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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Chateaubriand : Quelle serait une société universelle qui n'aurait point de pays particulier ?

     

    Chateaubriand, un peu prophète dans les Mémoires d'Outre-tombe (quatrième partie du livre douzième chapitre six) se demandait déjà :


    « Quelle serait une société universelle qui n'aurait point de pays particulier, qui ne serait ni française, ni anglaise, ni allemande, ni espagnole, ni portugaise, ni italienne, ni russe, ni tartare, ni turque, ni persane, ni chinoise, ni américaine ou plutôt qui serait à la fois toutes ces sociétés ? Qu'en résulterait-il pour son intelligence, ses mœurs, ses sciences, ses arts, sa poésie ? Vous dînerez à Paris, et vous souperez à Pékin, grâce à la rapidité des communications ; à merveilles (sic) ; et puis ? » 

    Et cetera ...  

    [Merci à Richard !]

  • Sur TV Libertés, «Je suis un soldat, ma détermination est totale !» - Le Zoom - Général Antoine Martinez.


    Ma détermination est totale... C’est ainsi que le général Antoine Martinez confirme sa candidature à l’élection présidentielle annoncée dès juillet 2020.

    Le président des Volontaires pour la France a entamé un tour de France des régions pour présenter ses propositions et mettre en place une structure électorale de recherche des signatures de maires.

    En attendant, ne regrettant pas un seul instant d’avoir lancé un véritable cri d’alarme avec soixante autres généraux dans « la tribune des militaires » dénonçant le délitement de la nation française, le Général Martinez a confirmé, devant les caméras de TVLibertés, qu’il était actuellement l’objet de poursuites de l’institution militaire.

  • LA REVOLUTION - Philippe Pichot-Bravard.

    Nous nous excusons pour les premières minutes qui sont de mauvaises qualité sonore.

    Le docteur en droit, historien du droit et ancien maître de conférences à l'université de Brest ainsi qu'à ICES (spécialiste de l'Ancien Régime), Philippe Pichot-Bravard a tenu une conférence le vendredi 8 octobre 2021 autour de la thématique de son livre "La Révolution française".

    Pour commander ses livres : http://www.librairiefrancaise.fr/fr/7...

    Pour le cercle Chateaubriand : Association culturelle de conférences, basée à Rennes. Son objectif principal est le rassemblement et l'instruction de jeunes sains et dynamiques. Elle sert également au relai des évènements locaux et nationaux pertinents.

    Contact : cerclechateaubriand@gmail.com

  • Le ministre algérien du Travail qualifie la France «d'ennemi traditionnel et éternel» de l'Algérie.

    Des drapeaux français et algériens en face de l'Assemblée nationale, à Paris, le 14 juin 2000 (image d'illustration)

    © Joël SAGET Source: AFP

    Le ministre algérien du Travail Hachemi Djaaboub a fait référence à la France en la qualifiant «d'ennemi traditionnel et éternel» de l'Algérie. Le même jour, Paris annonçait le report d'une visite du Premier ministre français Jean Castex à Alger. 

    Le 8 avril, le ministre algérien du Travail et de la Sécurité sociale Hachemi Djaaboub a qualifié la France «d'ennemi traditionnel et éternel» de l'Algérie. Des propos à rebours du réchauffement bilatéral engagé par les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, et qui précèdent l'annonce du report d'une visite du Premier ministre français Jean Castex à Alger.

    Comme le rapporte le site d'information algérien TSA, les propos ont été tenus lors d’une séance de questions orales au Conseil de la nation (l'équivalent du Sénat algérien). Interrogé sur le déficit de la Caisse nationale des retraites, Hachemi Djaâboub a répondu en ces termes : «Pour ce qui est du déficit de la CNR, je voudrais dire que toutes les caisses de retraites dans le monde souffrent. Je peux donner quelques chiffres qu’on peut vérifier sur internet, notre ennemi traditionnel et éternel, la France, a un déficit de 44,4 milliards d’euros dans sa caisse des retraites.»

    Au moment où étaient prononcées ces paroles, une importante délégation militaire française – conduite par le chef d’état-major des armées françaises, le général d’armée François Lecointre – était en visite en Algérie dans le cadre de la coopération militaire entre les deux pays. Quelques jours plus tôt, le 5 avril, le président algérien Abdelmadjid Tebboune se félicitait du «niveau des bonnes relations» entre la France et l'Algérie, comme le rappelle TSA.

    Du côté français, une visite du Premier ministre Jean Castex à Alger – prévue le 11 avril et perçue comme un signe de réchauffement entre les deux pays – a été reportée sine die ce même 8 avril. Ce report a officiellement été décidé pour cause sanitaire mais, selon des sources proches du dossier citées par l'AFP, il s'agirait de raisons diplomatiques. Le format de la délégation n'aurait pas été «à la hauteur» selon Alger, a ainsi indiqué une source française ayant connaissance du dossier. «La visite a été réduite à une seule journée et la délégation à quatre ministres. C'est un sous-format alors qu'il y avait beaucoup de dossiers bilatéraux à étudier», a confirmé une source algérienne à l'agence de presse française.

    Source : https://francais.rt.com/

  • Sur TV Libertés, le pari de repenser l'assimilation - Le Zoom - Vincent Coussedière.


    Vincent Coussedière est un de nos philosophes les plus en vue. Et il publie "Eloge de l'assimilation - Critique de l'idéologie migratoire". Un véritable tabou pèse aujourd'hui sur la notion d'assimilation des étrangers, tabou qui a conduit nos élites à l'abandonner au profit de notions plus "politiquement correctes" comme l'intégration ou l'inclusion. En rupture avec les critiques radicales dont elle est l'objet, Vincent Coussedière prend le parti de réhabiliter la tradition française d'assimilation. Le philosophe veut montrer qu'elle n'est pas une option politique parmi d'autres mais qu'elle est la condition même de la démocratie, son fondement impensé. Le philosophe ouvre le débat et répond à ceux qui affirment que l'assimilation n'est ni bonne, ni mauvaise, mais impossible !

  • L'embrouille des langues régionales, par Patrice de Plunkett.

    A quoi joue le Conseil constitutionnel quand il s'en prend au breton, au basque, à l'alsacien, au corse ou à l'occitan, alors que le bulldozer de l'américain est en train de disloquer le vocabulaire et la grammaire de la langue française... dans l'indifférence totale des pouvoirs publics ? Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :

    << Alors : le Conseil constitutionnel… On peut s’interroger à son sujet, quand on le voit, examinant une loi récente sur les langues régionales en France, censurer un article favorable à l’enseignement scolaire du corse, du basque, de l’alsacien ou du breton, et interdire l’usage de quelques signes orthographiques servant à prononcer certains mots de ces langues. Par exemple l’espèce d’accent circonflexe qu’on met sur des N pour les prononcer AN et non ANN. Il parait que l’usage de cet accent en breton mettrait en danger la République.

    On a du mal à le croire quand on sait que le nom espagnol du préfet français coordinateur de l’antiterrorisme, Laurent Nuñez, s’écrit avec cet accent !  On voit mal en quoi ce préfet, dont la famille pied-noir est française depuis 130 ans, menacerait nos institutions par l’orthographe de son patronyme.

    On le voit d’autant moins qu’en février 2020, le président de l’Assemblée nationale et la ministre de la Justice annonçaient que cette espèce de petit circonflexe, et tous les signes du même genre, dans les langues régionales ainsi reconnues comme “richesses de la République”, allaient bientôt être admises à l’état-civil et que le décret l’y autorisant était en cours de rédaction.

    Le soudain zèle jacobin du Conseil constitutionnel apparaît d’autant plus bizarre que les “sages du Palais-Royal” (comme on croit devoir les surnommer) ne semblent pas du tout inquiets du véritable danger qui menace la langue française : notre vocabulaire et la construction même de nos phrases sont envahis massivement par la langue américaine, destruction propagée par le bulldozer de la publicité et de l’audiovisuel ; le langage officiel lui-même s’aligne sur l'invasion. Quand un mot français ressemble à un mot américain mais avec des sens différents, c’est le sens américain qui finit par l’emporter.

    Il y en a des centaines d’exemples, plus nombreux chaque semaine. Je vous en cite un, constaté hier : au lieu de nous dire "remettez-vous en forme pour avoir un beau physique cet été", une pub française destinée à des Français nous dit : “travaillez votre summer body”. Que nous nous mettions à dire “body” au lieu de “corps”, ou “ma life” au lieu de ֧“ma vie”, etc, etc, c’est plus grave qu’on ne croit. Adopter le langage d’une superpuissance économique étrangère, donc progressivement la vision du monde qui va avec, c’est une attitude de colonisés. Et c’est une perte mentale. Le Conseil constitutionnel devrait s’occuper de ce problème-là, au lieu de reprocher à des parents de donner à leurs enfants des prénoms traditionnels, ou d’empêcher des écoliers français d’apprendre aussi leur langue régionale...  On sait que les élites vivent loin des gens, mais il y a quand même des limites.  >>

    http://www.radiopresence.com/IMG/mp3/02062021_chroeco_airtemps.mp3

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    Source : http://plunkett.hautetfort.com/

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : la République a les politiciens qu'elle mérite !!

    Quand la presse catalane se moque de M. Manuel Valls, représentant caricatural de ce pays légal de la République française qui, évincé du paysage politique français lors de la présidentielle de 2017, a tenté sa chance à Barcelone avant de refaire aujourd'hui le chemin inverse vers la France...

