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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Les Royalistes et la préservation de l'environnement dans les années 1970. Partie 1 : La dénonciation de la technosphère

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    Dans le cadre de la rédaction d'une nouvelle brochure sur les Royalistes et l'écologie, voici ci-dessous la 1ère partie d'une brève étude historique sur ce thème déjà publiée en 2017.

    Alors qu'une récente étude de trois chercheurs états-uniens et mexicain évoquent l'accélération de la sixième extinction de masse des espèces animales sur la Terre, étude sur laquelle il nous faudra revenir et qui appelle des réactions appropriées qui, pour l'heure, ne viennent pas ou restent trop timides, y compris en France malgré la bonne volonté de nombre d'associations et de particuliers, et malgré les tentatives de M. Hulot, il n'est pas inutile de rappeler qu'il n'y a sans doute pas d'écologie constructive ni efficace sans la prise en compte par le politique de cet enjeu vital qu'est la préservation de la nature et de ses différents éléments : c'est ce que, très tôt et malgré la priorité donnée alors à d'autres problématiques, quelques royalistes ont compris et développé à travers des articles et des réflexions dont il n'est pas inutile, en définitive, de rappeler les termes, non seulement pour alimenter les archives du royalisme mais surtout pour en tirer quelques leçons et en montrer toute l'actualité, parfois de toute éternité...
    Ainsi, au début 1971, le Bulletin d'AF Reims, supplément local de la revue royaliste étudiante AFU (AF-Université, anciennement Amitiés Françaises Universitaires, fondée en 1955 et disparue en 1973), publiait en première page un grand article titré « L'environnement », article qui résume la pensée écolo-royaliste avant même que le mot d'écologie ne connaisse le succès qu'on lui reconnaîtra ensuite et que Jean-Charles Masson ne théorise, dans les colonnes du mensuel Je Suis Français, publié par l'Union Royaliste Provençale dans les années 1970-1980, la notion de « l'écologisme intégral ». Cet article mérite d'être reproduit intégralement, avec quelques commentaires (en notes), et en rappelant bien qu'il n'est pas écrit aujourd'hui, mais il y a 46 ans...
    « Environnement est, ô combien, le terme à la mode ; traduction directe de l'américain, il rassemble en un seul vocable tout ce qui a trait au milieu naturel en relation avec la société humaine. La préservation de ce milieu naturel est indispensable à la survie de l'homme. Le combat pour la défense de l'environnement est le nôtre ; il s'intègre parfaitement dans notre contestation globale du système démo-libéral.
    Pendant longtemps, les déchets industriels de toute sorte ont été déversés dans l'atmosphère, dans les cours d'eau, les océans, considérés comme des gouffres sans fond. Aujourd'hui, en bien des points du globe, ces poubelles sont pleines et commencent à déborder. Ainsi les grands lacs américains sont biologiquement morts. L'émotion provoquée par le désastre du Torrey Canyon (1) n'a pas empêché la plupart des pétroliers à vidanger leur soute en pleine mer (2). Des milliers d'espèces animales et végétales ont disparues au cours de ces dernières années (3). Les insecticides utilisés par milliers de tonnes se révèlent être de puissants poisons (4). Les emballages en plastique qui font fureur aujourd'hui ne sont pas réintégrables dans le cycle naturel et continueront à flotter sur les océans pendant des millénaires (5). Tout ceci n'est guère réjouissant et conduit en général le lecteur non informé aux limites de l'angoisse. Essayons d'analyser le problème d'une façon scientifique. On distingue à la surface de la terre deux mondes différents : tout d'abord la biosphère antérieure à l'homme qui est capable de se suffire à elle-même et d'absorber ses propres déchets ; d'autre part, la technosphère bâtie par l'homme qui vit en parasite de la biosphère dont elle se sert à la fois comme source de nourriture et comme dépotoir. Or le délai nécessaire à la transformation des équilibres naturels s'exprime en unité géologique ; la biosphère mourra empoisonnée bien avant de pouvoir « digérer » la technosphère. Pour éviter cette issue fatale, il est nécessaire de favoriser sans retard l'action des mécanismes régulateurs existants et d'arrêter la pollution. Plus précisément, les sources d'énergie propres (nucléaire (6), hydraulique, solaire etc. (7)) doivent être totalement substituées à celles qui conduisent à augmenter le pourcentage de gaz carbonique dans l'atmosphère (8) ; les forêts doivent être reconstituées dans l'état du début de notre ère ; toutes les productions humaines (plastiques, etc.) doivent être biodégradables, c'est à dire pouvoir réintégrer le cycle naturel de transformations. »
    Non, vous ne rêvez pas : c'est bien en 1971 que ces lignes ont été écrites et publiées dans la presse royaliste ! Considérez, en les relisant lentement, le temps que la République a fait perdre à la nécessaire préservation de l'environnement, de notre environnement français en particulier... Et que l'on ne nous dise pas, une fois de plus, que l'on ne savait pas ou que rien n'avait été vu, ni proposé comme remèdes : la simple reproduction de cet article royaliste prouve à l'envi que le souci environnemental, souci éminemment politique, était bien présent, en particulier dans les milieux royalistes « traditionalistes »...
    (à suivre)
     
    Notes : (1) : Le naufrage du Torrey Canyon est l'une des premières grandes marées noires qui touchent la France, par la Bretagne, avant celles provoquées par les naufrages de l'Amoco Cadiz (1978), de l'Erika (1999) et du Prestige (2002), entre autres.
     
    (2) : Les fameux dégazages qui, chaque année, selon une étude du WWF publiée en 2000, représentent pour la seule Méditerranée, plus de 1,5 million de tonnes de produits pétroliers, soit l'équivalent de 75 « Erika »...
     
    (3) : Un mouvement qui s'accélère sur la planète ces dernières années : une espèce disparaît toutes les vingt minutes, soit plus de 26.200 espèces par an, si l'on en croit les études sur le sujet... L'article, lui, a été écrit en 1971 : le calcul sur la période 1971-2017, évidemment à contextualiser et parfois à relativiser, est tout de même terrifiant !
     
    (4) : Hélas, ce problème des insecticides et des pesticides reste encore d'une sinistre actualité, et n'a toujours pas trouvé sa résolution, malgré les efforts gouvernementaux des dernières années, entravés par l'action des groupes de pression qui interviennent et réussissent mieux encore à Bruxelles qu'à Paris...
     

    (5) : Ces plastiques, à l'époque non recyclables et pas du tout biodégradables, envahissent la société depuis les années 60-70 : aujourd'hui, les déchets plastiques ont formé, dans le Pacifique nord, le « septième continent » (mais aussi un huitième dans le nord de l'Océan Atlantique), et constituent 90 % des déchets flottants sur les mers du globe.

     
    (6) : Là, il y a, de la part du rédacteur, une erreur partielle de perspective sur l'énergie nucléaire : si, effectivement, elle ne rejette pas dans l'atmosphère une pollution de gaz à effets de serre visible et immédiatement nuisible (et c'est effectivement un avantage !), elle reste la source d'une autre pollution particulièrement embarrassante et, sans doute, fort dangereuse pour un (très) long temps... D'autre part, la gestion des déchets radioactifs, fort coûteuse, n'est pas véritablement assurée et sécurisée ! Alors, une énergie de transition, en attendant et travaillant à mieux ?
     
    (7) : Des sources d'énergie auxquelles on peut rajouter les énergies éolienne, géothermiques et marines, ces dernières étant extrêmement diverses et très prometteuses si l'on prend les moyens d'investir dans la recherche et l'innovation en ce domaine, ce qui est loin d'être suffisamment le cas aujourd'hui.
     
    (8) : En somme, ce que demandent les royalistes de Reims de cette année 1971 rejoint ce que propose, en matière de transport automobile, M. Nicolas Hulot pour 2040 !
     

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  • La pensée française et le sentiment de la fin d'un monde ... Par Mathieu Bock-Côté*

     

    Nous avons déjà cité Matthieu Bock-Côté, figure, nous dit-on,  de la vie intellectuelle québécoise, attaché, comme nous-mêmes, à la cause de la diversité des peuples. Il ne s'oppose dans le texte qu'on va lire à aucun des trois auteurs dont il traite. Simplement, il donne quelques raisons de bon sens de ne pas perdre confiance avant l'heure dans le devenir de notre civilisation, si malade soit-elle. Pourquoi ne pas l'en remercier ?  Lafautearousseau   

    La formule avait quelque chose de crépusculaire sans pour autant être morbide. Michel Onfray, au terme d'un entretien avec François-Xavier Bellamy récemment paru dans Le Figaro, a annoncé la fin de notre civilisation. Il l'a fait sans drame mais avec une forme de droiture antique teintée de mélancolie. Notre monde tombe. Il importe moins de le sauver que de se tenir droit, de ne pas flancher. La formule frappe: « Le bateau coule, restez élégant. Mourez debout ». C'est ce qu'on pourrait appeler la dignité des vieux Romains. Onfray, et cela rajoute une noblesse tragique à son propos, se rallie finalement à cette civilisation au moment de sa perte.

    Les mauvais esprits pourraient voir dans cette déclaration une pose littéraire. N'est-il pas commode de disserter sur la fin d'un monde en philosophe, et peut-être aussi en esthète. Ne faut-il pas pleurer, secrètement peut-être, la civilisation dont nous sommes les héritiers ? On rétorquera qu'il y a peut-être là une forme de lucidité supérieure, qui n'est pas sans grandeur, à la différence de ceux qui sont incapables de penser le déclin et ne veulent voir dans ses symptômes que des évolutions n'agaçant que les grincheux professionnels. Elle vaut mieux aussi qu'une fascination morbide devant notre déclin.

    Une chose est certaine : le sentiment de la fin d'un monde traverse aujourd'hui la pensée française. D'un livre à l'autre, Houellebecq y revient, avec le sentiment que la civilisation occidentale rêve tout simplement de s'abolir, qu'elle n'est plus capable d'assumer le fardeau de l'histoire. Éric Zemmour, quant à lui, a cru voir dans les quarante dernières années un suicide français, même si certains ont dit son livre qu'il faisait le récit d'un assassinat. On a assimilé cette inquiétude, il y a quelques années, au déclinisme, comme s'il suffisait de changer de perspective pour apercevoir une France radieuse. Encore heureux qu'on n'ait pas parlé de déclinophobie.

    Que faire ? La question peut sembler simpliste, exagérément prosaïque, mais elle ouvre pourtant un vaste champ de possibilités à quiconque ne se résigne pas à être le témoin d'une triste agonie. Dans L'écriture du monde et La croix et le croissant, deux livres magnifiques, François Taillandier se l'est posée, en méditant sur la fin de Rome et la naissance de l'Europe chrétienne. « Les hommes véritablement utiles sèment ce qu'ils ne verront pas fructifier. L'arbre qu'ils ont planté donnera de l'ombre à leurs descendants, ils le savent, et se résignent de gaieté de cœur, ayant labouré et semé, de n'être plus là quand viendra le temps des moissons ».

    Autrement dit, la cité qui meurt n'emporte pas tout avec elle. Sa part la plus précieuse peut être conservée par des hommes renonçant au prestige social et politique pour conserver dans les marges de la cité certains trésors précieux. Encore faut-il avoir une certaine idée de la transcendance pour transmettre au fil du temps ce que l'on croit sacré. Mais cette réponse exige aussi une forme de renoncement civique: l'homme de savoir n'entend plus féconder le monde commun des principes fondamentaux et des œuvres vitales. Il entend les mettre à l'abri de la destruction pour qu'un jour, ils contribuent à une renaissance.

