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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Le premier jour d’audience du procès de Jeanne d’Arc, par Philippe Conrad.

    21 février, premier jour d’audience,du procès de Jeanne d'Arc.
    Les minutes de ce procès, consignées dans les manuscrits de d’Urfé et d’Orléans, donnent un précieux aperçu de ce jugement historique. C’est en les lisant que l’on prend pleinement conscience de l’extraordinaire habileté de Jeanne : elle comparaît seule, sans avocat, âgée de 19 ans, ignorante en droit, et détenue depuis des mois dans d’affreuses conditions.

     2.jpgMalgré cela, elle est capable d’audace, de hardiesse, et déjoue les pièges que lui tendent les hommes d’Église. Elle fait preuve d’une présence d’esprit admirable, se montre habile et pleine d’humour, elle qui ne savait « ni A ni B » (ni lire, ni écrire, selon ses dires au tribunal de Poitiers), et déstabilise ses juges par la force de sa sincérité. « À toute question douteuse, elle oppose une autre question, un trait d’humour, une demande de confrontation, d’enquête ou de délai », fait remarquer Olivier Sers dans la préface du livre Jeanne d’Arc, le procès de Rouen, lu et commenté par Jacques Trémolet de Villers (Les Belles Lettres, 2016). Intelligence supérieure, naïve sincérité ou inspiration divine ? Quoi qu’il en soit, les réponses de Jeanne d’Arc demeurent extraordinaires.
    À chaque début d’audience, l’évêque Cauchon demande à Jeanne de jurer sur les Évangiles de dire la vérité. Chaque fois, sans faillir, Jeanne prévient qu’elle peut dire « le vrai » à propos de sa foi et de sa vie, mais qu’en aucun cas elle ne pourra parler des révélations que Dieu lui a faites pour le roi. C’est donc l’accusée elle-même qui délimite le cadre du procès qui lui est intenté. Ainsi, dès le 21 février, premier jour d’audience, à 8 heures du matin, alors que l’évêque exhorte Jeanne à prêter serment, celle-ci retourne la situation et fixe elle-même les conditions :
    « Je ne sais sur quoi vous me voulez interroger. Par aventure, me pourriez-vous demander telles choses que je ne vous dirais point. (…) De mon père, de ma mère et des choses que j’ai faites depuis que j’ai pris le chemin de France, volontiers je jurerai. Mais, des révélations à moi faites de par Dieu, je ne les ai dites ni révélées à personne, fors au seul Charles, mon roi. Et je ne les révélerais même si on devait me couper la tête. Car j’ai eu cet ordre par visions, j’entends par mon conseil secret, de ne rien révéler à personne. Et, avant huit jours, je saurai bien si je dois les révéler. »
    Non seulement Jeanne s’érige en maîtresse de l’interrogatoire, un comble pour une accusée, mais « elle s’abrite derrière une impossibilité qui vient de Dieu, et donc, à ces hommes de Dieu, elle oppose Dieu ». En outre, elle se pose en maîtresse du temps en évoquant ces huit jours, prérogative qui revient normalement au juge. Elle impose son délai, gagne du temps, fait miroiter une éventuelle ouverture, telle une experte en art oratoire.
    La question du Pater Noster
    Ce même premier jour de procès, cherchant à tester sa foi, l’évêque demande à Jeanne de réciter le Pater Noster. Ce à quoi Jeanne répond : « Entendez-moi en confession, et je vous le dirai volontiers. »
    Une résistance incroyable de la part d’une jeune paysanne face à un évêque et un parterre de juges. Une manière de réclamer à son interlocuteur un sacrement qui lui était donné quotidiennement par son confesseur, le frère Pasquerel, jusqu’à ce qu’elle soit jetée en prison et en soit durement privée. La réponse de Jeanne est également une façon de lui rappeler sa fonction d’évêque. Car avant d’être juge, il est prêtre, et se doit de donner ce sacrement au fidèle qui le réclame. « Jeanne tend ainsi à Cauchon l’occasion d’être ce qu’il doit être : un prêtre et un évêque, et non un juge payé par l’ennemi ».
    Le troisième jour, le 24 février, alors que l’évêque lui intime l’ordre de parler, elle assure ne pas pouvoir, et démontre à l’évêque que cela n’est pas dans son intérêt d’insister car sinon, il la pousserait à devenir parjure.
    « Par ma foi, vous me pourriez demander telles choses que je ne vous dirais pas. Peut-être que de beaucoup de choses que vous me pourriez demander, je ne vous dirai pas le vrai, spécialement sur ce qui touche à mes révélations. Car, par aventure, vous me pourriez contraindre à dire telle chose que j’ai juré de ne pas dire, et ainsi je serais parjure, ce que vous ne devriez pas vouloir. »
    Tout se passe comme si elle tentait de raisonner l’évêque afin que celui-ci ne la pousse pas au péché, ce qui serait absurde, pour un homme d’Église. Jeanne fait ainsi preuve d’une loyauté infaillible envers Dieu. Son discours ne varie pas : c’est toujours Dieu « premier servi », avant l’Église des hommes.
    « Savez-vous si vous êtes en la grâce de Dieu ? »
    Par cette question, Jean Beaupère, ancien recteur de l’Université de Paris (1412 et 1413) et ami de l’évêque Pierre Cauchon, cherche à la piéger. Car si elle avait répondu oui, on l’aurait accusée d’orgueil, et si elle avait dit non, on l’aurait traitée de pécheresse. Jeanne esquive habilement, et répond, inspirée sans doute par une prière récitée à l’époque par le prêtre dans la liturgie dominicale (le prône) :
    « Si je n’y suis, Dieu m’y mette ; et si j’y suis, Dieu m’y tienne. Je serais la plus dolente du monde si je savais n’être pas en la grâce de Dieu. Et, si j’étais en péché, je crois que la voix ne viendrait pas à moi. »
    Selon les témoins de l’époque, les juges restèrent stupéfaits et silencieux face à cette répartie.
    Le 14 mars, l’évêque essaie de savoir quel danger les menace, lui et ses assesseurs, du fait de mettre en cause Jeanne. Cette dernière précise donc :
    « Vous dites que vous êtes mon juge, je ne sais si vous l’êtes ; mais avisez-vous bien de ne pas juger mal, vous vous mettriez en grand danger. Et je vous en avertis, afin que si Notre-Seigneur vous en châtie, j’aie fait mon devoir de le vous dire. »
    Une parole qui sonne comme un avertissement, et qui à nouveau remet en question la légitimité du juge.
    Un peu plus tard, le même jour, Jeanne raconte que ses voix, effectivement prémonitoires, lui ont dit : « Prends tout en gré, ne te chaille pas de ton martyre. Tu t’en viendras enfin au royaume de Paradis ». À ce moment-là pourtant, Jeanne est à mille lieux d’imaginer sa condamnation à mort. Elle est certaine d’être libérée, soit en s’échappant de prison, soit par un jugement clément, et entend bien achever la libération de la France. Cependant, elle ne manque pas d’espérance. Lorsque ses juges lui demandent : « Depuis que vos voix vous ont dit que vous iriez en la fin au royaume de Paradis, vous tenez-vous assurée d’être sauvée, et de n’être point damnée en enfer ? », elle répond, souveraine :
    « Je crois fermement ce que mes voix m’ont dit, que je serais sauvée, aussi fermement que si j’y étais déjà. » Mathilde de Robien -
     
  • Islamo-gauchisme ou macronisme, même combat : dissoudre la France ?, par Christian Vanneste.

    Les Tambours de Bronze sont des instruments sonores du sud-est asiatique qui furent employés par les Chinois contre les peuples de la frontière afin de leur faire croire à une menace en l’occurrence illusoire. Faire un énorme tapage dans une direction fait fuir l’ennemi ou le gibier dans l’autre sens et pourquoi pas dans le piège tendu à l’opposé. 

    christian vanneste.jpgLe rabattage présidentiel a commencé. Le piège tendu est le centrisme rassurant des macron-compatibles rassemblés autour d’un socialiste progressiste “nouvelle-gauche” qui aura fait retentir les tambours à sa gauche et à sa droite pour faire croire qu’il est au centre. La stratégie est simple : n’avoir qu’un adversaire à droite, battu par l’addition des voix de gauche résolument hostiles à son élection et des voix “modérées” séduites par le double combat mené par le pouvoir actuel contre “l’islamo-gauchisme” et contre l’extrême-droite. La polarisation de l’information sur la “pandémie” laisse peu de place à d’autres préoccupations et tend à rameuter les citoyens les plus passifs derrière le “chef” dès lors qu’il paraît, avec le soutien de la majorité des médias, conduire la “guerre” correctement. Un “non” retentissant au confinement souhaité par la dictature sanitaire et le voilà qui grimpe dans les sondages, comme si les Français étaient prêts à oublier et à pardonner la longue série des fautes commises depuis l’absence de masques jusqu’à la rareté des vaccins, tous étrangers.

    Alors, par les meurtrières qui demeurent dans le mur de l’information covidienne, le maître du chateau lance ses flèches. L’une d’elles a dû frapper un de ces tambours de bronze car elle a eu un retentissement assez surprenant. Le microcosme universitaire a été agité par une tempête d’indignation : le ministre de l’enseignement supérieur l’avait outragé par une demande d’enquête faite auprès du CNRS et portant sur “l’islamo-gauchisme” régnant à l’université. Mme Vidal a présenté cet étonnant concept comme un “ressenti” des Français, alors que la plupart de ceux-ci ignoraient tout de cette bête-là. Les cris de l’animal blessé au plus profond de sa vanité ont prouvé qu’il existait bien. Seule la démission du ministre pouvait laver l’offense selon 600 universitaires pétitionnaires la plupart spécialistes des sciences molles comme la sociologie ou l’économie au sein desquelles le noyau idéologique est l’unique élément dur. Un vrai scientifique doute et cherche. Eux brandissent la science comme le Zaïus de la Planète des singes. L’islamo-gauchisme ne serait pas un concept scientifique. Mais, bien sûr, le “genre” le serait davantage que le sexe. Cette enquête serait l’aube d’une répression intellectuelle digne d’Orban en Hongrie. La désignation de l’ennemi, dans un curieux amalgame entre la Hongrie et la France, n’a rien d’idéologique puisqu’on vous dit que ces gens-là sont des scientifiques ! “Tout ce qui est excessif est insignifiant” disait Talleyrand. En l’occurrence, il se trompait car l’excès grotesque de cette indignation prouve au contraire combien la flèche avait atteint sa cible. Non seulement les travaux idéologiques d’une grande partie des “sciences humaines” appartiennent à l’entreprise de déconstruction systématique de notre culture, de notre société, de notre nation, mais ils développent une atmosphère d’intolérance, de sectarisme incompatible avec l’enseignement et la recherche : conférenciers interdits, réunions réservées à un public en fonction de son sexe ou de sa couleur. On comprend que la dictature orwellienne qui entend imposer son lexique à la France qui pense soit offusquée par l’intrusion d’un mot qu’elle n’a pas produit.

