Hélène Richard-Favre, à propos de la crise ukrainienne : "La Suisse doit préserver le principe de sa neutralité"
Nous remercions Hélène Richard-Favre - qui suit attentivement notre blog et nous donne ses points de vue sur les affaires de Russie - de nous avoir transmis l'information que nous publions, ici ♦ Lafautearousseau
Récemment interrogé sur sa vision de la stratégie ukrainienne de Poutine, Didier Burkhalter, Président de la Confédération helvétique, s’est montré pour le moins évasif, voire implicitement critique. La Suisse remettrait-elle en question sa traditionnelle neutralité ?
Hélène Richard-Favre, écrivain franco-suisse et bloggeuse de renom, a donné un éclairage détaillé à cette question dans . l'interview qui lui a été demandée par La Voix de la Russie.
Commentaires
Chers amis,
vous n'avez pas dit un mot depuis que la Russie a attaqué-et même envahi-l' Ukraine.
Qu'en pensez-vous ? Que dites-vous de la position de M.Poutine ?
On dit que le joueur d'échecs Poutine a deux coups d'avance. Je pense plutôt qu'il fuit en avant, sans stratégie, en réagissant au coup par coup, et en réutilisant de vieilles recettes qui n'ont que le défaut de ne plus tromper personne.
Bientôt l'embâcle et la Russie, en récession sous embargo tacite, va toucher du doigt la froideur des contraintes financières et commerciales. Ca commence par les lamentations des mères de soldats disparus dans l'impossibilité diplomatique de disparaître.
Son "travail" au Donbass c'est vraiment du n'importe quoi !
Quand vous aurez porté ces appréciations diverses, à supposer qu'elles soient pertinentes, que proposez-vous, Messieurs ? Une intervention militaire à l'irakienne ? Des sanctions à effet réciproque ? Quoi donc ?
Réciproques ?
La Russie est une économie de rente minière du modèle congolais. Elle a besoin de facturer pour vivre.
Ne produisant pas beaucoup de valeur ajoutée sur le marché international des biens et services - citez trois produits russes que vous trouvez en supermarché - elle est soutenue par le savoir-faire étranger pour fournir son marché intérieur de consommation. Se couper de ce savoir-faire serait très grave.
Aucun tyran soviétique n'a jamais coupé le gaz.
Pourquoi ? A cause des factures !
Il n'est pas besoin de brandir la menace d'une intervention à l'irakienne, l'oligarchie russe qui exporte ses capitaux par tous les canaux encore ouverts, va se charger de dire aux agents qui gouvernent le Kremlin qu'il faut cesser de jouer au "retour de l'Empire" et intégrer la communauté économique internationale de laquelle la Russie tirera tous les ingrédients d'un développement prometteur.
Obama, pour une fois, a bien vu l'équation. C'est de l'intérieur que ça va craquer.
Vos analyses sont rudimentaires.
1. Ridicule de comparer Russie et Congo. Même par l'économie de rente. Rien à voir. Pour toutes raisons de bon sens.
2. Allez dire à Angela Merkel - qui, dans l'affaire, temporise autant qu'elle le peut - qu'elle n'est pas intéressée par ses relations économiques avec la Russie et l'Ukraine ! Et aux ouvriers de DCNS qu'ils ne livreront pas les Mistral. Ou aux producteurs français de fruits et légumes en difficultés à cause des sanctions réciproques. Obama n'en a rien à faire. Pas nous.
3. Vous ne tenez aucun compte du nationalisme russe qui, en réalité, fait pression sur Poutine et le soutient largement. Vos raisonnements purement marchands vous en empêchent. Si l'on partait de vos a priori de pure idéologie libérale-mondialiste, jamais aucun conflit grand ou petit n'aurait pu se produire sur cette terre. Absurde ! Toute l'Histoire le dément !
4. Il n'y a pas plus de "communauté économique internationale" que de communauté internationale tout court. Ça n’existe pas. Ce que vous appelez ainsi n'est que le prétendu standard universel des Etats-Unis, au service de leurs ambitions, qui sont aujourd'hui largement battues en brèche par des nations concurrentes en passe de les dépasser. La "communauté économique internationale" que vous semblez révérer n'est pas une aire pacifique mais une pure jungle de luttes plus acharnées que jamais.
5. La Russie refuse de s’intégrer à cet espace sous domination US comme à son « standard universel », aujourd'hui contestés dans de vastes régions du monde. Elle a raison. Si l'Union Européenne avait le sens de sa propre identité elle en ferait autant.
