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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1544

  • Jack Lang, de nouveau ... Et si le diable se faisait ermite ? Faut-il le croire ? Question ouverte ...

     

    Substantiellement et sans préjuger de ce qu'on en fera, cette « Fête de la fierté française » n'est pas une mauvaise idée. D'ailleurs, curieusement (!) les médias n'ont pas beaucoup repris le thème... 

    Source : commentaire de Pierre Builly - Lafautearousseau - Lundi 18 mai 2015 11h07

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

    1584417371_2.jpgDépassons les appareils et les discours dits de droite, dits de gauche ou d'ailleurs  ...  partageons les fondamentaux !

    MAGISTRO vous invite à lire :

    • Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire, ancien conseiller à l'Elysée sur l'immigration  Liberté chérie et menacée
     • Jean SALVAN   Officier, général de corps d'armée (2S) Du bon choix des dictateurs
    • Chantal DELSOL  Professeur de philosophie politique, Membre de l'Institut  Compter les groupes : un crime ?
    • Sophie de MENTHON   Présidente d'ETHIC, Membre du CESE   On simplifie... les femmes !
    • Philippe BILGER  Magistrat honoraire, Président de l'Institut de la parole  L’amateurisme souriant et buté de Mme Vallaud-Belkacem
    • François-Xavier BELLAMY  Professeur de philosophie   Réforme du collège : les raisons de la rébellion
    • Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire, ancien conseiller à l'Elysée sur l'immigration   Immigration : politique de quotas, le symbole d'une Europe impuissante
    •  Annie LAURENT   Journaliste, essayiste, conférencière  La négation du génocide

     Basile de KOCH   Journaliste   L'opération Némésis - Crime et châtiment                                                                                         

    Transmettez, faites suivre ...

     

  • Selon que vous aurez nom et couleur de peau… par Louis-Joseph Delanglade

     

    Lundi 11, M. Sarkozy dénonce « la médiocrité » de Mmes Taubira et Belkacem. Réaction immédiate sur les ondes de R.T.L. et B.F.M. de M. Cambadélis, Premier secrétaire du P.S., qui juge cela « légèrement xénophobe » et de M. Sapin, ministre, qui parle de « bas instincts ». Pour eux, M. Sarkozy « a mis dans une même phrase une ministre qui a une couleur de peau et une ministre qui a un nom ». M. Sarkozy serait donc xénophobe. Or, puisquelles sont réputées françaises, ce sont MM. Cambadélis et Sapin qui ramènent ces deux dames à leurs « origines ». On est en droit de soupçonner que, pour eux, certaines personnes, du fait de leur « nom » ou de leur « couleur de peau », sont intouchables - ce qui, pour le coup, ressemblerait furieusement à une approche « ethnique ». En fait, cela porte un nom, cela sappelle la discrimination positive.

     

    Le piquant de laffaire, c'est quen faisant de Mmes Taubira et Belkacem des ministres de premier plan, M. Hollande na fait quavancer dans la voie de son prédécesseur, lequel avait déjà promu des dames issues de « la diversité » (Mmes Amara, Dati, Yade) et en raison même de cette origine, pour bien montrer son esprit douverture et de modernitéQuaujourdhui M. Sarkozy cible principalement Mmes Taubira et Belkacem nest donc peut-être pas tout à fait neutre mais sinscrit à coup sûr parfaitement dans son jeu politicien. Il sait quelles sont dabord là pour ce quelles sont, pour le symbole quelles représentent, malgré leur échec patent et l’échec annoncé des mesures dont elles nous menacent. Il sait aussi que cest pour ce symbole que M. Valls défend bec et ongles ce que M. Bilger appelle « l'idéologie péremptoire de Mme Taubira et l'amateurisme souriant et buté de Mme Vallaud-Belkacem »: le Premier ministre ne rate ainsi jamais une occasion dintervenir, allant jusqu’à répondre à leur place, lors des questions qui leur sont posées dans lhémicycle.

     

    En fait, et quon le veuille ou non, la fameuse « diversité » pose un problème, et dabord à ceux qui sont directement concernés, ceux et celles qui, pour reprendre les mots de MM. Sapin et Cambadélis, ont « un nom » et « une couleur de peau » : témoin, Mme Rokhaya Diallo, militante associative, qui, à lentendre, veut tout à la fois être reconnue pour ce quelle est mais sans être remarquéeQuon nait pas à sen prendre aux gens pour ce quils sont relève du bon sens et, surtout, du savoir vivre le plus élémentaire. Peu importent les « origines » de Mmes Taubira et Belkacem. Ce qui compte, sur le plan politique, cest le fiasco de leurs ministères respectifs. Le vrai scandale est que cet échec ne puisse être dénoncé sans que certains poussent des cris dorfraie en raison dune « origine » qui, à leurs yeux, devrait leur valoir une sorte dimmunité.