    L’islamo-gauchisme est un oxymore. A voir le comportement des djihadistes de l’Etat islamique en Syrie, notamment les exécutions de masse pratiquées après la conquête d’un territoire, chacun pouvait y voir une atroce similitude avec les tueries des Einsatzgruppen, et conclure à l’existence d’un islamo-nazisme. Mais entre le gauchisme égalitariste et jouisseur sans entrave et l’islamisme lourdement hiérarchique, puritain et sexiste, quel point de convergence ? Les pétitionnaires l’avouent ingénument : il se situe dans l’intersectionnalité. C’est l’ennemi commun qui fait que le militant anticolonialiste, l’indigéniste, l’anticapitaliste, l’islamiste, le promoteur des revendications LGBT, la féministe ne vont pas s’attaquer entre eux malgré des contradictions mortelles parce que la cible est le mâle blanc occidental et peut-être chrétien, sans doute hétérosexuel, bref le “dominant” hyperdominé  dans l’enceinte universitaire où il mériterait sans doute d’être dans une cage de verre comme témoin d’un passé honni. Que ceux qui sont chargés de former notre “élite” soient animés par la volonté de miner notre notre société est effectivement angoissant pour l’avenir de celle-ci, mais plus angoissant est l’esprit dans lequel la flèche ministérielle a été lancée.

    Tandis que les ministères de l’enseignement s’en prennent à l’islamo-gauchisme, celui de l’Intérieur fustige les maires “pastèques” ou “khmers verts” comme celui de Lyon qui se situent aussi dans cette ligne, par exemple en supprimant la viande dans les repas scolaires. Mais dans le même temps, il lance la procédure de dissolution de Génération Identitaire. Venez donc au centre, braves gens, entre ces deux périls. Mais le centre macronien est-il si éloigné de l’islamo-gauchisme ? En apparence, oui, mais en réalité entre la volonté tenace de détruire notre pays et ses valeurs, et la tendance sourde qui conduit à laisser ouvertes les portes de l’immigration, à noyer notre nation dans l’oubli de son histoire, à dissoudre la France dans la technocratie européenne et son économie dans le marché mondial, à laisser se désintégrer la famille, quel est le piège le plus dangereux ? Celui qui étouffera la résistance sans bruit !

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Bidard, Bidard, vous avez dit Bidard? À Paris, la théorie du genre se décline à toutes les sauces…, par Didier Desrimais

    Vincent Magloire, Vincent Mc Doom et Helene Bidard en 2017 © J-B BRUYNOOGHE/SIPA Numéro de reportage : 00836287_000009

    …et nous promet de belles parties de rigolade au milieu du désastre.

    Dimanche 7 mars, après une « balade urbaine » au Parc Suzanne Lenglen, l’adjointe à la maire de Paris chargée de l’égalité femmes-hommes Hélène Bidard (Parti Communiste) a twitté vouloir établir un « diagnostic genré de ce vaste espace vert et sportif ». 

    3.jpegCertains internautes parisiens, morts de rire, demandent ironiquement des précisions. Histoire de continuer à se gondoler, nous proposons de porter à la connaissance de ces internautes et des lecteurs de Causeur les meilleurs passages du livre de chevet de Mme Bidard, le Guide référentiel Genre et espace de la Mairie de Paris.

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    Ce guide est écrit dans la novlangue politique chère à son édile et en écriture dite inclusive. Anne Hidalgo y affirme d’abord que « l’espace public est une construction masculine. Conçu et mis en œuvre par et pour des hommes »; puis que « l’urbanisme, l’aménagement urbain et les services publics doivent permettre d’y mettre fin (aux violences sexistes) ». Nous imaginons que c’est à la lecture de ce diagnostic d’experte que Caroline de Haas a réclamé l’élargissement des trottoirs de la Porte de la Chapelle, trottoirs sur lesquels des femmes avaient été agressées par des migrants pas bêtes du tout et ayant immédiatement compris la fonction et l’intérêt d’un aménagement urbain élaboré par un « groupe dominant masculin hégémonique » pour assouvir ses vices.

    Espaces verts et « budget genré »

    Toute une bouillie sociologique autour du « genre » est utilisée dans ce guide. Résumant à gros traits la “philosophie” de Judith Butler et d’Éric Fassin, les auteurs rappellent que « ce qu’on appelle “genre” est le système de normes ou la construction sociale qui assigne des rôles et places différentes et hiérarchisées aux femmes et aux hommes ». Il convient par conséquent de « développer une “approche intégrée de l’égalité femmes-hommes” (ou une approche intégrée du genre) pour en faire une stratégie transversale pour toute la municipalité. » Comme c’est transversal, tout y passe: les lieux, les pratiques sportives, le vocabulaire, l’éclairage, les toilettes, les immeubles et le moindre recoin de la plus petite rue. En soi, certaines préconisations ne sont pas dénuées de bon sens, MAIS… pourquoi verser systématiquement dans une miteuse “philosophie féministe” et une sociologie de si bas-étage ? Pourquoi accoler systématiquement les théories les plus bêtes à un plan d’urbanisme qui pourrait aisément s’en passer ? Et pourquoi écrire dans cette langue infecte ?

    Le techno-monde a des ressources infinies de déréalisation du réel et de destruction de la langue. Il ne suffit plus de prévoir un budget, il faut que ce dernier soit « un budget genré » (ou « gender budgeting », en anglais ça fait plus sérieux). Il ne suffit plus d’améliorer l’éclairage urbain, il faut « repenser la géographie sociale de la lumière ». Il faut réaliser des « statistiques sexuées ». Il est nécessaire de « valoriser l’image des piétons ». Évidemment, « le Plan Vélo de la ville devra intégrer la problématique du genre ». Il est également prévu une « reconquête de l’espace à travers des expérimentations sensorielles (?!) qui rétablissent nos liens aux lieux et nous sortent d’une vision fonctionnelle souvent “virile” de la ville. » On s’appliquera à « bannir le langage sexiste et féminiser le langage à l’écrit comme à l’oral » dans le sport. Nous l’ignorions mais « les femmes sont les premières expertes de l’usage de la ville », il conviendra donc de leur donner la parole: « c’est une question “d’empowerment” des femmes ».

    Lavons-nous les oreilles en relisant Orwell: « Le langage politique a pour fonction de rendre le mensonge crédible et le meurtre respectable, et de donner à ce qui n’est que du vent une apparence de consistance. »

    Des passages piétons arc-en-ciel pour signaler le ghetto homosexuel

    D’autres capitales européennes ne jurent plus, elles aussi, que par la théorie du genre et le féminisme le plus crétin. Vienne est citée en exemple pour son « gender mainstreaming ». La ville de Genève a décidé de remplacer la moitié des panneaux signalant un passage piéton. Avec un objectif progressiste et inclusif affiché, ces nouveaux panneaux représenteront des « femmes actives, âgées, enceintes ou encore en couple lesbien. » La cité helvétique espère ainsi « augmenter la visibilité des femmes dans la ville ». Sandrine Salerno, maire socialiste encore plus “dégenrée” que notre maire de Paris, est prête à répondre à toutes les réclamations des groupes qui auront le désir de se voir représenter sur les panneaux de signalisation: les transgenres, les « personnes en surpoids », etc. Paris a encore des progrès à faire… elle qui n’a pour le moment repeint que quelques passages piétons aux couleurs arc-en-ciel des mouvements LGBT.

    Conclusion: l’impression générale est quand même que tout ce petit monde d’élus parisiens hidalgo-progressistes, à force de vouloir racler les fonds de tiroirs électoralistes, semble totalement paumé, pour ne pas dire plus. On se souviendra qu’au deuxième tour des dernières élections municipales, Anne Hidalgo a été réélue avec moins de 20% des voix du corps électoral parisien, du fait d’une abstention massive. On peut donc penser qu’une très grande majorité de Parisiens se demandent sur quelle Nef des fous ils sont embarqués. Fluctuat nec mergitur est la devise de Paris. Vu le naufrage en cours, peut-être faudra-t-il envisager de la changer d’ici peu.

     

    Amateur de livres et de musique
  • Ce totalitarisme hypocrite qui est le nôtre !, par Christian Vanneste.

    Le Délégué général de Renaissance catholique, Jean-Pierre Maugendre, vient d’être mis en examen à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile déposée par l’association Stop homophobie. Cette dernière lui reproche d’avoir publié sur son site un texte signé par deux cardinaux et trois évêques rappelant les grands principes de la morale catholique face aux “avancées” et aux revendications du progressisme sociétal.

    christian vanneste.jpgAppuyé sur les encycliques et la longue tradition de l’Eglise, il s’agit d’un rappel qui s’adresse aux catholiques pour éviter le flou qui règne parfois dans des déclarations impromptues jusqu’au sommet de la hiérarchie vaticane. Rien de nouveau donc sous le soleil de Dieu.

    On pourrait considérer que dans une “République” qui proclame dans le préambule de sa constitution que “Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi”, cette inculpation est clairement anticonstitutionnelle puisqu’elle vise une opinion religieuse qui n’a entraîné aucun trouble. En fait, elle traduit une évolution constante et sournoise qui pas à pas a inversé les normes jusqu’à renverser le fondement même de notre société, voire de notre civilisation. On a commencé par s’en prendre au racisme et à l’antisémitisme, et l’immense majorité, touchée par les horreurs du nazisme, a été convaincue de la nécessité d’interdire toute promotion de la discrimination en fonction de l’origine ou de la couleur, distinction qu’aucune théorie scientifique sérieuse ne vient étayer. Le sexe a suivi, et même si dans ce cas la biologie établit des différences notoires, on a estimé qu’elles ne devaient pas se traduire par des inégalités juridiques. Lorsqu’on en est arrivé à l’orientation sexuelle, l’intelligence a failli : peut-on considérer un comportement dont le déterminisme n’est pas fixé par une théorie reconnue au même titre qu’un état subi par un individu du fait de sa naissance ? D’autant plus que la quasi totalité des sociétés rejetaient avec plus ou moins de rigueur l’orientation homosexuelle au moins pour la simple raison qu’elle était infertile et donc contraire à la continuité même du groupe. Néanmoins dans notre pays, la discrimination ou tout propos encourageant celle-ci ou appelant à la haine envers cette orientation sont susceptibles de poursuites pénales.

