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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Sciences & Société • French tech et politique

     

    Par Ph. Delelis

    Une chronique qui, surtout, pose les bonnes questions. LFAR 

    Le Consumer Electronics Show (CES) – le plus grand salon mondial consacré à l’électronique grand public – s’est achevé dimanche à Las Vegas.

    Sans avoir de penchant geek particulièrement affirmé, on ne peut manquer d’être fasciné par les fonctionnalités des nouveaux objets connectés présentés lors de cette manifestation.

    On est également frappé par l’écart qui va croissant entre, d’une part, l’évolution des technologies – qui semblent continuer à vérifier l’idée de progrès – et, d’autre part, la stagnation, la régression, la dispersion (selon les points de vue) du débat politique. Le clivage gauche / droite, le système bipartite, les alliances traditionnelles, une laïcité consensuelle… tout cela a disparu ou est en voie de redéfinition drastique. Résultat, les sondeurs perdent le Nord, leurs boussoles s’affolent, les matrices dévissent…

    On n’en finirait pas de rechercher les raisons de cette dernière situation mais, à supposer qu’on les trouve (ce qui n’est pas si compliqué d’ailleurs), il n’est pas certain que cela changerait quelque chose. Dès lors, pourquoi ne pas aider la politique à retrouver sa rationalité perdue en lui insufflant un peu de technologie ? D’autant que, au CES, les entreprises françaises ont brillé en nombre et en qualité : il ne faut pas chercher très loin les idées géniales qui pourraient redonner du lustre à la politique hexagonale.

    Il en va ainsi, par exemple, de cette montre pour diabétique qui donne instantanément le taux de sucre dans le sang : utile pour tout candidat se promenant dans les comices agricoles mais plus encore dans les inaugurations de caves et autres fêtes de la Saint-Vincent. En effet, comment expliquer certaines déclarations à l’emporte pièce sinon par quelques abus bachiques ?

    Autre innovation : une magnifique station de sauvegarde automatique des données; plus de trous de mémoire, plus d’oublis de déclarations précédentes, la cohérence retrouvée ! Comment s’en passer dans ce monde où tout va si vite ? Mais ce n’est pas tout : voilà un feu arrière connecté qui se fixe derrière le casque du motard ! Chacun sait maintenant que ce moyen de locomotion est particulièrement adapté aux responsables politiques à l’agenda complexe.

    Cet accessoire essentiel garantira leur sécurité (et leur géolocalisation mais l’option est désactivable). Autre objet indispensable : ce petit robot de 40 centimètres qui se déplace en silence et qui sait jouer à cache-cache avec les enfants. Mais pourquoi pas les électeurs ?

    Après tout, ce sont de grands farceurs également. Et enfin, un stick que l’on peut faire sonner à distance avec son téléphone portable pour retrouver ses objets perdus ! L’entreprise ne dit pas si ça peut servir pour les idées égarées, les programmes communs, les doctrines oubliées mais why not ?   

    Politique magazine - 01.2017

  • Famille de France • Pourquoi le prince Jean d’Orléans est-il également appelé, Jean de France ?

     

    Même si la République est installée en France depuis près de 146 ans, les Princes de la Maison de France n’en continuent pas moins à porter fièrement les titres qui étaient portés par la Famille royale du temps de la monarchie.

    Depuis l’abolition de la monarchie, les Princes de la Maison de France sont revenus au statut de simples « citoyens de la République française », mais ils continuent à porter, tant à l’état civil que sur leurs papiers d’identités, leurs titres d’apanage (ex : Comte de Paris).

    Pourquoi le prince Jean d’Orléans est-il également appelé, Jean de France ?

    Son Altesse Royale le prince Jean de France, est appelé selon les règles républicaines, Son Altesse Royale le prince Jean d’Orléans, puisque « d’Orléans » est son patronyme légal. Mais selon les principes qui régissent les titres et les prédicats de la Famille royale en France, le prince Jean d’Orléans, fils de France, peut être raccourci en « Prince Jean de France », puisque le prince est le fils d’un chef de la Maison de France.

    Sous l’Ancien Régime, les enfants de France (appelés fils et filles de France) sont les enfants du Roi, du dauphin de France, du fils aîné du dauphin, du fils aîné du fils aîné du dauphin, etc. Louis XIV donne la définition suivante le 12 Mars 1710 : « branche aînée et héritière présomptive de la Couronne. » Sous l’Ancien Régime, le dauphin de France n’avait d’ailleurs pas de patronyme, mais à compter de la Restauration ce fut celui de « de France ».

    Dans les actes de l’Ancien Régime,  les fils France étaient nommés Très Haut et Très Puissant Prince N. de France, fils de France suivi du titre d’apanage qui leur a été accordé. Aujourd’hui, la titulature d’un enfants de France est : Son Altesse Royale le (la) Prince(sse) N. de France, fils (fille) de France suivi du titre d’apanage.

    Depuis l’Ancien Régime (et cela n’a pas été modifié sous la Restauration), les enfants de France avaient donc le patronyme de « de France ». Si aujourd’hui les fils et les filles de France ont le patronyme d’Orléans dans leur état civil, cette situation changerait, si un prince d’Orléans devait accéder au Trône, le patronyme d’Orléans serait immédiatement abandonné par ces fils et filles de France au profit de celui « de France ».