     

    Si on va au bout de la logique de MM. Cambadélis et Sapin, il conviendrait sans doute de judiciariser cette immunité, ce qui équivaudrait ni plus ni moins à la reconnaissance dun véritable privilège que rien ne saurait légitimer. 

     

  • « Tout doit être fait pour empêcher l'État islamique de massacrer Palmyre » - D'accord avec Jack Lang ... Une fois n'est pas coutume

     

    Vous pouvez n'écouter que la première minute de la vidéo qui suit. Jack Lang s'y exprime avec clarté, force, voire avec une certaine violence, sur les menaces de destruction qui pèsent sur Palmyre ... C'est sur cette minute-là que nous sommes d'accord avec Jack Lang. Sa réaction est aussi la nôtre, car, pour toutes sortes de raisons fort évidentes, la destruction de Palmyre serait, en effet, un drame, peut-être pour l'humanité mais surtout pour nous, Français, de civilisation largement gréco-romaine et méditerranéenne ...  

    Lang n'y va pas par quatre chemins : « Je le dis, oui, c'est un drame pour l'humanité. Il faut avoir eu le privilège d'aller à Palmyre, cette cité sublime, magique qui est l'expression d'une immense civilisation. On a le souffle coupé quand on est à Palmyre. Je ne peux pas imaginer une seconde qu'on puisse détruire Palmyre. C'est pourquoi - je ne suis pas un stratège militaire mais ... - tout doit être fait, pas seulement en paroles, par nos gouvernements, par les pays, pour massacrer ces types de Daech qui sont à quelques pas de Palmyre, pour les empêcher de massacrer Palmyre. Il faut sauver, sauver, sauver Palmyre ». Ce que, soit dit en passant, s'emploie à faire - elle seule le peut - l'armée de Bachar El Assad ...

    Le reste de la vidéo se poursuit sur d'autres sujets, où Lang multiplie considérations réalistes de bon sens et utopies ou verbiage ... L'écoute qui voudra. Ce n'est plus, ici notre objet.   

     

     

    RTL

     

  • Et nous serons en Amérique ...

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

     

    A mon avis, le nerf de la guerre c’est de reconquérir culturellement la société (...). La réaction politique (...) ne pourra aboutir qu’après.

    Eric ZEMMOUR

    Politique magazine - Entretien - Avril 2015

  • SOCIETE • Après Hollande à Cuba, Raúl Castro chez le pape François ... Drôle de marxiste, ce Castro ! Lisez donc ...

     

    Nous avons peut-être tort, sinon d'être antimodernes, du moins d'être trop critiques envers notre époque. Elle a au moins une qualité : c'est que tout y devient possible ! Elle fait voler en éclats les vieux clivages, les blocs, les catégories toutes faites. On en voit, on en apprend de belles tous les jours ! Ainsi de ces déclarations - que nous rapporte le Figaro magazine - de Raúl Castro, militant révolutionnaire, chef d'un Etat officiellement marxiste-léniniste, président de l'un des derniers pays communistes de la planète. Voilà de quoi ajouter au trouble de l'aimable Raphaël Glucksmann qui ne cesse de se lamenter de ce que la gauche est en train de perdre l'hégémonie idéologique et culturelle ... Faudra-t-il un jour ranger Raúl Castro parmi les néo-réacs ?  • 

     

    François Hollande demeurera le premier chef d'Etat français à avoir posé le pied à Cuba depuis 1898. Mais c'est le pape François qui, à la surprise générale, vient d'être « cordialement » remercié par le président Raúl Castro. Reçu dimanche dernier au Vatican, le frère de Fidel a exprimé toute sa gratitude au Souverain Pontife pour sa « médiation », qui a permis le rétablissement des relations entre Cuba et les Etats-Unis. Certes, le Vatican a bien précisé qu'il s'agissait d'un entretien privé et non d'une visite d'Etat, mais l'affaire ne passe pas inaperçue dans Ille communiste. D'autant plus que le dirigeant cubain s'est déclaré « très marqué » par sa rencontre avec le Saint-Père. assurant qu'il « (lisait) tous ses discours » et « (se rendrait) à toutes ses messes » quand ce dernier visitera Cuba en septembre. « J'ai eu une réunion très agréable avec le pape, qui est un jésuite comme vous le savez. Et moi, j'ai été dans des écoles de jésuites. Si le pape continue à parler ainsi, un jour je recommencerai à prier et je retournerai à l'Eglise catholique. Et je ne le dis pas pour plaisanter », a-t-il même ajouté. 

