UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : radio ville marie

  • Christo et l’Arc de Triomphe empaqueté : la performance d’un boomer sur le monument dédié à la gloire militaire français

    Du 18 septembre au 3 octobre prochain, l’Arc de Triomphe à Paris sera… masqué.

    Le projet de Christo Vladimiroff Javacheff, dit Christo, qui date de 1962, sa « période parisienne », verra ainsi le jour. Mais l’emballeur en chef de monuments historiques et de paysages grandioses ne sera pas là pour contempler la réalisation de son ouvrage.

    2.jpgMort le 31 mai 2020, Christo est avec sa femme Jeanne-Claude l’auteur de gigantesques « installations » éphémères – il préférait à ce terme celui de temporaires, sans doute trouvait-il le premier trop poétique : l’empaquetage du Pont-Neuf à Paris, en 1985, ou celui du Reichstag à Berlin, dix ans plus tard, sont restés dans les mémoires. Pour ma part, je m’en souviens surtout comme du caprice pénible d’un artiste que les Parisiens, fort heureusement, ne devaient supporter qu’une quinzaine de jours. Un pensum vite oublié mais largement évitable, dont l’une des principales qualités aura été de faire apprécier la beauté originelle du Pont Neuf : l’homme est ainsi fait que le priver de ce qu’il est habitué à voir ou avoir lui fait ressentir une frustration qui ne s’apaise que lorsque l’objet du désir ainsi créé lui est rendu.

    L’Arc de Triomphe à Paris, monument un brin planté au milieu du Paris haussmannien et parfaite expression du bourgeois XIXe siècle, ne provoque assurément pas les mêmes émotions esthétiques que le Pont-Neuf. Commencé sous Napoléon et achevé sous Louis-Philippe, l’Arc de Triomphe appelle en revanche au sentiment patriotique des Français : l’Empereur le voulait comme un monument dédié aux armées et victoires napoléoniennes, Louis-Philippe en fera un aux armées révolutionnaires et impériales. En 1923, le ministre de la Guerre André Maginot y fait installer la flamme du souvenir sur la tombe du Soldat inconnu de la Grande Guerre. La flamme est ravivée tous les jours à 18 h 30 par des anciens combattants : le parfait symbole de ce qui doit unir les générations présentes à celles passées, l’amour de la patrie et l’urgence de la défendre, quelle que soit l’époque.

    Le projet de Christo n’a pas vraiment de sens, sauf celui d’une performance bien plus technique qu’esthétique. L’artiste ne disait-il pas lui-même, à propos de ses œuvres : « Tous mes projets ont tellement de sens que je n’ai pas le temps d’y penser ! »

    L’installation prévue par Christo, – l’emballage de l’Arc – va nécessiter des travaux de protection du monument. Ceux-ci viennent tout juste de débuter : des cages en acier protègent les groupes sculptés, car « cette toile qui va frotter, il ne faut pas qu’elle puisse abimer ce monument historique » , explique Bruno Cordeau, administrateur de l’Arc de Triomphe. On se souvient, en effet, des dégâts provoqués par l’installation « éphémère » de traits concentriques en peinture aluminium jaune posés sur les murs de la cité de Carcassonne, qui avaient, ensuite, demandé d’importants travaux de nettoyage et de restauration : les murs avaient été abîmés par l’« artiste » Felice Varini…

    25.000 mètres carrés de tissu en polypropylène argent bleuté et 3.000 mètres de corde rouge de même matière – c’est écolo – seront nécessaires pour l’installation. Les quatorze millions d’euros prévus pour tout ce chambardement seront entièrement financés par la vente des travaux préparatoires, dessins, collages et lithographies signés de Christo. Carine Rolland, adjointe à la mairie de Paris en charge de la et de la Ville du quart d’heure (sic), voit dans cette réalisation la possibilité de « décaler le regard sur ce monument, une vraie belle forme de renaissance, l’inscription dans une pérennité tout en étant complètement moderne, […] une manière de célébrer la vitalité artistique, l’évolution permanente de la Ville, ce sont des moments dont nous avons besoin. C’est un beau symbole d’évolution et de transformation de la ville à un moment où tout est transformé dans nos vies », explique-t-elle au micro de Culture. Les Parisiens apprécieront.

    La ville du quart d’heure, une liquide fruit d’un débridé « en évolution permanente » : masquer ce symbole, quoi qu’on en pense, d’une certaine forme de grandeur française et de fierté patriotique n’est pas exactement l’antidote auquel on aurait pensé pour colmater et cicatriser les fractures qui irriguent la société française.

     

    Marie d'Armagnac

    Journaliste
    Journaliste et auteur
  • Pas de crèche cette année en Mairie d'Avignon ...

    Le Christkindelsmärik à Strasbourg 

     

    3578948983.jpgNaguère, du temps de Marie-Josée Roig, qui dirigeait la précédente municipalité, la crèche de Noël occupait environ cinquante mètres carrés dans l'Hôtel de Ville, et le Marché de Noël, place de l'Horloge, était devenu le quatrième Marché de Noël de France (80% des exposants étant des commerçants vauclusiens et 100% des régionaux).

    Mais, cela, c'était « avant ». Avant que Cécile Helle, avec 47,5 des voix, ne remporte une mairie pour laquelle les votes des droites totalisaient 52,5% des voix.

    La droite la plus bête du monde (il est vrai que la gauche la rattrape à très, très grande vitesse, genre TGV : voyez sa pitoyable primaire...) a donc préféré laisser une mairie qui lui tendait les bras (comme dans presque tout le Vaucluse) à Cécile Helle, membre du PS.

    Et celle-ci fait partie de la branche plutôt dure, plutôt sectaire de la gauche. Pour Noël, l'occasion était trop belle de ne pas faire encore un pas de plus dans tout ce qui peut favoriser l'effacement des racines chrétiennes de la France : exit, donc, la crèche, et sous le boisseau, le marché de Noël. Remarquez, cela se passe dans bien d'autres villes de France, alors que certaines autres mairies « de gauche », comme Strasbourg, maintiennent la tradition (il est vrai qu'à Strasbourg, si le maire - lui aussi "de gauche" dans une ville qui vote "à droite" - supprimait le Christkindelsmärik, le Marché de Noël dit « de l'Enfant Jésus », ce serait l'émeute assurée !). 

    Mais, en Avignon, le contexte est un peu différent. C'est là, par exemple, que sévit l'imbuvable Olivier Py, directeur du non moins imbuvable festival d'Avignon, encensé par tout ce que notre pays compte de bobos/gauchos, qui se pâment devant ce qu'ils pensent être de l'art mais qui ne l'est que pour eux, et qui est devenu, au fil des ans, un immense défouloir où éructe avec droit de cité (des Papes !) tout ce qu'il y a de loufoque, de mauvais goût, de vulgaire; à de si rarissimes exceptions près...

    Cet Olivier Py avait même dit qu'il quitterait Avignon avec le festival si le FN l'emportait. Comme si le festival lui appartenait ! Quel dommage, d'ailleurs, que ce n'ait pas été le cas. Hors toute considération de politique politicienne, la ville aurait été débarrassée et du grand foutoir qu'est devenu un festival pourtant plein de réelles promesses à ses débuts et de son directeur haineux et sectaire, ou bête et méchant, comme on voudra.

    Tout ce petit monde, qui fera risette aux musulmans à la première occasion est, évidemment, réuni pour porter un coup d'épingle supplémentaire au christianisme et à nos traditions multiséculaires. Qu'on se rassure, l'un et les autres n'en sont plus à cela près, et s'en relèveront.

    Mais, comme on l'a déjà dit ici*, on ne prendra au sérieux ces gens qui veulent déchristianiser Noël et ôter de l'espace public tous les signes qui rappellent le christianisme qu'à une condition : qu'ils aillent au bout de leur logique, et qu'ils soient au travail dès 8 heures du matin, ou plus tôt (selon l'emploi) les jours de Noël, de Pâques, de l'Ascension, du 15 août. Là, on les croira, le jour où les libres-penseurs iront au turbin le jeudi de l'Ascension, le jour où les bouffeurs de curés iront au charbon les lundis de Pâques et de Pentecôte, le jour où les « profs de gauche » feront cours à leurs élèves le dimanche matin !

