gagne la primaire des Républicains et emporte la présidentielle dans la foulée, cela provoquera peut-être un déclic salutaire chez certains. 

  • Actualité & Régions • Maryse Joissains-Masini dénonce l'idéologie dominante des pseudos bons sentiments

     

    Maryse JOISSAINS-MASINI, maire d'Aix-en-Provence, vient de publier la mise au point suivante où les Aixois, les Provençaux, tous ceux qui la connaissent, retrouveront son parler vrai à l'opposé de toute langue de bois, donc sa franchise mais aussi son réalisme, son grand bon sens qui n'empêchent pas - au contraire - son humanité. Les Aixois ont bien de la chance d'avoir un maire de cette qualité et, si l'on nous passe l'expression, de cette trempe. Lafautearousseau     

     

    L'utilisation de la photo bouleversante d'un enfant mort sur une plage de Turquie a déclenché une vague d'émotion sans précédent, tant dans les médias que dans la classe politique.

     

    Ceci alors que des photos insoutenables de ces mêmes migrants tournent en boucle sur les réseaux sociaux depuis des mois et permettaient de se faire une idée précise de ce qui se passait non loin de chez nous, à la porte de nos côtes et de nos frontières.

      
    C'est indécent quand on sait que les chancelleries européennes et le gouvernement de Monsieur François Hollande n'ignoraient rien de ce drame humain.

      
    Ils sont responsables, en grande partie, de la situation actuelle.
     
    Cependant, l'émotion occupant tout l'espace, il n'y a plus eu aucune place ces derniers jours pour la raison.

      
    J'ai pu le constater moi-même.
     
    Interrogée, il y a peu,  par une radio, mon intervention a été relayée par certains médias qui ont extrait des mots et expressions de leur contexte pour quasiment brosser de moi le portrait d'une femme insensible à la souffrance et à la douleur des réfugiés.
     
    Ce billet va donc me permettre de dire ma vérité sur le problème des migrants et de leur accueil en France.
                                                                              
    En préambule,
     
    Je le dirai sans m'y étendre car les Aixois me connaissent bien, tant dans ma vie professionnelle que personnelle, j'ai toujours porté secours aux plus faibles et aux plus démunis.
     
    Et ils sont nombreux les procès que j'ai plaidés sans demander d'honoraires !
     
    Et elles ont été nombreuses les personnes en rupture que j'ai hébergées !
     
    Je n'ai donc aucune leçon à recevoir d'une « bien-pensance » oisive et en mal d'idées et encore moins d'une gauche caviar...
     
    Les démarches de François Hollande et Angela Merkel ne sont pas les mêmes
     
    Tous deux ont compris que la force des symboles et des images emportait tout sur son passage et François Hollande, suiveur mais non initiateur, s'est aligné immédiatement sur la Chancelière.
     
    Angela MERKEL est une pragmatique : l'arrivée des migrants va pallier la pénurie de main d’œuvre qui menace l'Allemagne en raison du vieillissement de sa population.


    Où est le cœur là-dedans ?
     
    François Hollande, quant à lui, est un faux sensible opportuniste : il a besoin de l'argent européen et surtout allemand pour faire face à sa crise intérieure mais il est surtout en pré-campagne.


    Alors il joue à fond sur l'émotion, il rêve d'unir les Français… il rêve d'un nouveau rassemblement du 11 janvier !
     
    Les migrants, c'est seulement en septembre 2015 qu'il s’en occupe, et veut les protéger…
     
    Un empressement qu'il n'a pas manifesté à l'égard de l'exode des Chrétiens d'Orient...
     
    C'est d’ailleurs, entre autres, ce que j'ai dit aux différents médias qui m'ont interviewée.
     
