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De la culotte éco-responsable au « boxer non genré » en passant par le congé menstruel…, par Marie Delarue.

Chers amis lecteurs, nous vivons une époque vraiment formidable. J’oserai même dire merveilleuse. C’est vrai, chaque matin, je suis émerveillée par le souci que beaucoup ont pour les minorités souffrantes dont les femmes sont l’emblème historique.

3.jpgAinsi La Collective, une coopérative de Montpellier spécialisée dans la collecte de fonds pour les ONG qui vient de mettre en place le congé menstruel. Désormais, les seize employées de l’entreprise « peuvent bénéficier chaque mois d’un jour de congé en cas de règles douloureuses. Sans justificatif ni perte de salaire. » La décision, nous dit Le Parisien, « a été approuvée à la quasi-unanimité, aussi bien par les femmes que par les hommes ».

Concrètement, « un simple mail au directeur administratif, y compris le jour même, permet de s’absenter. […] cette absence n’est pas considérée comme un arrêt de travail (à la différence d’un arrêt maladie). »

À La Collective, les hommes sont « dans le mouv’ ». On ne les a pas forcés. Certes, on passera sur le fait que, par les temps qui courent, ceux qui se seraient aventurés à voter contre auraient sûrement passé un sale quart d’heure. Ils sont pour car c’est « une avancée sociale qui fait écho aux droits des femmes dans la société », dit l’un des cogérants, à quoi un autre ajoute : « Nous sommes tous très enthousiastes. Cette mesure est adaptée à notre activité en extérieur et repose sur la confiance. Je trouve ça normal de prendre en considération la souffrance au travail de chacun, même si ce n’est pas la mienne. » C’est beau, hein ?

Comme moi, sans doute, vous imaginez que les féministes applaudissent à cette avancée sociale. Eh bien, nous avons tort. Elles sont contre. La porte-parole d’Osez le  ! est même franchement contre : « C’est une fausse bonne idée car ce n’est pas normal d’avoir mal pendant ses règles. Mis à part pour les femmes qui souffrent d’endométriose et qui, dans ce cas, doivent être diagnostiquées et prises en charge… Mais autrement les règles ne sont pas incapacitantes. Le congé menstruel instaure une forme de stigmatisation, en renvoyant la femme à son corps, avec tous les stéréotypes autour des règles… »

De deux choses l’une : soit les « 89 % des femmes (majoritairement postées dehors) [qui] se plaignaient d’avoir des règles douloureuses et admettaient que cela pouvait gêner leur travail » ont menti en répondant au questionnaire de l’entreprise, soit les règles sont devenues pour les nouvelles générations une grave maladie invalidante. Je me garderai bien de me prononcer sur cette épineuse question.

Ayant donc salué comme il convient cette généreuse initiative, je me permets de faire une suggestion à cette entreprise novatrice : avec le congé, offrez à vos travailleurs/travailleuses une culotte éco-responsable non genrée.

J’apprends , en effet, sur neonmag.fr que la marque de culottes menstruelles Moodz vient de réaliser, elle aussi, une première en France avec le lancement d’un « boxer non genré à destination de toutes les personnes qui ont leurs règles ».

Comme moi, naïfs et réactionnaires, vous pensiez sans doute que les règles, comme dit le dictionnaire, sont un « phénomène physiologique se produisant chez la femme, lorsqu’il n’y a pas eu fécondation, de la puberté à la ménopause ». Grossière erreur, là encore.

« Les règles ne sont pas qu’une affaire de femmes », dit neonmag. « La preuve : en France, 22 % des 18-30 ans affirment ne pas se reconnaître dans la catégorie de homme ou femme […] Et ça, la marque de sous-vêtements menstruels Moodz l’a bien compris. Elle a lancé, le 4 avril dernier, un boxer menstruel avec un design non genré, adapté aussi bien aux femmes cis qu’aux personnes non binaires et transgenres qui ont des menstruations. »

Pour les candidat-e-s : boxer fabriqué avec des tissus d’origine européenne, existe de la taille 32 au 50. Coût : 36 à 39 euros la culotte.

 

Marie Delarue

Ecrivain, musicienne, plasticienne
Marie Delarue
 

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