20 juin 2021, mort de la démocratie indirecte, par Michel Onfray.
Les élections régionales et départementales ont eu lieu et, comme d’habitude, journalistes, éditorialistes, sondeurs, hommes et femmes politiques, politologues et autres animaux du cirque médiatique, y sont allés de leurs verbigérations pour expliquer que ce qui fut n’a pas été.
Leçon numéro 1 : les grands gagnants de cette consultation électorale sont les abstentionnistes, comme toujours depuis des années. Près de 70 % des électeurs ne se sont pas déplacés. Mais, pour tout ce monde- là, ça n’est pas une information — pire : ça n’est pas l’information.
Les animaux du cirque ont commenté, sérieusement : il faisait beau, les gens sont restés en famille ; ils ont eu peur du covid et ne sont pas sortis ; c’est la fin du confinement, ils ont voulu en profiter ; les dates de la consultation ont été reportées, ça a perturbé les électeurs ; la confusion des départementales et des régionales a créé un trouble qui les a conduits à ne pas se déplacer ; les professions de foi ont été mal distribuées dans les boîtes aux lettres ; les attributions du conseiller départemental et celles du conseiller régional ne sont pas claires pour beaucoup, ça a démobilisé les votants . Pour ces gens-là, bien payés pour déblatérer des sottises au kilomètre, les Français sont si futiles, si jouisseurs, si bêtes, si abrutis, si demeurés, si incultes, si crétins, si mal informés, si Gilets jaunes, si demeurés en effet ! Tout s’explique …
Je ne voudrais pas parler au nom de tous les abstentionnistes, mais je crois qu’une explication majeure de leur comportement est qu’ils ont compris que les élections relevaient d’une parodie de démocratie. En 2005, lors du référendum sur le Traité européen, sur le principe de la démocratie directe que permet le référendum, les Français ont massivement dit non à ce traité. Or, trois ans plus tard, sur le principe de la démocratie indirecte qui s’appuie sur des représentants, les élus du peuple ont voté contre lui et, de ce fait, annulé sa volonté. 2008 fut un coup d’État des élus du peuple contre le peuple dont on n’a pas fini de mesurer l’écho. Car le peuple a longue mémoire.
Ce même peuple a compris que les médias, apparemment nombreux, mais finalement concentrés entre les mains d’une infime poignée de milliardaires qui défendent un même système, celui du marché libéral maastrichtien, que ces médias, donc, fabriquent une opinion qui, à force de coup de pouces donnés aux Le Pen pendant un lustre moins quelques jours doublés d’une diabolisation in extrémis de ceux à qui on a déroulé le tapis rouge médiatique pendant cinq ans mois une semaine, ils portaient au pouvoir le candidat d’une même idéologie (maastrichtienne) sous des emballages différents (mitterrandiens, chiraquiens, sarkozystes, hollandais, macroniens…) Cette construction de l’opinion s’effectue avec l’invitation des Le Pen et de leurs amis invités sur les plateaux de télévision jour et nuit, y compris ceux du service public, sans que jamais on leur trouve mauvaise haleine, sauf entre les deux tours où on leur associe la puanteur du diable nazi !
Le même peuple a également compris que les députés, les sénateurs ne représentaient pas la France sociologique. La « France légale » et la « France réelle » — une opposition qui se trouve dans Les Misérables de Victor Hugo (les demi-sachants qui croient qu’elle est de Maurras iront voir l’œuvre de Hugo en Pléiade à la page 811) —, ne se recouvrent pas : le Rassemblement national et le PCF ne sont pas représentés au parlement en proportion des votes obtenus…
Des catégories entières du peuple ne sont pas représentées : où sont les petits paysans, les patrons pécheurs, les jeunes au chômage, les travailleurs précaires, les femmes au foyer, les étudiants salariés, les chauffeurs de taxi, de bus, de métro, de train, les ouvriers, les prolétaires, les femmes seules s’occupant d’une famille monoparentale, les petits artisans et les petits commerçants, les éleveurs, les bergers, les vachers, les fromagers, les viticulteurs sur de petites parcelles ou de petites propriétés, les quinquagénaires au chômage, les petits retraités, les veuves avec demi-retraites de leur défunt mari, les fonctionnaires humiliés, maltraités ( instituteurs, enseignants, policiers, gardiens de prison, militaires, infirmières, contrôleurs SNCF, postiers), les ruraux sans permis de conduire ou sans argent qui leur permettent d’aller au cinéma, au restaurant ou en vacances, les Gilets jaunes du départ, ceux des Ronds-Points, où sont-ils représentés ? Par qui ? Quand ? Où ?