    Il représente aussi cette élite mondialisée qui veut changer de pays comme de chemise, au gré de ses petits intérêts matériels.

    La vidéo parodique de M. Valls résume bien la situation et le personnage : la République a les politiciens qu'elle mérite !!

    https://www.equinoxmagazine.fr/2021/05/28/manuel-valls

    Sources : http://www.actionroyaliste.fr/

    https://www.facebook.com/GroupeDActionRoyaliste

  • À ”la Liberté” abstraite, nous préférons ”les libertés” concrètes...

    Nous nous opposons à ce Système qui dit et proclame "la LIBERTÉ" mais vit et pratique "l'a-LIBERTÉS".

    Nous sommes soi-disant libres, en république idéologique, mais le Système nous mène vers une Société sur-administrée et sur-réglementée (plus de 420.000 lois, normes, règlements...), et bientôt 50% des choses seront obligatoires, les 50 autres % étant interdites !

    À cette "Liberté" abstraite-là, nous préférons le Régime qui a fait la France et qui en a fait la première puissance du monde : la Royauté, qui remettra l'Autorité, en haut, et, en bas, "les Libertés", avec le Roi, indépendant de toute puissance (Argent, Partis, Groupes de pression (médias...), Étranger...), donc libre, et protecteur des républiques françaises...

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  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (190), Rêves d'Empire : Indochine...

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    La présence française en Indochine fut initiée par Jules Ferry, celui-là même qui fut l'âme, si l'on peut dire, de cette École dont il voulait qu'elle fabriquât des petits Français "sans Dieu et sans Roi"...

    L’Indochine française était la possession la plus riche et la plus peuplée de l'Empire français, dont elle était comme la perle : elle ne durera cependant que soixante-dix ans...

    En Indochine, la France se heurte dès 1867 à un empire organisé, dirigé par une famille royale, les Nguyen, successeurs de Gia Long, administré par une caste, les "lettrés", très imprégnés de culture chinoise.

    Sa capitale est Hué, au centre du pays, en Annam, qui étend ses protectorats sur le Cambodge, la Cochinchine, le Tonkin, le Laos. La mainmise française fait de la Cochinchine une colonie dès 1862. Tonkin (1882) et Annam (1884) sont progressivement investis pour former un protectorat. L’Union indochinoise regroupant en plus les protectorats du Cambodge (1884) et du Laos est instituée en 1887.

    En 1911, le nouveau gouverneur, A. Sarraut, met en place une politique "d'association" appréciée des populations qui le prouvent en 1914 par l’importance du contingent annamite participant à l’effort de guerre.

    Dans l’après-guerre, un courant nationaliste prend naissance et à partir de 1930, le parti communiste dirigé par Nguyen Ai Quo (qui prendra plus tard le nom de Ho Chi Minh) déclenche une agitation sociale sévèrement réprimée. Le jeune empereur Bao Dai hérite, en 1932, d’un fonction dont toute la substance était passée dans les mains du résident-général.

    En Juin 1941, l’État français (Vichy) autorise le débarquement des Japonais en Indochine. Le 9 mars 1945, les Japonais mettent hors de combat les troupes françaises et prennent la direction du pays. Le 6 août, la bombe atomique explose à Hiroshima et le 29 août Ho Chi Minh constitue un gouvernement provisoire Viet Minh qui proclame la République et l’unité des trois "ky", Bac Ky (Tonkin), Trung Ky (Annam) et Nam Ky (Cochinchine). Bao-Dai abdique. En Juin 1946, Sainteny signe des accords avec Ho Chi Minh mais la conférence de Fontainebleau échoue et l’insurrection éclate à Hanoi. La guerre embrase rapidement toute la péninsule indochinoise. Elle va durer trente ans, avec la France d’abord, avec les États-Unis ensuite.

    En 1946, la France accorde l’autonomie interne aux royaumes du Cambodge et du Laos et, en 1949, l’indépendance au Vietnam. En 1949, Bao-Dai revient comme chef de l’État vietnamien, en pleine souveraineté. En 1955, il est déposé à la suite d’un référendum organisé par son premier ministre, Ngô Dinh Diêm.

    La France, vaincue à Diên Bien Phu, se retire de l’Indochine en 1956...

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • À ”la Liberté” abstraite, nous préférons ”les libertés” concrètes...

    Nous nous opposons à ce Système qui dit et proclame "la LIBERTÉ" mais vit et pratique "l'a-LIBERTÉS".

    Nous sommes soi-disant libres, en république idéologique, mais le Système nous mène vers une Société sur-administrée et sur-réglementée (plus de 420.000 lois, normes, règlements...), et bientôt 50% des choses seront obligatoires, les 50 autres % étant interdites !

    À cette "Liberté" abstraite-là, nous préférons le Régime qui a fait la France et qui en a fait la première puissance du monde : la Royauté, qui remettra l'Autorité, en haut, et, en bas, "les Libertés", avec le Roi, indépendant de toute puissance (Argent, Partis, Groupes de pression (médias...), Étranger...), donc libre, et protecteur des républiques françaises...

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  • L’Amérique vers la guerre civile ?, par Aristide Renou.

    Le dernier essai de Christopher Caldwell montre tout ce que le combat pour les droits civiques a apporté aux Américains : la mainmise fédérale sur toute la vie sociale et la religion, exaltée, de la lutte contre les discriminations, opposant de plus en plus violemment deux camps.

    Le 16 juin 1858, Abraham Lincoln prononçait un discours resté célèbre dans lequel se trouvait cette prédiction : « Une maison divisée contre elle-même ne peut tenir. Je crois que ce gouvernement ne saurait subsister en étant, de manière permanente, à moitié esclavagiste et à moitié libre. Je ne m’attends pas à ce que l’Union soit dissoute – je ne m’attends pas à ce que la maison s’écroule – mais je m’attends à ce qu’elle cesse d’être divisée. Elle deviendra tout l’un ou tout l’autre. »

    Trois ans plus tard, la guerre civile commençait. Cent cinquante-cinq ans après la fin de cette guerre, la plus meurtrière que les Américains aient connue, les États-Unis sont-ils à nouveau à cette « maison divisée contre elle-même » dont parlait Lincoln ? Cette question est au cœur du dernier livre de Christophe Caldwell, intitulé The Age of Entitlement, bien que celui-ci ne la pose jamais explicitement.

    Christopher Caldwell est un journaliste américain, mais le terme « journaliste » ne rend pas justice à l’ampleur de ses vues, à l’étendue de sa culture et à la profondeur de ses analySes. Il serait plus exact de dire que Caldwell est l’un des meilleurs analystes politiques américains actuellement en exercice. Son livre précédent Reflections on the Revolution in Europe, paru en 2009 (et publié en français en 2012 sous le titre Une révolution sous nos yeux), décrivait l’islamisation de l’Europe et le « séparatisme » à l’œuvre dans un pays comme la France dix ans avant que nos gouvernants acceptent d’ouvrir les yeux sur le phénomène.

    Un changement de régime

    The Age of Entitlement (que l’on pourrait traduire par « l’âge des droits acquis » ou « l’ère des privilèges ») est sous-titré « America Since the Sixties », et Caldwell brosse en effet une vaste fresque de l’évolution des États-Unis ces soixante dernières années avec un art très sûr du détail révélateur. Mais tous les panneaux qui composent cette fresque sont unis par un thème commun : le changement de régime politique provoqué par ce que l’on a appelé « le mouvement des droits civiques ». Le mot changement de régime n’est pas trop fort car la thèse de Caldwell est que, avec la législation sur les droits civiques, les États-Unis se sont donné, sans vraiment le vouloir ni le comprendre, une nouvelle Constitution, essentiellement incompatible avec la Constitution officielle.

    Le Civil Rights Act de 1964, accepté sans beaucoup de réflexion par un pays encore sous le choc de l’assassinat du président Kennedy, avait pour objet de mettre fin aux discriminations raciales qui persistaient dans les États du sud. Il interdisait la discrimination raciale dans les bureaux de vote, les hôtels, les restaurants et les théâtres, les installations publiques, des bibliothèques aux piscines en passant par les toilettes et les écoles publiques.

    Mais il donnait également au gouvernement fédéral le pouvoir de réformer les institutions qui faisaient obstacle à l’égalité raciale. En développant la Commission fédérale des droits civils ; en soumettant à un examen bureaucratique minutieux toute entreprise ou institution qui recevait de l’argent du gouvernement ; en établissant des pratiques d’embauche pour toutes les entreprises de plus de 15 employés et en créant une nouvelle agence, la Commission pour l’égalité des chances en matière d’emploi (EEOC), dotée du pouvoir d’intenter des procès, de mener des enquêtes et d’ordonner des réparations, etc.

    La liberté d’association disparaît

    Le problème de cette chasse à la discrimination est que celle-ci se heurte très vite à une liberté fondamentale garantie par la Constitution des États-Unis : la liberté d’association. Dès lors que les pouvoirs publics se donnent pour mission de faire disparaître les « discriminations », ils se donnent inévitablement pour mission de scruter tous les choix privés afin de s’assurer que ces choix ne reposent pas sur des critères « discriminatoires » prohibés par la loi.