    Dans le passé j'avais d'ailleurs attiré l'attention du Chef de l’État sur les massacres perpétrés à l'encontre de toutes les populations, sans oublier les Kurdes, les Yézidis, les Chrétiens d'Orient :


    les discriminations, hostilités, dénis de droits, pressions multiples, milliers d'hommes, femmes, enfants déportés, massacrés, forcés à l'exil, considérés comme des citoyens de seconde zone.
     
    Dès lors, les accusations portées contre moi sont bien médiocres car n'est-ce pas plutôt notre Président, qui par son silence coupable et son inaction, les a discriminés depuis des années ?
     
    Je ne peux pas accueillir de réfugiés car :
       
    •  notre Région, notre Territoire, notre Ville accueillent des populations immigrées depuis des décennies et pour certaines d'entre elles (en particulier les itinérants) l'intégration est loin d'être faite,
       
    •  l’État vient de baisser de 10 milliards ses dotations aux communes,
       
    •  l’État nous impose, à marche forcée, une Métropole qui va ruiner le territoire pour aider Marseille qu'il abandonne financièrement,
      
    •  la mauvaise santé économique de notre pays ne nous le permet pas,
       
    •  des dizaines d'Aixois nous contactent chaque jour pour nous demander un travail, un logement qu'on ne peut plus leur donner.

      
    Les solutions existent
     
    Cette crise profonde que nous vivons ne peut être résolue par les choix actuels de la France : ce sont des solutions ponctuelles, prises dans l'urgence, sans maîtrise de ce qui pourrait arriver dans l'avenir (voir la position d'OBAMA et l'image de cheval de Troie suite aux déclarations de Daesh).
     
    Ce phénomène migratoire va s'amplifier et notre priorité n'est pas de l’absorber (on ne peut pas) mais de le freiner puis de l’arrêter.
     
    Cela ne se fera pas avec des mesures qui créent un appel d'air.
     
    Cela ne fera pas sans mener une lutte acharnée contre les mafias de passeurs.
     
    Cela ne se fera pas non plus avec une idéologie dominante de pseudos bons sentiments, toujours prompte à traiter d’égoïste et raciste toute voix qui voudrait débattre et élever le débat.
     
    Dans un premier temps, tous les pays membres de l'ONU doivent être mis à contribution pour aider les pays limitrophes des conflits et apporter à ces populations migrantes une aide massive en les sécurisant sur leurs territoires et en s'occupant d'eux au quotidien.
     
    Cette aide servira aussi à recueillir les réfugiés de guerre. 

     

    Il faudra bien sûr en finir avec Daesh et y mettre tous les moyens.
     
    Les États Unis responsables de la situation actuelle en Irak  et les pays du Golfe, qui longtemps ont armé les mouvements terroristes devraient être priés de payer les conséquences de leurs erreurs.
     
    Pour l'instant l'Amérique d'OBAMA est silencieuse, et accueille très peu de réfugiés.
     
    Quant aux pays du Golfe, ils leur ont fermé leurs frontières...  

    Et pourtant aucun homme politique n'a osé les mettre en cause*. 

     

     

    * A l’exception de Claude BARTOLONE.

     

  • Demain, tous mécontents, par François Reloujac

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    Situation sociale nationale, règles financières européennes ou négociations commerciales internationales, la rentrée économique du gouvernement promet d’être difficile. Mais sans une reprise en main de son indépendance politique, laquelle ne passe d’ailleurs pas nécessairement par des promesses inconsidérées, a-t-il les moyens d’influer sur cette évolution ?

