Quand De Gaulle rime avec casserole
A l'heure où des associations de Pieds-Noirs et de Harkis tentent de faire reconnaître la responsabilité du pouvoir gaulliste dans les crimes contre l'humanité commis en 1962 contre des dizaines de milliers de Français d'Algérie, voici que « nos » députés viennent de voter une loi reconnaissant la responsabilité de ce pouvoir dans la déportation vers des départements dépeuplés de l'Hexagone de 1600 enfants réunionnais arrachés à leurs familles et auxquels on avait fait croire qu'ils partaient en vacances respirer le bon air de France.
Cependant, à aucun moment, ni les députés ni la presse n'ont osé citer le nom du Grand Charles. On sait pourtant ce que notre héros national de la décolonisation pensait des Français d'outre-mer, lui qui traitait les Harkis de clochards et de « magma » dont il fallait « se débarrasser sans attendre » et demandait à son ministre « Alors, Joxe, vous avez bientôt fini avec vos bicots ? ».
Et ce n'était guère mieux pour les Pieds-Noirs dont il disait, le 22 octobre 1962 : « Qu'est-ce que c'est que tous ces Fernandez, ces Lopez et autres Segura qui se voudraient français ? » ou encore « Jouhaud, ce n'est pas un Français...Je veux dire ce n'est pas un Français comme vous et moi, c'est un Pied-Noir ». Mais avait-il une plus haute opinion des « vrais Français » lorsqu'il les traitait de veaux ?
L'heure est peut-être venue de rétablir certaines vérités et la loi que vient de voter l'Assemblée nationale est une première égratignure à la statue du commandeur.