    Non seulement une confrérie ou un club privé ne peut pas être interdit aux Noirs, ou aux Juifs, ou à qui on voudra, mais un employeur ne peut pas être libre de recruter qui il veut sur les critères de son choix, un propriétaire ne peut pas être libre de louer son bien à qui il veut sur les critères de son choix, et ainsi de suite. Comme l’expliquait le philosophe Léo Strauss dès 1962 : « L’interdiction de toute “discrimination” signifierait l’abolition de la sphère privée, la négation de la différence entre l’État et la société, en un mot, la destruction de la société libérale. »

    Au fil du temps, de plus en plus d’institutions sont donc tombées dans l’orbite de la loi et ont été scrutées attentivement pour voir si, par hasard, elles ne pratiqueraient pas une forme ou une autre de « discrimination ». Aujourd’hui plus aucune n’échappe à cette inquisition soupçonneuse.

    Mais le mouvement des droits civiques était plus que le seul Civil Rights Act. Il était une révolution morale et intellectuelle, que Caldwell résume ainsi : « La réinterprétation de toute l’histoire américaine et de la finalité du régime américain à la lumière de son problème racial est le principal héritage idéologique de ces cinquante dernières années […] La race fut investie d’une signification religieuse. Elle devint un principe moral absolu. On pourrait même dire que le mouvement des droits civiques, à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement, est devenu une institution doctrinale, analogue aux Églises officielles dans l’Europe pré-démocratique. »

    En investissant les pouvoirs publics de la mission « sacrée » de mettre fin aux discriminations raciales, les Américains, sans le comprendre ni le vouloir, ont donc abdiqué la liberté essentielle de s’associer avec qui ils le souhaitent dans presque tous les domaines de l’existence, non seulement à titre individuel mais, ce qui est peut-être plus grave encore, aussi à titre collectif, en tant que peuple.

    Apparition du politiquement correct

    En octobre 1965, la loi Hart-Celler fut promulguée. Cette loi abolissait les quotas basés sur la nationalité qui existaient depuis 1924. Désormais, la notion de quotas nationaux serait assimilée à une discrimination impie et la volonté de préserver la composition ethnique de la population américaine à une manifestation de racisme. Désormais, l’esprit des lois relatives à l’immigration serait que les États-Unis n’avaient pas le droit moral de sélectionner ceux qui désiraient s’installer dans le pays.

    Les conséquences de la loi Hart-Celler dépassèrent de très loin ce que ses promoteurs attendaient : les projections démographiques montrent aujourd’hui que les Blancs, qui formaient presque 90 % de la population en 1965, seront devenus minoritaires aux alentours de 2040.

    Puis d’autres libertés, que les Américains considéraient comme leur héritage le plus précieux, leur furent également ôtées à mesure que la révolution des droits civiques déployait toutes ses conséquences, à commencer par la liberté de paroles.

    En 1964, tout le monde s’attendait à ce que les Noirs, une fois libérés des lois et des pratiques injustes qui les avaient tenus à l’écart, progressent rapidement dans tous les domaines et rejoignent les autres Américains du point de vue des grands indicateurs économiques et sociaux. Mais ces espérances furent bientôt déçues. Dans tous les domaines, les Noirs progressaient beaucoup moins vite qu’espéré, voire même régressaient.

     

    Selon la nouvelle “constitution”, les « droits » des minorités l’emportent sur tous les autres.

     

    De cette distance béante entre la réalité et ce qu’elle était censée être, naquit une nouvelle forme de censure, le « politiquement correct ». La seule explication admissible à l’échec des Noirs dans tant de domaines était que le racisme et la discrimination étaient plus que jamais à l’œuvre. Il fallait donc redoubler d’efforts pour mettre fin à ces « discriminations » et ceux qui osaient déroger à cette unanimité étaient accusés d’entretenir un « climat hostile » à l’égard des minorités, et ainsi de contribuer à leur échec. Discuter librement de la réalité et suggérer, par exemple, que peut-être l’échec des Noirs n’était pas entièrement dû au racisme de la population blanche devint une marque de racisme, et le racisme devint l’équivalent fonctionnel de l’hérésie aux plus belles heures de l’inquisition espagnole.

    « Les Américains de tous milieux, écrit Caldwell, se mirent à parler des moindres choses comme s’ils risquaient de voir leur vie détruite pour avoir soutenu une opinion erronée. Et c’était une supposition raisonnable. […] L’hypocrisie était la seule façon pour une personne raisonnablement désireuse de se protéger de parler en public de questions raciales – et lorsqu’il s’agissait de droits civiques, tous les lieux étaient publics. »

    Aujourd’hui, la logique implacable de la « lutte contre les discriminations » s’est diffusée partout et toute différence statistique entre une « minorité » et la « majorité » (qui correspond, à toutes fins utiles, aux hommes blancs hétérosexuels) est interprétée comme la preuve d’une intention maligne, tandis que la chasse aux pensées impies qui osent encore s’exprimer s’intensifie presque chaque jour.

    Deux constitutions

    La population blanche mit longtemps à comprendre ce qui était en train de lui arriver. Les Américains Blancs croyaient vivre encore sous l’empire de la Constitution de 1788, selon laquelle les élections décident des politiques publiques. Mais cette Constitution avait été subrepticement remplacée par une autre, selon laquelle les « droits » des minorités l’emportaient sur tous les autres en cas de conflit, et où le pouvoir réel reposait entre les mains des juges et des administrations chargées de protéger ces « droits ». Pour les Blancs non acquis à l’idéologie diversitaire, remporter les élections était devenu à peu près inutile : quels que soient les résultats électoraux, le rouleau-compresseur de la « diversité » progressait et les marginalisait, érodant inexorablement leurs droits et leur statut social.

    Il y avait désormais deux classes de citoyens, basées sur la race, et les Blancs étaient tout en bas.

    The Age of Entitlement se clôt sur l’annonce par Donald Trump de sa candidature à la présidentielle en juin 2015. Caldwell interprète à l’évidence l’élection surprise du businessman aux cheveux orange comme le signe que la population blanche a enfin compris ce qui était en train de se passer. La promesse faite par Trump de « rendre sa grandeur à l’Amérique » doit être comprise comme la promesse d’une restauration : ce que Trump promettait aux Américains qui l’ont élu, c’est de leur rendre leur pays, c’est-à-dire d’abord leur Constitution, celle qui, pour la première fois dans l’histoire humaine, avait établi « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

    Cette restauration, nous le savons, n’a pas eu lieu, et la victoire de Joe Biden signifie la victoire – peut-être provisoire – des partisans de la nouvelle Constitution, la Constitution officieuse issue des droits civiques.

    Tout comme en 1860, au moment de l’élection d’Abraham Lincoln, le peuple américain semble se trouver divisé en deux camps irréconciliables car séparés par des questions de principe au sujet desquelles aucun compromis n’est possible.

    Les États-Unis peuvent-ils continuer à exister en tant que nation indépendante en ayant deux Constitutions aux principes opposés qui opèrent en même temps et réclament l’allégeance des citoyens ? Si les mêmes causes produisent les mêmes effets, la seule conclusion possible est que la guerre est inévitable. Mais s’il est un enseignement de l’histoire, c’est que celle-ci ne se répète jamais tout à fait à l’identique. Deux situations en apparence semblables peuvent en réalité différer par des éléments subtils, mais décisifs, qui amèneront des conséquences très différentes.

    Tout ce qu’il est possible d’espérer à l’heure actuelle, c’est précisément que des forces de ce genre soient à l’œuvre, des forces que nous n’apercevons pas pour le moment, dans le brouillard de l’actualité, mais qui produiront un dénouement plus heureux qu’en 1860.

     

    Christopher Caldwell, The Age of Entitlement : America Since the Sixties. Simon & Schuster, 2020.

     

    Illustration : Les militants blancs américains savent qu’ils ne peuvent espérer une existence politique qu’à condition de s’agréger aux revendications des groupes soi-disant minoritaires. Tout autre cause est disqualifiée d’avance.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Passionnant entretien de Péroncel-Hugoz sur l'Islam dans un mensuel islamo-gauchiste marocain

     

    Publié ici-même le 17 août dernier au coeur des vacances, nous nous étions promis de reprendre cet entretien exceptionnel en un temps de plus grande audience. Le voici, livré à votre réflexion et offert à votre plaisir.

    « Réponses de Péroncel-Hugoz au mensuel islamo-gauchiste marocain DIN WA DUNIA (RELIGION ET MONDE) ». C'est sous cet objet que notre confrère nous a transmis le texte qu'on va lire, en posant la question suivante : « Cet entretien paru ce jour à Casa peut intéresser Lafautearousseau, non ? »

    Et comment ! L'entretien est passionnant, d'une dialectique sûre ; des choses essentielles y sont dites : sur l'Islam et sur le terrorisme, sur l'état des sociétés occidentales, sur la démocratie, sur ce que Péroncel-Hugoz appelle le « match République - Royauté ». Car pour lui, comme pour nous, la partie n'est pas terminée.

    Tout ce qui suit - titre, courte biographie, entretien - provient du mensuel marocain sus-nommé. Bonne lecture !  Lafautearousseau 

     

    « L'Etat est par définition un monstre froid, seule peut l'humaniser une famille royale digne. »

    JEAN-PIERRE PÉRONCEL-HUGOZ Journaliste, écrivain et essayiste de renom, membre de la Société des rédacteurs du journal Le Monde et ancien correspondant du célèbre quotidien français en Egypte, en Algérie et au Liban, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, 77 ans, partage aujourd'hui sa vie entre la France et le Maroc. Ce grand connaisseur du monde arabo-musulman et du Maroc est l'auteur de nombreux essais sur les pays du Sud et a édité quelques 70 ouvrages d'auteurs tiers autour notamment de l'histoire de France et des anciennes colonies européennes. Rencontre avec une encyclopédie vivante.