    Au fait, Cécile, et ta Mairie, tu l'ouvres, le 25 décembre ? A quelle heure ? 

     
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Elle est tout à la fois : signe de lâcheté et soumission, de bêtise, de mauvais esprit, mauvais coup porté à l'image de la France... : l'affiche des JO fait jaser, et pas seulement en France !... :

    "JO de Paris : «Effacer la croix des Invalides» sur l’affiche officielle confine à la «stupidité», tacle le ministre italien des Affaires étrangères..."

    (c'est dans Le Figaro international)

    https://www.lefigaro.fr/international/jo-de-paris-effacer-la-croix-des-invalides-sur-l-affiche-officielle-confine-a-la-stupidite-tacle-le-ministre-italien-des-affaires-etrangeres-20240307

    Image

     

    1AZZZ.jpg

     

    1. Ukraine : Macron va-t-en guerre et isolé... De Philippe de Villiers... :

    "Emmanuel #Macron, Président matamore désavoué par le monde entier, a montré sa grande faiblesse vis-à-vis de la #Russie. Mais on peut sortir de cette phase compliquée, il peut y avoir une logique de désescalade. Je vous explique pourquoi..."

    (extrait vidéo 10'32)

    https://x.com/PhdeVilliers/status/1765783897881591893?s=20

    Ukraine : Macron va-t-en-guerre et isolé - YouTube
     

    1 BIS. ...et de Guillaume Bigot :

    "Réunion sur l'Ukraine à l'Élysée : "Macron n’a convaincu personne (…) Il y a une forme de narcissisme, d'instabilité, d’immaturité (...) La France n’impose plus le respect tout en se voulant agressive. C’est 'en même temps' du suicide !..."

    (extrait vidéo 3'21)

    https://x.com/SudRadio/status/1765994855962923460?s=20

    Ukraine : Macron va-t-en-guerre et isolé - YouTube

     

    3. Dans Le Monde -Afrique : "L’armée française restera au Tchad, affirme Jean-Marie Bockel, envoyé spécial d’Emmanuel Macron en Afrique..." 

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/03/07/l-armee-francaise-restera-au-tchad-affirme-jean-marie-bockel-envoye-special-d-emmanuel-macron-en-afrique_6220751_3212.html

     

    4. Sur OpexNews :

    "Le ministre @GDarmanin prépare un arsenal technologique anti-migrants pour #Mayotte. Tout en haut de la liste figurent des drones aériens de surveillance maritime, à déployer depuis différentes plateformes en mer – barges, intercepteurs, vedettes de la Gendarmerie Maritime – ou à terre. Une commande qui pourrait faire les affaires de l’entreprise occitane (ndlr 1) @DiodonDrone dont les drones ont été testés à Mayotte début 2023. Par ailleurs, le norvégien Nordic Unmanned, qui déploie en France les drones hélicoptères de l’autrichien Schiebel à des fins de surveillance maritime, se dit également intéressé. Beauvau pourrait également se tourner vers d’autres PME comme @NOVADEM ou Elistair."

    Image

    • ndlr 1 : ce tic récent et exaspérant de dire "Occitanie" pour Languedoc ! Hier soir, le présentateur météo a annoncé la pluie pour "l'Occitanie et la région Paca", au lieu de dire, tout simplement, et plus joliment, "sur le Languedoc et la Provence" !

    Rappelons que l'Occitanie, c'est l'ensemble des provinces du Sud où l'on parlait autrefois une "langue d'oc", par opposition aux régions du Nord, où l'on parlait une "langue d'oïl" (d'ailleurs, c'est bizarre, personne n'a proposé "Oïlanie" pour une quelconque des provinces du Nord de la France, même pas Hollande ! 

    Pour en revenir à ce terme d'occitanie, qui ne désigne aucune province en particulier mais une zone linguistique, au sens large, rappelons que Bordeaux, Nice, Perpignan, Toulouse et autres font partie de l'occitanie : gardons donc le beau nom de Languedoc pour la non moins belle province qu'il désigne, et là, au moins, on sera dans la clarté et la précision (et plus dans "le grand n'importe quoi"...).

     

    5. Scandale des soi-disant énergies renouvelables, alors que nous disposons du nucléaire : si même le "sévice public" (comme dit Goldnadel) et Complément d'enquête (sur La 2) le disent !... :

    "L’ancien directeur financier d’Ohm Energie révèle les pratiques spéculatives de son ancien employeur.  Il dénonce un “détournement de 2 milliards € d’argent public au profit d'entreprises privées” et affirme que le cas Ohm Énergie “ne serait pas un cas isolé”..."

    (extrait vidéo 2'31)

    https://x.com/Cdenquete/status/1765876079066243377?s=20

    Réaction de Fabien Bouglé (sur tweeter) :

    "SCANDALE HISTORIQUE Éoliennes #ARENH Panneaux solaires Toute la politique énergétique française est devenue un énorme détournement de fonds publics !"
     
    Image

     

    5 BIS. Et, sur le même sujet, ceci, de Nicolas Meilhan :

    Image

     

    7. Vitraux de Notre-Dame de Paris : d'accord avec Guillaume Giraudon :

     

     

     

    À DEMAIN !

    1AZZ.jpg

  • Mathieu Bock-Côté : ce que révèle le discours de Macron à Marseille

     

    Par Mathieu Bock-Côté           

    Mathieu Bock-Côté expose ici [Figarovox, 4.04] comment, en égrenant l'origine des citoyens venus à son meeting, Emmanuel Macron a dévoilé sa vision idéologique multiculturaliste. Macron est toutefois donné favori à l'élection présidentielle et de ce seul fait, bien qu'il ne soit pas dans notre rôle de donner quelque consigne de vote que ce soit, chacun de nos lecteurs étant assez grand pour en décider, s'opposer à Emmanuel Macron au titre de notre patriotisme, de notre identité menacée et de notre héritage, nous paraît aller de soi, constituer une sorte d'impératif.   Lafautearousseau

     

    1985674552.3.jpgC'est la grande prouesse d'Emmanuel Macron depuis le début de cette campagne présidentielle: il arrive à se faire passer pour un candidat post-idéologique, réconciliant les contraires et faisant éclater les vieux clivages qui étoufferaient la vie politique française. Loin des passions idéologiques, il délivrerait un pays otage des extrêmes et de leurs fantasmes. Il se veut de gauche et de droite, sans être ni à gauche ni à droite. Il confesse par coquetterie une nostalgie monarchiste tout en se voulant le chantre de la modernité la plus radicale. Il applique cette logique à presque tous les enjeux, au point où sa candidature devient l'objet de récurrentes moqueries, comme si le macronisme n'était qu'un hollandisme revampé et relooké, carburant essentiellement à l'art de la synthèse bancale, au point de rassembler sur sa barque bien des éclopés de la politique française des dernières décennies, qu'ils soient communistes, ultralibéraux ou chiraquiens.

    Il y a pourtant un noyau idéologique du macronisme, à tout le moins lorsqu'émerge la question identitaire, dont on ne saurait contester l'importance vitale pour notre temps. Et il s'agit du multiculturalisme, que le candidat fait semblant de dénoncer alors qu'il en embrasse la logique. Ce n'est pas surprenant: l'adhésion à l'idéal diversitaire est la marque distinctive du progressisme contemporain. On le sait depuis quelques semaines déjà, il n'y a pas pour Emmanuel Macron de culture française. L'art français ne semble pas lui dire grand-chose non plus. En fait, la culture française ne serait qu'un communautarisme parmi d'autres dans un univers soumis à la loi du multiple. Et on ne voit pas pourquoi ce communautarisme surplomberait les autres et se poserait comme culture de convergence. La déclaration est tellement grosse qu'elle colle à sa candidature depuis. Comment ne pas y voir une représentation presque caricaturale de l'hostilité profonde des élites mondialisées aux nations ?

