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  • Asservissement technologique ? Par Jacques Trémolet de Villers

     

    2061159193.jpgLa nouvelle subversion, disait Fabrice Hadjadj, au colloque Vauban de l’année dernière, n’est pas idéologique. Elle est technologique. Il parlait surtout de la famille – la tablette électronique a tué la table familiale – et de la filiation – GPA et PMA remplaçant « la transcendance de la culotte ».

    La vie judiciaire française connaît, elle aussi, cette subversion molle qui pianote sur le clavier des ordinateurs. Les greffes, où on parlait peu, voire pas du tout à l’audience, mais où s’en faisaient les préparatifs, sont remplacés par un système informatique. Du coup, les audiences de procédure, où des paroles très brèves préparaient les débats de fond, sont devenues virtuelles. Les seules rencontres magistrats/avocats s’opèrent par ce débat, préparé et circonscrit par « des écritures » qui sont en fait des courriels.

    Les jugements, lorsqu’ils sortent sur les imprimantes, sont beaucoup plus longs qu’ils n’étaient jadis car le système informatique permet de reprendre, d’un seul clic, les conclusions des uns et des autres, sans qu’un greffier – ou un juge – soit tenu de les recopier, à la main ou à la machine. Cette facilité technique a son revers. Elle remplace la synthèse par la reproduction littérale des arguments. De cette paresse intellectuelle, le texte du jugement se ressent, d’autant que la parole, à l’audience, qui est censée souligner le point intéressant, n’est, elle, captée par aucun média, juste notée, quand elle l’est, par le crayon du président ou le stylo d’un assesseur. Maigre autorité que ce « gribouillis » hâtif, tracé au vol d’une formule verbale, face aux déroulés automatiques des conclusions enregistrées sur ordinateurs.

    D’où la tentation, chez beaucoup de magistrats, d’éluder le débat oral considéré comme une perte de temps.

    L’idéal devient le traitement des affaires d’infractions routières où le justiciable peut voir son compte courant amputé de la valeur d’une contravention sans aucune intervention humaine, entre le flash du radar et la saisie bancaire. L’automatisme est parfait.

    Il n’est pas interdit d’imaginer que, pour des affaires de nature semblable, donnant lieu à des jurisprudences bien assises, un traitement informatique donne aux juges, après enregistrement des arguments des parties, une grille de solutions pré-établies entre lesquelles, ils pourront – ou ne pourront pas – choisir.

    La justice pénale échappe encore – sauf les infractions routières – à cet asservissement technologique. Mais une course à l’efficacité vérifiée par la statistique peut lui faire prendre les mêmes prétendus raccourcis.

    Le paradoxe, qui n’est qu’apparent, est qu’avec tous ces automatismes, la durée des procédures s’est encore allongée.

    En réalité, comme dans l’exemple cité par Fabrice Hadjadj, l’instrument n’est pas en cause. Que ce soit la plume d’oie ou la tablette de cire, le papyrus ou l’imprimerie, la machine à écrire ou l’ordinateur, ce qui compte, c’est le juge, et, devant lui, le débat contradictoire où s’affrontent le pro et le sed contra pour que de leur confrontation jaillisse la solution droite.

    C’est dans la tête et le cœur des juges et des avocats que réside la vertu de justice.

    D’où, aurait dit Renan, l’urgente nécessité d’une véritable réforme intellectuelle et morale, qui commence par la remise en ordre des études de droit. 

    Politique magazine

  • Le choeur des pleureuses, par Louis-Joseph Delanglade

     

    « Ai-je une gueule à m'appeler Charlie ? Réponds-moi franchement. T'as mal parlé, tu t'es fait plomber. C'est ça la rue, c'est ça les tranchées » : ainsi sexprime dans son dernier album  M. Elie Yaffa, plus connu dans le monde du rap sous le pseudonyme de Booba. M. Pelloux, médecin urgentiste et chroniqueur à Charlie Hebdo, celui-là même que lon a vu pleurnicher au creux de l’épaule de M. Hollande après les attentats de janvier, dénonce une apologie du terrorisme quil conviendrait de poursuivre au pénal. M. Booba répond en citant le pape François (« la liberté d'expression n'autorise pas tout et elle doit s'exercer sans offenser »).