    PROPOS RECUEILLIS PAR JAOUAD MDIDECH - DÎN WA DUNIA N°21-22 • AOÛT-SEPTEMBRE 2017

    Untitled_Page_2 - Copie.jpgDepuis Le Radeau de Mahomet, paru en 1983, et jusqu'à présent, dans vos écrits, on ressent une certaine peur de l'Islam, comme d'ailleurs chez d'autres intellectuels occidentaux. Cette religion est-elle si dangereuse que cela ?

    D'abord, permettez-moi de préciser qu'à mon sens, l'Islam n'est pas seulement une religion mais aussi une idéologie, un droit, une vision du monde, une façon de vivre, en somme un tout difficile à scinder. Par ailleurs si, depuis un quart de siècle, la grande majorité des attentats meurtriers commis à travers la planète étaient le fait, par exemple, de bouddhistes ou d'esquimaux, même si tous les membres de ces catégories n'étaient pas des terroristes, les gens auraient tous plus ou moins peur des Esquimaux ou des Bouddhistes... La peur est une réaction spontanée qui ne se commande pas. On peut seulement la nier et c'est ce que font bon nombre d'élites occidentales au nom du « pas d'Islamalgame ! », mais la méfiance demeure au fond d'eux-mêmes contre l'ensemble de l'Oumma. Certains Européens, qui n'osent parler que de « terrorisme », sans le définir, doivent avoir honte de leur pusillanimité quand ils entendent l'écrivain algérien Boualem Sansal fulminer contre les « djihadistes » ou le roi du Maroc, dans son discours du 20 août 2016, dénier la qualité même de musulmans aux auteurs de crimes anti-chrétiens, en France ou ailleurs.

    En dehors des tueries, une autre raison nourrit de longue date craintes et doutes à l'égard de l'Islam : c'est le sort discriminatoire que celui-ci réserve en général aux non-mahométans, même reconnus comme « Gens du Livre », à l'instar des chrétiens d'Orient. Pour les chrétiens du Maroc, cette dhimmitude, car c'est de ce statut inférieur qu'il s'agit, n'existe pas dans la mesure où ces chrétiens ne sont pas autochtones, ont le statut d'étrangers et seraient sans doute défendus, si besoin était, par leurs pays d'origine. Néanmoins, tout chrétien, croyant ou pas, qui veut, en terre islamique, Maroc inclus, épouser une musulmane, est obligé de se convertir d'abord à l'Islam ! Imaginez qu'une telle contrainte existe dans un Etat chrétien, et aussitôt on défilerait un peu partout contre cet Etat qu'on accuserait d'être « anti-musulman ».

    Pourtant vous travaillez au Maroc. L'Islam marocain vous fait-il moins peur ?

    En effet, je travaille au Maroc depuis plus de 10 ans, et auparavant j'y vins pour des dizaines de reportages sous le règne de Hassan II. Je me sens davantage en sécurité ici qu'en France, où la police est plus laxiste. Ce fut un peu la même situation dans d'autres nations mahométanes, comme l'Egypte, où j'ai longtemps travaillé pour Le Monde. L'art de vivre, l'hygiène de vie des Arabo-turco-persans me conviennent mieux que l'american way of life. Leur confiance en Dieu, leur optimisme foncier, leur patience dans l'adversité m'impressionnent ; étant en outre originaire d'un continent où règnent aujourd'hui l'incroyance et la confusion des genres, j'apprécie les sociétés où demeure en vigueur la loi naturelle, c'est-à-dire tout simplement que les hommes y sont des hommes et les femmes des femmes. Last but not least, les sociétés musulmanes, contrairement aux sociétés occidentales, continuent d'honorer les notions de décence et de pudeur — Lhya, hchouma, âoura —, valeurs auxquelles je reste attaché. Ce contexte m'a permis de vivre jusqu'ici en harmonie parmi des musulmans. Du moment qu'on admet l'existence d'Orientaux occidentalisés, il faut reconnaître qu'il y a également des Occidentaux orientalisés, qui ne sont pas toujours islamisés pour autant. Je peux très bien comprendre, cependant, que la jeune convertie russe, Isabelle Eberhardt (1)jadis, se soit bien sentie « dans l'ombre chaude de l'Islam » ...

    Cependant, il existe une haute civilisation musulmane, avec ses grands hommes. Et de tout temps, il y a eu du fondamentalisme, même au sein des deux autres religions monothéistes, non ?

    boumédienne-hassan ii.jpgMême mes pires détracteurs, je crois, reconnaissent que je n'ai cessé, tout au long de mes reportages et de mes livres, de décrire les réussites historiques des cultures islamiques, de l'Indus au Sénégal via le Nil ou la Moulouya, sans m'interdire pour autant de critiquer ce qui me paraissait devoir l'être car, selon le mot de Beaumarchais, « sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ». Hélas, cette civilisation musulmane a peu à peu décliné jusqu'à ne plus vivre que de ses souvenirs ; et si elle est en train de renaître à présent, je crains que ce ne soit sous une forme politico-religieuse radicale qui a déjà commis de nombreux dégâts...Quant aux autres « fondamentalismes », ils font bien pâle figure de nos jours, sauf peut-être, il est vrai, sous forme d'interventions militaires euro-américaines en pays d'Islam. Et c'est d'ailleurs pour cela que, tel le philosophe français indépendant Michel Onfray, j'ai toujours été hostile aux expéditions occidentales, notamment françaises, à l'étranger, sauf ponctuellement lorsqu'il s'agit uniquement de sauver nos ressortissants. La comparaison entre les attentats islamistes aveugles et nos bombardements anti-djihadistes qui tuent également des civils au Levant, en Libye ou en Afrique noire, n'est pas du tout infondée. Il faut laisser les Musulmans vider entre eux leurs querelles, tout en leur proposant évidemment nos bons offices diplomatiques.

    Estimez-vous qu'aucune cohabitation n'est possible entre Islam et laïcité française ? La démocratie en Europe est-elle si fragile ?

    Cette « cohabitation », d'ailleurs pas toujours harmonieuse, existe de facto et certains Etats européens ont fourni de grands efforts pour donner de la place aux musulmans venus s'installer chez eux. Deux des principales villes d'Europe, Londres et Rotterdam, ont des maires musulmans. En France, la liste est longue des musulmans occupant ou ayant occupé des positions de premier plan dans maints domaines : le benjamin du premier gouvernement de la présidence Macron est un jeune Marocain spécialiste du numérique ; l'acteur le plus populaire en France, et le mieux rémunéré, est aussi marocain. Le principal prix littéraire parisien est allé deux fois à des Marocains, etc. Quand on pense qu'en Egypte, le plus brillant diplomate du monde arabe au 20e  siècle, Boutros Boutros-Ghali, n'a jamais pu être ministre des Affaires étrangères à part entière, à cause de sa qualité de chrétien indigène ! Quant à la fameuse démocratie, dont Churchill disait qu'elle est « le pire des systèmes, à l'exception de tous les autres », je me demande si beaucoup de musulmans ont envie de la voir s'installer en Islam, du moins sous sa forme européenne actuelle. Car il faut avoir à l'esprit que la démocratie signifie la primauté des lois conçues par les hommes sur la loi divine, à laquelle l'immense majorité des croyants mahométans paraissent prioritairement attachés. Au Maroc par exemple, tout le monde sait que le peuple n'a aucune considération pour les politiciens et pour la plupart des partis politiques, et bien des Marocains ne craignent pas de dire qu'il vaudrait mieux augmenter les pouvoirs de Sa Majesté chérifienne plutôt que de les diminuer.

    Vous êtes un monarchiste invétéré : la royauté apporterait-elle, à votre avis, plus de sécurité, de liberté, de bonheur que la république ?

    Je suis royaliste comme on respire, à la fois de conviction, de tradition et de raison, mais je le suis pour .la France, comme le furent Lyautey ou De Gaulle. Car pour les autres nations cela n'est pas mon affaire, même si j'aime à voir fonctionner la monarchie exécutive marocaine de manière tellement plus efficace, plus moderne et en même temps plus authentique que la république algérienne voisine, où je fus correspondant du Monde sous la dictature militaire de Houari Boumédiène (2). L'Etat est, par définition, un « monstre froid ». Seule peut l'humaniser une famille royale, incarnant la pérennité nationale, et à condition, bien sûr, que cette famille soit digne. Sous le monarque marocain actuel, l'affection populaire qui s'élève vers lui semble parfois, du moins pour les observateurs occidentaux, franchir la limite du rationnel. Mohamed VI, en effet, malgré ses efforts et sa bonne volonté, n'a pas encore réussi à régler les deux principaux problèmes qui se posent au Maroc depuis des décennies : les karyane ou bidonvilles d'une part ; l'imbroglio saharien, d'autre part, dû surtout, il est vrai, à la jalousie de l'Algérie pour les progrès d'un Maroc pourtant moins riche qu'elle.

    Au sujet du match République-Royauté, feu l'opposant marxiste à Hassan II, Abraham Serfaty, répondait que « l'Histoire avait prouvé la supériorité des républiques ». Eh bien non justement, car, comme disait Lénine « les faits sont têtus », et le 20e siècle, sans remonter plus loin, a vu les plus grands crimes contre les peuples, être le fait, comme par hasard, de deux républiques, celle d'Hitler et celle de Staline...

