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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Jérôme Fourquet : ”Les Français ont vu l’Etat en voie de clochardisation”, par Gérald Andrieu.

    Pour le sondeur et essayiste, "l’Etat central et sa haute administration" ont été "percutés" par la crise sanitaire. - Martin BUREAU / AFP

    Source : https://www.marianne.net/

    "Marianne" s'intéresse cette semaine aux Français qui, dans la période, de gré ou de force, pour le meilleur ou pour le pire, se débrouillent sans l’Etat, l’administration, les chefs, les intermédiaires... Jérôme Fourquet, directeur du pôle Opinion de l’Ifop et auteur de "L’Archipel français" (Seuil), nous en dit plus sur ces "sécessionnistes".

    Marianne : Dans la période, les responsables politiques nationaux, l’Etat, l’administration sont apparus défaillants à beaucoup de Français. Ces derniers ont donc fait sans eux. Dans le monde de l’entreprise aussi, ils ont parfois fait sans leurs chefs et ces intermédiaires que sont par exemple les consultants ou les chargés de mission. Qui sont-ils ces Français qui ont pris leur autonomie ?

    Jérôme Fourquet : Il faut déjà faire la différence entre autonomie choisie et autonomie subie. Dans le premier cas, on retrouvera les indépendants, les petits patrons qui étaient depuis longtemps vaccinés (si je puis dire !), qui savent qu’en temps normal il faut remplir 40 bordereaux pour pouvoir faire quoi que ce soit et qui, eux, aujourd’hui comme hier, sont toujours dans la « débrouille » et le système D. Et puis il y a ceux qui se sont tournés vers l’Etat, instinctivement, parce qu’ils n’ont que ça et qui, sans réponse, par dépit, de rage, se sont dits on va faire tout seul.

    Cette autonomisation, on y a assisté dans les hôpitaux par exemple. Ce sont ces soignants, médecins, infirmières, qui ont poussé les murs et organisé des lits de réa supplémentaires. Ils ont pris les manettes parce que - pour faire court - les administratifs étaient en télétravail. Ce sont ces gérants de supérettes qui se sont autonomisés de leur tutelle en élargissant les allées entre leurs rayons, et en y accueillant des producteurs locaux venus taper directement à leur porte. Ce sont aussi ces patrons de départements et de régions - avec parfois des arrières-pensées politiques, bien sûr - qui ont dit “Cet Etat est impotent, trop lourd, donc faisons par nous-mêmes !” Mais ça n’était que le sommet de l’iceberg car il y avait aussi ces maires qui avait un Ehpad sur leur territoire, une grosse entreprise en train de couler, qui ont organisé des distributions alimentaires pour leurs concitoyens et des ateliers de confection de masques avec quelques administrés installés dans un gymnase. Des maires à qui l’Etat dit maintenant “voici les 60 et quelques pages de consignes sanitaires à respecter pour rouvrir les écoles” !

    Ce “sans l’Etat” est sans doute à relativiser, notamment quand on songe au recours massif au chômage partiel qu’il a rendu possible. L’Etat a mis la main à la poche et pas qu’un peu. C’est pourtant lui qui apparaît comme le grand perdant du moment ?

    Oui, le grand perdant, c’est l’Etat jacobin surplombant. C’est l’Etat central et sa haute administration. Il a été percuté par cette crise sanitaire. L’exemple type, ce sont les Agences régionales de santé. Ce à quoi nous avons assisté, c’est à son “étrange défaite” - pour reprendre le titre du magnifique livre de Marc Bloch - et ça a été un choc. Parce que, dans notre pays en temps de crise, on se tourne spontanément vers l’Etat, très présent et censé nous protéger mais qui là a pataugé. Résultat : les Français ont eu le sentiment de vivre un violent déclassement national. Ils ont vu des scènes - comme ces soignants qui, faute de surblouses, mettaient des sacs poubelles ! - qui disaient de notre Etat qu’il était en voie de clochardisation.

    Notre pays a été plus proche, il faut bien le dire, de l’Espagne et de l’Italie que de l’Allemagne. Dans ce dernier pays, on le voit, les choses sont organisées par bassins de vie et les structures publiques sont apparues beaucoup plus réactives et préparées que chez nous.

    Cette défiance à l’égard des dirigeants, quels qu’ils soient, politiques ou économiques, cette sécession même, ne sont pas des phénomènes nouveaux. Mais avec l’épisode du Covid, ils s’en trouvent largement renforcés. Et ils posent la question majeure de la cohésion des Français demain ?

    La question est : comment les vieilles hiérarchies, qui ont été contournées dans cette période, notamment avec le télétravail, vont réagir à cette autonomisation ? Peuvent-elles revenir sur leur lieu de travail et dire : “Retour à la normale !” Certainement pas, parce qu’en face on leur répondra “Nous on a joué notre peau pour faire tourner le service ou l’entreprise pendant l’épidémie, on ne s’est pas simplement dépassé. On a besoin de reconnaissance. Et d’ailleurs, sont-elles vraiment nécessaires toutes ces procédures, toute cette paperasserie ? Quand vous n’étiez pas là, ça marchait très bien !”

    Il y a eu dans cette période et il va y avoir un affrontement entre cols blancs et cols bleus.

    Il y a eu dans cette période et il va y avoir un affrontement entre cols blancs et cols bleus. C’est un peu comme quand il y a une grève dans une usine et qu’elle dure. Il y a des initiatives individuelles, des personnalités qui se révèlent, des solidarités qui se créent, une atmosphère particulière qui s’installe car le collectif est soudé dans la lutte et l’adversité. C’est très dur mais il y a un côté grisant. Et puis quand sonne l’heure de la reprise, c’est souvent la gueule de bois et le retour à « l’ordre ancien » est très douloureux.

    Sur un autre plan, on a aujourd’hui une Anne Hidalgo qui dit refuser le retour du “tout automobile” dans la capitale. Mais ceux qui vivent hors de Paris mais y travaillent vont lui répondre : “Je fais bien ce que je veux, je reprends ma voiture, il n’est pas question que je foute les pieds en ce moment dans un RER !”

    Si on pousse le raisonnement plus loin, ceux qui ont de l’argent ne vont-ils pas choisir de s’extraire encore un peu plus du monde du commun des mortels (en privilégiant encore plus qu’avant les cliniques privées, les lieux de villégiature isolés et préservés, etc.) ? Les survivalistes et les collapsologues, eux aussi, à leur manière, ne vont-ils pas être renforcés dans leur comportement qui consiste à se préparer dans leur coin à l’effondrement final ? Et quid des banlieues, où sur fond d’insuffisante présence des services publics, des initiatives spontanées ont fleuri ici et là pour aider les plus modestes ? On le voit, la crise du Covid-19 n’a sans doute pas donné un coup d’arrêt à l’archipelisation de la société française.

  • La mascarade du Déni !, par Christian Vanneste.

    Tactique de communication systématique ou tendance mentale qui relève de la pathologie ? Le président élu par les Français et par effraction ne reconnaît personnellement aucune de ses erreurs, ni aucune des fautes du régime. C’est la culture du déni en gros et dans les détails. Lors de la conférence de presse en duo à distance avec Mme Merkel, il avait au début mal contenu une certaine jubilation.

    christian vanneste.jpgTout sourire, son « bonjour à toutes et à tous », suivi d’un « vous allez bien ? » tout aussi mécanique, qui ne s’adressent à personne, et n’attendent aucune réponse, sont symptomatiques d’un individu qui vit dans sa bulle, est incapable d’empathie, et pensait, à ce moment, davantage au coup politique et médiatique qu’il croyait réaliser qu’à la situation des familles endeuillées ou des nombreux français que la crise sanitaire et les mesures prises ont plongés dans la précarité pour certains, ont privés de libertés pour beaucoup. La Chancelière allemande était davantage dans le ton d’une période que M.Macron avait comparée à une guerre, ce que les Allemands n’ont jamais dit, d’ailleurs.

    De même, on ne parle pas en Allemagne de « couple franco-allemand ». Cette expression relève d’un fantasme devenue une lubie de ce côté-ci de la frontière. Le Traité franco-allemand est signé le 22 Janvier 1963, mais dès le 24 Avril, après le vote par le Bundestag d’un texte augmenté d’un préambule incluant la fidélité de la République fédérale à son engagement atlantique, de Gaulle sait que cette expression est une illusion, et comme Pompidou le dit à Peyrefitte : « il songe à faire machine arrière. » Cinquante-sept ans et un traité, celui d’Aix-la-Chapelle, plus tard, Macron cultive ce mirage dont il a fait un élément important d’une politique en trompe-l’oeil, pour trois raisons : d’abord, elle soutient le dépassement de l’Etat-Nation vers l’Europe fédérale, ensuite et « en même temps », elle place la France à égalité avec l’Allemagne comme co-pilotes de l’Union Européenne, enfin parce que cela met le président dans les pas du Général. Peu importe que la conception macronienne de l’Europe soit aux antipodes de celle du gaullisme, ou que l’idée d’un duo privilégié de deux pays puisse agacer tous les autres au point de contrecarrer la « construction européenne ». Ce qui est objectivement incohérent devient cohérent dans la théâtrocratie macronienne où la logique n’est pas l’intérêt supérieur d’un Etat, mais la valorisation d’un personnage au moyen de simulacres.

    Lorsque de Gaulle rencontre Adenauer, la France est plus grande politiquement que l’Allemagne, et si celle-ci est plus puissante économiquement, la différence n’est pas écrasante. Les choses ont bien changé. L’Allemagne est réunifiée et elle est le moteur économique et industriel de l’Europe. Sa gestion est rigoureuse. Elle lui permet d’engranger des excédents budgétaires, d’être faiblement endettée, et de connaître des échanges commerciaux très positifs avec l’extérieur, aidée en cela par la monnaie unique côté clients, et par les monnaies plus faibles de certains de ses fournisseurs et voisins. La crise sanitaire a clairement coupé l’Union Européenne en deux entre l’Allemagne et les pays du nord, moins la Belgique, d’un côté, et celle du sud, moins le Portugal, de l’autre, le « club méditerranée », comme on dit en Allemagne, et dans lequel la France a plus que jamais basculé avec sa réponse désastreuse au Covid-19. Industrie en berne, chômage important, endettement au-delà de 100% du PIB, déficits commercial et budgétaire constants, la France a affronté la « guerre » contre le virus sans armes, et avec des stratèges ineptes ! Cela a rappelé de douloureux souvenirs. Cette fois encore, l’Allemagne a fait mieux, et en parlant moins fort : 17 Millions d’Allemands de plus, mais 20 000 morts de moins ! Lorsqu’on voit le « couple franco-allemand » aujourd’hui, le déséquilibre est flagrant. La proposition franco-allemande est un geste politique que Mme Merkel a offert à M. Macron contre la montée populiste. Il n’est pas certain qu’elle aboutisse en raison de réticences à l’intérieur même de l’Allemagne ou chez certains membres de l’UE. Il s’agit d’abord d’aider les régions les plus touchées par des dotations et non par des prêts. L’emprunteur sera l’Union. La mutualisation de cette dette est un double cadeau fait sans doute à la Lombardie et à Madrid, où le populisme monte, à l’Italie et à l’Espagne qui n’auront à assumer l’endettement qu’au ratio de leur contribution européenne et à un taux plus favorable que si l’emprunt était national.