Il n’est pas interdit de penser que ceux-là ne se sont pas déplacés pour élire un conseiller départemental ou régional socialiste, macronien, insoumis, communiste ou lepéniste. À quoi bon ? Pour quoi faire ? Pour être trahis le jour où le président de la République maastrichtien les sonne avec pour projet de voter contre le peuple qui les a élus ? Combien de députés ou de sénateurs ont-ils refusé d’aller voter contre leurs élus à Lisbonne*, sinon démissionné, ce qui aurait eu de la gueule ? Aucun… Le peuple n’a pas forcément envie d’être éternellement le dindon de la farce…
Leçon numéro 2 : les instituts de sondage se sont encore trompés. À coup de milliards d’euros, les sondeurs fabriquent une opinion sous prétexte de la mesurer afin… d’influencer l’opinion ! Ils créent la peur lepéniste pour mobiliser le camp présenté comme antifasciste et passent à côté de la vérité populaire.
En 2002, aucun n’avait prévu un : l’échec de Jospin, deux : la présence de Le Pen au second tour, et trois : l’élection de Chirac. On dira que, pour le moins, il s’agit d’erreur et de fautes professionnelles : qui a été démissionné ? Mis au chômage ? Évincé ? Quel institut de sondage a vu sa direction renvoyée à Pôle Emploi ? Lequel a perdu ses clients ?
Les sondeurs nous annonçaient un raz-de-marée lepéniste. Une, deux, trois régions gagnables. Voire plus. Les Darmanin, Macron, Dupond-Moretti, Schiappa et autres seconds couteaux de la macronie, du genre Castex, y allaient de leur cri de guerre antifasciste ! Il fallait éviter que des régions soient gagnées par l’arrière-petite-fille d’Adolf Hitler ! La France ne s’en remettrait pas ! Ces présidents de région risquaient de mettre à feu et à sang la France en se faisant photographier avec des repris de justice effectuant des doigts d’honneur ! Ils allaient recevoir dans leurs hôtels de région des YouTubers qui ne manqueraient pas d’abaisser leur fonction et de faire une galipette sur les pelouses ! Ils allaient soutenir mordicus leurs amis très proches qui, déguisés en policiers, tabasseraient des manifestants sans investiture républicaine ! Ils allaient tellement dévaloriser la fonction qu’ils se feraient gifler par le premier crétin venu ! Il fallait vraiment faire barrage à la menace de ce fascisme-là.
Leçon numéro 3 : le Rassemblement national paie la facture de sa chiraquisation. Retournons la formule de Jean-Marie Le Pen contre sa fille : « les électeurs préfèrent toujours l’original à la copie ». Les électeurs ont en effet montré que Marine Le Pen, qui s’est limé les dents — c’est métaphorique… — pour être présentable, ressemble comme deux gouttes d’eau au personnel politique dominant : respect pour l’euro, respect pour Maastricht, respect pour Schengen, respect pour la Cour européenne des droits de l’homme, pas d’amalgame pour l’islam. Plus question, si tant est qu’un jour c’eût été une tentation, de Frexit, de sortie de l’euro. Errante sur ces questions lors du désormais fameux débat d’entre les deux tours, elle s’est donné les moyens de ne plus errer : elle pense désormais comme Macron sur tous ces sujets… Elle ne risque plus de confondre monnaie commune et monnaie unique, euro et écu, elle se montre dorénavant une bonne élève de Maastricht. Elle devrait finir par trouver des banques pour financer ses campagnes et des signatures en quantité pour valider sa candidature.
