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7. Les "précurseurs" et "postcurseurs" des Baux : une parenthèse magique avant et après l'effervescence des samedi et dimanche...
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Les "veillées" des Baux n'ont pu, par définition, se dérouler qu'à partir de notre quatrième Rassemblement : les trois premiers (69/70/71) ont eu lieu dans le cadre de l'Abbaye de Montmajour (ci dessous), splendide monument médiéval auquel s'est ajouté une abbaye, inachevée, de l'époque Louis XVI : les travaux, interrompus par la Révolution, n'ont jamais repris. Un journaliste hostile, rendant compte de ces premiers Rassemblements, écrivit que "les royalistes se réunissaient dans des ruines". Ils se croyait peut-être drôle, il n'était qu'ignare : l'Abbaye "nouvelle" n'est pas une ruine, mais, plus simplement, un monument inachevé...
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Et pour notre quatrième Rassemblement, nous allâmes à saint Martin de Crau (ci dessous), là-même où, vingt ans auparavant (le 29 juin 1952) avait eu lieu un Rassemblement où fut lue par Jacques Maurras, fils adoptif de son oncle Charles, un message parmi les derniers écrits par Maurras, alors emprisonné, et qui devait mourir cinq mois plus tard...
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Derrière Jacques Maurras lisant la lettre de son oncle, à gauche sur la photo, Guber (Gérard de Gubernatis) et, à droite, Michel de Saint-Pierre...
Ce rapide préambule pour rappeler que ce n'est qu'à partir du cinquième Rassemblement, et de leur tenue aux Baux, qu'il y a eu ce que nous appelons, maintenant, "les veillées des Baux...", dans le Val d'Enfer (ci dessous).
![Quelques rochers du Val d'Enfer (Les Baux-de-Provence)](https://image.over-blog.com/cDv_m7VtMMzjZVJydFZ2X7bFBa0=/600x450/smart/filters:no_upscale()/image%2F0553622%2F20161214%2Fob_68c670_w-p1190524b-copie-medium.jpg)
Aux Baux, on appelle Val d'Enfer le vallon situé en contrebas du village perché : c'est un vallon naturel creusé dans la roche par l'érosion hydraulique et son nom vient du latin "infer" (inférieur). C'est Frédéric Mistral qui a imaginé, dans son épopée Mireio, que Dante se serait inspiré de ce décor tourmenté, creusé par l'eau et le mistral, pour décrire son Enfer dans la Divine Comédie...
De nombreuses carrières de pierre y ont été ouvertes au cours des siècles, dès le IIème siècle avant notre ère. On retrouve même à Glanum et au coeur de la cité antique d'Arles des pierres de taille calcaire provenant de la région des Baux-de-Provence.
Le château des Baux-de-Provence, érigé au XIème siècle, ainsi que son village ont été également construits avec la pierre locale, un calcaire à grain fin de couleur blanche ou légèrement doré...
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"Les Baux", c'était évidemment la journée du dimanche, sa Messe le matin, ses stands divers toute la journée, son repas, "entre midi et deux", puis, à 15 heures, ses discours...
Et, le samedi soir, sa veillée.
Mais, bien sûr, il fallait "préparer" cette journée : c'était le rôle du "précurseur", un groupe de quatre ou cinq, qui partions le mercredi midi (une fois même, je ne sais plus pourquoi, nous sommes partis le mardi...).
Le travail ne manquait pas : il n'était ni infaisable, ni négligeable. Et nous le faisions, méthodiquement, efficacement et, surtout, très joyeusement, sous l'agréable férule de Lavo...
En plus des stands (Librairie - tenue par "Chiré" - objets royalistes et autres...) il fallait installer d'abord "l'intendance" du précurseur : la cuisine et les douches (il y avait l'eau courante sur le terrain, un peu plus haut que là où se tenait la réunion). Il fallait aussi "monter" la tribune et déployer tous les grands parapluies/pare-soleil, aider à la sono, installer chaises et tables, installer toute la décoration (drapeaux, bannières, écussons en bois...)... Bref, il fallait bosser, mais Lavo nous régalait de ses barbecues de viandes et poissons et, bien sûr, de ses célébrissimes "spaghettis bolo" !...
Ces trois jours étaient comme la "parenthèse enchantée" dont parle Pagnol dans L'eau des collines... Un moment privilégiée d'amitié et d'effort, pour une tâche que nous savions utile, et nous étions heureux d'y participer, entre bons amis et camarades, tout simplement...