    C’est la raison pour laquelle, dynastiquement parlant, Son Altesse Royale le prince Jean de France, duc de Vendôme,  est appelé « de France » et non « d’Orléans ». ( merci à Matthias Samyn pour le partage).  

    Source : La Couronne

  • De la double nationalité

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Si l’on en croit Le Monde, les « Français » seraient plus de cinq millions à posséder une autre nationalité. C’est quand même beaucoup quand on mesure tous les conflits d’intérêts que peut générer un jour ou l’autre une telle situation, la France ne reconnaissant pas juridiquement ce qu’elle considère comme un simple état de fait. Cela dit, hormis état de guerre avec un pays dont de nombreux Français seraient aussi les « nationaux », les risques sont forcément limités à des cas individuels et des situations particulières. Cependant, la double nationalité (et parfois la multinationalité) constitue aussi une anomalie, voire une contradiction flagrante, pour une république qui fait de l’égalité la pierre angulaire de sa raison d’être : si certains « Français » ont des comptes en Suisse, d’autres bénéficient d’une immatriculation auprès de consulats étrangers. Cela rend d’ailleurs possible un véritable détournement : ainsi, aujourd’hui, les trois pays du Maghreb francophone constituent souvent, pour des délinquants ou des terroristes, une base de repli commode. 

    Il se trouve que les plus nombreux, et de loin, des binationaux, sont justement originaires du Maghreb (deux tiers de « bi(s) » dans une « communauté » elle-même largement majoritaire dans l’ensemble de la population d’origine immigrée). Si la mesure de déchéance prônée par l’exécutif est d’abord voulue comme un symbole, provoquant des cris d’orfraie dans la quasi totalité de l’intelligentsia de gauche, c’est bien parce qu’en fait elle concernerait justement ce type de « population ». Pour mettre tout le monde d’accord et être efficace, on pourrait tout simplement, au lieu de la déchéance, appliquer les lois de la guerre : tout Français qui prend les armes contre son pays doit être condamné au pire. 

    Reste la question de fond. Pour M. Legrand (France Inter, 5 janvier), la déchéance proposée « [rompt] la tradition républicaine selon laquelle on ne divise pas la citoyenneté ». Il n’a pas tort, dans la mesure où en France nationalité et citoyenneté se confondent. Dans la réalité, de nombreux Français se reconnaissent aussi dans une autre filiation, en fait culturelle : c’est, bien entendu, le cas de beaucoup de « provinciaux », Français issus des provinces de France et qui cultivent légitimement leur double héritage (on peut prendre comme exemple la « nacioun gardiano » des Camarguais). Toutefois, on l’a dit, cela peut poser problème, un jour ou l’autre, à des étrangers devenus Français et conservant, durant une ou plusieurs générations au moins le souvenir d’autre chose où le culturel côtoie le national : dans certains cas, il faut bien choisir. Une sorte de prévalence doit donc exister. « La nationalité française est d'abord une allégeance » affirme avec raison M. Zemmour (RTL, 12 janvier). Or, une double allégeance est inadmissible : en ce sens certaines des conventions bilatérales signées par la France sont inacceptables (par exemple que des « jeunes » prétendument « français » puissent accomplir un service militaire en Algérie ou en Israël).  

    Quand les choses ne sont pas simples, c’est au politique de trancher, et s’il le faut dans le vif. Sinon, ce sont les circonstances qui imposeront leur logique. 

     

  • Nouvelles du Blog : de la semaine ecoulée à celle qui vient...

            C'est finalement lundi, avec un retard certain dû à plusieurs sollicitations diverses et variées, que nous enverrons le MP3 de l'entretien de lafautearousseau sur Radio ville Marie, à Québec.

            Cet entretien a eu lieu le mercredi 16 février, entre 18h30 et 19 heures (heure française). C'est l'occasion pour nous de remercier une nouvelle fois Daniel, le technicien, et Jean-Philippe, le journaliste, ainsi que l'ensemble de la Radio, pour l'accueil amical et chaleureux qui nous a été reservé. Nous remettons ici le lien activé qui vous permettra d'écouter cette radio, dont un sondage 2010 nous apprend que le nombre total d'auditeur s'élève à plus de 506.000...: Radio ville Marie

            ( pour consulter le sondage, et en savoir plus : http://radiovm.com/information/Auditoire.aspx ).

            A noter, côté statistiques de fréquentation, les quatre jours exceptionnels de lundi, mardi, mercredi et jeudi, où nous avons atteint des chiffres jamais obtenus jusqu'ici, en termes de visites et de pages lues. Merci à vous tous, et travaillons encore plus, tous ensemble, afin d'amplifier cette dynamique de succès dans laquelle se trouve notre Blog à tous, véritable quotidien royaliste sur le Net ...

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                     Pour ce qui est du programme des notes, cette semaine on parlera évidemment de tout ce qui fait notre quotidien et, bien sûr, de ce dont on ne sait pas encore qu'on va parler, mais que l'actualité nous imposera de traiter.... 