6. La discussion byzantine et rebattue pour déterminer si Poutine est stratège ou tacticien est ridicule de la part du groupe de pays qui ont échoué en Corée, au Vietnam, en Afghanistan, en Iran, en Irak, en Libye, en Syrie et ailleurs. En fait de stratèges, bravo !
7. Autre remarque : moquer l’économie russe dans l’état où se trouve la nôtre et celle d’un bon nombre de pays d’Europe, c’est, comme on disait jadis dans nos familles où il y avait plus de bon sens que d’idéologie, « l’Hôpital qui se fout de la charité ».
8. Enfin je vous rappellerai que Gamelin aussi et les services secrets français étaient persuadés que le régime nazi s’effondrerait de l’intérieur aux premiers moments de la guerre. Poutine n’est pas Hitler et son régime n’est pas le nazisme. Mais fonder sa politique sur l’idée que l’autre va « craquer de l’intérieur », ce n’est pas très sage !
Désolé d’être en total désaccord avec vos analyses. Mais pourquoi ne l’aurais-je pas dit ?
Vous auriez pu faire plus court. La doxa poutinienne est archi-connue.
Oui, j'aurais pu. Mais je n'ai pas voulu. Pardon.
Bon ! Puisque vous offrez une numérotation, utilisons-la et faisons long.
(1) L'analogie n'est pas sortie d'un chapeau. C'est le chancelier Schmidt qui dans les années 80 comparait l'Union soviétique à une Haute Volta avec des missiles balistiques. Des études plus poussées de l'économie soviétique (sans aucune prédiction d'effondrement) ont montré cette "africanité" russe, un pays sous-développé porté par le complexe militaro-industriel. On sait maintenant ce qu'il en advint. Les reportages russes qui ont suivi la chute de l'URSS nous ont fait découvrir des choses insoupçonnées et très graves. Vous les avez oubliées.
Le défi, tout le défi est de convertir une économie de rente, dont la valeur d'exploitation est à la discrétion des marchés étrangers en une économie industrielle moderne à côté d'une agro-industrie compétitive.
La corruption endémique les en a empêchés. Les ministres "modernes" ont été remerciés. Le FSB a pris tous les postes.
(2) Allez demander à Mme Merkel pourquoi elle a exigé que les sanctions durcies soient prises mardi soir ou mercredi matin de la semaine qui vient. La Slovéquie a bloqué car elle est impliquée dans les conséquences d'un embargo.
Angela Merkel parle russe couramment, elle comprend parfaitement le mode de raisonnement binaire de l'ancien employé du KGB, toute sa formation lui a fait côtoyé les "cadres" soviétiques, elle fut elle-même un cadre du parti. Elle voit un type borné, entêté dans une affaire des Sudètes d'un autre temps !
(3) La population russe est soumise à un bombardement de propagande incroyable et les voix discordantes sont rares, la presse audio-visuelle d'opposition a été éradiquée, ne subsiste qu'une petite presse écrite que personne ne lit en dehors de Moscou ou de Saint-Pétersbourg. Alors, brandir l'émoi nationaliste de l'opinion russe fait sourire ; on pourrait vous trouver des exemples terribles dans le passé.
Mes raisonnements sont marchands parce que, jusqu'à une guerre ouverte qui n'aura jamais lieu avec l'Occident, c'est le seul levier opposable. Et il fonctionne.
(4) Changez le nom si vous n'aimez pas la communauté économique internationale, mais n'importe qui travaillant dans le commerce international a déjà compris de quoi on parle et n'est pas impressionné par le "standard américain" que vous craignez tant.
(5) Refuse ? La Russie de Zig et Puce (le duo d'enfer Poutine-Medvedev) a fait des pieds et des mains pour entrer à l'OMC et au G8. La Russie ne refusait rien de ce qui l'avantagerait, jusqu'à ce qu'elle fasse un urticaire pour capturer le Katanga ukrainien, ce qui va ruiner ses positions diplomatiques.
Même la Chine reste sur son quant-à-soi et pense aux territoires perdus du Nord-est. Elle a déjà obtenu du gaz à prix cassé, elle ne va pas s'arrêter là.