    À Marseille, Macron en a rajouté. L'homme qui confond manifestement la vocifération avec l'éloquence a terminé son discours en égrenant l'origine des citoyens présents dans la salle, comme s'il avait le souci de n'en oublier aucune. Maliens, Sénégalais, Ivoiriens, Marocains, Tunisiens et bien d'autres: tous étaient convoqués, dans une étonnante célébration d'une république renvoyant chacun à ses origines, ce qui est radicalement contradictoire avec le principe assimilationniste qui invitait chacun à se fondre dans la nation. La nation selon Macron se définit plutôt comme un rassemblement de communautés cohabitant grâce à la magie sémantique du « vivre-ensemble ». On se demandera quelle est la place, dans cette mosaïque, des Français que faute de mieux, on dira « d'origine française » - à moins que ce terme aussi ne fasse scandale. De quelle histoire sont-ils les héritiers et quelle origine peuvent-ils revendiquer ?

    On retrouvait là le dogme fondamental de l'orthodoxie multiculturaliste : nous sommes tous des immigrants. La trame fondamentale d'un pays serait d'abord celle des vagues d'immigration l'ayant constitué. Faut-il arracher la France à son histoire pour la rendre inclusive ? Ne risque-t-on pas ainsi de radicaliser le sentiment de dépossession de bien des Français qui craignent de devenir étrangers chez eux et qui ne voient pas trop pourquoi ils devraient s'en réjouir ? L'angoisse identitaire n'est pas un fantasme régressif, à moins qu'on ne considère que le besoin d'enracinement et de continuité historique relève des pathologies politiques à combattre au nom de l'émancipation. L'histoire du monde serait celle d'une perpétuelle migration et la fixation de certaines populations sur certains territoires serait à la fois arbitraire et provisoire. Un peuple n'aurait pas le droit de vouloir se sentir chez lui: ce sentiment relèverait de l'extrême-droite.

    Poursuivons le décryptage de la logique macronienne : Marseille serait une ville modèle parce qu'elle serait une ville-monde, dont l'histoire serait finalement étrangère, ou du moins distincte, de celle de la nation française. D'ailleurs, dans la philosophie multiculturaliste, la métropole est appelée à se substituer à l'État-nation, une tendance qu'encourage aussi la mondialisation avec laquelle Emmanuel Macron entretient un rapport quasi-euphorique. La philosophie du candidat Macron converge à bien des égards avec celle qui traverse l'Histoire mondiale de la France pilotée par Patrick Boucheron. À tout le moins, la grande ville mondialisée serait un meilleur cadre pour chanter la diversité heureuse que la nation, otage souvent de populations ancrées dans des schèmes culturels dépassés - c'est la fameuse France périphérique qui se reconnaît bien peu dans le candidat Macron, alors qu'il est célébré dans la France mondialisée. Cette grande ville célébrant la diversité serait appelée à s'extraire du cadre national - on a vu cette tentation s'exprimer à Londres et à Paris au moment du Brexit.

    Macron suscite le même enthousiasme médiatique qu'Alain Juppé du temps où ce dernier était célébré par les rédactions au nom de sa philosophie de l'identité heureuse, même si nous sommes passés de la célébration du père rassembleur à celle du jeune leader dynamique. Il s'agit chaque fois d'expliquer aux peuples en général et aux Français en particulier qu'ils ont tort de s'inquiéter de la dissolution de leur patrie et de leur civilisation et qu'il leur suffit de s'adapter à la nouvelle époque de bonne foi pour voir leurs craintes se dissiper. Il n'est pas certain que si cette élection se transformait en référendum sur l'avenir de la nation française, la philosophie d'Emmanuel Macron serait majoritaire dans les urnes. De là l'importance pour le système médiatique de centrer pour encore quelques semaines son attention sur les «affaires», pour détourner l'élection des véritables enjeux qui devraient mobiliser la population.  

    Mathieu Bock-Côté        

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

  • Affaire Ménard : un lynchage stalinien, par René Tallavigne*

     

    Les règles de la tragédie classique ont été respectées ; le psychodrame s’est joué en trois actes :

    - 1er acte : le lundi 4 mai aux environs de 23h, Robert Ménard, maire de Béziers, participe à une émission télévisée. Il évoque, en terminant, le pourcentage d’enfants d’origine musulmane présents dans les écoles de sa ville, pourcentage qu’il déduit de la lecture des listes qui lui sont communiquées par le Rectorat, comme cela se pratique pour tous les maires. A priori rien d’extraordinaire. Personne, sur le plateau, ne s’étonne ni ne proteste.

    Le lendemain, chez Bourdin (BFMTV), il confirme qu’avec des taux de 80 % d’enfants d’origine musulmanes dans certaines écoles, toute tentative d’intégration est impossible et qu’il est important de connaître les réalités pour pouvoir intervenir, dans le propre intérêt de ces enfants.

    C’était sans compter sur la surveillance des bien-pensants, « républicains » donneurs de leçons.

    - 2ème acte : dès le début de la matinée du lendemain, toutes les radios et télévisions annoncent, à la une de leur journaux, l’ouverture d’une enquête judiciaire. La nuit n’a pas manqué d’être agitée place Vendôme ! Et de fait, dans l’après-midi, des inspecteurs de la police judiciaire de Montpellier, dont un spécialiste des nouvelles technologies, perquisitionnent certains services de la mairie et fouillent les disques durs. Pour des faits d’une telle gravité, il était évidemment impératif de déployer des moyens exceptionnels. La forte délinquance constatée dans la région et la sécurité des braves gens pouvaient attendre !

    Le président de la République, en visite au Qatar, modèle de libertés et de tolérance religieuse comme l’on sait, y va de son couplet sur la discrimination ethnique. Ce non incident était, n’en doutons pas, une préoccupation essentielle de la politique extérieure de la France.

    A l’Assemblée, Cécile Duflot demande ni plus ni moins la destitution du maire de Béziers. Au nom du premier ministre, Najat Vallaud-Belkacem, sentant le mauvais procès, tout en s’indignant avec des propos convenus sur « les valeurs de la République », répond à côté.

    - 3ème acte : le mercredi dans la matinée, le maire est entendu dans les locaux du SRPJ de Montpellier. La Licra, le MRAP, la Maison des potes sont plein d’espoir, le scandale prend de la consistance.

    Mais, soudain, le ciel s’effondre sur tout ce petit monde politico-médiatique : le procureur de Béziers laisse entendre que les perquisitions n’ont rien donné et que l’on s’oriente vers une absence de poursuite …
    Brusquement la presse nationale, déchaînée la veille, n’évoque plus le sujet. Seuls quelques journaux locaux tentent de maintenir la mobilisation et d’éviter le ridicule. Jusqu’au député UMP, battu aux précédentes municipales, qui déposera la gerbe du 8 mai en marge de la cérémonie officielle « pour ne pas créer d’ambiguïté ». Là, manqué, le ridicule sera atteint.

    Devant cet échec annoncé, une technique bien connue va prendre le relai. Les provocateurs professionnels, appuyés par des éléments extérieurs à la ville, tentent la mobilisation des quartiers difficiles, ceux où depuis plusieurs décennies les gouvernements dits de droite ou de gauche ont regroupé les immigrés … et où Robert Ménard a résidé à son retour d’Algérie ; des quartiers qui ont voté majoritairement pour les candidats qu’ils soutenaient lors des dernières élections. Là encore rien n’y fait ; deux ou trois petites centaines de personnes déambulent tristement dans la ville.

    Le soufflet s’est effondré

    L’épisode est cependant instructif. Le mot fichier n’a jamais été employé par le maire de Béziers mais a été repris à satiété, aucun propos discriminatoires n’a été prononcé mais « les heures les plus sombres de notre histoire » ont sans cesse été évoquées. Le représentant du Front de gauche au conseil municipal arborait au veston une étoile et un croissant jaune.

    Les déclarations de Manuel Valls qui, en 2009 dans sa ville de Vitry, souhaitait qu’on rajoute « quelques blancs, quelques whites, quelques blancos » et envisageait de déposer un projet de loi pour favoriser les statistiques ethniques, estimant que « c’est l’absence de mesures concrètes qui est à craindre », étaient oubliées, de même que l’article de Libération qui, pour mesurer la diversité, indiquait le 30 mai 2012 avoir employé la méthode « utilisée par l’Observatoire des discriminations, consistant à répertorier les prénoms non francophones ».