             Quant aux Ephémérides, voici ce que vous y trouverez cette semaine :  

             Ephémérides : 

    · Dimanche :  Ordre mythique du général Pétain à Verdun : "On les aura !...".

    · Lundi : Évocation : Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un  jour, la France..... 

    · Mardi : Fin de la croisade des Albigeois. Mort d'Etienne Duchesne, précurseur de l'antibiothérapie.

    · Mercredi : Henri IV signe l'Edit de Nantes. Mort de La Fontaine.

    · Jeudi : Création de Lakmé (musique: Arielle Dombasle chante le Duo des fleurs). Inauguration de l'Exposition Universelle de Paris. Première émission de télévision publique. Mort de Maurice Druon.

    · Vendredi : Naissance de l'Impressionisme.

     · Samedi : Naissance de Jules Hardouin-Mansart. Offensive du Chemin des Dames. Jacques Perret invente le mot Ordinateur.

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  • La croix interdite

     

    par Gérard Leclerc

     

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    Ainsi le Conseil d’État a ordonné la modification de la statue de Jean-Paul II, qui est installée sur une place de la commune de Ploërmel dans le Morbihan. Il faudra donc retirer la croix qui surplombait cette statue représentant le Pape. La dite statue étant sauve. Cette décision intervient après tout un parcours judiciaire. C’est d’abord le tribunal administratif de Rennes qui avait enjoint le maire de Ploërmel de retirer le monument de son emplacement. Entendez le monument dans son ensemble, pas seulement la croix. Après appel auprès de la cour administrative de Nantes, l’arrêt de Rennes avait été annulé. C’est donc le Conseil d’État qui avait été saisi pour arbitrer en dernière instance, et on pourrait dire qu’il a coupé la poire en deux, ne satisfaisant personne : ni les plaignants, à savoir la fédération de la Libre Pensée et deux habitants de la commune, ni le maire solidaire de sa municipalité et d’une grande partie de la population qui n’a nul désir de voir mutiler un monument qui s’est inscrit dans le paysage local.

    Et voilà que cette affaire prend une dimension internationale : la Pologne, patrie natale de saint Jean-Paul II s’est émue en apprenant la nouvelle. Mme Szydlo, Premier ministre, a déclaré que « le gouvernement polonais tentera de sauver de la censure le monument de notre compatriote, et nous proposerons de le transférer en Pologne, en cas d’accord des autorités françaises et de la communauté locale ». Et d’ajouter : « Notre grande compatriote, un grand européen est un symbole de l’Europe chrétienne unie. Le diktat du politiquement correct – de la laïcisation de l’État – laisse la place à des valeurs qui nous sont étrangères culturellement et qui servent à terroriser la vie quotidienne des européens. »

    Le moins qu’on puisse dire est qu’à Varsovie on n’a pas du tout la même conception de la vie publique que chez nous et que le concept de laïcité, tel qu’il est reçu en France, est incompris là-bas. Mais était-il utile de provoquer une telle querelle ? L’interdiction de la croix à Ploërmel prélude-t-elle à la suppression de toutes les croix qui se dressent un peu partout dans notre pays ? Trop de rigueur procédurale ne sert sûrement pas la paix civile que la laïcité est censée protéger.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 30 octobre 2017

  • La violence contre la violence, par Gérard Leclerc

    L’ancien garde des Sceaux de François Mitterrand, Robert Badinter, celui qui fit voter l’abolition de la peine de mort en France, a pris un coup de sang, face à une image de manifestants qui brandissaient une photo de la tête d’Emmanuel Macron au bout d’une pique. Sa réaction a été d’autant plus remarquée que l’ancien ministre, qui a quitté la vie politique, s’exprime rarement dans les médias. On comprend son émotion.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgLe choix qui consiste à se référer à l’image la plus violente de la Révolution française est symbolique d’un parti-pris d’hostilité radicale. Marc Bloch entendait pour sa part qu’on ne retienne de la Révolution que le souvenir de la Fête de la Fédération, expression d’un beau moment de fraternité nationale. Mais l’époque n’est pas à la réconciliation. Le pouvoir est vivement contesté. Et par ailleurs, ceux qui manifestent contre lui, chaque semaine, dénoncent la violence de sa répression.

    Mais qui a raison entre ceux qui s’en prennent aux violences policières, se référant au témoignage de leur téléphone portable, et ceux qui s’indignent des dérapages des manifestants ? Chaque camp brandit les photos de ses blessés. Doit-on en conclure à une hausse généralisée du degré de violence dans notre pays ? Ce qui s’est passé encore hier autour de la place de la Nation avec les affrontements entre policiers et pompiers, donne une impression déplorable avec le sentiment d’une désorganisation des services de l’État. Mais celle-ci ne serait-elle que la conséquence de l’extrémisme qui met la rue en feu ?