    Il y a une grandeur admirable dans ce choix. Mais le commun des mortels peut-il vraiment se satisfaire de cette stratégie de l'arche ? Chose certaine, on sent la politique ordinaire de plus en plus traversée par cette angoisse existentielle, que peinent à traduire les partis, lorsqu'ils ne se contentent pas d'y voir une peur irrationnelle. Certains évoquent l'insécurité culturelle, d'autres se désolent de l'identité malheureuse ou d'un pays qui se morcelle. En fait, c'est l'existence même du monde commun qui semble compromis. De mille manières, on souhaite se déprendre de l'alternance devenue aliénante entre sociaux-libéraux et libéraux-sociaux.

    À sa manière, le peuple appelle au secours. Il sent bien qu'il fera les frais de cet effondrement. Il a le sentiment intime de ce déclin historique. Si ce terme n'était pas aujourd'hui à peu près proscrit, il parlerait peut-être même de décadence. Il cherche alors l'homme providentiel ou se laisse tenter par la révolte populiste. À travers cela, il espère qu'une volonté immense puisse renverser le cours des choses. Il entend moins du politique qu'il n'adoucisse le déclin de nos sociétés qu'il ne restaure les cadres politiques et culturels sans lesquels la cité n'est plus protectrice, sans lesquels, en fait, elle se retourne contre l'homme.

    On en revient au point de départ. C'est une chose de craindre la fin de la civilisation occidentale. C'en est une autre de la décréter inéluctable. Mais la chute du communisme nous rappelle qu'un monde trop en contradiction avec les aspirations profondes de l'homme peut s'affaisser sans prévenir. Après coup, chacun dira avoir prophétisé la chute. Mais avant qu'elle ne survienne, qui s'y serait vraiment risqué ? Ne peut-on dire la même chose de la société actuelle qui déracine les peuples, brouille les repères de civilisation, enraye les mécanismes de la transmission culturelle et condamne le politique à l'impuissance ?

    Il se pourrait que le vieux monde fasse encore valoir ses droits. 

     

    * Mathieu Bock-Côté est sociologue. Il est chargé de cours à HEC Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal ainsi qu'à la radio de Radio-Canada. Il est l'auteur de plusieurs livres, parmi lesquels « Exercices politiques » (VLB, 2013), « Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois » (Boréal, 2012) et «L a dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire » (Boréal, 2007).

    FigaroVox

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (7)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    7. Les "précurseurs" et "postcurseurs" des Baux : une parenthèse magique avant et après l'effervescence des samedi et dimanche...

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    Les "veillées" des Baux n'ont pu, par définition, se dérouler qu'à partir de notre quatrième Rassemblement : les trois premiers (69/70/71) ont eu lieu dans le cadre de l'Abbaye de Montmajour (ci dessous), splendide monument médiéval auquel s'est ajouté une abbaye, inachevée, de l'époque Louis XVI : les travaux, interrompus par la Révolution, n'ont jamais repris. Un journaliste hostile, rendant compte de ces premiers Rassemblements, écrivit que "les royalistes se réunissaient dans des ruines". Ils se croyait peut-être drôle, il n'était qu'ignare : l'Abbaye "nouvelle" n'est pas une ruine, mais, plus simplement, un monument inachevé...

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    Et pour notre quatrième Rassemblement, nous allâmes à saint Martin de Crau (ci dessous), là-même où, vingt ans auparavant (le 29 juin 1952) avait eu lieu un Rassemblement où fut lue par Jacques Maurras, fils adoptif de son oncle Charles, un message parmi les derniers écrits par Maurras, alors emprisonné, et qui devait mourir cinq mois plus tard...

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    Derrière Jacques Maurras lisant la lettre de son oncle, à gauche sur la photo, Guber (Gérard de Gubernatis) et, à droite, Michel de Saint-Pierre...

     

    Ce rapide préambule pour rappeler que ce n'est qu'à partir du cinquième Rassemblement, et de leur tenue aux Baux, qu'il y a eu ce que nous appelons, maintenant, "les veillées des Baux...", dans le Val d'Enfer (ci dessous).

    Quelques rochers du Val d'Enfer (Les Baux-de-Provence)

    Aux Baux, on appelle Val d'Enfer le vallon situé en contrebas du village perché : c'est un vallon naturel creusé dans la roche par l'érosion hydraulique et son nom vient du latin "infer" (inférieur). C'est Frédéric Mistral qui a imaginé, dans son épopée Mireio, que Dante se serait inspiré de ce décor tourmenté, creusé par l'eau et le mistral, pour décrire son Enfer dans la Divine Comédie...

    De nombreuses carrières de pierre y ont été ouvertes au cours des siècles, dès le IIème siècle avant notre ère. On retrouve même à Glanum et au coeur de la cité antique d'Arles des pierres de taille calcaire provenant de la région des Baux-de-Provence.

    Le château des Baux-de-Provence, érigé au XIème siècle, ainsi que son village ont été également construits avec la pierre locale, un calcaire à grain fin de couleur blanche ou légèrement doré...

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    "Les Baux", c'était évidemment la journée du dimanche, sa Messe le matin, ses stands divers toute la journée, son repas, "entre midi et deux", puis, à 15 heures, ses discours...

    Et, le samedi soir, sa veillée.

    Mais, bien sûr, il fallait "préparer" cette journée : c'était le rôle du "précurseur", un groupe de quatre ou cinq, qui partions le mercredi midi (une fois même, je ne sais plus pourquoi, nous sommes partis le mardi...).

    Le travail ne manquait pas : il n'était ni infaisable, ni négligeable. Et nous le faisions, méthodiquement, efficacement et, surtout, très joyeusement, sous l'agréable férule de Lavo...

    En plus des stands (Librairie - tenue par "Chiré" - objets royalistes et autres...)  il fallait installer d'abord "l'intendance" du précurseur : la cuisine et les douches (il y avait l'eau courante sur le terrain, un peu plus haut que là où se tenait la réunion). Il fallait aussi "monter" la tribune et déployer tous les grands parapluies/pare-soleil, aider à la sono, installer chaises et tables, installer toute la décoration (drapeaux, bannières, écussons en bois...)... Bref, il fallait bosser, mais Lavo nous régalait de ses barbecues de viandes et poissons et, bien sûr, de ses célébrissimes "spaghettis bolo" !...

    Ces trois jours étaient comme la "parenthèse enchantée" dont parle Pagnol dans L'eau des collines... Un moment privilégiée d'amitié et d'effort, pour une tâche que nous savions utile, et nous étions heureux d'y participer, entre bons amis et camarades, tout simplement...

    Ici, Lavo nous "marque" l'emplacement de l'un des nombreux piquets qui soutenaient les canisses des non moins nombreux stands...

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    Ensuite, le Rassemblement terminé, il fallait rester sur place pour tout débarrasser : c'était le rôle du "postcurseur"; là aussi, nous restions à quatre ou cinq, en général jusqu'au mercredi après-midi. Pierre de Gerin venait avec sa bétaillère, pour emporter toutes les chaises...

    Un peu de nostalgie, certes, mais la tête toute pleine des bons et joyeux moments que nous avions passés lors de la veillée et de la journée...

    Je veux nommer ici notre ami Guyonnet, immensément sympathique, qui était resté une fois avec nous; en plein après-midi, depuis sa voiture, il nous avait mis, à fond, le deuxième mouvement du concerto pour violon et orchestre de Bhrams : et quand je dis à fond, c'était vraiment à fond ! Un moment merveilleux, magique, dans ce Val d'Enfer où nous n'étions plus que quelques uns...

    Voilà, c'était cela aussi, "Les Baux" : ce moment magique, cette "parenthèse enchantée" (pour reprendre le mot de Pagnol), le temps comme suspendu (quatre jours avant et trois jours après), un calme insolite mais super sympathique avant l'exaltation de la journée et du samedi après-midi/soir; nous étions là quatre ou cinq, à travailler, certes, mais dans cette ambiance tout à fait particulière...

     Lavo - qui s'occupait de la "cantine" - savait nous ménager des moments de détente nécessaire, à peine perturbés par les premiers insectes de la saison !...

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    (Cliquez sur l'image pour l'agrandir, et pouvoir lire les noms) :

    Voici, pour rendre le sujet plus complet, l'organigramme du deuxième Rassemblement, celui de 1970. Il se tint, comme le précédent et le suivant à Montmajour; ensuite, une année, il eut lieu à Saint Martin de Crau; puis, toutes les années suivantes, jusqu'au dernier, il eut lieu aux Baux, dans le Val d'Enfer, sur un terrain que nous prêtait gracieusement notre adhérent François Cornille...

    Ce document monter la complexité du S.O. (du moins au début, car, ensuite, avec la "vitesse acquise" de la réunion, plusieurs choses se mettaient pour ainsi dire en place d'elles-mêmes, avec l'habitude et les aménagements des années précédentes, qui, bien sûr, n'étaient plus à faire; et les S.O; des années suivantes étaient donc beaucoup plus souples, tout en restant aussi efficaces...).

    En ce qui me concerne, ce n'est pas sans un brin de nostalgie que j'y rejette un oeil : car, sans le savoir encore, en ce mois de juin, c'était la dernière fois que nous étions ensemble, mes deux frères et moi, pour une activité militante.

    Mes deux frères décidèrent, juste après ce mois de juin, de partir à l'étranger : pour y faire toute sa carrière (Jean-Marie) et la partie la plus importante de la sienne (Jacques). Ils ne revenaient à Marseille que pour une partie des mois de juillet et août.

    On a le droit d'être frères et d'avoir certains désaccords, sur tel ou tel sujet : ce n'est pas un crime. Pour ma part, même si j'aime énormément voyager (et si j'ai eu la chance de pouvoir réaliser la plupart des voyages que j'avais envie de faire (pas tous, hélas...) j'ai toujours trouvé que l'endroit où l'herbe était la plus verte c'était en France; et plus précisément chez moi, en Provence; et plus précisément encore à Marseille : chacun  son truc ! Nous eûmes des discussions "musclées" avec mes deux frères, à qui j'expliquai que, s'expatrier, c'était laisser la place aux autres et "manquer", ici; je ne réussis pas à les convaincre... Jean-Marie - qui n'avait pas réussi à obtenir son CAPES - partit au Liban (puis en Égypte...); Jacques, qui l'avait - comme moi un peu après - fut nommé à Longwy, dans l'académie de Nancy : il ne supporta ni le lieu ni le climat et, ma nièce et filleule Marie-Dominique (qui travaille aujourd'hui avec moi à lafautearousseau) venant de naître, il partit au Maroc avec Danièlle : comme pour Jean-Marie, ce fut - forcément - la fin de sa présence militante à Marseille... Dommage...

    Pour moi, nommé après mon CAPES dans l'académie d'Amiens, j'acceptai mon poste à Beauvais

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  • Les Royalistes et la préservation de l'environnement dans les années 1970. Partie 2 : Bureautechnocratie et multinationa

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    Dans le cadre de la rédaction d'une nouvelle brochure sur les Royalistes et l'écologie, voici ci-dessous la 2ème partie d'une brève étude historique sur ce thème déjà publiée en 2017.

