Algériens noyés dans la Seine en 1961 : Macron veut reconnaitre « une vérité historique », par Pierre Arette.
17 octobre 1961-17 octobre 2021 : 60 ans ! Emmanuel Macron s’apprête à reconnaître « une vérité historique » lors de la commémoration officielle du massacre, à Colombes (Hauts-de-Seine). Il déposera une gerbe sur les quais de la Seine, respectera une minute de silence et s’entretiendra avec les familles des victimes.
Fera-t-il du 17 octobre 1961 une journée de commémoration nationale, comme le préconise le rapport Stora sur « les mémoires » de la colonisation (page 95 du rapport) et comme le souhaitent les organisations indigénistes et SOS Racisme qui instrumentalisent l’Histoire ? Marine le Pen ironise : « À quand la repentance pour la Saint Barthélemy ? » Ma foi, elle n’a pas tort.
« C’est la vérité », vous diront les derniers soixante-huitards qui se sont attardés dans notre nouveau siècle : « CRS SS » ! Toujours ! Et les plus jeunes, fervents gauchistes repentants, ajouteront que « la police tue » avec le porte-voix de Philippe Poutou. Car, pour les uns comme pour les autres, l’État français a été, est, et sera invariablement terroriste. C’est son destin, comme disaient Les Inconnus.
Oui, le 17 octobre 1961, des manifestants algériens ont été tués et noyés à Paris. Combien ? Une quarantaine, selon la police, près de 200, selon les manifestants. Toujours les mêmes comptages biaisés. 12.000 personnes auraient été « raflées ». Il y aurait eu des centaines de blessés. Oui, mais…
En 1961, c’était « la guerre d’Algérie », avec ses assassinats et ses massacres perpétrés par chaque camp. C’était « la valise ou le cercueil » pour les pieds-noirs ; c’était le terrorisme quotidien du FLN, plus massacreur d’indigènes algériens que de Français, d’ailleurs. Le nombre des civils français d’Algérie victimes du terrorisme est à peu près connu : 2.788 tués, 7.541 blessés et 875 disparus. En revanche, le nombre des « Européens » enlevés après le 19 mars 1962 est plus controversé : de 3.018 civils disparus, du 19 mars au 31 décembre 1962 (sur lesquels 745 ont été retrouvés), d’après le gouvernement français, jusqu’à 9.000, selon certains. Sans parler des supplétifs harkis épurés : Combien ? 30.000 ? 150.000 ? Qui veut s’en émouvoir ?
La vérité, c’est qu’en octobre 1961, en pleines négociations pour l’indépendance, le FLN avait tout intérêt à créer de nouveaux martyrs. Dès le 15 août, il avait repris ses attentats contre la police française. En un mois, 13 policiers sont tués. À Paris ou à Lyon, la peur est telle, au sein des forces de l’ordre, que les gardiens de la paix, cibles faciles, en viennent à cacher leur matricule. Le 17 octobre, sous orchestration FLN, 30 à 50.000 personnes se lancent dans la manifestation interdite. Provocation. Prise au piège de la répression, la police de Papon fait le jeu du FLN, responsable indirect du massacre et qui peut se frotter les mains. Car, dans les semaines qui suivent, ses porteurs de valises, dans les médias, au PCF, à la SFIO et au Centre, feront aussi sa promotion ; en occultant à son service d’autres mémoires massacrées de la guerre.
Et la mémoire française, dans cette dilution des souffrances ? Celle qui doit faire « nation » ? Car, « en même temps »n le Président recevait, ce samedi, la famille Paty. Encore une histoire française. Mais d’aujourd’hui. Brûlante. Existentielle. Et derrière cet assassinat au nom de l’islam, une nouvelle guerre à mener qui nous coûte déjà des centaines de morts. Une guerre pour laquelle il nous faut revenir à nos vraies valeurs nationales, portées par le courage politique de vrais chefs.