    Et que dire des propos de Georges Felouzis, sociologue, auteur de plusieurs ouvrages sur les inégalités scolaires, qui, étudiant la situation de 144 000 élèves, écrivait « pour construire un indicateur nous permettant d’accéder aux élèves étrangers et issus de l’immigration, nous avons pris en compte deux éléments significatifs : la nationalité et le prénom de l’enfant ».

    Ah ! si on avait pu prendre en défaut ce maire dont les décisions courageuses, toujours blâmées, déformées, triturées, manipulées, ne cessent de porter leurs fruits.

    Manipulation indécente de l’opinion, lynchage stalinien parfaitement mis en œuvre, tentative d’intimidation, opération de déstabilisation, tous ces procédés orchestrés par ceux qui constatent avec horreur que la France se réveille, semblent devenir la méthode préférée de gouvernement. 

    Addendum : le tribunal administratif de Montpellier a rejeté, le 11 mai, la saisi de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CIR) qui demandait l’interdiction du fichage des enfants musulmans de Béziers. 

     

     Politique magazine

  • Les propos choc de Nadine Morano

     

    par Yves Morel

    Nadine Morano a encore défrayé la chronique, et ce n’est pas peu dire. En effet, elle a tenu sur Canal+, au cours de l’émission Le Supplément, des propos iconoclastes jugés racistes par toute la classe médiatique.

     

    La députée européenne, qui n’a pas la langue dans sa poche, s’est permis de dire : « Regardez la gare du Nord, on n’a plus l’impression d’être en France, on a l’impression d’être en Afrique ». Ali Baddou, animateur de l’émission lui ayant alors demandé : « La gare du Nord, c’est l’Afrique ?», Mme Morano a répondu : « Je vous laisse juger par vous-même, et je laisse aussi juger tous ceux qui viennent de regarder pourquoi il y a dans ce quartier toute une concentration d’une population dont on voit bien que c’est une population immigrée, dont on voit bien que c’est une population qui est concentrée dans ces quartiers, comme vous avez plein de ghettos en France ».
    Conséquence : explosion de réactions indignées sur Facebook, Twitter et tous les réseaux sociaux. Des régiments de bons esprits sonnent le tocsin, vaticinent et annoncent le retour des temps maudits, la déferlante du racisme et la montée continue de l’extrême-droite, qui réussit son entreprise de lepénisation des esprits et tient désormais un discours aussi « décomplexé » que « nauséabond ».

    Des vérités d’une évidence pourtant criante

    En réalité, Nadine Morano n’a fait qu’énoncer une vérité évidente, tout comme elle l’avait fait le 26 septembre dernier lors de l’émission On n’est pas couché, sur France 2. Seulement cette évidence, nos classes politique et médiatique ne veulent pas l’admettre. Elle est pourtant on ne peut plus criante. Des communes entières de la région parisienne (Saint-Denis, Montreuil, Stains, Bobigny, Sevran, entre cent autres), de la banlieue lyonnaise (Villeurbanne, Vénissieux, Saint-Fons, Feyzin, Saint-Priest, etc..), des quartiers de Marseille, de Toulouse (le Mirail), de la conurbation lilloise, de Rouen, du Havre et de partout ailleurs sont devenus de véritables enclaves étrangères, peuplées majoritairement de maghrébins, de turcs et d’africains et où les petits commerçants traditionnels cèdent la place aux boucheries halal, aux pizzerias et boulangeries turques, aux kebabs et aux restaurants exotiques, dont les rues sont parcourues par des femmes voilées et des hommes en djellabah, dont les cliniques et les cantines se trouvent contraintes de proscrire la viande de porc, et où le ramadan vaut aux riverains français de souche un mois de nuit bruyantes et sans sommeil.

    Certes, la plupart des habitants d’origine extra-européenne ont la nationalité française et sont donc des « Français de papier », mais ils ne le sont pas culturellement. Car, contrairement à ce que l’on nous serine sans cesse, ces gens ne s’intègrent pas à la communauté nationale et ne souhaitent pas le faire au-delà de ce qui est strictement nécessaire pour pouvoir évoluer sans difficulté dans notre société. Ils parlent français, fréquentent nos écoles, respectent en général nos lois, mais ils ne se sentent pas français et demeurent attachés d’âme, de cœur et de tripes à leur religion, à leurs coutumes, à leur mode de vie, au pays de leurs ancêtres. Et on ne saurait les en blâmer. Comment auraient-ils envie de s’intégrer à une nation déclinante, qui a abdiqué sa souveraineté à Maastricht et à Lisbonne, qui a perdu sa prééminence politique en Europe, se voit sans cesse tancée par Bruxelles et Berlin en raison de ses déficits budgétaires, dont l’Etat vend ou laisse vendre ses grosses entreprises, ses grands aéroports, ne peut plus financer son système de protection sociale et ses services publics, lesquels tombent en décrépitude, et ne parvient à rémunérer ses fonctionnaires qu’en recourant à des emprunts à l’étranger, où les conditions de vie et de travail de ses habitants se dégradent toujours plus ?

    D’autant plus que pendant les deux septennats de M. Mitterrand, les politiques, les médias et l’intelligentsia leur ont chanté leurs droits éminents sur tous les tons et les ont expressément incités à affirmer leurs spécificités culturelles respectives, au motif qu’ainsi « la France de toutes les couleurs » « s’enrichirait de ces différences » en raison des bienfaits assurés de la « diversité ».

    Tout cela n’est que trop évident et que trop connu, mais nos journalistes, nos hommes de radio et de télévision, nos intellectuels, nos politiques ne veulent ni le reconnaître, ni même le voir, et ils prétendent condamner leurs compatriotes à cette mauvaise foi et cette cécité délibérée. Et lorsqu’une personnalité comme Mme Morano enfreint cette règle perverse et ose dire ce que le monde sait, voit et constate tous les jours, elle est aussitôt accusée de « dérapage », taxée de racisme, accusée de tenir des propos « nauséabonds » (ou « nauséeux »), revêtue de la robe d’infamie et clouée au pilori. Or, Nadine Morano ne dérape pas, elle ne fait que dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, ce que tout un chacun sait et voit. Y compris ceux qui appartiennent à une tendance politique opposée à la sienne. Nous nous permettrons ici de mentionner des témoignages personnels à l’appui de cette assertion.

    Il y a de cela trente ans, un adjoint au maire de Montreuil, membre du parti communiste, nous disait (hors antenne) que sa ville ressemblait à une ville africaine et qu’elle était peut-être « la deuxième ville du Mali ». A Villeurbanne, plusieurs personnes qui, il y a trente ans également, arboraient fièrement l’épinglette « Touche pas à mon pote », de SOS Racisme, et applaudissaient à tout rompre aux proclamations de M. Mitterrand (et de Madame) et des socialistes en faveur de l’immigration, de la pluralité ethnique et culturelle et du métissage sans frein, pestent aujourd’hui contre ce qu’elles appellent « l’invasion ». Il y a de cela quelques mois, une professeur documentaliste, de sensibilité socialo-écologiste (et électrice de Hollande) affirmait qu’au quartier des Minguettes, de Vénissieux, où elle est en poste, elle avait « l’impression d’être à l’étranger ». A Clermont-Ferrand, un instituteur, socialisant lui aussi, déclare « ne plus pouvoir voir les Arabes » du quartier de son école, qui peuplent sa classe à hauteur de 80%.

    Ce n’est pas Nadine Morano qui dérape, ce sont nos médias et nos chefs politiques

    Non, en dépit de tout ce que nos terroristes intellectuels des médias et de la classe politique nous affirment, tous ces gens (de gauche pour la plupart) ne sont pas racistes, ne sont pas immondes, et leurs réflexions n’ont rien de « nauséabond ». Simplement, ils souffrent dans leur être et dans leur vie quotidienne car ils ont le sentiment justifié de ne plus être chez eux, d’être devenus des étrangers dans leur propre pays, et de n’avoir pas même le droit de gémir et de se plaindre sans se voir voué aux gémonies. Ils en ont assez de se voir contraints à cet aveuglement intellectuel et moral, à ce conformisme, à ce politiquement correct imposé par des Yann Moix qui juge le mot « race » indécent et affirme tranquillement que « demain la France sera peut-être musulmane » et que le respect de la laïcité impose absolument de ne rien tenter pour s’opposer à ce que Renaud Camus appelle « le grand remplacement » ou « le changement de peuple ». Au fait, dans quelle ville ou dans quel quartier vit Yann Moix ? Et dans quelle ambiance professionnelle évolue-t-il ?