     

    Une situation sociale explosive

    Le 6 août 2014, le Conseil constitutionnel a censuré la mesure phare du pacte de responsabilité qui prévoyait la diminution des cotisations sociales sur les bas salaires. Une telle décision ne peut qu’engendrer – outre une réelle circonspection vis-à-vis des mesures de remplacement – une grande frustration et une grande incompréhension de la part de ceux qui espéraient tirer avantage de cette mesure qu’on leur avait présentée comme nécessaire à la justice sociale. Elle ne peut donc qu’accroître un peu plus le malaise social. Or celui-ci n’avait pas besoin d’une telle décision pour se développer. Outre le niveau déjà très élevé du nombre des chômeurs et le gel des retraites, l’ancien ministre de l’économie avait décidé de déclarer la guerre aux professions réglementées. Que certaines règles soient absurdes et doivent être abrogées au plus vite, tout le monde en convient. Que le numerus clausus imposé à certaines professions particulièrement indispensables pour le bien commun soit une aberration, il n’y a aucun doute. Mais le moment et la forme sont mal choisis. Considérer que certains membres de professions libérales (pédicures, podologues) sont « trop » riches parce qu’en moyenne ils gagnent 1,8 fois le Smic, ou que d’autres (opticiens, huissiers…) font des profits abusifs parce que leur activité aurait une rentabilité supérieure à la moyenne, ne risque pas de favoriser l’emploi.

    Accueillir des médecins et autres membres de professions paramédicales formés à l’étranger parce que l’on a imposé en France un numerus clausus qui s’avère aujourd’hui désastreux, et qu’on n’a plus la capacité de former tous les praticiens dont on a besoin, ne va pas contribuer à faire baisser le chômage des nationaux. Quant à favoriser la vente des médicaments sans ordonnance en grande surface au moment où les officines de pharmacie situées en zone rurale sont menacées de faillite, c’est indéfendable ! Toutes ces mesures, qu’elles soient économiquement justifiables ou non, ne semblent unies que par un seul lien : donner à chacun un motif de se plaindre ! Il n’en faudra pas beaucoup pour que se fédèrent tous ces déceptions.

     

    Un carcan financier européen étroit

    Avant même de savoir que l’impôt sur le revenu rapporterait 10 milliards de moins que prévu, le Premier ministre n’a pas caché qu’il allait devoir faire le tour des capitales européennes pour quémander le droit de ne pas respecter une nouvelle fois – et malgré les engagements pris de façon réitérée –, les critères librement acceptés lors du vote du Traité de Maastricht. à l’époque, le président Mitterrand avait mis en avant la nécessité de lier l’Allemagne à l’Europe ! Comme si l’acceptation de servir les intérêts financiers de l’Allemagne était la condition du maintien de la paix. Mais, à aucun moment, ni lui, ni aucun de ses successeurs n’a eu l’intention de calquer la politique sociale de la France sur celle de l’Allemagne. De ce point de vue, ils ont eu raison, car la situation démographique et sociale de la France n’a rien à voir avec celle de l’Allemagne. Ce sont l’euro et le pacte de stabilité et de croissance qui étaient deux escroqueries politiques inutiles. Il en résulte que la crédibilité économique de la France se trouve ruinée pour un certain nombre d’années ; les instruments financiers nécessaires à l’équilibre économico-social sont inatteignables ; la maîtrise du taux de change est une fiction. Cela n’a pas empêché les gouvernements successifs de continuer à faire de la surenchère démagogique… sauf que, pour cela, ils ont dû emprunter auprès d’« investisseurs » internationaux qui n’auront, demain, pas plus d’état d’âme pour réclamer leur dû que n’en ont eu les « fonds vautours » vis-à-vis de l’Argentine en ce début d’été. Si Manuel Valls n’arrive pas à convaincre ses partenaires européens du fait que l’équilibre socio-économique de la France est plus important que le respect de certains textes dogmatiques, les taux d’intérêt imposés à la dette publique risqueront de s’envoler et la déflation redoutée par le Gouvernement sera encore plus grave que celui-ci ne le craint. Le FMI lui-même, considère désormais que la France n’a plus aucune marge de manœuvre… 

     