    Le souci environnemental s'intègre dans la réflexion plus large sur les conditions de la vie en société et celles de la pérennisation de la Cité nécessaire aux citoyens et à leurs libertés civiques, et, tout bonnement, au bon ordonnancement de la vie en société elle-même : c'est une constante de la politique des royalistes (avec sans doute quelques exceptions pour ces derniers) de s'inquiéter de « ce qui doit durer », en particulier en l'absence angoissante d'une dynastie qui inscrive le temps du moment dans un temps plus long, en amont comme avec la promesse de l'aval. En somme, les royalistes assument une forme de régence idéologique, « en attendant l'héritier », et elle se marque par la volonté de « préserver l'héritage » dont l'environnement, dans tous ses aspects et éléments, est une énorme part et, plus encore, le cadre de vie et de mouvement des sociétés françaises et humaines.
    En 1971, l'on ne parle pas encore de « Trente glorieuses », ni de « Trente ravageuses », mais les royalistes rémois, eux, marquent leur défiance à l'égard, d'une part, d'une société qui oublie les limites de la biosphère et, d'autre part, d'un État qui, pris dans le grand mouvement de la société de consommation confondu, à tort, avec une juste prospérité (le gaspillage est une forme de la démesure, de l'hubris, de la consommation), ne sait comment réagir aux excès d'un système de plus en plus hégémonique. C'est ce que le Bulletin d'AF Reims de janvier 1971 souligne, dans une perspective éminemment politique et royaliste :
    « Mais la mise en chantier d'une politique efficace de lutte contre les nuisances nécessite l'utilisation d'importants moyens de financement. Où les trouver ? Les entrepreneurs incriminés ne veulent supporter à eux seuls l'investissement immédiatement improductif que constitue par exemple la construction d'une unité de filtrage. Ils évoquent, souvent avec raison, le handicap qui en résulterait face à la concurrence étrangère (1). C'est à l’État seul, disent-ils, de se charger d'un tel financement. Là, comme ailleurs, le problème est donc politique d'abord.
    Or, force est de constater que pendant très longtemps aucune force politique n'a fait mention dans son programme, de la défense du milieu naturel. Sauf, de par son origine, l'Action Française, comme nous le verrons plus loin.
    Pour les bureautechnocrates (2), la lutte pour la préservation de l'environnement n'est que l'une des difficultés liées au passage à la civilisation de post-consommation (3). Le progrès des sciences et des techniques amènera inéluctablement des mutations irréversibles jusque dans l'homme lui-même (4). La transformation sera douloureuse et il faudra bien y perdre tout ce à quoi nous étions attachés dans le cadre de la société de « pénurie ». C'est ainsi que certains envisagent froidement la suppression totale de toute agriculture (5), la chimie pouvant subvenir à nos besoins alimentaires, la suppression des campagnes puisque la population du monde sera telle que la ville s'étendra partout (6); si d'aucuns s'avéraient trop souffrir du complexe de « Cérès » (7), il serait possible de leur allouer une vache qu'ils pourraient élever à loisir.
    Si tous ne vont pas jusque là, très nombreux sont ceux qui, éloignés depuis longtemps du monde naturel, s'accommodent fort bien de sa déprédation. La finance vagabonde y a encore gros à gagner (8). Un exemple parmi tant d'autres : un important trust pharmaceutique international fait actuellement pression sur les autorités européennes (9), lesquelles ne font pas la sourde oreille, pour que, dans le cadre de la nouvelle législation viti-vinicole, l'addition d'enzymes soit autorisée dans les vins : chose qui représente un marché colossal. »
    Hélas, mille fois hélas : ce texte royaliste de 1971 n'est pas démenti, bien au contraire, par les 49 années qui nous séparent du temps de sa rédaction...
    (à suivre)
     
    Notes : (1) : Un argument toujours valable, d'ailleurs, même s'il sert parfois aussi d'alibi à quelques sociétés multinationales pour délocaliser dans des pays peu regardants sur la question environnementale (et sociale), sociétés toujours à la recherche du plus grand profit, en particulier sous la pression d'actionnaires peu soucieux de Bien commun et d'écologie.
     
    (2) : La bureautechnocratie est l'un des éléments majeurs et dominants de la société des années 1960-70, synthèse de la technocratie modernisatrice « à tout prix » et souvent progressiste par principe, par idéologie même, plus encore que par raison, et de l'administration (volontairement ?) kafkaïenne de la République, centralisatrice et liberticide par essence, si l'on en croit la critique maurrassienne. Sous la Cinquième, plus encore que les partis, elle constitue l'armature, la superstructure même du système de domination et de contrôle de la société. C'est le penseur royaliste Pierre Debray qui en forge, dans les milieux monarchistes français, la compréhension la mieux assurée et la critique la plus convaincante.
     
    (3) : La formule de « civilisation de post-consommation » est-elle la plus appropriée ? Car, en définitive, nous vivons en une civilisation toujours fondée sur la « société de consommation » dans laquelle il faut « consommer pour produire » et qui, ainsi, entraîne le gaspillage et la surenchère technologique autant que consumériste, aujourd'hui plus encore qu'hier. L'auteur a sans doute voulu signifier que le temps d'établissement de la société de consommation était désormais en passe d'être révolu dans notre pays, en cette année 1971, et que l'on entrait dans un monde qui, ayant intégré la logique de ce système, ne se posait plus la question de savoir s'il était légitime ou non... Ce processus de passage est fini, au moins depuis les années 1970 en France, ce qui n'empêche pas les contestations, évidemment (et heureusement). Là encore, ce texte vieux de 46 ans a vu juste...
     
    (4) : le transhumanisme et les rêves d'une « humanité augmentée » (surtout pour ceux qui auront les moyens financiers de cette « augmentation »...), aujourd'hui portés par de grandes multinationales des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) : quand la réalité dépasse (ou cherche à le faire) la (science)fiction...
     
    (5) : Les projets de quelques experts de la Commission européenne ne sont-ils pas de diminuer toujours plus la population agricole en Europe et ne voit-on pas, en Allemagne ou en Chine, la mise en place d'une agriculture constituée de « méga-fermes » qui sont plus de l'ordre de l'usine à produire de la viande ou des légumes que de la culture et récolte de produits nourriciers ? Et certaines bonnes âmes de Bruxelles y voient « l'avenir de l'agriculture européenne », au nom de « l'adaptation » à la mondialisation...
     
    (6) : L'urbanisation galopante dans les pays émergents et la rurbanisation non moins effrayante dans nos pays, qui entraîne la bétonisation de 82.000 hectares de terres agricoles chaque année en France, soit environ 26 mètres carrés chaque seconde.
     
    (7) : Cérès est, en Grèce ancienne, la déesse de l'agriculture et des moissons, qui apprit aux hommes, selon la tradition mythologique, à cultiver la terre et à faire du pain à partir du blé moissonné. Le « complexe de Cérès », c'est le besoin ressenti par les hommes de travailler la terre et de faire fructifier la nature par eux-mêmes.
     
    (8) : Les multinationales monopolisent de plus en plus toute production agricole, de l'amont à l'aval, des semences à la grande distribution ou à la restauration rapide. Le système agro-alimentaire est aussi nommé « agrobusiness », terme anglo-saxon qui est sans doute moins hypocrite que sa traduction française : ce « business », c'est aussi le triomphe de l'Argent dans le domaine agricole, et il s'agit bien, dans ce système, de « faire de l'argent » plus encore que de nourrir les hommes en toute mesure et équilibre (l'obésité désormais endémique dans notre société de consommation le prouve à l'envi).
     
    (9) : les groupes de pression du secteur pharmaceutique et du secteur de la chimie freinent encore les efforts des associations de sauvegarde de la santé et des États responsables (ils ne le sont ni tous ni toujours, malheureusement) pour empêcher les diverses pollutions et malversations sanitaires : il suffit de considérer l'impossibilité concrète du Parlement européen de tenir une ligne indépendante des grands groupes agro-industriels et, plus grave encore, de constater ses votes qui, conjugués avec les « conseils » de la Commission européenne, sont en train de vider de tout sens l'agriculture biologique, de moins en moins « biologique » et naturelle, pour le plus grand bonheur des « marchands de soupe » qui « récupèrent » ce secteur pour le transformer en toute autre chose que ce qu'il devrait être...

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  • Pierre Péan sur France info, pour Une blessure française.

                Le vendredi 11 décembre, Philippe Vallet a reçu Pierre Péan sur France info, dans le cadre de sa toujours très intéressante chronique quotidienne Le livre du jour.

                Pierre Péan était invité à parler de son récent ouvrage Une blessure française (1).

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                Philippe Vallet introduit ainsi son sujet : "La liberté de culte, liberté fondamentale, est au coeur des terribles guerres de Vendée. C'est ce qu'écrit Pierre Péan dans Une blessure française. Un livre d'histoire sur l'une des pages les plus noires de notre histoire...."
                Suivent deux minutes neuf d'une présentation vivante de son sujet de la part de Pierre Péan, qui restitue bien le sens profond de cette page si longtemps occultée; et qui rappelle au passage comment, en face des insurgés, les deux personnes ayant correctement analysé les soulèvements de l'Ouest furent Hoche et Bonaparte.... 
                Voici la présentation de l'ouvrage de Pierre Péan que propose son éditeur :
     
     
                1793-1794.
                La Terreur règne dans les départements de l'Ouest. Des dizaines de milliers de " monstres ", paysans et ruraux, pauvres dans leur grande majorité, sont liquidés. Depuis deux siècles, leur réputation est si mauvaise - fanatiques ignares, asservis par une religion et des aristocrates obscurantistes ou pauvres hères constituant l'armée des ombres des princes émigrés pour récupérer le Trône et l'Autel - que peu de monde s'est indigné de la politique d'extermination menée par la Convention.
                Rares sont les épisodes de l'histoire de France à avoir été autant travestis. Sans doute parce qu'il était impensable que la Révolution qui a brisé l'hégémonie de la classe aristocratique ait pu dans le même temps broyer la révolte de " gens de peu ". Ceux qui firent et enseignèrent l'histoire par la suite pouvaient difficilement justifier que le mouvement qui avait érigé en nouvelles Tables de la loi la déclaration des Droits de l'homme n'avait cessé de fouler aux pieds, par ailleurs, l'un de ces droits primordiaux : la liberté de croire et de participer au culte de son choix.
               En circonscrivant son enquête à la commune de Maumusson, dans le territoire d'Ancenis, une terre qui lui est particulièrement chère, aux confins de l'Anjou et de la Bretagne, Pierre Péan est parvenu à établir que ces soulèvements populaires réagirent autant à l'atteinte à la liberté de culte (la constitution civile du clergé) qu'à la paupérisation des campagnes organisée par la bourgeoisie conquérante des villes.
               Pour éclairer cette "blessure française ", il a dépouillé archives, registres d'état civil, correspondances, mémoires, brossant ainsi les portraits et les itinéraires des protagonistes dans un tableau de chair et de sang.
     
     
    (1) : Une blessure française. Les soulèvements populaires dans l'Ouest sous la révolution. 1789-1795, de Pierre Péan. Fayard, 325 pages, 19 euros.
  • Révolution française et gilets jaunes [1] : 1791, ou la victoire du libéralisme anglo-saxon contre le modèle social fran

    Par Jean-Philippe Chauvin

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    Et si la Révolution française était la véritable cause de la révolte des gilets jaunes ?

    La question peut, de prime abord, sembler provocatrice et, même, iconoclaste, ne serait-ce que parce que deux siècles ont passé depuis cet événement fondateur de notre République et que les révoltés d’aujourd’hui paraissent se référer à un « mythe révolutionnaire » qui ferait de cette Révolution de 1789 un événement à reproduire : nombre de gilets jaunes comparent le président Macron au roi Louis XVI et semblent vouloir imiter la geste révolutionnaire, voire sans-culotte, même si quelques manifestants des ronds-points de l’Ouest et de l’Essonne (entre autres) affichent fièrement le sacré-cœur chouan sur leur gilet fluorescent et brandissent, jusqu’à Rennes et Paris, des drapeaux de l’Ancienne France. Mais cela n’enlève rien à la viabilité de la question, qui mérite, non seulement d’être posée, mais d’être traitée, en histoire comme en politique. 