    CYRIL ROFSTEIN

    Figaro magazine du 15.05.2015

     

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  • LIVRES • Une BD politiquement incorrecte ! Par Anne Bernet*

     

    anne bernet.pngVoici certainement la bande dessinée la plus forte de ces dernières années. Et la moins politiquement correcte.

    Depuis qu’enfant, il a vu ses copains maltraiter un garçon « mongolien », Fabien vit dans la terreur panique du handicap mental. Les grossesses de son épouse le plongent dans l’angoisse. Et, lorsque, peu après la naissance de Julia, leur seconde fille, le pédiatre leur annonce qu’elle est trisomique, il a l’impression que le ciel lui est tombé sur la tête. Comment, pourquoi la maladie n’a-t-elle pas été détectée à temps, permettant de supprimer le bébé avant sa naissance ? Pourquoi Julia, cardiaque, s’accroche-t-elle à la vie alors que son père voudrait la voir morte ? Pourquoi cette catastrophe leur est-elle tombée dessus ?

    De la révolte au désespoir, Fabien refuse d’aimer cet enfant pas comme les autres. Jusqu’au jour où, malgré les regards apitoyés ou méprisants des autres, l’amour paternel jaillit et lui fait comprendre que Julia, loin d’être un malheur pour les siens, pourrait bien être une grâce.

    Toulmé se met à nu, sans pudeur, sans rien cacher de ses sentiments, fussent-ils inavouables et, loin de tous les discours convenus et moralisateurs, rappelle que l’amour l’emporte sur tout. « Ce n’est pas toi que j’attendais, mais je suis quand même content que tu sois venue ».  •

     

    Ce n’est pas toi que j’attendais, de Fabien Toulmé, Delcourt, 250 p., 18,95 euros.

      

  • Action française • Retour sur le colloque « Dessine moi un roi » et sur le Cortège Traditionnel de Jeanne d'Arc, dimanche dernier à Paris

    Les militants d'Action française, génération 2015

     

    Le blog Le Rouge & Le Noir a publié sur ce colloque - qui a été selon l'expression de Jean-Philippe Chauvin, « fort instructif et intellectuellement motivant » - les impressions que l'on va lire. Les membres présents de l'équipe de Lafautearousseau partagent, pour l'essentiel, ces impressions largement positives.

    Le colloque Dessine-moi un Roi de l’Action Française a réuni 280 personnes samedi dernier [9 mai] autour d’une thématique forte : imaginer les conditions d’une alternative royaliste pour la France, au XXIe siècle, en tenant compte des réalités économiques, sociales, écologiques, institutionnelles. Des rédacteurs du R&N s’y sont rendus et ont pu y apprécier des interventions de qualité donnant des réponses concrètes aux problématiques que pose la question d’un royalisme français contemporain, enraciné et transcendant.

    Onze intervenants (dont Frédéric Rouvillois, Philippe Pichot-Bravard, Guillaume Bernard, Pierre de Meuse, Hilaire de Crémiers, Bruno Castanier, Jean-Philippe Chauvin, ou encore Gérard Leclerc) se sont succédés, et avec eux les représentants des principaux mouvements royalistes, pour explorer des thèmes aussi nécessaires que la justice, le bon gouvernement, les domaines régaliens, le bien commun, mais toujours sans se contenter d’une trop facile critique du régime existant mais dont chaque Français percevrait la justesse.

    Le colloque, première étape d’une réflexion ouverte, se poursuivra par l’édition des actes et le lancement d’ateliers pluridisciplinaires. Il aura prouvé que l’idée monarchiste est une idée vivante, forte et intelligente, et que plus que jamais un Roi est nécessaire à la France. Dans un même élan, l’Action française recevra la jeunesse de France, cet été, au Camp Maxime Real del Sarte, pour une formation intellectuelle et militante exigeante. 

    R&N

     

    Cortège Traditionnel de Jeanne d'Arc, à Paris, dimanche 10 mai 2015

    Jeanne d’Arc sous le slogan : « Ni droite ni gauche… Monarchie populaire ! ». L'hommage de l'Action française.  

     

     Vidéo : Agence LDC News

     

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

     

    A mon avis, le nerf de la guerre c’est de reconquérir culturellement la société (...). La réaction politique (...) ne pourra aboutir qu’après.

    Eric ZEMMOUR

    Politique magazine - Entretien - Avril 2015

  • CINEMA & SOCIETE • Catherine Deneuve n'est pas « une vieille jalouse aigrie » ! C'est le point de vue de Philippe Bilger ...

     

    Quant à nous, nous retiendrons de cet excellent billet de Philippe Bilger cette réflexion que nous faisons nôtre : « Dans notre modernité où la superficialité est désirée dans la mesure même où elle est aisément jetable, s’il fallait avoir accompli quelque chose, durablement, pour espérer la reconnaissance publique et le ciblage médiatique, nous entrerions dans une autre sphère et nous changerions de registre.»  Entrer dans une autre sphère, changer de registre, c'est en effet tout notre objet. LFAR

     

    6830bcccdd66568bec1c72c800487f2b lfar.jpgIl y a des polémiques qui dépassent parfois l’entendement, tant elles opposent une infinie bêtise à une intelligence critique et libre.

    Ce qui a récemment conduit Nabilla à traiter Catherine Deneuve ainsi relève de ce type de joute totalement disproportionné.

    Qu’avait donc déclaré cette grande actrice, de plus en plus franche et lucide au fil du temps, comme si elle était parvenue à se débarrasser de ce qui encombre l’esprit et entrave la parole de beaucoup, dans les milieux politique, artistique et médiatique ?

    « Il n’y a plus de stars en France. Une star est quelqu’un qui doit se montrer peu et rester dans la réserve. On voit énormément de gens très célèbres, qui ont des millions de followers et qui n’ont absolument rien fait » (Libération).

    En surestimant son importance, Nabilla a considéré que ce propos la visait ! L’appréciation formulée par Catherine Deneuve la dépassait de cent coudées et abordait le problème général de la célébrité et de son peu de rapport, souvent, avec la réalité de ce qui était magnifié.

    Nabilla, qui n’aurait pas dû mêler son tweet à cette affaire, devant l’émoi suscité par sa grossièreté a d’ailleurs retiré cette indélicatesse, internet permettant le pire puis heureusement son remède.

    Catherine Deneuve semble définir la star comme la personne « qui doit se montrer peu et rester dans la réserve ». Même si elle songe probablement à son univers professionnel, son jugement est susceptible de se rapporter à tous ces espaces dans lesquels une gloire s’élabore, se fait ou se défait. Par exemple, ne pourrait-on pas soutenir que dans le registre culturel, Michel Houellebecq est « une star », même si ces derniers temps la multitude de ses dons l’a entraîné bien au-delà de la littérature ?

    Je crois volontiers à cette exigence de rareté et de retenue. Mais ces deux exigences, précisément, sont satisfaites de la part des seules personnalités qui ont réussi à projeter une telle lumière sur elles et à susciter tant d’adhésion que, leur aura étant définitivement acquise, elles ont toute liberté pour s’abandonner alors à la réserve et à la discrétion.

    Si Greta Garbo est devenue plus qu’une star : un mythe, cela tient à cette évidence que son effacement subit a suivi une incroyable fulgurance et qu’elle a été un mystère à proportion même de son éblouissante et ostensible présence avant.

    C'est encore plus vrai pour ces tragédies qui, de manière irréversible, figent un être dans l'inoubliable posture que sa liberté, son étrangeté et son talent avaient construite. Comment ne pas songer, sur ce plan, à James Dean ?

    Si, aujourd’hui, nous n’avons plus de stars en France, cela provient d’une part qu’aucune destinée artistique n’est plus assez incandescente pour pouvoir transcender les clivages ordinaires du goût et que d’autre part, si nous en proposons une, par exemple Gérard Depardieu, celui-ci, loin de s’entourer de parcimonie et d’ombre volontaire, abuse au contraire d’une expansion qu'il offre à tout instant, même à ceux qui s'en passeraient.

    Quant à l’antagonisme entre « gens très célèbres » et « n’avoir rien fait » évoqué par Catherine Deneuve, il est central, en effet, dans notre modernité où la superficialité est désirée dans la mesure même où elle est aisément jetable. S’il fallait avoir accompli quelque chose, durablement, pour espérer la reconnaissance publique et le ciblage médiatique, nous entrerions dans une autre sphère et nous changerions de registre.

