Rebattre les cartes, par Louis-Joseph Delanglade

Alors que la France est en train d’honorer la commande par la Russie de deux porte-hélicoptères « Mistral », les sanctions américaines tombent sur la B.N.P. Aucun rapport, paraît-il. Bizarre, tout de même. M. Poutine a beau jeu de souligner que cela ressemble fort à une punition. Et de faire remarquer, devant un parterre composé des Ambassadeurs russes, que la Russie n’est pas, pour sa part, disposée à accepter les diktats étatsuniens et qu’elle continuera à passer accord sur accord avec de nombreux pays d’Asie (la Chine, notamment) et d’Amérique latine (du Brésil à Cuba), faisant fi des préventions ou interdits. Au point qu’on peut considérer que, ce faisant, M. Poutine reprend à son compte la stratégie gaullienne consistant à assurer un maximum d’indépendance nationale en refusant toute inféodation.
Ce qui se passe en Ukraine, et au delà, en Europe orientale, est à ce sujet révélateur. Deux démarches géopolitiques s’affrontent. L’Union européenne semble avoir comme objectif de s’étendre, de façon inconsidérée, le plus loin possible, de façon à bâtir une grande Europe démo-libérale. D’où les gesticulations franco-allemandes et la signature récente de divers accords (avec la Moldavie, la Géorgie ou… l’Ukraine). En réalité, tout le monde a compris que l’Union est, consciemment ou pas, téléguidée par les Etats-Unis d’Amérique qui, depuis, la fin de l’Union Soviétique, n’ont de cesse de pratiquer ce que M. Poutine dénonce comme une « politique de confinement […] à l’égard de la Russie ». Celle-ci, justement, vient d’officialiser une Union eurasienne (avec d’ores et déjà la Biélorussie et le Kazakhstan, en attendant l’Arménie et le Kirghizistan) qui correspond non seulement à une incontestable volonté de puissance mais aussi à une vision plus transcendante fondée sur la civilisation orthodoxe. La riche Ukraine est donc forcément une pomme de discorde.
Si l’on devait en rester là, nous aurions, de facto et de jure, la résurgence de deux « Europe », de l’Ouest et de l’Est. Car, qu’on le veuille ou pas, la Russie, même lestée de ses immenses territoires sibériens, est une puissance européenne – comme l’est la Grande-Bretagne, même atlantisée à outrance. D’ailleurs, M. Poutine parle en termes plutôt chaleureux de ses « collègues européens ». M. Guetta dit ainsi avec une certaine justesse qu’il « ne veut pas rompre avec l’Europe mais garder avec elle un lien privilégié […] » Plus sûrement encore, M. Poutine nous rappelle à nous-mêmes. Il ne s’agit pas de choisir la Russie contre les Etats-Unis mais, en accord et alliance avec les quelques puissances d’Europe occidentale avec lesquelles des convergences et affinités existent, de refuser de suivre aveuglément « ceux qui continuent de prétendre à un rôle exceptionnel », ou, mieux, de manœuvrer pour survivre dans un monde forcément hostile et redevenu multipolaire.


Jean-Philippe Chauvin continue de nous faire partager sa suite de courtes vidéos intitulées sobrement Questions-réponses sur la monarchie. Elles ont néanmoins pour superbes cadre et décor les jardins du château de Versailles... Chacune se compose de cinq questions et des réponses qui leur correspondent. (Durée environ 9'). Nous avons mis en ligne la vidéo n°1 dimanche dernier, 29 juin. Vous pouvez vous y reporter. Mais voici, ce dimanche, la vidéo n°2. "
Demain, retrouvez, le lundi de Louis-Joseph Delanglade. Il devrait s'agir de politique extérieure. 






Qui cherche à discerner les grandes lignes d'intelligibilité des forces de la Révolution actuellement en œuvre dans le monde, en Europe et en France, peut en repérer aisément deux principales. L'une concerne la personne humaine : il s'agit de « déconstruire les stéréotypes de genre », de chosifier l'embryon, de promouvoir l'avortement et l'eugénisme, le « droit au suicide », « l'assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité », de « créer une nouvelle civilisation », bref de nier la nature humaine dans ce qu'elle a de plus sacré à rebours de l'anthropologie la mieux établie. L'autre grand axe est d'ordre géopolitique et correspond au mondialisme, c'est-à-dire la remise en cause du droit des États à avoir leur identité, leur indépendance et leur modèle politique propre.

A nos lecteurs qui ont déjà envoyé leur contribution, en 2012 et 2013, nous redisons nos remerciements chaleureux. Que leur envoi ait été de 5 €, ou bien davantage, ils ont apporté leur pierre.
Pour éviter des "débordements" à l'issue du match de football Algérie-Russie (Tiens tiens ! Il y aurait eu des débordements à la suite du match Algérie-Corée du Sud le 17 juin? Bizarre, on n'en a parlé nulle part...), une élue grenobloise a expliqué à la radio que des mesures avaient été prises dans sa ville, notamment en démontant le mobilier urbain "qui pourrait gêner" (sic !). 