    Non, Nadine Morano ne dérape pas, ce sont nos maîtres des médias et nos chefs politiques qui dérapent, et ce depuis fort longtemps, et qui, au nom de leur idéologie universaliste, mondialiste et égalitaire, ont fait ressembler notre pays à ce qu’était l’Empire romain d’Occident au Ve siècle, celui des grandes invasions barbares et de la chute finale. Voilà la vérité.  

     

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle

  • Le français est-il de trop à Montréal ?

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Cette tribune [22.11] est de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal et que nous reprenons volontiers, souvent, tant elles sont pertinentes, proches de nos propres idées, et collent, de façon vivante, intelligente et claire, à l'actualité la plus intéressante. Il s'agit ici de la situation menacée du français au Québec et comment cela ne nous toucherait pas, ne nous concernerait pas ?  En soi, d'abord.  Mais aussi parce qu'en ce moment même chez nous en France, défaite de la pensée et stupidités linguistiques mortifères que l'on tente de nous imposer, vont funestement de pair.  ?  LFAR  

     

    501680460.5.jpg

    La scène s’est passée aujourd’hui à Montréal, mais soyons honnêtes, des scènes comme celles-là, il y en a tous les jours. Après quelques mois de fermeture, la boutique Adidas rouvrait ce matin au centre-ville, sur la rue Sainte-Catherine. L’essentiel de la présentation s’est déroulé en anglais. Certains nous diront probablement, en haussant les épaules, que c’est normal dans une ville qui s’anglicise et où le français est de plus en plus considéré comme une langue de second ordre. Pourquoi s'indigner devant l'inéluctable ? Pourquoi résister à un mouvement qu'on nous présente comme irréversible et poussé par le sens de l'histoire? La plupart du temps, les Québécois se couchent devant cela. Mais le gérant de la boutique, au moment de s’adresser aux gens présents dans la salle, a senti le besoin d’en rajouter en disant : « je vais dire un mot en français pour accommoder la ville de Montréal et les médias francos ». C’était peut-être la provocation de trop. Sur les médias sociaux, ils sont nombreux à avoir exprimé leur écœurement devant une manifestation aussi décomplexée de mépris à l'endroit de ceux qu'on appelle souvent pudiquement les francophones ou les gens d'ici.

    Comment ne pas rager, hurler et gueuler quand on lit une telle saloperie ? Comment ne pas voir dans cette phrase une insulte ? Désolé d'exister ! Désolé de vous embêter, vous qui rêvez d'un monde mondialisé où notre peuple en trop ne vous embêterait plus. Certains annoncent qu'ils feront la grève du magasin. Comment le leur reprocher ? On aurait presque envie d’aller faire un tour à la boutique et de parler français au personnel simplement pour les troubler et les désorienter. En d’autres mots, le gérant s’est plié avec un mélange de mépris et de dédain, à une formalité linguistique locale, avant d’en revenir à l’anglais et de mener une entrevue en anglais avec un invité français – oui, deux francophones ont échangé en anglais dans une ville francophone pour s’assurer que tous les comprennent. Il est beau le progrès ! En d’autres mots, il fallait bien faire une phrase ou deux en français, pour contenter les locaux, et on se surprend probablement qu’ils ne s’en satisfassent pas. En d’autres mots, toujours, on a fait une petite prière linguistique pour saluer les anciens québécois, puisqu’il fallait bien le faire, et on a vite oublié leur présence. Le gérant lui-même était un Québécois francophone. C'est ce qu'on appelle renier les siens.

    Cet événement n’a rien d’une anecdote et tout d’un symptôme. En d’autres mots, il est révélateur. Il nous en dit davantage sur l’état du français à Montréal que bien des études statistiques cherchant à documenter les tendances linguistiques. Résumons : les Québécois francophones, à Montréal, sont désormais traités comme une minorité agaçante, qu’on veut bien accommoder, mais qui ne doivent pas trop en demander. Ils sont des étrangers chez eux et leur langue, pour laquelle ils se sont tant battus, agace désormais ceux qui veulent vivre selon les codes de la modernité nord-américaine, où la différence québécoise est considérée de plus en plus comme folklorique, avant de devenir tôt ou tard inconcevable. Notre minorisation démographique a des effets politiques. Nous sommes passés de bonjour, à bonjour/hi, à hi. Et maintenant, qui dit bonjour commet presque une incivilité. Qui exige d’être servi en français passe pour un rustre, un provincial borné ou même un xénophobe. Et les Québécois francophones eux-mêmes s’assimilent à ce nouveau peuple montréalais qui se définit essentiellement par son rejet du Québec historique, décrété homogène, frileux et ennuyant. C’est peut-être le prix à payer pour ne pas avoir choisi l’indépendance. Quand ils étaient sérieux, les souverainistes n’hésitaient pas à le dire : l’indépendance est essentielle à la survie du peuple québécois.

    Les Québécois sont désormais traités comme un vieux peuple résiduel appelé à se dissoudre grâce au passage du temps. Dans le Canada, le peuple québécois en vient à faire de son autodestruction une marque de progrès. Tôt ou tard, et plus tôt que tard, ils seront appelés à se dissoudre dans la modernité anglophone, mondialisée et diversitaire. L’assimilation s’accélère dans une métropole qui se détache mentalement du Québec. On s’anglicise souvent en franglisant. Puis un jour, on s'anglicise tout simplement. Et ceux qui refusent ce mouvement et y résistent sont présentés comme des retardataires historiques ou des réactionnaires déphasés incapables de s’adapter à une époque qui fait de la-diversité-une-richesse, pour reprendre le slogan consacré. Faut-il s’en surprendre? L’idéologie dominante nomme souvent racisme le simple instinct de survie des peuples qui ne veulent pas se laisser dissoudre par la mondialisation, l’américanisation ou le multiculturalisme à la canadienne. Un jour, défendre la prédominance ou la simple présence du français à Montréal sera assimilé à une position d’extrême-droite. Et ce jour est proche.  

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • A Trappes, la France n'est plus, par Olivier Perceval.

    Comme l’at­teste un cer­tain nombre de chro­ni­queurs sous les quo­li­bets et cris de haine de la mou­vance isla­mo-gau­chiste, l’aug­men­ta­tion conti­nue du nombre de migrants, dans des quar­tiers, des cités ou même des villes, est déter­mi­nant pour pro­duire une rup­ture cultu­relle avec le pays d’ac­cueil. 

    olivier perceval.jpgC’est ce que Renaud Camus a appe­lé le grand rem­pla­ce­ment et nous en obser­vons les effets depuis des années dans le plus grand silence et aujourd’­hui à Trappes (70% de la popu­la­tion issus de l’immigration), parce que quelques rares chaines de télé­vi­sion, ain­si que des antennes radio­pho­niques ont cou­ra­geu­se­ment choi­si de ne plus se taire à ce sujet.

    S’a­gis­sant de Trappes en par­ti­cu­lier et des nom­breuses zones urbaines répar­ties sur toute la France en géné­ral, nous ne fai­sons pas la confu­sion entre Islam et ter­ro­risme. Même si nous savons que les ter­ro­ristes par­tis en Syrie sont tous issus de ces zones dites, avec pudeur, « sen­sibles ». Que ces zones soient lar­ge­ment isla­mi­sées n’est un secret pour per­sonne et donc dire que l’Is­lam pro­duit du ter­ro­risme ce n’est pas faire de l’a­mal­game, même s’il convient d’a­jou­ter aus­si­tôt que tous les musul­mans n’ont pas une voca­tion au djihad.