    Ce faisant, on n’a pas seulement inversé la norme qui faisait de l’homosexualité une pratique, soit interdite, soit tolérée sans égalité de droits, donc discriminée, pour lui offrir une égalité protégée et sans cesse étendue de l’union au mariage, du mariage à la “procréation”, en dépit même des limites de la nature, mais on a aussi porté une atteinte extrêmement grave à l’un des fondements essentiels de notre société : la liberté d’expression ! Là encore le processus est fourbe. Son enveloppe idéologique est en phase avec l’air du temps : le dominé, la victime a raison contre le dominant, et en levant une discrimination, on fait du bien au discriminé sans nuire au discriminant. Donc le discriminant qui résiste est un méchant ! Celui qui aurait le malheur de dire que ce comportement n’est guère favorable au renouvellement des générations et nuit à l’avenir du pays serait foudroyé sur place… Quant à l’intérêt de l’enfant ? Baliverne ! Désormais, c’est l’opposant qui est coupable au point de se voir interdire d’exprimer ses arguments sous prétexte d’appel à la haine ou à la discrimination, au point d’être poursuivi et condamné s’il persévère.

    Ce monde à l’envers qui est devenu le nôtre s’enferme dans ses contradictions. D’abord, sous prétexte de libérer les comportements des uns, on réprime les pensées des autres. La liberté de faire ne devrait pas empêcher la liberté de critique à l’encontre de ce “faire”, dès lors qu’elle ne s’y oppose pas par la violence physique ou verbale. Or les plaignants ont la litote facile : qui n’aime pas est supposé haïr. Ensuite, notre démocratie “libérale”, parlementaire, en est arrivée à un totalitarisme hypocrite qui utilise le cliquet législatif comme si l’opinion publique, le parlement, ne pouvaient abroger une loi. Il est évident que l’opposition à une loi existante doit pouvoir s’exprimer et même aboutir éventuellement à sa révision, sinon nous aurions changé de régime sans nous en apercevoir. J’ai moi-même, en tant que parlementaire, affronté cette incohérence face à des magistrats bizarrement obtus, et n’ai obtenu justice qu’en Cassation. Enfin, si le groupe de pression LGBT et ses associations subventionnées grâce à nos impôts peuvent largement diffuser leur idéologie, il serait interdit à une association catholique de publier les textes de l’Eglise ? Même sans tenir compte de la place du catholicisme dans l’histoire de notre pays et en ramenant le conflit au choc entre deux “communautés” dont on éliminerait les proportions, on se rend bien compte qu’il y a dans cette affaire comme le disait Orwell des groupes “plus égaux que les autres” : ils ont le droit de communiquer jusqu’au prosélytisme que les autres ont perdu. Ils peuvent utiliser les moyens que leur donne l’argent public pour agir en justice contre des individus qui ne les possèdent pas, et pratiquer une véritable intimidation qui conduit à l’autocensure pour éviter la ruine. Liberté, égalité, légalité sont remises en cause et certains s’obstinent à appeler ça la République ?

    Concrètement, ces procédures mobilisent des magistrats alors que la France en manque pour répondre à d’autres priorités. A l’époque du service militaire obligatoire, il y avait l’objection de conscience. N’est-elle pas de droit pour le médecin qui refuse l’avortement ou l’euthanasie, pour l’élu qui refuse, à titre personnel,  de marier deux personnes de même sexe ? Elles sont cependant contestées. Alors que le passeur d’immigrés clandestins est relaxé et célébré, le ministre dissout une association qui milite contre l’immigration illégale. Le premier a enfreint la loi, les militants de la seconde ont simplement exprimé une opinion. Certes la loi civile l’emporte sur la loi morale, mais pas au point de gommer l’autonomie de la conscience, d’une manière toujours univoque. Lorsque tel est le cas, la société devient un système totalitaire et nous y sommes !

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • La protection judiciaire de la jeunesse en proie au séparatisme religieux, par Paule Gonzalès.

    Les centres éducatifs fermé, comme les autres structure d’accueil des mineurs, sont censés respecter le principe de laïcité et l’obligation de neutralité. LOIC VENANCE/AFP

    Un rapport que s’est procuré Le Figaro dresse un constat inquiétant de l’emprise religieuse sur les foyers et centres éducatifs fermés. La question des repas est au centre de la préoccupation des enquêteurs.

    2.jpgTerrain miné, abandonné. Alors que le gouvernement s’enflamme pour la défense de la laïcité et de la neutralité, et légifère à grands frais pour lutter contre le séparatisme religieux sur le territoire français, les établissements de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sont à la dérive. Un rapport de l’inspection générale de la justice clôturé en janvier 2021, mais seulement transmis aux juridictions le 21 juin dernier, tire un bilan catastrophique de la situation dans les structures d’accueil pour mineurs, comme les foyers et les centres éducatifs fermés, qu’ils soient administrés par des structures publiques ou par le maillage associatif. Et ce alors que ces établissements sont censés respecter le principe de laïcité et l’obligation de neutralité, tous deux inscrits dans le marbre de la loi et des textes réglementaires, qui sont légion.

    Au centre de la préoccupation des enquêteurs, «la question particulière des repas en hébergements». Elle «se pose avec une acuité particulière dans les hébergements et dans les centres éducatifs fermés (CEF). Elle concerne en premier lieu les mineurs, qui ont le droit de pratiquer leurs rites, et en second lieu les fonctionnaires, qui, en application de l’obligation de neutralité, ne doivent pas faire état de leurs convictions ni pratiquer leurs rites sur le lieu de travail. Cette problématique donne lieu à un grand nombre de manquements de la part des professionnels», note le rapport.

    Les inspecteurs dressent un bilan inquiétant de la situation, émanant des dizaines d’auditions menées auprès des directrices et des directeurs interrégionaux de la PJJ, des référents laïcité et citoyenneté, des présidents d’association ou de centres éducatifs fermés. «Des éducateurs déclarent que tout le monde mange halal, car pour les non-musulmans ça ne change rien», rapportent les enquêteurs. De plus, «il ressort des entretiens que les professionnels se voient servir des plats confessionnels à leur demande, dans des conditions et des fréquences variables selon les établissements», poursuivent-ils.

    Le comportement problématique des éducateurs

    Pire encore, «des repas confessionnels sont proposés aux mineurs sans autorisation ni demande explicite et écrite des parents». Or, pour les repas confessionnels, le droit est clair: «Une autorisation doit être formalisée», est-il rappelé, tandis que la norme est celle «de simple repas de substitution». Le rapport note que «la difficulté à proposer trois types de repas a pu conduire les cuisiniers à favoriser la confection de repas confessionnels unique afin de surmonter leurs problèmes d’organisation pour permettre tant aux professionnels qu’aux mineurs de partager le même repas».

    Des éducateurs de confession musulmane en hébergement rédigent un “protocole ramadan” non conforme aux textes de la direction de la PJJ en la matièreRapport de l’inspection générale de la justice

    Le comportement de bien des éducateurs s’avère par ailleurs extrêmement problématique à maints égards: «Des éducateurs réveillent les jeunes pour le jeûne pendant la période de ramadan et rompent le jeûne avec les mineurs», dénonce le rapport. Ce dernier évoque des pressions d’éducateurs sur les cuisiniers pour la fabrication de ces repas sans que les directeurs de centres soient informés. Plus grave encore, «des éducateurs de confession musulmane en hébergement rédigent un “protocole ramadan” non conforme aux textes de la direction de la PJJ en la matière». Quand ils ne se «positionnent pas eux-mêmes ou ne se voient attribuer le rôle de conseiller spirituel en raison de leurs convictions religieuses. Bien que contraire au principe de neutralité, cette dérive était acceptée implicitement comme permettant de pallier l’absence d’aumônier sur place, notamment dans les structures de placements contraints», pointe le rapport. Et de rapporter l’histoire de cet éducateur «faisant la morale au jeune, car son comportement était non conforme aux préceptes religieux».

    À titre individuel, leur comportement pose parfois également problème. «Un éducateur rapporte qu’un collègue refuse d’aller à la piscine par peur que de l’eau ne rentre par la bouche en période de ramadan», décrivent les inspecteurs, tandis que certains «refusent de serrer la main de leurs collègues féminines» ou demandent de «surveiller les jeunes» pendant qu’il va faire sa prière, quand d’autres«disparaissent plusieurs fois par jour pendant le ramadan». Autre «séparatisme» relevé dans le rapport: bien des éducateurs vont, en collectivité, parler «en langue arabe au repas avec les jeunes en présence d’autres jeunes et d’autres collègues».

    Les référents laïcité citoyenneté peinent d’ailleurs à suivre et à imposer «le peu d’instructions données» par l’administration centrale de la PJJ. «Rares sont les éducateurs ayant assimilé les notes en matière de laïcité et de neutralité», avouent-ils.

    Contrôler le recrutement des éducateurs

    Bien des responsables d’unité éducative «ne cachent pas que pendant longtemps l’administration a recruté ou laissé recruter des personnels non formés issus de quartiers et qu’il était recommandé de trouver des “accommodements” quand ces derniers demandaient que l’institution s’adapte à leurs particularismes culturels ou religieux». Ces responsables demandent «que la PJJ continue le mouvement entamé en 2015 et soit plus exigeante en s’assurant au moment du recrutement que les candidats ne contestent pas les valeurs de la République», souligne le rapport.

    En filigrane, deux points sensibles. Tout d’abord, le contrôle des candidatures lors du recrutement. Or, «il résulte des entretiens effectués par la mission qu’il n’est pas inhabituel que des candidats présentant des casiers judiciaires chargés ou signalés pour des suspicions de radicalisation violente se présentent aux concours ou pour occuper des emplois de professionnels contractuels auprès des mineurs».

    Enfin, le rapport évoque «un chiffre noir des manquements à la laïcité et à la neutralité», notamment dû à la difficulté de les sanctionner. Il faut dire que plus d’un quart des responsables interrogés estiment «que la crainte de dégrader leur relation avec leurs agents peut faire obstacle à la remontée des situations difficiles», de même qu’ils redoutent «d’être poursuivis pour discrimination par les professionnels mis en cause». Un comble.

    Sources : https://www.lefigaro.fr/

    https://artofuss.blog/2021/07/06/32063/

  • La Monarchie, pour l’écologie enracinée !, par Jean-Philippe Chauvin.

    Pour mener à bien une véri­table poli­tique éco­lo­gique, encore faut-il l’ins­crire dans la durée et ne pas dévier de sa route (fut-elle ardue et semée d’embûches) mal­gré les pres­sions des lob­bies indus­triels ou consom­ma­teurs qui peuvent avoir ten­dance à ne pen­ser qu’à leur inté­rêt immé­diat et par­ti­cu­lier, au détri­ment du long terme et des géné­ra­tions qui viennent et vien­dront… 

    Pas sûr que la Répu­blique prise éter­nel­le­ment entre 2 élec­tions, véri­tables foires d’empoigne poli­ti­ciennes où la com­mu­ni­ca­tion rem­place les idées et les débats, soit capable de rele­ver le défi : une monar­chie, alors ?