(6) La discussion qui n'est pas byzantine tourne autour de la connerie majeure qu'ont fait les Ukrainiens en remettant leur arsenal nucléaire à Moscou en échange d'un traité de non-internetion et protection. Toute l'Europe orientale sait que la signature de Moscou ne vaut rien et le reste du monde a compris que la non-prolifération nucléaire est une reddition en rase campagne en face d'un Etat nucléaire. Le motif pour réarmer en bombe atomique est maintenant explicite.
Pour la Syrie, veuillez convoquer le Kremlin en soutien.
Beau score ! Pour la Corée, Truman a refusé les bombes au cobalt ; ce type était humain. Sur le reste on ne va pas faire dix pages, le site LFAR déteste ça :)
(7) Ce n'est pas parce que la zone euro latine a de grosses difficultés économiques et financières que l'on doit subitement taire nos critiques sur d'autres zones si elles sont fondées. On pourrait en faire très long sur la Chine d'ailleurs.
"L'hôtel-dieu et la charité" pourrait s'appliquer à d'autres alternatives. Quel est l'état du mouvement royaliste qui nous permettrait de critiquer les socialistes en vrille et leurs multiples courants ?
(8) Gamelin ? il sort d'où Gamelin dans ce schmilblick ?
Attendez voir avant de dire que c'est sage ou pas. Les riches qui caltent de Russie les poches pleines ne sont pas de votre avis, ni peut-être pas du mien, mais ils fuient.
Je déplore d'avoir déclenché un débat intéressant certes,mais qui tourne au pugilat verbal, suite à l'inutile agressivité tous azimuts (et un peu longuette) de Bernard Jaquier.
Ayant peur de prendre des coups-particulièrement péremptoires de ce côté-là, où l'emploi d'adjectifs qui se veulent imparables sans doute ("ridicule","idéologique","absurde") mais qui ne veulent pas dire grand-chose,hormis ce que leur auteur, apparemment nerveux, entend mettre dedans,je prendrais soin de ne pas ajouter un grain de sel forcément risqué.
Je note cependant qu'au contraire de ce que pratique-avec un insuccès invariable-le Hollande,il existe chez ces deux amis deux thèses notoirement inconciliables.
Une thèse russe-presque soviétique et dure-chez l'un,une thèse plus policée, et européenne au final, chez l'autre.
Evidemment,il y a les USA au milieu de ce débat,et ces derniers ont beaucoup plus d'atouts que les Russes, pour l'avenir, dans tous les domaines (démographie,matières premières,territorialité,esprit d'entreprise).
Si les USA ont par deux fois sauvé l'Europe de la tyrannie,ce n'est naturellement pas une raison pour que l'Europe soit "asservie"à leur politique.Quittons néanmoins l'émotionnel pour rester dans le raisonnable afin d'aborder l'avenir,en pensant notamment que MM.Obama,Poutine & consorts(Hollande y compris) auront débarrassé la scène.Seules subsisteront les superpuissances,USA et Chine.A l'évidence,il faut faire en sorte que la Russie se range du côté de l'Occident.L'unité,la fermeté de ce dernier devraient faire leur oeuvre.
On peut parier que le peuple russe,(bien qu'en déclin démographique,et ne connaissant guère que la tyrannie ou l'anarchie) n'ait pas envie de retomber dans le communisme qu'il a subi pendant 60 ans.
Je n'ai ni le goût,ni la prétention,ni le talent même de jouer les arbitres entre les points de vue de nos deux amis,mais s'il fallait me prononcer,l'argumentaire de Caetano aurait ma faveur.
En toutes choses, le contraire de la vérité n'est pas une vérité contraire. Gardons-nous de prendre nos désirs pour des réalités. Que nous aimions ou pas tel ou tel, n'a aucune importance. Ce qui compte c'est la défense de nos intérêts.
Après la dissolution de l’Union soviétique, les Américains avaient d’abord connu une période faste dans leurs relations avec le Kremlin. C’était l’époque où l’on rêvait à Washington d’un "nouveau siècle américain".
L’objectif était double : empêcher l’ancienne URSS de se reconstituer et intégrer la Russie dans le jeu américain, afin de permettre à Washington de disposer d’une entière liberté d’action dans le reste du monde.
Poutine critiquait sous le nom de "monde unipolaire" ce que les Américains appellent le " Nouvel Ordre mondial", et y opposait les contours d’un monde résolument multipolaire.
C’est une chance pour l’Europe de voir aujourd’hui la Russie militer pour un monde "multipolaire" qu’elle n’a pas la volonté ni le courage de défendre elle-même.
