Islamo-gauchisme ou macronisme, même combat : dissoudre la France ?, par Christian Vanneste.
Les Tambours de Bronze sont des instruments sonores du sud-est asiatique qui furent employés par les Chinois contre les peuples de la frontière afin de leur faire croire à une menace en l’occurrence illusoire. Faire un énorme tapage dans une direction fait fuir l’ennemi ou le gibier dans l’autre sens et pourquoi pas dans le piège tendu à l’opposé.
Le rabattage présidentiel a commencé. Le piège tendu est le centrisme rassurant des macron-compatibles rassemblés autour d’un socialiste progressiste “nouvelle-gauche” qui aura fait retentir les tambours à sa gauche et à sa droite pour faire croire qu’il est au centre. La stratégie est simple : n’avoir qu’un adversaire à droite, battu par l’addition des voix de gauche résolument hostiles à son élection et des voix “modérées” séduites par le double combat mené par le pouvoir actuel contre “l’islamo-gauchisme” et contre l’extrême-droite. La polarisation de l’information sur la “pandémie” laisse peu de place à d’autres préoccupations et tend à rameuter les citoyens les plus passifs derrière le “chef” dès lors qu’il paraît, avec le soutien de la majorité des médias, conduire la “guerre” correctement. Un “non” retentissant au confinement souhaité par la dictature sanitaire et le voilà qui grimpe dans les sondages, comme si les Français étaient prêts à oublier et à pardonner la longue série des fautes commises depuis l’absence de masques jusqu’à la rareté des vaccins, tous étrangers.
Alors, par les meurtrières qui demeurent dans le mur de l’information covidienne, le maître du chateau lance ses flèches. L’une d’elles a dû frapper un de ces tambours de bronze car elle a eu un retentissement assez surprenant. Le microcosme universitaire a été agité par une tempête d’indignation : le ministre de l’enseignement supérieur l’avait outragé par une demande d’enquête faite auprès du CNRS et portant sur “l’islamo-gauchisme” régnant à l’université. Mme Vidal a présenté cet étonnant concept comme un “ressenti” des Français, alors que la plupart de ceux-ci ignoraient tout de cette bête-là. Les cris de l’animal blessé au plus profond de sa vanité ont prouvé qu’il existait bien. Seule la démission du ministre pouvait laver l’offense selon 600 universitaires pétitionnaires la plupart spécialistes des sciences molles comme la sociologie ou l’économie au sein desquelles le noyau idéologique est l’unique élément dur. Un vrai scientifique doute et cherche. Eux brandissent la science comme le Zaïus de la Planète des singes. L’islamo-gauchisme ne serait pas un concept scientifique. Mais, bien sûr, le “genre” le serait davantage que le sexe. Cette enquête serait l’aube d’une répression intellectuelle digne d’Orban en Hongrie. La désignation de l’ennemi, dans un curieux amalgame entre la Hongrie et la France, n’a rien d’idéologique puisqu’on vous dit que ces gens-là sont des scientifiques ! “Tout ce qui est excessif est insignifiant” disait Talleyrand. En l’occurrence, il se trompait car l’excès grotesque de cette indignation prouve au contraire combien la flèche avait atteint sa cible. Non seulement les travaux idéologiques d’une grande partie des “sciences humaines” appartiennent à l’entreprise de déconstruction systématique de notre culture, de notre société, de notre nation, mais ils développent une atmosphère d’intolérance, de sectarisme incompatible avec l’enseignement et la recherche : conférenciers interdits, réunions réservées à un public en fonction de son sexe ou de sa couleur. On comprend que la dictature orwellienne qui entend imposer son lexique à la France qui pense soit offusquée par l’intrusion d’un mot qu’elle n’a pas produit.
L’islamo-gauchisme est un oxymore. A voir le comportement des djihadistes de l’Etat islamique en Syrie, notamment les exécutions de masse pratiquées après la conquête d’un territoire, chacun pouvait y voir une atroce similitude avec les tueries des Einsatzgruppen, et conclure à l’existence d’un islamo-nazisme. Mais entre le gauchisme égalitariste et jouisseur sans entrave et l’islamisme lourdement hiérarchique, puritain et sexiste, quel point de convergence ? Les pétitionnaires l’avouent ingénument : il se situe dans l’intersectionnalité. C’est l’ennemi commun qui fait que le militant anticolonialiste, l’indigéniste, l’anticapitaliste, l’islamiste, le promoteur des revendications LGBT, la féministe ne vont pas s’attaquer entre eux malgré des contradictions mortelles parce que la cible est le mâle blanc occidental et peut-être chrétien, sans doute hétérosexuel, bref le “dominant” hyperdominé dans l’enceinte universitaire où il mériterait sans doute d’être dans une cage de verre comme témoin d’un passé honni. Que ceux qui sont chargés de former notre “élite” soient animés par la volonté de miner notre notre société est effectivement angoissant pour l’avenir de celle-ci, mais plus angoissant est l’esprit dans lequel la flèche ministérielle a été lancée.
Tandis que les ministères de l’enseignement s’en prennent à l’islamo-gauchisme, celui de l’Intérieur fustige les maires “pastèques” ou “khmers verts” comme celui de Lyon qui se situent aussi dans cette ligne, par exemple en supprimant la viande dans les repas scolaires. Mais dans le même temps, il lance la procédure de dissolution de Génération Identitaire. Venez donc au centre, braves gens, entre ces deux périls. Mais le centre macronien est-il si éloigné de l’islamo-gauchisme ? En apparence, oui, mais en réalité entre la volonté tenace de détruire notre pays et ses valeurs, et la tendance sourde qui conduit à laisser ouvertes les portes de l’immigration, à noyer notre nation dans l’oubli de son histoire, à dissoudre la France dans la technocratie européenne et son économie dans le marché mondial, à laisser se désintégrer la famille, quel est le piège le plus dangereux ? Celui qui étouffera la résistance sans bruit !
Source : https://www.christianvanneste.fr/