    Avec une telle rigueur, une Nabilla n’aurait jamais eu la moindre chance et Catherine Deneuve n’aurait pas eu besoin de faire ce constat.

    Des « vieilles jalouses aigries » comme elle, j’en redemande !  • 

     

    Le blog de Philippe Bilger

     

  • LITTERATURE • Pierre-Guillaume de Roux : « Contrairement à ce que disent les pessimistes, il y a de grands écrivains en France »

     

    Pierre-Guillaume de Roux a dirigé de nombreuses maisons d’édition (éditions de la Table Ronde, éditions du Rocher) avant de créer la sienne en 2010, qui porte son nom. Il est le fils de l’écrivain et éditeur Dominique de Roux, fondateur des Cahiers de l’Herne et défenseur d’une conception de la littérature en voie de disparition.

    PHILITT : Pouvez-vous nous parler de la fondation des éditions et des Cahiers de L’Herne ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Les Cahiers de L’Herne ont été créés en 1961, avec un premier cahier René Guy Cadou. Mais l’histoire commence en 1956 avec une revue un peu potache tirée à 300 exemplaires qui s’appelait L’Herne, dans laquelle mon père et ses amis vont publier leurs premiers textes. Cette période va réunir autour de lui des gens aussi différents que Jean Ricardou, qui passera ensuite à Tel Quel, Jean Thibaudeau, Georges Londeix et quelques autres. C’est la première cellule.

    L’Herne représente pour mon père une forme de littérature comparée : on coupe une tête, elle repousse toujours. À Lerne de la mythologie, il a ajouté sa lettre fétiche, le H, qu’on retrouve dans les Dossiers H ou dans la revue Exil(H). Cette lettre va l’accompagner toute sa vie. Cette première période va se terminer en 1958. Il va y avoir un moment de rupture, de réflexion. Entre 1958 et 1960 va mûrir l’idée de cahiers livrés deux fois par an dans le but de réévaluer la littérature, c’est-à-dire de changer la bibliothèque. Les surréalistes l’avaient fait quelques décennies plus tôt.

    Cadou était un coup d’essai, un pur fruit du hasard. C’est grâce au peintre Jean Jégoudez qu’on a pu accéder à des archives et constituer ce premier cahier. Cadou est un poète marginal qu’on ne lit pas à Paris : c’est l’une des raisons pour lesquelles mon père s’y est intéressé. Mais c’est Bernanos qui donnera le coup d’envoi effectif aux Cahiers. Mon père avait une forte passion pour Bernanos. Il l’avait découvert adolescent. Et par ma mère, nous avons des liens forts avec Bernanos car mon arrière-grand-père, Robert Vallery-Radot, qui fut l’un de ses intimes, est à l’origine de la publication de Sous le soleil de Satan chez Plon. Le livre lui est d’ailleurs dédié. C’est ainsi que mon père aura accès aux archives de l’écrivain et se liera d’amitié avec l’un de ses fils : Michel Bernanos. Ce cahier, plus volumineux que le précédent, constitue un titre emblématique de ce que va devenir L’Herne.

    Ce qui impose L’Herne, ce sont les deux cahiers Céline en 1963 et 1965 — et, entre les deux, un cahier Borgès. Il y avait une volonté de casser les formes et une façon très neuve d’aborder un auteur : par le biais de l’œuvre et celui de sa vie. Une volonté non hagiographique. Il ne faut pas aborder l’auteur avec frilosité mais de manière transversale, éclatée et sans hésiter à être critique. L’Herne aujourd’hui a été rattrapée par l’académisme. L’Herne n’a plus rien à voir avec la conception qu’en avait mon père. La maison d’édition a été depuis longtemps trahie à tous les niveaux. On y débusque trop souvent de gros pavés qui ressemblent à d’insipides et assommantes thèses universitaires lancées à la poursuite de gloires établies.