On reste médusé à la lecture de certains commentaires qui ne sont que la caisse de résonnance d’une propagande qu’il est facile de démonter.
Parler de la crise en Ukraine sans revenir à la source, c'est-à-dire le rôle central de la bannière étoilée est proprement surréaliste. Et tenter des explications historiques foireuses pour se donner l’illusion de comprendre relève purement d’un pédantisme consternant. Rien de cette crise ne s’explique avec la seule histoire européenne.
Le grand avantage des américains est qu’ils publient tout ce qu’ils font ou ce qu’ils vont faire. En l’occurrence, le grand maître de la politique mondiale, Zbigniew Brzeziński, fondateur de la Trilatérale, ancien administrateur du Council on Foreign Relations, a abondamment écrit dès la chute du rideau de fer en 1989, sur la permanence de la confrontation américaine en Europe, pour isoler la Russie. Peu de traduction en français, il faut donc aller aux sources. Ce sont des dizaines de pages de déclarations d’abord comminatoires contre la Russie, puis d’une inexcusable violence contre Poutine dès qu’il sentit que se dresserait contre les grands garçons des bords du Potomac, un vrai patron qui n’était pas décidé à les laisser s’installer aux marches de son pays. Il déclara sans ambages à la conférence de Munich du 2 Février 2007, ce qu’il pensait de l’arrogance d’un impérialisme mondial. Le simple bon sens aurait du conduire à la disparition de l’OTAN sans plus aucune raison d’être. Sauf alors ce qu’en disait De Gaulle « Organisation imposée à l'Alliance Atlantique et qui n'est que la subordination militaire et politique de l'Europe occidentale aux Etats-Unis d'Amérique ». Aujourd’hui le cache sexe de ce qu’ils appellent l’Europe pour justifier quelques équipées sanglantes.
Il y a beaucoup d’enseignements à tirer de ce qui se déroule sous nos yeux. Les ravages de l’intoxication de masse, alors que l’on croyait avoir tout vu avec les couveuses de Koweit City, l’armée irakienne quatrième du monde, les armes de destruction massive de Saddam, le programme nucléaire iranien. Ce que les techniciens appellent aujourd’hui la psywar, et l’excellent théoricien Pierre Conesa, « La fabrication de l’ennemi ». Il faut lire régulièrement la grande presse américaine, servilement relayée par la grande presse britannique, et niaisement sucée par l’Immonde du soir en France, et sa cour de gauche. La violence des articles, l’unanimité du ton, le mélange permanent des faits (peu enquêtés) et des commentaires (entorse aux usages dans les media de ces pays). Et en but ultime, le renversement de l’accusation, pointant Poutine comme un infâme dictateur, piétinant la souveraineté de son voisin. Alors que le parcours de ce véritable homme d’Etat ne mérite que le respect, comme on pouvait l’avoir pour mme Thatcher …
Evidemment qu’il faut se tourner vers l’Histoire. Celle qui nous apprend que l’Ukraine et la Russie ne font qu’un, celle que nous enseigne un maître, Henry Kissinger, observateur impuissant de la médiocrité de son pays (To settle the Ukraine crisis, start at the end. Washington Post 5 mars 2014).
La France s’est vendue à Washington. Nous n’avons pas encore payé toute la facture mais c’est en cours.
Au fait, l’enquête sur la destruction du MH17 avance bien ?
Les Néerlandais la publient demain.
Je partage évidemment l'avis de Lagherta et de Jean Louis Faure.
Mais, comme en toutes choses il faut considérer la fin (aux deux sens du terme), tous types d'arguments ayant été développés cent fois, il faut bien, de toute façon, dire un jour ou l’autre ce qu'on propose comme solution de sortie de crise et j'avais donc posé cette question à Patrick Haizet et Catoneo, dans un premier commentaire. Aucune réponse n'est venue si ce n'est une reprise des discutailleries habituelles.
Sans aucun souci d'agressivité, je dois dire en toute franchise, que, sur un plan général, Catoneo et moi n'avons pas les mêmes bases, les mêmes principes. Il croit à la fin de l'Histoire, donc des conflits, qui seraient devenus impossibles, aujourd'hui; il professe le primat radical de l'économie, comme seule motivation des peuples et des nations; il voudrait les ramener à un seul et même standard universel, économique et industriel, puisque seules les valeurs de la production et du marché comptent et subsistent de nos jours; il est atlantiste; il prône un monde indifférencié; il méprise la Russie, l'Ukraine, comparés à un Katanga ou un Congo. Or je suis en parfait désaccord avec l'ensemble de ces présupposés, que je crois faux, et je ne méprise aucun peuple, a fortiori européen. Derrière une recherche d'originalité d'expression, Catoneo s'aligne en fait simplement sur la doxa de la pensée unique la plus convenue. Mon désaccord est total.