     

    M. Booba rappelle une vérité d’évidence : se croire libre de pouvoir tout faire et tout dire en simaginant quil ny aura pas de conséquence relève de lutopie. Les combattants de lislamo-terrorisme nont que faire de nos « valeurs », de notre « humanisme » et de notre hystérie compassionnelle. Ils constituent une armée et, à ce titre, ils ne comprendront quune chose : la force. La liberté, quel que soit lusage, bon ou mauvais, que lon en fait, a des limites. Et lon est vite tenu, face à un ennemi déclaré, davoir à choisir lun des termes de lalternative : se donner ou pas les moyens de se battre pour défendre son existence.

     

    Or, alors que vient en discussion la loi sur le renseignement, certains en dénoncent « les dérives liberticides ». Ainsi, Mme Bazin de Jessey, secrétaire nationale de lUMP (ce nest pas anodin), même si elle reconnaît la légitimité dun surcroît de sécurité, intitule son article du Figaro « Loi sur le renseignement, la surveillance pour tous ». De même, M. Sur, bâtonnier du barreau de Paris (ce nest pas anodin, non plus), même sil se dit favorable, comme la majorité des Français, à une loi qui se limiterait à la lutte contre le terrorisme, reproche à cette loi de sintéresser à lensemble de la criminalité organisée, hors du contrôle du pouvoir judiciaire (France 5).

     

    Bien entendu, on peut discuter la pertinence et lefficacité, et même souligner les dangers pour la vie privée du citoyen, de certaines des mesures envisagées. Mais M. Bilger, pour qui éviter toute dérive nest pas « insurmontable », répond avec justesse quil faut « accepter que lefficacité de la surveillance et de laction, avec les multiples moyens et processus quune modernité sophistiquée a su créer à cette fin, détermine et gouverne la validation par la loi » (Boulevard Voltaire).

     

    De toute façon, l’état de guerre - pas encore décrété mais régulièrement évoqué par les plus hautes autorités de lEtat - suppose admise une limitation drastique des libertés individuelles. On peut geindre et pleurnicher, en se retranchant derrière d’« immortels principes ». Il sera toujours plus sûr de se battre en se donnant les moyens de gagner.  •

  • Hervé JUVIN, au Figaro : « Répression des propos racistes, une juste cause dévoyée à des fins politiciennes »

     

    L'on doit être attentif à ce que dit, pense, écrit Hervé Juvin. Dans ses articles, livres, conférences et vidéos, notamment sur Realpolitik. En matière économique et financière, mais aussi politique, sociétale et géostratégique, ses jugements nous ont toujours paru particulièrement intéressants et justes, avec, en outre, une faculté d'anticipation peu commune. Très généralement, nous partageons ses analyses. Cette tribune donnée au Figaro du 17 avril illustre ce que nous venons d'écrire.  •  

     

    Et une loi sur la répression des propos racistes de plus. Qui peut être contre ? Après l'émotion suscitée par les crimes de janvier, dont l'un des objets manifestes est de terroriser ceux, qui résistent à l'islamisation de la France, beaucoup peuvent pourtant s'interroger : est-ce la bonne réponse ?

    Des Français constatent chaque jour que les flux migratoires sont une réalité d'importance dont il devrait être licite de débattre. Or ils se souviennent qu'on ne leur a jamais demandé leur avis et que le changement d'origine de la population française, l'une des transformations majeures de la France au cours des trente dernières années, a été subi, , tenu en lisière du débat démocratique, que ses effets n'ont jamais été évalués, et qu'il n'a jamais fait l'objet d'un vote ou d'une loi; c'est un décret qui a autorisé le regroupement familial ! Ils posent de plus en plus ouvertement la question. Voilà pourquoi la loi s'efforce d'entretenir cette mystification qui est au coeur d'un discours bien rôdé depuis la récupération de la « Marche des Beurs » par SOS Racisme et la culpabilisation des Français, poursuivie par le.rapport Tuot (Conseil d'État, 2014) : tout se passe bien, d'ailleurs il ne se passe rien, il est interdit de dire qu'il y a des problèmes. Tout se passe bien, et si ça se passe mal, c'est de votre faute !