    Comme la France est le deuxième plus gros contributeur, son avantage est moindre. Il est plus politique qu’économique : il permet à M. Macron de donner à croire qu’il avance toujours sur le même chemin, celui d’une Europe plus fédérale, unie idéologiquement par exemple sur la transition écologique. Or, le vernis du discours se craquelle. L’Europe aurait « fonctionné » en accueillant des malades par delà les frontières ? La Suisse l’a fait, et elle n’est pas membre de l’UE ! La fermeture des frontières entre membres de l’espace Schengen n’était pas nécessaire car le virus ignore les frontières ? Les pays asiatiques qui l’ont pratiquée, comme Taïwan, ont été épargnés ! Il faudra plus de souveraineté commune, et moins de naïveté ? Ce mea culpa touche beaucoup plus la France que l’Allemagne, la cigale qui se trouva fort dépourvue quand la crise fut venue, plus que la fourmi… Il faudra faire cause commune sur l’écologie ? Entre l’Allemagne qui a abandonné le nucléaire au profit du charbon, et la France qui a bien fait de choisir l’atome et aurait grand tort d’y renoncer ?

    La réalité française est consternante. La politique du déni ne mènera à rien. Interrogé lors d’une émission sur les coulisses de l’Élysée pendant la crise du Covid-19, M. Macron a réfuté toute pénurie de matériel de protection et assuré que la situation avait ”été gérée” par une doctrine restrictive pour ne jamais être en rupture”. Les soignants privés de masques apprécieront, mais Narcisse n’a jamais tort : cela détruirait l’image qu’il se fait de lui-même.

  • Détrompez vous : Macron gère TRÈS BIEN la crise.

    Source : https://www.nice-provence.info/

    Tout le monde, ou presque, critique la manière dont le gouvernement gère la « crise du coronavirus »

    Les improvisations, les tergiversations, les revirements, les mensonges sont quotidiens depuis deux mois. Nous n’allons pas les reprendre ici : les critiques affluent de toutes parts. D’innombrables vidéos circulent sur la Toile démontrant de belle manière toutes ces impostures et ces impérities.

    Et si c’était un peu plus compliqué ?

    De nombreux analystes nous montrent dans le même temps un Macron qui se fiche bien pas mal des Français qu’il n’aime pas et qui ne sont rien. Macron n’est pas le Président des Français, il est le Président pour les Français mis en place par l’oligarchie à la suite d’un putsch électoral. Nous expliquions le 20 janvier 2020 que Macron n’est pas là pour gouverner :

    Macron ne cédera rien parce qu’il n’est pas là pour gouverner. Il n’est même pas là pour être réélu et encore moins pour faire une carrière politique. Il se fout de tout ça, et donc il se fout de ce qu’on pense ou dit de lui, de sa cote de popularité, de son avenir politique, il se fout de tout ça. Macron est un condottiere mandaté par des commanditaires pour détricoter et privatiser tout ce qui est collectif et solidaire en France. Et sa récompense ne sera pas d’être réélu ou de prendre place dans le paysage politique français, sa récompense sera d’aller siéger dans tous les conseils d’administration des sociétés qu’il aura privatisées pour ses commanditaires. Ce n’est rien d’autre qu’un homme de main qui obéit à des ordres…

    Pendant l’épidémie Macron poursuit SON chemin, et il y réussit fort bien.

    Petit retour en arrière : avant l’épidémie les Français réfractaires sont dans la rue : après les manifestations des Gilets Jaunes, sont venues les manifestations contre la réforme des retraites. Et maintenant ?

    Macron est épouvanté par le mécontentement populaire exprimé dans le mouvement des Gilets Jaunes

    Il ne l’a pas vu venir et ne sait pas comment désamorcer cette fronde populaire qui n’entre pas dans ses schémas. Incapable de négocier avec les Gilets Jaunes, il les qualifiera d’homophobes et d’antisémites. Darmanin dira : « Ce ne sont pas des Gilets jaunes qui ont manifesté, c’est la peste brune ». Macron réprimera cette protestation bon enfant par une violence quasi-barbare.

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    Non obstant la férocité de cette répression policière, la mobilisation des Gilets Jaunes ne déclina qu’assez peu en plus d’un an.

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    Puis vinrent les défilés syndicaux pour s’opposer à la réforme des retraites proposée par le gouvernement sans aucune préparation :


    Où en sommes-nous maintenant après l’épidémie du Covid-19 qui n’a guère fait plus de victimes qu’une grippe saisonnière, en tout cas bien moins que des épidémies récentes comme la grippe dite de Hong Kong ? Sans parler des véritables pandémies, telles que la grippe dite espagnole ou plus loin encore la peste ou le choléra.
     

    Les Gaulois réfractaires sont matés

    Ils sont devenus encore plus apathiques que d’autres peuples qui ont encore la ressource de protester contre le confinement. Même pas une manif dissidente pour le 1er mai !

    Les Américains, les Allemands se sont rebellés massivement contre le confinement. Pas les Français.

    Macron a gagné

    Le Président profite des circonstances pour achever les travailleurs indépendants, les petits patrons et les faire entrer dans le rang du salariat pour Tous dans des grands groupes mondialisés ou à Pôle Emploi. Tandis que les salariés des grandes entreprises et de la fonction publique continuaient d’être payés pendant le confinement (beaucoup ne se plaindront pas de la situation qui pouvait durer), les petits patrons étaient contraints à tirer le rideau. Avant l’arrivée du coronavirus, la France déjà surendettée se devait de « se réformer » en taillant dans les budgets des milliards d’économie, notamment dans le domaine de la santé, et nous l’avons vu, des retraites. Et puis par un tour de baguette magique, la réforme des retraites est suspendue et les milliards tombent pour aider les entreprises en difficulté. D’où viennent ces milliards ? Tout simplement de plus de dettes encore. Macron a donc reçu l’assurance qu’il pouvait endetter le pays encore plus. Ces dettes seront remboursées en cédant encore plus d’actifs : après les autoroutes, les ports, les aéroports, La Française des Jeux, Alstom, la France abandonnera son capital économique aux intérêts privés. C’est exactement ce qu’attendent de Macron ses amis banquiers qui s’accaparent le pays sans rien payer.

    De surcroît ces milliards sortis de nulle part iront d’abord aux grandes entreprises, Air France par exemple. Les petites entreprises ne survivront pas avec un emprunt à taux zéro et 1 500 euros de prime.

    Des milliers de petites entreprises disparaîtront

    L’épidémie fera plus de victimes économiques que sanitaires. Que deviendront tous ces petits patrons, ces artisans et leurs salariés ? Ils deviendront des assistés sociaux dociles. Objectif atteint.

    Mais Macron ne s’en tient pas à ces avancées :

    Il déroule méthodiquement une stratégie liberticide

    Le gouvernement s’arroge le droit de dicter ce qui est vrai de ce qui est faux alors qu’il est le premier menteur.

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    La loi Avia se durcit et s’étend peu à peu à tous les domaines. Les GAFA relaient ces avancées liberticides en censurant de plus en plus sévèrement les échanges sur internet. Le traçage individuel se met en place avec une application sur téléphone mobile, perversement dénommée « Stop Covid ». Et si nous n’avez pas de téléphone portable, on vous mettra un bracelet !

    La vaccination obligatoire se profile pour la grande satisfaction des acteurs très influents de Big Pharma. Là encore Macron est à la manœuvre.

    Le puçage des Français se profile également.

    L”« infodémie » arrange bien le Pouvoir qui est gagnant sur tous les fronts. Voilà pourquoi cette situation de terreur psychologique doit perdurer jusqu’à l’asservissement complet des peuples. Macron s’y emploie avec succès pour la meilleure satisfaction de ses amis.

    Georges Gourdin

  • Un pont trop loin

     

    par Louis-Joseph Delanglade
     

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    L’arraisonnement musclé de trois navires de guerre ukrainiens dans le détroit de Kertch, dimanche 25 novembre, a immédiatement suscité l’ire des médias et politiciens « occidentaux ».

    915bf4d87237d27ecff2449dd013119fbe1dea1c.jpgM. Poutine, forcément dans le mauvais rôle, est accusé d’avoir « annexé » la Crimée en 2014, puis construit un pont de 18 km entre Taman et Kertch, pont qui a pour effet visible de clore la mer d’Azov et de faire de celle-ci une sorte de mer intérieure aux côtes contrôlées aux trois-quarts par la Russie. Remarquons d’abord que personne ne s’émeut des ponts turcs qui enjambent déjà le Bosphore ou de celui qui sera ouvert en 2023 dans les Dardanelles - mais il est vrai que la Turquie est dans l’Otan, du bon côté donc. Rappelons surtout que la Russie n’a pas occupé et annexé unilatéralement un territoire étranger : c’est bien la majorité des Criméens (les deux tiers) et de leurs représentants qui ont initialement fait sécession d’une Ukraine à laquelle un décret soviétique de 1954 avait rattaché leur péninsule, la séparant ainsi arbitrairement de la mère patrie russe. 

    XVM2088b270-f199-11e8-aaaa-72154de5404a.jpgExiste une seconde interprétation, qu’il est difficile, même pour les moins objectifs, de passer sous silence. Il s’agirait en fait d’une énième provocation de Kiev, après de nombreux incidents maritimes. Les autorités ukrainiennes incitant même à dynamiter le fameux « pont de Crimée », on peut comprendre que les garde-côtes russes se soient montrés intraitables : on peut passer mais à certaines conditions, la première étant de ne pas pénétrer sans autorisation dans les eaux territoriales russes. Cette interprétation est d’autant plus plausible que le président ukrainien, M. Porochenko, donné archi-battu à l'élection présidentielle de mars prochain, peut voir dans l’incident l’occasion d’endosser la tenue toujours valorisante de chef militaire. C’est sans doute pourquoi il dramatise la situation, prédisant une « invasion terrestre », voire une « guerre totale » et  faisant en conséquence instaurer la loi martiale pour trente jours dans les zones frontalières.  

    M. Porochenko est un oligarque multi-milliardaire qui bénéficie d’un régime de faveur dans les médias occidentaux. Est avérée dans la gestion des événements successifs qui ont agité l’Ukraine depuis le début du siècle sa proximité avec M. Soros, ce financier apatride et ultra-mondialiste qui ne déteste rien tant que tout ce qui pourrait rappeler notre bonne vieille Europe. Dans les faits, l’Ukraine n’a bien évidemment pas les moyens d’une guerre totale avec la Russie. Excellent prétexte pour en appeler à l’Otan. Après tout, la stratégie de cette organisation, aux ordres des Etats-Unis qui la financent pour l’essentiel, est toujours la même : hostilité à Moscou, alors que l’Union Soviétique n’existe plus. D’où cet étau qui, des pays baltes à la Turquie enserrerait la Russie, n’étaient Biélorussie, Moldavie et Ukraine, lesquelles forment un glacis protecteur. Cet étau est le résultat de l’adhésion à l’Otan de la quasi totalité des pays de l’ex-« Europe de l’Est », et ce en dépit des promesses de MM. Busch (père) et Clinton au bien naïf M. Eltsine. 

    Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild-Zeitung, M. Porochenko demande donc l’intervention de l’Otan en général, de l’Allemagne en particulier, pour faire face à la Russie en mer d’Azov. France et Allemagne ont jusqu’à présent cherché à apaiser les choses, appelant les parties à la modération. M. Trump a lui aussi fait un geste : par solidarité avec l’Ukraine, il a d’abord annoncé qu’il renonçait à discuter avec M. Poutine lors du G20 de Buenos Aires, pour finalement le rencontrer mais « brièvement » (Reuters). Une intervention militaire « occidentale » paraît donc pour l’instant peu probable. De toute façon, M. Le Drian, faute de diriger une politique étrangère cohérente et indépendante, ne pourra que suivre le mouvement, par exemple sur de nouvelles sanctions contre la Russie - même si celles de 2014 ont eu pour effet une baisse d’un tiers des parts de marché françaises en Russie, à comparer avec une petite augmentation des parts de l’Allemagne… 

    guide-kiev.jpgOn sait que le récit national russe fait de Kiev (photo) le berceau historique de la Russie. M. Poutine, d’abord préoccupé par la sécurité de son pays, considère que l’Ukraine ne peut pas être alliée d’une organisation militaire dirigée contre la Russie. Il n’a nullement besoin de jouer les matamores pour être pris au sérieux. Comme le déplore manifestement M. Haski, le chroniqueur de France Inter (géopolitique, 8h17), l’armée russe est « une armée en état de marche »  et la Russie « une puissance majeure qui sait se faire respecter » - ce qui est, convenons-en, plutôt rassurant pour les Russes. L’avenir dira si M. Porochenko a eu tort de penser qu’il pouvait aller trop loin, un pont trop loin en quelque sorte, en envoyant ses navires titiller les garde-côtes russes.   

  • Patrimoine cinématographique • Marie-Antoinette, reine de France

     

    Par Pierre Builly  

    Marie-Antoinette, reine de France de Jean Delannoy (1956)

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    Solide et émouvant  

    Évidemment, si l’on n’est pas ému, à l’extrême fin du film, par ces images fiévreuses du prêtre réfractaire qui s’est faufilé sous l’échafaud où l’on va couper en deux Marie-Antoinette, qui lit en balbutiant les prières des agonisants et qui est brusquement interrompu dans son oraison par le sang de la reine assassinée qui ruisselle, il faut mieux éviter de perdre son temps et garder pour soi une occasion de ricaner qui ne serait pas de très bon goût. 

    Marie_Antoinette_reine_de_France.jpgJe concède volontiers que Jean Delannoy n’est qu’un honnête cinéaste et non pas un immense créateur. Mais il a construit là un beau film grave, bien construit, bien photographié, bien émouvant, et Michèle Morgan, qui, à mes yeux a toujours porté une ombre de tristesse dans son regard, y est mieux que personne cette reine qui passe de la frivolité naïve, de la légèreté gracieuse du début de sa vie à la tragédie d’une femme saisie par une tourmente qu’elle comprend mal, puis au drame de l’épouse dont on tue le mari et qu’on sépare de ses enfants avant de la conduire à la mort. 

    tumblr_p5biiqQ2DD1soti42o10_500.pngLe beau visage inexpressif et un peu bête de Michèle Morgan convient particulièrement à l’illustration du drame de cette femme dont la vie n’a été que contraintes et souffrances, et qui est morte, sacrifiée, à 38 ans, haïe d’une foule sanglante, puérile et imbécile. 

    Le film de Jean Delannoy, qui a eu un grand succès, n’est pas très bon.

    Il accorde une place démesurée à une intrigue hasardeuse, présentant la passion amoureuse de marie_antoinette-02.jpgMarie-Antoinette et du comte Alex de Fersen (Richard Todd) comme avérée, ce qui n’est pas l’avis de nombre d’historiens sérieux, mais offre l’avantage cinématographique d’instiller des épices romanesques qui font pleurer Margot. 

    Ce qui est plus embêtant (car, après tout, l’aventure avec Fersen, qu’elle ait eu lieu ou non, n’a, aux yeux de la postérité, aucune importance), c’est que, banalement, Delannoy présente Louis XVI comme le font les pires chromos de l’historiographie militante : un lourdaud insouciant et glouton, uniquement préoccupé de chasses, de bombances et de serrurerie, alors que le Roi, géant (1,92 mètre), timide et pataud était passionné de sciences et de découvertes (on dit que ses derniers mots sur l’échafaud furent A-t-on des nouvelles de M. de La Pérouse ?, grand navigateur qu’il avait envoyé compléter la cartographie du monde connu, et qui disparut corps et bien aux Nouvelles-Hébrides). 

    Surtout Delannoy, qui fut pourtant un homme de droite, ne dit pas un mot de ce que furent les tentatives désespérées et continuelles de Louis XVI de réformer l’Ancien Régime ; je cite là Wikipédia : abolition de la torture en 1781 et 1788, abolition du servage dans le domaine royal en 1779, abolition du péage corporel des juifs d’Alsace en 1784, édit de tolérance des protestants en 1787. Il est aussi marqué par quatre tentatives de réformes profondes du royaume (1774-1776, 1781, 1787 par deux fois) passant par l’instauration d’un impôt direct égalitaire (en remplacement de la taille inégalitaire) et d’assemblées provinciales élues destinées à contrôler cet impôt. Ces dernières réformes butèrent sur l’hostilité des privilégiés, en particulier celle de la noblesse de robe, celle du Parlement de Paris et celle de la Cour de Versailles. Louis XVI tenta alors de passer outre leur opposition en présentant ses réformes devant une assemblée de notables (1787) puis devant les États généraux (1789).

    S’il eût été réalisé, ce grand œuvre de réformation eût sauvé la Monarchie et épargné à la France et à l’Europe les monstruosités de la Terreur et les guerres de la Révolution et de l’Empire, tant de ruines et de sang… Mais Delannoy n’en dit pas un mot. 

    348848.jpgCela dit, il faut bien admettre que le film, d’insignifiant et caricatural au début, devient, au fur et à mesure que les événements s’accentuent, aussi pathétique que le fut la réalité. Comme on l’a remarqué, il y a de la grandeur et de l’émotion à voir la famille royale humiliée, abîmée, souillée par les révolutionnaires et conservant une immense dignité, une grandeur admirable dans les épreuves et les abominations. Le couple royal, rassemblé à l’origine pour des raisons profondément et hautement politiques, ce couple mal assorti trouve dans son malheur de suffisantes raisons de se hausser à la grandeur du Destin qui lui est dévolu. 

    image_bonus_A_0948115907.jpgSi l’on peut comprendre, sans admettre, l’exécution du Roi Louis XVI comme un rite sacrificiel archaïque, primitif et fondateur, l’assassinat de la Reine n’a aucune justification et ne peut bénéficier d’aucun pardon : la République est souillée à jamais par ce crime inexpiable ; que des rues et des places françaises portent encore le nom de Robespierre est aussi incompréhensible que si des places allemandes se baptisaient encore du nom d’Adolf Hitler. Et le sang qui ruisselle sur l’autel hâtivement édifié sous l’échafaud par un prêtre réfractaire qui dit en toute hâte les prières des agonisants au moment où la guillotine coupe en deux la Reine retombe encore en pluie désolée sur notre pays. 

    Une observation sur le film : il est assez singulier, et finalement rigolo que Delannoy ait choisi, pour incarner le buveur de sang Marat, Jacques Dufilho, dont les opinions politiques étaient notoirement royalistes et que, parallèlement, le prêtre réfractaire qui, au péril de sa vie, célèbre sous l’échafaud, le sacrifice, soit Michel Piccoli, notoire compagnon de route du Parti Communiste ! Merveilles du cinéma ! 

    Une observation sur le DVD, qui n’est pas à l’honneur de Gaumont : le sang de la Reine étoile à peine les ornements sacerdotaux que les images sont brutalement interrompues pour revenir au Menu… Dix secondes de plus n’auraient pas été si coûteuses….           

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    DVD autour de 15 €     

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • D'accord avec Golnadel : « Quand l’incendie de Notre-Dame révèle la bêtise de l’UNEF »

             Mélanie Luce, présidente du syndicat Unef. Sébastien SORIANO/Le Figaro

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    296519203.jpg Pour Gilles-William Golnadel, l’actualité montre chaque jour un peu plus l’absurdité qui régit « la rive gauche du spectre idéologique », dont les réactions des membres de l’UNEF à l’incendie de Notre-Dame sont le visage éclatant.[Figarovox, 23.04]. Il le démontre avec courage, lucidité, sans craindre de dire les choses. Il a raison.   LFAR

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    « La bêtise habite désormais au coin de la rue, à gauche en sortant. »

    Cette semaine, ce bêtisier nous montre dans quel quartier de la rive gauche du spectre idéologique la sottise a définitivement élu sa résidence principale. C’était un quartier, autrefois surpeuplé, désormais déserté par l’intelligence.

    La générosité n’y trouve plus son gîte. Et pourtant, c’est ici encore où les snobs préfèrent traîner.

    Visitons quelques lieux privilégiés, où quelques sentencieux ont déposé des perles d’inculture.

    L’UNEF tout d’abord. Ainsi, comme tout se sait, une certaine Hafsa Askar, membre du bureau national de l’UNEF, aura twitté quelques instants après le début du drame de Notre-Dame cette fine pensée :

    « Jusqu’à les gens (sic) ils vont pleurer pour des bouts de bois, wallah (re-sic) vous aimez trop l’identité française alors qu’on son balek (re-sic, traduction libre: on s’en bat les couilles) objectivement c’est vos délires de petits blancs ». Ce beau texte en dit long sur le goût de son estudiantin auteur pour les belles lettres. La présidente de l’UNEF, loin d’exclure sur-le-champ celle qui voulait excommunier ex cathedra les Français blancs, coupables de pleurer leur cathédrale, se fendit d’un communiqué empreint d’une très inhabituelle neutralité.

    En réalité, l’UNEF montrait dans son absence réelle de condamnation une franche cohérence dans sa détestation de la France et dans le fait qu’elle assume d’être devenue le siège de l’islamo-gauchisme estudiantin le plus inepte et virulent.

    Présidente voilée, camps racisés interdits virtuellement aux blancs, jeunes étudiants syndiqués sexuellement harcelés, sans oublier les insultes racistes contre la France, les catholiques et les blancs dont le tweet d’Hafsa Askar constituait l’ultime flatulence. (Avocats Sans Frontières, que je préside, a décidé de porter plainte contre l’auteur du tweet.)

    Et puisque nous sommes dans le cadre d’un bêtisier, nous ne saurions nous priver du dernier gazouillis de Clémence Zamora-Cruz, responsable LGBT, relayée par l’UNEF : « en tant que femme transgenre racisée, je suis intersectionnelle mais ma racisation fait de moi une personne plus privilégiée qu’une personne afro descente (sic) et c’est à cause du colorisme (re -sic) qui créee un privilège entre les personnes racisées ».

