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Délinquance, par Arisitide Renou.

Depuis des années, je suis de près l’actualité des « faits-divers » pour des raisons professionnelles, et je peux vous certifier ceci : depuis quelques semaines – en gros, depuis la fin du confinement – le type de faits-divers qui m’intéressent, ceux concernant la délinquance et plus particulièrement les faits de violence contre les personnes, ont grimpé en flèche.

L’année dernière à la même période, je pouvais trouver chaque jour un, plus rarement deux faits-divers correspondant à mes centres d’intérêts professionnels, et parfois aucun. Cette année j’en trouve facilement quatre, cinq, six par jour, et parfois plus.

Cela n’est pas dû à un élargissement de ma recherche puisque je consulte toujours les mêmes sites et les mêmes journaux. Et il est hautement improbable que les sites et les journaux que je consulte aient changés leur politique éditoriale.

Depuis mon petit poste d’observation je suis donc persuadé de ceci : l’été sera meurtrier.

Nous avons déjà eu quelques cas de meurtres particulièrement spectaculaires et révoltants, comme celui de Philippe Mongillot, de Mélanie Lemée, ou d’Axelle Dorier. Mais surtout, ce que je constate à mon niveau, c’est l’augmentation des faits de violence, « gratuite » ou pas, et plus particulièrement des faits de violence qui font suite à des « incivilités » : typiquement, le type qui se fait tabasser parce qu’il s’est plaint du bruit, ou bien parce qu’il a osé klaxonner un chauffard.

Les raisons se laissent aisément deviner.

Tout d’abord le confinement a ralenti ou même suspendu bon nombre activités délinquantes. La sortie du confinement signifie donc le rebond de la criminalité : pour les malfrats, il s’agit de compenser le « manque à gagner » engendré par le confinement, et de récupérer leurs terrains de chasse.

Mais surtout, cette année, à cause du Coronavirus, les « jeunes » n’ont pas pu partir au bled ou en Thaïlande. Comme le dit très bien Fatiha Boudjahlat : « C’est leur premier été en France. Sans les nombreuses activités que leur pouvoir d’achat français leur garantissait là-bas, sans les lois dures et les flics impitoyables et brutaux de là-bas, mais avec la quasi-impunité d’ici. »

Chaque année, l’été nous offrait un léger répit, le temps des vacances des « Français-commevouzémoi ». Pas cette année. Cette année, c’est vous qui serez chargé de faire les frais de leurs amusements. Au prix de votre tranquillité, de vos biens, de votre intégrité physique, de votre vie même peut-être.

Surtout n’ayez pas la naïveté de compter sur les pouvoirs publics pour vous protéger ou même simplement pour alléger le problème. Comptez au contraire que les pouvoirs publics, nationaux et locaux, feront tout leur possible pour amener le maximum de « jeunes » jusque sur vos lieux de vacances et pour vous mettre le plus en danger possible. Ainsi que pour vous châtier sévèrement si vous osez vous défendre. Votre vie ne compte pas, seul compte « l’achat de la paix sociale » et c’est vous, d’une manière ou d’une autre, qui devez régler la facture de cet achat.

La fuite, quoi que peu glorieuse, est donc la seule attitude rationnelle, surtout si vous avez femme et enfants avec vous, ce qui est en général le cas en vacances.

Si vous n’avez pas encore pris vos congés, mes conseils seront donc les suivants : évitez autant que possible tous les lieux de plaisirs bruyants et faciles, comme les parcs d’attraction. Sélectionnez soigneusement vos lieux de baignade, en évitant les bases de loisir et les parcs aquatiques à moins que l’entrée ne soit chère, ainsi que les plages très fréquentées. Si, alors que vous avez déjà étalé vos serviettes ou sorti votre pique-nique, vous voyez débarquer des hordes de « jeunes », partez sans attendre, tant pis pour le désagrément. Etre humilié, rançonné ou tabassé sous les yeux de ses proches est un désagrément bien plus grand que de devoir trouver un autre endroit pour saucissonner.

Préférez les loisirs demandant un certain effort physique ou intellectuel, les visites culturelles aux distractions « populaires », la montagne à la plage, l’arrière-pays aux centres-villes. Méfiez-vous des centres commerciaux. Fuyez à toute jambes et sans vous retourner les loisirs estivaux subventionnés par les pouvoirs publics.

Bref, faites preuve de bon sens, et étendez au temps des vacances le genre de précautions que vous prenez déjà durant le reste de l’année si vous avez un minimum de lucidité.

Oui, je sais, c’est extrêmement déplaisant. Humiliant et révoltant même. Mais c’est le prix qu’on doit payer lorsqu’on vit dans un pays occupé. Et puis ne vous plaignez pas trop, gardez vos forces, car à échéance prévisible la situation ne peut que s’aggraver.

Bonnes vacances quand même.

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