UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le président Macron et la spiritualité

 

Par Péroncel-Hugoz

Nombre d’observateurs continuent de chercher à comprendre Emmanuel Macron, ce jeune et fringant « monarque élu » de la République française. Notre confrère s’est particulièrement penché sur les ressorts culturo-spirituels du personnage. On peut en débattre !

 

peroncel-hugoz 2.jpgPrésenté par certains titres de la presse parisienne comme un « catholique disciple de feu le philosophe protestant Paul Ricœur », M. Macron a, en réalité, été élevé dans une famille catholique très tiède et qui le fit éduquer, pour des raisons scolaires et non  religieuses, par des jésuites, cet ordre sévère d’origine espagnole fondé en 1534, d’où vient le pape François. C’est dans son collège de la Compagnie de Jésus que l’adolescent demanda lui-même le baptême et le reçut. 

Aujourd’hui le nouveau chef de l’Etat français avoue franchement « être revenu depuis quelque temps à un certain agnosticisme ». C’est-à-dire qu’il n’est pas « athée » et semble poursuivre plus ou moins la quête spirituelle d’« un absolu qui vous dépasse ». La « transcendance » et un peu de « mystère » ne le rebutent pas. Bref, il doute mais, tel feu le président socialiste Mitterrand, il paraît prendre en compte « les forces de l’esprit ». 

La bonne littérature

Plus que la « spiritualité » au sens strict du terme, et malgré un épisode marquant de contact, d’étudiant à maître, avec le huguenot croyant Ricoeur, c’est un attrait pour la littérature de bon aloi qui a, apparemment, surtout façonné la mentalité de M. Macron. Peut-être grâce à l’influence d’une grand-mère érudite aux yeux de laquelle « la culture ne doit pas être un simple vernis social mais une source vive pour l’existence tout entière ». 

Les goûts littéraires exprimés de M. Macron semblent en tout cas assez éclectiques, le portant notamment vers le poète du XX° siècle René Char, un peu démonétisé en France à présent, tant il a été cité, après sa mort, par des gens à la mode « politiquement corrects »… Cependant M. Macron dit avoir apprécié aussi « les visions de Rimbaud » et également « la diatribe trouée de silence » de Céline, ce romancier antijuif et même antitout, sorte d’anarchiste imprécateur, une plume originale en tous cas, que les intellectuels parisiens aiment lire pour se faire peur et s’indigner… 

Parfois, M. Macron cite également feu le penseur Emmanuel Mounier (1905-1950), fondateur de la fameuse revue « Esprit » en 1932 et inventeur du « personnalisme chrétien », courant dynamique qui a notamment nourri la réflexion et l’action de nombre de croyants catholiques libanais et syriens ayant des préoccupations sociales. 

Une féministe du XIXe siècle

L’Histoire, notamment dans sa ville natale d’Amiens, un peu au nord de Paris, a incontestablement fécondé également l’intellect macronien, autant sinon plus que la Littérature. L’intéressé aime citer  en exemple Saint Louis et Jeanne la Pucelle mais aussi la fougueuse féministe « communarde » du XIXe siècle, Louise Michel (1830-1905) qui vint mourir à Marseille, après avoir été envoyée sept ans au bagne français de Nouvelle-Calédonie, en Océanie. Ces choix diversifiés tendraient à prouver que la volonté de rassemblement du président Macron dépasse la simple « politique politicienne » et le sérail socialiste français, où l’élu prit son envol il y a un lustre vers le pouvoir suprême. Comme on dit vulgairement, M. Macron veille à « ratisser large ». 

Le gallicanisme

Parmi ses gestes les plus spectaculaires d’ouverture ou de curiosité envers autrui, M. Macron, juste avant son élection à l’Elysée est allé, sous les caméras, visiter sur ses terres, en Vendée, le plus connu des royalistes français de conviction, l’ex-ministre Philippe de Villiers, inventeur de grands spectacles historiques en plein air, inspirés par la France chrétienne et royale, une formule qui avait jadis emporté la pleine adhésion du plus célèbre des dissidents politico-littéraires russes, Alexandre Soljenitsyne, avant, récemment, de conquérir à son tour le président Vladimir Poutine qui a d’ailleurs demandé à M. de Villiers de venir adapter en Russie, pour les Russes, certains épisodes glorieux de l’empire des tsars. A peine élu à la présidence française, M. Macron a invité au château de Versailles, son collègue Poutine, au milieu d’un grand déploiement de peintures épiques et patriotiques. 

Sur les racines profondes de la France, Emmanuel Macron a d’ailleurs reconnu de bonne grâce qu’il serait « absurde » de nier leur christianité, ce que n’avait pourtant pas craint de faire le président Chirac et son Premier ministre, Lionel Jospin. Néanmoins, M. Macron a tenu, sur la même lancée à rappeler que « la catholicité française s’est construite dans l’opposition à la Rome des papes ». C’est ce qu’on appelle le « gallicanisme », néologisme tiré de « Gaulois ». Ne pas compter, donc, sur Emmanuel Macron pour dire que les Gaulois sont une « invention des historiens » du XIX° siècle !…   

Lire : Les candidats à confesse. Entretiens avec Samuel Pruvot, rédacteur en chef de Famille chrétienne, éd. du Rocher, Paris, 2017. 110 pages.