    L’UNEF, serait-elle en fait pionnière contre la dépression ? Selon certains scientifiques réputés, lire, chaque jour, un échantillon de son jargon, constituerait remède plus puissant que toutes les médecines chimiques pour vaincre le chagrin, le spleen et la mélancolie.

    La démission du politologue fantasque Thomas Guénolé de chez les Insoumis, et surtout ses conditions méritent également leur place au sein de ce sottisier.

    Elles en disent long, non seulement sur le mouvement politique précité, son management et sa direction mais encore sur l’air du temps (le Figaro 19 avril). Accusé, en interne, de harcèlement sexuel, Monsieur Guénolé reproche à Monsieur Mélenchon et à sa proche Sophia Chikirou (anciennement responsable de Média avec Gérard Miller, avant d’être remplacée, par Aude Lancelin avant qu’elle-même soit remplacée…) une dérive autoritaire. T. Guénolé aurait entamé une procédure judiciaire à l’égard du mouvement. Monsieur Mélenchon s’est dit stupéfait des reproches de Monsieur Guénolé qui lui aurait réaffirmé son amitié et son admiration encore très récemment.

    Prenant cette posture de la victime qui lui sied à ravir, il déclarait : « décidément, rien ne me sera épargné ».

    Mais c’est le procès en harcèlement fait à Thomas Guénolé qui lui vaut principalement les honneurs de la présente chronique. Son accusatrice serait une ancienne de ses étudiantes de Sciences-Po.

    Il aurait fait des compliments sur sa voix ! Plus inaudible encore, Thomas Guénolé aurait osé lui écrire (mais en la voussoyant) : «si je peux me permettre, le rouge vous va très bien. ».

    L’avocat de l’accusé l’innocentait par une exégèse des compliments professoraux : « c’était une blague, il la félicitait d’avoir été convertie à ses idées politiques, parce qu’elle était verte (Émilie été engagée dans Sciences-Po Environnement) et que lui était rouge »

    Monsieur Guénolé est en tout état de cause coupable de ne pas avoir su que lorsqu’on est rouge et féministe, on ne se permet pas de plaisanter avec ses étudiantes. Surtout lorsque l’on s’engage en politique. Toute plaisanterie, d’ailleurs, est désormais bannie.

    Enfin et pour terminer par un grand éclat de rire, il y a cette tribune dans le Monde du 18 avril qui s’interroge lourdement sur la pertinence de la décision du Président de la République de remettre la Légion d’Honneur à Michel Houellebecq. Pour résumer le propos, la Légion d’Honneur est une récompense républicaine qui perd tout son sens dès l’instant où celle-ci serait remise à l’auteur de Sérotonine dont le narrateur, comme toujours dans les romans du récipiendaire, exprime « son dégoût de l’émancipation ». Dans le même ordre d’idées qui se caractérisent sans doute par l’ouverture d’esprit, l’auteur s’indigne qu’on ait rendu un hommage funèbre et national aux Invalides à Jean d’Ormesson. Le rédacteur de la tribune rend hommage à « l’esprit de finesse » d’André Markovic qui, paraît-il, publia dans Le Monde du 11 décembre 2017 une tribune intitulée : « aux Invalides, c’était juste la vieille droite ». 

    Je m’enorgueillis d’écrire dans les colonnes d’un journal qui rend hommage régulièrement à Ken Loach, cinéaste anglais d’extrême-gauche, que je ne porte pas particulièrement dans mon cœur.

    Je crois impossible que Le Monde rende un jour un hommage ou publie la critique positive d’un cinéaste ou d’un écrivain vivant, engagé aussi à droite que Loach l’est à gauche.

    J’oubliais de préciser que l’auteur de cette tribune protestant contre l’honneur républicain rendu à Michel Houellebecq se nomme Jean-Philippe Domecq et est écrivain.

    Il s’agit sans doute d’un auteur de réputation mondiale qui n’a aucune raison de jalouser son honoré confrère.

    Je note que Houellebecq finit comme Domecq. J’essaie de trouver une quelconque explication de l’acrimonie par le patronyme. Mais cela ne rime à rien. Domecq ne finira certainement pas comme Houellebecq.

    La bêtise habite désormais au coin de la rue, à gauche en sortant.  

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    Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Son dernier ouvrage, Névroses Médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée, est paru chez Plon.
  • Les causes qui empêchent l'Islam de se moderniser, par Annie Laurent (2/2)

    POUR UN RETOUR AUX SOURCES

    Le réformisme n’envisageait donc pas une modernisation en profondeur de la pensée islamique mais il prônait une restauration de la religion authentique, purgée de tout ce qui était assimilé à la corruption et aux superstitions, surtout des éléments étrangers qui s’y étaient greffés. Il condamnait les « innovations blâmables » (bidaâ) comme étant la cause de « l’immense retard » que « les sociétés musulmanes avaient pris par rapport à l’Occident, un retard qui les avait rendues vulnérables face au danger de la colonisation » (F. Charfi, op. cit., p. 87).

    Annie_Laurent.jpgLe déclin ne pouvait donc pas être imputé à l’islam mais aux musulmans. « Bien loin de réclamer des musulmans qu’ils se mettent à l’école de l’Europe en “recevant” le positivisme rationaliste, il [El Afghani] les somme de revenir à leur islam dont ils se sont détournés » (Hichem Djaït, La crise de la culture islamique, Fayard, 2004, p. 151).

    Le réformisme ne se référait pas au moutazilisme, courant intellectuel qui, au IXème siècle, préconisait l’usage de la raison et du libre-arbitre, refusant de se soumettre au dogme d’un Coran incréé (cf. PFV n° 63). Ses initiateurs mettaient certes en avant la légitimité du recours à la raison en vue de « retrouver les chemins du progrès social et du savoir » mais « dans les limites imposées par la religion ». Car « les réformistes musulmans étaient convaincus que les principes de modernité étaient présents dans l’islam » (F. Charfi, op. cit., p. 87-88).

    Ils s’appuyaient pour cela sur le Coran :

    • « Venez à ce qu’Allah a fait descendre, venez à l’Envoyé [Mahomet] » (4, 61) ;
    • « Ô vous les croyants ! N’anticipez pas sur Allah et sur son Prophète» (49, 1).
    • « Ce que vous donne l’Envoyé, prenez-le. Ce qu’il vous interdit, tenez-vous le pour interdit» (59, 7). Ce verset invite à obéir aux préceptes contenus dans la Sunna (la Tradition mahométane), considérée comme un complément du Coran.

    VERS L’ISLAMISME

    A ces références sacrées, les réformistes ajoutaient, « comme source éclairante et non comme donnée canonique, la tradition des salaf, mot signifiant les Pieux Ancêtres ou les Pieux Prédécesseurs, littéralement “Ceux qui viennent avant”, par opposition aux khalaf, “Ceux qui viennent après”. Ils englobent la société islamique des trois premières générations, réputée parfaite, celle des Compagnons du Prophète, celle des “Suivants” et celle des “Suivants des Suivants” » (F. Charfi, op. cit., p. 81).

    La réforme souhaitée est exprimée par le mot islâh (« réparation », « retour à la forme »). « Pour la grande majorité, réformer ne consistait qu’à réparer ce qui a été abîmé en islam pour retrouver la version originale proposée par les premiers musulmans. Il s’agit donc d’une rénovation qui ne crée aucune situation nouvelle, mais qui a l’objectif de retrouver celle qui a existé dans le passé » (Razika Adnani, Islam : quel problème ? Les défis de la réforme, UPblisher, 2017, p. 171).

    « L’appel au retour aux sources, constamment affirmé et idéalisant l’islam des salaf, les Pieux Ancêtres, ne pouvait mener à un islam renouvelé. Cet appel a fini “par être repris par les défenseurs mêmes des traditions en matière d’interprétation des sources”, de sorte que le courant réformiste de la fin du XIXème siècle a été rattrapé par l’islamisme » (Abdou Filali-Ansary, Réformer l’islam ? Une introduction aux débats contemporains, La Découverte, 2003, p. 178, cité par F. Charfi, op. cit., p. 88).

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    On comprend alors pourquoi les propositions de certains penseurs de cette époque, favorables à l’adaptation de l’Islam au monde moderne, demeurèrent sans lendemain. Telle fut l’oeuvre, entre autres, de deux Egyptiens : Qasim Amin (1863-1908) et Ali Abderraziq (1888-1966). Le premier, diplômé en droit de l’Université de Montpellier, publia au Caire en 1899 La libération de la femme ; le second, docteur d’El Azhar, écrivit L’Islam et les fondements du pouvoir, édité au Caire en 1925 (cf. la traduction française aux éd. La Découverte, 1994). Pourtant militant réformiste et proche de M. Abdou, Abderraziq contestait le caractère religieux, et donc sacré, du califat, qu’il jugeait désormais inadapté aux temps nouveaux, et il préconisait la séparation du temporel et du spirituel. Il fut pour cela exclu de l’Université, décision approuvée par le gouvernement égyptien.

    POUR CONCLURE

     Le réformisme est en définitive un fondamentalisme qui a ouvert la voie à l’islamisme des Frères musulmans et au salafisme dans ses diverses formes et dénominations. Selon le chercheur tunisien Hamadi Redissi, « réformisme, fondamentalisme et salafisme appartiennent à une même famille sémantique » (revue Oasis, 15 janvier 2017). Ce réformisme salafi n’a en rien contribué à émanciper l’Islam et à l’ouvrir à la créativité.

     

    Annie LAURENT, Déléguée générale de CLARIFIER

  • Haro sur Raoult, par Olivier Perceval.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    Une plainte a été dépo­sée par 500 méde­cins de la Socié­té de patho­lo­gie infec­tieuse de langue fran­çaise devant le conseil de l’Ordre contre le Pro­fes­seur Didier Raoult. 500 ce n’est pas rien, mais c’est pru­dent, car en cas de décon­fi­ture, il sera dif­fi­cile de faire émer­ger un res­pon­sable, unique cou­pable livré à la vin­dicte popu­laire.

    olivier perceval.jpgSi la jus­tice a encore un sens aujourd’hui, on est en droit de se deman­der quels sont les chefs d’accusation qui pour­raient être rece­vables.

    • Ain­si la « pro­mo­tion d’un trai­te­ment qui n’a pas démon­tré son effi­ca­ci­té ». Le juge va-t-il s’appuyer sur des études bidon pour étayer cette accu­sa­tion : Celle du Lan­cet ou d’autres qui n’ont pas tenu compte des recom­man­da­tions de l’équipe du doc­teur mar­seillais pour mettre en œuvre son trai­te­ment ?
    • Ain­si encore la « dif­fu­sion de fausses infor­ma­tions auprès du public ». Un peu comme le doc­teur-ministre Véran et son fameux Conseil scien­ti­fique qui nous expli­quèrent long­temps que les masques ne ser­vaient à rien. Ce même ministre qui aujourd’hui pousse les élus à les impo­ser à l’extérieur, contre l’avis d’un grand nombre de méde­cins, par des décrets inva­li­dés par la jus­tice, déjà à Stras­bourg ou à Lyon et, par effet de juris­pru­dence, bien­tôt par­tout en France.
    • Sans oublier les « graves man­que­ments au devoir de confra­ter­ni­té », obli­ga­tion dont cha­cun a pu voir com­ment elle était res­pec­tée par tous les col­lègues qui l’ont insul­té et trai­té de char­la­tan.
    • Autre reproche, « ne pas avoir réa­li­sé ses essais cli­niques dans le cadre légal (inclu­sion d’enfants, absence d’autorisation d’un comi­té d’éthique) » comme si l’épidémie n’exigeait pas un dépis­tage et un trai­te­ment dans l’urgence. D’ailleurs la ran­do­mi­sa­tion et tout le pro­to­cole ne se seraient impo­sés que s’il s’était agi d’un nou­veau médi­ca­ment, mais la chlo­ro­quine est un trai­te­ment connu, ain­si que ses effets secon­daires.