Se pose d'ailleurs, pour moi, dans ce cadre, le mystère de son monarchisme, car à quoi peut-il bien servir, dans le système idéologique que je viens d'indiquer ? Brièvement, je l'avoue, pour ne pas être long ! D’ailleurs, si je me suis trompé dans mon interprétation de ses idées, Catoneo, me corrigera, j’imagine.
Vous "imaginez" bien, cher Jaquier (nom d'un beau fruit de Singapour). Effectivement, j'ai plein de défauts mais est-ce vraiment l'endroit de ce genre de discussion ? LaFauteARousseau va trouver que nous squattons leur site pour régler un différent.
Avant d'ouvrir un article spécial sur Catoneo, je nourris votre réflexion en opinant du chef sur les travers suivants auxquels j'ajoute "oui" à chaque fois : atlantiste, libertarien, agnostique, hutingtonien, fukyuyamiste et monarchiste plus que jamais. Bonne soirée sous paracétamol :)
OK. Compris. C'est complet.
Je me sens à la vérité plus consterné encore que consternant.
Réalisant en effet que Bernard Jaquier me fait le reproche de ne pas avoir répondu à une question qu'il ne m'avait pas posée m'irrite sur le plan d'une politesse vis-à-vis de laquelle il ne semble pas dévoré par une dévotion particulière !
Mettre en doute le "monarchisme"(qu'est-ce au juste ?) d'un interlocuteur-ami me paraît une insulte hors sujet,au surplus.
Mais parlons d'histoire ,sujet où je me sens aussi pédant que quiconque:
C'est le 19 mai 1052 que notre roi Henri 1er,fils de Robert II et père de Philippe 1er épousa la princesse Anne de Kiev,d'une exceptionnelle beauté,paraît-il.Notons donc liminairement que si nos relations avec l'Ukraine sont fort anciennes,elles furent ensuite très peu suivies.
A cet égard,il convient de rappeler qu'il ne faut pas confondre, en prétendant se référer à l'Histoire mieux que quiconque, "Slave" et "Russe","Catholique" Uniate ou non et "Orthodoxe",au risque de faire des erreurs.
L'Ukraine,domaine plat et riche en productions agricoles a été de tous temps une terre d'invasion(même asiatiques:mongoles en particulier).C'est Pierre le Grand qui,au cours du XVIIème siècle commença à l'occidentaliser sérieusement en en annexant progressivement la partie occidentale et catholique(qui avait été longtemps polonaise,lithuanienne, autrichienne,hongroise ou même suédoise...).Catherine II parachèvera l'oeuvre unificatrice de Pierre le Grand à la fin du XVIIIème siècle,grâce aux règlements de la fin des guerres napoléoniennes.
(Notons méchamment ici que Napoléon 1er quitta précipitamment la ville de Kiev,en pleine retraite de la Grande Armée après la défaite de la Bérézina,pour aller retrouver à Varsovie la comtesse Waleska, qui allait devenir sa maîtresse officielle).Ah! ces Français,toujours les femmes !
Enfin,Khrouchtchev,d'ascendance ukrainienne,décida en 1954,de joindre la Crimée à l'Ukraine,moyennant un contrat passé à l'avantage de la flotte soviétique;
Je m'arrête là,de manière à ne pas faire une concurrence déloyale à Bernard Jaquier en matière de longueur de texte ! Mais j'ai pris soin de ne pas numéroter le mien,aux fins de l'alléger.
Et ce que disait Charles Péguy "L'ironie est le plus bel ornement du frivole". Il faut un vrai talent pour manier l'ironie.
A Patrick Haizet.
Permettez-moi de vous dire que vous faites erreur.
En effet, les deux premiers commentaires de cette série sont de vous-même et de Catoneo. Le troisième est le mien. J'y posais bien la question suivante :"Quand vous aurez porté ces appréciations diverses, à supposer qu'elles soient pertinentes, que proposez-vous, Messieurs ?". Question que j'ai précisée dans mon dernier commentaire :"il faut bien, de toute façon, dire un jour ou l’autre ce qu'on propose comme solution de sortie de crise". Or cet aspect du problème - le plus constructif, me semble-t-il - n'a été traité par personne. Je le regrette.