    Et quand bien même la popu­la­tion magh­ré­bine et sub­sa­ha­rienne ins­tal­lée dans la bonne ville de Trappes en Yve­lines ne serait pas conta­mi­née par le virus de la vio­lence, la haine et la cruau­té des assas­sins d’Al­lah , nous consta­tons que la délin­quance, les agres­sions, les vols avec vio­lence
    et bien d’autres réjouis­sances délic­tueuses, sont en aug­men­ta­tion conti­nue depuis des décen­nies.
    Par ailleurs, mal­gré le déni du maire Ali Rabeh, condam­né par le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif pour une ano­ma­lie dans ses comptes de cam­pagne (il a fait appel), la Cha­ria pré­side désor­mais à la vie publique de la com­mune dans bien des quartiers.

    Outre la pré­sence très visible d’un isla­misme radi­cal, la popu­la­tion a peu à peu repro­duit l’am­biance du bled au point, selon un pro­fes­seur de phi­lo du lycée, que non seule­ment les juifs, les por­tu­gais, mais des musul­mans modé­rés, c’est à dire civi­li­sés, ont peu à peu quit­té la ville sous la pres­sion des bar­bus et des caïds ; d’autres aime­raient sans doute pou­voir le faire et ne le peuvent pas…
    Depuis près de quatre mois, ce pro­fes­seur de phi­lo vit sous pro­tec­tion poli­cière. Il avait publié une lettre ouverte pour défendre Samuel Paty. Aujourd’hui il dénonce une situa­tion deve­nue plus que com­pli­quée dans sa com­mune. Quatre mois, qu’il ne peut pas sor­tir de chez lui sans se sen­tir
    mena­cé.
    « A chaque fois que je monte en voi­ture, je véri­fie que mes por­tières sont bien fer­mées, que je ne suis pas sui­vi. Je ne veux pas vivre dans la peur ». Didier Lemaire est pro­fes­seur de phi­lo­so­phie depuis 20 ans dans la ville de Trappes.

    Silence gêné du côté de l’Éducation natio­nale et franche hos­ti­li­té du maire. Il n’est pour­tant là que depuis quelques mois et n’est certes pas res­pon­sable de la situa­tion : Pour­quoi alors cette réac­tion étrange ? Va-t-il se pas­ser quelque chose ? Une prise de conscience, même tar­dive, de nos
    diri­geants, serait la bien­ve­nue à l’heure où l’on parle de lutte contre le « sépa­ra­tisme » (on a pu voir dans l’é­di­to­rial de Fran­çois Mar­cil­hac de quelle curieuse manière le pro­jet de loi est abor­dé).
    Curieuse période aus­si, hasard du calen­drier, où le pré­sident a deman­dé à un his­to­rien qui fut long­temps pro FLN, d’é­crire avec les Algé­riens l’his­toire de la guerre d’Al­gé­rie, peut-être pour faire res­sor­tir ce que Macron appelle « les crimes contre l’hu­ma­ni­té » dont la France serait coupable.

    Ce que de plus en plus de nos com­pa­triotes, qu’ils soient Fran­çais de souche, ou Fran­çais par assi­mi­la­tion, vivent mal au quo­ti­dien, c’est non seule­ment de devoir raser les murs à chaque fois qu’ils sortent de chez eux, mais encore de subir le tin­ta­marre culpa­bi­li­sant des mino­ri­tés « déco­lo­niales » relayé ser­vi­le­ment et avec gour­man­dise par les médias « mainstream ».

    Peut-être que sous la pres­sion popu­laire avec la proxi­mi­té des pré­si­den­tielles, les yeux des déci­deurs vont-ils enfin se des­siller et prendre des mesures fortes contre l’im­mi­gra­tion abu­sive et pour la res­tau­ra­tion de la culture fran­çaise dans les ter­ri­toires per­dus de la Répu­blique ? Quoi ?
    On peut rêver ! …

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Pour Sama

    777777777777.jpg

     

     

     

    Art et Essai Pour Sama, un film de Waad al-Kateab et Edward Watts

    guilhem de tarlé.jpgPour Sama, c’est un témoignage, le récit qu’une jeune femme syrienne, Waad, une journaliste engagée, fait à sa fille, Sama (dont le nom signifie « le Ciel ») du siège d’Alep en 2016.

    Un documentaire totalement, exclusivement à charge contre Bachar el-Assad, et les « avions russes ».

    Ce long-métrage montre la destruction de la ville, les morts, les blessés, ceux qui les soignent (le mari de Waad, Hamza al-Kateab, est médecin) et même le bombardement des hôpitaux. Il ne dit rien des Islamistes dans la ville.


    Contrairement à mon épouse, je ne suis pas véritablement entré dans ce film en VOSTF, et n’ai ressenti aucune empathie pour ce peuple martyrisé… et pourtant je peux évoquer avec émotion le sang qui coule dans mes veines d’une arrière-arrière… arrière-grand-mère originaire d’Alep – « mais chrétienne » disait mon grand-père - à la fin du XVIIIe siècle (Requiescat in pace !).

    Je me garderais donc bien d’émettre un avis sur cette guerre civile syrienne, sauf à dire que ces dictateurs proche ou moyen-orientaux restent malgré tout, jusqu’à preuve du contraire, le meilleur rempart de l’Occident contre l’invasion islamique.

     

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

    Pour mémoire  

     

    Titre

    Violent/scabreux

    Date

    Il aurait été très dommage de ne pas le voir

    Hors normes

    non

    10/11/2019

    Une bonne soirée

    Fête de famille

    non

    12/09/2019

    Un très bon film

    Midway

    non

    11/11/2019

    Un bon film

    La Belle Époque

    Oui

    09/11/2019

    Très intéressant

    Thomas Pesquet, l’étoffe d’un héros

    non

    20/09/2019

    A revoir en VF

    La Famille

    non

    08/10/2019

    J’aurais pu  ne pas le voir

    Pour Sama

    oui

    12/11/2019

    Je m’y suis ennuyé

    Shaun le Mouton LE FILM,
    La ferme contre-attaque

    non

    29/10/2019

    Je n’ai pas aimé du tout

    Nous finirons ensemble

    non

    12/05/2019

    Le film à retenir depuis le 1er janvier

    Le chant du loup

    Non

    15/03/2019

     

  • Des lectures pour l’été : Les neiges bleues de Piotr Bednarski, 1994, par Antoine de Lacoste.

    1A.jpg

    Boulevard Voltaire vous propose, cet été encore, des idées de lecture hors des sentiers battus, avec notre contributeur Antoine de Lacoste

    En Sibérie, pendant la , une petite ville vit au rythme du goulag, tout proche. Ses habitants sont des Sibériens, mais aussi des relégués, notamment ceux qui ont leur père ou leur mari dans le camp tout proche et qui sont donc des éléments « hostiles ».

    LACOSTE.jpgLe narrateur est un Polonais de 8 ans. Son père est au goulag et il vit avec sa mère qui est si belle que toute l’appelle Beauté. Par petits chapitres, presque des nouvelles, il nous conte la vie quotidienne des adultes et des enfants de cette ville, sévèrement encadrés par les hommes du NKVD (ancêtre du KGB) qui ont tout de même une faille : ils tombent tous amoureux de Beauté.

    Dans cet univers de haine et de dénonciation, il faut survivre sans perdre son âme. Ce n’est pas facile : « Ou tu vas au goulag ou tu dénonces, il n’y a pas d’autre choix » clame Kolia, un des enfants qui ne concède rien. Malgré les coups et les menaces, il refuse de renier ses parents. Le narrateur, pour exorciser sa peur de Staline, grime un buste du guide en clown, provoquant une hilarité générale, mais aussi quelques déportations de plus. Les enfants sont les plus tenaces : ils savent qu’ils sont confrontés au mal absolu et résistent farouchement. La lecture par le narrateur du Sermon sur la montagne (appris par cœur dans une Bible cachée) les fascine.

    Le burlesque côtoie le tragique. Beauté essaye de résister aux multiples assauts sentimentaux dont elle est l’objet. Mais plusieurs meurtres seront commis à cause d’elle. Elle succombe parfois, mais pas avec les hommes du système.

    Malgré la faim, la peur et les poux, on sourit souvent. Le misérabilisme n’a pas sa place dans ce petit roman, où gravité et dérision font bon ménage.