    On voit bien que Big Phar­ma veut faire payer l’insolent qui s’est auto­ri­sé, contrai­re­ment à beau­coup de ses confrères « ache­tés », à faire échouer une juteuse affaire finan­cière. Alors on a lâché la meute des méde­cins au ser­vice du grand capi­tal, pour faire taire et éra­di­quer celui qui a eu le culot de pré­sen­ter une solu­tion simple et peu coû­teuse à par­tir de médi­ca­ments exis­tants dont le seul et impar­don­nable incon­vé­nient était de ne pas faire tra­vailler les labo­ra­toires. Il ne s’agit pas de déve­lop­per une quel­conque théo­rie du com­plot mais de dénon­cer une cor­rup­tion qua­si offi­cielle qui touche la super­struc­ture médi­cale en France. Le prin­cipe des répu­bliques bana­nières est de pro­mou­voir des cadres, non pour leurs com­pé­tences, mais pour leur capa­ci­té à se cou­cher contre des avan­tages de toutes sortes.

    L’épidémie de coro­na­vi­rus aura per­mis d’observer les limites d’un tel sys­tème quand il faut prendre des déci­sions d’intérêt géné­ral.

    Fina­le­ment il faut se réjouir de cette sai­sine judi­ciaire contre le pro­fes­seur Didier Raoult, celui-ci, qui joue gros dans cette affaire, va devoir déployer une défense forte, et on sait que la meilleure défense c’est l’attaque. C’est sur des affaires de ce genre que tout un sys­tème peut s’écrouler.

  • Municipales 2020 ou le puzzle macronien, par Christian Vanneste.

    Dire que les élections municipales de 2020 sonnent le glas de la démocratie peut paraître peu démocratique. Pour qu’il y ait une démocratie, il faut qu’il y ait un démos, un peuple avec une volonté générale qui l’anime et qui se traduit par les mouvements d’amplitude différente et d’orientations opposées qui marquent les scrutins. Certes les élections municipales sont des élections locales, mais on sait très bien que, de plus en plus, les électeurs sont déterminés par des considérations nationales qui justifient de grands basculements à leur occasion, et cela en proportion de la taille de la ville.

    christian vanneste.jpgLes vagues nationales sont imperceptibles dans les petites communes et peuvent être des raz-de-marée dans les très grandes. C’est ainsi que les Républicains avaient conquis un certain nombre de villes sur la gauche en 2014 en raison du rejet de Hollande. Le Rassemblement National avait aussi réussi à s’implanter dans quelques communes. Toutefois, les luttes internes de la « droite » et l’implosion socialiste avaient provoqué un éloignement de la politique chez beaucoup de Français : l’abstention avait atteint 36,5% en 2014, contre 33,5% en 2008. En 1983, elle n’était que de 21,6%. Ce scrutin de proximité connaissait habituellement des records de participation. L’effritement de celle-ci est un signe du délitement de la nation française, de notre démos en voie d’archipelisation. 2020 a accéléré le processus dans le contexte du COVID-19 et de la crainte d’être infecté. 56 % des électeurs au premier tour, 60% au second ont déserté les bureaux de vote. A Moissac, ville du Tarn-et-Garonne de 13 000 habitants où le RN l’emporte, 42,21 % d’abstentions, 55,10% à Paris Ve, 67,48 % à Saint-Denis, et 77,25 % à Roubaix. L’enjeu politique d’une part, la composition sociologique de la commune, d’autre part, avec ses tranches d’âge, sa proportion d’immigrés peu intégrés, expliquent ces différences qui dessinent une France éclatée. Dans l’ensemble, beaucoup de maires ont été reconduits après une campagne altérée par le confinement et dans l’indifférence d’un grand nombre d’administrés. Quelques pertes ici compensées par quelques victoires là, Metz à droite, et Nancy à gauche : rien d’inhabituel. En revanche, les événements les plus significatifs se situent dans les plus grandes villes avec le grossissement médiatique que cela entraîne alors que le petit nombre de votants, et la déformation du corps électoral que cela induit, devraient relativiser cette impression.

    La vague verte n’est électoralement parlant qu’une vaguelette mais c’est un tsunami symbolique puisque l’alliance avec le PS à Paris procure une très nette victoire et que des grandes villes, et sans doute leur agglomération, tombent entre les mains des pastèques, ces gauchistes repeints en vert plus enclins à se battre sur les questions sociétales et en faveur des migrants que pour l’environnement, si ce n’est à travers leur acharnement contre la voiture. Bordeaux, Marseille, Strasbourg, Tours, Annecy, Besançon, sont enlevées à la droite et au centre, Poitiers à la gauche. L’ex-Maire de Lyon, socialiste devenu LREM, puis allié à la droite est sèchement battu jusque dans son secteur, et son dauphin largement distancé. Ce succès est pour la France un abominable contre-sens. Notre pays est assez exemplaire pour la production de gaz à effet de serre, si tant est que cette obsession ne soit pas une faribole. Il souffre en revanche d’une anémie de son industrie, et d’un excès de règlements, d’interdictions et de taxes qui sont les marottes des prétendus verts, lesquels sont les vecteurs privilégiés de l’immigration et de l’insécurité comme on le voit dans leur laboratoire de Grenoble. Mais la connivence entre la faune médiatique et les écolo-gauchistes est telle que leur image loin d’en être ternie, est chaque jour ripolinée. Les grandes villes vertes, c’est l’île des bobos et de la diversité communautaire.

    Sur une autre île moins favorisée par les dépliants touristiques, il y a les périphériques profonds, ceux du Pas-de-Calais et de Perpignan. Louis Alliot a remporté cette dernière, et on peut imaginer qu’il essaiera, comme Robert Ménard à Béziers de prouver son savoir-faire, pour redynamiser la ville et y assurer la sécurité. Bruay-Labuissière aura un maire RN : c’est tout dire sur le lien entre ce parti et une certaine désespérance nationale. Entre ces deux extrémités de l’Archipel, il y a de multiples situations . Sans doute y-a-t-il une proximité sociologique apparente entre les électorats LR et LREM, comme l’avait montré l’impressionnant glissement des votes parisiens aux Législatives, mais l’alliance entre les deux n’a pas été plébiscitée par leurs électeurs. Ceux de Fillon ont le sentiment d’avoir été volés de la victoire de leurs idées en 2017 par Macron et En Marche. L’accord superficiel sur des questions économiques entre les deux ne peut combler le fossé entre le progressisme macronien et le conservatisme qui anime nombre d’électeurs LR privés depuis le départ de Fillon d’un chef qui serait en tous points le contraire du Président actuel. L’inexpérience et l’amateurisme de celui-ci, le désordre dans lequel s’enfonce la France, ont largement diminué le crédit dont il bénéficiait et qui amenait vers lui tous ceux qui courent vers la victoire. Plus que jamais son jeu repose non sur ses qualités mais sur l’absence d’adversaires capables de mobiliser tous les opposants le soir du second tour. Le terne Edouard Philippe étonnamment dopé par la gestion pourtant désastreuse du COVID-19, a été réélu au Havre avec 58% d’abstentions et face à un communiste… Pas un triomphe capable de lui conférer l’autonomie !

    Le président élu en 2017, devait rassembler sur un projet novateur, et il s’est enlisé dans les méandres des contradictions du « en même temps ». Sa volonté absurde d’associer le redressement et l’expansion économiques avec l’écologie a produit ses effets : mise en valeur des verts, et accroissement de leur poids, mortel pour notre économie. Il lui reste quelques survivants de ses amitiés socialistes comme Castaner ou Belloubet qui révulsent tout homme de droite. Grand « dislocateur » de la France depuis trois ans, on a de la peine à croire qu’il pourra recoller les morceaux de sa « majorité » qui a perdu toute légitimité dans le pays réel. Il reste à la droite à s’unir derrière un candidat crédible pour mettre fin à la sortie de piste démocratique du macronisme.

  • Emmanuelle Ménard, sur la PMA pour toutes : « Cette loi prive les enfants de père, elle est opposée aux droits de l’enfa

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    L’Assemblée nationale a voté l’ouverture de la PMA à toutes les femmes (couples de femmes et célibataires), mesure phare du projet de loi Bioéthique examiné en deuxième lecture. L’article 1er du texte, très controversé, a été adopté par 66 voix contre 27, et 3 abstentions.

    La députée Emmanuelle Ménard, ayant proposé une motion de rejet, réagit au micro de Boulevard Voltaire et dénonce vivement la « révolution anthropologique » et « les monstruosités » qui découlent de cette loi.


    Le projet de loi Bioéthique a eu lieu en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Vous avez proposé une motion de rejet. Pourquoi ce choix radical ?

    Je pense que ce texte est fondamentalement mauvais. Il bouleverse complètement tout un tas de choses dans notre civilisation, à commencer par la filiation, en accordant la PMA pour toutes les femmes et les femmes seules. Il prive, évidemment, nos enfants de père. Contrairement à ce qui est dit et répété par le gouvernement et la majorité à longueur de temps, ce n’est pas une loi d’amour mais une loi qui prive les enfants de leur père. Quand on se dit attaché aux droits de l’enfant, et c’est mon cas, on ne peut pas voter une loi comme celle-ci. Ce n’est pas possible. J’ai donc proposé cette motion de rejet pour expliquer pourquoi j’étais contre cette loi. Il me semblait que c’était la bonne attitude à avoir à l’égard de cette loi.

    Vous êtes la seule députée dans l’opposition à avoir fait cette motion de rejet. Cela vous interpelle-t-il qu’aucun autre de vos collègues ne l’ait fait ?

    Oui, évidemment. Je n’ai pas à faire de leçon de morale à quiconque. La plupart des députés de l’opposition expliquent à juste titre que cette loi sera un changement radical pour notre civilisation et que c’est une révolution anthropologique.
    Je pense que l’on doit prendre ses responsabilités et, par conséquent, assumer de rejeter dans son intégralité ce projet de loi. Quelques petites mesures sont tout de même bien, dans ce projet de loi, notamment la connaissance de ses origines. Par rapport aux monstruosités qu’il y a à côté, il me semble que le négatif l’emporte très largement.

    On est surpris par la gravité de ce que vous décrivez et aussi l’indifférence dans laquelle ce débat parlementaire a eu lieu.