    Des négociations commerciales internationales suicidaires 

    Alors que la situation sociale se tend de plus en plus et que le discours politique national est de plus en plus déconnecté des réalités, alors que la France respecte de moins en moins les engagements européens qu’elle a pris, on laisse se poursuivre les négociations d’un nouvel accord de libre-échange avec les Américains. La plupart des médias font état de l’obligation que les Français pourraient avoir d’accepter dans leurs assiettes des poulets lavés au chlore et du bœuf aux hormones… mais cela n’est que la petite partie émergée de l’iceberg. Ce n’est pas simplement non plus l’interdiction de la vente de fromages au lait cru qui risque d’en découler. Deux règles importantes pourront avoir des conséquences considérables sur les productions nationales. La première consiste à privilégier la marque, imposée par le distributeur, sur l’indication d’origine qui, elle, se rapporte au producteur. La seconde est la soumission des litiges commerciaux à un tribunal arbitral international qui pourrait être saisi par n’importe quelle entreprise jugeant la loi d’un pays comme contraire à ses intérêts économiques. Il en résulterait que n’importe quelle loi, légitimement votée et parfaitement conforme à l’intérêt général d’un état, pourrait être abrogée par un tel tribunal au motif que, portant atteinte aux intérêts financiers de telle ou telle entreprise multinationale, elle serait contraire au droit de la concurrence. Si un tel accord est signé, les normes américaines deviendront obligatoires dans tous les pays adhérents et plus aucune loi nationale ne sera désormais à l’abri d’un contentieux initié par n’importe quelle entreprise. Les lois n’auront plus jamais un but d’intérêt général mais, au nom de la libre concurrence, le but unique de favoriser les intérêts particuliers des entreprises multinationales. Ce n’est pas parce que les conséquences de la signature d’un tel accord ne seront pas immédiates que le projet n’en est pas moins suicidaire. Mais, rappelons-le : ce n’est pas la France qui négocie !  

     

  • L'état d'urgence, cette « divine surprise » de la République...

     

    par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpgNotre société de communication a tendance à ne pas toujours savoir hiérarchiser les informations, au risque de « distraire » des véritables sujets et débats importants : ainsi, la vague récente d’attentats, désormais bien instrumentalisée par le gouvernement et par le président lui-même à leur profit politique et électoral, a failli nous faire oublier que, durant l’état d’urgence, les problèmes persistent et, même, peuvent trouver dans l’actualité des raisons de prospérer, tandis que les grands dossiers, eux, subsistent malgré l’indifférence à leur égard en ces heures particulières… 

    Ainsi, du chômage : même s’il reste, a priori, le premier souci de nos concitoyens, il semble désormais passer au second plan des préoccupations de nos gouvernants et des partis, comme s’il s’inscrivait un peu plus dans une « normalité » qui rassurerait presque en ces heures agitées. Vous croyez que j’exagère ? Alors, lisez la presse écrite, réécoutez les bulletins d’informations de ces dernières semaines, et vous pourrez aisément constater par vous-mêmes cette étrangeté ! Pourtant, la lutte contre le chômage est sans doute un des moyens de donner une moindre prise aux discours des islamistes qui se nourrissent aussi, mais pas seulement, du ressentiment social des déclassés et des populations délaissées. Un emploi ne préserve pas de la tentation totalitaire, mais il peut l’éloigner, par la simple satisfaction de l’utilité sociale personnelle. 

    Autre victime collatérale des attentats et de l’état d’urgence, la question régionale qui, pourtant, aurait dû être au centre des débats électoraux de l’automne, autour des élections qui se dérouleront dans quelques semaines en France. La réforme bâclée de la carte des régions et de leurs attributions, ces dernières années, aurait mérité une vaste contestation et l’ouverture d’un « front » des régionalistes (au sens large du terme, et non seulement des partisans du régionalisme) sur les questions linguistiques, celles des pouvoirs régionaux et de leurs compétences, celles aussi des responsabilités de l’Etat et de son idéologie dominante dans la mauvaise gestion de l’aménagement du territoire et des terroirs. Mais rien de tout cela ne sera évoqué et seul le score du Front National semble intéresser et « inquiéter » avec gourmandise les médias, quand la revendication du rattachement de Nantes à la Bretagne, par exemple, n’arrive plus à traverser le rideau de brouillard des journaux locaux et nationaux… 