Ajoutons à cela que Marine Le Pen a pris soin récemment de donner des gages au camp du bien en disant combien elle souhaitait ne pas être assimilée à ce gueux d’Éric Zemmour, à ce pestiféré, à ce réprouvé qui dit tant de mal de nos compatriotes musulmans, qui se montre excessif en tout, qui, lui, est vraiment d’extrême-droite ! Elle croyait se dédiaboliser encore un peu plus en brûlant l’Éric sur le bûcher de ses vanités, elle sait désormais qu’elle a perdu les voix qu’elle a cru gagner. Cette fois-ci elle ne pourra pas invoquer l’influence maléfique de tel ou tel conseiller, comme ce fut le cas avec le fantasque Philippot, un faux « gaulliste » aujourd’hui vrai compagnon de route de Francis Lalanne et de Jean-Marie Bigard, jadis sacrifié en bouc émissaire de son échec aux dernières présidentielles. À un moment donné, il faut aussi assumer les conseillers qu’on s’est choisis… On ne peut se contenter d’holocaustes dans sa garde rapprochée. À errer ainsi sans cesse Marine Le Pen a perdu le nord — si je puis me permettre…
Leçon numéro 4 : Mélenchon récolte ce qu’il a semé. L’homme qui a d’abord mis en doute les résultats de la dernière élection présidentielle parce qu’ils ne correspondaient pas à son attente qui culminait au niveau de la haute idée qu’il se fait de lui-même ; l’homme qui a affirmé qu’en étant quatrième aux dernières présidentielles il avait failli être élu à peu de voix près ; l’homme qui s’est fait le ventriloque de Jaurès et de Gaulle avant d’estimer, eu égard aux résultats obtenus avec cette palinodie, que ça n’était pas assez payant et, dans la foulée, s’est fait le perroquet de Plenel et de Tariq Ramadan ; l’homme qui a vociféré que la République c’était lui en oubliant les caméras qui filmaient son interminable accès de déraison ; l’homme qui insulte Macron quand il se trouve loin de lui mais qui l’enduit de sucre candi et le bombarde de loukoums quand il le croise sur le port de Marseille ; l’homme qui assimile la police française à une milice fasciste et les militaires inquiets de l’avenir de la France à des factieux et qui, en même temps, trouve des vertus à Robespierre, Trotski, Fidel Castro et Hugo Chavez, tous amateurs bien connus de liberté ; l’homme qui aimait diner à la table de Jean d’Ormesson tout autant qu’à celle de Patrick Buisson ; l’homme qui estime que la Famille Traoré, dont Assa, nouvelle égérie de Louboutin, est une chance pour la France ; l’homme qui croit que la créolisation du pays est un projet de civilisation : cet homme ne fait même plus rire, désormais, il fait peur.
Après les résultats, il a annoncé que tout allait bien pour lui et les siens ; que le système en revanche allait mal ; qu’il fallait le réformer en reconnaissant le vote blanc et en ne validant pas certaines consultations électorales quand elles ne recueillaient pas assez de suffrages. Traduit en mélenchonien cela donnait : quand 70 % de gens s’abstiennent, le si peu de voix qu’il obtient ne signifie rien. Fermez le ban. Les élections qui ne lui conviennent pas, il les annule et voudrait que ce soit gravé dans le marbre de la loi. Ensuite, il part boire une bière avec ses copains nostalgiques de Lénine.
Leçon numéro 5 : les Républicains bénéficient de la chiraquisation de Marine Le Pen. Si elle a pour modèle le Chirac des années soixante-dix, celui du « bruit et de l’odeur », celui des rodomontades de Charles Pasqua et des pipes de Robert Pandraud, celui du lance-flammes d’Ouvéa, on sait ce qu’est son destin : une juppéisation de la France, l’eau tiède maastrichtienne présentée comme un alcool fort néo-gaulliste, un retrait du chef de l’État dans son bureau à compulser des catalogues d’art premier — en 1789, Louis XVI chassait et bricolait ses serrures … Et, loin de la période du Supermenteur de Canal +, des obsèques de héros national ayant tant mérité de la patrie pour avoir annoncé un jour : « la maison brûle et nous regardons ailleurs ».