    On était tous d’accord pour reporter ce projet de loi. Au mois de juin, un sondage expliquait que plus de 70 % des Français estimaient que ce n’était pas le moment d’examiner ce projet de loi et que le gouvernement avait d’autres priorités, notamment en termes de pouvoir d’achat, d’emploi et d’économie à la suite de cette crise sanitaire.
    Depuis plusieurs jours, on nous parle d’une potentielle poursuite de l’épidémie qui pourrait s’aggraver dans les jours à venir avec des clusters un peu partout en France. M. Macron et le Premier ministre ont décidé de prolonger d’une semaine la session extraordinaire de l’Assemblée pour pouvoir faire passer ce projet de loi en catimini. Je sais qu’ils détestent qu’on utilise cette expression, mais c’est tout à fait le cas. En ce moment, les Français qui le peuvent sont en vacances et ont d’autres préoccupations. Et ceux qui ne peuvent pas être en vacances et qui sont préoccupés par leur situation économique personnelle ont d’autres chats à fouetter que ce projet de loi Bioéthique.

    Le protocole « ROPA » a était débattu. Est-ce une victoire ?

    Nous avons eu quelques petites victoires. Le protocole « ROPA » (réception des ovocytes de la partenaire, NDLR) a été exclu du projet de loi comme la PMA pour les transgenres ou les transsexuels. Nous avons eu des heures de discussions surréalistes sur le sujet. Pour l’instant, la PMA post-mortem a été exclue du projet de loi. Cela me semble être une bonne chose. Je ne crois pas qu’il soit bon, pour l’entrée dans la vie d’un enfant, de savoir qu’il est né d’un père mort bien avant sa naissance.

    Pensez-vous que le débat sur la GPA continuera ?

    Ce débat est remis dans les débats régulièrement par certains députés de la majorité ou de gauche. J’ai déposé une proposition de loi pour que l’interdiction de la GPA soit réitérée. Ce qu’on nous dit est très hypocrite. On nous dit « On est contre la GPA et la GPA en France est interdite, mais si vous allez la pratiquer à l’étranger et que vous revenez en France, on fera tout pour que les conséquences de votre acte illégal que vous avez pratiqué à l’étranger soient régularisées dans les plus brefs délais pour l’intérêt de l’enfant ». J’entends l’intérêt de l’enfant, mais je ne comprends pas que quelque chose d’illégal soit pratiqué ostensiblement, que la loi française soit détournée ostensiblement et, lorsque les parents reviennent, on ne leur dit rien et tout va bien.

    Quel combat doit-on mener ?

    Beaucoup de combats devront être menés, cet après-midi et cette nuit, notamment sur les embryons et sur la recherche sur les embryons. On parle beaucoup des chimères. Pour l’instant, l’introduction de cellules humaines dans des embryons animaux n’est pas interdite.
    J’espère que l’on aura gain de cause.

    Quel est votre sentiment sur cette semaine de débat parlementaire ?

    Je ne voudrais pas paraître trop négative, mais nos petites victoires ont seulement réussi à circonscrire quelques points, mais sur la majorité des points essentiels qui concernent l’intérêt de l’enfant et les droits de l’enfant, nous avons perdu. Le droit à l’enfant vient d’être consacré avec ce projet de loi. C’est navrant.

    Est-ce une succession de défaites ?

    Lors de l’adoption du projet de loi, on nous avait dit « Vous verrez, l’adoption du mariage pour tous n’aboutira jamais à la PMA ». On y est ! C’était la première marche vers la PMA. Et maintenant, on nous dit que la PMA n’aboutira jamais à la GPA. Au nom de l’égalité, comment pourrez-vous empêcher un couple d’hommes d’avoir un enfant, alors que vous l’autorisez aujourd’hui pour un couple de femmes. On ne sera même pas obligé de repasser par la loi puisque les juges l’autoriseront demain.

    Emmanuelle Ménard

    Journaliste et essayiste
    Députée de l'Hérault.
  • Mgr Ginoux : « La transgression bioéthique sera une fois de plus la porte ouverte à toutes les violences ».

    © Nicolas Pinet pour L'Incorrect

    Source : https://lincorrect.org/

    Entre la crise des Gilets jaunes, le COVID_19 et la crise économique qui vient, le gouvernement se concentre sur sa loi bioéthique. Outre un sens des priorités contestable, le fond de cette loi qui passe aux forceps est effrayant. Monseigneur Ginoux, évêque de Montauban, dénonce avec force l'inhumanité d'un texte qui autorisera la fabrication de chimères, mi-homme mi-animal, PMA, GPA, et autres abandons du père.

    5.jpgCe 27 juillet 2020 les députés vont reprendre en deuxième lecture le projet des lois de bioéthique. Ce projet est mené à grande vitesse alors que la société française sort peu à peu de l’épreuve du coronavirus et a d’autres sujets de préoccupations : difficultés économiques, crise écologique, incertitudes sur la rentrée, chômage, jeunes non insérés dans la société et grande crise de confiance. Il serait facile de continuer cette liste mais là n’est pas le sujet. Le sujet très grave qui préoccupe beaucoup d’entre nous est la précipitation mise à faire voter ce projet de loi pour imposer de nouvelles techniques de procréation qui déshumanisent la personne humaine, font de l’enfant un objet, sélectionnent les embryons, créent des chimères, font disparaître la paternité et la relation sexuelle entre l’homme et la femme, et, bien sûr, ouvrent la porte à des profits sans fin pour les laboratoires.

    La réflexion sérieuse sur la personne humaine montre que cette nouvelle anthropologie nie l’origine et la fin de l’homme pour en faire un être manipulé par la technique selon des caprices qui varient et des situations instables

    Ce projet n’est pas digne de notre humanité qui ne peut accepter que l’être humain naisse, vive et meure selon des critères d’envie et des procédés techniques. Est-ce là la mission de la médecine ? Est-ce là l’objectif de la recherche scientifique ? Le progrès n’est-il que dans la transgression de l’humain ? La bioéthique cède-telle le pas à la technologie et au profit ?

    Pour illustrer cette réflexion je ne prendrai que deux exemples que la loi, si elle est votée, permettra de réaliser :

    La « méthode ROPA » : (= Réception de l’Ovocyte du Partenaire). Le député Jean-Louis Touraine l’a clairement expliqué. Il s’agit de permettre à deux femmes vivant en couple d’avoir un enfant « ensemble » (= venu des deux). Ce qui est impossible naturellement va se résoudre par cette méthode. On insémine l’ovocyte d’une des deux femmes, fécondé par un donneur de sperme anonyme, dans l’utérus de l’autre femme. On appelle aussi ce processus « maternité partagée » : une femme est génitrice, l’autre gestatrice. Bien entendu dans cette pratique la paternité disparaît et les deux femmes se considéreront comme les deux mères. L’enfant ne va plus savoir d’où il vient puisque deux femmes se déclarent sa mère et qu’il n’a pas de père. Nous ne sommes plus là dans un traitement médical de l’infertilité mais dans une technique qui fait concevoir un enfant sans union sexuelle. La loi peut-elle rendre légitime ce procédé procréatif ? La loi peut-elle le faire prendre en charge par la Sécurité Sociale ? Le bébé devient un produit dont on a envie mais que l’on fabrique selon les circonstances et que l’on fait rembourser par la société.

    La fabrication de chimères, mi-homme mi-animal : Le projet de loi laisse entrevoir (article 15) la possibilité de créer un embryon qui comporterait des cellules humaines et des cellules animales. « L’insertion de cellules-souches pluripotentes induites dans un embryon animal dans le but de son transfert chez la femelle » serait autorisée. Ces réalisations expérimentales ont été déjà faites dans certains pays : on modifie l’ADN de la cellule et on remplace un gène par un autre. Après diverses manipulations et l’introduction de cellules-souches humaines dans l’embryon animal, on obtient ainsi un embryon chimérique (cellules humaines et cellules animales). Faire admettre ce procédé est justifié pour pouvoir prélever des organes (cœur, foie, etc..) sur les animaux ainsi obtenus et tués ensuite après le prélèvement des organes qui remplaceraient les organes humains défaillants. C’est la raison avouée ; mais créer puis tuer des animaux qui ont des signes humains annonce une dérive grave.

    J’ai pris ces deux exemples dans le projet de loi qui devrait être voté le premier août (à main levée !) et en toute hâte. Nous ne sommes plus dans la science au service de l’homme mais dans l’ouverture à l’inhumain. La transgression des limites ne fera pas grandir l’humanité. La réflexion sérieuse sur la personne humaine montre que cette nouvelle anthropologie nie l’origine et la fin de l’homme pour en faire un être manipulé par la technique selon des caprices qui varient et des situations instables : le désir d’enfant à tout prix, quand il n’est qu’une envie à satisfaire, n’est pas le don de soi dans l’amour partagé et reste stérile même si on se fabrique un enfant.

    Comme le dit souvent le pape François « tout est lié » : on ne peut pas, avec raison, promouvoir l’écologie intégrale, respecter la nature, les animaux, la planète et bafouer le droit de l’enfant à avoir un père et une mère, ne pas respecter l’embryon humain, ne pas reconnaître que l’être humain est une créature et qu’il a un créateur. Tout ce qui peut faire entendre raison à nos parlementaires doit être fait pour le bien de tous. La légalisation de la transgression serait une fois de plus la porte ouverte à toutes les violences.

    Bernard Ginoux, Évêque de Montauban

  • Masque obligatoire à l'extérieur : ”attention au ras-le-bol général”, alertent des médecins, par Matthieu Brandely.

    Le port du masque est obligatoire dans toutes les rues de Paris et de la petite couronne.

    Source : https://fr.news.yahoo.com/

    Plusieurs médecins craignent que des mesures trop restrictives n’entraînent un rejet de la part de la population, et appellent les autorités à fonder leurs décisions sur des bases scientifiques.

    Masque obligatoire dans les rues de Paris et de la petite couronne, de Nice, Marseille, ou encore de Strasbourg et Montpellier, masque obligatoire à vélo et à trottinette à Lille, fermeture des bars et restaurants à Marseille dès 23 heures...

    Les autorités renforcent depuis plusieurs jours les mesures pour faire face à la remontée des cas de Covid-19. Des décisions qui ne font pas toujours l’unanimité, et qui pourraient même s’avérer contre-productives, s’alarment plusieurs médecins.

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    La crainte d’un “rejet massif des mesures”

    “Le virus va nous accompagner durant des mois, il faut laisser des soupapes aux gens, sinon il va y avoir un ras-le-bol général”, plaide le docteur Jérôme Marty, qui craint un rejet massif des mesures sanitaires.

    ”Les décisions prises n’ont plus rien de rationnel, elles deviennent politiques. Le débat est en train de se polariser entre ‘pro-masques’ et ‘anti-masques’. Il faut des mesures raisonnables pour qu’elles soient durables et tenables. Sinon, on s’expose à un ras-le-bol de la population”, redoute de son côté Gérald Kierzek, médecin urgentiste. Dans le viseur des deux médecins, le port du masque obligatoire en extérieur dans toutes les rues de Paris, Strasbourg ou encore Toulouse, ou la fermeture des bars et restaurants à 23h à Marseille. “C’est débile comme décision. À la fermeture, les clients vont aller se regrouper ailleurs, sans aucun contrôle, alors que les restaurateurs jouaient le jeu et faisaient respecter les mesures barrières”, s’indigne l’urgentiste.