    Est-il nécessaire d’ajouter à cette liste la question environnementale et climatique qui, en prévision de la COP 21, devait être l’occasion de forums, de marches et de manifestations, parfois contestataires, et dont les nombreux débats se résument aujourd’hui à l’évocation de grands principes sans beaucoup de risques d’application concrète ? L’interdiction de toute activité de rue et, donc, de toute manifestation sur la voie publique jusqu’au 30 novembre (avant une nouvelle prolongation ?), évite au gouvernement de la République la crainte d’une remise en cause de son hypocrisie sur ce sujet pourtant majeur pour les décennies et les générations qui viennent. 

    Je ne dirai pas que les attentats ont servi la République dans ses organes institutionnels et je ne méconnais pas la réelle émotion du Chef de l’Etat devant la tragédie du vendredi noir, ni ne la remets en cause. Néanmoins, je ne suis pas loin de penser que l’état d’urgence proclamé au soir du drame est désormais vu par certains, y compris au gouvernement, comme « une divine surprise » qui permet de limiter, sinon l’esprit critique, du moins l’affirmation trop visible ou bruyante de celui-ci… 

    Que l’on ne se méprenne pas : je suis partisan de ne rien céder au terrorisme du moment, et je comprends bien la prudence nécessaire de l’Etat et, au-delà, de la nation toute entière face aux risques de nouvelles poussées de violence djihadiste. Mais je ne pense pas que l’état d’urgence soit la seule réponse et la mieux adaptée à la situation actuelle : c’est chaque jour que notre société doit répondre aux défis lancés par la terreur totalitaire, non par le coup de menton, mais par la valorisation de ce qu’est, historiquement et sentimentalement, la France et de ce qui fait son unité profonde, à travers ses racines diverses et ses fleurs originales. Au-delà, il faudra bien, aussi, poser la question de la meilleure réponse institutionnelle politique à cette diplomatie de la terreur de l’Etat Islamique et de ses épigones, et mesurer combien un Etat digne de ce nom, symbole de l’âme de la France et de l’unité de ses communautés comme de ses citoyens, pourrait être le meilleur moyen d’affronter les tempêtes, contemporaines comme futures, qui s’abattent ou qui s’annoncent sur notre terre, sur ce « royaume de France » qu’évoquait Charles Péguy à la veille de 1914, et qui attend, encore et toujours, son Prince français… 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • Vladimir Poutine contre l'universalisme occidental

     
    Par Mathieu Slama* 
     
    Selon l'analyste Mathieu Slama, ce qui se joue entre Vladimir Poutine et les dirigeants européens, ne se situe pas simplement autour de la question ukrainienne mais au niveau des idées, "sur quelque chose de bien plus fondamental et décisif". Deux visions du monde qui s'entrechoquent, " la démocratie libérale et universaliste" côté européen et "la nation souveraine et traditionaliste, de l'autre ", côté Poutine. L'analyse de Mathieu Slama correspond-elle à la réalité ? Elle en a au moins la vraisemblance. Ce qui est certain, c'est que la France, pour sa part, rompant radicalement avec la diplomatie idéologique qu'elle pratique, trouverait son intérêt vital à adopter la seconde « vision » géopolitique, celle d'une « nation souveraine et traditionnaliste ». Nous en sommes loin mais il y a urgence.  LFAR
     