C’est le moment de citer le bon mot de Marie-France Garaud qui, parlant de ce tigre en papier, disait qu’elle a cru de lui qu’il était « du marbre dont on faisait les statues alors qu’il n’était que faïence dont on fait les bidets ». On peut ne pas avoir un destin de marbre, mais se battre pour avoir celui d’un bidet n’est pas bien digne.
Marine Le Pen a dragué dans les eaux des Républicains, elle les a de ce fait remis en eau. Pour son père, ce ne doit pas être un détail de l’histoire du parti qu’il a créé.
Pas sûr que Xavier Bertrand, qui a le charisme d’un acteur de pub pour Carglass, puisse investir le bureau du général de Gaulle dont il se réclame, mais tellement de comiques s’y sont installés depuis qu’il peut en avoir la prétention. Le ridicule ne tuant pas, sa survie est assurée.
Juppé doit se ronger les ongles en regardant sa télévision en famille, dans un appartement des beaux quartiers de Paris, Bordeaux est si loin, pendant que son disciple affûte ses couteaux : si Édouard Philippe décide en septembre d’y aller, il pourrait ne pas se présenter en vain.
Leçon numéro 6 : les Socialistes bénéficient de la désintégration en vol de Mélenchon. On les croyait morts et enterrés comme DSK, Hollande, Ségolène Royal, Jack Lang, sinon Jean-Marc Ayrault, l’homme au camping-car ; mais le cadavre bouge encore. Ils en sont encore tout étonnés. Mélenchon qui voulait préempter la gauche a raté son coup - trop de pathologies personnelles pour faire un destin, la télévision montre les vérités qu’on croit cacher. Elle révèle l’exactitude d’un être sans lui demander son avis. Ses conseillers en communication numérique débauchés à la sortie de l’école n’en peuvent mais.
Moins d’un an pour faire un programme c’est trop peu. Lors de cette consultation, les écologistes n’ont pas cassé trois pattes à un canard. La compassion pour les sapins de Noël, la pollution carbone des bateaux à voile, la religion de la trottinette, la légalisation du pétard, les menus véganes dans les écoles pour éviter le jambon, le suivisme woke et son compagnonnage avec l’islamo-gauchisme, l’indigénisme, le déconstructionnisme, l’intersectionnalité, le racialisme et autres modalités du néo-fascisme, rien de tout cela n’a convaincu.
Le socialisme des notables a sauvé sa peau à coup de clientélisme — une recette qui a également marché pour LR. Ce ne sera pas suffisant pour trouver un candidat socialiste crédible d’ici un an. D’autant que l’actuel locataire de l’Élysée en est lui-même un, nourri au lait bien gras de François Hollande… Il en a l’idéologie, la rondeur en moins.
Leçon numéro 7 : c’est une déculottée pour LREM, mais Macron va crier au succès. Ce parti fait de rien avec rien pour rien est bel et bien rien. La chose est démontrée ce dimanche 20 juin dans les grandes largeurs. Les caciques de ce faux parti, vrai baltringue, disent qu’il faut du temps pour s’installer dans le paysage politique. Or ça n’est pas du temps qu’il faut mais du talent. Du talent, de la compétence, de la rigueur, de la méthode, du professionnalisme. Et de la passion pour la France et pour les Français. Or tout ça manque cruellement…
LREM est un club d’afficionados créé par et pour un homme qui, sauf peut-être son épouse, n’aime personne d’autre que lui. Son projet ? lui. Son programme ? lui. Son avenir ? lui. Son passé ? lui. Sa ligne ? lui. Or, lui, c’est tout et le contraire de tout, en même temps, c’est une passion affichée sur sa photo officielle pour l’auteur de Corydon et celui des Mémoires d’espoir, c’est une alliance à chaque main, c’est un parti dont l’acronyme est constitué par ses initiales. Il est normal, quand l’homme s’effondre, que son parti épouse son mouvement.