    Le déni du réel dans lequel s'enfonce la France commence par la censure des mots. Sera-t-il possible de dire d'un Noir qu'il est noir, d'un Blanc qu'il est blanc, et qu'une soucoupe est une soucoupe ? L'idéologie de l'individu absolu répond que non.

    L'individu hors sol, que ne détermine rien, ni son origine, ni son âge, ni son sexe, ni sa foi, voilà l'idéal. Substituer l'individu abstrait, fiction juridique, aux hommes d'ici, des leurs et d'une histoire, voilà l'objet. Désintégrer ces liens, ces appartenances, ces communautés qui font de l'individu une personne, qui lui donnent une identité, voilà l'urgence !

    Nous sommes au coeur de la Grande Séparation moderne. La séparation de naguère passait dans l'espace, dans la langue et dans les moeurs, entre des sociétés humaines auxquelles elle assurait la liberté de se conduire, de choisir leur destin, et d'approfondir cette diversité splendide des, moeurs, des cultures et des croyances qui constitue la civilisation humaine, qui n'est pas si elle n'est pas plurielle ; « il n'y a pas de civilisation s'il n'y a pas des civilisations » (Claude Lévi-Strauss). La séparation moderne met fin à cette diversité des sociétés humaines et coupe l'individu de toutes les déterminations par lesquelles l'histoire, la nation, la culture ou la religion faisaient de lui le membre d'une communauté, l'acteur d'une société et un citoyen responsable. Comme l'analyse depuis longtemps Marcel Gauchet, il n'y a que des individus qui ont des droits, et rien d'autre ne peut les singulariser ; voilà l'idéologie moderne, voilà ce qui réalise la grande séparation d'avec l'histoire comme avec la nature, voilà comment le droit entreprend d'en finir avec les nations, de dissoudre les peuples, et d'étouffer la démocratie au nom, de l'Homme nouveau.

    Le paradoxe est double. D'abord, « l'antiracisme », au nom de l'égalité et du droit à la différence, est porteur d'une indifférenciation destructrice des cultures et des identités, à la fin de la diversité des sociétés humaines. Il provoque ce qu'il veut combattre ; l'avènement d'un modèle occidentaliste qui entend faire du monde une grande Amérique au nom de l'universel. Est-ce le destin de tout Malien, de tout Malgache, de tout Algérien, de devenir un Français comme les autres ? C'est que « l'antiracisme » confond inégalité et différence. Il affirme que la nature fait des hommes tous les mêmes, sans percevoir que ce naturalisme est la négation du travail patient, des cultures pour se distinguer, se singulariser et se transmettre. À cet égard, les formes dévoyées de « l'antiracisme » constituent un anti-humanisme ou, si l'on veut, une expression de la haine contre la culture qui trouve actuellement des expressions inédites dans le monde d'Internet, du management et du transhumanisme. Voilà ce qui conduit à la négation des cultures, qui ne peuvent vivre que dans un certain degré de séparation avec d'autres cultures, dans une certaine unité interne assurée par la frontière, l'éloignement, les identités singulières. Et à la disparition de l'Autre, englouti dans la fiction juridique du Même auquel tout individu se réduit. Comme l'écrit René Girard, « à force de célébrer toutes les différences, nous n'en respectons plus réellement aucune ».