    La sagesse commande de ne pas accabler outre mesure des forces de l’ordre qui ploient sous la tâche. On répète à juste raison qu’il n’y a pas si longtemps qua la foule parisienne unanime applaudissait ces mêmes forces auréolées de leur résistance efficace au terrorisme. On ne saurait sous-estimer la difficulté technique du maintien de l’ordre qui exige des moyens proportionnés. Mais il y a aussi le fait d’une société en ébullition, dont les accès de colère ne peuvent être contrés sur le seul terrain du combat de rue. C’est l’État qui se trouve aux prises avec des défis qui se rapportent à l’équilibre profond d’une société, à sa santé économique. Reconnaissons que répondre à la souffrance de ce qu’on appelle la France périphérique relève du prodige.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 janvier 2020.

  • Du bon usage de la critique des religions, par Gérard Leclerc

    « En France, on a le droit de critiquer les religions, il n’y a pas de délit de blasphème. » On peut dire que ce genre d’affirmation court en boucle en ce moment dans tous les médias et les réseaux sociaux. C’est suite à l’affaire Mila, du nom d’une jeune fille de 16 ans qui s’est permis d’exprimer des propos peu aimables – c’est le moins que l’on puisse dire – à l’égard de l’islam. Cela lui a valu des menaces de mort et même l’impossibilité d’accéder à son lycée, sa sécurité étant en cause.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgCe genre d’incident est déjà caractéristique d’un certain climat moral, mais il s’est trouvé amplifié à la suite d’une déclaration de la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, qui, tout en condamnant les menaces de mort, a néanmoins pris position contre la jeune fille coupable, à son avis, d’insulte à la religion. La ministre est revenue par la suite sur ses propos qui avaient provoqué un véritable charivari. Comment pouvait-on s’opposer à la liberté de critique des religions ? N’était-ce pas revenir à l’ancienne législation contre le blasphème ?

    Sur le sujet du blasphème, il y aurait beaucoup à dire. Est-il vraiment sûr qu’aujourd’hui il n’existe plus d’interdits à propos de principes fondamentaux, ceux qui sont à l’origine de notre droit, par exemple ? Les droits de l’homme constituent ainsi le sacré des démocraties modernes et leur déni est redevable de sévères réquisitions. Il en va de même du racisme, des discriminations, et de toutes sortes de phobies qui sont réprimés par la loi. En ce qui concerne la religion, il est vrai qu’il y a un droit de critique qui se réclame des Lumières et de toute une tradition anti-religieuse. Cette critique est-elle toujours pertinente, ne relève-t-elle pas souvent de l’esprit le plus mesquin et le plus étroit ? C’était la conviction d’un Flaubert qui a immortalisé dans Mme Bovary, avec le pharmacien Homais, le type même du rationaliste borné. Reste que la plus large liberté doit être laissée à l’intelligence et à l’échange des idées. Le mieux est quand même que cette liberté serve vraiment l’intelligence et ne se limite pas à brandir des noms d’oiseaux. Quand Emmanuel Macron visite l’école biblique de Jérusalem fondée par les Pères dominicains, il honore une magnifique création française qui témoigne de la plus haute forme de l’érudition et de la critique. C’est tout de même un apport plus judicieux au service de la raison et de la paix sociale.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 3 février 2020.

  • Sur Figaro Vox, Éric Zemmour : « Plaidoyer pour le 49.3, arme institutionnelle décisive ».

    Les assemblées ne sont plus le cœur de la souveraineté nationale. Les nostalgiques en particulier la France insoumise, doivent se faire une raison: ils ne vivent plus sous la IVe République.

    Cela devient un rituel. À chaque fois qu’un premier ministre décide la mise en œuvre de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, c’est un tollé. Tout le monde - dans l’opposition, dans les médias, mais aussi dans la majorité - fait chorus pour tempêter contre cet «acte de brutalité», ce «déni du Parlement». Ces derniers jours, on montre volontiers les images d’Édouard Philippe, alors député juppéiste, protester avec véhémence contre le socialiste Manuel Valls qui, locataire de Matignon, avait actionné l’arme fatale.

    eric zemmour.jpegRappelons-le pourtant : le 49.3 est un des articles les plus importants de la Constitution. Il fait partie de l’arsenal du parlementarisme rationalisé, voulu par Michel Debré, qui a fait la différence entre la Ve République et les deux précédentes. À l’époque, les dignitaires de tous les partis, y compris les socialistes, approuvèrent cette mesure, lassés qu’ils étaient du parlementarisme à la française qui empêchait le gouvernement de gouverner et de durer. Certes, il n’y avait pas alors de majorité parlementaire solide, qui s’inscrira dans la foulée de l’élection du président de la République au suffrage universel. Il n’empêche. Le 49.3 reste une arme indispensable à tout exécutif qui doit subir une révolte au sein de sa majorité (le RPR chiraquien contre Barre de 1976 à 1981) ou une majorité qui ne tient qu’à un fil (Rocard en 1988).

    Enfin, le 49.3 est devenu l’arme absolue pour réduire les obstructions parlementaires délibérées, comme on en a connu lors des nationalisations (en 1981) ou les privatisations (en 1986). Nous étions évidemment dans ce cas-là, avec l’attitude des députés de la France insoumise, dont certains lisaient des poèmes en guise d’amendements.