    Après tout, un roi a l’o­bli­ga­tion, en France, de trans­mettre à son suc­ces­seur un patri­moine pré­ser­vé… Et la monar­chie à trans­mis­sion héré­di­taire est fort exi­geante en ce domaine, par ce même prin­cipe, cette « obli­ga­tion de résul­tat » à laquelle elle ne peut se sous­traire, au risque de perdre une grande part de sa cré­di­bi­li­té et, pire, de sa légi­ti­mi­té même, lar­ge­ment fon­dée sur le ser­vice rendu.

    Nous pour­rions donc résu­mer nos pro­pos pré­cé­dents en citant l’Italien A. De Gas­pe­ri, sou­vent consi­dé­ré comme l’un des pères fon­da­teurs de « l’Europe » : « l’homme d’E­tat pense aux pro­chaines géné­ra­tions, le poli­ti­cien pense aux pro­chaines élec­tions ». En France, l’homme d’Etat, qui ne peut être l’actuel loca­taire de l’Elysée même s’il eut quelques pré­dé­ces­seurs dont cer­tains eurent le sens de l’Etat, de la « res publi­ca » et de ses devoirs, existe d’autant moins en Répu­blique contem­po­raine que le poli­tique a lais­sé la place à la com­mu­ni­ca­tion et à la cour­ti­sa­ne­rie, et que l’Etat a, d’une cer­taine façon, déchu…

    S’il y a, à la pro­chaine pré­si­den­tielle, un can­di­dat éco­lo­giste, fut-il assez cré­dible pour accro­cher une par­tie non négli­geable de l’électorat, cela ne suf­fi­rait pas non plus à ancrer le « sou­ci envi­ron­ne­men­tal » au cœur des ins­ti­tu­tions et des citoyens : la manière dont l’écologie a été promp­te­ment enter­rée, mal­gré les décla­ra­tions de prin­cipe et les quelques avan­cées (plus théo­riques que réelles) issues du « Gre­nelle de l’environnement » et du minis­tère Hulot au début de ce quin­quen­nat, en est l’éclatante et ter­rible démons­tra­tion ! Ce ne sont pas les quelques décla­ra­tions d’intention et les quelques timides avan­cées pour la pro­tec­tion de la mer Médi­ter­ra­née annon­cées par M. Macron ces jours der­niers qui suf­fi­ront à inver­ser la ten­dance dans un sens plus écologique !

    Dans notre pays, il n’y a d’Etat durable que par la Monar­chie : c’est, a contra­rio de la « Répu­blique para­doxale » ins­ti­tuée par De Gaulle, la leçon de l’histoire des ins­ti­tu­tions. Mais cette leçon risque de n’être qu’une théo­rie décon­nec­tée du réel (et donc inutile puisque des­ti­née à ne pas être pra­ti­quée) si les monar­chistes et les princes oubliaient de s’affirmer sur le champ des pos­sibles et du politique…

    En somme, pour notre compte, pas le temps de s’ennuyer pour les pro­chaines décen­nies : pour ne pas mou­rir roya­liste mais avoir une chance de vivre en monar­chie, enfin ! Une monar­chie qui incar­ne­ra une éco­lo­gie enra­ci­née, à la fois auda­cieuse et sérieuse…

    PS : Petit rap­pel : Je suis roya­liste modé­ré mais je ne suis pas modé­ré­ment roya­liste… Et cela fait qua­rante ans que cela dure !!

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • La tenue républicaine, par Olivier Perceval.

    Le ministre de l’éducation natio­nale, doit regret­ter sa mal­heu­reuse et sur­pre­nante expres­sion à pro­pos de la tenue cor­recte qui devrait être exi­gée des élèves dans les éta­blis­se­ments sco­laires : la tenue répu­bli­caine…

    olivier perceval.jpgLes humo­ristes et cari­ca­tu­ristes s’en sont don­nés à cœur joie pour saluer cette der­nière saillie répu­bli­caine, d’autant que dans le même temps, les médias met­taient à la lumière du jour un ins­ti­tu­teur zom­bi tatoué de la tête au pied, exemple signi­fi­ca­tif de la tenue répu­bli­caine pré­sen­té à notre jeu­nesse.

    Mais, au-delà de cette parole mal­heu­reuse, notre ministre ne fai­sait qu’exécuter le refrain « libre, laïque et obli­ga­toire » s’inscrivant dans la doxa offi­cielle et média­tique.

    Cette habi­tude gran­dis­sante de rem­pla­cer notre com­mu­nau­té natio­nale, notre belle France par la répu­blique, consti­tue un abus de lan­gage qui relève du plus pur sec­ta­risme idéo­lo­gique, régu­liè­re­ment dénon­cé sur les pla­teaux télé par l’excellente Char­lotte d’Ornellas , ou le non moins excellent Eric Zem­mour.

    D’abord, et c’est une ques­tion de bon sens, parce qu’on ne peut réduire une France qui s’est construite en quinze siècles aux seuls deux cents ans de répu­blique.

    Cam­ba­dé­lis et quelques autres, consi­dèrent que c’est la répu­blique qui a fait la France. Que l’on ne se méprenne pas, ce ne sont pas des incultes mais des idéo­logues du tota­li­ta­risme le plus rigou­reux. « Du pas­sé fai­sons table rase » est leur devise.

    A prio­ri, lorsque l’on s’affirme répu­bli­cain, c’est l’expression d’un choix poli­tique, d’une option d’organisation tech­nique de l’Etat par­mi d’autre.

    Aux États-Unis, on oppose les répu­bli­cains aux démo­crates, comme si les répu­bli­cains n’étaient pas démo­crates, et les démo­crates anti­ré­pu­bli­cains. Absurde, bien enten­du, mais quand on parle de valeurs plus pro­fondes, c’est le patrio­tisme qu’on évoque avec fier­té outre Atlan­tique.

    En France on a sacra­li­sé la Répu­blique jusqu’à occul­ter la France mil­lé­naire dans les dis­cours offi­ciels.

    Si c’est, éty­mo­lo­gi­que­ment, la res-publi­ca, c’est à dire la chose publique dont il s’agit, alors tous les roya­listes sont des répu­bli­cains, la chose publique et le bien com­mun ont tou­jours été la pré­oc­cu­pa­tion de la monar­chie d’ancien régime, maisqu’il nous soit per­mis de ne pas croire en cette prise ful­gu­rante d’altitude men­tale de nos diri­geants poli­tiques.

    Sous pré­texte de faci­li­ter l’intégration des cen­taines de mil­liers d’étrangers accueillis sur notre sol, on vou­drait leur vendre les bien­faits de la répu­blique, comme si la république,comme régime poli­tique, était un para­digme indé­pas­sable.

    Depuis la pre­mière répu­blique, c’est-à-dire en 1792, il y a eu his­to­ri­que­ment plus de morts fran­çais par la répres­sion d’état en 200 ans, qu’en 800 ans de monar­chie capé­tienne. J’invite ceux qui en dou­te­raient à faire le compte, du reste la répu­blique s’est construite elle-même sur une mon­tagne de cadavre à pro­pos des­quels nous ne voyons pas s’élever le moindre signe de regret en cette période de repen­tance obli­ga­toire.

    Nous n’apaiserons jamais l’ambiance de guerre civile qui est en train de s’installer dans notre pays, si l’on conti­nue à tein­ter d’idéologie tout ce qui relève du bon sens et du réel.

    La séman­tique est de pre­mière impor­tance, c’est pour­quoi elle consti­tue l’enjeu d’un com­bat furieux por­té par les médias, qui culmine aujourd’hui avec la très stu­pide ten­ta­tive d’imposition de la très ridi­cule mais signi­fi­ca­tive écri­ture inclu­sive.

    Sans reve­nir sur la ques­tion de l’immigration mas­sive à laquelle il convient de mettre un terme, il serait plus intel­li­gent, pour ceux qui viennent vivre chez nous, d’en faire des fran­çais récon­ci­liés avec la grande His­toire, plu­tôt que des répu­bli­cains sec­taires reniant la plus grande par­tie de notre pas­sé.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Halte au bavardage présidentiel !, par Christian Vanneste.

    Le 22 Avril 2016, le futur président avait déclaré avec la fermeté de la certitude éclairée : ” une société sûre est une société d’individus libres”. Récemment, le “Président” coincé entre le séparatisme islamiste et la panique virale appelait les Français à être des “citoyens solidaires”. On prend, dans cette conversion radicale, le grand bobard du “en même temps la main dans le sac.

    christian vanneste.jpgIl y a un principe logique constant depuis l’existence du monde, inhérent à la raison humaine : celui de non-contradiction, “une chose ne peut être en même temps une chose et son contraire.” Un individu émancipé dans une société liquide ne peut être le citoyen solidaire d’une cité bâtie sur du roc. C’est Camus qui disait que le grand choix de l’existence tenait à une lettre : “solidaire ou solitaire”.

    L’utopie macronienne est l’idéologie d’une caste, celle demi-héritiers qui ne sont pas nés milliardaires mais qui ont quand même bénéficié d’une excellente éducation et sont parvenus à une réussite où se mêlent l’intelligence, le travail, mais aussi la chance, les relations et le calcul habile des ambitieux. Cela dit, il y a parmi eux, les créateurs, les inventeurs, et tous les autres. M. Macron n’a rien inventé, sauf un parti “En Marche”, reprenant modestement ses initiales… et qui ne marche pas. Le rêve américain du “Self made man” hante le projet macronien : ce sont des individus exceptionnels, sous-entendu “comme lui”, qui, libérés de toutes les attaches, vont faire sauter les barrières, les entraves, les limites et les frontières, et ouvrir la voie au grand progrès de l’humanité. Les autres n’auront qu’à s’accrocher à la cordée. Toute sa politique s’appuie sur cette vision tronquée du monde, un monde qui lui ressemblerait. Il est facile de trouver du travail, en traversant la rue, facile de choisir sa “famille” au gré des recompositions, facile de franchir les frontières en parlant anglais, facile de rêver la souveraineté de l’Europe et le gouvernement du monde : un rêve d’entre-soi des gens comme lui, de Minc et d’Attali, et qu’avait anticipé Valery Giscard d’Estaing, pleinement héritier lui-même.

    Et voilà que l’utopie se brise crise après crise sur les digues du réel. C’est qu’il lui faut du solide au réel ! Les individus ne souhaitent pas le destin des particules élémentaires parce qu’ils n’aiment ni la solitude, ni la précarité, ni la fragilité d’une existence pleine de risques. Ceux qui prétendent le contraire appartiennent à deux catégories : les créateurs dont la France a besoin et qu’elle doit encourager, et puis les aventuriers hypocrites qui prêchent le risque aux autres, mais passent d’un fromage à une entreprise qu’ils sont capables de couler avant de retomber dans leurs pantoufles de hauts-fonctionnaires intouchables, sacrés par nos grandes écoles et notamment l’Ena qui permet à certains de couler la nation elle-même avant de prendre leur retraite au Conseil Constitutionnel. Macron est l’idéal sinon la caricature de ces derniers.