    2142278736.jpgAprès tout, la Révolution française, largement née d’une crise de la dette publique, n’a rien été d’autre, à bien y regarder, qu’un immense transfert de pouvoir, des ordres privilégiés anciens à la classe bourgeoise urbaine, de la magistrature suprême de l’Etat royal à la domination d’une petite élite économique et sociale s’appropriant le Pouvoir tout en le renforçant pour se le garder : on était bien loin des espérances et des promesses initiales de 1789 portées par les Cahiers de doléances, alors vite abandonnés par les nouveaux maîtres se réfugiant derrière le refus du mandat impératif qui, pourtant, était à la base de la désignation des délégués aux Etats-généraux… Sans doute la Révolution était-elle viciée, dès le départ, par cette confiscation de la « représentation révolutionnaire et parlementaire » par ce que l’on nomme désormais le « bloc bourgeois »*, et sa « légalisation » par la prise du pouvoir législatif jusque là dévolu au roi et aux états provinciaux, du moins là où ils existaient encore de façon vive. Mais il y a un autre processus à évoquer, c’est celui de la « dépossession professionnelle », permise et même imposée par le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier de l’année 1791, véritable année de naissance du Prolétariat, à la fois comme condition et comme situation. 

    medium_travail_des_enfants_lbai_01_03_2006.jpgLe décret d’Allarde et la loi Le Chapelier sont deux textes que l’on peut rattacher au libéralisme des Lumières, marqué par l’individualisme et la Liberté économique, et qu’il faut sans doute replacer dans le contexte de l’émancipation des « possédants économiques » à l’égard des corps constitués et d’une Eglise catholique qui, malgré ses défauts et ses avanies, conserve encore une certaine réserve à l’égard de « l’Argent-Seigneur ». Ces deux textes se complètent en une logique certaine et infernale, si l’on veut bien en mesurer les effets immédiats sur le plan social : le premier supprime les corporations, corps socio-professionnels qui encadrent le travail autant sur le plan de ses conditions pour les travailleurs que sur celui de la qualité de la production ; le second interdit toute possibilité pour les travailleurs de se regrouper pour défendre leurs intérêts communs, la liberté individuelle primant désormais, aux yeux des constituants, sur toute communauté autre que la Nation. Ces deux textes sont l’application rigoureuse de la fameuse « Liberté du travail », qui n’est rien d’autre que « la liberté de l’Argent sur le monde du Travail », et ils sont votés dans un contexte de fébrilité sociale, au moment où les ouvriers, parfois assemblés en « coalitions ouvrières », revendiquent des augmentations de salaires et la protection de leurs droits, de plus en plus menacés par une bourgeoisie soucieuse d’appliquer la formule de Franklin sans égards pour ceux qui travaillent dans les ateliers et fabriques. Ces deux lois sont marquées, dès l’origine, par un véritable esprit de lutte des classes imposée, dans le monde du Travail, par les « possédants » et non par les ouvriers : elles ouvrent la voie à plus d’un siècle d’oppression sociale du monde des travailleurs manuels des usines et des mines, au nom d’une Liberté qui apparaît bien comme « celle du renard libre dans le poulailler libre » selon l’expression célèbre. Mais elles légaliseront aussi toutes les répressions contre les ouvriers et artisans quand ceux-ci réclameront leur juste dû et le respect de leur dignité, bafouée par un libéralisme importé du monde anglo-saxon… 

    Cette destruction des corporations et des libertés ouvrières au profit de la « Liberté du Travail » et de la domination capitalistique est aussi la défaite d’un modèle français, certes en crise d’adaptation face aux nouvelles conditions de l’industrialisation en cours au XVIIIe siècle : ce modèle ancien, né au Moyen âge dans les villes d’Occident, devait beaucoup à l’Etat (surtout depuis la fin de la Guerre de Cent ans) autant qu’aux villes qui l’avaient vu naître et aux professions qui l’avaient suscité, et il assurait une certaine justice sociale par l’équilibre qu’il établissait au sein du monde du Travail, dans le cadre d’une hiérarchie rigoureuse mais qui n’empêchait pas l’ascension sociale et l’inventivité professionnelle. Bien sûr, ce modèle n’était pas parfait mais il restait perfectible et, surtout, il préservait les travailleurs et la qualité de leur travail « malgré la concurrence », plaçant les hommes de l’atelier et de la mine avant le seul profit de quelques uns qui maniaient plutôt les pièces d’argent que celles des métiers et des outils… De 1791 date la rupture entre le travailleur et celui qui en tire profit : et cette situation s’est bien aggravée depuis, comme on peut encore le constater avec les émoluments de quelques grands patrons peu soucieux d’autre chose que de l’intérêt des actionnaires et n’hésitant pas à sacrifier des milliers d’emplois pour engranger plus de bénéfices. 

    Il est un autre effet néfaste et souvent méconnu des lois révolutionnaires libérales de 1791 : c’est la destruction de l’apprentissage qui, pourtant, avait permis au monde du Travail d’Ancien régime d’assurer et de s’assurer une qualité particulière et reconnue du monde entier, et qui garantissait la transmission des savoir-faire d’une génération à l’autre, avec toujours l’idée de rajouter, à chacune d’entre elles, quelques éléments supplémentaires. 1791, c’est la volonté de briser cette longue suite de « maîtrise de l’art du métier », propriété et fierté des travailleurs, quelles que soient leur fonction et leur place dans la hiérarchie professionnelle. Désormais, le seul maître, c’est celui qui finance et tire profit de la production, et non plus celui qui la fait, concrètement, à la force de son poignet et de ses muscles, au gré de son intelligence, avec l’aide de ses outils et avec l’expérience des anciens et la sienne propre, avec un rythme de travail qui est d’abord le sien et qui n’est pas imposé par « l’horloge du patron ». 

    1791 a marqué la victoire du libéralisme anglosaxon et de l’idéologie franklinienne, et les luttes sociales françaises du XIXe et du XXe siècles n’ont été que la réponse, parfois maladroite et violente, à la terrible violence « légale » des lois d’Allarde et Le Chapelier. Car, si les syndicats ont constitué, à partir de 1884, des formes de substitutions aux anciennes associations corporatives, ils n’ont jamais pu, en tant que « sociétés professionnelles » se constituer un « patrimoine corporatif » qui aurait pu leur permettre, au-delà de l’Etat et des subventions, de recréer un rapport de forces durable, en particulier dans les périodes de mondialisation qui ont accéléré leur déclin et révélé leur impuissance un temps masquée par les avantages octroyés (mais parfois conquis grâce à des mobilisations d’ampleur mais trop souvent éphémères, et à une situation géopolitique qui faisait craindre aux possédants une « lutte finale » qui leur serait défavorable…) par le soutien d’un Etat qui avait encore, s’il le voulait (ce qui n’était pas toujours le cas…), la force et les moyens de s’imposer au monde des féodalités économiques et financières. 

    bourse-justice.jpgBien sûr, il est trop tard pour empêcher Le Chapelier de faire voter sa loi et pour raccompagner fermement les révolutionnaires libéraux de la fin du XVIIIe siècle à la porte de l’Assemblée constituante de 1791, et ce qui est fait, même mal, est fait : mais cela n’empêche pas de dénoncer les fondements de ce qui, aujourd’hui, fait le malheur du peuple des ronds-points et sa colère… Cette dénonciation ne doit pas non plus empêcher la proposition d’une nouvelle fondation sociale, dans laquelle les associations socio-professionnelles, les travailleurs eux-mêmes et les dirigeants d’entreprise, les communes et les régions (à travers leurs institutions propres ou une forme de Conseil économique et socio-professionnel local, plus ou moins large mais toujours enraciné dans les territoires et les populations), avec la bienveillance et sous la surveillance arbitrale de l’Etat, joueraient un rôle majeur dans la garantie de la justice sociale, « premier droit des travailleurs au travail ». 

    Que l’on ne s’étonne pas que la Monarchie sociale soit, par sa situation de grand arbitrage et de par sa légitimité qui ne doit rien aux féodalités financières et aux oukases de la « gouvernance », son régime et ses institutions politiques la mieux placée (et j’emploie ce qualificatif à dessein) pour surmonter les crises sociales que la mondialisation contemporaine et le libéralisme dominant nourrissent aux dépens de nos concitoyens et des classes moyennes… Si le Roi politique n’a pas de sceptre magique pour dissoudre les causes du malaise social, il est symboliquement porteur de cette Main de justice qui rappelle que, sans ce devoir social assumé et garanti par la magistrature suprême de l’Etat, il n’y a pas d’ordre légitime qui puisse s’affirmer et tenir dans la durée… (À suivre)    

    * Le « bloc bourgeois » est-il une réalité sociale ou une facilité de formulation ? En effet, il me semble plus correct de parler de classes ou de catégories bourgeoises et de bourgeoisies au pluriel, avec des comportements politiques parfois fort différents selon le rapport au travail et à l’argent, ou selon les origines fondatrices, urbaines ou rurales, voire portuaires ou continentales. Mais n’y a-t-il pas, dans le même temps, une certaine unité, voire identité de pensée, dont la référence à Benjamin Franklin ou, plutôt, à sa fameuse formule « Time is money », serait la matrice véritable ? En ce sens, l’on pourrait alors évoquer une « idéologie bourgeoise » que partageraient nombre de bourgeois, ouvertement ou en leur for intérieur, contre le message même de l’Eglise déniant à l’Argent d’être un maître et contre la figure du politique s’imposant à l’économique. Certains ont aussi voulu voir dans la Révolution « la revanche de Fouquet » contre une monarchie absolue qui avait valorisé le service de l’Etat plutôt que les intérêts de l’Argent…

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Caricatures du Prophète : des critiques au Canada et aux USA de la conception française de laïcité et de liberté d’expre

    Caricatures du Prophète : des critiques au Canada et aux USA de la conception française de laïcité et de liberté d'expression (peinture de Moebius) 

    La publication en France des caricatures du prophète de l’Islam (Mahomet) et la décapitation le 16 octobre dernier d’un professeur d’histoire qui les avaient montrées à ses élèves, ont provoqué des réactions aux Etats-Unis et au Canada qui ont choqué les Français. Les Premiers Ministres du Canada et du Québec se sont au passage divisés sur le sujet.

    Rappel du contexte :

    Ce n’est pas nouveau, la « liberté religieuse » est fondamentale chez les Américains et Canadiens, alors qu’en France c’est la « laïcité » qui est au cœur des constitutions républicaines. Entre les deux (si on peut dire) le Québec s’est doté l’an passé d’une « loi sur la laïcité de l’Etat » ; mais une laïcité qui ne s’installe pas sans contestation non plus dans La Belle Province (1).

    Ainsi, dans les pays anglo-saxons, en général on aime procéder à des « accommodements raisonnables » afin que les minorités puissent vivre leur foi sans contrainte, mais aussi l’exprimer. Et c’est aussi parfois le cas afin de « réparer » une « discrimination ».

    Rappelons que les premières colonies américaines ont été fondées par des communautés religieuses qui comptaient (et comptent toujours) y exercer leur culte librement. En conséquence, le bannissement de certains signes religieux dans l’espace public français peut toujours paraître surprenant en Amérique du Nord.

    Pour que tout le monde puisse « vivre ensemble », en Amérique la norme c’est donc d’arranger (« accommoder ») et en France c’est de « limiter ». La version contemporaine de cette incompréhension n’est pas nouvelle : elle date des premiers débats français sur le port du voile à l’école en 1989.

    Depuis lors, la culture antiraciste (et anti discriminations) s’est aussi accentuée aux Etats-Unis, depuis les luttes pour les droits civiques, et elle constitue une grille de lecture qui peut s’avérer fausse quand elle est transposée aux autres pays, notamment par les mouvements « woke » (2) : il n’y a pas eu par exemple de rapports dominants-dominés (esclavage) avec des « people of colour » (personnes de couleur) en France métropolitaine.

    Le problème… c’est la police !

    Le New-York Times s’est ainsi vu accusé par la plupart des observateurs de vouloir transposer la situation américaine (comme par exemple l’affaire George Floyd) sur ce qui s’est passé en France. En tout cas le titre du quotidien américain a choqué les Français : « La police française tire et tue un homme après une attaque mortelle au couteau dans la rue » (3). Le quotidien américain a ensuite changé son titre, qui est ainsi devenu : « La police française tue un homme qui venait de décapiter un professeur dans la rue » (4). Le sujet principal de ce deuxième titre reste donc « la police française ». Enfin, le titre a encore été corrigé une énième fois en : « Un homme décapite un professeur dans une rue en France, et est tué par la police » (5). Si la police n’est plus « le problème » de cet ultime titre, les motivations (terroriste et religieuse) du tueur ne sont pas plus mentionnées que dans les versions précédentes.

