Après Louis XIV, une association veut débaptiser le pont Bonaparte à Lyon, par Frédéric de Natal.
Après Louis XIV menacé par les apprentis sorciers locaux du BLM, c’est désormais au pont Bonaparte de Lyon de faire les frais d’une relecture de l’histoire manichéenne. On apprend qu’un certain Pierre Rauzada, coprésident de l’association des Droits du piéton, a écrit une longue lettre au maire écologiste de la capitale des Gaules pour lui demander de rebaptiser le pont Bonaparte qui enjambe la Saône.
« Napoléon Bonaparte cumule tous les aspects négatifs : anti-républicain, dictateur, sexiste, esclavagiste, limite raciste, possible criminel de guerre lors de sa répression à Saint-Domingue (Haïti) » a expliqué à la presse Pierre Rauzada qui réclame que le nom du pont soit donné à une personne plus « « humaniste et progressiste ». Et pour cet associatif rien de plus facile à réaliser pour Grégory Doucet « dans la mesure où il n’y aura aucun document administratif d’ordre public ou privé à changer puisqu’aucune habitation, aucun commerce, aucun bâtiment quel qu’il soit n’existe sur ce pont ».
« Je me trouvais si bien dans cette ville qu’il me semble que j’aurais voulu y passer ma vie. J’aurais voulu avoir ma capitale à Lyon, mais tout y était à créer […]. J’aime fort les Lyonnais : ils me le rendent bien. ». Avec 25 séjours entre Rhône et Saône, l’empereur des français a noué un sentiment très fort avec cette ville catholique qui lui a été longtemps fidèle et qu’il a contribué à embellir architecturalement et administrativement. On dit même qu’il a eu une fille illégitime ( Émilie Pellapra ) avec une habitante et qu’il avait songé à se faire couronner au bord du Rhône. Lors des Cent jours, l’empereur fit une halte à Lyon. Sur la place Bellecour ou repose actuellement la statue du roi-soleil, les régiments se rallièrent à lui comme un seul homme. Les témoins de l‘époque rapportent que les lyonnais manifestèrent alors leur attachement au Premier empire dans « la liesse populaire ».
En 1852, la place Carnot se dota d'une statue équestre de l'Empereur le représentant en costume populaire arrêtant son cheval, la main sur le cœur mais qui fut déboulonnée à la chute du Second empire. Pour le bicentenaire de sa mort, le 5 mai dernier, la mairie (DVD) de Jonage a organisé un hommage local entouré de passionnés du Premier empire. « Je ne suis ni royaliste, ni bonapartiste mais il faut savoir honorer. Je considère que ça fait partie du devoir de mémoire » a déclaré Lucien Barge à Lyon Capitale. Frederic de Natal