    Les Français souhaitent une école solide qui leur permet d’acquérir un savoir et un métier. Ils désirent bénéficier d’une sécurité de l’emploi que la fonction publique leur offre, et que le secteur privé ne peut leur garantir. Ils savent que la plus grande solidarité dont ils peuvent bénéficier est celle de leur famille parce qu’elle est animée par l’amour. Ils ont appris de l’histoire que l’Etat souverain est la meilleure garantie de protection de la nation à laquelle ils appartiennent. Or, l’école est confrontée à une baisse de niveau sans précédent et à un communautarisme envahissant qui fracture un peu plus chaque jour la communauté nationale. Nous somme loin de l’élitisme pour tous. L’élite sera de plus en plus distante de la masse, et elle en sera séparée dès le début par des parcours scolaires dans des écoles apparemment soumises au même programme et tellement différentes en réalité. L’intégration républicaine est aujourd’hui dans de nombreux quartiers un fétiche dérisoire qu’on agite en temps de crise. Ce qui unissait les Français était la France charnelle marquée par une forte identité, et non cette abstraction de valeurs molles qu’on nomme la République et qui ne vit que dans les discours.

    Pour affronter l’océan de la mondialisation, il ne faut pas que la France soit liquide. Seuls les meilleurs nageurs survivraient… ailleurs. Il faut au contraire consolider les murailles de la cité, son unité nationale à l’abri d’une immigration dissolvante ou conquérante. Il faut aussi rétablir le noyau dur de la solidarité qu’est la famille, dont l’effondrement moral attire le mépris d’immigrés qui ne voient nullement dans notre société un modèle à suivre. Il faut restaurer l’autorité du maître et l’amour de la France dans nos écoles. C’est seulement à ce prix qu’on pourra faire naître une citoyenneté courageuse capable de combattre le terrorisme ou l’épidémie autrement que par la peur, capable aussi de procéder aux réformes nécessaires de ce qui affaiblit la nation en protégeant apparemment les individus, la dépense publique et le poids de la fonction publique. Faut-il souligner que si Macron veut détruire la famille un peu plus ave la PMA pour tous, il n’a rien fait, bien au contraire, pour lutter contre ce vrai “mal français” ?

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Les complaisants, par Pierre Wariou.

    Non mais, est ce que ça vous arrive de vous mettre à la place des musulmans qui se disent blessés par les caricatures de Charlie Hebdo ?

    Vous pensez vraiment qu’Allah en a quoi que ce soit à battre de trois koufars paumés dans une salle de rédaction qui dessinent un Mahomet l’air rigolard ? Évidemment qu’il en a rien à cirer.

    Mais, chez les fondamentalistes, l’Islam est une religion qui se pratique en se passant de la transcendance. C’est cela le salafisme : il importe peu de croire, il faut surtout appliquer : appliquer des règles, avoir une discipline de vie, porter une barbe longue mais se raser la moustache et pourquoi pas se la teindre au henné, prier en commençant par lever les mains et réciter Al-lahu Akbar puis ramener ses bras et les croiser en sorte que le bras droit se trouve sur le bras gauche – parce que si tu hausses les épaules entre ces deux gestes, faut tout refaire – ne pas manger de porc, etc.

    Et parmi ces règles, on trouve cette défense faite aux musulmans de représenter Allah, le prophète, etc.

    Règle qui s’applique aux musulmans : irait-on reprocher à un athée de manger un hamburger-frites le vendredi saint ?

    Mais ce que révèle cette histoire d’assassinat, c’est l’extrême pauvreté intellectuelle des parents d’élèves. Faut-il le souligner ? Le catholicisme se gentrifie, il y en a de moins en moins, ils se coupent de leur base populaire mais sont souvent intellos et savent faire fonctionner leurs neurones. En France, l’Islam est pratiqué par un grand nombre de personnes issues de l’immigration et ne possédant pas un bon niveau d’instruction. Et n’allez pas me dire que vous avez un copain musulman qui a fait ses études avec vous et qui est intelligent. Vous êtes un bourge et vous fréquentez des bourges. Si dans le panier y’a un muslim, c’est pas une raison pour venir vous la jouer sociologue.

    De cette pauvreté intellectuelle on en a eu une nouvelle démonstration, avec la vidéo de ce « parent d’élève » incapable d’articuler trois phrases sans faire de fautes de français, affabulant, balbutiant, bredouillant. Quand la bouche sort du vocabulaire en puzzle, c’est que le cerveau est en bouillie. Il peut rien sortir de bien conceptuellement compliqué d’un assemblage de neurones pareils. À part, évidement :

    1. Aaargh, une caricature du prophète, sallAllahou alayhi wa salam.
    2. C’est interdit par la loi d’Allah, soubhana wa ta’ala.
    3. Sales koufars. C’est ça la laïcité ? Toujours sur les musulmans, toujours nous qu’on embête.
    4. C’est qui le fils de CHIEN qu’a fait ça.
    5. Bip, bip, bip, fin de la transmission.

    Dans ce genre d’enchaînement d’idées il n’y a ni piété ni transcendance. Il n’y a ni Dieu ni Allah mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas un musulman et une pratique de l’Islam. Et je dis bien une pratique, c’est à dire des « trucs pratiques », des choses à faire, des règles à suivre et, surtout, des règles à respecter et à faire respecter.

    Quand il n’y a plus de Dieu, il ne reste que la loi de Dieu qu’on divinise. C’est cela l’hydre du fanatisme, qui s’infiltre en France par le biais de prêcheurs salafistes.

    Évidemment, dès que tu as atteint un stade neuronal avancé, ça t’en touche une sans t’en faire bouger l’autre. On pourrait ajouter : quand tu as Dieu dans ta vie, tu t’en fiches.

    Voilà pourquoi ce n’est pas la peine de s’émouvoir avec les musulmans parce qu’ils découvrent une caricature ; pas la peine d’avoir pour réflexe de se dire « oh les pauvres chatons offensés » ; pas la peine non plus de se dire « il faut arrêter là avec Charlie Hebdo, ça va trop loin. »

    Pas la peine parce que leur émotion est fausse. Ou alors qu’on l’interprète mal. Ce n’est pas leur foi qui est ébranlée. Ceux qui appellent au lynchage – et ils ont été des centaines à le faire, à le relayer, à le souhaiter – sont des islamistes, c’est à dire qu’ils croient en l’Islam avant de croire en Allah. Ils croient en Satan et aux forces de la violence.

    Voilà pourquoi je me permets de dire plus haut qu’ils sont débiles. Mais ils sont surtout dangereux.

    En effet, plus grave, ils bénéficient de relais comme ceux du CCIF, de mosquées, d’associations qui prêtent l’oreille et la main à toute cette hypocrisie. Autant de structures qui surfent sur les vagues de l’Islamophobie. Car ce que ce meurtre commandité a mis en lumière c’est à quel point leurs réseaux fonctionnent – la muslimosphère s’échange du Snap et des témoignages qui inondent la France, touchent un Tchétchène d’une autre ville, etc.

    Dès lors, pourquoi en viendrait-on aujourd’hui à devoir, en tant que catholique, se dire solidaires des musulmans vis à vis de Charlie Hebdo ?

    Sur la Croix, signe de contradiction au cœur de notre foi, le Christ fut une caricature du visage de Dieu, un objet de mépris, abandonné des hommes, un homme de douleurs familier de la souffrance. Car la suprême caricature du visage du Fils de l’Homme fut celui tuméfié de sang que revêtit Jésus sur le bois de la Croix, un visage si plein de plaies, de larmes et de poussières que la Vera Iconica, la « Vraie image » qu’on eut de lui, fut cette souffrance imprimée par Véronique sur un linge lorsqu’elle lui essuya la face. Sur le chemin de croix, une pièce de lin ensanglantée fut alors la première image imprimée du visage de Dieu. Trouvera-t-on jamais image plus scandaleuse que celle-ci dans un quelconque journal ?

    Voilà pourquoi les chrétiens ne sont pas concernés par la caricature. Car nous croyons que Dieu est ressuscité après avoir subi le sublime blasphème des hommes : la mise à mort par la crucifixion menée par les assassins de Dieu.

    Aujourd’hui, Dieu souffre bien davantage quand Il voit Ses enfants choisir de fausses libertés : celles qui se détournent de sa face, celles qui choisissent la haine. Et ces libertés-là ne sont pas que dans les pages de Charlie Hebdo mais aussi dans le tréfonds des cœurs de ceux qui ont l’audace de faire croire que leur foi souffre à la vue de pauvres dessins.

    Ces musulmans-là ne souffrent pas des caricatures de Charlie mais cherchent des raisons pour offrir à Satan ce qu’il attend des hommes : la haine et la mort. Car le diable ne tient pas la plume d’un caricaturiste mais se trouve dans le regard de ceux qui invoquent des prétextes fallacieux lorsqu’ils découvrent un dessin pour, au mieux, être pris en pitié, au pire, qu’on voie le début d’une légitimité dans leur geste de mort.

    Leur dire qu’ils ont raison de penser que leur foi est attaquée, que nous aussi, en tant que catholiques, nous avons les mêmes ressentis, ce n’est pas faire preuve de politesse dans un souci de rapprochement et d’apaisement : c’est être coupable de complaisance vis-à-vis de l’islamisme.

     

    Illustration : Doués de la même capacité intellectuelle que les militants gauchistes qui confondent les mots et les faits, des Palestiniens musulmans pensent infliger à la France une terrible humiliation.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Louis XVI, roi de France, par Clo­tilde Schneider-Maunoury.

     Clo­tilde Schnei­der-Mau­nou­ry nous rap­pelle quelques ini­tia­tives royales qui montrent que par­mi les rois de France louis XVI fut l’un de ceux qui mani­fes­ta la plus grande com­pas­sion pour les mal­heurs du peuple et ten­ta d’y appor­ter des remèdes per­ti­nents et effi­caces. (NDLR)

    Il est mon­té à l’échafaud à 38 ans, en priant pour que son sang ne retombe jamais sur la France… Quelques aspects de son règne dont on ne vous parle jamais :

    - Il a sou­la­gé son peuple en le dis­pen­sant du « droit de joyeux avè­ne­ment », impôt per­çu à chaque chan­ge­ment de règne.

    - Créé le corps des pompiers.

    - Favo­ri­sé l’installation de pompes à feu, pour appro­vi­sion­ner Paris en eau de manière régulière.

    - Créé un mont-de-pié­té à Paris pour décou­ra­ger l’usure et venir en aide aux petites gens.