    Les Français sont attentifs à ce genre de biais, car beaucoup accusent depuis plusieurs années une partie de leur extrême-gauche d’importer les concepts américains en France, et d’être (en plus) des « islamogauchistes », c’est à dire des « complices des islamistes ».

    Pour être tout à fait complet avec les Etats-Unis, on notera aussi la réaction (très différente) de Donald Trump le 1er novembre à Miami : « Vous avez vu ce qui s’est passé en France. C’est parce qu’ils laissent rentrer n’importe qui« .

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    « La liberté d’expression… oui mais ».

    Ce professeur, Samuel Paty, a été décapité en région parisienne car le terroriste lui reprochait d’avoir récemment montré aux élèves des caricatures du prophète Mahomet. C’est pour cette raison également que l’équipe du journal Charlie Hebdo avait été décimée en 2015.

    Après ce dernier attentat d’octobre 2020, en France les réactions ont été immédiates et massives : des dizaines de milliers de personnes ont alors republié les « caricatures du prophète » sur les réseaux sociaux. Le président Macron et tous les élus en ont défendu le principe, et les lycées vont même à l’avenir distribuer à tous les élèves des livres contenant ces caricatures. Ce faisant, la France s’est attirée les foudres de nombreux Musulmans de part le monde, à commencer par le président turc Erdogan.

    Aux Etats-Unis, si la liberté d’expression est inscrite dans la constitution, le pays est aussi l’inventeur du « politiquement correct » et fait de cette liberté un usage un peu… limité.

    Alors qu’une nouvelle attaque terroriste faisait trois victimes dans une église de Nice le 29 octobre, le New-York Times précisait sa position le lendemain dans un article titré : « Le durcissement par la France de sa défense des caricatures de Mahomet pourrait conduire à un «piège» » (5). Voici l’introduction assez explicite de cet article : « Autrefois dénoncées par les dirigeants français, les images sont désormais défendues à travers le spectre politique, creusant un fossé avec les nations musulmanes et laissant de nombreux musulmans français exclus.« 

    Cité dans l’article, c’est le philosophe Pierre-Henri Tavoillot, (Université de la Sorbonne) qui a conduit le journal à affirmer que « les caricatures ont conduit la France dans un piège ». « En fait elles sont devenues des symboles, ce qui a conduit la France dans un conflit« , dit Tavoillot, « Mais mon opinion est que ce conflit est inévitable : si la laïcité française cède sur ce point, elle va avoir à céder sur tous les autres. Si nous abandonnons les caricatures, pour un Français ça signifie que nous abandonnons la liberté d’expression, le droit de critiquer les religions« .

    Le New-York Times y voit ainsi une sorte de jusqu’au-boutisme sur la liberté d’expression, mais il toutefois assez relatif en France. Le 13 juin dernier l’Assemblée Nationale française a voté la « loi Avia » afin – en théorie – de combattre (entre autres) les « propos haineux » sur les réseaux sociaux et moteurs de recherches. Ce problème-là n’est pas spécifiquement français…. mais la loi Avia a ensuite été jugée par le Conseil Constitutionnel comme portant une atteinte « disproportionnée » à la liberté d’expression en France. De même, avec le sujet qui fait aujourd’hui débat, et qui est désormais nommé « séparatisme islamiste ». Afin d’y faire face, la réponse du gouvernement français ne s’arrêtera pas à la publication de caricatures. En effet, certaines « expressions » émanant de différents courants de l’islam sont de moins en moins tolérées, par exemple celles des Frères Musulmans.

    Dans une interview à Al Jazeera le 31 octobre, le président français a toutefois rassuré les Musulmans : « La France est un pays où on exerce librement sa religion ; il n’y a pas de stigmatisation« .

    Il n’y  pas qu’aux Etats-Unis que la presse a été critique. Fin octobre, Politico Europe a supprimé une chronique, “La laïcité, dangereuse religion française”. Son rédacteur en chef a donné pour seule motif que l’article avait été publié « à un moment inopportun ».

    Le 3 novembre c’est le Financial Times (Londres) qui a publié une tribune (également retirée) qui était titrée : “La guerre de Macron contre le séparatisme islamique ne fait qu’accroître les divisions en France ».

    Emmanuel Macron se plaint de la presse anglo-saxonne

    M.A.J du 16 novembre : le président Emmanuel Macron a accepté un échange téléphonique avec le New-York Times durant lequel il s’est plaint que certains médias anglo-saxons aient plus critiqués la France que le terroriste. Pour lui, ces médias ne comprendraient pas « la laïcité à la française ». Le journaliste, Ben Smith, réplique dans cet article du 15 novembre que lorsque l’enseignant a été tué, Emmanuel Macron a « répondu par la répression de musulmans accusés d’extrémisme, avec une vague de perquisitions et la promesse de dissoudre certaines associations.« .

    Pour Emmanuel Macron : “Notre modèle est universaliste et pas multiculturaliste (…) Dans la société, je me fiche de savoir si quelqu’un est noir, jaune, blanc, s’il est catholique ou musulman, il est d’abord citoyen”.

    Ben Smith a demandé à Emmanuel Macron « si ses plaintes à l’encontre les médias américains n’étaient pas elles-mêmes un peu trumpiennes — des attaques hautement médiatisées au service d’un programme politique. » Et de commenter : « Se battre avec les médias américains est aussi un sport de longue date en France, et il peut être difficile de savoir quand un débat sur les différences culturelles est authentique et quand il vise à cacher des réalités gênantes.« 

    La liberté d’expression « séparatise » aussi le Canada !

    La position du Premier ministre canadien Justin Trudeau sur cette affaire a aussi fait couler de l’encre : «Nous allons toujours défendre la liberté d’expression», a-t-il affirmé mais en soulignant que «la liberté d’expression n’est pas sans limites» ! «On n’a pas le droit par exemple de crier au feu dans un cinéma bondé de monde, il y a toujours des limites», a-t-il précisé. «Dans une société pluraliste, diverse et respectueuse comme la nôtre, nous nous devons d’être conscients de l’impact de nos mots, de nos gestes sur d’autres, particulièrement ces communautés et ces populations qui vivent encore énormément de discriminations.» Pour lui la parole ne doit pas «blesser de façon arbitraire et inutile». Avec sa parabole du cinéma, Justin Trudeau confond un peu volontairement la « mauvaise plaisanterie » avec la liberté d’expression, notamment celle de personnes dont c’est le métier (journalistes, élus, caricaturistes, écrivains, humoristes…).

    Et sa vision de la liberté d’expression n’est pas unanimement partagée au Canada. Lundi 2 novembre, lors d’un point presse le Premier ministre du Québec, François Legault, lui a répondu de manière ferme : « Je suis vraiment totalement en désaccord avec M. Trudeau. Il faut protéger la liberté d’expression » (…) « Je suis d’accord avec Emmanuel Macron » (…) « On ne peut pas accuser des personnes qui ont fait des caricatures (…) « On ne peut pas justifier de cette façon-là de la violence ».

    Le leader des Conservateurs à la Chambre, Gérard Deltell, a demandé publiquement pourquoi le Premier ministre Trudeau mettait des « conditions » à la liberté d’expression. En parallèle le chef du Bloc Québécois (indépendantiste) Yves-François Blanchet a asséné : « La formation politique que je représente se dissocie sans équivoque (…) du grave manque de courage exprimé par le Premier ministre du Canada quant à l’étendue de la liberté d’expression« .

    Une sorte de « guerre mondiale de la liberté d’expression » est lancée, et il est à peu près certain qu’elle est loin d’être terminée.

     

    NOTES :

    – 1 – D’ailleurs un procès s’est ouvert ce matin même contre cette loi sur la laïcité québécoise : www.journalmetro.com/actualites/national/2559716/proces-sur-la-loi-21-une-premiere-temoin-entendue/

    – 2 – « Le terme « Woke » est un terme apparu durant les années 2010 aux États-Unis, pour décrire un état d’esprit militant et combatif pour la protection des minorités et contre le racisme. » (définition de Wikipedia).

    – 3 – En version originale ça donne : « French police shoot and kill man after a fatal knife attack on the street« .

    – 4 – « French police fatally shoot a man who beheaded teacher on the street« 

    – 5 – www.nytimes.com/2020/10/30/world/europe/France-Muhammad-cartoons.html

     

    La Rédaction

    Source : https://courrierdesameriques.com/

  • Année Henri IV : le message de Nicolas Sarkozy...

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    L’inauguration de l’année Henri IV, à Rome, a été officialisée le 11 décembre par un message de Nicolas Sarkozy, président de la République.

    La délégation officielle était dirigée par Jacques Perot, président de la société Henri IV.

    Au cours de ce voyage, qui a été marqué par une journée à la Villa Médicis, la messe solennelle en l’honneur d’Henri IV et un dîner officiel donné par son excellence Stanislas de Laboulaye, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, la délégation française a rencontré de multiples personnalités et participé notamment à la messe Pro felice statu gallicae nationis qui se tient tous les ans depuis 1604, en l’honneur de la naissance d’Henri IV, à Saint Jean de Latran.

    Message présidentiel.pdf

  • Le sourire du dimanche: bizarreries de la langue française...

                Sans oublier également (l'exemple ne se trouvant pas dans le montage que vous allez découvrir) que, le mot désignant à la fois celui qui reçoit et celui qui est reçu, on est bien sûr, et forcément aussi, l'hôte de son hôte !.....

                Ah_le_Francais_GT.pps                             

                Et la prononciation ? Dans le genre : Nous portions nos portions (ou : Nos portions, les portions-nous ?...), on a aussi :

    - Les poules du couvent couvent.
    - Mes fils ont cassé mes fils.
    - Il est de l'est.
    - Je vis ces vis.
    - Cet homme est fier : peut-on s' y fier ?
    - Nous éditions de belles éditions.
    - Nous relations ces intéressantes relations.
    - Nous acceptions ces diverses acceptions de mots.
    - Nous inspections les inspections elles-mêmes.
    - Nous exceptions ces exceptions.
    - Je suis content qu 'ils nous content cette histoire.
    - Il convient qu 'ils convient leurs amis.
    - Ils ont un caractère violent et ils violent leurs promesses.
    - Ces dames se parent de fleurs pour leur parent.
    - Ils expédient leurs lettres; c' est un bon expédient.
    - Nos intentions c' est que nous intentions un procès.
    - Ils négligent leur devoir; moi, je suis moins négligent.
    - Nous objections beaucoup de choses à vos objections.
    - Ils résident à Paris chez le résident d' une ambassade étrangère.
    - Ces cuisiniers excellent à composer cet excellent plat.
    - Les poissons affluent d'un affluent de la rivière.

  • PEGASUS : Une manœuvre anti-marocaine et anti-française ?, par André BENOIST (Actus news).

    Le Maroc est accu­sé d’avoir infil­tré les télé­phones de per­son­na­li­tés publiques maro­caines et étran­gères, via un logi­ciel infor­ma­tique. Tout d’abord l’affaire dite Pega­sus et les accu­sa­tions pro­fé­rées dès le 18 juillet 2021, notam­ment par le site Inter­net d’extrême-gauche For­bid­den sto­ries (qui comme son nom ne l’indique pas est un site fran­çais signi­fiant « His­toires inter­dites ») et de vieux enne­mis du Maroc comme Amnes­ty Inter­na­tio­nal ou Media­part, appellent une pre­mière réflexion.