    Dévoyer un grand et juste combat à des fins politiciennes est plus que méprisable, c'est dangereux. La négation de la condition humaine, qui est toujours enracinée dans un milieu, dans un contexte et une mémoire, fait l'impasse sur la question du moment : comment faire société entre nous ? La nation répondait ; quelles que soient leur origine, leur foi et leur idée, la France unit tous ceux qui la préfèrent. Le couvercle de la nation tenait ensemble ceux que tout le reste séparait. La réponse disparaît, avec cette grande séparation qui nous dépouille de ce qui fait de nous des Français, hommes de cette terre et des nôtres, pour en finir avec toute résistance au nouvel ordre mondial du droit, du contrat et du marché. Et nous en sommes là, àcette montée d'une police des idées, des mots et de la pensée, qui pourrait bien réussir ce prodige paradoxal : faire de la race ce qu'était le sexe au XIXe siècle, ce à quoi il est tellement interdit de penser et de dire qu'on y pense toujours et qu'on ne voit plus qu'elle. L'inflation de l'antiracisme produisant le racisme ? Prodige assez banal des politiques médiocres qui pensent changer le réel par décret et se garder des choses en supprimant des mots. 

     

    Auteur de La Grande séparation. Pour une écologie des civilisations, (Gallimard, 2013, 400 pages, 22,50 euros)

     

     

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • SOCIETE • Le « meilleur des mondes », c'est maintenant ? Anne-Laure Debaecker pose la question

    Dans leur ouvrage Résistance au meilleur des mondes, Éric Letty et Guillaume de Prémare comparent le célèbre roman d'Aldous Huxley et la révolution anthropologique qu'ils voient naître en Occident.

    « Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?... Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins « parfaite » et plus libre. » Nicolas Berdiaeff . Avec cet épigraphe de sa célèbre dystopie, le Meilleur des mondes, Aldous Huxley mettait en garde intellectuels et scientifiques contre le danger idéologique sous-jacent à l'utopie.

    Écrit en 1931, ce chef d'œuvre de la littérature d'anticipation met en scène un monde biologiquement parfait, où la génétique et le clonage sont utilisés à des fins de contrôle et de conditionnement des individus. L'homme est créé en laboratoire et y reçoit les traitements adaptés à sa future position dans la société, divisée en cinq principales castes. L'histoire a été abolie, famille et mariage sont tabous et une seule langue ne perdure, de l'anglais simplifié. Dans cette société rationalisée, qui pratique l'eugénisme de masse, une minorité d'individus «supérieurs» contrôle le reste de la société qui accepte son sort grâce à l'emploi d'une drogue euphorisante, le soma, et est encouragée à pratiquer des loisirs collectifs et coûteux.

    Aldous Huxley aurait-il donc joué les Cassandre ? Pour Eric Letty et Guillaume de Prémare, l'écrivain britannique est surtout un visionnaire. À les lire, notre société possèderait de nombreuses convergences avec celle, glaçante, imaginée au début du XXe siècle. Le « Meilleur des mondes » serait pour demain.

    Confrontée au naufrage de la modernité, inapte à tenir ses promesses de prospérité et de bonheur, la postmodernité chercherait, selon eux, en effet à y répondre par le secours de la technologie: « Cette parade peut se montrer redoutable: la conjonction du care et de l'ultratechnologie comme une sorte de panacée universelle porte en germe un monde orwellien de tendance totalitaire: l'État-nounou -sorte de Big Mother- soignerait les blessures causées par la modernité et le dieu Biotech' superstar-sorte de Big Brother augmenté- apporterait une réponse à tous les désirs, à toutes les frustrations. »

    Cette idéologie transhumaniste serait celle d'une « super-classe » dynamique et internationale, croyant farouchement au progrès technologique et désireuse de faire advenir un Homme nouveau, « augmenté » et autonome, individu hors-sol, affranchi de tous les déterminismes: un phare dans la nuit. Loin de partager cette utopie, les auteurs soulignent sa violence déconstructrice : destruction progressive de l'idée de nation, « rapt scolaire », fragilisation du couple, indifférenciation, atomisation de la société et, surtout, dislocation de la famille -« lieu d'une double résistance à l'Etat et au marché » et première instance de socialisation. Libéré de toutes attaches, l'homme deviendrait ainsi une unité de jouissance, sous l'emprise d'un « État-nounou » et du consumérisme.