Ici, Lavo nous "marque" l'emplacement de l'un des nombreux piquets qui soutenaient les canisses des non moins nombreux stands...
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Ensuite, le Rassemblement terminé, il fallait rester sur place pour tout débarrasser : c'était le rôle du "postcurseur"; là aussi, nous restions à quatre ou cinq, en général jusqu'au mercredi après-midi. Pierre de Gerin venait avec sa bétaillère, pour emporter toutes les chaises...
Un peu de nostalgie, certes, mais la tête toute pleine des bons et joyeux moments que nous avions passés lors de la veillée et de la journée...
Je veux nommer ici notre ami Guyonnet, immensément sympathique, qui était resté une fois avec nous; en plein après-midi, depuis sa voiture, il nous avait mis, à fond, le deuxième mouvement du concerto pour violon et orchestre de Bhrams : et quand je dis à fond, c'était vraiment à fond ! Un moment merveilleux, magique, dans ce Val d'Enfer où nous n'étions plus que quelques uns...
Voilà, c'était cela aussi, "Les Baux" : ce moment magique, cette "parenthèse enchantée" (pour reprendre le mot de Pagnol), le temps comme suspendu (quatre jours avant et trois jours après), un calme insolite mais super sympathique avant l'exaltation de la journée et du samedi après-midi/soir; nous étions là quatre ou cinq, à travailler, certes, mais dans cette ambiance tout à fait particulière...
Lavo - qui s'occupait de la "cantine" - savait nous ménager des moments de détente nécessaire, à peine perturbés par les premiers insectes de la saison !...
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(Cliquez sur l'image pour l'agrandir, et pouvoir lire les noms) :
Voici, pour rendre le sujet plus complet, l'organigramme du deuxième Rassemblement, celui de 1970. Il se tint, comme le précédent et le suivant à Montmajour; ensuite, une année, il eut lieu à Saint Martin de Crau; puis, toutes les années suivantes, jusqu'au dernier, il eut lieu aux Baux, dans le Val d'Enfer, sur un terrain que nous prêtait gracieusement notre adhérent François Cornille...
Ce document monter la complexité du S.O. (du moins au début, car, ensuite, avec la "vitesse acquise" de la réunion, plusieurs choses se mettaient pour ainsi dire en place d'elles-mêmes, avec l'habitude et les aménagements des années précédentes, qui, bien sûr, n'étaient plus à faire; et les S.O; des années suivantes étaient donc beaucoup plus souples, tout en restant aussi efficaces...).
En ce qui me concerne, ce n'est pas sans un brin de nostalgie que j'y rejette un oeil : car, sans le savoir encore, en ce mois de juin, c'était la dernière fois que nous étions ensemble, mes deux frères et moi, pour une activité militante.
Mes deux frères décidèrent, juste après ce mois de juin, de partir à l'étranger : pour y faire toute sa carrière (Jean-Marie) et la partie la plus importante de la sienne (Jacques). Ils ne revenaient à Marseille que pour une partie des mois de juillet et août.
On a le droit d'être frères et d'avoir certains désaccords, sur tel ou tel sujet : ce n'est pas un crime. Pour ma part, même si j'aime énormément voyager (et si j'ai eu la chance de pouvoir réaliser la plupart des voyages que j'avais envie de faire (pas tous, hélas...) j'ai toujours trouvé que l'endroit où l'herbe était la plus verte c'était en France; et plus précisément chez moi, en Provence; et plus précisément encore à Marseille : chacun son truc ! Nous eûmes des discussions "musclées" avec mes deux frères, à qui j'expliquai que, s'expatrier, c'était laisser la place aux autres et "manquer", ici; je ne réussis pas à les convaincre... Jean-Marie - qui n'avait pas réussi à obtenir son CAPES - partit au Liban (puis en Égypte...); Jacques, qui l'avait - comme moi un peu après - fut nommé à Longwy, dans l'académie de Nancy : il ne supporta ni le lieu ni le climat et, ma nièce et filleule Marie-Dominique (qui travaille aujourd'hui avec moi à lafautearousseau) venant de naître, il partit au Maroc avec Danièlle : comme pour Jean-Marie, ce fut - forcément - la fin de sa présence militante à Marseille... Dommage...
Pour moi, nommé après mon CAPES dans l'académie d'Amiens, j'acceptai mon poste à Beauvais
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