    Existe-t-il, selon vous, un point faible pouvant expliquer, du moins en partie, les problématiques liées actuellement à l'Islam ?

    J'ai parfois l'impression que nombre de musulmans, adossés à leur certitude coranique d'être « la meilleure des communautés » et à leur dogme égocentrique selon lequel seuls les fidèles de Mahomet pourront entrer au Paradis, se trouvent ainsi dispensés d'être soumis à la critique ou à l'autocritique. En 1987, je rencontrai en France un opposant alors quasi inconnu au régime tunisien, le docteur Moncef Marzouki, qui me séduisit par l'audace critique d'un texte intitulé Arabes si vous parliez ... Je le publiai et ce fut un succès à Paris, Bruxelles ou Genève. Ce livre est une charge puissante et argumentée, par un Arabe contre les Arabes, trop enclins à trouver ailleurs que chez eux, par exemple chez les anciens colonisateurs européens, des responsables à leurs maux contemporains. En 2011, par un retournement politique inattendu, Si Moncef devint le chef de l'Etat tunisien. En accord avec lui, je décidai de republier sans y changer un mot Arabes si vous parliez..., à Casablanca cette fois-ci. Ce texte, qui repose sur l'idée que « l’autocritique est l'autre nom de la maturité », fut cette fois un échec éditorial, surtout en Tunisie... Disons quand même, à la décharge des musulmans, que les menaces des djihadistes contre ceux des « vrais croyants » qui seraient tentés par l'autocritique, peuvent expliquer les silences actuels de l'Oumm (3). En juin 1992, au Caire, Farag Foda, musulman modéré et éminent acteur de la société civile (4), osa réprouver publiquement les traitements discriminatoires dont sont traditionnellement victimes les Coptes, chrétiens autochtones. Très vite, Foda fut abattu devant son domicile par un commando djihadiste (5), après avoir été qualifié, rien que ça, d’ « ennemi de l'Islam », simplement pour avoir pointé une situation scandaleuse, mais que personne, parmi les musulmans de l'époque, n'avait jusqu'alors osé dénoncer en public.

    « Un seul juste dans le pèlerinage rachète tout le pèlerinage ! » Est-ce que ce hadith prêté jadis à Mahomet peut s'appliquer à Marzouki ou à Foda ? C'est à leurs coreligionnaires de répondre. Et d'agir. Sinon, les gens d'Al Qaïda, de Boko Haram et de Daech risquent de s'imposer un peu partout...  

     

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    NOTES 

    1. Ecrivaine suisse (de parents d'origine russe et devenue française par mariage avec Slimane Ehni) née en 1877 et installée en Algérie à partir de 1897, où elle vécut au milieu de la population musulmane. Ses récits de la société algérienne au temps de la colonisation française seront publiés après sa mort, survenue le 21 octobre 1904 durant la crue d'un oued à Aïn Sefra (nord-ouest de l'Algérie).

    2. Houari Boumédiène (1932-1978) : chef de l'État-major général de l'Armée de libération nationale de 1959 à 1962, puis ministre de la défense de Ben Bella, il devient président du Conseil de la Révolution (et chef de l'État) le 20 juin 1965 suite à un coup d'Etat, et président de la république algérienne du 10 décembre 1976 jusqu'à son décès le 27 décembre 1978. Aucune opposition politique n'était autorisée sous son règne, Boumédiène cumulait les fonctions de président, premier ministre, ministre de la Défense et président du FLN, alors parti unique.

    3. Oumma, du mot arabe « oum », mère, la communauté universelle des musulmans.

    4. Farag Foda (1946-1992) : professeur d'agronomie, il était également écrivain, journaliste et militait en faveur des droits humains et de la sécularisation de l'Egypte.

    5. L'assassinat, perpétré le 8 juin 1992, a été revendiqué par le groupe salafiste Gamaa al-Islamiya, en référence à la fatwa d'al-Azhar du 3 juin de la même année, accusant Farag Foda d'être un ennemi de l'islam. Huit des treize accusés sont acquittés et d'autres relâchés en 2012 sur ordre du président Mohamed Morsi.

  • Pour une opposition rationnelle au macronisme.

    COMMUNIQUÉ. Après l’allocution présidentielle fourre-tout du 12 juillet, le renforcement sanitaire se poursuit. Des camps se forment et la France se divise au lieu de faire front. Une opposition rationnelle au macronisme est plus urgente que jamais.

    Près de 115 000 Français ont manifesté à travers toute la France ce samedi, cinq jours après l’annonce présidentielle des nouvelles conditions sanitaires sur le territoire français (obligation vaccinale pour les soignants, incitation générale à la vaccination, extension du passe sanitaire, déremboursement des tests PCR…).

    Malgré certaines différences de ligne idéologique entre les intervenants les plus en vue et entre les manifestants eux-mêmes (certains clairement « anti-vaccins », d’autres principalement opposés la logique du « passe sanitaire »), un plus petit dénominateur commun a largement émergé : contester la mise en place de ce qu’à peu près tous considèrent une situation « tyrannique » inédite dans l’histoire de France récente : une société à deux vitesses fondée sur la discrimination entre « vaccinés » et « non-vaccinés ».

    « Non à la dictature sanitaire ! », « Macron démission ! », « Macron dictateur ! », « libérons la France », « Je ne suis pas un cobaye », « Mon corps mon choix », pouvait-on par exemple entendre à Paris où trois manifestations ont rassemblé environ 18 000 personnes selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Même son de cloche, semble-t-il, sur le Vieux-Port à Marseille, à Bordeaux, à Nice, à Toulouse, à Strasbourg ou à Quimper.

    Une présidence illégitime

    Entendons-nous bien : nous sommes de ceux qui considèrent que l’on n’a jamais fini de dénoncer les compromissions, les mensonges et les louvoiements de la macronie en général, et d’Emmanuel Macron en particulier. Au-delà de son système de valeurs (néolibéralisme autoritaire), la parole de ce dernier a été durablement discréditée et en égrener ici la liste serait long et fastidieux. Rappelons tout de même quelques éléments récents pas piqués des hannetons :

    « Les gens qui peuvent vous dire qu’on aura un vaccin au mois de mars ou au mois d’avril vous trompent. » (Salon BPI France, 1er octobre 2020)

    « Je vais être clair, je ne rendrai pas la vaccination obligatoire. » (allocution présidentielle, 24 novembre 2020)

    « Le passe sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis. » (Entretien Ouest-France, 29 avril 2021)

    « J’ai toujours tenu un langage de vérité. » (allocution présidentielle, 12 juillet 2021)

    Il se trouve qu’entre temps, plusieurs vaccins ont été mis au point, que la vaccination prend des allures d’obligation (via le déremboursement des tests PCR), que le passe sanitaire est bien en passe d’être étendu aux lieux de la vie de tous les jours, et que, dès lors, il s’en faut de beaucoup que l’on puisse parler de « langage de vérité » !

    Il est évident que le logiciel du macronisme est en tout point opposé à ce que nous défendons et espérons pour la France. Cette défiance s’inscrit jusque dans son illégitimité même à gouverner étant donné le contexte – jugé illégal par notre chroniqueur Régis de Castelnau - de son élection en 2017.

    Mais de même qu’il serait stupide de vouloir démolir le palais de L’Élysée (qui appartient au patrimoine des Français) au seul prétexte qu’il est momentanément habité par Emmanuel et Brigitte Macron, il est urgent de découpler la parole personnelle d’Emmanuel Macron de la stratégie sanitaire française.

    En somme, ce n’est pas parce que ce que dit Macron est souvent faux ou mauvais pour la France, qu’il faut tenir pour systématiquement faux ce qu’il dit. C’est toute la différence entre l’exercice de l’esprit critique et le réflexe pavlovien. Il faut prendre Emmanuel Macron pour ce qu’il est : une horloge cassée qui, comme toutes les horloges cassées, finit mécaniquement, à un moment ou un autre, par donner la bonne heure (deux fois toutes les 24h).

    La question vaccinale

    La question vaccinale a moins à voir avec la liberté d’opinion qu’avec la responsabilité de l’État. Les vaccins fonctionnent partout dans le monde, quels que soient les gouvernements en place. Et paradoxalement, la problématique du vaccin reste davantage politique que scientifique. Les citoyens opposés aux vaccins ne refusent pas l’usage du vaccin sur la base d’une analyse rationnelle des propriétés du vaccin (peu de gens savent comment fonctionne un vaccin et du reste tout le monde prend de l’aspirine…molécule synthétisée par le géant allemand de l’agrochimie Bayer, acheteur récent de Monsanto !), mais parce qu’ils n’ont pas confiance dans « l’élite » qui veut le leur injecter.

    Une « ruse de Parmentier » aurait peut-être suffi à le démontrer. Contexte : on dit qu’au 18ème siècle, le pharmacien Antoine Augustin Parmentier eut une idée ingénieuse pour faire manger à ses concitoyens une pomme de terre jusqu’alors réservée aux seuls animaux et considérée par le peuple comme toxique. Dans la pleine des Sablons, il fit garder les champs de pommes de terre le jour par des hommes en armes, mais pas la nuit. Comprenant que la denrée devait être rare et précieuse, les paysans se ruèrent la nuit pour en voler et les planter dans leur champ.

