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Le diagnostic de Gaël Giraud, par Gérard Leclerc.

Salle des marchés, Salzbourg, 2006.

CC by : Raiffeisenverband Salzburg reg. Gen. m. b.

H., Schwarzstr. 13-15, 5024 Salzburg

La crise pandémique mondiale que nous vivons ne révèle pas seulement les graves défauts de nos dispositifs sanitaires. C’est tout le système mondialisé de notre économie qui se trouve incriminé avec la toute puissance des marchés financiers.

gerard leclerc.jpgAinsi que je le relevais il y a deux jours, la crise que nous vivons en ce moment remet en cause bien des certitudes. Elle interroge sur les ressorts de notre civilisation, en coupant court à ce qu’on pourrait appeler un progressisme naïf. Je ne veux pas rentrer ici dans une querelle de vocabulaire à forte connotation idéologique. Il est plus que probable qu’au-delà de cette crise continueront de s’opposer des sensibilités diverses, en continuité avec des courants de pensée anciens. Mais ces courants ne pourront pas ne pas tenir compte de tout ce qui s’est révélé au grand jour comme faiblesses d’un système mondial d’évidence déstabilisé. Ce ne sont pas les seuls responsables de la santé, nationaux et internationaux, qui constatent douloureusement qu’il y a quelque chose de malade dans une mondialisation que certains annonçaient forcément heureuse dans les années 90. Ce sont aussi les économistes, pour peu qu’ils sortent de leur paradigme chancelant.

Ainsi Gaël Giraud, qui par ailleurs appartient à la Compagnie de Jésus, est connu comme analyste sagace des flux économiques et financiers, peut dénoncer dans L’Obs l’aveuglement de nos dirigeants. Les marchés financiers n’avaient en rien anticipé la pandémie. Pourtant, celle-ci n’était nullement imprévisible. « L’Organisation mondiale de la Santé avait prévenu que les marchés d’animaux sauvages en Chine présentaient des risques épidémiologiques majeurs. » Or ces marchés financiers se veulent et sont considérés comme « la boussole suprême de nos sociétés ».

Mais pour envisager une alternative à notre système mondial, il faudra rompre résolument avec lui, en consentant à des conversions radicales. Gaël Giraud indique en quels sens il conviendra de porter les efforts : « Relocaliser la production, réguler la sphère financière, repenser les normes comptables pour valoriser la résilience de nos systèmes productifs, instaurer une taxe carbone et sanitaire aux frontières, lancer un plan de relance français et européen pour la réindustrialisation écologique… » J’ai le sentiment qu’un François Lenglet n’est pas loin de partager ces choix. Mais les économistes ne sont pas seuls à devoir entrer dans ce processus de réflexion. Il y a tout ceux qui devraient se soucier du bien commun. Pourquoi pas les religieux, à l’exemple de Gaël Giraud ?

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 26 mars 2020.

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