    Face à ce constat alarmant, Eric Letty et Guillaume de Prémare appellent à une résistance pleine d'espérance à ce totalitarisme « doux ». Pour eux, ce combat culturel et politique s'opère en premier lieu dans la protection de la famille, foyer de la différenciation des sexes et des générations où se nouent trois types de liens : conjugal, filial et fraternel. Le journaliste et le conseiller en communication considèrent d'ailleurs la Manif pour tous - que Guillaume de Prémare a présidé - comme l'incarnation de ce mouvement de résistance massif et signe d'une mobilisation nouvelle. Ce réveil des consciences, il faut à leurs yeux l'encourager et l'alimenter par la libération de l'action, afin de préserver une réelle culture de liberté.

    Cet essai à quatre mains compose une sorte de kit de survie en milieu décomposé. On y croise Alexis de Tocqueville, Jacques Ellul, Jacques Attali, Mgr Michel Schooyans, Ernest Renan, le docteur Dickès ou encore le philosophe Fabrice Hadjadj. On ne peut s'empêcher de songer aux mots de la psychanalyste Marie Balmary dans son ouvrage Le sacrifice interdit, Freud et la Bible (Grasset): « Il y a des idéologies qui sont pour l'humanité l'équivalent d'un déluge, noyant l'être parlant dans la parole indifférenciée. Quelque arche pourtant, toujours, s'est construite et une force a dispersé, tôt ou tard, la fourmilière avant que ne meure la parole et avec elle, les hommes en tant qu'ils sont humains. »

    Résistance au meilleur des mondes, d'Éric Letty et Guillaume de Prémare est paru aux éditions Pierre Guillaume de Roux en mars 2015

    Anne-Laure Debaecker (FIGAROVOX/LIVRE)

  • BD • Nouveautés Glénat : de Kersten, médecin d'Himmler aux mystères de la IVe République

    Kesrten

    Juin 1945. Palais Arvfurstens, le ministère des Affaires étrangères suédois. Felix Kersten apprend que ses demandes de permis de travail et de naturalisation viennent d’être rejetées. « Je regrette. C’est une décision ministérielle », tranche le fonctionnaire qui le reçoit. Felix Kersten assure pourtant qu’il avait reçu le soutien et même les assurances du ministre des Affaires étrangères, Christian Günther. Mais ce dernier a rendu récemment son maroquin et il a été remplacé par Östen Undén. De plus, le passé de Felix Kertsen ne plaide pas pour sa cause. En effet, il a été pendant plus de quatre ans, le médecin du Reichsführer, Heinrich Himmler. Ce dernier souffrait de douleurs d’estomac chroniques et aucun médecin allemand n’était parvenu à le soigner. La réputation du médecin estonien, qui soignait notamment la famille royale des Pays-Bas, n’était plus à faire. La rencontre des deux hommes allait faire basculer l’histoire, petite et grande…
    On peut rendre hommage aux éditions Glénat, et aux auteurs, Pat Perna et Fabien Bédouel (qui a fait preuve de son grand talent de dessinateur dans l’Or et le Sang) de faire découvrir au grand public cette tranche d’histoire totalement méconnue. Il arrive parfois que l’Histoire oublie ses héros… La proximité de Félix Kersten avec Himmler va permettre au médecin d’accéder à des informations cruciales. Au point qu’il va être soupçonné par Reinhard Heydrich, chef de la Gestapo et bras droit d’Himmler, d’être un espion à la solde des Juifs et des Alliés… Le scénario qui s’appuie sur de nombreux flashbacks est d’une grande rigueur historique. Un second tome devrait bientôt paraître. On l’attend avec impatience. 

