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L'embrouille des langues régionales, par Patrice de Plunkett.

A quoi joue le Conseil constitutionnel quand il s'en prend au breton, au basque, à l'alsacien, au corse ou à l'occitan, alors que le bulldozer de l'américain est en train de disloquer le vocabulaire et la grammaire de la langue française... dans l'indifférence totale des pouvoirs publics ? Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :

<< Alors : le Conseil constitutionnel… On peut s’interroger à son sujet, quand on le voit, examinant une loi récente sur les langues régionales en France, censurer un article favorable à l’enseignement scolaire du corse, du basque, de l’alsacien ou du breton, et interdire l’usage de quelques signes orthographiques servant à prononcer certains mots de ces langues. Par exemple l’espèce d’accent circonflexe qu’on met sur des N pour les prononcer AN et non ANN. Il parait que l’usage de cet accent en breton mettrait en danger la République.

On a du mal à le croire quand on sait que le nom espagnol du préfet français coordinateur de l’antiterrorisme, Laurent Nuñez, s’écrit avec cet accent !  On voit mal en quoi ce préfet, dont la famille pied-noir est française depuis 130 ans, menacerait nos institutions par l’orthographe de son patronyme.

On le voit d’autant moins qu’en février 2020, le président de l’Assemblée nationale et la ministre de la Justice annonçaient que cette espèce de petit circonflexe, et tous les signes du même genre, dans les langues régionales ainsi reconnues comme “richesses de la République”, allaient bientôt être admises à l’état-civil et que le décret l’y autorisant était en cours de rédaction.

Le soudain zèle jacobin du Conseil constitutionnel apparaît d’autant plus bizarre que les “sages du Palais-Royal” (comme on croit devoir les surnommer) ne semblent pas du tout inquiets du véritable danger qui menace la langue française : notre vocabulaire et la construction même de nos phrases sont envahis massivement par la langue américaine, destruction propagée par le bulldozer de la publicité et de l’audiovisuel ; le langage officiel lui-même s’aligne sur l'invasion. Quand un mot français ressemble à un mot américain mais avec des sens différents, c’est le sens américain qui finit par l’emporter.

Il y en a des centaines d’exemples, plus nombreux chaque semaine. Je vous en cite un, constaté hier : au lieu de nous dire "remettez-vous en forme pour avoir un beau physique cet été", une pub française destinée à des Français nous dit : “travaillez votre summer body”. Que nous nous mettions à dire “body” au lieu de “corps”, ou “ma life” au lieu de ֧“ma vie”, etc, etc, c’est plus grave qu’on ne croit. Adopter le langage d’une superpuissance économique étrangère, donc progressivement la vision du monde qui va avec, c’est une attitude de colonisés. Et c’est une perte mentale. Le Conseil constitutionnel devrait s’occuper de ce problème-là, au lieu de reprocher à des parents de donner à leurs enfants des prénoms traditionnels, ou d’empêcher des écoliers français d’apprendre aussi leur langue régionale...  On sait que les élites vivent loin des gens, mais il y a quand même des limites.  >>

http://www.radiopresence.com/IMG/mp3/02062021_chroeco_airtemps.mp3

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Source : http://plunkett.hautetfort.com/

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