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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1542

  • Saint Rémy de Provence, le 5 février • Une conférence à ne pas manquer : Joseph Roumanille, par Hervé Casini ...

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    Accès au site de La Cour des Arts : cliquez ci-dessus

    Signalons aux personnes qui l'ignoreraient qu'Hervé Casini est un élève et fut un grand ami de Jean-François Mattei. C'est en sa compagnie qu'il a participé à la journée d'hommage à Charles Maurras qui a eu lieu à Martigues, en septembre 2012. Et où, d'ailleurs, Jean-François Mattei avait donné un remarquable exposé sur le Chemin de Paradis, ce livre de neuf contes philosophiques que Maurras avait composé autour de ses vingt ans...

    Outre l'intérêt du sujet - Joseph Roumanille poète et félibre comme le sera Maurras - ce sont là de bonnes raisons pour nous d'annoncer et, pour ceux d'entre nous qui le pourront, d'assister à la conférence d'Hervé Casini.

  • GRANDS TEXTES (38) : "Une Patrie..." par Charles Maurras

     

    (choisissez dans cette liste de nos Grands Textes celui - ou ceux... - que vous souhaitez lire, et accédez-y directement en quelques secondes : il vous suffit de cliquer sur le lien hypertexte attaché à chacun d'entre eux...)

     

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    Il ne nous semble guère utile d'ajouter un long commentaire au texte de Maurras que nous publions aujourd'hui. Il date de la fin de sa vie, est extrait d'un livre publié après sa mort, et l'époque à laquelle il l'écrit, le Bel Aujourd'hui auquel il se réfère - dont il fait aussi le titre de son livre - est la France de Vincent Auriol, de la IVe République, des lendemains de la Libération. C'est aussi le temps de son ultime captivité, où il songe à l'avenir de la France et des idées qui ont été toute la matière de sa vie.

    Justement, le texte qui suit nous parle; il tombe, si l'on peut dire, à point nommé, au moment précis où toutes les composantes du Système s'emploient à nous prêcher, à nous seriner, même, le dogme des valeurs républicaines, dont on nous dit aussi qu'elles seraient en danger bien que, au fond, personne ne sait vraiment en quoi elles consistent, si ce n'est en de pures et utopiques abstractions. L'argument électoraliste stigmatise le danger que le Front National ferait courir à la République. Mais il ne s'agit, en fait, que de sauver des sièges ! Plus redoutable est la contestation de ceux, de plus en plus nombreux, de plus en plus puissants, de plus en plus audibles, qui s'aperçoivent et écrivent que les Lumières sont éteintes, que les valeurs républicaines ne sont pas un absolu, que la République, elle-même, n'est qu'une modalité, qu'elle peut finir, que la France est un vieux pays, chargé d'une très longue histoire et qui ne commence pas en 1789. Ce sont là, en effet, des idées qui tuent; qui mettent la République en danger. Viendrait-elle à disparaître ? Houellebecq conclut son livre par cette phrase : je n'aurais rien à regretter.

    Aux valeurs républicaines, qui ne sont que des idées abstraites et fausses, Maurras oppose une conception radicalement autre. Il leur oppose la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité. Ici, nous sommes au cœur du débat d'aujourd'hui. Ce débat est maintenant largement ouvert. Il n'est pas sûr que les valeurs de la République, la République elle-même, en sortent indemnes.

    Au moment précis où toutes les composantes du Système s'emploient à nous prêcher, à nous seriner même, en tout cas à nous imposer, les dogmes mondialistes, européistes, immigrationnistes, consuméristes... pour construire une France hors sol, une société liquide, multiculturelle et diversitaire, noyée dans le grand marché mondial, Maurras oppose à cette « politique » une conception radicalement autre : il leur oppose la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité. Ici, nous sommes au cœur du débat d'aujourd'hui. Ce débat est maintenant largement ouvert. En Europe même, les patries ne s'effacent pas, nombre de nations resurgissent, s'opposent au nivellement. Comme sur les autres continents. En ce sens, c'est le triomphe de  Maurras.  

    En ce sens, c'est le triomphe de Maurras. 

