Vaccin, climat, instruction : mais jusqu’où iront-ils ?, par Sabine de Villeroché.
Ca devient lassant… et terriblement inquiétant : cette manière de nous menacer à tout bout de champ ! Car enfin, à en croire les Xavier Bertrand, les Jean-Christophe Lagarde et autres Jean-François Carenco – le président de la Commission de régulation de l’énergie -, il nous reste fort peu de temps.
Pour vivre libres d’aller où nous voulons, de choisir ce qui est bon ou non pour nos enfants, de manger autre chose que de la nourriture vegan et de produire autrement que de l’énergie verte.
Ce satané Covid aura décidément marqué le déclin de nos libertés individuelles. Nous voici rendus à la phase de l’injonction vaccinale demain imposée au personnel soignant. Qu’apparemment ni l’appel au devoir civique, à la morale ou même à la responsabilité collective n’a convaincu. Passé, en quelques jours, du « statut de héros à celui d’assassin », selon le bon mot de Julien, infirmier, qui se confie à Slate : « Cela donne l’impression d’un retour du paternalisme médical, du genre “Nous, nous savons ce qui est bien pour vous et sinon, c’est la punition”. »
Une punition bien sévère en perspective puisque, d’ici peu, Julien et ses collègues se verront donc contraints d’accepter les Moderna, Pfizer ou autres sous peine de perdre leur emploi…
Après les soignants, ce sera sans nul doute le tour des autres récalcitrants. Avec, à la clef, la crainte du gendarme. Sans complexes, Xavier Bertrand, sur un plateau télé, « souhaite que l’on développe beaucoup plus vite le pass sanitaire. Pour dire à ceux qui ne veulent pas se faire vacciner, et pas seulement les soignants, qu’ils ne peuvent pas nous mettre en risque. Et que s’ils font le choix de ne pas se faire vacciner, alors ils doivent savoir qu’ils n’auront pas la même liberté que les autres. » Nul besoin d’avoir « fait Saint-Cyr » pour comprendre entre les lignes : pas de restaurants, de salles de spectacles, de voyages, voire d’accès aux bureaux ou aux écoles pour les « antivax ». Carrément ! On se croirait revenu à l’époque des tribunaux révolutionnaires. Les mots d’un Saint-Just dans la bouche d’un candidat à l’élection présidentielle…
Le plus grave, c’est que cette façon de faire a ses émules. Jusque dans le domaine énergétique. On savait certains automobilistes interdits bientôt de circuler dans Paris car coupables de balader des véhicules trop polluants. Mais c’est, à présent, les anti-éoliens qui sont dans la ligne de mire de Jean-François Carenco. Ce père des éoliennes en mer ne manque pas d’arguments pour vendre son produit sur LCI : « Que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité. La promesse d’une énergie abondante et disponible pour tous est une promesse républicaine, il faut en accepter les contraintes. »
Pendant ce temps-là, à l’Assemblée nationale, un autre débat fait rage : celui de l’instruction des enfants dans les familles. Interdire ce mode de scolarisation au nom de la lutte contre le « séparatisme » pour ne pas dire « islamisme ». Et tant pis si le Sénat a reconnu lui-même qu’« aucun chiffre n’a été présenté pour relier l’IEF [instruction en famille, NDLR] à des pratiques radicalisées ». La bonne santé de la République vaut bien la liberté de choix des parents…
Le pire est à craindre. L’homme semble être devenu un loup pour l’homme. Notre partisan de l’éolien se défend : « Produire de l’énergie, ça crée des désagréments. Est-ce que, ensemble, on accepte un certain nombre de désagréments pour que tous ensemble nous vivions un peu mieux ? » Voilà bien tout le nœud de l’affaire : quels principes de précaution valent que l’on sacrifie nos libertés sur l’autel de l’intérêt collectif ?
Or, il viendra bien un jour où tous ces punis, ces parias, ces exclus et ces sanctionnés perdront totalement de vue la nécessité de contribuer à l’effort collectif qui ne les concernera plus. Ils refuseront de payer l’impôt. Et ce gouvernement aura la monnaie de sa pièce.
Juriste
Source : https://www.bvoltaire.fr/