Au cinéma : The Substance…, par Guilhem de Tarlé
Cannes 2024 : The Substance, second long-métrage de la réalisatrice française Coralie Fargeat, avec Demi Moore (Elisabeth Sparkle) et Margaret Qualley (Sue).
The Substance… Quand je lui ai demandé mes deux places, le directeur du cinéma – qui finit par nous connaître - m’a regardé d’un air ébahi - « vous savez ce que vous allez voir ? » - imaginant sans doute que je m’étais piqué avec une substance hallucinogène. Comme je lui disais que c’était une nièce qui m’avait parlé de ce long-métrage, il m’a presque demandé si elle me voulait du mal, avant de s’assurer que je confirmais ma commande. « Venez me voir à la sortie pour m’en parler »… continua-t-il (il faut dire qu’il ne reçoit pas mes commentaires).
Nous n’allons effectivement jamais voir de films d’horreur, et sans doute pourrait-on « rêver d’une meilleure version » cinématographique sur ce sujet, encore une fois intéressant, du refus du vieillissement et de la volonté, très féminine, de paraître toujours plus jeune au moyen, au besoin, de la chirurgie esthétique.
The Substance… c’est l’histoire d’Elisabeth Sparkle, dont le nom signifie « briller, étinceler », une « star » animatrice d’une émission de gymnastique dansante (dite « aérobic ») qui se fait licencier le jour anniversaire de ses 50 ans au profit d’une plus jeune.
Il se dit de ce long-métrage qu’il véhicule un message féministe « contre le patriarcat » et le culte masculin de la femme objet. J’ai le regard inverse, puisque, au contraire, il nous présente une femme qui cultive en elle le fantasme masculin en se voulant toujours plus belle, toujours plus « sexy ». le coupable, finalement, n’est pas l’homme, mais la femme.
Cette problématique nous est malheureusement posée dans un film « de genre » - pour reprendre les expressions des critiques - "d’épouvante et d’horreur".
Épouvante… non, car on ne ressent jamais la peur, mais horreur – oui - avec des litres de sang qui éclaboussent, avec des mutations corporelles que je ne sais pas exprimer, sauf à écrire, évidemment, qu'elles sont horribles ou horrifiques.
Mais surtout, pour moi qui fuis à la vue d'une seringue, des scènes d'injection interminables et récurrentes.
L'horreur vous dis-je !
avec une fin grotesque.