     Lafautearousseau 

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  • Humour ...

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  • Information

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  • QUE FAIRE ? Ce sera le thème du prochain Café actualités d'Aix en Provence et ... c'est aujourd'hui

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    Ce Café aura pour thème l'organisation d'un débat entre tous les participants sur une question difficile mais qui appelle une réponse urgente. 

    Un café, c’est fait pour parler, oui, mais de quoi ? Et bien d'un sujet à peine effleuré lors d'un précédent café, avec un titre plein de promesses, hélas non tenues : 

    QUE FAIRE ? 

    Nous sommes très souvent d'accord sur le diagnostic concernant : « l'état des lieux » et pour constater que nous sommes, non pas dans une simple crise classique, économique et financière, mais bien davantage dans une véritable crise de civilisation.

    Par ailleurs, si nous sommes également à peu près d'accord sur l'analyse des causes qui nous ont conduits à cette situation, et si chacun dispose d'un éventail d’idées pour savoir « ce qu'il faudrait » faire, nous sommes en panne dans la plupart des cas, pour savoir ce que l'on peut faire… 

  • Café Histoire de Toulon

    Le mardi 3 février 2015 à 18h30, 

    le Café Histoire de Toulon 

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    vous convie à participer à la conférence : 

    De la Libye au Nigeria et du Mali à la Centrafrique, les causes et les conséquences des conflits régionaux 

    par Monsieur Bernard LUGAN,

    historien spécialiste de l'Afrique, 

    professeur à Saint-Cyr et à l'Ecole de Guerre,

    conférencier à l'IHEDN, 

    expert auprès du Tribunal Permanent International pour le Rwanda (TPIR),

    au musée des Troupes de Marine de Fréjus, route de Bagnols en Forêt, salle Mangin (bâtiment du CHETOM). 

    Entrée gratuite. 

    Cette conférence, organisée par les Amis du Musée,  permettra aux marins toulonnais de bien comprendre les enjeux des OPEX et missions en cours.

  • De la République comme modalité, par Louis-Joseph Delanglade

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    Mardi 27, M. Dumas, accorde un entretien au Figaroà propos de son livre Politiquement incorrect. Quoi quil en dise, on ne saura jamais si lancien président du Conseil constitutionnel a effectivement « sauvé la République en 1995 » en validant les comptes de campagne présidentielle « manifestement irréguliers » de MM. Chirac et Balladur. Ce qui est en revanche plus que plausible, cest quil a alors agi, comme il tient à le souligner, par « esprit républicain ». Ce qui revient à dire que - malgré tous les beaux principes de façade - le système républicain reste à lui-même sa propre finalité : dès lors quon le croit en danger, sa défense transcende tout principe, toute « valeur ». M. Legrand rejoint, au fond, M. Dumas lorsquil évoque, même si cest pour la déplorer, l« aristocratisation des élites républicaines » (France Inter, jeudi 29). Derrière la formule de l’éditorialiste, et sans doute bien malgré lui, on peut comprendre que se cache le non-dit dune caste qui, se perpétuant par auto-reproduction et cooptation, tient le pays grâce à une forme de régime - la République - dont elle tire toute sa puissance. 

    Entretemps, mercredi 28, M. Houellebecq a répondu aux questions de Mme Elkrief (BFM TV). Rappelant curieusement M. Onfray et certains de ses propos tenus il y a quelques mois sur les ondes de RMC, M. Houellebecq - certes de façon moins méthodique, mais cest un romancier, non un philosophe -, tient, devant la journaliste apparemment effarée, un discours pour le coup politiquement incorrect puisquil constitue une véritable remise en cause du credo républicain, « système de valeurs qui arrive à son terme ». Petite citation à lusage de Mme Belkacem et de tous les écoliers de France : « 1789, nest pas le début de lHistoire de France [] La France ne se limite pas à la période de 1789 à nos jours. Cest un vieux pays. » Mais, ce qui mérite d’être particulièrement relevé, cest le distinguo, dune grande pertinence, que M. Houellebecq établit entre la France et la République : « La République est une modalité parmi dautres ».      