    Procédons à l’expérience de pensée suivante : de même, si Macron avait déclaré publiquement que le vaccin allait être momentanément interdit pour les Français et réservé aux seuls hauts fonctionnaires d’État, les mêmes qui refusent le vaccin actuellement auraient probablement appelé à manifester pour le droit pour le peuple d’accéder au vaccin, arguant qu’il fallait en finir définitivement avec les privilèges iniques de l’élite…Preuve que la question est ici celle de la confiance et non celle de la validité des sciences dures.

    À l’heure actuelle, sur le plan strictement scientifique, tous les arguments anti-vaccin ont été rationnellement réfutés, et ce par des gens qui n’y ont aucun intérêt personnel particulier autre qu’un certain goût pour la rigueur et l’exactitude (cf notre grand entretien à paraître avec Jacques Sapir). Les derniers chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) montrent que sur 2120 tests positifs, 1700 concernent des non-vaccinés, lesquels représentent donc 80% des cas positifs. Ces chiffres se retrouvent un peu partout dans le monde. Aux États-Unis, 99,2% des morts du Covid en juin n’étaient pas vaccinés. Le taux atteint même 100% dans l’État du Maryland.

    Le seul argument vaccinal non réfuté est celui des « effets potentiels à long terme » du vaccin et pour cause, cet argument ne peut pas être réfuté empiriquement. Toutefois, il peut l’être théoriquement : dans la longue histoire de la vaccination, aucune maladie rare n’a jamais été détectée plus de huit semaines après injection d’un vaccin.

    De surcroît, il peut être renversé : le vaccin est récent donc son innocuité à long terme ne saurait être acquise. Admettons, mais il en va alors de même du Covid. Qu’est-ce qui nous garantit que l’infection par le Covid-19, jugée largement bénigne par les anti-vaccins, n’aura pas à long terme des conséquences désastreuses qu’elle n’a pas à court terme ? Rien. Or, les mêmes qui refusent les vaccins au nom d’un horizon d’analyse prétendument flou ajoutent que ce dernier n’est pas nécessaire puisque la maladie est peu dangereuse pour la majorité des gens, avec le même flou sur le long terme. D’ailleurs la symétrie est fausse, car nous savons justement qu’il y a des « Covids longs » en particulier chez les jeunes adultes.

    L’ambiguïté du passe sanitaire

    La question du passe sanitaire est encore plus politique que celle des vaccins. Son extension s’insère dans le « projet de loi relative à l’adoption de nos outils de gestion de la crise sanitaire » qui est présenté ce jour en conseil des ministres pour promulgation début août.

    Actuellement entre les mains du Conseil d’État, il pourrait également passer devant le Conseil constitutionnel. Au cœur du débat : la question de la « disproportion » entre l’objectif poursuivi (protection de la santé publique) et l’atteinte aux libertés engendrée par la mise en pratique.

    À ce titre, l’avant-projet de loi posait déjà réellement question, proposant notamment d’enfermer les positifs au Covid pendant 10 jours, sous la juridiction d’un Juge des libertés et de la détention (JLD), donc par déclinaison sous contrôle policier. Le fameux « isoler » du triptyque – pourtant peu appliqué faute de moyens depuis un an – « tester, tracer, isoler ». Dans ce cadre, une autorisation de sortie serait accordée entre 10h et 12h ainsi que des aménagements pour la « poursuite de la vie familiale »…

    Une fois admis l’impératif de la vaccination dans une politique sanitaire sensée, l’impératif du contrôle des vaccinations s’entend comme une conséquence logique. Pour autant, la crainte de la mise en place d’une société de contrôle est largement compréhensible (les autorités sanitaires chinoises elles-mêmes viennent de recadrer le fonctionnement du passe sanitaire dans les provinces du pays en insistant sur la coopération « consentie »).

    Présenter un QR-Code à l’entrée de chaque lieu de la vie rend possible le traçage des activités quotidiennes. Les données ne seront pas enregistrées, nous a-t-on prévenus pour rassurer les foules ? Qu’il nous soit permis d’en douter (non pas parce qu’il faudrait douter de tout, mais précisément parce que ce doute est rationnel).

    Dans une tribune publiée vendredi 16 juillet dans le Figaro, Cyrille Dalmont, spécialiste du numérique de l’Institut Thomas More, affirme que l’application « TousAntiCovid » n’est pas respectueuse de la vie privée des utilisateurs : « si le QR code est effectivement stocké en local sur un smartphone (ou sur une feuille de papier), il devient actif dès qu'il est scanné. C'est sa vocation même ! Une application de tracking et de back tracking (identification des relations interpersonnelles) ne fonctionne pas autrement et les informations recueillies sont alors stockées dans des bases de données distantes. »

    Par ailleurs, tel qu’il est déployé par le gouvernement – dans la précipitation et au doigt mouillé -, le passe sanitaire n’est pas fonctionnel. Demander aux citoyens de se contrôler entre eux ne pourra qu’accentuer la fracture sociétale entre les « pro » et les « anti ». C’est faire reposer un travail de police sur les épaules de commerçants dont ce n’est pas le métier ni la vocation. Quant à l’exploitant qui écoperait de 45 000 euros d’amende et d’un an de prison pour manquement à l’obligation de contrôle, même Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, juge la mesure excessive !

    Plus largement, le fait que l’accès à l’espace public soit conditionné à la présentation de données de santé pose une vraie question philosophique. Comme l’a relevé l’euro-député François-Xavier Bellamy récemment dans une tribune dans le Figaro, cette décision devrait à minima faire l’objet d’un débat parlementaire. Le premier passe sanitaire avait été accepté par les autorités administratives françaises précisément car il ne concernait pas les lieux de vie quotidienne…

    En réalité, le gouvernement est face à un problème majeur de stratégie : ayant annoncé que la vaccination ne serait pas imposée de façon discrétionnaire, puis ayant pris conscience qu’elle était la meilleure chance d’atteindre l’immunité collective, il est obligé de la rendre obligatoire officieusement en sur-contrôlant les Français. Il aurait été beaucoup plus clair et efficace (et surtout loyal) de rendre la vaccination obligatoire (en Etat stratège), de renoncer au passe sanitaire, et d’encadrer la couverture vaccinale par le biais de la sécurité sociale.

    Réhabiliter la raison citoyenne

    « Je suis l’ami de Platon, mais plus encore de la vérité », nous rappelle Aristote dans son Éthique à Nicomaque. Nous pourrions retourner la formule : nous sommes les adversaires de Macron, mais plus encore ceux de l’erreur. Et en l’état actuel des données scientifiques, dire que le vaccin est un poison est une erreur.

    À ce titre, il nous faut retrouver collectivement le goût du jugement rationnel, et éviter ce que la philosophe Catherine Kintzler a appelé la « dictature avilissante de l’affectivité ». En l’occurrence, l’exemple présidentiel est probant : Emmanuel Macron est insupportable, or il défend la vaccination et le passe sanitaire, donc la vaccination et le passe sanitaire sont insupportables. Le syllogisme paraît rigoureux, mais il est fautif.

    Cette émotion pose un redoutable défi à la démocratie en tant qu’il s’agit, par nature, d’un phénomène qui place le citoyen en position passive. Or, s’il n’y a plus d’arguments réels irréfutables contre les vaccins, il existe des arguments intéressants pour et contre la mise en place du passe sanitaire.  S’empêcher de penser une problématique du seul fait que l’on conteste la légitimité de celui qui la symbolise dans l’espace public (Macron, en l’occurrence) est une erreur. La pensée rationnelle est une lutte de tous les instants. Or la démocratie est le lieu d’expression du citoyen éclairé par sa raison et son libre jugement…ou n’est pas.

    Au cœur des manifestations de ce week-end, il y avait là des Gilets jaunes, des citoyens anonymes, des drapeaux français, quelques Marseillaises chantées par tel ou tel petit groupe. Et puis malheureusement, beaucoup de citoyens de bonne foi agitaient des banderoles « vaccin = thérapie génique = génocide » ou encore « vaccins = poison », pour ne rien dire des rapprochements avec la Shoah. Mélange des genres irrationnel, condamnable et honteux (qui nous rappelle celui des Gilets jaunes déconsidérés dans l’opinion à cause des Black blocs), car il jette en partie le discrédit sur un large mouvement populiste pourtant légitime et donne inévitablement l’occasion à certains médias de fredonner le vieil air populophobe du : « alors, vous voyez bien que ce sont des beaufs… »

    Plus largement, le discrédit jeté sur une partie des médias traditionnels n’empêche pas d’interroger le fonctionnement en vase clos de l’information « dissidente ». Les réseaux sociaux et l’information numérique deviennent petit à petit un piège, car les algorithmes favorisent les biais cognitifs de confirmation, créant des îlots communautaires de gens d’accord entre eux sur une vérité (dès lors très relative) qu’ils auront fabriquée ensemble. Chacun renforce ses propres croyances par accumulation de pseudo-arguments venant confirmer ce qu’il pense déjà. Au lieu de penser la société comme des classes sociales qui s’affrontent politiquement, nous sommes amenés à la penser comme des strates cognitives enfermées dans leur chez-soi idéologique. Il y a une différence entre déclarer aimer la vérité et déclarer vraies les idées qu’on aime.