    Sous des apparences légères voire naïves, l’écrivain polonais Piotr Bednarski a écrit un roman très profond, largement autobiographique, qui nous emmène au cœur de l’affrontement terrestre entre le bien et le mal. Même les bourreaux le savent. L’un d’eux va d’ailleurs dire aux enfants qu’il ne supporte plus son rôle et va les aider à construire un cimetière pour rendre leur dignité aux morts. Ce changement de camp lui coûtera cher.

    Beauté et la cohorte des enfants qui refusent de se soumettre constituent des personnages très frappants et font de ce livre un roman rare sur le goulag.

    Les neiges bleues Broché – Grands caractères, 15 septembre 2004 de Piotr Bednarski (Auteur), Jacques Burko

     

    Le blog d’Antoine de Lacoste.

     

    Antoine de Lacoste

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • L'Action française communique...

    Lire sur le site de l'Action française

    Paris, le 11 octobre 2022

    Pourquoi les noms des rues ne sont plus l’expression du patrimoine historique Français ?

    Il semble que les militants politiques, et particulièrement les communistes après la Révolution de 1917, ont inauguré la fâcheuse habitude de donner les noms de « héros » étrangers aux rues des communes qu’ils avaient conquises aux élections municipales. Nous avons tous emprunté dans les banlieue rouges l’avenue Lénine, Trotski ou Karl Marx. À leurs yeux, sans doute, ces personnages étaient des bienfaiteurs de l’humanité, et dignes à ce titre de figurer à côté des Bayard, Du Guesclin, Lyautey, Jaurès ou De Gaulle. La droite revenue dans certaines de ces villes s’empressa de débaptiser la plupart de ces artères pour leur donner des noms s’inscrivant davantage dans le patrimoine historique de notre patrie.

    À l’heure où la France est plongée dans une crise d’identité, où sa souveraineté dans le concert des nations est de plus en plus contestée, le temps est peut-être venu de valoriser ceux qui ont contribué à sa longue construction, donnant à ce pays son caractère unique. Les Français ont besoin de se rappeler qui ils sont, d’où ils viennent et qui sont ceux qui les ont précédés sur cette portion de terre si belle et si unique.

    Ainsi, une rue de Stains, en Île-de-France, a été rebaptisée au nom d’une des femmes de Mahomet. Comment comprendre ce message quand on est Français, de souche ou d’adoption, catholique ou non, musulman bien intégré ? Que « les enseignements et les valeurs » de la femme d’un conquérant musulman du VIIe siècle sont censés inspirer les habitants de Stains, comme le précise le panneau ? Peut-être que le premier magistrat de la ville, Azzédine Taïbi, n’a pas bien compris que sa commune était française et que la rue de Pontoise n’a aucune vocation à devenir rue Khadija Bint Khuwaylid.

    Les citoyens de Stains doivent remercier les jeunes de l’Action française qui sont allés corriger cette grossière erreur d’inspiration en suggérant des noms dont le maire et ses associations avaient omis de parler comme celui d’une militaire, Yvonne Huynh, morte pour la France en 2021 ; celui d’une philosophe et intellectuelle, Simone Weil ; celui de la patronne de Paris, sainte Geneviève ; et celui de Marie Curie, physicienne et chimiste de renom ; toutes quatre françaises.

    Ce faisant l’AF tente d’aider les citoyens de Stains, majoritairement issus de l’immigration nord-africaine et sub-saharienne, à mieux s’intégrer en découvrant les richesses culturelles, scientifiques et héroïques des femmes françaises, celles-là mêmes qui ont contribué à construire leur patrie d’adoption.

    Sans violence ni injure, nos jeunes gens ont donc apposé des affichettes sur les plaques de rue mal renommées pour rappeler à ces habitants mal conseillés qu’il est d’usage en France de donner un nom de rue à un ami et un serviteur du pays, Français ou étranger, comme il existe des rues Léopold Sédar Senghor. Peut-être qu’une loi-cadre serait la bienvenue pour accompagner les décisions municipales dans ce sens.

    Le bureau politique de l’Action française

    JE SOUTIENS

  • L’insurrection vient désormais de l’Ouest, par Radu Portocala.

    Le communisme soviétique a si bien infiltré l’université américaine que la plus inquiétante des subversions est désormais l’impitoyable gauchisme américain.

    Il y a quatre ans, lorsque Donald Trump est devenu président des États-Unis, élu par une majorité d’Américains et non à la faveur d’un coup d’État, plusieurs grandes maisons de couture ont annoncé avec fracas leur refus d’habiller Melania Trump. Même sans connaître ce monde tellement à part, il semble possible d’affirmer qu’une telle décision est sans précédent.

    6.jpgIl semble aussi que les mêmes maisons se montrent moins héroïques lorsqu’il s’agit de vendre leurs créations aux femmes et aux maîtresses de certains dirigeants qui, dans leurs pays, décapitent, pendent, torturent et mutilent quiconque leur déplaît.

    Il y a peu de semaines, Donald Trump, encore président des États-Unis, s’est vu exclure de ce qu’il est convenu d’appeler « les réseaux sociaux ». Sa présence sur ces réseaux offensait l’odorat politiquement correct de quelques patrons qui, par ailleurs, sont moins regardants aux messages et activités sanguinaires d’un certain nombre de leurs abonnés.

    Entre ces deux épisodes, inquiétants bien plus que lamentables, un grand nombre de politiciens et presque toute la presse à travers le monde se sont acharnés contre le président américain, le décrivant comme une espèce d’idiot monstrueux et hautement dangereux, une réincarnation d’Hitler, une menace contre le bien-être de l’humanité. Jamais on n’avait dit autant de mal d’un chef d’État dans l’exercice de ses fonctions. Nul ne donnait, certes, des exemples précis de ses méfaits ; on se contentait de haïr le personnage, et cette haine était devenue une sorte de devoir mondial. Quant à ses électeurs et sympathisants, il fallait les prendre pour des arriérés qu’il convenait de regarder avec compassion, mais aussi avec circonspection.

    L’ultra-gauche au pouvoir

    Le succès de cette campagne a été tellement rapide, tellement complet, qu’il est permis de se demander si la gauche américaine, désireuse de discréditer définitivement ses adversaires de droite, aurait pu faire un pari plus heureux que de miser sur Trump. François Mitterrand, au début de son premier mandat, n’a-t-il pas « poussé » Jean-Marie Le Pen dans le seul but d’entraver la droite ? Et peut-on prétendre que son plan n’a pas réussi au-delà de toute espérance ? Cependant, que la victoire de Donald Trump en 2016 ait été le résultat d’une stratégie machiavélique ou un simple hasard électoral, n’a pas beaucoup d’importance. Il a été un repoussoir et un accélérateur ; les conséquences ne se laisseront pas attendre trop longtemps.

    Durant le mandat de Trump, l’ultra-gauche américaine, loin de s’affaiblir, a trouvé une nouvelle vigueur. L’enlèvement de statues, l’effacement de noms, le nettoyage de l’histoire, l’épuration des bibliothèques, la censure – tout cela a pris un effroyable essor. Ce sont, nous expliquait-on, des réactions normales à la dictature de Trump, alors que c’étaient, chaque fois, de nouvelles victoires de la terrible menace qu’est le politiquement correct. C’est, d’ailleurs, le politiquement correct et pas Biden qui a gagné l’élection de novembre ; c’est l’ultra-gauche qui est au pouvoir aux États-Unis, pas un président insignifiant.

    Depuis la naissance du monde soviétique, l’Amérique s’est donné pour mission de combattre le communisme. Cela lui a coûté fort cher et n’a servi à rien. Pendant qu’elle créait des radios de propagande et finançait diverses publications, les agents d’influence communistes s’infiltraient dans son monde universitaire et faisaient des prosélytes avec une efficacité à laquelle Radio Free Europe, par exemple, ne pouvait même pas rêver. Ceux que l’Amérique combattait à l’extérieur, étaient en train de la ronger de l’intérieur. Y ont grandement contribué les exilés marxistes de L’École de Francfort, puis les tenants de la French Theory.