    PHILITT : Quelle était la conception de la littérature de Dominique de Roux ? Voulait-il réhabiliter les auteurs dits « maudits » ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Il suffit de voir les auteurs qui surgissent dans les années 60. Céline est encore un proscrit qu’on lit sous le manteau. Il n’est pas encore le classique qu’il est devenu aujourd’hui. Parler de Céline est plus que suspect. Ce qui explique que mon père sera traité de fasciste dès qu’il lancera des publications à propos de l’écrivain. C’est la preuve qu’il avait raison : qu’il y avait un vrai travail à accomplir autour de Céline pour lui donner une place à part entière dans la littérature. C’est de la même manière qu’il va s’intéresser à Pound. Pound, un des plus grands poètes du XXe siècle. Il a totalement révolutionné la poésie américaine mais, pour des raisons politiques, il est complètement marginalisé. Mon père va procéder à la réévaluation de son œuvre et à sa complète réhabilitation. Pound est avant tout un très grand écrivain qu’il faut reconnaître comme tel. Tous ces auteurs sont tenus dans une forme d’illégitimité politique mais pas seulement. Pour Gombrowicz c’est différent : c’est l’exil, c’est une œuvre difficile que l’on a pas su acclimater en France. Il va tout faire pour qu’elle le soit.

    Il y a chez mon père une volonté de briser les idoles, de rompre avec une forme d’académisme qui était très prégnante dans cette France des années 60. D’où son intérêt pour Céline, pour Pound, pour Wyndham Lewis qui sont tous des révolutionnaires, en tout cas de prodigieux rénovateurs des formes existantes.

    PHILITT : Quelle relation entretenait-il avec les Hussards ?

    Pierre-Guillaume de Roux : C’est compliqué. Dans un livre que j’ai publié il y a deux ans avec Philippe Barthelet, Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent et l’esprit hussard, il y a un extrait du journal de mon père de l’année 1962 où il se montre très critique à leur égard. Il est injuste, n’oublions pas l’âge qu’il a à ce moment-là (26 ans).  Il rencontre néanmoins Nimier à propos du Cahier Céline. Malheureusement, la relation n’a pu s’épanouir avec Nimier puisqu’il est mort trop tôt. Pourtant, je pense qu’ils avaient beaucoup de choses en commun : ce goût impeccable en littérature, cette manière de reconnaître immédiatement un véritable écrivain, cette curiosité d’esprit panoramique, ce goût pour la littérature comparée… 

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    PHILITT : Dominique de Roux dénonçait le conformisme et le règne de l’argent. Était-il animé par une esthétique antimoderne ?

    Pierre-Guillaume de Roux : À cet égard, je pense que oui. N’oubliez pas que mon père est nourri de Léon Bloy et de sa critique de l’usure. Mais aussi de Pound qui s’est penché sur toutes ces questions économiques. C’est à la fois quelqu’un qui a su sentir la modernité littéraire – d’où son adoration pour Burroughs, Ginsberg, Kerouac – et qui a une approche antimoderne vis-à-vis de la société. Il était aussi lecteur de Péguy. Le Cahier dirigé par Jean Bastaire a beaucoup compté pour mon père.

    PHILITT : Quelles sont les rencontres qui l’ont le plus marqué ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Pound, Gombrowicz, Abellio, Pierre Jean Jouve font partie des rencontres les plus importantes de sa vie. Avec Abellio, il y a eu une amitié très forte. Abellio m’a écrit un jour que mon père était son meilleur ami. Ils se rencontrent en 1962 et ils vont se voir jusqu’à la mort de mon père en 1977 sans discontinuité. Il lui a évidemment consacré un Cahier de L’Herne.

    PHILITT : Pound et Borgés, ce sont plutôt des rencontres…

    Pierre-Guillaume de Roux : Oui, Pound est déjà un homme très âgé mais il va quand même beaucoup le voir. Entre 1962 et sa mort, il le voit très régulièrement. La rencontre avec Gombrowicz se fait entre 1967 et 1969 et pendant cette courte période ils se voient très souvent. Mon père passe son temps à Vence où vit aussi le grand traducteur Maurice-Edgar Coindreau qu’il fréquente beaucoup à cette époque. Je détiens d’ailleurs leur superbe correspondance.

    PHILITT : Il n’a jamais rencontré Céline ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Ils n’ont fait que se croiser. Au moment où mon père initie les Cahiers Céline en 1960, tout va très vite et Céline meurt en juillet 1961. Il n’a pas eu le temps de le rencontrer.