    Dans La société malade, le sociologue Jean-Pier

  • Sur les ”Printemps arabes”... Un article de Mezri Haddad

            Lors du Colloque sur l'Europe, organisé par Jean-François Mattéi, le samedi 11 juin dernier, à La Baume, près d'Aix-en-Provence, nous avions pu, au moment de la pause, discuter avec les intervenants, et notamment avec Mezri Haddad : il nous a surtout entretenu de ce GMO (Grand Moyen-Orient), qu'il voit poindre, du Maroc à la Turquie, sous l'égide des États-Unis; avant de nous confier, en aparté, que les trois quarts des attaques sur Internet portées contre lui proviennent - après investigations... - de... la banlieue parisienne ! Et non pas de Tunis même, ou, au moins, de Tunisie.

            Aujourd'hui Mezri Haddad - avec qui nous sommes en contact depuis plusieurs années - nous fait l'amitié de nous signaler son dernier article, tratitant des "printemps arabes" (!) dans Le Quotidien d'Oran, et intitulé Printemps arabe ou hiver islamiste ?

              Sur le lien suivant, qui donne les 32 pages du journal, l'article de Mezri Haddad -spirituellement illustré... - est en page 13; et il est à lire !.....

            mon_article_quotidien_d'Oran.pdf  

    tunisie,mezri haddad,printemps arabes

          Mezri Haddad, observateur lucide des réalités concrètes.....

            Pour une meilleure lecture, nous publions, ici, cet article in extenso. Il est, naturellement, rédigé d'un point de vue arabe et, plus spécialement, tunisien. Ceci n'empêche que nombre de ses analyses rejoignent les nôtres.

            A vous la Charia, à nous le pétrole. Chacun sa religion ! C’est ainsi que l’on peut résumer la surprenante alliance stratégique entre certaines capitales occidentales et les mouvements islamistes que le «printemps arabe» a remis au-devant de la scène et qui seront vraisemblablement les principaux bénéficiaires de ce vent de liberté, alors qu’ils n’en sont point à l’origine. Il s’agit là d’un changement géopolitique majeur dont on n’a pas fini de mesurer toutes les conséquences aussi bien dans les pays arabo-musulmans que sur le monde occidental.

            Si l’apothéose de l’intégrisme est de plus en plus probable en Libye, car on sait comment tournent les révolutions qui commencent par Allah Akbar, l’hypothèse d’une déferlante islamiste en Tunisie et en Egypte est occultée par les observateurs et analystes français, comme pour conjurer un sort auquel on refuse de croire, ou au contraire, on fait semblant de ne pas y croire alors qu’on le souhaite ardemment. On a pu écrire que dans ce «printemps arabe», les islamistes n’ont joué pratiquement aucun rôle, ce qui serait d’un bon présage pour l’avenir. Cela est plus ou moins vrai dans le cas tunisien et égyptien, mais totalement faux pour la Libye et pour la Syrie, si ce régime tombe comme le souhaitent certains supporters de l’olympique d’Israël. En Tunisie et en Egypte, c’est la combinaison du cyber-activisme et d’une certaine réactivité militaire, qui a précipité l’écroulement rapide de ces deux dictatures qu’on disait inébranlables. En Libye, il s’agit plutôt d’un soulèvement armé des anciens mercenaires de Ben Laden, financés par le Qatar et militairement soutenus par les forces de l’OTAN. D’intervention «humanitaire » qui n’avait pour mission onusienne que de protéger les civils contre une armée libyenne effectivement sanguinaire, le processus s’est transformé en expédition coloniale. Ainsi, les forces spéciales françaises et britanniques qui combattent encore aujourd’hui contre les talibans en Afghanistan, ont mené la guerre aux côtés de leurs «frères» talibans au Maghreb, sous le commandement philosophique du nouveau Lawrence de Libye, Bernard-Henri Lévy !

            Malgré ce philo-islamisme occidental, ce cynisme inouï qui n’a d’égale que l’idéalisme apparent, je persiste à croire que les jeunes tunisiens et égyptiens n’ont pas fait la révolution, pour se contenter d’une «démocratie islamique». Cette nouvelle posture occidentale relève du pragmatisme politique et du mercantilisme économique. Je dirai même qu’elle exprime intrinsèquement une ignorance totale de l’islam et un mépris profond des musulmans.

            En tout cas, elle reste substantialiste, culturaliste et essentialiste. Les stéréotypes qui sont à la base de l’islamophobie sont souvent les mêmes que ceux qui sont au fondement du philo-islamisme. Si, comme certains le prétendent, l’humanité est une et indivisible, si la Civilisation est le brassage de toutes les cultures, si l’humanisme et le respect des droits de l’homme sont universels, alors il n’y a pas un type de démocratie qui serait valable pour le monde occidental et un autre qui serait adaptable au monde arabo-musulman, au nom d’une présupposée spécificité religieuse ou culturelle. A moins de considérer, à l’instar de Bernard Lewis et d’Huntington, qu’il n’y a pas une seule Civilisation mais plusieurs, et qu’en raison même de leurs diversités et de leurs inégalités ontologique et axiologique, elles seront tôt ou tard amenées à s’affronter. Au nom de la sacro-sainte démocratie et d’une présupposée spécificité culturelle, si les musulmans sont majoritairement pour l’islamisme au pouvoir, il faut les laisser faire, à condition de les contenir dans leurs limites géographiques. Tel doit être le raisonnement du faucon aux ailes de colombes, Barak-Hussein Obama et de l’hirondelle du «printemps arabe» Hillary Clinton.

            Telle était aussi la logique de son prédécesseur à la Maison Blanche, celui qui a commis des crimes contre l’humanité en Irak. En d’autres termes, sortir du choc des civilisations, non point par un processus inclusif des civilisations, avec pour idéal et paradigme une Civilisation humaniste et universelle dans laquelle se reconnaîtraient tous les peuples de la terre, ni d’ailleurs par un processus exclusif, mais par une espèce de démarcation positive.

            Eux c’est eux et nous c’est nous. Ou, comme l’écrivait déjà Kipling, «L’Orient c’est l’Orient et l’Occident c’est l’Occident, jamais ils ne se rencontreront».

            L’alternative dictature ou islamisme, que les gouvernants arabes ont longtemps utilisé pour justifier leurs régimes despotiques, a été aussi l’argument fort de leurs protecteurs occidentaux. Il ne faut pas que par culpabilité ou opportunisme, cet argument dualiste et manichéen profite désormais aux islamistes «modérés». Lors de son voyage à Tunis, le 28 avril 2008, Nicolas Sarkozy a déclaré : «Qui peut croire que si demain, après-demain, un régime du type taliban s’installait dans un de vos pays au nord de l’Afrique, l’Europe et la France pourraient considérer qu’elles sont en sécurité ?». Si la France se met sous la protection wahhabite du Qatar, elle ne pourra rien craindre du régime taliban qui va naître en Libye et à l’émergence duquel elle aura activement contribué.

           La France aura encore moins à craindre de l’islamisme à l’AKP qui va probablement triompher le 23 octobre prochain en Tunisie. Je pense en effet qu’Ennahda sera le premier parti du pays, mais qu’elle aura l’intelligence de gouverner d’abord avec une coalition vaguement nationale et ornementale. Ennahda aura le choix entre tous les partis progressistes ou de gauche qui ont établi avec elle une alliance tactique ou stratégique depuis la fin des années 1990. Dans cet éventail assez large, Ennahda aura l’embarras du choix pour sélectionner un président de la République qui jouera exactement le même rôle que Bani Sadr à l’aube de la république islamique d’Iran. Les islamistes tunisiens ne couperont donc pas la main aux voleurs, ils ne reviendront pas sur le Code du statut personnel bourguibien qui accorde aux femmes des droits comme nulle part ailleurs dans le monde arabe, ils ne fermeront pas les hôtels mais ils feront appel au tourisme islamique, ils ne reviendront pas sur les orientations libérales de l’économie tunisienne mais ils accentueront au contraire les pratiques de l’économie de marché selon l’orthodoxie américaine, ils ne forceront pas les femmes à porter le voile, mais c’est la pression sociale qui les y contraindra, ils n’aboliront pas le système de l’éducation nationale modernisé par Mohamed Charfi, mais ils réformeront les manuels scolaires dans le sens contraire, ils ne changeront pas radicalement les lois civiles et pénales mais ils travailleront à leurs progressive « chariatisation »… Dans tous les domaines de la vie politique, économique, sociale et culturelle, ils procéderont par petites touches, de façon graduelle, par islamisme «modéré», selon la bonne recette de Recep Tayyip Erdogan, la nouvelle figure paradigmatique du panislamisme pragmatique, baptisé par des prêtres américains dans une mosquée turque ! Tous d’ailleurs (Tunisie, Egypte, Libye), parlent d’appliquer un islamisme «modéré» à l’image de l’AKP, ce qui procure à la Turquie un rôle néo-impérial, comme jadis et naguère le califat ottoman ! Mais cet islamisme «light» ne risque pas de voir le jour en Tunisie ou en Egypte, encore moins en Libye, pour des raisons historiques, psychologiques et sociologiques élémentaires. Pour la simple raison aussi que l’AKP n’a pas choisi d’être ce qu’il est ! Il y a été contraint et forcé : par une République résolument laïque et par une armée qui veille à l’héritage d’Ataturk. De plus, l’AKP s’est adapté à une tradition démocratique qui existait déjà en Turquie, ce qui n’est pas le cas de la Tunisie ou de l’Egypte. Les ambitions hégémoniques de l’AKP sont par ailleurs constamment battues en brèche par le puissant CHP, le Parti républicain du peuple que Mustapha Kemal a fondé en 1923. Le parti fondé par Bourguiba en 1934, et qui aurait pu jouer, face à Ennahda, le même rôle du CHP face à l’AKP, a été tout simplement décapité. Idem pour le parti national démocratique en Egypte.