    2.gifÀ savoir que l’espionnage est aus­si vieux que le monde et que plus récem­ment on n’a pas fait un tel bat­tage média­tique lorsque les États-Unis, les Israé­liens, les Chi­nois, les Alle­mands ou les Russes se sont livrés à des acti­vi­tés d’espionnage contre des diri­geants fran­çais ou autres. Par exemple, les ser­vices des États-Unis (en par­ti­cu­lier, la Natio­nal Secu­ri­ty Agen­cy) se sont récem­ment appuyés sur les câbles de télé­com­mu­ni­ca­tions danois pour espion­ner des diri­geants euro­péens (France Info, 31 mai 2021). L’affaire Jona­than Pol­lard a révé­lé qu’Israël avait uti­li­sé un espion pour espion­ner des diri­geants des États-Unis…

    On serait donc ten­té de dire « beau­coup de bruit pour rien ». D’autant qu’en l’espèce, il ne s’agit bien de rien puisque, à en croire de nom­breux experts, nous serions en pré­sence d’une manœuvre anti-maro­caine, visant à désta­bi­li­ser ce pays et à nuire à l’excellence des rela­tions fran­co-maro­caines. Car on peut se deman­der si la France n’est pas aus­si vic­time de cette cam­pagne qui ne pro­fite qu’aux adver­saires, concur­rents et enne­mis de nos deux pays. En tout cas, le Maroc a réagi en condam­nant vigou­reu­se­ment la per­sis­tance d’une cam­pagne média­tique men­son­gère, mas­sive et mal­veillante à son encontre et en por­tant plainte.

    Une manœuvre anti-marocaine ?

    En effet, des res­pon­sables poli­tiques comme le pré­sident de la Com­mis­sion des affaires étran­gères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, Chris­tian Cam­bon, a dénon­cé le 21 juillet 2021, une « cam­pagnes de presse de déni­gre­ment visant à désta­bi­li­ser le Royaume du Maroc ».

    Le pré­sident Cam­bon ajoute : « quand on porte des accu­sa­tions, il faut en assu­mer les preuves… jusqu’à preuve du contraire, ce ne sont que des his­toires qui traînent régu­liè­re­ment et « on est dans l’absurde. En effet, on voit bien que ces accu­sa­tions sont des mon­tages, et donc nous n’avons aucune preuve, et jusqu’à pré­sent nous n’avions jamais eu aucune ».

    Pour sa part la séna­trice de Paris, Cathe­rine Dumas, a mis en cause, le même jour, une cer­taine dés­in­for­ma­tion qui cir­cule : « On sait très bien que tout ceci n’arrive pas par hasard ».

    Madame Cathe­rine Morin-Desailly, vice-pré­si­dente du groupe d’amitié France-Maroc, et ancienne pré­si­dente de la com­mis­sion de la Culture et de la com­mu­ni­ca­tion du Sénat, sou­ligne qu’Internet est deve­nu un « nou­veau ter­rain d’affrontement mon­dial où des forces obs­cures, des pays qui ne veulent pas que du bien aux rela­tions d’excellence entre le Maroc et la France peuvent s’immiscer pour véhi­cu­ler des accu­sa­tions. Selon la séna­trice, il « faut être extrê­me­ment méfiant face aux mani­pu­la­tions de forces externes ».

    Ber­nard Squar­ci­ni, ancien chef du ren­sei­gne­ment inté­rieur fran­çais (DCRI, aujourd’hui DGSI) a affir­mé sur la radio Europe 1 ne pas « trop croire » aux allé­ga­tions contre le Maroc. Selon Squar­ci­ni, « c’est (une accu­sa­tion) trop facile. Le Maroc est un par­te­naire de la France ».

    Les auto­ri­tés maro­caines n’ont eu de cesse de récla­mer des preuves concer­nant les accu­sa­tions por­tées à l’encontre du Royaume ; c’est éga­le­ment la posi­tion de plu­sieurs experts inter­na­tio­naux qui exigent que For­bid­den Sto­ries et les accu­sa­teurs du Maroc four­nissent des preuves à l’appui de leurs accusations.

    Ain­si, la jour­na­liste d’investigation amé­ri­caine, Kim Zet­ter, s’étonne sur son compte Twit­ter (@kimZetter) du manque de sources de For­bid­den Sto­ries. Elle dénonce éga­le­ment le trai­te­ment à charge de cer­tains médias. Le cher­cheur en cryp­to­gra­phie Nadim Kobeis­si constate que les preuves d’Amnes­ty inter­na­tio­nalet de For­did­den Sto­ries sont « qua­si-inexis­tantes » (@Kaepora). L’experte nor­vé­gienne en sécu­ri­té infor­ma­tique, Runa Sand­vik, res­pon­sable de la sécu­ri­té infor­ma­tique du New York Times, relève « l’incohérence » des accu­sa­tions rap­por­tées par les médias et For­bi­den Sto­ries. Elle note sur son compte twit­ter (@runasand) que « Per­sonne ne sait donc, jusqu’à pré­sent, d’où vient la liste par laquelle le scan­dale Pega­sus Pro­ject a été fabri­qué de toutes pièces pour s’attaquer au Maroc, en particulier ».

    Comme le pro­clame l’avocat fran­çais du Maroc qui a por­té plainte en France contre les deux asso­cia­tions à l’origine de l’affaire, « d’accusateurs, les meneurs de ce pro­jet et les médias de For­bid­den Sto­ries deviennent eux-mêmes des accu­sés. S’il per­sis­tait, leur silence sur les preuves de ce qu’ils avancent confir­me­rait leur culpa­bi­li­té ». Me Oli­vier Bara­tel­li a donc déli­vré deux cita­tions directes en dif­fa­ma­tion contre Amnes­ty Inter­na­tio­nal et For­bid­den Sto­ries.L’avocat a pré­ci­sé que l’Etat maro­cain« sou­haite que toute la lumière soit faite sur les allé­ga­tions men­son­gères de ces deux orga­ni­sa­tions qui avancent des élé­ments sans la moindre preuve concrète et démontrée ».

    Il suf­fit de voir qui est mon­té en ligne contre le Maroc pour com­prendre qu’il y a un com­plot. Les groupes d’extrême-gauche (trots­kystes, com­mu­nistes) qui sont bien orga­ni­sés et qui contrôlent en par­tie des asso­cia­tions de pro­pa­gande comme Amnes­ty Inter­na­tio­nal ou For­bid­den Sto­ries détestent tout par­ti­cu­liè­re­ment le Maroc qui, pen­dant la guerre froide, prit clai­re­ment le par­ti du Monde libre, est une monar­chie et mène, sous la direc­tion du roi Moha­med VI, une dyna­mique poli­tique africaine.

    Il est éga­le­ment clair que la déci­sion des États-Unis de recon­naitre la sou­ve­rai­ne­té du Maroc sur son Saha­ra a créé des ten­sions avec les enne­mis du Royaume, en pre­mier lieu le régime algérien.

    Tout cela explique l’acharnement ciblé de cer­tains médias et grou­pus­cules poli­tiques fran­çais à l’égard du Maroc. De fait, ces agi­ta­teurs bien connus agissent contre la France et selon un agen­da étran­ger même si une cer­taine presse enga­gée peut relayer des com­mé­rages et des allé­ga­tions qui ne sont pas prou­vées alors que le Maroc et la France font face à de nom­breux défis, notam­ment sur le plan sécu­ri­taire et la lutte anti-ter­ro­riste qui sont plus impor­tants que des bruits de cou­loir nauséabonds.

    Comme le dit encore le pré­sident de la Com­mis­sion des affaires étran­gères, de la défense et des forces armées du Sénat : « Le Maroc est un par­te­naire stra­té­gique, et nous sommes recon­nais­sants à ce que l’action, sous la conduite de Sa Majes­té le Roi, nous apporte au Sahel, où la France est très enga­gée et essaie de lut­ter contre le ter­ro­risme et le dji­ha­disme qui ont fait tant de dégâts. Nous appré­cions vive­ment l’appui très effi­cace que nous apporte le Maroc ».

    Ce qui disent beau­coup d’experts et obser­va­teurs impar­tiaux est que la France est visée par rico­chet. On connaît les liens entre les ser­vices alle­mands et cer­tains milieux gau­chi­sants, recon­ver­tis en éco­lo­gistes, qui mènent un com­bat achar­né contre le nucléaire fran­çais et ne perdent jamais une occa­sion de nous poi­gnar­der dans le dos. Mais ils ne sont pas les seuls. Cette affaire inter­vient alors que le Maroc est en train de négo­cier d’importants achats d’armements et bien enten­du cela ne ser­vi­ra pas les inté­rêts français.

    Nous savons bien que le Maroc est un par­te­naire indis­pen­sable de la France qui sait que c’est un État sérieux et com­pé­tent dans la lutte anti-terroriste.

    Is fecit cui prodest

    On connait le vieil adage juri­dique selon lequel le cri­mi­nel est celui à qui le crime pro­fite (Is fecit cui pro­dest). Il convient donc de recher­cher à qui le crime pro­fite pour trou­ver le cou­pable En la matière plu­sieurs grou­pus­cules mili­tants et des États ont inté­rêt à ten­ter d’envenimer les rela­tions fran­co-maro­caines, et s’en prendre soit au Maroc, soit à la France, soit aux deux.

    Par­mi les grou­pus­cules, il y a évi­dem­ment ceux d’extrême-gauche qui nour­rissent une véri­table haine à l’égard du Royaume du Maroc. Il ne fait donc pas s’étonner que l’affaire soit lan­cée par des mou­vances proches de ces milieux et abon­dam­ment reprise par cer­tains médias qui sont tou­jours prêts à jouer un mau­vais coup contre Rabat.

    Les indus­triels ven­deurs d’armes des États-Unis, d’Israël ou de pays moins impor­tants comme l’Italie ont éga­le­ment inté­rêt à jeter de l’huile sur le feu pour ten­ter de mettre à mal la coopé­ra­tion fran­co-maro­caine. Les Etats-Unis de Biden ont démon­tré le peu de cas qu’ils font de la France lors de la récente tour­née de Biden en Europe, en juin 2021, au cours de laquelle il a ren­con­tré tous ceux qui comptent (Vla­di­mir Pou­tine, Boris John­son, la Reine d’Angleterre, Ange­la Mer­kel) mais pas le pré­sident fran­çais Emma­nuel Macron. On sait aus­si que les États-Unis sont un impor­tant ven­deur d’armes au Maroc et qu’ils ne voient pas d’un bon œil la pré­sence fran­çaise dans ce pays et, plus géné­ra­le­ment, en Afrique.

    L’Italie quant à elle ambi­tionne de vendre des fré­gates FREMM de lutte anti-sous-marine au Maroc et Fin­can­tie­ri (sou­te­nu par le gou­ver­ne­ment ita­lien) ne serait pas fâché de voir son concur­rent fran­çais de Naval Group écar­té du mar­ché comme ce fut le cas récem­ment en Indo­né­sie et en Egypte.

    Si l’Espagne socia­lo-gau­chiste (le PS local est allié aux radi­caux de PODEMOS) de San­chez n’a évi­dem­ment pas les moyens d’ennuyer pro­fon­dé­ment ses voi­sins maro­cain et fran­çais, ce n’est pas le cas de l’Allemagne qui est en déli­ca­tesse avec le Maroc et qui ne perd aucune occa­sion de nuire à une France qu’elle consi­dère, depuis le Brexit bri­tan­nique, comme son seul concur­rent dans l’Union euro­péenne. En tout cas cette affaire démontre que la France est aus­si vic­time que le Maroc de ces allé­ga­tions sans fon­de­ments. Si, comme le sou­ligne Pierre Razoux dans Les Échos du 23 juillet : « Il y a une inquié­tude des Maro­cains envers une par­tie de l’élite fran­çaise sus­pec­tée de bien­veillance vis à vis des frères musul­mans et de l’Islam poli­tique et de ceux jugés trop proches des milieux algé­riens », il doit être dit que ni le gou­ver­ne­ment fran­çais ni le gou­ver­ne­ment maro­cain ne veulent que les choses se dégradent entre les deux pays.