    Kersten, médecin d’Himmler – Tome 1 – Pat Perna et Fabien Bédouel – Editions Glénat – 48 pages – 13,90 euros

     

    Mystères de IVe République

    Paris. Printemps 1953. Un homme moustachu sort d’un immeuble, un bouquet de fleurs à la main puis s’installe au volant de son véhicule. Deux heures plus tard, sa femme s’inquiète que son mari ne soit pas encore rentré. Il ne saurait tarder, sinon le gigot sera trop cuit. Mais l’homme n’arrivera jamais à destination. Son cadavre est retrouvé par un camionneur. Une balle de 11.43 tirée à bout portant lui a enlevé la vie. « Entre 19 heures et 21 heures », précise Guérin, le collègue du commissaire Coste. L’homme assassiné s’appelle Paul Nouzières. Il avait de hautes responsabilités au sein du Parti communiste français quelques années auparavant mais en était parti pour rejoindre le Mouvement révolutionnaire titiste. Le plus étrange est que l’appartement du défunt a été fouillé et le cambrioleur identifié. Il s’agit de François Caradec, membre du PCF qui, poursuivi par les policiers perd la vie sous les griffes d’un ours… du zoo de Vincennes dont il était l’un des gardiens. Le début de l’histoire est un peu alambiqué et se perd parfois dans une querelle de partis d’extrême-gauche un peu obscure, fricotant avec des officines plutôt troubles. Le titre de ce troisième opus (Le bel automne des collabos) trahit malheureusement le fil rouge du scénario assez bien ficelé, somme toute assez classique, mais sans véritable passion. Le dessin vient donner un peu plus d’ambiance et de réalisme pour donner à ce polar d’assez bonne facture un éclat un peu plus brillant. 

    Les mystères de la quatrième République – Tome 3 – Le bel automne des Collabos – Philippe Richelle – Alfio Buscaglia – Claudia Boccato – Editions Glénat – 56 pages – 14,50 euros

     

    Par   -  Politique magazine

  • HISTOIRE • Bon vent à l'Hermione !

     

    La réplique de L'Hermione, la frégate légendaire sur laquelle s’est élancé le marquis de La Fayette vers les Amériques, a pris la mer hier pour refaire sur l'océan atlantique, le voyage qui a fait la renommée du navire original. Mickaël Fonton, journaliste à Valeurs actuelles raconte son histoire !

    Ce n'est pas que nous ayons une tendresse particulière pour le marquis de La Fayette. Mais l'aventure commencée hier est belle et mérite d'être saluée. Bon vent à l'Hermione ! 

     

     

    Valeurs actuelles

  • LIVRES • LEON DAUDET ... UN POLÉMISTE D'AUTREFOIS

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    En quelques lignes rapides Rémi Soulié signale aux lecteurs du Figaro magazine de ce week-end la parution de l'ouvrage ci-dessous. Il nous faudra sans-doute y revenir !

    SOUVENIRS ET POLÉMIQUES, de Léon Daudet, Robert Laffont, « Bouquins », I 504 p.. 32 €

    Léon Daudet (1867-1942) définissait la polémique comme l'alcool fort du journalisme. C'est peu dire que le bretteur rabelaisien et parfois injuste qu'il fut s'en enivra, notamment dans L'Action française de Charles Maurras mais aussi dans ses Souvenirs : « Il y avait le clan Millerand, le clan Briand. le clan Poincaré. Entre ces deux derniers oscillait le hideux et sournois Barthou, l'hyène qui suit la caravane. » En nos temps aseptisés, de telles rasades redonnent du coeur au ventre !

    RÉMI SOULIÉ

  • A ne pas manquer !

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • SOCIETE • Où Daniel Cohn-Bendit parle avec bon sens et plaide pour le respect de la nature ... Hé bien, d'accord avec lui !

    Pour Dany, l’Allemande qui attend des quadruplés à l’âge de 65 ans est complètement irresponsable et folle. 