Cinq ministres d’Emmanuel Macron se sont impliqués dans les Hauts-de-France pour soutenir la liste LREM qui a été battue. Dupond-Moretti avait été lancé avec force trompettes médiatiques pour faire barrage au RN, c’est Xavier Bertrand qui a fait le boulot et la liste du ministre de la Justice est dans les choux avec un score d’un chiffre. Qui démissionnera ? personne… Sûrement pas cet avocat qui fait songer par plus d’un point à Bernard Tapie…
Macron a perdu les européennes, il a perdu les municipales, il a perdu les régionales, il a perdu les départementales : quelles conclusions en tirera-t-il ? Probablement que sa pensée est trop complexe pour être comprise par ces crétins de Gaulois réfractaires… Trop de Gilets jaunes pour réaliser son projet d’une France Start-up nation. Dans un an, quid de ce monsieur ? La France durera, elle, mais dans quel état ? Sinon : quel État ?
La vraie leçon de ces leçons c’est que les Français ont une fois de plus dit ce qu’ils avaient à dire — c’est l’effet de la leçon numéro 1 : ils ne croient plus à la démocratie indirecte avec un personnel politique qui a trop trahi, trop déçu, trop joué contre les électeurs, trop constitué une caste déconnectée avec les préoccupations très concrètes de français. Ils ne croient pas à Marine Le Pen qui voudrait se faire aussi grosse que Chirac, à Mélenchon qui n’en peut plus de lui-même, aux écologistes qui pensent comme des adolescents. Ceux qui sont allés voter, minoritaires très minoritaires, plébiscitent les notables socialistes ou républicains qui distribuent du pain et des jeux. Voilà qui ne suffit pas pour constituer un projet de société et je ne parle pas même d’un projet de civilisation.
Sauf à créer les conditions d’une démocratie directe, leçon de ce scrutin, la colère va monter jusqu’aux présidentielles où la même déception jouera. Le chef d’État-major des Armées (CEMA) qui a récemment démissionné en disant qu’il ne voulait pas commander l’armée pendant cette période électorale tant cela risquait d’être explosif, a dit à demi-mots ce qu’il faudrait entendre. Le message n’a pas été compris…
La leçon des leçons se trouve là : Macron n’écoutera pas plus demain ce que lui dit le peuple français depuis des années. Il n’écoute pas non plus ce que lui a dit le CEMA démissionnaire — la seconde démission depuis quatre ans de son mandat…
Qui ne voit là matière à sonner le tocsin ?
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* NB : Le Portugal a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne le 1er janvier 2021 pour six mois, l’une des plus importantes institutions de l’UE et la plus influente sur son fonctionnement.
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Michel Onfray
(Front Populaire, 21 juin 2021)
Sources : https://frontpopulaire.fr/
Commentaires
Excellente analyse. Il y manque peut-être l'évocation de la force du fric, qui huile tous les rouages de l’État, et le mot "corruption", qui en est le symbole. Ces gens sont des mercenaires. Entre leurs mains, la France n'existe plus.
Belle analyse, pour les régionales surtout, même si l'enjeu n'est pas national au vu des rares compétences transférées du central. Les länder sont des états, parfois anciens, nos régions, des circonscriptions administratives contraintes récemment. Et certaines régions, plus rien, tant elles sont étendues ! Le Grand-Est, la Nouvelle Aquitaine, l'Auvergne-Rhône-Alpes ne résonnent pas dans le cerveau de l'électeur. Le cantalou n'a rien à cirer des émois du commerçant d'Annemasse assailli de racailles.
Mais l'analyse de M. Onfray ne s'applique pas aux cantonales, parce que le lien physique existe entre l'élu et le citoyen, à défaut, peut être créé à peu de frais. Mais n'oublions pas que les cantonales (socle des sénatoriales indirectes) n'ont jamais passionné les foules.