    - Aban­don­né aux équi­pages de ses vais­seaux le tiers de la valeur des prises qui lui était réser­vé en temps de guerre.

    - Ver­sé 6000 livres sur sa propre cas­sette à l’abbé de L’E­pée pour son œuvre pour l’éducation des « Sourds-muets sans for­tune » (aux­quels il ensei­gnait un lan­gage par signes de son inven­tion.) Cela contre l’avis de l’archevêché qui soup­çon­nait cet homme de jansénisme.

    - Doté l’école de Valen­tin Hauÿ pour les aveugles.

    - Don­né l’ordre à ses com­man­dants de vais­seaux de ne point inquié­ter les pêcheurs anglais, obte­nant ain­si du gou­ver­ne­ment anglais la réci­pro­ci­té pour les pêcheurs français.

    - Accor­dé aux femmes mariées et aux mineurs de tou­cher eux-mêmes leurs pen­sions, sans avoir à deman­der l’autorisation de leur mari ou tuteur.

    - Ordon­né aux hôpi­taux mili­taires de trai­ter les bles­sés enne­mis  » comme les propres sujets du Roi « , 90 ans avant la pre­mière Conven­tion de Genève.

    - Abo­li la pra­tique de la ques­tion pré­pa­ra­toire et préa­lable (tor­ture).

    - Accor­dé le pre­mier le droit de vote aux femmes dans le cadre de l’élection des dépu­tés de l’assemblée des Etats-Généraux.

    - Fait construire à ses frais des infir­me­ries « claires et aérées » dans les prisons.

    - S’est inquié­té du sort réser­vé aux pri­son­niers déte­nus en pré­ven­tive de par leur incul­pa­tion ; leur accor­dant une indem­ni­té ain­si qu’un droit d’annonce dans le cas où leur inno­cence serait recon­nue après leur pro­cès. (sujet d’une éton­nante actualité).

    - Sup­pri­mé de très nom­breuses charges de la mai­son du Roi (plus d’un tiers).

    - Per­mis aux femmes d’accéder à toutes les maîtrises.

    - Finan­cé tous les amé­na­ge­ments de l’Hôtel-Dieu pour que chaque malade ait son propre lit.

    - Employé le pre­mier l’expression de « jus­tice sociale ».

    - Fon­dé un hôpi­tal pour les enfants atteints de mala­dies conta­gieuses, aujourd’hui Hôpi­tal des Enfants-Malades.

    - Créé le Musée des Sciences et Tech­niques, futur centre natio­nal des Arts et Métiers.

    - Fon­dé l’école des Mines.

    - Finan­cé sur ses propres fonds les expé­riences d’aérostation des frères Mont­gol­fier ain­si que les expé­riences de Jouf­froy d’Abbans pour l’adaptation de la machine à vapeur à la navigation.

    - Exemp­té les juifs du péage cor­po­rel et autres droits humi­liants ; fait construire les syna­gogues de Nan­cy et de Luné­ville et per­mis aux juifs l’accès à toutes les maî­trises dans tout le res­sort du Par­le­ment de Nancy.

    - Accor­dé sept mil­lions aux vic­times du froid exces­sif en 1784.

    - Accor­dé des pen­sions de retraite à tous ceux qui exer­çaient une pro­fes­sion maritime.

    - Deman­dé l’établissement annuel de la balance du commerce.

    - Créé le droit de pro­prié­té des auteurs et com­po­si­teurs de musique.

    ETC.

    C’é­tait un temps où le pou­voir était reçu comme une charge, un ser­vice, exer­cé par sens du devoir.…

    (Via Clo­tilde Schneider-Maunoury)-

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    En cette période de com­mé­mo­ra­tion de la mort du roi de France il convient de reve­nir sur les écrits du grand écri­vain Albert Camus qui rap­pe­la à quel point elle lui parais­sait igno­mi­nieuse dans cet ouvrage essen­tiel « l’homme révol­té » : « Le 21 jan­vier, avec le meurtre du Roi-prêtre, s’achève ce qu’on a appe­lé signi­fi­ca­ti­ve­ment la pas­sion de Louis XVI. Certes, c’est un répu­gnant scan­dale d’avoir pré­sen­té, comme un grand moment de notre his­toire, l’assassinat public d’un homme faible et bon »

  • Déclin ou décadence ? Mais les deux, hélas !, par Christian Vanneste.

    Les coupeurs de concepts en quatre, dignes héritiers des théologiens qui disputaient du sexe des Anges dans Constantinople assiégée par les Turcs, distinguent le déclin et la décadence, pour tenter d’ailleurs de les nier tous les deux. La distinction est pourtant claire : le déclin d’un pays ou d’une civilisation se mesure par rapport à l’évolution des autres, la décadence est un processus interne qui désigne l’effondrement des valeurs sur lesquelles s’appuyait une société.

    christian vanneste.jpgLe premier est objectif, matériel en quelque sorte puisqu’il correspond à la puissance économique et militaire, et au rayonnement international qu’elle conférait à un Etat. La seconde est plus subjective, spirituelle et morale. Elle sera perçue par les uns comme un heureux moment de libération des moeurs tandis que pour d’autres plus clairvoyants sur ses conséquences, elle apparaîtra comme un amollissement annonciateur de la fin d’une situation historique. Le déclin est un affaiblissement relatif qui peut être ralenti, voire inversé. La décadence est une consomption inexorable qui atteint les forces morales qui pourraient tenter d’enrayer le déclin.

    La métaphore médicale est facile par les temps qui courent. Le déclin est une maladie qui se soigne, la décadence, un mal sans rémission. De quoi la France souffre-t-elle ? Mais des deux ! Non seulement, elle recule dans de nombreux domaines, et se fait dépasser, mais elle entretient en elle les germes qui anéantissent ses capacités de résistance et de résilience. Au XVIIe siècle, elle était la première puissance européenne, et de loin. Au XVIIIe, toute l’Europe l’imitait et la diplomatie européenne parlait français. Avec Napoléon, elle dominait l’Europe et ses frontières englobaient une partie de l’Allemagne et de l’Italie. Au XXe siècle, elle faisait partie des quelques nations qui se partageaient le monde, derrière l’Angleterre, certes après la démesure napoléonienne, mais avant l’Allemagne. C’est d’ailleurs l’Empire qui permit à la France de continuer à exister malgré le désastre de 1940. Après avoir libéré cet Empire et s’être délivré des guerres coloniales avec de Gaulle, la France demeurait le poids lourd de l’Europe occidentale, politiquement plus forte que l’Allemagne, et économiquement pas encore distancée. Elle bénéficiait d’une autonomie et d’une aura diplomatique qui lui conférait un rôle de première importance sur la planète.

    Le déclin s’est depuis précisé en arrachant le voile des illusions. La France de l’Institut Pasteur n’est pas présente dans la course aux vaccins. Mais elle s’était rendu compte auparavant qu’elle ne pouvait plus fabriquer de respirateurs et même de masques. La France est devenue un nain industriel face aux géants que sont la Chine dans le monde et l’Allemagne en Europe. Les données économiques de notre pays sont toutes dans le rouge avec une dette record en temps de Covid, mais qui jouxtait déjà les 100% du PIB auparavant, avec un déficit budgétaire depuis 45 ans, un déficit commercial en augmentation constante, une recherche deux fois moins importante que nos voisins allemands, et une formation dont les performances sont en recul notamment par rapport aux champions asiatiques. Le déclin est une évidence : la France a de la peine aujourd’hui à justifier sa place dans le concert politique des nations. Elle bénéficie d’une place privilégiée à l’ONU parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, mais elle n’a plus les moyens de posséder les deux porte-avions indispensables à sa présence militaire dans le monde. La Chine est à la veille de produire son troisième.

    La décadence est ce qui empêche de mesurer l’importance du déclin et de mobiliser l’énergie nationale pour y remédier. Il y a en France toute une série de forces qui aveuglent notre pays sur sa situation et son avenir parce qu’elles concentrent l’attention de médias complices et donc de l’opinion publique sur des sujets secondaires qui ont pour caractéristique principale d’entraîner des mesures qui affaiblissent les capacités de résistance du pays et d’inhiber sa résilience. L’une des faiblesses essentielle de notre pays est sa démographie. Il est aujourd’hui clair qu’il n’est plus capable de maintenir voire d’accroître sa population que grâce à l’immigration, une immigration de plus en plus africaine et musulmane, rétive à l’assimilation. Or les idéologies “environnementalistes” ou de libération sexuelle ont pour effet, pour la première de réduire la production nucléaire d’électricité, pour la seconde de désintégrer la famille et de diminuer le nombre des naissances. L’immigration assimilée était effectivement une chance pour la France. Or, l’importation des déviances idéologiques américaines du wokisme et de la Cancel cuture s’ajoute aujourd’hui à l’anticolonialisme pour mettre en accusation notre pays, son histoire, ses traditions, la religion qui a forgé son identité pour le conduire à la repentance et l’abandon de toute fierté nationale. On ne risque pas d’assimiler des étrangers à une nation qui s’excuse d’être ce qu’elle est.

    Or, c’est cette indispensable fierté de notre passé qui peut susciter notre foi en l’avenir, l’arme psychologique pour freiner et peut-être inverser le déclin.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • La fronde judiciaire du comte de Paris pour récupérer le patrimoine de la famille royale, par Jean-Michel Décugis.

    Depuis le départ des lieux avec fracas de l’héritier du trône de France, Emmanuelle J. réside dans la maison Philidor, la demeure «privée» du comte de Paris.

    LP/Arnaud Dumontier

    (Un grand merci à notre ami Frédéric de Natal qui nous a communiqué cet article du journal Le Parisien).

    La fronde judiciaire du comte de Paris pour récupérer le patrimoine de la famille royale. Dans une assignation déposée au tribunal de grande instance de Paris, Jean d’Orléans demande à la fondation qui gère le patrimoine de l’ancienne famille royale la restitution de ces biens, dont le château d’Amboise et la chapelle royale de Dreux.

    Frédéric de Natal

    https://www.facebook.com/frederic.denatal/

    Dans une assignation déposée au tribunal de grande instance de Paris, Jean d’Orléans demande à la fondation qui gère le patrimoine de l’ancienne famille royale la restitution de ces biens, dont le château d’Amboise et la chapelle royale de Dreux.

     

    Chapeau noir sur la tête et gilet en laine sur le dos, Emmanuelle J. vient juste de finir de nourrir les poules et les oies du prince Jean d'Orléans, comte de Paris, lorsque nous la croisons devant le grand portail du domaine royal de Dreux (Eure-et-Loir). La sexagénaire, bibliothécaire municipale à Dreux, se présente comme une amie de la famille royale. Depuis le départ des lieux avec fracas de l'héritier du trône de France, Emmanuelle J., actuellement en congé maladie, réside dans la maison Philidor, la demeure « privée » du comte de Paris. La bâtisse en briques rouges de 120 mètres carrés, haute de trois étages, est entourée de deux parcs et accolée à l'évêché de la Chapelle Saint-Louis de Dreux qui surplombe la ville. C'est ici que repose la sépulture royale de Louis-Philippe, entourée d'une cinquantaine de tombeaux de la famille d'Orléans.

