Au cinéma : La zone d'intérêt, par Guilhem de Tarlé
Grand prix du jury au festival de Cannes 2023 : La Zone d’intérêt, un film de Jonathan Glazer, avec Christian Friedel et Sandra Hüller (le Commandant Rudolf Höss et son épouse Hedwig),
adapté d’un roman éponyme du romancier britannique Martin Amis (2014).
L'expression zone d'intérêt désigne en Pologne la surface de 40 kilomètres carrés entourant le camp de concentration d'Auschwitz.
S'il nous était donné à voir autant de films sur le Goulag et les 100 millions de morts du communisme que sur le génocide juif perpétré par les nazis, le Président "de tous les Français" n'aurait pas inventé un "Arc républicain" dans le quotidien du Parti communiste, L'humanité. Il n'aurait pas eu l'outrecuidance de déclarer au Panthéon, le 21 février : "Parce qu'ils sont communistes, ils ne connaissent rien d’autre que la fraternité humaine" !
La Zone d’intérêt... Je ne voyais pas d'intérêt à aller voir ce x millième film sur l'horreur nationale-socialiste (vous avez dit "socialiste" ?). C'est mon épouse qui m'y a entrainé, et peut-être aussi l'occasion d'y rencontrer des neveux (comme dans le film : la vie privée, la chaleur familiale face à l'enfer).
Je n'ai pas, en tout cas, eu le même regard que mon épouse, attentive à l'indifférence d'Hedwig Hōss ; ma zone d'intérêt était davantage sur le bruit, parfois assourdissant, les écrans noirs, grisâtres ou rouges, et les hors-champ qui ont, selon moi, réduit Christian Friedel et Sandra Hüller à des rôles de figurants..
La première partie, seulement, est particulièrement prenante (la deuxième dépasse ma compréhension) d’où affleurent la douceur et la joie de vivre, à côté du mur, comme elle le fut ensuite pendant 45 ans de ce côté-ci du Mur de la Honte.
Les critiques évoquent « la banalisation du mal… de la violence ».
Outre le fait qu’ils devraient dire du « crime »… Je pense que notre époque ne vaut pas mieux qui veut le rendre « irréversible » dans la constitution… Mais, là encore, c’est hors-champ.
Finalement, mon épouse, et Bécaud, ont raison :
« Ce qui détruit le monde, c’est l’indifférence ».