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Attentat islamiste Malaise de civilisation, par Gérard Leclerc.

Le religieux a son efficacité propre dans les relations sociales

© Pascal Deloche / Godong

Le traumatisme dans lequel est plongée la France, depuis l’assassinat de Samuel Paty, sera-t-il l’occasion d’un discernement sur l’énorme malaise de civilisation que nous vivons depuis plusieurs années ? Sans doute l’État se trouve-t-il sommé de prendre des mesures de sécurité publique afin de protéger le pays des menaces meurtrières qui pèsent sur lui. Mais une question de civilisation ne se règle pas seulement en ces termes.
Elle doit s’analyser sur le fond.

gerard leclerc.jpgEt puisqu’il est question de religion, c’est la religion qui se doit d’être interrogée pour savoir en quoi elle est coupable des dérives terroristes que nous constatons. On invoque beaucoup les valeurs de la République et notamment la laïcité. Mais la laïcité consiste d’abord à affirmer la souveraineté des lois qui s’imposent à tous, en fonction du bien commun.

Elle a d’autant moins compétence à apprécier sur le fond le message des religions, qu’elle est fondée sur la stricte séparation des domaines, et qu’elle ignore par principe ce que le philosophe politique John Rawls appelle «  les questions compréhensives  ». C’est-à-dire métaphysiques, ou encore celles qui entendent donner une appréciation générale du sens de la vie.

Efficacité du religieux

Mais force est de constater que le religieux a bien son efficacité propre dans les relations sociales et que la volonté de le mettre à part ou de l’obliger à la discrétion ne règle en rien les difficultés. C’était la conviction exprimée par Pierre Manent dans son essai Situation de la France (Desclée de Brouwer, 2015), c’est aussi celle du frère dominicain Adrien Candiard dans son ouvrage récent Du fanatisme. Quand la religion est malade (Cerf).

Vraiment, la laïcité ne constitue en rien une réponse aux défis du fanatisme, parce qu’elle se place hors-jeu par rapport à toute problématique théologique. Et c’est donc celle-ci qu’il importe de mettre au centre du débat public, si l’on veut traiter le mal à la racine.

Discernement

Il est vrai que la tradition laïque dans notre pays n’a jamais beaucoup aidé à ce discernement, en opposant par exemple ce qui est de l’ordre du rationnel à ce qui est de l’ordre de la foi. Comme si la foi était étrangère au rationnel et ne comportait pas au contraire une étonnante exigence de rationalité.

Il faut être tout à fait ignorant de la tradition chrétienne, des origines à aujourd’hui, pour ne pas percevoir en quoi un Pascal et un Newman ont contribué à une éclosion d’intelligence pour éclairer l’humanité en chemin. Il y a donc urgence, comme l’écrit le frère Candiard, de se remettre à l’école de la théologie, pour montrer en quoi le fanatisme est une monstruosité qui porte atteinte au Dieu de la Révélation. 

Source : https://www.france-catholique.fr/

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