    En septembre dernier, après avoir chargé valises, chien et enfants dans la voiture, Jean de France et son épouse avaient quitté le domaine royal de Dreux où ils étaient installés depuis 2011. Direction la région de Carcassonne, au cœur du Pays cathare. « Ce n'est ni un exil, ni une fuite », avait confié au journal L'Echo Républicain, le comte de Paris, se voulant rassurant. « Je mets simplement ma famille à l'abri, le temps d'assainir la situation ».

    A l'origine de ce départ très médiatisé un conflit entre la Fondation Saint-Louis de Dreux, propriétaire des lieux, et le prince Jean, comte de Paris, son président d'honneur depuis le décès en janvier 2019 du père, Henri d'Orléans. Le litige porte sur l'occupation gratuite de la maison Philidor par la famille royale. La Fondation exige que l'utilisation des lieux par le comte de Paris soit régie par un cadre légal : contrat de bail, paiement d'un loyer. En revanche, le chef de la maison France s'estime chez lui, par un droit d'usage(Lire ci-dessous).

    Des nouvelles règles sanitaires perçues comme des «vexations»

    Un vieux contentieux donc sur lequel est venu se greffer le confinement, et l'obligation de se plier à des règles sanitaires strictes. La fondation a élaboré un nouveau règlement de sécurité de 4 pages pour le domaine lié auCovid-19. A-t-elle fait du zèle pour nuire volontairement au bien-être du prince? Le comte de Paris n'a, en tout cas, perçu que « vexations » dans cette série de mesures : interdiction d'entrer par la porte principale, espionnage par les caméras de surveillance, remarques désobligeantes du personnel... « Quatre personnes qui ont la main sur le conseil d'administration n'aiment pas ce que nous sommes », avait confié lors de son départ le chef de la maison France à Point de Vue, la revue spécialisée dans les têtes couronnées. « Ils n'aiment pas le naturel, et la liberté des enfants, ils n'aiment pas que nous soyons une famille ».

    La suite se joue désormais devant les tribunaux. Selon nos informations, son Altesse Royale a assigné la Fondation Saint-Louis de Dreux et ses dirigeants devant la chambre civile du tribunal de grande instance de Paris. Le chef de la Maison France réclame aujourd'hui la restitution de la totalité des biens dont la Fondation est garante de la préservation. Parmi ceux-ci, quelques joyaux comme la chapelle royale de Dreux et le château d'Amboise (Indre-et-Loire) mais aussi un immeuble, rue de Mirosmenil à Paris (8e). Des biens qui n'ont jamais appartenu à Jean de France mais dont « il est l'héritier », selon Me Tremolet de Villers, son avocat.

    « Le litige autour de l'occupation de la maison Philidor est un épiphénomène », précise l'avocat. « Le fond du problème, c'est le non-respect social de la fondation. Il y a un désaccord fondamental entre mon client et l'organisme qui a été créé par son grand-père pour maintenir l'histoire du patrimoine, créer un musée de la maison capétienne... Une mission que la Fondation n'a pas remplie, selon le comte de Paris ». Le chef de la maison France réclame à la justice civile la somme d'un million d'euros pour le préjudice subi et un droit d'inventaire pour identifier d'éventuelles fautes de gestion.

    En attendant que sonne le glas de la justice -le dossier sera appelé à une première audience le 12 mai prochain -la bibliothécaire municipale occupe les lieux à la demande du prince. « Sans la famille royale, la Fondation n'existerait pas et n'aurait aucun bien », explique Emmanuelle J, surnommée ici la « squatteuse ». La sexagénaire, organiste dans la chapelle Saint-Louis, se partage entre sa demeure du centre-ville et la maison Philidor.

    Ce week-end, l'employée municipale se faisait une joie d'accueillir la famille royale de passage, selon elle, dans la maison Philidor le temps des vacances de février...

    Le ministère de l’Intérieur rappelle le prince à l’ordre

  • Justice • Jacques Trémolet de Villers : Mos Majorum

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

    Le lundi 20 novembre, le barreau de Paris honorait quelques-uns de ses illustres membres dont la réputation méritée se voyait accorder la Médaille du barreau de Paris. Le bâtonnier de Paris, Maître Frédéric Sicard, et le vice-bâtonnier, Maître Basile Ader, présidaient cette cérémonie. Notre ami Jacques Trémolet de Villers était parmi les récipiendaires. C'est justice ; c'est le cas de le dire. Nous lui adressons les félicitations de Politique magazine et de Lafautearousseau ... . À l'heure où l'antique palais de justice va déménager - en partie - porte de Clichy, dans un immeuble de verre et d'acier de 160 mètres de hauteur, notre ami et chroniqueur habituel nous a fait parvenir un billet d'humeur et d'humour. 

     

    3444282921.2.jpgLe 20 novembre dernier, le Barreau de Paris honorait ses Anciens. J’aurais pu écrire, comme Cicéron, « les Vieillards », mais le terme si rempli d’honneur, il y a quelques deux mille ans, a, aujourd’hui, une connotation péjorative qui entraine l’incompréhension.

    Nous étions donc quelques-uns, dans la haute salle de la Bibliothèque de l’Ordre en ce palais de l’Île de la Cité que nous allons quitter, à recevoir, pour nos cinquante et, voire, soixante ans d’exercice, la médaille des vieux travailleurs.

    Je n’aime pas beaucoup les décorations. Sans doute est-ce pour cela que je n’en ai aucune. Mais cette médaille du Barreau de Paris, délivrée à l’ancienneté, comme les autres promotions, m’a rempli de doux souvenirs et de sereines méditations.

    Parmi les plus anciens – les vrais vieux qui nous dominent d’une décennie –, nous distinguons Henri Leclerc, dont tout le monde sait, en dehors de son talent, son engagement à gauche, et François Gibault, dont l’allure cavalière et aristocratique dit qu’il se situe, de façon quasi génétique, à l’opposé. Mais ces opinions passagères ne comptent pas ici, quand la seule passion de la Défense unit les hommes dont une même robe habille les paroles et les sentiments. À côté des hommes célèbres, de moins connus, de plus obscurs, non pourtant dénués de talent, recevaient aussi le prix de leur persévérance. Et le Barreau de Paris apparaissait ainsi toujours le même dans ses apparentes oppositions. Mais n’est-ce pas notre grâce particulière d’être, à la fois, tous les jours, adversaires et confrères ? L’escrime du procès est notre quotidien et la courtoisie des armes notre façon d’être. Retrouver des confrères, c’est retrouver des contradicteurs. Chaque souvenir est une bataille, gagnée, perdue,… indécise.

    Le Bâtonnier, d’une voix forte, a dit à chacun son mérite et, tous ensemble, nous avons posé pour la « photo souvenir », sous les armes du Barreau de Paris « d’un temps qui était moins démocratique que le nôtre », a dit le Chef de notre Ordre, devant ces nuages où les anges portent les fleurs de Lys.

    Demain, nous serons dans une tour dont je ne sais combien elle a d’étages, en béton, fer et vitres, aux Batignolles, près du périphérique. Nos salles d’honneur ne s’appelleront plus Saint-Louis, Berryer, d’Aguesseau ou Tronchet, mais Badinter et Simone Veil. Petites anicroches concédées au temps qui passe. Quel temps long durera cette tour de fer et de verre ? Et qui saura, dans deux siècles, qui étaient Robert Badinter et Simone Veil ? Les célébrités de l’instant s’évanouiront avec lui. Le marbre et les pierres conservent plus sûrement les gloires temporelles et si une nouvelle et provisoire Cité judiciaire abritera notre Tribunal parisien, le vrai Palais de Justice, où siègent la Cour d’Appel et la Cour de Cassation, sera toujours au cœur de la Cité.

    Paris est une ville royale et notre justice, quand elle fête ses anciens, ne peut pas oublier ses fleurs de lys. Elles sont partout.

    Un éphémère Président de la Cour de Cassation avait bien essayé, dans le hall d’entrée de la juridiction qu’il présidait de nous imposer des petites pyramides entourant des obélisques lumineuses. Son successeur a fait rapidement enlever ces objets amusants, mais saugrenus, qui encombraient l’entrée de la Galerie Saint-Louis. Je ne suis pas cependant assez naïf pour ne pas imaginer que l’effort de déchristianisation de nos symboles qui est aussi une œuvre de défrancisation –car les deux vont ensemble, comme pour nous rappeler, si nous l’avions oublié, que France et Chrétienté marchent d’un même pas –, s’arrêtera-là. Nous devrons subir encore d’autres assauts. Mais chaque génération qui arrive revêt la robe, prête serment à la Première chambre de la Cour d’Appel dont la tapisserie montre la gloire de Daniel face aux mauvais juges qui accusaient la chaste Suzanne, et les cérémonies qui les accompagnent ne peuvent pas omettre que c’est à Philippe Auguste et à saint Louis que le Barreau doit d’être ce qu’il est. Les permanences sont d’autant plus ressenties que l’époque les a revêtues d’un aspect presqu’insolite. On ne va plus vers elles seulement par tradition, mais aussi par désir de renaissance. Elles inspirent le respect et peuvent aussi nourrir l’insolence. Les autorités séculaires sont sources de libertés très modernes. Il suffit d’un peu d’histoire pour le savoir.

    Ma médaille de vieux travailleur, porte un seul mot gravé « Justitia ». Il est latin et romain, comme l’effigie qui tient la main de justice, assise dans sa chaire curiale.

    Au dos, les lauriers forment une couronne.

    Ne manque que celui dont la tête à vocation à ceindre la couronne et la main à tenir la justice.  

    Jacques Trémolet de Villers

    photo-3.jpg

    Future salle des pas perdus du nouveau palais de justice.

     
  • Permanence américaine : les présidents passent, les contextes changent, les Etats-Unis restent tels qu'en eux-mêmes ...

    Donald Trump au G7 de Charlevoix. En médaillon son lointain prédécesseur le président Coolidge ...

     

    2293089609.14.jpgD'un sommet l'autre...

    Trump a été l'incontestable vedette médiatique du G7 de Charlevoix. Par sa rudesse, sa brutalité, parfois même sa grossièreté, et par ce que Louis-Joseph Delanglade appelle ses foucades, qui ont fait in fine de ce sommet un fiasco, il a tenu le monde entier en haleine. Personnage sans nul doute spécial, il n'en incarne pas moins la volonté de puissance de l'Amérique profonde. Qu'elle soit en phase isolationniste et protectionniste ou en phase interventionniste et hégémonique, cette volonté de puissance est une constante de l'histoire américaine, dont Trump, à sa manière, n'est qu'un épigone. 

