Au cinéma : Vincent doit mourir, par Guilhem de Tarlé
Cannes 2023 : Vincent doit mourir, le premier long-métrage de Stephan Castang, avec Karim Leklou (Vincent Borel) et Vimala Pons (Margaux).
Vincent doit mourir, et l’on regrette qu’il ne meure pas très vite après le début du film, ce qui nous ferait gagner du temps.
Vincent doit mourir traite, ou plutôt veut traiter, du sujet très à la mode, très récurrent, de la violence de et dans notre société. Chacun s'en plaint mais ils sont les mêmes qui la dénoncent et veulent la sacraliser en inscrivant l'avortement dans la constitution et l'euthanasie dans la loi. Permettez-moi de ne pas hurler avec les loups et ne pas manifester contre le feu - je l'ai déjà dit - avec les pyromanes.
Les faits divers regorgent de ceux qui tuent "pour un regard" et l'on comprend qu'il s'agit du regard de la victime.
Dans Vincent doit mourir - " Si tu ouvres les yeux, tu me regardes, et si tu me regardes tu m'agresses" - le "mauvais regard » est, comme dans la chanson, celui du tueur :
« Elle a les yeux revolver
Elle a le regard qui tue ».
Après Acide et Le règne animal, Vincent doit mourir, est le 3ème film en deux mois qui commence de façon passionnante et haletante en mettant à l'écran un sujet original dont malheureusement le réalisateur ne sait très vite plus quoi faire et se perd dans.le farfelu et le grandguignolesque.
Pourtant les yeux qui tuent, ça nous rappelle de bons souvenirs, ceux du fakir des Cigares du pharaon qui ordonnent au Professeur Philémon Siclone de tuer Tintin, et l’égyptologue, victime du « Radjaïdjah, le poison qui rend fou », de se mettre à chanter « Non, mes yeux ne te verront plus ».
Plutôt que voir Vincent, relisez Hergé.