Anniversaires et impostures
Samedi 5 « la fête à Macron »
par Louis-Joseph Delanglade
M. Macron fête aujourd’hui son premier anniversaire à l’Elysée. Il avait, paraît-il, envisagé de commémorer (pour d’aucuns « célébrer ») le cinquantenaire des événements de Mai 68. Il y aurait renoncé.
Dans les faits, d’autres s’en chargent à sa place et à leur façon, c’est-à-dire dans un alliage confus de violence, de mensonge et de vulgarité - sans qu’on sache trop si cela est dû à l’arrivée du printemps, à une sorte de manoeuvre politicienne ou, plus simplement, à cette manie de certains de penser qu’ils peuvent tout dire et tout faire en toute impunité.
Certains étudiants, fort peu nombreux au demeurant, ont voulu rejouer Mai 68 en occupant des locaux universitaires. Grand écho dans la presse de gauche où, militantisme oblige, on a substitué la formulation volontairement mensongère « les étudiants » à la bonne, c’est-à-dire « des étudiants ». Quelques « crasseux » donc (le mot est de Mme Le Pen), quelques gauchards minables réclamant une bonne note sans examen (pour eux, bien entendu, le seul moyen de l’obtenir, à en juger par le niveau zéro de leurs banderoles), quelques voyous colportant dehors de faux témoignages après avoir cassé et dégradé dedans tout ce qu’ils pouvaient : les étudiants bourgeois de mai 1968 avaient cru - c’en était grotesque - qu’ils rejouaient les barricades de 1848 ; ceux de 2018 n’ont fait jusqu’à présent que singer des singes.
D’aucuns arguëront que les douze cents black blocs du 1er mai sont la preuve qu’un mouvement sérieux et dangereux existe. Ce n’est pas si sûr. Derrière la logorrhée d’extrême gauche, on devine une « dimension carnavalesque » (l’expression est de M. Boulouque, historien de l’ultra-gauche). De fait, les propos tenus sous couvert de l’anonymat par certains participants renvoient à un comportement infantile de jeunes adultes pensant bien participer à un jeu video grandeur nature. Et, comme d’habitude, il est avéré que les révolutionnaires en noir sont de bons bourgeois bien installés dans l’existence comme le montre le profil de ceux qui ont été arrêtés (reportage de France Info).
Les syndicats paraissent a priori plus respectables. Voire ! Ces organisations nullement représentatives (taux de syndicalisation autour de 10%), donc indûment qualifiées de « corps intermédiaires » par une presse inculte, sont plutôt de riches entreprises propriétaires d’importants biens fonciers (et autres), financées par l’Etat et assurant à leurs nombreux permanents des revenus plus que corrects. Ils jouissent pourtant du privilège exorbitant d’organiser des grèves fort préjudiciables pour le pays, dans le cadre d’un système socio-politique qui les privilégie au détriment de l’intérêt général. Les grèves actuelles montrent que certains sont prêts à aller beaucoup trop loin, oubliant qu’il y a des limites - comme le prouve la disparition de la S.N.C.M.* victime, entre autres choses, d’une emprise syndicale meurtrière.
Et comment ignorer ici les politiciens dits « insoumis ? On sait que M. Mélenchon, conforté en cela par l’admiration béate de certains médias (la même qu’ils vouaient et pour les mêmes raisons à Mme Taubira, la culture, si peu qu’on en ait, en imposant toujours aux ignares), se prend pour Victor Hugo parce qu’il donne à ses interventions et ses vaticinations une dimension historique et littéraire. En ce mois de mai, son compère, M. Ruffin, fils d’un bourgeois de Calais, qui a eu le privilège de faire une partie de ses humanités chez les jésuites d'Amiens (dans le même établissement que M. Macron) mais se veut, comme il se doit, « un homme du peuple », lui fait écho en s’auto-proclamant porte-parole des obscurs, des petits et des sans grade. Au nom de quoi il a organisé, samedi 5 « la fête à Macron », manifestation dont le seul intitulé fleure bon la violence vulgaire, au moins verbale (ceux qui en douteraient n’ont qu’à consulter un dictionnaire) en contradiction totale avec l’interprétation bon enfant donnée par son promoteur (« une manifestation pot-au-feu »).
Pendant ce temps-là, M. Macron voyage(ait) aux antipodes. A Canberra, il aurait été question « d’un axe Paris-New Delhi-Canberra […] pour faire contrepoids à ce qui pourrait bientôt devenir l’hégémonie chinoise en Asie » (M. Guetta, France Inter). Voilà qui, contredisant son idéologie mondialiste, pourrait ne pas être de mauvais augure. En tout cas, vu de là-bas, Mai 68 paraît bien loin. ■
* Société nationale Corse-Méditerranée
Commentaires
Le tour de la question ( Mai 68- Mai 2018 ) est parfaitement fait par L.J.D. avec les mots quI conviennent .
La singerie 2018 aura eu au moins le mérite de dissuader ( à ce qu'il semble ) E.Macron de commémorer la " chienlit " et aussi de montrer ce qu'il y a derrière cette sorte d'évènements : un salmigondis de la lie de la société et de quelques éléments " bourgeois " , casseurs à 20ans et qui finiront centristes à 40ans , erreur vénielle de jeunesse oubliée .
Et les syndicats qui se " goinfrent " , subventionnés par l'Etat .
La majorité silencieuse ce n'est pas ça .
Le tour de la question ( Mai 68- Mai 2018 ) est parfaitement fait par L.J.D. avec les mots quI conviennent .
La singerie 2018 aura eu au moins le mérite de dissuader ( à ce qu'il semble ) E.Macron de commémorer la " chienlit " et aussi de montrer ce qu'il y a derrière cette sorte d'évènements : un salmigondis de la lie de la société et de quelques éléments " bourgeois " , casseurs à 20ans et qui finiront centristes à 40ans , erreur vénielle de jeunesse oubliée .
Et les syndicats qui se " goinfrent " , subventionnés par l'Etat .
La majorité silencieuse ce n'est pas ça .
ça rappelle DES "vaillants" trotskistes de mai 1968, qui après avoir nargué la bourgeoisie, sont partis en vacances dans la villa avec piscine des parents , en CORSE. Combien de ces petits messieurs qui devenus adulte, titulaire d'une profession bien rétribuée, ont partagé leurs gains avec les camarades smicards?????????????????????????????
L'article, pertinent comme toujours, a bien raison d'insister sur le caractère infantile du mouvement de certains étudiants et de la bande à Mélenchon. Les étudiants sont mus par le principe de plaisir : on a droit aux diplômes parce qu'on les désire. Nous voulons tout, tout de suite, proclamait un slogan de mai 68. La leçon a été entendue. Infantile également leur addiction au smartphone, la nouvelle tétine des pseudo-individus produits par la société consumériste hédoniste. Quant à la manifestation de Mélenchon, elle était précédée de clowns envoyant des bisous aux CRS. Le regretté Philippe Muray décidément nous manque beaucoup, il aurait écrit de belles pages sur ces non-événements.