     

     Europe1fr 

     

  • HISTOIRE • Quand Paris brûlait… Utiles rappels hitoriques de Camille Pascal *

    Ce que seraient aujourd'hui les Tuileries si elles n'avaient pas été détruites ou si on les reconstruisait.

    Nous n'oublions pas, ici, que la Commune fut d'abord un sursaut patriotique. C'est ainsi en tout cas que l'ont vue Maurras et Bernanos. Mais elle fut aussi ce crime contre le patrimoine parisien que Camille Pascal décrit dans les lignes qui suivent. Lafautearousseau 

     

    Camille%20Pascal_22222222222222.pngQuand l’histoire officielle, tenue en lisière par l’idéologie, veut faire oublier que la Commune fut aussi un crime contre le patrimoine parisien.

    La Commune de Paris née dans un sursaut patriotique fut achevée à coups de crosse par l’armée régulière quelque part dans les allées ensanglantées du Père-Lachaise. Tout cela a été dit et maintes fois répété depuis que le Front populaire a fait du mur des Fédérés un lieu de culte.

    Ce que l’on sait moins, car cette vérité a été longtemps occultée dans une Histoire officielle soigneusement tenue en lisière par l’idéologie, c’est que la Commune fut aussi un crime contre Paris. Voilà ce qu’un livre courageux et parfaitement documenté vient de révéler dans un silence médiatique coupable. Nos petites élites intellectuelles confites dans leur dévotion du progressisme n’aiment pas que l’on retourne contre lui cette arme de la repentance qu’elles ont si souvent braquée contre la France.

    Dans le Brasier, publié chez Actes Sud, Nicolas Chaudun, dont le talent et l’érudition ont rendu ses lettres de noblesse littéraire au récit historique depuis la publication de l’Été en enfer, chronique de l’effondrement du second Empire, raconte ces journées terribles au cours desquelles les plus grands monuments de Paris brûlèrent comme des torches sur ordre du pouvoir insurrectionnel.

    En quelques heures, l’hôtel de Salm et le palais d’Orsay furent anéantis, mais ce n’était là qu’un premier feu de joie. Le palais des Tuileries, chef-d’oeuvre de Philibert Delorme, théâtre privilégié des scènes les plus poignantes de notre roman national, fut l’objet d’un zèle fou de la part des incendiaires. Du passé il fallait faire table rase. Comment expliquer autrement les flots de pétrole déversés dans les grands escaliers d’honneur, les rideaux du salon des Maréchaux empesés d’huile et de poix, les tonneaux de poudre placés dans les caves pour fragiliser l’édifice ?

    Le vieux palais de Catherine de Médicis n’avait aucune chance d’en réchapper. L’immense dôme qui coiffait le pavillon central s’effondra sur quatre siècles de grandeur française.

    Karl Marx lui-même, soucieux de soigner l’image d’un soulèvement dans lequel il voyait la répétition générale de la future révolution prolétarienne, comprit le danger que représentait cette furie iconoclaste et l’expliqua par des raisons stratégiques. Plus tard, les chiens de garde de l’historiographie marxiste ont fait croire à des générations d’étudiants que ces incendies étaient la réponse d’un peuple désespéré aux massacres des fédérés par la troupe versaillaise.

    Nicolas Chaudun démonte ces deux impostures, mais il consacre surtout l’essentiel de son livre au courage d’une poignée de conservateurs et de soldats qui sauvèrent le musée du Louvre où le feu avait été mis. Ces hommes guidés par Henry Barbet de Jouy et commandés par Martian de Bernardy de Sigoyer ont protégé au péril de leur vie l’immense reliquaire de notre civilisation.

    Le premier sera congédié par Jules Ferry, qui termina le travail des talibans rouges en faisant raser définitivement le palais des Tuileries, l’autre fut assassiné, dès le lendemain du sauvetage, par les fédérés. J’aurai désormais une pensée pour l’un comme pour l’autre chaque fois que je franchirai les guichets du Louvre. 

    * Valeurs actuelles