    PHILITT : Quelle est sa relation avec Jean-Edern Hallier ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Très compliquée. Ils ont été très amis. Ils se sont beaucoup vus au début des années 1960. C’est une relation passionnelle avec beaucoup de brouilles plus ou moins longues jusqu’à une rupture décisive après mai 68. Jean-Edern le traîne dans la boue, le calomnie, en fait un agent de la CIA. On retrouve là toutes les affabulations habituelles de Jean-Edern qui était tout sauf un être fiable, tout sauf un ami fidèle. C’est un personnage qui ne pensait qu’à lui, une espèce d’ogre qui voulait tout ramener à sa personne. Rien ne pouvait être durable avec un être comme ça.

    PHILITT : Pouvez-nous parler de ses engagements politiques, de son rôle lors de la révolution des Œillets au Portugal et de son soutien à Jonas Savimbi en Angola ? La philosophie de Dominique de Roux était-elle une philosophie de l’action ? Peut-on le rapprocher des écrivains aventuriers que furent Conrad ou Rimbaud ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Pour ce qui est de son engagement au Portugal, il se fait un peu par le fruit du hasard, sous le coup d’une double rupture dans sa vie. Il y a d’abord son éviction des Presses de la Cité. Il dirigeait avec Christian Bourgois la maison d’édition éponyme ainsi que la collection de poche 10/18. En 1972, mon père publie Immédiatement, un livre qui tient à la fois du recueil d’aphorismes et du journal. L’ouvrage provoque un énorme scandale puisque Barthes, Pompidou et Genevoix sont mis en cause. La page 186-187 du livre est censurée. On voit débarquer en librairie des représentants du groupe des Presses de la Cité pour couper la page en question. Mon père a perdu du jour au lendemain toutes ses fonctions éditoriales. Un an et demi plus tard, il est dépossédé de sa propre maison d’édition à la suite de basses manœuvres d’actionnaires qui le trahissent. C’est un moment très difficile dans sa vie. Il se trouve qu’il connaît bien Pierre-André Boutang – grand homme de télévision, fils du philosophe Pierre Boutang – et le producteur et journaliste Jean-François Chauvel qui anime Magazine 52, une émission pour la troisième chaîne. Fort de ces appuis, il part tourner un reportage au Portugal. Il se passe alors quelque chose.

    Cette découverte du Portugal est un coup de foudre. Il est ensuite amené à poursuivre son travail de journaliste en se rendant dans l’empire colonial portugais (Mozambique, Guinée, Angola). Il va y rencontrer les principaux protagonistes de ce qui va devenir bientôt la révolution des Œillets avec des figures comme le général Spinola ou Othello de Carvalho. Lors de ses voyages, il entend parler de Jonas Savimbi. Il est très intrigué par cet homme. Il atterrit à Luanda et n’a de cesse de vouloir le rencontrer. Cela finit par se faire. Se noue ensuite une amitié qui va décider d’un engagement capital, puisqu’il sera jusqu’à sa mort le proche conseiller de Savimbi et aussi, en quelque sorte, son ambassadeur. Savimbi me dira plus tard que grâce à ces informations très sûres et à ses nombreux appuis, mon père a littéralement sauvé son mouvement l’Unita au moins sur le plan politique quand a éclaté la révolution du 25 avril 1974 à Lisbonne. Mon père consacre la plus grande partie de son temps à ses nouvelles fonctions. Elles le dévorent. N’oubliez pas que nous sommes en pleine Guerre Froide. L’Union Soviétique est extrêmement puissante et l’Afrique est un enjeu important, l’Angola tout particulièrement. Les enjeux géopolitiques sont considérables. Mon père est un anticommuniste de toujours et il y a pour lui un combat essentiel à mener. Cela va nourrir sa vie d’écrivain, son œuvre. Son roman Le Cinquième empire est là pour en témoigner. Il avait une trilogie africaine en tête. Concernant son côté aventurier, je rappelle qu’il était fasciné par Malraux même s’il pouvait se montrer également très critique à son égard. Il rêvait de le faire venir à Lisbonne pour en faire le « Borodine de la révolution portugaise ». Il a été le voir plusieurs fois à Verrières. Il dresse un beau portrait de lui dans son ouvrage posthume Le Livre nègre. L’engagement littéraire de Malraux est quelque chose qui l’a profondément marqué.