    Bien enten­du, le régime algé­rien n’a pas man­qué d’exploiter les allé­ga­tions de ses amis d’extrême-gauche contre le Maroc. Alger a même eu le culot de « condam­ner cette atteinte sys­té­ma­tique inad­mis­sible contre les liber­tés fon­da­men­tales ». Comme par hasard, cette affaire inter­vient alors que les rela­tions entre les deux pays se sont par­ti­cu­liè­re­ment ten­dues ces der­nières semaines en rai­son de l’aide accrue du régime algé­rien aux sépa­ra­tistes du Poli­sa­rio, des innom­brables pro­vo­ca­tions anti-maro­caines et alors qu’Alger a rap­pe­lé son ambas­sa­deur à Rabat  en rai­son du conten­tieux sur le Saha­ra maro­cain. Bien sûr, Alger — dont la poli­tique est fort ambi­guë — voit d’un mau­vais œil la soli­di­té des liens entre les ser­vices de ren­sei­gne­ments fran­çais et maro­cains, en par­ti­cu­lier dans la lutte contre le dji­ha­disme au Sahel.

    En tout cas, le Maroc est une nou­velle une fois au cœur d’un feuille­ton qui relève de « la science-fic­tion ». Il faut en effet rap­pe­ler que ce même consor­tiumde jour­naux avait repris, en juillet 2020, une infor­ma­tion d’Amnes­ty Inter­na­tio­nalselon laquelle le télé­phone por­table d’un jour­na­liste — condam­né le 19 juillet à six ans de pri­son pour atteinte à la sécu­ri­té inté­rieure de l’État — avait été infec­té par Pega­sus. Mais cette fausse infor­ma­tion n’a été cor­ro­bo­ré par aucune preuve…

    On ris­que­rait d’atte

  • Actualités du blog • Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire : une bibliothèque qui s'enrichit et qui est à la dispositi

    Trombinoscope grands auteurs 08.02.2015.jpg

    Les auteurs présents dans notre bibliothèque 

    Sauf exception, chaque vendredi, nous vous livrons une réflexion, une pensée brève, parfois une analyse plus étoffée, et certaines jours des vers, de l'un de nos grands auteurs français et européens, ou encore de quelques-uns des acteurs qui font ou ont fait l'Histoire, et qui, souvent, furent aussi des écrivains, des scientifiques, ou des artistes.   

    Notre galaxie personnelle et collective ne se limite pas, bien-sûr, aux quelques noms, aux quelques maîtres, pour ainsi dire directs, à qui l'on voudrait nous limiter, ou auxquels, nous-mêmes, par facilité, pourrions être tentés de nous limiter. Ce genre de - d'ailleurs fausse - fidélité n'est pas fécond. Nos vraies références sont riches et multiples, dans l'espace et dans le temps. Il nous importe de nous y référer. Et lorsque on s'y attache, l'idée, la crainte, l'impression de notre isolement se dissipent, se relativisent et se métamorphosent en une forte impression de solidarité, de filiation heureuse avec tout un univers constitué de quelques-uns des esprits les plus marquants de notre culture, française et européenne.   

    Tel est l'esprit et l'objet de cette bibliothèque de textes et d'auteurs que nous constituons peu à peu, chaque vendredi. 

    Déjà présents :

    •  Edgar Poe   •  le Dalaï Lama  •  Goethe   

    •  Tocqueville   •  Baudelaire  •  Anouilh

    •  Vaclav Havel   •  Claude Lévy-Strauss

    •  Charles Péguy   •  Dostoïevski  •  Racine     

    •  Malraux   •  Unamuno   Frédéric II

    •  La Satire Ménippée   •  George Steiner  

    •  Shakespeare  •  Balzac •  Auguste Comte 

    •  Jacques Perret   •  Paul Verlaine •  Louis XIV   

    •  Georges Bernanos   •  Anatole France  

    •  Pierre Manent •  Charles Maurras 

    •  Alexandre Soljenitsyne •  Winston Churchill

    •  Le Pape François  •  Alfred de Musset

     Michel Houellebecq  

    Une majorité de Français et de grands esprits européens (anglais, allemand, espagnol, tchèque et russe). Plus le Dalaï Lama ...

    Bien d'autres auteurs éclectiques et profonds sont à venir. « Du bonheur d'être réac ? » C'est, à des titres divers, ce qui les rassemble.

    Lecteurs, étudiants, universitaires, n'hésitez pas à consulter cette bibliothèque. Elle est faite pour vous; elle est à votre disposition !  • 

    Accès : Icône en page d'accueil, colonne de gauche, partie haute.

  • Sur deux livres : la Révolution française est-elle terminée ?...

    Charles-Henri d'Andigné présente, sous ce titre, les deux ouvrages La Révolution française, de Philippe Pichot-Bravard, et S'approprier l'homme, de Xavier Martin :

     LA REVOLUTION FRANCAISE EST ELLE TERMINEE .pdf

    la revolution francaise pichot bravatd.jpg

    Via Romana, 294 pages, 23 euros

    Cette histoire de la Révolution française n'a pas pour but de narrer à nouveau des événements ou des anecdotes mille fois ressassées. Son ambition ? Susciter une relecture complète de la Révolution nourrie par les recherches récentes publiées au cours de ces dernières décennies. Ces découvertes permettent d'affirmer que la Révolution a eu pour dessein essentiel la régénération de la société et de l'homme, la création d'un monde nouveau et d'un homme nouveau adapté à ce monde bâti par la mise en oeuvre des idées rationalistes, individualistes, contractualistes, matérialistes et laïcistes des Lumières. Comprendre ce qu'a été réellement la Révolution française semble dès lors indispensable pour saisir les enjeux de la politique contemporaine. Rédigé dans une langue claire, l'ouvrage est destiné au grand public.
     

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    Dominique Morin Editions, 112 pages, 14 euros
     
     
    Fin 1789, un « étonnant vieillard » chargé de cent vingt ans vient faire sensation à la Constituante. L'émoi qu'il y cause arbore les traits préromantiques, non dénués d'équivoque, de la sensiblerie d'alors. Un théoricien de la pédagogie prétend aussitôt, pour ses leçons de choses, « s'emparer de l'auguste vieillard », qu'en réalité ses proches manipulent pour en faire argent. Au-delà de l'anecdote, l'affaire - à maints égards tragicomique - met en jeu les ressorts, visibles ou cachés, d'une autre facette de l'esprit du temps : l'utilitarisme. De fil en aiguille, ce qu'évoquent ces pages, c'est, avec ses saveurs inégalement douces, tout l'univers mental de la Révolution, au centre duquel un souci majeur et déterminant : s'approprier l'homme.
    A la lecture de cette étude historique, le lecteur s'apercevra combien cette obsession est encore présente et inspire le législateur d'aujourd'hui dans sa volonté de s'approprier l'homme et d'en façonner sa mentalité.
  • Les royalistes et la préservation de l'environnement dans les années 1970. Partie 3 : les racines du mal et la réponse m

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    Dans le cadre de la rédaction d'une nouvelle brochure sur les Royalistes et l'écologie, voici ci-dessous la 3ème partie d'une brève étude historique sur ce thème déjà publiée en 2017.

    Quels sont les présupposés idéologiques de ce progressisme qui, aujourd'hui, conjugue les sciences et le règne de l'Argent, de cette maximisation de la possession individuelle plutôt que de la recherche du Bien commun ?

    Il y a, bien sûr, la fameuse formule de Benjamin Franklin : « Time is money » (1), qui explique, par elle-même, tant de choses, et pas des meilleures, et signale le véritable renversement (2) de la compréhension, ou plutôt de l'appréhension humaine du temps, désormais ramené à la valeur monétaire de ce qu'il peut « rapporter » : une désacralisation du temps conjuguée à une valorisation exclusive de l'Argent, qui devient la véritable aune du monde et du temps, de son « utilité » matérielle. C'est le triomphe de l'utilitarisme, rapporté au « profit » individuel et matériel, dans un sens de plus en plus financier, l'argent devenant le vecteur privilégié des relations sociales et celui de la nouvelle hiérarchisation des classes sociales et des personnes : le « gagneur » est alors privilégié au dépens du « meilleur », Bernard Tapie ou Rockfeller au dépens de saint François d'Assise ou des bénévoles...
    La nature est aussi victime de ce nouvel état d'esprit, dont Benjamin Franklin n'est que l'interprète et qu'il puise dans une culture anglo-saxonne et protestante qui fût, au XVIIIe siècle, « l'idéologie dominante » du monde ouest-européen et qui se confond avec les fameuses « Lumières » dont il n'est pas certain que nombre d'écologistes actuels aient bien mesuré les effets logiques sur la gestion de l'environnement et l'état d'esprit des populations consommatrices.
    Le Bulletin d'AF Reims de janvier 1971 dont les lignes suivantes sont extraites revient sur les racines de la situation déplorable faite à la nature par la société de consommation, et, en deux paragraphes, développe l'état d'esprit qui, en ces temps contemporains, explique les attitudes capitalistiques, si néfastes pour l'environnement, attitudes qui rompent avec l'esprit d'un Moyen âge qui, à travers les faits et idées de saint François d'Assise, respecte plus la nature donnée (ou « confiée aux hommes ») par le Créateur (selon la tradition catholique) ,dont ses créatures animales et végétales, que l'esprit né de la Réforme. En effet, sans rentrer dans un débat théologique, ce dernier semble assujettir la nature aux hommes sans contreparties ou simple respect de celle-ci, esprit qui survalorise les humains au détriment d'une humilité pourtant nécessaire à l'équilibre des sociétés et à leurs bons rapports avec la nature environnante... Cela n'empêche pas nombre de protestants, à l'image de Jacques Ellul (3), de faire une critique tout aussi virulente d'une société capitaliste de consommation oublieuse de la juste mesure et du cadre environnemental. Mais, désormais, le capitalisme lui-même s'est largement émancipé de sa matrice « réformée » et ce n'est plus l'homme en lui-même qui est valorisé, mais bien plutôt l'individu consommateur et « quantifiable »...
    « D'où viennent ces attitudes ? Comment s'explique cette situation ?
    Pour répondre, il nous faut élargir le débat.
    « La nature est faite pour l'homme » : tel est l'esprit de la Réforme et du capitalisme. La richesse matérielle acquise sur terre est le seul moyen pour l'homme de se persuader qu'il possède la Grâce. Pour y parvenir, tous les moyens que nous donne Dieu sont bons. La destruction de la nature est un droit inaliénable ; l'extermination des Indiens et des bisons s'est faire Bible en poche. On peut fort bien inonder le monde de gaz toxiques si l'argent que procure cette noble activité de libre entreprise permet l'achat d'une installation privée d'air conditionnée.
    Et la lutte elle-même, entreprise actuellement contre les nuisances, s'effectue dans le même esprit ; il s'agit de vaincre une bonne fois ce genre de déséconomies externes pour gagner encore plus d'argent ensuite. Plus qu'une lutte du système pour sa survie, c'est un moyen pour lui d'augmenter sa puissance, d'exploiter toujours davantage (4).
    A l'Action Française, nous considérons [ndlr : au contraire des lignes précédentes, représentatives du nouvel esprit capitaliste] que le milieu naturel n'est pas à notre disposition, n'est pas un citron à presser. C'est un élément de notre héritage, un élément essentiel de notre patrimoine. Nous savons qu'il est vain et dangereux de vouloir lutter contre les lois de la nature mais qu'il faut, au contraire, s'y plier pour pouvoir réellement progresser, non de la manière factice propre aux libéraux. L'environnement est une des composantes de la politique naturelle. Il nous faut le défendre par tous les moyens, et prévenir sa récupération par le système. L’État républicain, esclave des groupes de pression, incapable de mener une politique cohérente à long terme, ne pourra agir que quand cela sera trop tard. L'héritage en sera amputé d'autant. Pour éviter cela, à nous de ramener l'héritier. »
    Le combat royaliste est ainsi le corollaire indispensable du combat écologiste : en cela, la Monarchie est le moyen institutionnel de l'écologie intégrale en France ; elle est, en somme, « l'écologisme intégral ». La République, elle et malgré les louables efforts d'un Nicolas Hulot aujourd'hui à la tête d'un ministère d’État, reste trop sensible aux pressions des grands groupes financiers et industriels pour pouvoir, en définitive, assumer et assurer, sur le long terme, ce « souci environnemental » qui est, malgré les idéologies « progressistes » et consuméristes, le fondement de toute « mesure » (au sens grec du terme, comme la traduction de pan metron : « de la mesure en tout ; jamais trop, toujours assez ») nécessaire à la vie et à l'équilibre des sociétés humaines, à la justice sociale elle-même.
    Que l'on ne s'étonne donc pas que le lys puisse être le meilleur symbole, aujourd'hui, de ce combat écologique qui s'avère désormais une cause politique d'urgence, non de la précipitation et de l'éphémère mais de l'enracinement et du temps long...
    Notes : (1) : « Le temps c'est de l'argent », formule qui donne son sens même au capitalisme désinhibé qui rompt avec ce vieux « capitalisme » (le terme est-il exact, d'ailleurs ? La question mériterait d'être posée) encore familial et traditionnel qui se reconnaissait quelques limites et pouvait accepter un certain partage des fruits de l'économie, tout en valorisant le travail des producteurs et pas seulement « la » seule production, sans limites, ni sociales ni environnementales...
    (2) : un renversement dont les conséquences se verront dès le XVIIIe, siècle dit « des Lumières », et encore plus dans les siècles suivants avec les révolutions industrielles et économiques d'une part, et « l'imposition douce » de la société de consommation d'autre part.
    (3) : Jacques Ellul (1912-1994), historien et sociologue, contempteur de la société technicienne et l'un des précurseurs du courant de la décroissance.
    (4) : N'est-ce pas là la définition même du « capitalisme vert », aujourd'hui qualifié de « développement durable » ? Car il s'agit de « faire des affaires » en réparant les dommages du « développement » et d'une société de consommation que celui-ci, pourtant, tend à atteindre « pour tous » et à donner « à tous », non selon leurs besoins véritables mais selon leurs désirs suscités par cette même société séductrice de consommation, si tentatrice par le biais de la publicité et du crédit, autre nom sympathique de l'endettement...
     