     

    Et si elle n’était justement quune modalité ? Dans son Journal dun écrivain, Dostoïevski parle de « la ténuité des racines qui unissent la République au sol français ». Là pourrait résider lexplication de cette mobilisation quasi permanente de « laristocratie républicaine » - on vient encore den avoir lillustration avec lorchestration de la campagne « Je suis Charlie » - pour défendre une situation jamais acquise. Si la République les appelle, si elle se sent de façon chronique en danger, nest-ce pas parce quelle nest quune greffe étrangère, rejetée de façon récurrente et peut-être même inconsciente par le corps socio-national ? Une sorte de parasite

     

    M. Finkielkraut a raison de rappeler régulièrement que l’être profond de la France est « littéraire », les livres jouant chez nous un rôle essentiel. Ceux de Mme Trierweiler et de M. Zemmour, pour différents quils soient, en sont la preuve récente. Avec ceux de MM. Dumas et Houellebecq se trouve posée, de façon indirecte, la question politique de la légitimité du régime républicain. 

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

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  • Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi

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    Trafic d migrants - Figaro magazine - Signé Nicolas VIAL

  • NOUVELLES DES PRINCES • Comment la princesse Philomena s'engage dans la vie publique de Dreux. Félicitations !

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    Information reprise du blog La Couronne
     
    L'Echo républicain nous apprend dans un article publié sur son site internet que Madame la Dauphine de France, S.A.R. la princesse Philomena, duchesse de Vendôme, vient de rejoindre le comité Proximum du centre-ville de Dreux, un  groupe d'une quinzaine de personnes qui réfléchit à la mise en place de projets pour mieux vivre, au quotidien, dans la ville et ce afin de contribuer à améliorer la vie quotidienne de la ville et son image.   
     
    Vivre le quotidien des Drouais, être intégrée dans les lieux où elle vit tous les jours, tel est le choix qu'a toujours fait la princesse Philomena depuis qu'elle s'est installée, avec sa famille, à Dreux. Le premier projet qui a vu le jour pour le centre-ville convient parfaitement à la princesse. Mettre des panneaux incitant les automobilistes à être plus respectueux des places de parkings pour handicapés correspond parfaitement à l'idée que Philomena se fait de sa ville. « Je voudrais même qu'on aille plus loin. Que Dreux puisse faire comme certaines villes européennes et permettre aux femmes enceintes et accompagnées de très jeunes enfants de se garer elles aussi sur des emplacements réservés. »  
     
    Cet engagement citoyen correspond à la vision qu'a la princesse de la vie dans la cité. « Quand on habitait Paris, nous avons toujours entretenu des relations étroites de voisinage. On entend parler de gens qui meurent seuls chez eux et que l'on retrouve des années plus tard, cela fait froid dans le dos. C'est le signe d'une société individualiste où chacun se replie sur soi. »   

    Voir l'article complet de l'Echo Republicain

  • NOUVELLES DES PRINCES • La princesse Antoinette de France a célèbré son troisième anniversaire

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    Une autre information encore, sur la vie des Princes.

    La fille de Leurs Altesses Royales le Duc et de la Duchesse de Vendôme, la princesse Antoinette, Léopoldine, Jeanne, Marie, vient de célébrer son troisième anniversaire. La petite-fille du chef de la Maison de France, Monseigneur le Comte de Paris, est née le 28 janvier 2012 à Vienne en Autriche dans un hôpital dont la création avait été décidée par l’empereur Joseph II d’Autriche, frère de la reine Marie-Antoinette. La princesse Antoinette de France vit avec ses parents le Dauphin et la Dauphine de France dans leurs résidence du domaine royal de  Dreux, en compagnie de son grand frère le prince Gaston de France et de sa petite soeur la princesse Louise-Marguerite de France qui aura six mois ce 30 janvier.

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  • VIDEO • Pierre Boutang lisant à George Steiner un texte de Maurras (1937) où il prévoit ce qu'allait produire le IIIe Reich sous la direction des nazis

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    Pierre Boutang n'eût pas été mécontent que cet enregistrement qui nous restitue sa voix, son éloquence, en un sens sa véhémence et sa passion, vînt après les nouvelles des Princes que nous venons de donner. Et notamment du Prince Jean qui fut l'un de ses étudiants et à qui allait, en même temps, comme la nôtre, sa fidélité royaliste. 