    La légitimité du 49.3 n’emporte pas celle de la réforme des retraites. Manifestement, cette réforme fut mal préparée, mal conçue, et tout présage qu’elle ne remplira aucun de ses objectifs, ni la simplicité, ni l’égalité, ni encore moins les économies nécessaires. Mais le 49.3 rappelle que l’esprit des institutions n’est pas parlementaire. La Ve République est un régime qui transfère la légitimité au monarque républicain, élu par le peuple, qui siège à l’Élysée. Les assemblées ne sont plus, contrairement à la doxa républicaine longtemps issue de la Révolution, le cœur de la souveraineté nationale. Les nostalgiques du régime d’assemblée, en particulier la France insoumise, mais pas seulement, doivent se faire une raison : ils ne vivent plus sous la IVe République. Le Parlement n’est qu’un outil dans la fabrique de la loi ; un outil utile, parfois fécond, mais toujours second. Son rôle, qui avait été minoré par la Constitution de la Ve, a encore été abaissé par la montée en puissance de deux pouvoirs, non élus, la Commission européenne et ses directives, le Conseil constitutionnel et ses arrêts.

    Pourtant, on n’entend guère les députés protester contre ces deux pouvoirs-là, qui n’ont aucune légitimité démocratique et qui ont fini de marginaliser définitivement le pouvoir parlementaire. Mais c’est beaucoup plus facile – et beaucoup moins risqué en termes d’image – de tonner contre le 49.3.

  • Un étrange dimanche, par Gérard Leclerc.

    Que dire de l’étrange journée vécue hier ? Quelle pythonisse aurait bien pu prévoir la situation qui est la nôtre ? Un pays paralysé, une sourde crainte face à l’extension d’une pandémie qui s’est emparée de l’Europe entière alors qu’elle venait d’Asie, des fidèles privés de leur eucharistie dominicale. Et pour terminer le tableau, une journée de compétition électorale. On discutera à l’infini du bien-fondé de la décision du président de la République de maintenir le vote des municipales, alors que lui et son Premier ministre donnaient des consignes de plus en plus strictes en ce qui concerne la protection des personnes et donc la restriction maximum des occasions de rencontres et de contacts.

    gerard leclerc.jpgÉtait-ce une sorte de test de civisme ? En tout état de cause l’abstention record d’hier a montré que les conditions n’étaient pas idéales. Y aura-t-il un second tour possible, la semaine prochaine ?

    Je suis contraint pour ma part de faire un mea culpa à mes auditeurs. Car je n’ai pas pris conscience suffisamment vite de la menace qui était en train de fondre sur nous, sur notre pays. À dire vrai, c’est l’avertissement de mes collègues correspondants de la presse française en Italie qui m’a mis brutalement en face de la réalité. Ces collègues avaient signé, en effet, une lettre d’avertissement sévère à notre égard. Ce dont ils étaient témoins dans la péninsule italienne les obligeaient à nous prévenir que nous n’avions pas à nous rassurer, car ce qui se déroulait sous leurs yeux ne pouvait que se produire en France dans les plus brefs délais. Il est vrai que je pourrais alléguer pour ma défense l’attitude des pouvoirs publics chez nous. N’ont-ils pas tardé à prendre les mesures radicales qui s’imposaient, c’est-à-dire la fermeture de tous les établissements scolaires et universitaires, puis celle de tous les lieux publics, aussi bien les salles de spectacle, les cafés, les restaurants et même les lieux de culte.

    Pour nous, le fait d’être privés de l’eucharistie est forcément douloureux au moment où nous avons besoin de nous concentrer dans la prière et l’accueil de la grâce divine. Mais il serait plus que téméraire, inconscient de s’opposer aux décisions de nos évêques. Ce peut être, d’ailleurs, l’occasion d’un retour sur soi et d’un approfondissement spirituel qui doit déboucher aussi sur un déploiement supérieur de charité.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 16 mars 2020.

  • Confinement ? En Corse, on chante - magnifiquement - et on se tourne vers ”au-dessus de nous”...

    C'était hier soir, dans les rues d'Ajaccio...

     

    (Tiré de notre Ephéméride du 15 mai  1768 : la Corse devient française...) :

     A propos de l'hymne corse, "Dio vi salvi, Regina..."

    On aura ci-après deux versions du Dio vi salvi Regina, la première plus traditionnelle (voix seules, féminine et masculines), la deuxième orchestrée et plus inattendue :

     

     Anghjula potentini : Dio vi salvi regina.mp3

    • Terra : Dio vi salvi Regina - Terra.mp3

    Voici les paroles de cet "hymne" des Corses :

     

    Dio vi salvi regina / E madre universale / Per cui favor si sale / Al paradiso (Dieu vous garde, ô Reine / Et mère de tous / Par les faveurs de qui / On monte au paradis).

    Voi siete gioia e risu / Di tutti i sconsolati. / Di tutti i tribulati / Unica speme (Vous êtes joie et rire / De tous les affligés. / De tous les tourmentés / Vous êtes l'unique espoir).

    Gradite ed'ascoltate / O vergine Maria / Dolce, clemente e pià / Gli affliti nostri (Agréez et écoutez  / O Vierge Marie / Douce clémente et généreuse, / Nos afflictions).

    Voi da i nemici nostri / A noi date vittoria / E poi l'eterna gloria / In paradiso (Vous, sur nos ennemis / A nous, donnez la victoire, /Et puis l'éternelle gloire, / Au paradis).

     

    C'est à la Cunsulta di Corti, le 30 janvier 1735, que l'on vota une constitution démocratique et que l'on plaça la Corse sous la protection de Marie :

     


    "...Nous élisons pour la protection de notre patrie et de tout le royaume, l'Immaculée Conception Vierge Marie, et nous décrétons de plus que toutes les armes et drapeaux de notre dit royaume soient empreints de l'image de l'Immaculé Conception, que la veille et les jours de sa fête soient célébrés dans tout le royaume avec la plus parfaite dévotion et les démonstrations de joie les plus grandes..." 


    La Cunsulta choisit donc la fête de l'Immaculée conception, le 8 décembre, comme jour de fête nationale insulaire, et adopta le Dio Vi Salvi Regina comme chant national. Ce chant est une prière à Marie, la Mère Universelle. C'est à Naples - où il fut imprimé pour la première fois en 1681 - que remontent les origines lointaines de cet hymne marial composée par San Francesco di Geronimo.

    Cet hymne est issu du Salve Regina (ou Antienne du Puy), écrite en 1097 par Adhémar de Monteil, évêque du Puy (1080), légat apostolique d'Urbain II pour la Première Croisade, mort de la peste à Antioche, et dont la bannière portait l'image de la Vierge.

  • L’arabe enseigné à l’école primaire en France, par Ange Appino.

    (Pierre Boutang disait qu'il y avait place en France pour plusieurs communautés mais qu'il n'y avait pas de place pour deux civilisations. Ce qui est scandaleux dans le décret dont on parle ici est qu'il a été pris en cachette ce qui prouve la duplicité du gouvernement. Mais, beaucoup plus grave que le "scandaleux" il y a le "dangereux" : le gouvernement met le doigt dans un engrenage et cède une fois de plus aux représentants radicaux d'une communauté qui n'ont pas en vue la culture ou la diffusion d'une langue mais la lente conquête par victoires successives d'un pays tout entier pour le transformer en terre musulmane. Le système capitule une fois de plus. Il montre une fois de plus sa nocivité mortifère voilà pourquoi nous sommes "réellement d'opposition, c'est-à-dire pronant ouvertement la subversion du Régime" (Léon Daudet)).

    Source : https://lincorrect.org/

    Profitant de la concentration de l’attention publique sur la crise sanitaire, le gouvernement vient de publier dans l’indifférence générale un décret qui organise l’apprentissage de la langue arabe dans les écoles primaires françaises. 

    Alors que les morts se comptent toujours par centaine chaque jour, que le plan de déconfinement est encore flou et qu’une crise économique particulièrement violente pointe à l’horizon, les priorités du gouvernement étonnent chaque jour davantage. Déjà il y a quelques jours, plusieurs centaines de milliers d’euros étaient débloqués pour les LGBT « victimes de violences car obligés de se confiner chez des parents homophobe » ; puis c’est un curieux décret qui a été publié au Journal officiel ce jeudi 30 avril, dans le silence le plus total de l’exécutif et des médias. 

     

    De quoi s’agit-il ? De l’entrée en vigueur d’un accord entre les gouvernements français et tunisien datant du 31 mars 2017, fruit du travail de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Éducation aux dernières heures du quinquennat de François Hollande. Cet accord prévoit qu’une heure et demie d’enseignement de la langue arabe soit dispensé de manière hebdomadaire dans les écoles primaires qui en feront la demande, à partir du CE1. Cette enseignement prendra la forme d’une option facultative. Il sera néanmoins assuré par des professeurs tunisiens, rémunérés par le gouvernement tunisien et envoyés spécialement en France pour l’occasion. Il fera « référence à la culture arabe, notamment à des éléments de la culture tunisienne ». 

     

    Ce décret (JORF n°0107 du 2 mai 2020) confirme, à la suite de bien d’autres décisions, la continuité entre la politique d’Emmanuel Macron et celle de son prédécesseur. Il est aussi révélateur de l’acceptation profonde de l’éclatement culturel du pays par les pouvoirs publics français, qui font désormais systématiquement le choix d’accompagner ce phénomène plutôt que de tenter de l’endiguer. 

    Ange Appino 

  • L’accord de libre-échange UE-Mexique révolte les agriculteurs français.

    (Un grand merci à nos amis du GAR d'avoir relayé cette information et d'y avoir apporté une réponse politique)

    Pendant le confinement, l'Union Européenne continue ses mauvais coups contre la souveraineté alimentaire française et nos producteurs agricoles ! Alors que la mondialisation et le libre-échange sans limites ont prouvé qu'ils étaient dangereux pour les équilibres économiques et sociaux locaux, l'UE fait l'inverse de ce qu'il faudrait faire, au nom du "tout-marchand" et du "tout-échangeable"...
    Notre riposte commence par le fait d'acheter français et le plus local possible, et bio, si cela se peut ! Aidons nos agriculteurs et faisons échouer le libre-échangisme qui n'est bon ni pour l'environnement ni pour nos producteurs !

    Sources : https://www.ouest-france.fr

    https://reporterre.net

     

    Mardi 28 avril, l’Union européenne et le Mexique ont conclu les négociations d’un nouvel accord commercial de libre-échange, en discussion depuis 2016. « La lutte que nous menons mobilise toute notre énergie, mais nous avons aussi fait progresser notre programme en faveur d’un commerce ouvert et équitable, qui n’a rien perdu en importance », s’est réjoui le commissaire au Commerce, Phil Hogan, dans des propos relayés par le journal Ouest-France.

    Les réactions hostiles à ce nouveau traité sont nombreuses car, avec cet accord, la quasi-totalité des échanges de biens entre l’Union européenne et le Mexique seront exempts de droits de douane. Les agriculteurs français étaient déjà éprouvés par les précédents accords de libre-échange européens (Canada, Mercosur…). Ce nouvel accord prévoit notamment « l’ouverture du marché européen à 20.000 tonnes de viandes bovines mexicaines […] qui étaient, jusqu’ici, interdites en Europe pour raisons sanitaires », s’est indigné Interbev (l’interprofession de la viande). La Confédération paysanne dénonce « un scandale » qui « met en concurrence des paysans sur la planète ».

    La souveraineté alimentaire du « monde d’après »

    Depuis le début de la pandémie, les appels à renforcer la souveraineté alimentaire et les relocalisations dans « le monde d’après » se succèdent. « Ces accords de libre-échange dignes du monde d’avant doivent cesser. L’heure est de sauver des vies, pas de les détruire », interpelle Leïla Chaibi, eurodéputée France insoumise.

    Le texte de la Commission va être soumis au Conseil et au Parlement européens pour signature. Des voix demandent à Emmanuel Macron, qui affirme depuis plusieurs semaines que « déléguer à d’autres notre alimentation serait une folie », d’agir aujourd’hui.

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  • En Chine, les Américains s’emparent de cargaisons de masques achetés pour la France et le Canada, par Patrice de Plunket

    L’affaire des masques chinois achetés par les Français mais rachetés par les Américains sur le tarmac (à coups de valises de dollars, façon Jess Hahn dans Les barbouzes) est caricaturale mais emblématique des vraies relations entre les USA et leurs "alliés" :

    Voilà la réalité du chacun-pour-soi qui nous était présenté comme la formule magique du “politiquement incorrect” libérateur… “Nationalistes de tous les pays unissez-vous” est un oxymore simplet, auquel font semblant de croire nos napos (nationaux-populistes) gaulois – fascinés qu’ils sont par M. Trump [*] et niant ainsi la nécessité d’un bien commun général, ce qui n’aboutit qu’à aggraver les choses.

    valise-avec-des-dollars-39094930.jpgPour ceux qui n’auraient pas en tête l’affaire des masques, en voici le résumé : selon trois présidents de grandes régions françaises, des chargements de masques achetés par eux ont été raflés sur des aéroports chinois, peu avant l’embarquement, par des émissaires étatsuniens bourrés de dollars. “Sur le tarmac, les Américains sortent le cash et payent trois ou quatre fois plus cher les commandes que nous avons faites”, explique le président du Grand-Est Jean Rottner. Même accusation de la part du Premier ministre canadien Justin Trudeau qui se déclare “très inquiet” devant la presse :  une partie d’une cargaison achetée par le Québec a été prélevée par des Américains sur le tarmac chinois. “On comprend que les besoins aux Etats-Unis sont criants mais les besoins au Canada sont criants aussi”, déplore M. Trudeau. Notons que les Canadiens, pourtant vassaux zélés de Washington, ne sont pas mieux traités que les Français par les services américains.

    La même chose serait probablement arrivée sous l’administration Obama. La différence est que nos libéraux-conservateurs vitupéraient M. Obama alors qu’ils voient M. Trump comme le guide de l’Occident.

    Et l’affaire des masques n’est qu’un cas parmi bien d’autres.

    Comme disait Mitterrand dans l’un de ses rares jours de sincérité : “La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort...”  (‘Les hommes d'Etat français sans illusion à l'égard de l'allié américain’, Slate.fr 25/06/2015).

     [*]  C’est curieux chez des "nationalistes", cette manie de croire plaire à l’étranger en imitant ses postures… (qui pourtant "ne sont pas un article d’exportation", disait naguère un autre prétendu modèle).

  • ”Les Provinciales” communiquent : Dans le regard de Pierre Boutang - Babel ou Israël, par Olivier Véron

    Merci aux Editions Les Provinciales, qui nous ont envoyé le message suivant, pour annoncer ce livre assurément aussi passionnant que profond... :

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    « Dans un monde assailli par la plus atroce barbarie, la généreuse tradition des prophètes hébreux, que le christianisme, en ce qu’il eut de plus pur, reprit pour l’élargir, ne demeure-t-elle pas une de nos meilleures raisons de vivre, de croire et de lutter ? » (Marc BLOCH)

    boutang fb emmanuel.jpgPIERRE BOUTANG disait Israël « signe de contradiction » mais aussi «  la seule rançon, la seule création positive répondant à l’horreur infinie de la seconde guerre mondiale  ». Notre culture gréco-hébraïque hésite à reconnaître franchement cet héritage, elle le dédaigne, quand elle ne l’accuse pas.
    «  Il est certain qu’il n’y a pas d’Europe. L’homme européen ne se trouve pas éminemment en Europe, ou n’y est pas éveillé. Il est, paradoxe et scandale, en Israël. C’est en Israël que l’Europe profonde sera battue, “tournée”, ou gardera, avec son honneur, le droit à durer », écrit Boutang.
    L’Europe profonde ce n’est jamais «  Babel  », la démesure, le défi, l’asservissement, la confusion des langues – et la nouvelle Tour érigée sur les ruines de plusieurs empires totalitaires défaits annule la mission des nations souveraines, modelées sur la forme de l’ancien Israël.  