Pour en revenir au débat, vos rappels historiques - fort intéressants - me semblent surtout établir que, de fait, l'Ukraine est russe depuis près de deux siècles et demi.
Je ne mets pas en doute le "monarchisme" de Catoneo. Il dit lui-même - dans une autre série de commentaires de ce blog - être "monarchiste" plutôt que "royaliste", ce qui, pour moi, n'a pas de sens réel. Je suis, pour ma part, tout simplement, pour une monarchie royale. D'autre part Catoneo ne rate pas une occasion de critiquer la Maison de France, les princes d'Orléans, le prince Jean, etc. et de mettre en avant les mérites, activités et autres des princes espagnols. Je ne suis tout bonnement pas d'accord. D'autant qu'il m'a semblé que la position de ce blog en matière dynastique est tout à fait claire.
C'est une autre question - hors sujet, si vous le voulez - mais qui, pour moi, a son importance.
Vous exagérez, monsieur Jaquier, je rate volontairement beaucoup d'occasions de critiquer la maison d'Orléans qui ne mérite pas tant d'honneurs.
En passant, juste en passant, quels sont-ils tous ces princes espagnols qui méritent tant mon attention ? Vous revenez juste de Froshdorf ou quoi ?
A Jean-Louis Faure,
croyez-vous nécessaire de citer Péguy,ou tout autre,pour masquer une pensée à court d'idées agressives ? N'oubliez pas,dans ce cas, d'interroger aussi les pâquerettes !
A Bernard Jaquin : vous faites erreur,je ne trouve pas dans votre abondante prose une quelconque question me concernant.Mais cela n'a pas d'importance dans la mesure où vos propos n'ont pas encore le poids de paroles d'évangile,ou alors ,pardonnez-moi,de ne pas être au courant !
Enfin,je continue de ne pas trouver opportun dans une conversation
semi-publique entre gens de bonne compagnie,même si elle est manifestement polluée par des interventions d'auteurs portant des patronymes d'emprunt,de la biseauter par des remarques tendancieuses hors sujet,(mais résultant de précédentes impressions personnelles).
Mais rassurez-vous,je suis royaliste moi aussi et déteste le mot indéfini de "monarchisme".
Afin de tâcher d'être complet-comme vous- dans mon exposé,ma présente déclaration de foi n'exclut nullement ma répugnance pour l'"anti -américanisme primaire".Je connais sans doute trop bien les USA pour m'abandonner à de telles sottises,le plus souvent émises par des ignorants !(D' autant que nous n'avons pas à rougir de l'action anti-britannique de 1783, menée par le roi Louis XVI et Vergennes.) Vous valez sûrement beaucoup mieux que cela.Si vous voulez bien, laissons cela à tous les Mélanchon de la terre.
@Patrick haizet.
Les billets érudits et documentés d’Hélène Favre sur la Russie et le monde russophone, ne sont pas là pour servir de support à une logomachie. Demander à un bon psychanalyste de vous éclairer sur «un grain de sel forcément risqué». Et de soigner votre névrose sur l’agressivité. Et faites installer un second divan pour un artilleur monarchiste (de café du commerce).
Monsieur Faure,je vois que vous avez dû suivre mes conseils en ce qui concerne les pâquerettes,mais celles qui vous entouraient devaient être un peu bouseuses.
Grâce à Dieu,vous semblez apprécier Péguy qui a toujours redouté l'ironie des autres à son égard.
Dans vos éventuelles lectures civilisées,relisez donc la phrase, de Péguy précisément, que j'ai sélectionnée pour vous dans les éditions du Figaro d'hier :
"Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise pensée.C'est d'avoir une pensée toute faite".
Ne confondez pas logomachie avec logorrhée,et n'oubliez surtout pas de m'indiquer les adresses des psychanalystes que vous fréquentez.
A la lecture des commentaires précédents, on a écrit non pour faire le point sur un sujet, mais pour extraire du dossier les seules données permettant de conforter des conclusions arrêtées par avance. Que les citations produites soient outrageusement tronquées, sorties de leur contexte, extraites de toute chronologie, n'a plus aucune importance. C'est la méthode que les Américains appellent "Start With a Conclusion" : commencer par la conclusion.