  • Langue française • La Tunisie réaffirme son choix du français

     

    Par Ilyes Zouari

    Secrétaire général adjoint de la revue Population & Avenir [

    Le gouvernement tunisien a réaffirmé son attachement au statut privilégié de la langue française, porteuse de valeurs et passerelle vers la vaste Afrique francophone. Cette décision répond aux intérêts supérieurs du pays, tant géopolitiques qu’économiques.

     

    zouari_ilyes.jpgSuite à la polémique déclenchée en octobre dernier par le ministre tunisien de l’Éducation, M. Néji Jalloul, qui proposait de faire de l’anglais la seconde langue du pays, le gouvernement a réaffirmé le statut privilégié du français en Tunisie, quelques jours plus tard.

    Dans ce pays arabo-francophone, celui-ci est appris au plus tard à partir de la troisième année du primaire, constitue la langue d’enseignement des matières scientifiques et économiques à partir du second cycle du secondaire, et représente, au même niveau que l’arabe, la langue de l’administration, des affaires et des médias. Chose qui peut surprendre bon nombre de francophones du Nord, tant furent nombreux les articles affirmant que le français y était en régression. Et ce, au plus grand étonnement des Tunisiens eux-mêmes, qui n’ont jamais été aussi nombreux à le parler et à le maîtriser.

    Le français, valeurs et géopolitique  

    Comme d’autres langues, mais probablement davantage, le français, langue des Lumières, est connu pour être porteur de valeurs humanistes, telles que l’égalité, le partage ou encore le rejet de toute forme d’extrémisme. Ainsi, ce n’est pas un hasard si les seuls pays et territoires à avoir interdit le port du niqab sont francophones ou francophiles. En Europe, la France et la Belgique ont été rejointes par le canton suisse italophone du Tessin (où le français a le statut de première langue étrangère enseignée) et, partiellement, par les Pays-Bas qui l’ont interdit dans certains lieux publics (et où la majorité des élèves apprennent le français au premier cycle du secondaire). En Afrique, le Tchad, le Congo et le Sénégal ont également proscrit le niqab, suivis par le Cameroun et le Niger pour les parties de leur territoire voisines du Nigeria.

    Pour sa part, le Maroc vient d’interdire, en janvier dernier, toute commercialisation de la burqa "afghane" (qui dissimule également les yeux). Avancée modeste, certes, mais qui constitue toutefois une première dans les pays arabes. Du moins depuis la révolution tunisienne, avant laquelle la burqa et le niqab étaient formellement interdits en Tunisie, pays qui demeure toutefois largement en avance en matière d’égalité hommes-femmes. Au passage, il convient de noter que le Maroc avait décidé, début 2016, de réintroduire l’enseignement du français à partir de la première année du primaire, et de refranciser l’enseignement des matières scientifiques dès le primaire également.

    Un passage à l’anglais éloignerait ainsi la Tunisie du monde francophone et des valeurs qui sont les siennes, et conduirait à une érosion très progressive des relations diplomatiques privilégiées et amicales liant historiquement la Tunisie aux autres pays ayant le français en partage. De même, cela l’éloignerait, lentement mais sûrement, du reste du Maghreb, dont la langue française est un des piliers de l’identité linguistique, avec l’arabe et le berbère. Ce qui, in fine, rapprocherait la Tunisie des pays "anglophones" du Moyen-Orient, de leurs codes culturels, et, à terme, de leurs orientations géopolitiques.  

    Le français, ou l’accès à un vaste marché francophone émergent

    Mais le français peut également permettre à la Tunisie d’avoir des relations économiques privilégiées avec les autres et nombreux pays francophones. Faisant partie de ces pays, la France demeure le premier partenaire de la Tunisie (21,2 % de son commerce extérieur de biens en 2014), devançant assez largement l’Italie (16,5 %) et l’Allemagne (8,3 %). Cette forte présence s’explique par ce lien linguistique, sans lequel les entreprises hexagonales s’orienteraient plutôt vers les pays d’Europe de l’Est, plus proches et aux coûts de production souvent comparables.

    De plus, la Tunisie commence également à prendre conscience de l’émergence démographique et économique de l’Afrique subsaharienne francophone, désormais un des principaux relais de la croissance mondiale. Cet ensemble de 22 pays, regroupant 290 millions d’habitants et vaste comme 2,4 fois l’Union européenne (Royaume-Uni inclus), constitue la partie la plus dynamique du continent avec une croissance globale de 3,7 % en 2016 (0,8 % pour le reste de l’Afrique subsaharienne). Concentrant, cette même année, 9 des 13 pays africains ayant enregistré une croissance supérieure ou égale à 5 %, cet espace a réalisé les meilleures performances pour la troisième année consécutive et pour la quatrième fois en cinq ans, notamment grâce à la meilleure résistance de la majorité des pays francophones pétroliers et miniers à la chute des cours. En 2016, la croissance s’est ainsi établie à 5,6 % au Cameroun et à 3,2 % au Gabon (ou encore à 3,6 % en Algérie, plus au nord), tandis qu’elle était quasi nulle en Afrique du Sud et en Angola (0,4 %) et négative au Nigeria (-1,7 %). Performance qui s’explique par les avancées en matière de diversification, mais aussi en matière de bonne gouvernance, comme en témoigne le succès de l’ITIE (Initiative pour la transparence des industries extractives), norme internationale déjà adoptée, fin 2016, par 68 % des pays subsahariens francophones, hors petits États insulaires (et par 38 % des autres pays subsahariens).

    La Tunisie a donc tout intérêt à s’inspirer de l’Algérie, qui vient d’organiser son premier "Forum africain d’investissements et d’affaires", en décembre 2016, et qui aimerait bien rattraper le Maroc, bien plus en avance en la matière. Deuxième investisseur africain sur le continent, derrière l’Afrique du Sud, et premier investisseur étranger en Côte d’Ivoire en 2015 (devant la France), celui-ci peut même s’appuyer, en Afrique de l’Ouest francophone, sur un réseau d’agences bancaires marocaines désormais plus de deux fois plus étoffé que celui de l’ensemble des banques françaises présentes. Cet intérêt marocain pour cette partie du continent vient à nouveau de se manifester, fin février, par le dépôt d’une demande officielle d’adhésion à l’espace CEDEAO.

    Un niveau en anglais déjà assez bon

    Une remise en cause du statut du français serait d’autant plus injustifiée que les jeunes Tunisiens ont déjà, globalement, un niveau assez bon en anglais, appris obligatoirement et en tant que deuxième langue étrangère (depuis l’indépendance). Le pays s’est ainsi placé à la 52e place mondiale en la matière dans la dernière édition de l’EF English Proficiency Index, faisant ainsi mieux que sept anciennes colonies britanniques, comme l’Égypte, la Jordanie et le Qatar. Dans ce classement très médiatisé, la Tunisie n’est donc pas loin de faire aussi bien que le Maroc (44e), ou encore que la France, classée 29e et faisant mieux que dix anciennes colonies britanniques ayant toutes l’anglais comme langue co-officielle, de jure ou de facto (dont Hong Kong et les Émirats arabes unis).

    Être francophone n’est donc pas incompatible avec l’acquisition d’un bon niveau d’anglais. Par contre, l’expérience démontre bien que l’inverse est très improbable, vu la relative complexité de la langue française (plus facile que les langues slaves ou germaniques) et le manque de motivation qui résulterait chez les élèves du sentiment contreproductif d’avoir fait le plus important en ayant déjà appris l’anglais.

    Par ailleurs, un renoncement au français ne permettrait nullement de développer massivement et suffisamment les investissements et échanges de toutes sortes (entreprises, société civile…) en provenance de pays anglo-saxons, afin de compenser la baisse, lente, mais certaine, de ceux en provenance des pays francophones. Et ce, du fait de l’éloignement géographique des premiers, qui peuvent déjà, au passage, compter sur de nombreux pays anglophones ou anglophiles attractifs. À cela s’ajoute le fait qu’il serait plus difficile de maintenir des liens étroits avec une diaspora de près d’un million de personnes vivant dans des pays de langue française, selon les autorités tunisiennes.

    Le gouvernement tunisien a donc conscience de l’importance stratégique du français pour le pays, dont les difficultés économiques actuelles ne résultent que du manque de stabilité politique et des problèmes sécuritaires qui ont suivi la révolution de 2011. L’année précédente, le Forum économique mondial de Davos venait d’ailleurs de classer à nouveau ce pays arabo-francophone à la première place continentale en matière de compétitivité (32e place mondiale), largement devant l’Afrique du Sud (54e) et Maurice (55e, et autre pays francophone). 

    Ilyes Zouari

    @i_Zouari
  • Café Histoire de Toulon, mercredi 28 juin, avec Antoine de Crémiers, sur le transhumanisme

    Antoine de Crémiers, est responsable éditorial à la Nouvelle Revue Universelle, du Café Actualité d'Aix-en-Provence et conférencier. Il est également responsable de la formation d'Action Française Provence.

    Le transhumanisme qui arrive est-il le stade suprême du libéralisme ? Sommes nous devant cette "France des robots" que le grand écrivain catholique Georges Bernanos nous annonçait dès 1947 ? La nouvelle génération des jeunes catholiques contestataires de la passionnante revue LIMITE a-t-elle raison de nous alerter ? Que doivent penser les catholiques devant le danger transhumaniste ? Quel rapport avec l'encyclique Laudato Si ? C'est a un véritable et nécessaire exercice de réflexion que l'animateur du Café Actualité d'Aix en Provence, Antoine de Crémiers nous fera participer. 

    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République , 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com