    “Il faut baser les décisions sur des éléments scientifiques”

    “Dans les lieux clos, dans les transports, le port du masque est respecté car basé sur des éléments scientifiques. Mais dire ‘il faut le porter en tout lieu y compris dehors’, ça n’est basé sur rien, c’est incompréhensible comme décision. Il faut baser les décisions sur des éléments scientifiques”, ajoute le médecin généraliste et président de l'Union française pour une médecine libre, Jérôme Marty.

    Jusqu’à présent, aucune étude n’a mis en avant des contaminations en extérieur. L’ARS d’Île-de-France confirmait même au Monde n’avoir recensé aucun cluster en extérieur. “Le pire reste l’intérieur, les endroits fermés, d’où les préconisations de port du masque et d’aération régulière des espaces. On sait aussi que le virus se transmet mieux en espace confiné qu’en plein air, donc peut-être que la situation est moins problématique qu’envisagé”, explique à 20 Minutes le docteur Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistiques à l’Ecole des hautes études en santé publique.

    “C’est prendre les gens pour des c***”

    Plutôt que d’imposer le masque en extérieur dans toutes les conditions, plusieurs médecins misent sur la responsabilité collective. “Arrêtons le paternalisme, faisons confiance aux Français, les gens ont un cerveau, ils sont à même de comprendre quand c’est utile de mettre le masque à l’extérieur, et quand ca ne l’est pas”, plaide le docteur Marty, qui dénonce l’infantilisation de la population.

    Un argument que partage Gérald Kierzek, qui dénonce une décision de “servitude” vis-à-vis de la population. “Rendre le masque obligatoire partout en extérieur, c’est prendre les gens pour des c***. Il faut arrêter d’infantiliser la population et lui faire confiance”, soupire le docteur Gérald Kierzek, qui mise lui aussi sur le bon sens général.

    “Nous sommes en train d’épuiser psychologiquement les Français” alerte de son côté le docteur Jimmy Mohamed, dans sa chronique sur Europe 1, qui souligne que “c’est inutile de porter un masque en extérieur”.

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    “Une grande partie de population est exaspérée des contradictions”

    En ligne de mire, le discours politique tenu depuis le début de la crise du Covid-19, en mars dernier. Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS et au laboratoire méditerranéen de sociologie s’inquiète des effets des revirements incessants des consignes des autorités : “Le masque était inutile en mars, et maintenant il est imposé presque partout. Une grande partie de population est exaspérée des revirements et des contradictions depuis le mois de mars. A force de dire tout et son contraire, le risque est qu’à un moment, le message des élites ne passe plus du tout auprès de la population” nous éclaire le sociologue.

     

    Un discours contradictoire et anxiogène qui pourrait se retourner contre les autorités. “Les politiques jouent sur la peur des gens avec le Covid-19. La peur entraîne l’agressivité. On est dans une société déjà clivée, agressive, pas besoin de monter davantage les gens les uns contre les autres”, redoute Gérald Kierzek.

    “Le risque, c’est que les gens disent ‘maintenant ça suffit !’”

    De son côté, Jérôme Marty craint que la multiplication des restrictions, comme le port du masque à l’extérieur dans toutes circonstances, ne servent les ‘anti-masques’. “Le risque c’est que les gens disent ‘maintenant ca suffit, on veut retrouver nos vies’. Les ‘anti-masques’ font leur beurre là-dessus en disant ‘le gouvernement veut restreindre nos libertés’. Et si quelqu’un se prend une amende de 135 euros alors qu’il marche tout seul dans la rue sans masque, donc sans aucun risque, alors ça leur donnera du grain à moudre”, redoute le docteur Marty.

    Pour Laurent Mucchielli, ces mesures de restrictions sont de plus en plus dénoncées dans la population. Une défiance qui va au-delà des groupes ‘anti-masques’ : “La population est prise entre la communication de la peur, du virus relayée par les politiques et les médias, et la défiance vis-à-vis des mesures sanitaires qui ne sont pas forcément toutes expliquées. De plus en plus de personnes considèrent insupportables ces règles, et dénoncent une restriction de nos libertés, qu’elles soient anti-masques ou non”, nous éclaire Laurent Mucchielli.

    Une défiance exacerbée “contre les élites”

    Une défiance exacerbée à l’encontre des politiques, mais plus globalement “contre les élites, dont les médias, qui ont largement relayé le discours de peur sans l’interroger suffisamment”, ajoute le sociologue.

    Une première mobilisation des ‘anti-masques’ est prévue ce samedi dans plusieurs villes dont Caen et Paris. Dans ces groupes Facebook, les mesures d’obligation du port du masque en extérieur sont largement commentées.

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  • Revenus versés par BigPharma. A partir de 12 on a un foyer épidémique de conflits d’intérêts ?

    Source : http://www.francesoir.fr/

    La crise récente a fait ressortir les polarités ainsi les décisions parfois surprenantes de médecins qui tiennent aussi des rôles consultatifs ou exécutifs dans les hautes instances (Conseil Scientifique, Haut Conseil de la Santé Publique)

    Le Professeur Perronne a rappelé avoir mis en place un système de déclaration des conflits d’intérêts avant toute prise de décisions, allant jusqu’à exclure les personnes des décisions ou débats si besoin est.

    Début 2020, le collectif Data+Local recoupait les données de la base Transparence Santé, mise en place après le scandale du Médiator. Les 30 000 praticiens répartis en 32 CHU du territoire se sont partagés plus de 92 millions, auxquels s’ajoutent quelque 78 millions d’euros versés au titre notamment de conventions passées entre les CHU et les laboratoires. Tout cela ne prend bien sûr pas en compte les aides versées aux associations de victimes et ou patients.

     

    N°1. La Palme d’Or revient au Pr François Raffi de Nantes. 541.729 €, dont 52.812 € de Gilead. Est-ce un hasard si on nous apprend que le coup de téléphone anonyme pour menacer Didier Raoult, s’il persistait avec l’hydroxychloroquine, est parti du téléphone portable du service d’infectiologie du CHU de Nantes, dont François Raffi est chef de service ? Sûrement une pure coïncidence.

    N°2. Le Pr Jacques Reynes de Montpellier. 291.741 €, dont 48.006 € de Gilead et 64.493 € d’Abbvie. Or Jacques Reynes a été sollicité par Olivier Véran pour piloter l’essai clinique du protocole Raoult à Montpellier alors qu’il est en même temps le coordinateur national de deux études sur le remdesivir pour le compte de Gilead. Il n’avait sûrement pas eu le temps d’envoyer au Ministre sa Déclaration publique d’intérêts (DPI).

    N°3. La Pr Karine Lacombe de Paris - Saint Antoine. 212.209 €, dont 28.412 € de Gilead. Elle est sur la dernière marche du podium, mais l’essentiel est d’y être. Il n’y a pas que le podium avec les Ministres à Matignon.

    N°4. Le Pr Jean Michel Molina de Paris - Saint Louis. 184.034 €, dont 26.950 € de Gilead et 22.864 € d’Abbvie. Or Jean-Michel Molina est co-auteur d’un article publié dans Médecine et Maladies Infectieuses sur quelques cas, pour dire que l’hydroxychloroquine ne marche pas. Médecine et Maladies Infectieuses est le journal officiel de la SPILF (Société de Pathologie infectieuse de Langue Française).

    N°5. Le Pr Gilbert Deray de Paris. 160.649€. Une belle somme pour un néphrologue qui très présent sur les plateaux télés. Attention le remdesivir peut être très toxique pour les reins.

    N°6. Le Pr Jean-Paul Stahl de Grenoble. 100.358 €, dont 4.552 € d’Abbvie. A noter que cette somme n’a pas été déclarée sur sa DPI. Or Jean-Paul Stahl est rédacteur en chef du journal Médecine et Maladies Infectieuses. C’est lui qui a comparé le Plaquénil* au papier toilette.

    N°7. Le Pr Christian Chidiac de Lyon. 90.741 €, dont 16.563 € de Gilead. Or Christian Chidiac est président de la Commission Maladies transmissibles du Haut Conseil de la Santé Publique qui a rendu le fameux Avis interdisant l’hydroxychloroquine, sauf aux mourants et demandant d’inclure les malades dans les essais officiels (donc Discovery). Son adjointe, la Pr Florence Ader, citée ci-dessous, est l’investigatrice principale de Discovery. Pure coïncidence.

    N°8. Le Pr Bruno Hoen de l’Institut Pasteur. 82.610 €, dont 52.012 € de Gilead. A noter que sur sa DPI, il a noté n’avoir reçu que 1000 € de Gilead ! Or Bruno Hoen a attaqué l’équipe de Marseille dans un courriel du 18 mars 2020, partagé avec tous les infectiologues.

    N°9. Le Pr Pierre Tattevin de Rennes. 79.956 €, dont 15.028 € de Gilead. A noter que sur sa DPI, comme son prédécesseur, il a noté n’avoir reçu que 1000 € de Gilead ! Ca doit être le surmenage. Or Pierre Tattevin est président de la SPILF. Cette Société savante a attaqué l’hydroxychloroquine pour encourager les inclusions dans Discovery, ainsi que dans les autres études par tirage au sort avec des groupes de patients non traités (études randomisées).

    N°10. Le Pr Vincent Le Moing de Montpellier. 68.435 €, dont 4.776 € de Gilead et 9.642 € d’Abbvie. Or Vincent Le Moing pilote, avec son patron Jacques Reynes cité ci-dessus, l’essai clinique de Montpellier.

    N°11. Le Dr Alain Makinson de Montpellier. 63.873 €, dont 15.054 € de Gilead. Or Alain Makinson participe à l’étude de Montpellier avec Jacques Reynes et Vincent Le Moing. Un beau trio. Montpellier est très bien représentée.

    N°12. François-Xavier Lescure de Paris – Bichat. 28.929 €, dont 8.621 € de Gilead. Or François-Xavier Lescure est l’adjoint de notre célèbre Yazdan Yazdanpanah qui est dans le Conseil scientifique Covid-19. Il a publiquement critiqué l’équipe de Marseille pour discréditer l’hydroxychloroquine. Il est co-auteur de l’étude très contestable sur le remdésivir de Gilead, publiée dans le New England Journal of Medicine. Or cette étude n’a aucune méthodologie.

    N°13. La Pr Florence Ader de Lyon. 11.842 € , dont 3.750 € de Gilead. Or Florence Ader est l’investigatrice principale de Discovery.

    A partir de douze, ça commence à faire un foyer épidémique !

  • Élisabeth Moreno : ces féministes outrées par la promotion d'une femme, par Natacha Polony.

    Natacha Polony, directrice de la rédaction de "Marianne", revient sur l'accueil scandalisé reçu par Élisabeth Moreno, nouvelle ministre déléguée à l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la part des associations féministes.