            Ennahda pourrait gagner, parce que les Tunisiens sont psychologiquement et culturellement prédisposés à accueillir les islamistes comme des sauveurs providentiels, envoyés par Dieu pour restaurer l’islam et sauver de la damnation l’âme tunisienne. Sous Bourguiba et sous Ben Ali, nous étions un peuple impie et blasphématoire. Avec Ennahda, nous allons revenir aux «véritables» valeurs de l’islam. Nous quitterons ainsi la Jahiliyya et tournerons définitivement la page du pouvoir des «apostats» qui offense l’islam depuis 1956. En somme, depuis l’indépendance, sans même nous en apercevoir, nous étions des païens. Ni le régime de Bourguiba, ni encore moins celui de Ben Ali n’a préparé la société tunisienne à la dure et périlleuse «épreuve» de la démocratie, qui ne peut intervenir qu’après le long apprentissage de la sécularisation que je ne confonds pas avec la laïcité française. Au contraire, tous les deux, chacun à sa façon, ont cherché à exploiter le sentiment religieux à des fins politiques, faute de légitimité démocratique. Ce n’est donc pas le temps plus ou moins long que les Tunisiens vont mettre avant d’instaurer leur Etat démocratique et moderne qui est inquiétant, mais le temps très rapide que les forces de régression ont mis pour emporter déjà quelques victoires symboliques et pour persuader les Tunisiens que l’islamisme est l’avenir. Non, et malgré l’unanimisme ambiant, je persiste à croire que l’islamisme n’est pas notre avenir, mais juste un présent qui refuse de devenir un passé.

            Je crains fort que bientôt, la brume hivernale vienne couvrir le «printemps arabe». Derrière cette épiphanie démocratique, se profile en effet une boulimie néo-colonialiste. Une coalition est en formation pour anéantir la Syrie, dernier bastion de la résistance arabe, et isoler par la même occasion l’Iran, une puissance régionale devenue incontournable. En suscitant la discorde artificielle entre sunnisme et chiisme, et en jouant sur la rivalité ancestrale entre la dynastie Safavide et l’empire ottoman, c’est sous le leadership turc que l’on espère placer les régimes islamistes qui vont sortir des urnes ; surtout pas sous le leadership iranien, rebelle aux oukases de l’Occident. Un plan de partition de la Libye est déjà à l’étude dans certaines capitales occidentales, au cas où ! Ce pays voisin qui regorge de richesses énergétiques et hydrauliques subira le même sort que l’Irak, qui a été disloqué en trois Etats selon les exigences d’Israël. A l’instar du Soudan, tous les pays arabes qui ont une grande superficie seront d’ailleurs à moyen et long terme menacés de partition sur des bases fallacieuses (confessionnelles ou ethniques) et des objectifs économiques réels (pétrole, gaz, eau). C’est en cela que l’Algérie,dont l’attitude face au conflit libyen honore les enfants d’Abdelkader, restera dans le collimateur des bédouins du Qatar et de leurs maîtres israélo-américains. Et dans ce combat de la «démocratie» contre la «dictature», Bernard-Henri Lévy sera encore plus motivé que dans sa Croisade contre la Libye. Ne témoigne t-il pas depuis des années son attachement affectif, plus exactement affecté, pour l’Algérie algérienne ?

            Il ne suffit pas aux Américains d’appuyer sur un bouton ou d’activer leurs troupes sur Internet et Facebook, pour provoquer une «révolution 2.0». Celle-ci a malheureusement des causes réelles et endogènes : dictature, corruption, chômage… En Tunisie et en Egypte, il y a avait une situation pré-insurrectionnelle que les gouvernants ne voulaient pas voir. C’est de ce mécontentement social que les stratèges américains ont profité pour renouveler les classes dirigeantes et pervertir ainsi l’aspiration des populations à la démocratie et à un partage équitable des fruits de la croissance. Et par-delà ce renouvellement des élites gouvernantes, bien évidemment le projet de Grand Moyen-Orient (GMO) cher aux néoconservateurs, repris, revu et corrigé par «l’ami» des musulmans, Barak-Hussein Obama. Pour éviter le pire, les pays qui restent dans le collimateur franco-américain doivent pouvoir relever le défi : anticiper par des réformes démocratiques, économiques et sociales urgentes et profondes. Le contraire de la révolution, ce n’est pas la réaction ou le conservatisme, mais le réformisme. Quoique prétendent certains analystes occidentaux, qui flattent la jeunesse arabe d’avoir réalisé la plus «belle révolution du monde», les révolutions n’affectent que les régimes politiquement sous-développés. *

    *   Philosophe et ancien ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO.

    *   Dernier essai à paraître (septembre 2011), La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occodent : une alliance à haut risque.

  • Coup double pour le Patrimoine : Albi et la Réunion 34ème et 35ème sites français inscrits au patrimoine mondial.....

                C’est le 34e site classé de la France. La cité épiscopale d'Albi a été ajoutée, le samedi 31 juillet, à la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco.

                Entrent dans cette classification la cathédrale Ste-Cécile - une église fortifiée en briques ocre apparentes construite entre 1282 et 1480 -, ainsi que le palais de la Berbie - une forteresse avec un donjon massif et une enceinte fortifiée, l'église collégiale Saint-Salvy et son cloître, le Pont Vieux, plusieurs édifices classés monuments historiques, et une partie des berges du Tarn.

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                La cité épiscopale s'étend sur 63 hectares et quatre quartiers d'origine médiévale. La particularité de cet ensemble urbain, c’est sa construction en terre cuite autour de la cathédrale Ste-Cécile, qui a valu au chef-lieu du Tarn son surnom de "ville rouge". Elle est présentée comme l'un des plus grands ensembles de brique cuite au monde.

                 "Le bonheur de cette annonce est d'ores et déjà partagé par tous les Albigeois", a réagi la mairie, dirigée par l'élu DVD Philippe Bonnecarrère, dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche, en évoquant le "fruit d'un travail de fond de plusieurs années qui s'inscrit dans une démarche de gestion à long terme et qui se veut porteuse des valeurs universelles exceptionnelles de l'Unesco".

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                La cathédrale Sainte-Cécile, église fortifiée, a été construite entre 1282 et 1480 avec pour objectif de proclamer l'autorité des évêques après la croisade menée contre l'hérésie des Albigeois. Modèle exceptionnel de gothique "méridional", la cathédrale est aussi réputée pour sa voûte peinte, la plus grande du monde, son porche gothique flamboyant et ses fresques des XVe-XVIe siècles, inspirées de l'art flamand et de la Renaissance italienne. 

                A côté se trouvent le palais-forteresse de l'évêque, la Berbie, avec son donjon massif, puissant et austère, ainsi que le Pont-vieux qui enjambe la rivière du Tarn et l'église collégiale Saint-Salvi. Le palais de la Berbie abrite depuis 1922 un musée consacré au peintre Henri de Toulouse-Lautrec, né à Albi.

                Le périmètre retenu pour le classement au patrimoine mondial s'étend sur près de 20 hectares et quatre quartiers d'origine médiévale aux ruelles étroites bordées de maisons à colombages : Castelviel, Castelnau, le bourg Saint-Salvi et les Combes et berges du Tarn. La Cité épiscopale d'Albi devient ainsi le 34e site français inscrit au patrimoine mondial....

     

                 Et le lendemain, dimanche 1er août, ce sont les pitons, cirques et remparts de l'île de la Réunion qui ont été inscrits sur cette même liste du patrimoine mondial par l'Unesco.

    TF1-LCI : Piton de la Fournaise

    Piton de la fournaise

                Baptisée "l'île à grand spectacle", la Réunion tire sa réputation du caractère exceptionnel de ses paysages dominés par deux massifs volcaniques et trois cirques grandioses. Ce n'est pas la totalité de l'île qui est inscrite, mais son Parc national, créé en 2007 et qui couvre environ 40% de la surface de l'île :   http://www.reunion-parcnational.fr/ 

                Apparue à la surface de l'océan Indien il y a seulement trois millions d'années, la Réunion est constituée de deux massifs d'âge différent. L'île est ainsi un véritable "livre ouvert sur l'histoire de la Terre", a plaidé le dossier présenté au Comité du patrimoine mondial. Malgré ses dimensions réduites (2500 km2), elle culmine à 3070 mètres, au piton des Neiges. Son relief profondément érodé offre des panoramas vertigineux où des remparts de plusieurs centaines de mètres de hauteur sont les lignes directrices des paysages.

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                Même si les milieux naturels ont été bouleversés par l'arrivée de l'homme, il y a près de quatre cents ans, plus d'un tiers de la surface de l'île a conservé ses caractéristiques originelles. La Réunion abrite ainsi 230 espèces végétales uniques au monde. Le Parc national de l'île, a reconnu l'Unesco dans son communiqué, abrite "des forêts subtropicales, des forêts tropicales humides et des landes constituant une remarquable mosaïque d'écosystèmes et de paysages visuellement séduisants".

                La Réunion devient ainsi le trente-cinquième site français inscrit au patrimoine mondial, et le quatrième site naturel après le golfe de Porto, en Corse, le Mont-Perdu, dans les Pyrénées et les lagons de Nouvelle-Calédonie.