Péroncel-Hugoz

Repris du journal en ligne marocain le360 du 23.06.2017

Commentaires

  • Bien malin qui peut dire ce qui se passe vraiment à l'intérieur d'un individu.
    Je crois que Macron est avant tout un opportuniste autant qu'un pragnatiste qu'il a le sens du théâtre donc de la représentation et qu'il n'a pas de convictions profondes hormi la conscience de ce qu'il représente.
    Il est un grand point d'interrogation et si on se base sur ses paroles il dit tout et son contraire avec force lieux communs en les appuyant de ses sourires , ses postures et son pouvoir de séduction.
    Ainsi chacun suivant ses sensations et son ressenti peut voir en lui ce qu'il désire et trouve de quoi combler ses espèrances. Les autres attendent pour voir et s'inquiètent de la disparition des opposants qui laissent la place aux extrêmes.

  • Ce que dit Cincinatus me semble montrer qu'il faut désormais abandonner les supputations et juger Macron sur ses actes bien plus que sur ses paroles. Les conjectures se justifiaient dans la période électorale. Plus aujourd'hui.

  • Tout cela est bien beau et on peut supputer bien des choses .
    En revanche ce qui est incontestable c'est lorsque nous avions des Rois ces derniers malgré leurs erreurs fautes étaient toujours de par leur religion de par leurs actes en adéquation très profonde avec le peuple de France.
    Et ils étaient là par LA Volonté Divine qui leur conférait une RESPONSABLITE ECRASANTE.;Et comme ils étaient là depuis longtemps ils ne pouvaient rejeter sur d'autres leurs erreurs ... Et on savait tout d'eux même leur vie privée !Et leurs opposants étaient de leur famille avec des rivalités terribles ... l Europe était une famille pas facile à gérer ...
    Désolé mais entre un monarque qui est investi d'un pouvoir divin et un élu lambda qui représente même pas 50 % des électeurs y a pas photo...

  • Bonsoir Camelot,

    Bonsoir Camelot,
    Si l'on fait les comptes avec précision et que l'on prend en compte les abstentionnistes au nombre très important, notre faux-monarque n'a guère "crevé le plafond", bien au contraire, il stagne à 7 % tout juste de votes exprimés. C'est très peu pour pouvoir prétendre à une légitimité pleine et entière, équation qui a parfaitement été intégrée et le sera également par les Français lorsque les ordonnances seront en voie d'être imposées au Peuple français. Quoi de commun entre la légitimité du Roi de France héritier des traditions, et un Président de la République si mal élu ?
    Pardon d'éluder le sujet de cet article, mais je pense que la spiritualité de l'actuel président ne peut nous empêcher de mesurer à quel point les actes dont il se rendra responsable sont bien plus importants pour l'homme public qu'il est, que les profondeurs de son surmoi.

  • La légitimité royale ne résulte pas d'un vote mais des services rendus dans la durée. Il n'y a pas lieu d'établir un parallèle entre ce type de légitimité historique et le résultat d'une quelconque élection qui, de toute façon, quels que soient les chiffres, ne fonde aucune légitimité. Inutile de se livrer à de savants calculs sur le nombre de voix obtenu par Macron.

  • Mais oui, Cher Camelot, vous avez raison.
    Personne ici ne dit le contraire.

  • merci beaucoup et bien vous !

  • Réponse à Bergeronette .Les profondeurs de sa spiritualité peuvent ne pas nous interesser certes certes !
    Mais en revanche notre Président a hérité d'une nation chrétienne et ne transmet pas aux générations futures les acquis dont il a bénéficié .En ce sens il n'est pas fidèle .
    Nous naissons irrémédiablement débiteur (pays langue ville cathédrales etc etc )Nos ancêtres nous ont donné une nation et nous transmettrons une France dévastée aux futures générations .Là est le problème ! Ce pays la France appartient aux générations passées et aux générations futures .Nous sommes des intendants soyons fidèles à ce que nous ont donné les anciennes générations et transmettons intactes aux futures générations l héritage dont nous avons bénéficié.
    Courtoisement votre .

  • Le parallèle entre un élu républicain et un roi ne peut se comparer , non seulement le roi est ( en principe) au pouvoir sa vie durant mais ce qui est aussi essentiel est le fait qu'à sa mort il laisse le pays à son héritier avec le même désir que nous avons de laisser nos affaires en bon ordre pour que nos enfants aient une vie meilleure. Le pays en quelque sorte est une affaire de famille , ce n'est pas un "passage" enrichissant personnellement mais comme vous le dites un héritage divin à transmettre et dont on est responsable moralement et face à l'Histoire. Un président a certainement son nom dans le dictionnaire mais n'est rien d'auttre qu'un locataire momentané . de l'Elysée

  • je partage assez cette opinion .
    Mais comparaison n'est pas raison on ne peut faire autrement sinon la discussion ne peut avoir lieu

  • L'analyse et le commentaire de Peroncel Hugoz doivenr retenir toute l'attention. Une chose reste certaine. Macron n'élude pas la problématique religieuse ce qui est déjà considérable dans une classe politique qui s'efforce soit de la nier, soit de la chasser de la sphère publique, soit de la combattre de front.

  • Macron est du type qui "êcoute" ce qui ne veut pas dire qu'il vous"entend" ( dans le sens du vieux français ) .. Cela fait partie de son personnage à double face et il faut dire que c'est la bible de la réussite en société. Peu de gens savent "écouter" ensuite à priori il ne rejette rien , enfin il réfléchit et peut-être qu'il agit...on n'en sait encore rien.
    Elevé bourgeoisement dans la religion catholique , je ne crois pas qu'il en ait suivi les préceptes et s' il a reconnu que les manifestants contre le mariage pour tous avaient été "humiliés" il n'en a pas moins autorisé la PMA .

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel