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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Histoire • Isabelle la Catholique, la souveraine « reconquérante »

    ISABELLE LA CATHOLIQUE DE RETOUR ? 

     

    Par Péroncel-Hugoz

     

    IMG - JPEG - Copie - Copie.jpgTimbre espagnol émis au début du règne de Philippe VI, à l'effigie de la reine Isabelle la Catholique (1451-1504) qui, avec son époux, le roi Ferdinand d'Aragon, acheva la Reconquista, à Grenade, en 1492, 780 ans après la conquête de l'Ibérie par les Arabo-berbères. Depuis la décolonisation, et l' « islamomanie » qui s'ensuivit à la fin du XXème siècle parmi l'intelligentsia occidentale, y compris en Espagne (beaucoup moins au Portugal), la souveraine « reconquérante » n'était plus vraiment en odeur de sainteté en son Royaume, à telle enseigne que certains ordres religieux hispaniques - nous préférons, par respect, ne pas les citer - étaient intervenus à Rome afin que la cause de béatification d'Isabelle 1ère soit renvoyée sine die... 

    Ce timbre certes n'a pas été émis spécialement en l'honneur de la « tombeuse » des émirs maures d'Andalousie mais pour célébrer l'anniversaire de la création en 1815, par le roi Ferdinand VII, ancêtre direct du monarque actuel, de l'Ordre d'Isabelle la Catholique, une décoration que les Bourbons d'Espagne, non sans peut-être parfois des grains de malice, n'ont pas hésité à décerner à certains de leurs pairs musulmans...

    Alors, évidemment, ce n'est qu'un timbre, un simple timbre, mais, il y  a quelques années, son émission aurait sans doute entraîné quelques protestations. Cela n'a pas encore été le cas cette fois. 

     

  • Histoire • Barras, un régicide en Provence

    Le Château Barras en 2017

     

    Le billet inattendu de Péroncel-Hugoz

     

    « Le peuple français est incapable d'un régicide! »

    Louis XVI

    Citation non sourcée donnée par le site du ministère de la Justice 

     

    peroncel1.jpgIssu d'une lignée présente aux Croisades, Paul de Barras (1755-1829), était natif d'un petit village haut perché de Provence intérieure, Fox-Amphoux (400 âmes en 2017), resté quasi intact jusqu'à présent, grâce à son éloignement des circuits touristiques de masse. En 19581959, le maître hollandais Bram Van Velde (1895-1981), fuyant Paris, vécut à Fox. Barras, lui, a surtout gravé son nom dans la capitale, comme régicide (1793) puis comme le plus influent des cinq « directeurs » de ce Directoire empanaché qui, entre Terreur et Consulat, exploita la France.

    Avant la Révolution, Barras s'était battu contre les Anglais, aux Indes... Cynique, dépravé, sans scrupules, sanguinaire à l'occasion (il fit, entre autres, décapiter le général girondin Gaspard Brunet), le « vicomte à l'ail » mit tout son pouvoir au service de sa soif d'argent et de jouissance faciles. Des témoignages locaux évoquent les « charrettes de Barras » apportant à Fox des objets précieux enlevés par ses sbires à monastères et manoirs, tandis que Saint-Raphaël se faisait appeler un temps « Barrasthon »...

    Paul_Barras.jpgSentant l'opinion revenir au royalisme, l'élu varois alla voir dans sa geôle le petit Louis XVII, au moment même où on tuait Robespierre, puis, en 1799, il offrit ses services tarifés au futur Louis XVIII... Les monarchistes surnommèrent Barras «Colibri », tandis que Bonaparte qualifiait de « chef des pourris » celui qui lui avait quand même présenté Joséphine de Beauharnais... Cependant, une face moins connue de ce « politichien » tend à nuancer un peu ce sinistre portrait : l'attachement de l'homme à son terroir provençal, incluant sa mère (morte en 1805) et sa femme, Marie-Pélagie Templier, née de roture aisée en 1759 et épousée en 1791 à l'église Saint-Blaise de Fox ; sa dot comportait une solide bastide des environs que le marié embellit et qui est restée connue jusqu'à nous comme « Château-Barras ». Le couple étant sans postérité, la propriété passa ensuite de mains en mains avant d'être acquise en 2002 par la galeriste d'art moderne Sabine Puget qui a redonné du lustre au lieu, y ajoutant notamment un sobre jardin de sculptures, non loin de l'allée historique des buis. La chapelle où priait la catho-royaliste Pélagie a été décorée par deux artistes de notre époque : Francis Limerat et Jean-Pierre Schneider.

    Barras, donc, revint maintes fois en son « château », sauf lorsque Napoléon l'exila un moment à Rome où l'intrigant régicide trouva le moyen de s'introduire auprès du roi déchu Charles IV d'Espagne, cousin et sosie de Louis XVI... Les Bourbons de France, tout aussi indulgents, laissèrent ensuite l'ex-conventionnel se réinstaller à Paris où, en 1821, il fit enfin venir de Fox son épouse qui se dévoua à lui jusqu'à ce que meure, en 1829, le « missionnaire de la Terreur ». Christine Le Bozec, spécialiste de cette période, esquisse dans son récent Barras une « réhabilitation » du personnage - c'est dans l'air actuel où même Isabeau de Bavière a droit à son blanchiment... Les crimes de Barras ne peuvent être effacés mais il est vrai que la vue de son sublime terroir inchangé risque de faire mollir un peu certains coeurs qui ont oublié la chanson antirévolutionnaire : « Plus que Néron, mon vicomte est despote...» 


    Site de Château-Barras : www.galeriesabinepuget.com

    Lire: Histoire de Fox-Amphoux, de Jacques Seille, imprimerie du Las, Toulon, 1998 ; Barras, de Christine Le Bozec, Perrin, 2016.

    Paru initialement dans LA NOUVELLE REVUE D'HISTOIRE n° 89 - mars-avril 2017

  • HISTOIRE & ACTUALITE • Le Maroc dans la Grande Guerre

     

    Par Péroncel-Hugoz

     

    peroncel-hugoz 2.jpgDurant le récent Ramadan, j’ai eu l’occasion de rencontrer un ancien haut fonctionnaire marocain, installé à Nice. Prié à son ftour, je fus surpris de l'austérité de sa table, et je crus bon d’en féliciter mon hôte, en évoquant les buffets pantagruéliques de ftours auxquels je participais naguère...

    Durant le récent Ramadan, j’ai eu l’occasion de rencontrer un ancien haut fonctionnaire marocain, installé à Nice, pays de son épouse. Prié à son ftour, rupture vespérale du jeûne, je fus surpris de la relative austérité de sa table, et je crus bon d’en féliciter mon hôte, en évoquant les buffets pantagruéliques d’autres ftours auxquels je participai naguère. Ce qui m’attira la réponse suivante de ce musulman pratiquant : «Mais, monsieur, je suis simplement fidèle à nos propres traditions et je ne suis pas de ces Arabes ayant transposé chez eux les avalanches de plats, de sucreries, de cadeaux de vos fêtes de Noël qui du coup n’ont plus grand-chose de chrétien… ». Et toc ! Impossible de le contredire. Je voulus aussi savoir ce qui, en Ramadan, changeait dans les pratiques intellectuelles de ce sage : « Ne croyez pas que je me plonge chaque soir dans nos textes sacrés, non je les ai assez pratiqués dans mon jeune temps, je les connais, je m’y réfère parfois mais je ne les ressasse pas. Tenez, regardez ce que je suis en train de lire », et il me tendit quelques feuillets intitulés, à ma surprise, « Le Maroc dans la Première Guerre mondiale ». L’auteur ? L’historienne Bahija Simou, par ailleurs directrice des Archives royales à Rabat. La lecture de Ramadan de notre Marocain était une communication énoncée par Lalla Bahija, en juin 2015, à Paris, devant l’Académie des sciences d’outre-mer dont l’intervenante est le seul membre marocain actuel. Cette institution, fondée en 1922, est un peu le pendant exotique de l’Académie française même si elle est bien moins connue, étant plus studieuse que mondaine… 

    Parmi les fondateurs ou les membres fameux de cette ASOM, on compte aussi bien Lyautey que les frères Tharaud, Léopold Senghor, Félix Houphouët-Boigny, deux rois des Belges, un ex-président portugais, etc. 

    Ma curiosité étant piquée, dès le lendemain du ftour, je me procurai la communication de Mme Simou sur cette période cruciale si peu étudiée sous son angle spécifiquement marocain. Mon « coup de chapeau » va bien sûr à l’historienne et mon « coup de dent » à ces chercheurs marocains penchés sur des sujets encombrés et «historiquement corrects » : naissance de l’Istiqlâl ; révolte de l’émir Abdelkrim ; rôle de Ben-Barka dans le mouvement tiers-mondiste, etc. La geste des guerriers arabo-berbères lancés dans la Grande Guerre en Europe suscite peu de curiosité au XXIe siècle (avec quelques exceptions comme ce groupe d’élèves du Lycée Lyautey, à Casablanca, ayant travaillé à un album sur le rôle de ces preux de jadis). Ecoutons donc quelques-unes des découvertes de Lalla Bahija : 

    - En 1912, l’Armée chérifienne ne comptait plus que 1.400 soldats en état de combattre. 

    - Le sultan Moulay-Youssef, le 20 août 1914, durant la Nuit sacrée de Ramadan, incita ceux de ses sujets volontaires pour aller se battre en Europe, à se manifester. Avec l’accord des oulémas, le monarque décréta une amnistie en faveur des déserteurs ou réfractaires qui s’engageraient. L’Empire chérifien allait bientôt disposer de 40. 000 combattants dont 33. 000 furent dirigés vers le front franco-germanique. 

    - Dès l’été 1914, la bataille de Penchard, près de Meaux, fut gagnée au corps à corps par des Marocains novices contre les forces aguerries de l’Empire allemand. Le futur maréchal Juin écrivit : « Jamais les Marocains ne m’ont semblé plus confiants qu’à la veille de la grande bataille de la Marne où ils stoppèrent l’avance allemande ». A quel prix ! 1.150 victimes marocaines autour de Meaux. L’état-major français décrivit alors les fantassins de Chérifie comme « intelligents, manœuvriers, courageux, passionnément guerriers, résistants, sobres et bons marcheurs. Ils sont meilleurs tireurs que les Algériens, etc. ». 

    - Des spahis marocains furent envoyés dans l’Armée d’Orient du général Sarrail, contre l’Empire ottoman : en Macédonie, Bulgarie, Serbie et Albanie ; ces spahis eurent 140 tués. 

    - Lyautey, résident général de France à Rabat de 1912 à 1925, voulut plus tard faire participer le Maroc en tant qu’Etat à la Conférence de la Paix mais le gouvernement français refusa de peur que les autres protectorats dans sa mouvance (Tunisie, Annam, Tonkin, Cambodge, Laos) ne réclament plus d’autonomie. Lyautey obtint seulement la création de l’Ecole militaire de Dar-Beïda à Meknès, qui allait être « le Saint-Cyr marocain » et d’où sortiraient, après l’indépendance, les Forces armées royales qui s’illustreraient notamment en Syrie, en Afrique noire ou au Sahara marocain.  

     

    Péroncel-Hugoz - Le 360

     

  • HISTOIRE • Des BD pour l’été ...

     

    Saint-Louis

    La série Ils ont fait l’Histoire se fend d’une biographie dessinée de Saint-Louis, notre grand monarque mort en 1270 à Tunis. C’est sous la tente où il va rendre son dernier soupir que débute l’histoire. Le roi se remémore le fil de sa vie, sa mère, Blanche de Castille, son sacre en la cathédrale de Reims à l’âge de 12 ans, son mariage avec Marguerite de Provence qui lui donnera une douzaine d’enfants, la guerre de Saintonge contre les seigneurs poitevins, la dysenterie qui a failli le faire passer de vie à trépas en 1244, etc.. Après avoir pacifié ses territoires, le saint homme s’en va guerroyer les infidèles lors de la septième croisade. Il conquiert Damiette en Basse-Egypte et rentre en France où sa mère vient de rendre son dernier soupir à Dieu…

    Le scénario de Mathieu Mariolle et d’Alex Nikolavitch retrace à merveille la complexité de Saint-Louis, sa piété, ses colères, sa soif de justice, son intransigeance mais aussi sa dépendance vis-à-vis de sa mère, sa lutte contre le péché (argent, prostitution…), sa volonté de réformer la France. On sent derrière ce scénario bien ficelé, les conseils judicieux dispensés par Étienne Anheim, maître de conférences en histoire du Moyen Âge à l’université de Versailles/Saint-Quentin-en-Yvelines et de ceux de Valérie Theis exerçant la même profession à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée. A l’image des autres albums de la série et dans la lignée du remarquable « Philippe le Bel », ce Saint-Louis est un ouvrage à lire sans aucune modération.

    Saint-Louis – Mathieu Mariolle, Alex Nikolavitch – Filippo Cenni – Etienne Anheim et Valérie Theis – Editions Glénat – 56 pages – 14,50 euros

     

    Waterloo : Le chant du départ

    Il y a 200 ans, avait lieu la bataille de Waterloo qui mettait un terme définitif aux 100 jours et amorçait le retour de Bourbons en France. Clap de fin pour l’Aigle que les Anglais vont exiler sur la lointaine île de Sainte-Hélène et Longwood.
    Peu après cette légendaire bataille, un homme est conduit devant un peloton d’exécution. On devine aisément que c’est un Français que l’on va passer par les armes. Alors que les soldats de la Coalition fourbissent leurs armes et se rassemblent aux ordres de leur supérieur, le soldat voit sa dernière heure venue. Il ne doit son salut qu’à la fortuite intervention du Feld-Maréchal Blücher, commandant en chef des armées prussiennes, qui reconnaît en lui le Baron Dominique Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée. Comme il était alors d’usage à l’époque, quand le respect de l’adversaire avait encore un sens, le vainqueur offre au vaincu non seulement la vie sauve mais aussi les honneurs de son château et de sa table. Autour de quelques mets, les deux hommes se livrent à une reconstitution de la bataille, chacun selon son tempérament ses informations, son ressenti et bien sûr sa partialité. Blücher, blessé à la bataille de Ligny trois jours avant, rappelle qu’il a lutté pour empêcher Napoléon de régner sur l’Europe. Larrey n’a droit choix que de défendre son Empereur et ami, expliquant que les Bourbons lui avaient coupé le robinet financier à l’Ile d’Elbe, qu’il ne se sentait pas en sécurité sur ce bout de terre. Sans concession, l’échange est tout de même respectueux, diplomatique, et intéressant quant à son analyse historique.

    Cet ouvrage est d’autant plus passionnant que les scènes de batailles bien reproduites sont épiques et s’inspirent des plus grands tableaux. Bien que le lecteur puisse parfois se perdre dans les noms des lieux et des personnages, cet album se révèle d’une très bonne facture. Le scénario et les dessins de Bruno Falba, Christophe Régnault et Maurizio Geminiani y sont pour beaucoup. L’imprimatur historique de Jean Tulard, le spécialiste français de Napoléon qui se fend d’une quinzaine de pages explicatives à la fin de cet opus contribue à donner toutes ses lettres de noblesse à cette superbe histoire.

    Waterloo : Le Chant du départ – Bruno Falba, Christophe Régnault, Maurizio Geminiani Luca Blancone et Jen Tulard- Editions Glénat – 96 pages – 19,50 euros

    CS - Politique magazine

     

  • Histoire • Quand la cour survit aux rois

     

    Par Jean Sévillia

    Disparue en 1789, la cour du roi ? Un passionnant ouvrage montre au contraire, comment, de Napoléon à la IIIe République, le système de cour a perduré pendant tout le XIXe siècle, en jouant un rôle politique et culturel fondamental. [Le Figaro 15.04]

     

    XVM06e8d676-796d-11e5-ba18-c49418e196fb.jpgLorsqu'on évoque la cour des rois de France, on pense à Louis XIV ou Louis XV à Versailles, plus rarement aux Valois au Louvre ou dans un château de la Loire, presque jamais à ce qui s'est passé après la Révolution. Or Louis XVI (même après les journées d'octobre 1789), Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe ont eu une cour, de même que Napoléon Ier et Napoléon III. C'est le sujet étudié par un jeune historien, Charles-Eloi Vial, conservateur à la Bibliothèque nationale de France où il est chargé des manuscrits modernes et contemporains. Son ouvrage, appuyé sur de patientes recherches dans les archives et sur une bibliographie impressionnante, est un modèle car l'auteur fait partie de ces nouveaux universitaires qui ont compris, contrairement à tant de leurs prédécesseurs, qu'il ne sert à rien d'écrire dans un style austère : les lecteurs d'aujourd'hui étant pressés, les ennuyer, c'est s'exposer à ce qu'ils abandonnent définitivement leur livre.

    Cette étude, illustrée par de nombreuses historiettes et anecdotes, se lit donc avec bonheur. Elle n'en est pas moins extrêmement sérieuse, car ce que montre Vial, c'est que le système curial a joué un rôle politique et culturel fondamental dans la France du XIXe siècle.

    La cour de Louis XVI, à Versailles, est le reflet d'un régime bloqué qui finira par emporter la monarchie. C'est Napoléon qui recrée une cour évoquant l'Ancien Régime par certains aspects extérieurs, mais dont le but profond est d'assurer le contrôle des élites par le pouvoir, et de donner une légitimité aux institutions nouvelles par le mélange de l'ancien et du nouveau monde. La Restauration, contrairement à une idée reçue, puis la monarchie de Juillet et enfin le Second Empire ne dérogent pas à ce principe. Dans son dernier chapitre, l'auteur expose comment la IIIe République, à ses débuts, tente de perpétuer la tradition de la cour, notamment à travers les voyages présidentiels, les grands dîners et les réceptions à l'Elysée. Le budget du palais, son mobilier et ses cuisines son un héritage lointain de la liste civile du roi. « La cour, observe Charles-Eloi Vial au terme de cette passionnante rétrospective, projette dans tous les esprits comme une ombre sur l'histoire de notre pays: son souvenir hante encore les Français. »   

    Jean Sévillia           

  • Les activités du Café Histoire de Toulon

    Toulon vers 1630

     

    Exceptionnellement, comme annoncé dans notre agenda, il n'y aura pas de causerie au mois d'octobre 2016.

    Le Café Histoire de Toulon vous annonce la prochaine causerie du mercredi 30 novembre 2016 devant les Amis du Pub Le Graal. Cette huitième causerie 2016, animée par Dominique Struyve, portera sur le thème :  Le Peuple-roi est nu; ou les Français déshabillés.

    L'on trouvera ci-dessous le texte de la causerie du mois de juin 2016 de Philippe Lallement sur La mémoire disparue des catholiques du" Midi blanc" (L'émergence 1789-1800). Ce document de 25 pages comprend un jeu de cartes des provinces d'Ancien-Régime ainsi qu'un glossaire.

    Les habitués du Café Histoire de Toulon connaissent la Nouvelle Revue Universelle car elle publie les analyses d'Antoine de Crémiers qui a ouvert la saison 2016 au Graal; d'autres parce qu’elle a publié un important texte de Monseigneur Rey au mois de mai 2014 : La parole publique de l'évêque. (envoi gratuit sur simple demande à cafehistoiredetoulon@gmail.com) qui interroge sur le sens politique de la fonction épiscopale.

    C'est pourquoi Le Café Histoire de Toulon vous invite à lire le dernier n° de la Nouvelle Revue Universelle : Boutang, cent ans, 1916-2016 spécialement dédié à la pensée du philosophe catholique, dont le rédacteur en chef considère qu'elle doit nous aider dans la remise en cause radicale de la déchristianisation nihiliste de la France, initiée lors des grandes manifestations du printemps 2013. Parmi les riches contributions, on note celle de Chantal Delsol et le passionnant témoignage de Gérard Leclerc, le chroniqueur de Radio Notre-Dame (FM 100.7). 

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    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Culture • Numéro exceptionnel de la Nouvelle Revue Universelle sur Pierre Boutang pour ses cent ans ...

  • Sainte Geneviève et notre histoire par Gérard Leclerc

    Paris, Nanterre, la gendarmerie fêtent en ce mois de janvier leur patronne, sainte Genevieve, 1600 ans après sa naissance. Et il semble que Geneviève fasse l’unanimité autour d’elle. Mme Hidalgo, maire de Paris, assistait, l’autre jour au premier rang, à la cérémonie de Saint-Étienne-du-Mont. Cette merveilleuse église, avec son jubé unique dans la capitale, qui abrite aussi les sépultures de Pascal et de Racine, a recueilli, en effet, les reliques de notre sainte. La Révolution, non contente de les avoir arrachées de la grande église construite par Soufflot, avait voulu les anéantir, en les jetant dans la Seine. Heureusement, une partie de ces reliques avait été sauvegardée à l’extérieur de Paris.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgNous n’en sommes plus à cette période de déchristianisation brutale et de volonté forcenée d’abolir le passé et ses figures tutélaires. L’église Sainte-Geneviève, transformée en Panthéon, n’a même pas effacé complètement son souvenir et même sa figure. Puvis de Chavannes a peint sur ses murs des scènes de la jeunesse de notre sainte, en privilégiant sa représentation en bergère. Peut-être le peintre avait-il été influencé par une ressemblance avec la Jeanne d’Arc de Domrémy souvent partagée, mais pas très exacte. Geneviève était, en effet, une patricienne, fille de l’aristocratie gallo-romaine et vouée à jouer de naissance un rôle civique de premier plan.

    Cependant, très jeune, elle est consacrée à Dieu. Elle a reçu le voile des vierges des mains de son évêque. Elle sera donc, au cours d’une longue existence, à la fois une politique jouant un rôle majeur dans la protection de Paris (elle résidait dans l’île de la Cité) et une chrétienne fidèle à ses vœux de religion. Paris ne saurait l’oublier. Même ceux qui sont dépourvus de toute culture chrétienne, sont obligés de s’interroger devant la montagne Sainte-Geneviève. Une montagne qui s’élève à une hauteur de 23 mètres au dessus du niveau moyen de la Seine. Curieuse dénomination qui nous invite peut-être à considérer autrement notre histoire et son échelle de valeur. Notre ville capitale ne vient pas de nulle part, et son histoire tourmentée nous renvoie à cette figure tutélaire de Geneviève, dont Charles Péguy disait qu’elle « conduira le troupeau le plus vaste à la droite du Père ».

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 13 janvier 2020.

     

  • Histoire • Action Française : Les royalistes sur la Canebière

     

    Le Comité du Vieux Marseille, association de défense du patrimoine, vient de sortir une superbe plaquette de 194 pages sur l’histoire de la Canebière. Parmi celles-ci, quatre pages évoquent l’Action Française à propos de Jeanne d’Arc, surtout dans les années 30. Ces éléments de l’histoire de l’Action Française marseillaise intéressent les lecteurs de Lafautearousseau.

     

    Affiche tract expo CANEBIERE v4.jpgL’importance de Jeanne d’Arc

    Après la Grande Guerre, la droite prit l’habitude de se montrer dans la rue à l’occasion de la fête de Jeanne d’Arc.

    Des hommages avaient commencé, avant 1914, souvent à l’initiative de l’Action Française. Après avoir été béatifiée en 1909, la libératrice d’Orléans fut canonisée le 16 mai 1920. Deux mois plus tard, le 10 juillet, une loi votée par les députés et sénateurs (et toujours en vigueur) instaurait « la fête nationale de Jeanne d’Arc et du patriotisme », le deuxième dimanche du mois de mai.

    Chaque année, pour une journée, le centre-ville et surtout la Canebière furent ainsi occupés par le cortège d’un grand nombre d’associations religieuses et politiques de droite.

    L’exemple du cortège du dimanche 10 mai 1935, tel qu’il est décrit par Le Petit Marseillais, Le Soleil et L’Action Française, montre comment on l’avait organisé et qui furent les participants. En tête, après la fanfare, venaient les porteurs des fleurs offertes par le Comité des Fêtes de Jeanne d’Arc, présidé par Dominique Piazza, le créateur de la carte postale illustrée. Puis, ce fut le tour des jeunes sportifs des patronages et des scouts. La partie catholique se terminait avec les groupes de travailleurs chrétiens, après qu’eurent défilé des délégations d’anciens combattants et d’officiers de réserve. La seconde partie comprenait les « groupements nationaux », c’est-à-dire les partis politiques nationalistes. On aperçut Solidarité française et les Jeunesses Patriotes de Francis d’Azambuja, mais on remarqua surtout le gros des troupes, constitué par les royalistes de l’Action Française. Ils suivaient le commandant Louis Dromard, président de la fédération provençale, et l’amiral Antoine Schwerer, président national de la Ligue d’Action Française, de 1930 à 1936, venu à Marseille assister au Cinquième congrès de la fédération, prévu ce même jour. Parmi les adhérents, se distinguaient les Dames et Jeunes Filles Royalistes, l’Association Marius Plateau (anciens combattants), les étudiants d’AF et les Camelots du Roi (service d’ordre du mouvement). Il faut noter que les Croix de Feu défilèrent de façon indépendante, un peu avant les autres.

    Le cortège démarra à 9 h 30, cours Pierre Puget, passa place de la Préfecture et rue Saint-Ferréol pour déboucher sur la Canebière qu’il remonta jusqu’à l’église des Réformés. Sur le trajet, les façades des immeubles étaient souvent décorées à la gloire de l’héroïne. On déposa des fleurs au pied du monument aux Mobiles, puis, en l’absence des autorités civiles, militaires et religieuses déjà entrées dans l’église Saint-Vincent-de-Paul, il y eut une minute de silence qui s’acheva par le cri de « Vive la France », poussé trois fois par Dominique Piazza ; la foule entonna enfin La Marseillaise et la messe solennelle put commencer. À 11 heures, la Société des Touristes du Midi donna un concert, au kiosque. Les festivités se poursuivirent l’après-midi au jardin zoologique avec un festival de chanteurs. Enfin, à 21 heures, les Marseillais purent profiter d’un feu d’artifice tiré sur la colline Notre-Dame de La Garde. En 1934, des navires de guerre japonais en escale à Marseille donnèrent le ton en braquant leurs puissants projecteurs sur la basilique pour l’illuminer.

    Si un tel déploiement de population donnait une grande impression de puissance il n’empêchait pas les incidents. Ainsi, le 10 mai 1935, à la sortie de la messe, des bagarres se produisirent entre vendeurs de journaux. D’autres, plus importantes, opposèrent, à l’angle du cours Belsunce, communistes et royalistes à la sortie de leur banquet. Dix Camelots du roi furent blessés. Dix ans auparavant, le 9 février 1925, une réunion catholique salle Prat, rue Paradis, avait été attaquée par l’extrême-gauche. La bagarre avait fait deux morts. La mairie de Siméon Flaissières prit prétexte de ce drame pour interdire plusieurs manifestations. Ce fut le cas de l’hommage à Jeanne d’Arc du 9 mai 1926. Les ligues politiques bravèrent l’interdiction sans incident.  (A suivre)

    AF Canebière réformés.jpg

    En 1943, le cortège de Jeanne d'Arc se termina par l’inauguration de la statue de la sainte placée sur le parvis des Réformés. L’oeuvre de Louis Bottinelly avait été financée au moyen d’une souscription lancée par le Comité Jeanne d’Arc en 1941. Le 9 mai 1943, le commandant Dromard, devenu président du comité, remit officiellement, en présence de Mgr Delay, la statue à la ville de Marseille, représentée par Henri Ripert.

  • Histoire & Révolution • Soljenitsyne, le Vendéen [1]

     

    par Dominique Souchet

    2293089609.14.jpgComment commémorer plus dignement qu'il n'a été fait à ce jour le centenaire du grand Soljenitsyne ? Et comment évoquer en même temps  l'écrasement de la Vendée par la fureur révolutionnaire autrement que par les indignations faciles et les formules toutes faites cent fois répétées ? Le superbe récit des relations entre Alexandre Soljenitsyne et la Vendée de Dominique Souchet que le dernier numéro de la Nouvelle Revue Universelle vient de publier répond à ce souci de façon passionnante. On a là un récit précis mais aussi une réflexion à l'altitude qui convient pour évoquer en les reliant Alexandre Soljenitsyne, la révolution russe et le massacre de la Vendée. L'horreur révolutionnaire en soi-même d'un siècle l'autre. Du XVIIIe au XXe. Nous entreprenons ce dimanche d'été la publication de ce récit qui s'étendra aux jours suivants. En remerciant Dominique Souchet et la N.R.U. de nous l'avoir donné.  LFAR       

     

    Présentation de la Nouvelle Revue Universelle [Extraits]

    IMG - Copie.jpgLe discours prononcé par Alexandre Soljenitsyne le 25 septembre 1993 en Vendée pour le bicentenaire du soulèvement de 1793, alors qu'il était encore en exil, fut un événement considérable : une des plus grandes autorités spirituelles du XXe siècle finissant dénonçait à la face du monde la source « vendéenne » des totalitarismes de ce siècle de fer et de sang. […]

    Le rôle joué par Alexandre Soljenitsyne dans l'écroulement du Communise fut considérable. La publication en France, en 1973, de L'Archipel du Goulag, dont le manuscrit avait pu être transmis clandestinement, eut un effet déflagrateur dans l'opinion occidentale […]. Dès l'année suivante, déchu de la citoyenneté soviétique, Soljenitsyne était expulsé d'URSS et s'exilait aux États-Unis, dans le Vermont où il dut demeurer vingt ans. Autorisé à retourner en Russie en 1994 [...] il est mort à Moscou en 2008.

    Pour célébrer le centenaire de sa naissance, l’Institut catholique d'études supérieures de Vendée (Ices), à La Roche-sur-Yon […] a consacré une nuit entière, le 1er mars dernier, à ce géant de la littérature [..]. Lors de cette « nuit de l'histoire », née d'une initiative des professeurs Eric et Emeline Picard, Dominique Souchet, organisateur du voyage de Soljenitsyne en Vendée en 1993, a évoqué la relation privilégiée qu'entretenait avec la Vendée le grand dissident. Il a bien voulu confier le texte de son intervention à notre revue.

    Le récit

    4273640-6459671.jpg25 septembre 1993, Les Lucs-sur-Boulogne, il est 21 heures. Cette petite commune de Vendée (2600 habitants) a été choisie comme haut-lieu de la commémoration du bicentenaire du soulèvement de la Vendée et de l'extermination de sa population.

    Aux Lucs fut perpétré, non pas pendant la guerre, mais bien après la défaite militaire des Vendéens, l'un des plus effroyables massacres de population civile qu'aient commis les colonnes infernales. Le martyrologe relève 564 noms, dont 110 enfants de moins de sept ans. Le plus jeune avait 15 jours.

    La nuit est tombée. Il bruine sur la Vendée. 30 000 personnes pourtant se sont massées dans le vallon de la Boulogne, face à une immense tribune, emplie de musiciens et de choristes et implantée à l'endroit même où sera édifié, quelques années plus tard, l'Historial de la Vendée.

    Qui attendent-elles ? Le président de la République, venu saisir cette occasion unique de faire enfin entrer dans l'histoire de France la page de sang et de lumière, de terreur et de résistance, qui s'est écrite ici ? Non, il n'y eut aux Lucs, ce soir-là, ni président, ni premier ministre... "Pas même un ministre !", s'exclamera, horrifié, scandalisé, l'académicien Alain Decaux qui, lui, eut le courage de venir, malgré les pressions, et de parler : « J'ai cru que la République se grandirait dès lors qu'un historien républicain viendrait publiquement affirmer que les droits de l'homme ont été bafoués en Vendée. »

    35545483_527716967675618_5253698717675945984_o.jpgCe n'est pourtant pas Alain Decaux que cette foule attend. C'est une présence apparemment hautement improbable en ces lieux et en ces circonstances. C'est un personnage hors norme, qui a souffert dans sa chair et dans son âme la réalité de la Terreur, et que la Terreur n'a pas réussi à briser. C'est un Russe dans lequel les Vendéens se reconnaissent, parce qu'il actualise ce qui fut la raison d'être de leur soulèvement, il y a deux siècles. Il est ce qu'ils furent, une « conscience rebelle à la séduction de l'idéologie » : c'est ainsi que Philippe de Villiers, alors président du Conseil général de la Vendée, parle de celui qu'il a invité à présider la commémoration de 1793 et qui a immédiatement accepté l'invitation comme « un honneur ».

    DERNIER REGARD SUR L'EUROPE AVANT LE RETOUR D'EXIL

    Dans quel cadre se place cette étonnante venue en Vendée de l'auteur de L'Archipel du Goulag ?

    À l'automne 1993, avant de rentrer définitivement en Russie après vingt ans de bannissement et d'exil, Soljenitsyne entreprend une tournée d'adieu à l'Europe. Il veut « prendre congé » des pays qui l'ont accueilli ou soutenu. Il conçoit cet adieu, comme toute chose, en stratège. Il a choisi deux hauts-lieux inattendus, où il prononcera les deux seuls discours de sa tournée : Vaduz et Les Lucs-sur-Boulogne. Ils s'inscrivent dans une géopolitique singulière : Soljenitsyne vient y rendre hommage à deux actes de courage. Au Liechtenstein, en Europe centrale : cette petite principauté, contrai­rement aux grandes puissances anglo-saxonnes, a refusé de livrer à Staline les anticommunistes russes qui y avaient trouvé refuge. Et, sur la frange occidentale de l'Europe, en Vendée : ici s'est tenu le soulèvement héroïque d'une population contre la libération totalitaire qu'on voulait lui imposer, ici eut lieu la première terreur idéologique. « C'est au cours du dernier été que je passai dans le Vermont, écrit Soljenitsyne dans Esquisses d'exil, second tome de ses Mémoires, que j'écrivis les deux discours que je devais prononcer à l'Académie inter­nationale de philosophie de Vaduz et en Vendée, et que je me préparai soigneusement à cet ultime voyage. »

