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"La" république, ou "cette" république ? Peut-il y avoir (en France...) une "bonne" République ? Débat avec D.C...(1/3).

             L'avantage avec les commentaires que postent nos lecteurs ou -comme ici- les messages ou les questions qu'ils nous envoient directement à maisaquilafaute ? c'est, tout simplement, mais c'est essentiel, qu'ils font réfléchir, et qu'ils obligent à préciser toujours plus et toujours mieux tel ou tel point délicat. Ils permettent ainsi, dans un échange fécond, de progresser dans l'approfondissement et -ce sera probablement le cas cette fois- dans la formulation de nos idées.

             D.C. nous a ainsi envoyé plusieurs courriers, auxquels nous en avons en partie répondu, mais en privé, en interne, en quelque sorte. Pourtant, à la réflexion (son premier courrier date de mai !), et comme le problème qu'il soulève est important, il nous a semblé utile de porter à la connaissance de tous le débat qui s'est engagé, afin que d'autres puisent apporter leur contribution.

             Le point de départ semble simple, mais il emmène tout de suite très loin, beaucoup plus loin... D.C. pense que nous devrions modifier notre formulation et ne pas/ne plus attaquer "la" République. S'agirait-il seulement de sémantique, et de changer simplement un mot ? Bainville aimait à rappeler que c'est par les mots qu'on désigne les Idées, et que c'est sur les Idées qu'on s'entend. Autant dire qu'en attirant l'attention sur un mot, D.C. va -et c'est tant mieux, nous obliger à remuer, pour les préciser, plusieurs Idées.

            Allons-y...

            Voici le premier message (du 19 mai):
 
            ".....Je partage les principes mentionnés dans l'article du 11 mai 2009 (1, voir l'article ci dessous, en fin de note).

       Cependant, depuis bien longtemps il est historiquement démontré que la République ne peut se concevoir autrement que comme la res publica (le bien commun).

             Or, nous connaissons le poids des mots. Il serait donc plus juste et judicieux, d'en finir avec l'opposition factice entre République et Monarchie que certains royalistes entretiennent commodément au plus grand avantage des républicanistes qui font de même. Ce qu'il faut à mon avis dénoncer, ce n'est pas la République qui ne peut et ne doit être que la res publica, ni la démocratie en tant que telle,  mais bien la Présidence de la République qui accapare tout, même le débat public tout en nuisant au bon fonctionnement de notre démocratie, et ce, en comparaison avec la Monarchie. Car qui peut mieux que le Roi présider à la res publica, notre bien commun en tant que Chef de l'Etat, à la fois véritable arbitre, garant de l'unité nationale et de la continuité historique de l'Etat, indépendant des partis politiques, des intérêts particuliers, des clans et des groupes de pression. Selon l'adage " le Roi ne saurait mal faire ". Sur la base de la Vème République, du moins ce qu'il en reste, en clarifiant et développant les prérogatives du Chef de l'Etat en tant qu'arbitre et garant, en restituant au 1er ministre la responsabilité de la politique gouvernementale devant le Parlement et en réformant le Sénat pour une représentation plus réelle des corps constitués et des mouvements politiques, la Monarchie en France aux sources du parlementarisme avec les Chartes de 1815 et 1830, pourrait, sur la base d'une Vème république restaurée, agir, en s'inspirant de la formule du Roi Louis-Philippe, selon laquelle : " le trône n'est pas un fauteuil vide".

            Qu'en pensez- vous ? Et de grâce stigmatisons la Présidence de la République mais pas la République, qui est seulement aux mains d'une oligarchie, dont le Roi précisément en la présidant comme le meilleur des républicains, à l'image de Juan Carlos en Espagne, mais avec encore plus de prérogatives, pourrait la garantir au plus grand profit de la nation toute entière. Approuver une nouvelle constitution comme le nouveau pacte capétien entre la dynastie et les Français, au service de la France, serait de confier la présidence de notre res publica, notre bien commun, de manière permanente au Roi et à ses successeurs, en clef de voûte de nos institutions."

Et voici le deuxième message de D.C., en réponse à notre première réponse:

             "...Ce qui, à mon avis, mine la société jour après jour, ceux sont les injustices, notamment sociales, consécutives à l'ultralibéralisme mis en oeuvre depuis 20 ans de manière planifiée, et étendu à l'Union européenne.

            C'est aussi la confiscation du pouvoir par une oligarchie politique.