    La « crise du modèle méritocratique républicain » est « le plus important des problèmes » que rencontre la France. Ces propos, prononcés par le président de la République lors de son entretien du 14 Juillet, sont totalement passés inaperçus. Il faut dire qu'il n'a pas insisté outre mesure ni donné l'impression qu'il allait enfin renverser la table. Pourtant, le diagnostic est juste. D'autant plus juste qu'il passe complètement en dessous des radars de médias beaucoup plus intéressés par les agitations d'activistes plus ou moins radicaux que par la destruction lente et inexorable du pacte social qui unit les Français.

    Parmi les rares nouveaux visages de ce gouvernement, Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l'Égalité entre les femmes et les hommes, a reçu un accueil scandalisé des associations féministes. Toutes se sont bouché le nez devant cette femme qui avait osé, alors qu'elle était chef d'entreprise, déclarer qu'il n'était pas nécessaire d'installer « une gêne devant la machine à café » en traquant les supposées blagues sexistes, et que l'égalité hommes-femmes ne passait pas forcément par là. Scandale ! Voilà qui la disqualifie immédiatement ! Pensez donc, une ministre qui considère que l'égalité passe avant tout par la rémunération, l'orientation, et toutes ces choses vulgairement concrètes plutôt que par la rééducation des blagueurs…

    Méritocratie ou idéologie ?

    Pas une de ces nobles militantes pour souligner qu'Élisabeth Moreno, fille d'ouvrier et de femme de ménage cap-verdiens, arrivée en France à l'âge de 7 ans, représente par son parcours ce que n'importe quelle féministe devrait saluer : l'émancipation, non seulement en tant que femme mais en tant qu'immigrée. L'incarnation absolue de la promesse républicaine. Mais il y a déjà longtemps que le féminisme - comme le discours sur l'immigration - a été pris en otage par des boutiquières de l'activisme qui vendent aux administrations et collectivités locales leurs programmes de rééducation des masses machistes et traquent le délit d'opinion plutôt que les inégalités réelles. Il leur est hélas plus utile de hurler au « privilège blanc » que de se demander comment faire en sorte que tous les enfants, filles ou garçons, qui atterrissent dans une cité de banlieue puissent s'imaginer un jour chef d'entreprise ou ministre. Décrypter et reproduire cette alchimie-là devrait être l'obsession de toute personne qui prétend se battre pour l'égalité.

    Les mêmes activistes ont trouvé une autre source d'indignation avec les nominations de Gérald Darmanin et d'Éric Dupond-Moretti. « Un violeur à l'Intérieur, un complice à la Justice », scandent les manifestants. Accusation vaut condamnation. Et l'avocat qui défend un justiciable est aussi coupable que lui. Quand, en plus, il marque ses réticences vis-à-vis des excès du mouvement #MeToo, il est complice du pire. L'idée que la présomption d'innocence soit un des fondements de notre État de droit et que, quoi qu'on pense, humainement et politiquement, de Gérald Darmanin et de ses ambitions, elle doive lui être appliquée ne semble pas effleurer ces militantes. Leur conception du Bien ne s'étend visiblement pas à la défense des principes démocratiques.

    agitations de boutiquières

    On pourrait balayer d'un revers de main ces agitations de boutiquières, essentiellement occupées à faire fructifier leur fonds de commerce idéologique. Mais il y a derrière une réalité qui devrait nous obséder : Élisabeth Moreno est une exception. La République française assigne désormais ses enfants à leur destin social, faisant d'eux la proie des discours victimaires et identitaires qui veulent les persuader que les discriminations sexistes ou raciales sont l'unique explication de leur condition.

    Un pays comme la France, dont le peuple est une recomposition permanente autour d'un idéal politique et culturel, celui d'une République composée d'hommes libres, maîtres de leur destin et rassemblés par la communion dans des œuvres qui sont leur héritage commun, ne peut résister à la mort de cette promesse essentielle : que chacun sera non pas jugé en fonction de sa naissance, mais récompensé en fonction de son mérite. Mais cela ne peut fonctionner que si l'idée même de mérite, malgré toutes ses carences, est maintenue. C'est-à-dire si l'école offre à chacun les armes pour réussir, enseigne le goût de l'effort et du dépassement de soi, et le refus des assignations plutôt que la confortable déploration des injustices subies.

    Si l'on pouvait attendre quelque chose d'Emmanuel Macron, c'eût été un discours à la jeunesse, non pas fait de phrases creuses, mais saisissant à bras-le-corps les débats qui l'agitent, et s'engageant à restaurer la promesse républicaine. L'égalité des chances garantie par la puissance publique, la valorisation de l'effort et la récompense aux plus méritants. Mais tout cela n'est que du vent si, parallèlement, la puissance publique ne sanctionne pas les transgressions de la loi, des trafics qui gangrènent les quartiers et ridiculisent toute idée de mérite, jusqu'aux violences ignobles, comme celles qui ont tué Philippe Monguillot ou Mélanie Lemée. Une société se délite si la justice, à la fois sociale et morale, n'est pas au cœur de son projet. C'est sur cette idée que la France s'est constituée en République.

  • 14 Juillet : le spectacle est roi !, par Christian Vanneste.

    Le 14 Juillet célèbre la Nation dans son identité et sa continuité. C’est pour cela que l’événement commémoré n’est pas la prise de la Bastille mais un an plus tard la Fête de la Fédération qui célébrait autour du Roi la nouvelle monarchie constitutionnelle avant que les extrémistes ne conduisent la France à la guerre et à la Terreur. D’une certaine manière, le nouveau Président de la République a le mérite de souligner cette profonde unité de notre pays.

    christian vanneste.jpgIl n’aura échappé à personne que le rehaussement de la fonction présidentielle aura beaucoup utilisé les monuments de l’Ancien Régime : le Louvre, Versailles et les Invalides. La laïcité n’aura pas non plus été affichée avec ostentation. Notre Dame a accueilli Mmes Trump et Macron pendant que leurs époux travaillaient ensemble. Personne ne peut nier la justesse de la démarche. Elle présente trois aspects positifs et recèle deux dangers.

    D’abord, l’accueil de Vladimir Poutine et de Donald Trump de façon à la fois amicale et protocolaire dans des cadres prestigieux permet à la fois de redonner à la France sa place dans le concert des nations. A travers des lieux connus du monde entier, c’est l’image de la France qui est restaurée alors que les attentats ou les violences urbaines l’avaient grandement détériorée. Très concrètement, les reportages réalisés seront sans doute bénéfiques au tourisme dans notre pays et donc à notre économie. En second lieu, Emmanuel Macron sait que les premières semaines d’une Présidence pèsent sur la suite. En occupant l’espace médiatique en tant que Chef de l’Etat très tourné vers la gestion des affaires du monde, il fait coup double : il redore la fonction et il démontre que celle-ci lui convient, qu’il est « à la hauteur ». Enfin, et c’est le plus inattendu pour un homme issu de la gauche, il paraît tourner une page, et même plusieurs, par rapport à ses prédécesseurs, comme si la dignité et ce qu’il faut de distance avaient retrouvé leur place dans le comportement présidentiel.

    Tant de soins et d’intelligence dans la mise en scène laissent toutefois percer deux soupçons. Le premier s’inquiète légitimement d’une dérive vers l’Etat-spectacle. Concrètement, Macron n’a rien obtenu ni de Poutine, ni de Trump. On a simplement vu qu’il était à l’aise avec eux et avait même été chaleureux avec le Président Américain, ce qui ne manque pas d’un certain courage. Pour autant, la France va-t-elle transformer cet essai de relations publiques en influence politique ? Rien n’est moins sûr. Auparavant, un pays affaibli et un Président discrédité se permettaient de donner des leçons à la Russie, d’exiger le départ d’Assad ou de souhaiter l’élection d’Hillary Clinton. Macron échappe à ce ridicule, mais on ignore les buts de sa politique pour l’avenir de la Syrie. Combattre le terrorisme, ne plus faire de l’élimination du Président syrien une priorité, brandir la menace d’une intervention militaire aérienne, en cas de recours aux armes chimiques, constituent des signaux. Ils ne désignent pas un cap. La vanité n’est pas absente de la mentalité française, surtout à droite. C’est cette dernière que le locataire de l’Elysée vise, retournant la stratégie de l’ouverture à gauche de Sarkozy, mais avec plus de finesse. Ce sont quelques ministres de « droite » récupérés, mais c’est surtout une mentalité flattée. Depuis Orléans et le Puy du Fou la stratégie est en marche. Beaucoup de Français « de droite » sont friands de gloriole au point d’avoir un jour porté au pouvoir le neveu de celui qui avait fini son aventure à Waterloo parce qu’il avait aussi gagné Austerlitz, dont la France n’a tiré aucun bénéfice. Le résultat, ce fut Sedan. Il n’y a pas de quoi pavoiser. Mais, si la scène est brillante et attire les regards, les coulisses ne semblent pas aussi lumineuses. Tandis que l’armée défile, le budget des armées se défile, au point de faire parler la Grande Muette par la voix du Chef d’Etat-Major, le général Pierre de Villiers. Face aux menaces grandissantes et aux charges accrues, la défense nationale ne peut accepter une diminution, et la plus importante parmi celles qui ont été citées par le Ministre du Budget, 850 Millions d’Euros sur les 4,5 Milliards d’économies présentées. Jupiter a donc dû descendre de ses nuées pour « recadrer » ces propositions. Il n’est pas facile en effet de réconcilier les ambitions du spectacle avec le terre-à-terre de la comptabilité publique. La sévérité des propos présidentiels à propos de ceux qui « étalent certains débats sur la place publique », c’est-à-dire notamment le plus haut responsable militaire, a paru excessive. Certes, le jeune Président joue son rôle, mais une élection par surprise permet-elle de surjouer l’autorité d’une fonction face à un militaire qui, lui, a fait ses preuves ? Là encore, le comédien, aussi talentueux soit-il à l’écran, risque de ne pas faire le poids face à ceux qui sont aux prises avec le réel.

    On retiendra donc que M. Macron n’aime pas qu’on débatte de sa politique, sans son autorisation. Il est pourtant nécessaire que l’autre pouvoir, le législatif, soit informé des conséquences des décisions prises par le gouvernement, et il est légitime que l’opposition les conteste. Cela s’appelle la démocratie parlementaire. Même la majorité pléthorique et moutonnière d’En Marche ne peut lui substituer un pouvoir personnel pour lequel le Président manifeste un penchant inquiétant. Par ailleurs, il préfère le discours à l’interview et donne certes à cet emploi unilatéral de la parole une hauteur que les journalistes lui font souvent perdre quand ils ramènent la politique à leur niveau. Mais, de là naît un second soupçon, particulièrement grave. Un personnage aussi narcissique, qui n’aime pas être pris en défaut ou mis en difficulté, qui refuse par exemple de répondre à une question pertinente sur son déplacement à Las Vegas comme ministre, est-il tout-à-fait compatible avec la démocratie ? Celle-ci ne repose pas sur la ferveur d’un public, mais sur le soutien éclairé et lucide des citoyens à un système qui doit être transparent et viser le bien commun. Il n’y a pas de démocratie sans opposition, sans critique, sans mise en cause des gouvernants. De la part de ceux-ci, le prestige distant est nécessaire à l’exercice de l’autorité, le mépris qui repose sur le sentiment d’une supériorité que couronne la réussite est malvenu.