    Dans ce court extrait de ses très beaux entretiens sur Antigone et sur Abraham avec George Steiner, Boutang lit ici à son interlocuteur un texte de Charles Maurras de 1937 prévoyant, analysant avec une extraordinaire prescience ce qu'allait être pour l'Allemagne, pour la France, l'Europe et le monde,  le IIIe Reich sous la direction des nazis.

    Voilà un sujet bien sérieux pour ce dimanche. Mais la France de 2015 court peut-être, dans l'inconscience, des risques aussi redoutables que ceux qui la menaçaient en 1937, qu'elle ne voyait pas venir, et qui ne mirent que deux ans à produire les suites que l'on sait.

    Cette vidéo ne dure que 2,5'     

     

    Cliquer sur l'icône de droite pour agrandir

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

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  • LIVRES - HISTOIRE • Louis Manaranche : si elle ne connaît pas son histoire, la France est condamnée

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    Crédits photo: Martine ARCHAMBAULT/Le Figaro

    ENTRETIEN - À l'occasion de la sortie de son livre « Retrouver l'histoire », Louis Manaranche a souligné pour FIGAROVOX l'importance de la transmission de notre héritage pour faire face à la crise.

    Louis Manaranche est agrégé d'histoire et président du laboratoire d'idées Fonder demain. Son livre « Retrouver l'histoire » vient de paraître aux éditions du Cerf.

    Dans de nombreuses écoles, la minute de silence en hommage aux victimes de Charlie Hebdo, n'a pas été respectée. Ces incidents ont mis en lumière une profonde crise de l'intégration. Celle-ci est-elle également selon vous une crise de l'histoire et de son enseignement ?

    Certainement. Il y a, depuis désormais plusieurs décennies, un profond malaise dans la transmission de ce qui constitue le socle de notre culture commune. Face à des élèves d'origines diverses et issus d' univers à l'identité culturelle et religieuse forte, nous peinons à dire qui nous sommes et ce qui nous a faits ainsi.

    Si l'histoire de ce pays et de cette civilisation n'est pas enseignée, nous ouvrons la voie non pas à un choc culturel mais à celui de l'inculture, pour reprendre l'expression de François-Xavier Bellamy, vectrice d'une identité refuge caricaturale. Dans cette configuration, la réaction immédiate est celle de la provocation, du défi à l'égard de la France et de ce qu'elle porte.

    Quelles sont les causes profondes de cette crise ?

    Elles sont multiples. D'un côté, on ne veut pas trop imposer l'histoire de France -et plus largement celle de la civilisation européenne- de crainte que ceux dont les histoires familiales sont autres ne s'en trouvent discriminés. Ainsi, les programmes incluent de plus en plus des excursions vers des univers lointains. Cela part d'un souci louable. Toutefois, en diluant ainsi l'enseignement d'une histoire commune, nous diluons aussi les motifs d'appartenance à une même nation, à une même culture. De l'autre, nous sommes volontiers honteux de notre histoire, qui contient évidemment des heures peu glorieuses. Il ne s'agit ni de les éluder, ni de les déplorer constamment, mais de donner la compréhension de l'histoire comme un tout, qui s'impose à nous. Les zones d'ombre d'une histoire familiale n'empêchent pas une identité assumée: il doit en aller de même pour l'histoire d'un pays.

    Quel regard portez-vous sur les lois mémorielles? Confond-on mémoire et histoire ?

    L'historien doit être le plus libre possible des contraintes extérieures pour mener sa recherche. C'est un principe fondamental. Il est toutefois inévitable qu'un discours mensonger, incitant à la haine raciale ou religieuse, justifiant ou atténuant tel ou tel crime contre l'humanité, ne puisse être produit sans conséquences légales. L'historien ne peut pas déroger à cette règle qui accompagne tout bon usage de la liberté d'expression. Une communauté, et a fortiori une nation, est légitime pour faire mémoire d'événements, de lieux et de périodes marquants. L'histoire peut irriguer cette mémoire, l'enrichir et la corriger. Elle ne peut, en revanche, en être la simple auxiliaire.