    Après une promenade d'adieu dans Zurich, son premier port après son expulsion d'URSS, c'est la France, Paris puis la Vendée. « Me trouver en France, comme toujours, m'a fait chaud au cœur. Dans les rues, quantité de Parisiens me reconnaissaient et me saluaient, s'arrêtaient pour me dire un mot de reconnaissance ; depuis vingt ans, j'étais accoutumé à me sentir en France comme dans une seconde patrie tout à fait inattendue. » Un déjeuner chez Balladur, alors Premier Ministre ; une visite de Chirac, alors maire de Paris ; un passage chez Pivot, alors le roi des émissions littéraires ; un adieu à ses traducteurs et éditeurs et en route pour la Vendée !

    Après la Vendée, ce sera l'Allemagne, et la rencontre avec le président Weizsäcker, qui se déroulera à Bonn. Une audience délicate avec Jean-Paul II, le pape polonais, clôturera cette visite d'adieu à l'Europe.

    Tel fut le contexte de la visite d'Alexandre Soljenitsyne en Vendée. Quel allait y être son itinéraire ? Quatre jours, quatre lieux - là encore, rien n'a été laissé au hasard.   ■  (A suivre, demain lundi)

    La nouvelle revue universelle, 1 rue de Courcelles, 75008 PARIS - 4 numéros par an.  S'abonner

  • Histoire • Qui se souvient du sinistre Bergeret ?

    Les Tuileries (aujourd'hui disparues, "restituées" ici en rouge)

     

    Pourtant, son mauvais « génie », sa misérable mentalité de terroriste sont toujours parmi nous.

    1871 : Bergeret, « incendiaire en chef » des Tuileries, commence sa sinistre besogne...  

    Dans deux jours, la plupart des monuments de Paris aux mains des Communards seront en flammes (voir l'éphéméride du 24 mai), conformément à la sinistre prédiction de Louise Michel : « Paris sera à nous ou n'existera plus » (voir l'éphéméride du 17 mai)...

    Une Louise Michel qui ne faisait que s'inscrire dans la « grande » (!) tradition révolutionnaire : Carrier n'avait-il pas dit « Nous ferons de la France un cimetière plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière », durant cette monstrueuse Révolution qui proclama « du passé faisons table rase ! » et durant laquelle Robespierre déclarait « Périsse la France entière plutôt qu'un seul principe !»

    Dès le 26 mars 1871, le château palais, complètement pillé, restait vide. Durant la Semaine sanglante (voir l'éphéméride du 21 mai), un trio de tristes sires : le sergent de ville Boudin, le garçon boucher Bénot et le général (!) Bergeret - aidés d'une trentaine d'autres criminels de leur espèce, comme Dardelle ou Mabeuf... -  préparèrent méthodiquement leur forfait contre l'Art, contre la France dans son patrimoine culturel, contre l'humanité...

    441588615.jpgFidèle suiveur de Louise Michel, Bergeret déclara : « Quand je quitterai les Tuileries, les Tuileries seront en cendres ». Les 22 et 23 mai, les acolytes incendiaires firent passer dans la cour cinq fourgons chargés de barils de poudre, bonbonnes de pétrole, goudron liquide et essence de térébenthine, qu'ils rangèrent sous le péristyle du pavillon central. Le 23, une trentaine de fédérés parcourut tous les appartements du palais et aspergea murs et planchers à pleins seaux de pétrole. Un baril de poudre fut placé dans le vestibule du pavillon de l'Horloge, trois en bas de l'escalier d'honneur, tandis qu'un amas de matières inflammables était stocké dans le salon des Maréchaux. Ils enduisirent de goudron l'autel et l'orgue de la chapelle et les boiseries du théâtre. Le feu fut allumé par Benet et l'incendie embrasa immédiatement tout l'édifice. Peu avant 9 heures du soir, l'horloge du palais s'arrêta sous l'action du feu. Vers 11 heures, une explosion secoua le pavillon central, laissant le dôme s'abîmer dans une gerbe de flammes. Le palais brûla pendant trois jours, fondant les bronzes, réduisant les marbres en poussière. Bergeret et ses hommes, ayant commandé un repas froid, soupèrent sur la terrasse du Louvre en contemplant l'incendie.

    Le 27 mai, il ne restait plus de la merveille des Tuileries que des pans de murs noircis...

  • Histoire & Patrimoine • Le réveil de Chambord

     

    823330531.jpgOn se souvient du souhait par lequel Jean-François Mattei conclut son magistral Le Regard vide, Essai sur l'épuisement de la Culture européenne (citation tirée du Philèbe, de Platon) : le vœu que nous sachions retrouver « le chemin qui conduit chez nous ».

    La beauté sauvera le monde, disait, non sans raison, Dostoïevski. Et notre dernier Grand Texte (dernier pour l'instant, pas dernier tout court) est le superbe message de Pierre Boutang à la jeunesse de France, l'incitant à ne pas aller chercher ailleurs ses modèles et son salut, mais, bien plutôt, à se replonger dans les origines de notre Histoire, de notre jeunesse française. Ce que, au fond, Jean-Paul II disait à sa façon, lorsqu'il incitait ses publics : « retrouvez les intuitions de vos origines ».