    PHILITT : Vous éditez vous aussi des écrivains controversés (Richard Millet, Alain de Benoist…). Quel regard jetez-vous sur le milieu de l’édition d’aujourd’hui ? Êtes-vous plus ou moins sévère que ne l’était votre père vis-à-vis des éditeurs de son temps ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Pas moins. Si j’ai décidé d’ouvrir cette maison d’édition, c’est parce que je pense que pour faire des choix significatifs, il faut être complètement indépendant. Un certain travail n’est plus envisageable dans les grandes maisons où règne un conformisme qui déteint sur tout. En faisant peser sur nous comme une chape de plomb idéologique. Cependant, nous sommes parvenus à un tournant… Il se passe quelque chose. Ceux qui détiennent le pouvoir médiatique – pour aller vite la gauche idéologique – sentent qu’ils sont en train de le perdre. Ils s’accrochent à la rampe de manière d’autant plus agressive. C’est un virage extrêmement délicat et dangereux à négocier. L’édition aujourd’hui se caractérise par une forme de conformisme où, au fond, tout le monde pense la même chose, tout le monde publie la même chose. Il y a bien sûr quelques exceptions : L’Âge d’homme, Le Bruit du temps par exemple font un travail formidable. Tout se joue dans les petites maisons parfaitement indépendantes. Ailleurs, il y a une absence de risque qui me frappe. L’argent a déteint sur tout, on est dans une approche purement quantitative. On parle de tirage, de best-seller mais plus de texte. C’est tout de même un paradoxe quand on fait ce métier. Le cœur du métier d’éditeur consiste à aller à la découverte et à imposer de nouveaux auteurs avec une exigence qu’il faut maintenir à tout prix.

    PHILITT : Pensez-vous que Houellebecq fasse exception ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Oui, Je pense que c’est un écrivain important. Je l’avais repéré à la sortie de L’Extension du domaine de la lutte. J’avais été frappé par ce ton neuf. On le tolère parce qu’il est devenu un best-seller international et qu’il rapporte beaucoup d’argent. Ce qui n’est pas le cas de Richard Millet. S’il avait été un best-seller, on ne l’aurait certainement pas ostracisé comme on l’a fait honteusement.

    PHILITT : La prestigieuse maison d’édition Gallimard a manqué les deux grands écrivains français du XXe siècle (Proust et Céline). Qu’est-ce que cela nous dit du milieu de l’édition ?

    Pierre-Guillaume de Roux : Gallimard est, comme le dit Philippe Sollers, le laboratoire central. Quand on voit ce que cette maison a publié en cent ans, il y a de quoi être admiratif. Il y a eu en effet le raté de Proust mais ils se sont rattrapés d’une certaine manière. Gide a raté Proust mais Jacques Rivière et Gaston Gallimard finissent par le récupérer. Pour Céline, c’est un peu le même topo. Mais à côté de ça… que de sommets ! Gide, Claudel, Malraux… Gaston Gallimard a été un éditeur prodigieux parce qu’il a su s’entourer, parce qu’il avait une curiosité extraordinaire et parce qu’il a su aussi être un chef d’entreprise. Il a toujours joué de cet équilibre entre les écrivains dont il savait qu’ils n’allaient pas rencontrer un grand succès mais qu’il soutenait à tout prix et des livres plus faciles. Ce que je regrette aujourd’hui, c’est que cette pratique ait quasiment disparu. On se fout de l’écrivain, on ne pense qu’à la rentabilité. On finit par promouvoir des auteurs qui n’ont pas grand intérêt. Et contrairement à ce que disent les pessimistes, il y a de grands écrivains en France. Mais encore faut-il les lire et les reconnaître. Et la critique littéraire ne joue plus son rôle. Les journaux font de moins en moins de place aux suppléments littéraires. Tout ce qui relève véritablement de la littérature est nié. 

    Crédit photo : www.lerideau.fr

    PHILITT

     

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    Nouvelles annonces : 

    RESTAURATION NATIONALE 

    ♦ Samedi 30 mai 2015, de 9h00 à 17h00, réunion annuelle des Cadres de la Restauration Nationale. Si vous n’avez pas reçu une invitation, veuillez vous adresser à la Restauration Nationale   1, rue de Courcelles, 75008  Paris. Téléphone : 09 67 34 21 42. 

    FEDERATION D'ILE DE FRANCE (Restauration nationale) 

    PARIS
     
    Mardi 9 juin 2015 à 20h, salle Henry de Seilhac de l’ASIEM  6, rue Albert de Lapparent à Paris 7ème, conférence mensuelle du Cercle Histoire, Culture et Patrimoine. Hilaire de Crémiers, délégué général de la Restauration Nationale et Georges Rousseau, président de la Fédération Royaliste d’Ile-de-France, traiteront  - en matière politique et économique - du thème : « Pour un redressement de la France ». Participation aux frais. 
     
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