    Après PASCAL, PÉGUY, BERNANOS et CLAUDEL, Boutang (1916-1999) a continué cette tradition chrétienne française éprise des vraies libertés et attentive aux réalités terrestres, aux limites que fixe la finitude, et aux vertus de la chair. C’est cette tradition-là qui rencontre toujours le mystère d’Israël dont l’Europe porte l’empreinte tout effacée. «  La couronne du Saint Empire portait l’effigie de David et celle de Salomon, la politique de nos rois en France – avant Bossuet, de l’aveu même de Machiavel – était tirée de l’écriture sainte, et les nations, jusque dans l’hérésie jacobine et révolutionnaire, imitaient un dialogue immortel entre la naissance et l’obéissance au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.  »


    L’appartenance nationale et le nationalisme tels que Pierre Boutang les a compris ne sont ni des symptômes d’enfermement, ni des ferments d’agressivité (anti-juive ou pas), au contraire  : être nationaliste c’est être authentique, c’est reconnaître l’origine, retrouver la source juive oubliée et vouloir la «  nouvelle alliance entre Juifs et chrétiens  » (comme disait MICHAËL BAR-ZVI). Sans cela, garder un pays dans lequel accueillir ne se peut pas.
    Ce livre explore les principaux traits d’une pensée souvent redoutée mais qui est la seule, en France, depuis la Seconde guerre mondiale, à tenir tête ontologiquement et politiquement à un siècle brutal. 


    (PRÉSENTATION COMPLÈTE DU LIVRE / COMMANDER) 

  • Sur le site de l'URBVM, dictature de l’opinion : du ridicule au dangereux…

    3655806653.18.jpg“Considérons l’opinion, la renommée, avec l’idée qu’elle doit non pas guider, mais nous suivre.”

    Cette citation de Sénèque reste aujourd’hui malheureusement cruellement d’actualité, et tout particulièrement au sein de notre république française. L’actuelle gestion de la crise sanitaire, économique et politique que traverse notre Nation pose de nombreuses questions, mais malheureusement les réponses se trouvent, comme toujours, limitées par le dogme républicain : seul le gouvernement peut être critiqué, et non le système en lui-même.

    De fait, les analyses « politiques » actuelles se limitent souvent à une constatation de l’incompétence de l’actuel gouvernement, notamment au niveau communication par la si bien nommée Mme N’Diaye. Toutefois, si l’on ne peut qu’abonder à ce premier constat, tâchons de pousser plus loin la réflexion : comment en est-on arrivé là ?

    La réponse est simple et fut défini en 1835 par Alexis de Tocqueville comme « le despotisme de la majorité » : l’opinion publique, au lieu de suivre, devient guide et référence pour la politique d’un pays… Et cette opinion, non contente d’être volatile et peu pertinente d’un point de vue raisonnable, s’avère hautement manipulable dans notre ère ultra-médiatisée et communicante. D’où la frénésie d’annonces et de communication de notre gouvernement qui, en cherchant à faire valoir sa gestion de la crise, s’est allégrement pris les pieds dans le tapis.

    Mais cette dictature de l’opinion n’est d’ailleurs pas réservée à la tête de l’Etat et se distille partout, et même jusqu’au ridicule, comme lorsqu’un média demande l’avis de la population sur l’efficacité d’un médicament sur un virus (sondage du Parisien du 6 Avril). Réaction stupide, mais logique : on demande déjà l’avis des français sur les problématiques géopolitiques et dynamiques socio-économiques, pourquoi ne pas leur demander leur avis sur la pertinence d’études cliniques et la balance innocuité/efficacité d’un médicament ?

    Il n’est pas question ici de résoudre cette problématique, mais de remettre ces questions – et l’opinion publique – à leur place. Comme le dit si bien Saint Jean Paul II, “La vérité n’est pas toujours conforme à l’opinion de la majorité.”

    Ce constat étant fait, le ridicule cède place au dangereux car il ne faut qu’un pas pour comprendre que cette dictature de la majorité n’est pas une dérive, mais bien consubstantielle au régime républicain à une ère ultra-médiatique, où le diktat des sondages prend rapidement le pas sur l’intelligence politique. Sortir de cette dictature de l’opinion publique requiert donc un choix fort : celui de faire sortir la Politique de notre Nation de la volatilité de l’opinion publique, en lui offrant le luxe de la stabilité et du recul qu’apporte une vision politique à long terme, loin des querelles de partis et des appétits de leurs petits marquis de papier. Vive le Roi !

    Erwan Boreau