    On le vérifiera en lisant ou relisant la description et le commentaire que Jacques Bainville donnait en son temps d'un autre sommet, panaméricain celui-là auquel s'était rendu un lointain prédécesseur de Donald Trump aujourd'hui bien oublié, le président Coolidge. Deux présidents bien différents, une Amérique telle qu'en elle-même. L'on n'a pas grand mal à transposer. A discerner les dissemblances comme les ressemblances frappantes avec l'actualité et ses permanences. Voici ce texte. Lisez-le, réjouissez-vous !  •

     

    De Jacques Bainville

    Journal, tome III (1927-1935), 18 janvier 1928

     

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    On ne peut manquer d'être frappé de l'assurance avec laquelle le président Coolidge s'est exprimé dans son discours d'ouverture du congrès panaméricain. Cette assurance paisible est celle que donnent la puissance et la richesse. De loin, une vue superficielle des choses laissait croire que les États-Unis, à l'assemblée de La Havane, seraient jugés par les Républiques latines, qu'ils auraient des comptes à rendre ou des excuses à fournir pour leur politique d'intervention au Nicaragua, en Haïti et ailleurs. La grande République de l'Amérique du Nord a tout de suite paré le coup. Tout au moins, en présence du président Coolidge, la question ne sera pas posée.

    La grande République des États-Unis a la majesté de la république romaine. M. Coolidge s'est rendu à La Havane avec un déploiement de force, un appareil de luxe qui font penser au voyage d'un proconsul. Il a derrière lui le Sénat de Washington, qui rappelle le Sénat romain. Et il parle aussi de paix, comme en parlait Rome, qui a, en effet, pendant plusieurs siècles, donné la paix au monde d'alors, mais en intervenant partout où cette « paix romaine»  était troublée. 

    Virgile avait donné la formule d'une doctrine de Monroe lorsqu'il conseillait aux Romains de se souvenir qu'ils étaient destinés à gouverner les peuples. Cet orgueil tranquille est l'accompagnement de la grandeur. A quoi sert de se dissimuler que les États-Unis sont très grands, qu'ils ont en hommes et en ressources des disponibilités immenses et qu'ils n'ont à subir le contrôle de personne ? On ne peut, en somme, que rendre justice à leur modération. C'est celle d'Auguste disant a Cinna : « Je suis maître de moi comme de l'univers.»  

    Le respect - le Code dit très bien « la crainte révérentielle »  - que les États-Unis inspirent, se traduit, à chaque instant, par des soumissions imprévues. On croyait que le Mexique, très avancé et un peu bolchévisant du président Calles, tenait tête à la République voisine. Il est devenu doux comme un agneau. Il y a un parti yankee au Nicaragua, et ce n'est peut-être pas le moins influent. Ne dites pas aux citoyens de la République de Panama qu'ils sont sous influence étrangère; ils  se fâchent. Ne dites pas aux citoyens de la République de Colombie que la politique du dollar, aidée par la politique du gros bâton, a séparé d'eux les citoyens de Panama; vous les offenseriez. Le récent manifeste de M. Romain Rolland et de quelques autres défenseurs de la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes court grand risque de n'être pas entendu.

    Mais on s'explique aussi que les Etats-Unis, habitués à trouver autour d'eux si peu de résistance, n'acceptent pas de discussion avec la vieille Europe, qu'ils se tiennent dédaigneusement à l'écart de la Société des Nations, que, pour les dettes, dites de guerre, ils proposent des chiffres qui sont à prendre ou à laisser, qu'ils construisent autant de navires de guerre qu'il leur plaît dès que l'Angleterre n'admet pas leur formule de limitation des armements navals, qu'ils aient leur conception du « bannissement de la guerre»  et qu'ils l'imposent, bref qu'on ne gagne jamais à vouloir ruser ou finasser avec eux.

    On a trop encensé autrefois la liberté américaine. On la comprenait comme la liberté civique, l'idéal de la démocratie etc... Mais, être libre c'est être fort. Parce qu'ils sont forts, les États-Unis possèdent une liberté souveraine qui en arrive à ne pas se distinguer beaucoup de l'impérialisme, sinon par le fait que le président Coolidge, à la différence du président Hindenburg, ne porte pas d'épaulettes, d'éperons ni de sabre. 

  • Livres • Quand Cicéron s'installe à la terrasse du bar à Vivario

    Jacques Trémolet de Villiers : « J’ai découvert en Cicéron un avocat très fraternel et même confraternel. »

    2293089609.14.jpgCorse matin donne ici une recension somme toute originale, très vivante et fort intelligemment menée du dernier opus de Jacques Trémolet de Villers : En terrasse avec Cicéron. On lira cet article ayant pour fond le village corse de Vivario comme prélude aux vacances. Un rien studieuses toutefois...   LFAR

     

    corse matin.png

    L'homme de l'Antiquité a répondu à l'invitation littéraire de Jacques Trémolet de Villiers, avocat, originaire par sa famille maternelle du village. Il se prête au jeu du débat philosophique avec des interlocuteurs « nustrale ». Original.

    Qu'importent les siècles ! Les chemins ont ramené Cicé­ron en Corse. L'orateur et écrivain latin de renom, très stoïcien et un peu sceptique y restera neuf nuits. Ce qui lui laissera le temps de penser quelques ques­tions fondatrices et de banqueter, à plusieurs reprises au bar à Vivario, avec Jacques Trémolet de Villers, avocat à Paris, originaire du village, par sa mère.

    « Ma grand-mère était institutrice à Vivario puis directrice d'école à Bastia. C’est la famille Battesti-Muracciole », commente-t-il. Désor­mais, les dialogues parviennent au plus grand nombre à travers « En ter­rasse avec Cicéron », publié aux Belles Lettres.

    Quelques mois plus tôt, c'est à Corte que l'affaire Cicéron a vrai­ment débuté. « J'étais à Corte. Je m'étais assis au café à l'angle du cours Paoli et de la place Padoue, en attendant mon épouse qui était chez le coiffeur », ra­conte Jacques Trémolet de Villiers. Très vite, un groupe de Cortenais attire l'attention du mari patient et très observateur. « Trois ou quatre messieurs sont arrivés au moment de l'apéritif. Ils ont commencé à discuter de choses très simples comme le prix des clé­mentines ». reprend-il.

    A Corte

    De fil en aiguille, ils parleront pauvreté, vie après la mort, justice divine, ou bien néant. « A un mo­ntent donné, l'un d'eux s'est écrié : « De l'autre côté, il n'y a rien, tout se dissout dans l'univers. Il ne reste à l'état d'immortel que les électrons », rapporte l'avocat. Le verbe est tran­chant. Il est suivi d'un long silence. Jusqu'à ce que l'un des convives s'enhardisse. « S'il y a des électrons c'est que l'immortalité , elle existe. » Ce seront les derniers propos saisis par Jacques Trémolet de Villiers. « J'ai dû partir car ma femme arri­vait. J'étais convaincu d'avoir assis­té à une conversation cicéronienne. »

    JacquesTremoletDeVillers.jpgDe Corte à Vivario, Cicéron n'a que quelques kilomètres à parcou­rir. Il y sera d'ailleurs en terrain ami. Les éditeurs des Belles Lettres lui ont, à leur manière, préparé un accueil très chaleureux. « J'avais dé­jà publié un premier ouvrage aux Belles Lettres, sur le procès de Jeanne D'arc. il avait plutôt bien marché », raconte l'auteur. Dans ce contexte, les éditeurs attendent une suite. L'avocat insulaire ne par­tage pas leur enthousiasme. Après la Pucelle d'Orléans, tous les pro­cès paraissent bien ternes. La res­ponsable de la maison d'édition est moins catégorique sur le sujet. Elle pousse Cicéron en avant, sans trop de succès d'abord. « Pour moi, il s'agissait d'un souvenir d'école pas très amusant d'ailleurs. » La spécialiste de l'édition a de la suite dans les idées et des arguments convaincants. Elle insiste sur Cicé­ron, l'avocat qui aimait la philoso­phie, les lettres et la politique, fait valoir « l'âme antique qui est très belle ». Elle touche aussi une corde sensible de son interlocuteur. « Elle me dit : le sais que votre mère est Corse. Vous prendrez ainsi la me­sure de la fraternité latine ». Elle bat aussi le fer pendant qu'il est chaud. Dans la foulée, Jacques Trémolet de Villiers reçoit les œuvres com­plètes de Cicéron en soixante vo­lumes.

    De plusieurs villages

    Il commence par lire la corres­pondance comme lui a conseillé l'expéditrice du colis. Celle-ci est désormais parvenue à ses fins. « Beaucoup de lettres m'ont frappé compte tenu de leurs résonances à la fois très actuelles et intempo­relles, entre autres sur la mort, la souffrance, la vieillesse, l'amitié », admet-il. Le Latin écrit de Rome sur l'élection des consuls « tous cor­rompus ». Depuis l'Arménie, il évoque un retour au bercail contra­rié compte tenu de la guerre qui vient d'éclater en Syrie. Il a des élans fraternels aussi et cela plaît. Il n'en faut pas plus pour l'inviter à la maison. « Il fallait juste que je trouve le moyen de le mettre en scène ». L'épisode cortenais fournit une partie de trame du livre. Il reste ensuite à convoquer les chers disparus, « c'est-à-dire mes morts, ceux qui auraient pu disserter avec lui ».

    Ainsi, dans l'entre-deux mondes à Vivario, Cicéron. parle peu du vil­lage. « Car il ne connaissait pas l'en­droit. Le faire parler aurait été un peu malhonnête. Par contre moi, je m'exprime sur Vivario, d'Antisanti, de la Balagne. À chaque fois, ces sites sont associés à un petit croquis. Nous avons également inséré dans les pages neuf dessins de Vivario », détaille l'auteur.

    Les conversations prendront un tour estival. Elles se déploient à la nuit tombée à la terrasse du bar. Ci­céron et ses compagnons de fiction se préoccupent, par exemple, de la politique, du temps qui passe, du désir d'immortalité, de la trajec­toire des étoiles, des maladies de l'âme, comme le chagrin et la cupi­dité, et au-delà, de la manière très complexe de les traiter .

    Cicéron, Jacques Trémolet et les autres poursuivront l'échange le 24 mai, à la bibliothèque patrimo­niale de Bastia à partir de 18 heures à l'occasion du Festival « Histoire(s) en Mai » organisé par l'asso­ciation Arte Mare.  

    VÉRONIQUE EMMANUELLI

    En terrasse avec Cicéron. Jacques Trémolet de Villiers. Ed. Les Belles Lettres.

    DOCUMENT CORSE-MATIN  Corse infos 

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