    Face à tant de laideurs dans notre société, pour une fois le service public apporte sa pierre. On le critique assez souvent, ici même, mais à chaque fois que l'on peut en tirer quelque chose de bon, nous n'hésitons pas à le signaler. Voici donc que, durant toute la deuxième semaine d'avril, le JT de 13 heures de France 2 nous a proposé un excellent feuilleton, nous ramenant à l'une des grandes époques de notre Histoire, pour nous raconter le réveil de Chambord. En l'occurrence, celui de ses magnifiques jardins à la française, dessinés sous Louis XIV et qui avaient disparu à la Révolution, comme tant d'autres merveilles - qui, elles, ne reviendront jamais.

    On a en effet décidé de restituer à l'identique cette merveille dont la Révolution nous avait privés : et c'est cette résurrection que nous raconte le feuilleton de France 2, qui se passe de tout autres commentaires. 

     


    Le réveil des jardins du château de Chambord (1/5)

     


    Feuilleton : le réveil des jardins du château de Chambord (2/5)

     


    Feuilleton : le réveil de Chambord (3/5)

     

     
    Feuilleton : le réveil de Chambord (4/5)

     


    Feuilleton : le réveil de Chambord (5/5)

  • Actualité & Histoire • Éric Zemmour : « Trop d'Histoire tue l'Histoire »

      

    BILLET - Peut-on faire campagne en invoquant l'Histoire et en s'invectivant à coups de références ?, interroge Zemmour [RTL, 2.05]. Il a raison de pointer pour la dénoncer et la moquer l'instrumentalisation de l'Histoire aux fins que nul n'ignore. Ce qui n' est pas à proprement parler ce « trop d'Histoire » qui « tue l'Histoire » dont il fait sa formule - un peu facile - de conclusion. Mais c'est évidemment secondaire. On n'est pas forcément d'accord ...  LFAR

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    « À suivre la campagne présidentielle ces derniers jours, on se croirait dans une bande d'actualités de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ne manquent que les images en noir et blanc », constate Éric Zemmour, qui note que "la classe politique française toute entière joue à plus gaulliste que moi tu meurs !". Il constate qu'Emmanuel Macron "use et abuse des références à la guerre et au nazisme, comme s'il voulait rejouer contre son adversaire du second tour un imaginaire historique qui avait si bien fonctionné pour marginaliser son père »;

    Pour Eric Zemmour, « Marine Le Pen en est elle même effrayée puisqu'elle se sent obligée d'aller elle aussi se recueillir devant le mémorial de l'extermination des juifs ». Avant d'insister : « Pourtant, l'instrumentalisation du malheur juif ne marche pas. Elle scandalise davantage qu’elle ne mobilise. Elle apparaît pour ce qu’elle est : un truc de campagne électorale ». Aux yeux d'Éric Zemmour, « trop d'Histoire tue l'Histoire ». 

    Éric Zemmour

  • Pierre Boutang sur ”La chaîne Histoire” et dans ”Causeur”...

     

     

    Sur La chaîne Histoire, les 18 février à 00h15; 20 février à 05h50. 24 février à 16h40; 4 mars à 6h et 10 mars à 5h50.

     

     

    Voici par alleurs le tout récent article de Théophane Le Mené, paru dans Causeur : http://www.causeur.fr/boutang-encore-une-fois,26198

     

     

    ***

     

     

    Rappelons ce que vous pouvez trouver, en permanence, sur lafautearousseau, concernant Pierre Boutang :

    1. Dans notre Catégorie Grands Textes, les deux qui lui sont consacrés : 

    * : Grands Textes (III) : Reprendre le Pouvoir (Postface).

    * : Grands Textes (XXXIII) : Qui sera le Prince ?

     

    2. Egalement notre Page : "Reprendre le Pouvoir" de Pierre Boutang, ou la Légitimité retrouvée.

     

    3. Enfin, ce rarissime document : une conférence de plus d'une heure et demie, donnée à Marseille, le 31 mars 1988 : L'horizon politique, le Prince chrétien...

  • Histoire longue : constante des peuples et des nations, par Hervé Juvin

    Hier, nous évoquions la nation comme l'une, sinon la première, des conditions de notre survie. ("La nation, voilà la survie !" par Bernard Pascaud). Ceci, après que, lundi dernier, Louis-Joseph Delanglade ait traité des menaces qui pèsent, aujourd'hui, sur la nationalité française (immigration massive, question des binationaux, islamisme radical, etc.).

    Nous donnons aujourd'hui la parole à Hervé Juvin, observateur aux vues larges et néanmoins concrètes des évolutions du monde actuel, qui insiste ici sur un autre aspect des choses : le retour de l'Histoire longue.

    Le monde, analyse-t-il, est, en effet, en train de renouer avec l’Histoire longue, avec les constantes des peuples, ces courants lents et profonds qui déterminent l’Histoire. Hervé Juvin en donne quelques exemples au hasard avant de revenir sur le cas de l’Ukraine et de la Russie (Vidéo - 7'37'').

     

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    À propos d'Hervé Juvin

    Hervé Juvin

    Hervé Juvin est écrivain et conférencier. Auteur d'essais sur l'économie, la société et la mondialisation, il est spécialiste de la banque et des marchés financiers. Grand arpenteur du monde, il a publié plusieurs centaines d'articles, notamment dans Le Débat (Gallimard), L'Expansion, Agir, et préside par ailleurs une société de conseil aux gouvernements, aux institutions et aux entreprises.

     

  • Jean Sévillia publie son ”Histoire passionnée de la France”...

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    560 pages, 25 euros et 325 illustrations en couleur !...

    Histoire_passionnée_de_la_France-Jean_Sévillia.pdf 

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     Et, puisqu'on parle de la France, on nous permettra de rappeler notre Album L'aventure France racontée par les cartes....

    Rappelons également que Jean Sévillia sera à Thierenbach demain, vendredi 18 octobre : 

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