    Dans votre livre vous renvoyez dos à dos l'école de la IIIe République et l'école des «pédagogistes» née de l'après 68. Mais l'histoire républicaine, si elle contenait une part de mythe, n'avait-elle pas au moins le mérite de transmettre un héritage et de créer un sentiment d'appartenance au même titre que l'anthropologie chrétienne ?

    Ces deux écoles ne sont pas comparables. Malgré ces limites, la première n'a jamais perdu de vue l'objectif de la transmission! Simplement, là où l'histoire s'enseignait volontiers comme un roman national, on ne peut plus aujourd'hui s'adresser aux élèves de la même manière. La pluralité des sources d'information et des univers familiaux amène à enseigner une histoire qui n'élude pas les périodes compliquées. Elle doit évidemment garder une dimension chronologique et narrative, mais elle ne peut plus être lue comme fléchée d'avance. Le sentiment d'appartenance est d'autant plus fort qu'il s'appuie sur l'héritage entier, tel qu'il est, sans l'embellir ni le salir.

    «On fait l'histoire avec une ambition, pas avec des vérités. Je veux donner aux Français des rêves qui les élèvent, plutôt que des vérités qui les abaissent» disait le général de Gaulle. Sans tomber dans l'«histoire officielle», une nation n'a-t-elle pas besoin de mythes pour se construire ?

    Les mythes sont certainement, par leur valeur évocatrice et même poétique, d'une importance au moins égale à l'histoire académique. Mais ils doivent être entretenus précisément par l'univers du beau plus que par l'enseignement de l'histoire. Celle-ci donne la matière, mais c'est le génie des peuples, de ses artistes, de ses poètes, de ses musiciens, de ses architectes, qui en fait naître un mythe. L'école doit aussi transmettre ce riche héritage! L'histoire de la Résistance serait bien aride sans le chant des Partisans, sans le discours de Malraux au Panthéon, sans la puissance évocatrice des images du maquis du Vercors...

    Les attentats contre Charlie Hebdo ont ré-ouvert le débat sur la laïcité à l'école. Quel regard portez-vous sur celle-ci ?

    Elle est un facteur de paix et d'unité dans l'école de la République dans la mesure où elle ne nie pas le fait religieux. On a souvent cru, à tort, que la laïcité exigeait que l'on soit discret dans la transmission de notre patrimoine d'origine chrétienne. Vouloir transmettre des valeurs sans, avant tout et en premier lieu, faire comprendre le terreau historique, culturel et spirituel sur lequel elles ont émergé, en respectant évidemment la liberté de conscience, n'est pas digne de la mission de l'école. En outre, cette compréhension du fait religieux ne doit pas être reléguée au rang des souvenirs du passé. Il faudrait trouver une manière non-confessionnelle et respectueuse de tous de dire l'importance de la quête spirituelle et les réponses qu'y apportent les grandes religions présentes en France. Voir la laïcité comme l'expulsion du religieux hors de toute sphère publique est une caricature sans doute plus dangereuse que jamais.

    En quoi l'Europe et la mondialisation modifient-elles notre manière d'appréhender l'histoire ?

    On touche là le coeur de la démarche du livre. Il n'y est pas seulement question de la transmission académique de l'histoire mais aussi du rôle que celle-ci peut jouer face aux défis contemporains. En ce sens, ce livre a une dimension politique. L'Europe et la mondialisation nous posent la question d'une possible Cité sans frontières ni racines. Nous Français sommes particulièrement armés pour savoir que c'est une chimère, que l'universel ne va pas sans le très incarné, le local. Notre histoire offre des pistes pour penser ces articulations de manière décomplexée. Appartenant pleinement à tout Français, elle ne peut être excluante de quiconque et elle offre de nombreux critères de discernement. Sans réappropriation de notre héritage commun, avec ses perles méconnues, nous ne pourrons être capables de trouver notre place dans le cours de l'histoire. Retrouver l'histoire essaie de décliner et de développer cette idée ! 

    FIGARO VOX  - Entretien réalisé par Alexandre Devecchio