    280px-MARIANNE_LOGO.png« Nous rejetons l'universalisme du modèle occidental et affirmons la pluralité des civilisations et des cultures. Pour nous, les droits de l'homme, la démocratie libérale, le libéralisme économique et le capitalisme sont seulement des valeurs occidentales, en aucun cas des valeurs universelles. » L'homme qui a prononcé ces mots est Alexandre Douguine, intellectuel néo-eurasiste de la droite radicale russe, dans un entretien accordé à la revue Politique internationale en 2014. Au fil des années, il s'est lié d'amitié avec un certain nombre de dignitaires du Kremlin et de la Douma. Depuis le déclenchement de la crise ukrainienne, il est omniprésent dans les médias, appelant ni plus ni moins à « la prise de Kiev » et à la guerre frontale avec l'Ukraine. « L'Ukraine de l'Est sera russe », assure-t-il. Contrairement à ce qu'affirment certains intellectuels anti-Poutine en France (Bernard-Henri Lévy notamment), Douguine n'est pas « le penseur de Poutine », la relation directe entre les deux hommes étant difficile à établir. Cependant, force est de constater qu'on retrouve, dans certains discours du président russe, une même vision du monde qui est celle d'un monde multipolaire, où la dimension cardinale est la souveraineté nationale et où « universalisme » est l'autre mot pour désigner l'ambition hégémonique occidentale.

    On peut reprocher beaucoup de choses à Vladimir Poutine, mais il y a une chose qu'il est difficile de lui contester, c'est son intelligence et l'imprégnation qu'il a de la culture et de l'âme russes.D'un côté la démocratie libérale et universaliste ; De l'autre, la nation souveraine et traditionaliste. En cela, nous dit Hubert Védrine dans le dernier numéro du
    magazine Society consacré à Poutine, il se distingue très nettement de ses homologues européens : « C'est un gars [sic] très méditatif, qui a énormément lu. Vous ne pouvez pas dire ça d'un dirigeant européen aujourd'hui. Il y a une densité chez Poutine qui n'existe plus chez les hommes politiques. » Dans un discours absolument fondamental d'octobre 2014 devant le Club Valdaï, réunion annuelle où experts, intellectuels et décideurs viennent parler de sujets liés à la Russie, Poutine a brillamment exposé
    l'essentiel de sa doctrine. Morceaux choisis : « La recherche de solutions globales s'est souvent transformée en une tentative d'imposer ses propres recettes universelles. La notion même de souveraineté nationale est devenue une valeur relative pour la plupart des pays » ; « Un diktat unilatéral et le fait d'imposer ses propres modèles aux autres produisent le résultat inverse. Au lieu de régler les conflits, cela conduit à leur escalade ; à la place d'Etats souverains et stables, nous voyons la propagation croissante du chaos ». Difficile de ne pas voir l'influence, même indirecte, d'Alexandre Douguine dans un tel discours. Poutine situe son combat contre l'Occident non pas sur la seule question ukrainienne, mais sur quelque chose de bien plus fondamental et décisif. Poutine et l'Occident, ce sont deux visions du monde irréconciliables qui s'affrontent, la démocratie libérale et universaliste, d'un côté, face à la nation souveraine et traditionaliste, de l'autre.

    La différence entre Douguine et Poutine est cependant de taille. Là où le premier défend une vision idéologique et quasi eschatologique de la mission russe - « La crise ukrainienne n'est qu'un petit épisode d'une confrontation très complexe entre un monde unipolaire et multipolaire, entre la thalassocratie [civilisation de la mer, l'Amérique] et la tellurocratie [la civilisation de la terre, la Russie] », Libération du 27 avril 2014 -, le second reste un homme d'Etat pragmatique qui sait qu'on gagne d'abord les batailles par l'habileté dans la négociation et la recherche de compromis politiques. Là où Douguine rejette en bloc le libéralisme, Poutine y voit, notamment dans sa dimension économique, un moyen d'accroître la prospérité de la Russie. Raison de plus, pour l'Europe, d'éviter l'escalade et d'adopter une diplomatie un peu plus indépendante des Etats-Unis vis-à-vis de la Russie. Dans le cas contraire, la prophétie de Douguine d'un nouveau « choc des civilisations » risque fort de se réaliser. 

     
    communicant et spécialiste des sujets de crise
      
    Marianne 31 juillet 2015