UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Trois observateurs reviennent, avec pertinence, sur le "Non" irlandais...

          1 : Jacques Julliard, dans Le Nouvel Observateur du 19 juin : 

          « Voici qu’après le Danemark, la France et les Pays-Bas, l’Irlande vient de dire non à un projet européen, sans craindre de paraître mordre la main qui l’a nourrie…

              Car l’Irlande, c’est ce pays naguère misérable devenu en un quart de siècle éclatant de dynamisme, le second d’Europe par le niveau de vie. Et cela, grâce aux fonds structurels. –Vous dites ? –Oui, les fonds structurels ! C’est ainsi que la technostructure bruxelloise a baptisé le plus grand effort de solidarité jamais consenti entre nations du Vieux Continent pour égaliser leurs conditions. A ce niveau d’inconscience sémantique, ce n’est pas à une faute de communication que l’on a affaire mais à une véritable incapacité du Machin bruxellois à se hisser à hauteur de l’Idée européenne. Aujourd’hui l’impression prévaut qu’à n’importe quelle question posée par ledit Machin, n’importe laquelle des vingt-sept nations de l’Union Européenne répondrait non… »

              2 : Eric Branca, dans Valeurs Actuelles du 20 juin : « Le refus du traité de Lisbonne par les Irlandais n’est rien d’autre qu’un oui à la diversité, par opposition viscérale au constructivisme imposant à tous les mêmes normes, suivant une logique quantitative née avec le XIXème siècle et morte avec le XXème : celle du Zollverein bismarckien, transposée par Jean Monnet à l’espace européen et qui assimilait la puissance à l’étendue et le progrès au degré de centralisation politique… Si l’Europe ne change pas rapidement de pied, son rêve d’union formulé pour la première fois à La Haye, en 1948, sous l’impulsion de la trinité Schuman-Adenauer-De Gasperi, tournera à la « guerre de sécession » avant même d’avoir vu le jour. »

             3 :Ivan Rioufol, dans Le Figaro du 20 juin : «…entendre les dirigeants assurer….que le processus d’adhésion doit se poursuivre….fait craindre une irrémédiable rupture entre Bruxelles et les citoyens… Ce n’est pas l’Europe qui est rejetée, mais un monument vide aux entrées interdites. Quand les peuples s’expriment, c’est pour se dire soucieux de leur culture, tout en se sachant unis par un destin. Est-ce si difficile à admettre ? Observer le Conseil de l’Europe vouloir interdire la fessée, tandis que la France n’a plus de prise sur la pêche ou la TVA fait maudire cette Union sans visage qui s’agace des particularités et promeut des normes arasantes. Une Union protectrice est évidemment nécessaire. Mais elle ne construira rien sans l’adhésion des gens et le respect des identités… »

Les commentaires sont fermés.