Qui, derrière le trafic de drogue ? Qui, derrière la prostitution ? Qui, derrière le trafic d’êtres humains ?, par Marie Delarue.
Dans une société en voie de « zemmourisation », les âmes pures trouvent que la campagne électorale sent mauvais avant même d’avoir commencé. L’atmosphère serait nauséabonde et le débat confisqué par les questions d’immigration, d’aucuns entendant déjà dans le lointain les bruits de bottes en écho aux heures les plus sombres de notre Histoire. Reductio ad hitlerum, quand tu nous tiens…
La guerre des chiffres fait rage entre ceux qui dénoncent les ravages causés par une immigration incontrôlée et ceux qui n’y voient que bénéfices pour notre continent vieillissant. Au cœur du débat, la violence, les crimes et délits qui nous pourrissent la vie. On va donc se pencher sur les chiffres de la police et de la Justice.
Deux enquêtes, dans la presse du jour, donnent une idée du phénomène et de son ampleur. Le Parisien s’intéresse ainsi aux « cuisiniers », les « modous », et se demande « qui sont ces dealers de crack qui gangrènent le nord de Paris ».
La réponse est dans le nom : « modou » est un mot wolof qui signifie « petit négociant », « vendeur de rue ». Ce sont les cuisiniers sénégalais, ceux qui font la tambouille à base de bicarbonate de soude et de cocaïne dans un fond de casserole. « Chaque jour, le tribunal judiciaire de Paris voit défiler ces vendeurs et cuisiniers aux profils divers. Depuis le début de l’année, 88 personnes ont été interpellées, principalement des petits dealers, et 79 présentées à la Justice. Huit cuisines à crack ont également été démantelées », raconte Le Parisien. Un petit métier réservé, en quelque sorte.
À chacun son business. Celui de la mendicité et de l’agression de rue est, lui, réservé aux clans d’Europe de l’Est. « Des familles issues de Bulgarie, Roumanie ou Bosnie tirent profit de leurs enfants ou de miséreux, qu’elles hébergent dans des camps insalubres puis forcent au délit », écrit Le Figaro, dans un long article. Et de rappeler l’affaire Hamidovic, du nom de ce couple originaire de Bosnie-Herzégovine, à la tête d’un gang hors normes et « qui mettait en servitude des centaines de mineurs d’Europe de l’Est, majoritairement des filles, dans une large entreprise de délits dans les transports franciliens ». Malgré le procès, en 2013, et « malgré le démantèlement du réseau et des peines allant jusqu’à douze ans de prison ferme, rien n’a changé, ou presque », poursuit le Figaro. Les Roms continuent de sévir.
La police n’est pas inactive. Ainsi, rapporte Le Figaro, « en février, vingt et un membres de trois clans roms ont été condamnés jusqu’à 10 ans de prison, à Nancy, pour avoir contraint leurs enfants à voler ou avoir vendu des femmes comme épouses. Le même mois à Toulouse, dix-sept prévenus, de cinq familles bulgares, étaient condamnés d’un à huit ans de prison pour avoir affamé, battu et réduit au rang d’esclaves une trentaine de compatriotes. Fin 2019, ce sont vingt membres d’un clan roumain qui ont écopé d’un cumul de 113 années de prison dans le cadre de l’affaire “Roman Express”. » À Paris, ce sont 4.333 jeunes mineurs qui ont été déférés, en 2019.
On continue ? Ici même, Boulevard Voltaire relatait, récemment, le procès, à Marseille, de « mamas » nigérianes. À la tête d’un réseau de prostitution, elles maintenaient des dizaines de jeunes compatriotes en esclavage. Soumises par un rituel vaudou, la cérémonie du « juju », toutes ou presque persistent à se taire par peur du mauvais sort ou de représailles sur leurs familles.
Et l’on pourrait, hélas, ajouter bien d’autres trafics « ethniques » à cette liste… Ils dessinent un drôle de paysage de la France de 2020. Une France où Zemmour accède au second tour des présidentielles dans les sondages.
Ecrivain, musicienne, plasticienne