            Pour ces deux raisons majeures, la tête de l'Etat doit être libérée de l'emprise des partis politiques et de leurs écuries présidentielles, pour qu'il existe à cette place un véritable arbitre et garant de la démocratie, pour notre res publica, à savoir le Roi.

            Dans mon esprit, il ne s'agit pas d'interdire les partis politiques, mais qu'ils restent à leur place, celle qu'ils n'auraient jamais dû ou pu quitter, à savoir le Parlement. Si le Gouvernement procède d'une certaine manière du Parlement devant lequel il demeure responsable, il procède aussi du  Roi qui y aurait aussi son mot à dire, lors de sa nomination et au cours de son fonctionnement, par toute sorte de moyens constitutionnels, même si de ce point de vue, il est fondamental qu'il demeure irresponsable ou inviolable. Et dans ce schéma, le Roi a nécessairement un rôle éminent dans les domaines régaliens de l'Etat, en plus de ses autres prérogatives, ce qui n'est pas rien. Quant au Parlement, les partis politiques n'ont pas seuls, vocation à représenter le corps électoral, une réforme du Sénat peut venir équilibrer l'Assemblée nationale, et la Monarchie peut se permettre l'introduction d'une proportionnelle plus représentative des opinions. Toute la société en serait transformée et la démocratie plus vivante, avec plus de justice sociale et de libertés.

            S'il faut donner un nom à ce que nous dénonçons communément, le mot République, ne me semble pas approprié, l'oligarchie me semble plus adéquat, elle désigne la confiscation du pouvoir par une minorité qu'elle soit de droite ou de gauche, qui de plus, sur l'essentiel, est convertie à l'ultralibéralisme."
(à suivre...).

(1) : pour mémoire, voici l'article du 11 mai, intitulé "Un Prince qui "porte le tout....." , que vous pouvez retrouver dans la Catégorie "Autour du Prince Jean !....

             "Quelques grammes de douceur dans un monde de brutes...". Ce fut, il y a quelque temps, le slogan choisi pour ses produits par une marque réputée.

             Dans son domaine, et dans son genre, quelle bouffée d'oxygène et d'air pur nous a offert le Prince Jean, entre les remugles des comptes de Julien Dray et les intrigues tordues de Bayrou/Ségo préparant ce qu'ils espèrent être leur revanche en 2012 !

             Pendant quelques jours, on a comme sorti le tête de l'eau, on a respiré autre chose, on a pensé à autre chose: à la France, tout simplement. A son Histoire, à son avenir, à son être profond.

             Et il est vrai que cela nous a changés, et que cela a fait du bien.....

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      Lorsqu'il parlait des Papes, en général, Jean Guitton avait coutume d'employer une formule très belle. Un pape, disait-il, c'est quelqu'un qui porte le tout. La définition est fort pertinente, en effet. Et l'on mesure le poids d'une telle charge...

            Mais ne pourrait-on, d'une certaine façon, appliquer cette manière de voir les choses au politique ? Il suffit de lire les journaux: de quoi ont parlé François et Ségolène - on aurait dit un fait exprés - la semaine précédant le mariage du Prince ? De leurs scores et de leurs pronostics pour la prochaine présidentielle. Une élection dont, soyons justes, l'actuel Président ne se désinteresse nullement, lui qui, après avoir laissé entendre qu'un seul mandat l'occuperait assez, laisse dire maintenant partout qu'il sera bien là.. en 2012 !

            Que portent-ils, tous les trois ? Le tout, ou le simple poids de leurs ambitions ? Poser la question, c'est y répondre....

            Et c'est du reste normal, et ce n'est pas là-dessus que nous les critiquons. Il est normal que, dans leur ordre, les candidats se préparent aux échéances. Ce qui ne nous parait pas normal, et même franchement mauvais, malsain et facteur d'affaiblissement pour la France, c'est qu'il n'y ait pas d'espace a-démocratique, dans l'Etat, permettant de faire sa place au temps long.

            Notre projet royaliste n'est pas une révolution des institutions, mais leur amélioration, leur perfectionnement, leur enrichissement, par l'adjonction, à la tête de l'Etat, de cette autorité stable et durable que nous avons connue pendant mille ans, et dont nous sommes privés depuis l'instauration de la République. Alors que, pour reprendre le mot de Christine Ockrent les anglais (et, plus généralement, les pays européens qui vivent en monarchie...) ont la chance d'avoir la reine d'Angleterre, ce qui n'est pas notre cas.....(1)

(1): Voir la note "Quelle chance il a eue, Tony Blair !...", dans la catégorie "République ou royauté ?...".

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