    L’idéologie soviétique a pris le pouvoir aux USA

    Installée sur les campus américains, ayant gagné une grande partie du monde intellectuel, l’ultra-gauche est devenue, avec le temps, vindicative et insurrectionnelle. Sa présence, son influence, aujourd’hui, à travers les diktats impitoyables du politiquement correct, est effrayante. Trump n’a pas eu à combattre un adversaire, mais une idéologie qui était déjà, avant lui, proche du pouvoir, ainsi que les innombrables révolutions qui s’en revendiquent. Il n’a sans doute pas compris à quel point le front est vaste et les racines du mal profondes – et l’eût-il compris, les moyens, tant politiques que personnels, de s’engager dans cette lutte lui faisaient défaut. Le renouvellement de son mandat n’aurait rien changé ; en réaction à sa supposée tyrannie, et avec le soutien du monde entier, la subversion se serait davantage étendue et durcie. Depuis plus de trois décennies, l’Amérique est en train de se vaincre elle-même. Il est rarement possible d’empêcher le suicide des hommes ; contre ceux des pays, nul ne peut rien.

    Avec Biden-Harris – et, probablement, dans quatre ans, avec Harris –, la descente des États-Unis dans l’abysse révolutionnaire va s’accélérer et se radicaliser. Le mouvement qui se rend responsable de la décomposition intellectuelle, morale, politique n’agit plus en arrière-plan. Il est, enfin, au pouvoir, acclamé par les foules immenses de progressistes bien-pensants. Déjà contagieux depuis assez longtemps, il le deviendra encore plus, car il est normal de suivre l’exemple du pays qui a eu le courage et la force de sortir de la dictature pour « retrouver la démocratie » – comme l’a claironné une grande partie de la presse.

    Par quels nouveaux délires se traduira – aux États-Unis et en Europe – cette prétendue renaissance ? Combien de statues tomberont dans la poussière, combien de livres et d’auteurs seront inscrits sur la liste noire, quels seront les mots qui s’ajouteront à ceux qui, déjà, ne doivent plus être prononcés ? Par ses discours présidentiels, par les premiers décrets qu’il a signés, Biden s’est empressé de montrer sa fidélité au Monde nouveau et à ses révolutions insensées. L’Union soviétique, dont nous nous méfiions autrefois, a réussi à infester l’Amérique. Aujourd’hui, l’Union soviétique n’est plus. Le foyer révolutionnaire s’est déplacé. Nous apprendrons peut-être un jour qu’il est devenu désormais prudent de nous méfier de cette Amérique qui a repris le rôle d’exportateur d’une idéologie néfaste.

    5.jpg

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Nouvelles du Blog : On nous écrit de Melbourne : le rôle des Princes envers la population; et l'opinion de la population

            Harald S. vit à Melbourne. Monarchiste, il est membre d'Australian Monarchiste League (AML) et d'Australians for Constitutional Monarchy (ACM). Harald nous suit depuis les débuts de Lafautearousseau (il connaît d'ailleurs un royaliste français, résidant à Sydney, qui nous lit également) et transfère sur son Blog telle ou telle chose qu'il prend chez nous. Nous lui avons indiqué qu'il pouvait, évidemment, "piller" autant qu'il le voulait le Blog (il vient, par exemple, d'envoyer le "Chouans, en avant !"....)

            Comme un autre correspondant (de Québec) il veut bien, lorsqu'un évènement peut avoir une signification politique qui dépasse le cadre purement local, nous envoyer, de temps en temps, des billets racontant et expliquant ce qui se passe. Espérons que beaucoup d'autres feront comme lui, ce qui serait certainement un plus pour le Blog....

            Son billet d'aujourd'hui relate brièvement la visite du Prince William en Australie et en Nouvelle-Zélande, très peu de temps après les catastrophes naturelles qui ont frappé la zone.

    lafaute bandeau.jpg

           Il est bien évident que, si, comme nous l'espérons, nos amis "de" et "à" l'étranger nous envoient des billets, comme le fait Harald aujourd'hui, ce ne sera pas pour l'événementiel en soi : on à la radio, la télé et les journaux pour cela, et on ne va bien sûr pas chercher à concurrencer TF1 ou France info ! Nos correspondants chercheront plutôt la leçon politique (ou culturelle, civilisationnelle...) de tel ou tel fait qui vient de se passer, ou qui se passe, chez eux.

            Ainsi, aujourd'hui, à travers le billet d'Harald, voit-on l'importance du lien personnel et affectif unissant une Famille au Peuple. Ce billet montre le rôle des Princes, et de la Monarchie, vis-à-vis des populations et, en retour, l’attachement des populations à ce que représente les Princes et le principe monarchique : l’incarnation, par une Famille royale, de l’identité d’une Nation sur la durée, le temps long. Ce qui s’oppose, évidemment, au court-termisme actuel des institutions républicaines qui ne répondent pas, de ce point de vue, à ce besoin, à ce désir des peuples de se rassembler, par-delà les légitimes divergences, dans une Famille qui les résume tous et, surtout, en permanence….

            Et ce billet permet de réflechir au rôle que jouent, à l'heure actuelle, les Monarchies en place : un rôle qu'il ne faut ni idéaliser, ni dénigrer à l'excès; et au rôle, forcément différent mais en partie comparable, que pourrait jouer une Royauté ré-instaurée en France...

            Un dernier mot : on appréciera l'effort d'Harald pour s'exprimer dans notre langue, dont on sait combien elle est difficile à acquérir et à manier; on l'en félicite donc....

            de Melbourne.pdf

            Pour ce qui est du programme des notes, cette semaine on parlera évidemment de tout ce qui fait notre quotidien et, bien sûr, de ce dont on ne sait pas encore qu'on va parler, mais que l'actualité nous imposera de traiter.... 

             Quant aux Ephémérides, voici ce que vous y trouverez cette semaine : 

    lafaute bandeau.jpg

            Ephémérides : 

    · Dimanche :  Naissance du duc de Normandie, futur Louis XVII.

    · Lundi : Début de la Guerre de Crimée. Premier vol d'un hydravion.

    · Mardi : Charette est fusillé. Lancement du premier sous-marin nucléaire français, Le Redoutable.

    · Mercredi : Le Dauphiné devient français. Mort de Vauban. Naissance de Verlaine.

    · Jeudi : Naissance d'Henri II. Mort de François Premier. Publication de la brochure de Chateaubriand "De Buonaparte et des Bourbons...". Inauguration de la tour Eiffel. 

    · Vendredi : Avènement de Philippe VI. 1565 : les premiers poissons d'avril. Napoléon épouse Marie-Louise. Naissance de Joseph de maistre, Edmond Rostand, Claude Cohen Tannoudji.

    · Samedi : Mort de Mirabeau. Léopold Senghor élu à l'Académie française.

  • Navigation sélective sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs....

    capture d'ecran blog.jpg        (Cette chronique n'a pas d'autre objet que de communiquer à nos lecteurs des articles et prises de positions sur lesquels nous nous trouvons en convergence, totale ou, au moins, partielle, et sur des points d'importance; elle ne signifie évidemment pas accord total et permanent, sur tous sujets et en toute occasion, avec les Blogs ou Pages mentionnées... Même chose pour les liens envoyés par des lecteurs, pour approfondir tel ou tel sujet traité sur le Blog, pour "aller plus loin"...)  

     1. Sur les Blogs, sur Facebook ou ailleurs... :  

    1. Vincent Peillon, la république spirituelle ? : http://www.lemondedesreligions.fr/entretiens/vincent-peillon-vers-une-republique-spirituelle-01-03-2010-937_111.php

    2. Affaires militaires : sur Arsenal... aaaaaARSENAL-01_Mise_en_page_1.pdf

    2. La Lettre 119 d'Enseignement et Liberté : lettre_119.pdf avec ce mot d'explication du Recteur Armel Pécheul : Chers amis.pdf

    3. La manif du 26 mai, "La chute d'un nouveau mur" (par Marie-Joëlle Guillaume, dans Famille chrétienne) : La chute d'un nouveau mur.jpg

    4. Banlieues : et si on essayait le bulldozer ? : http://www.bvoltaire.fr/joriskarl/banlieues-et-si-on-essayait-le-bulldozer,22118?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=51286ee3cf-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-51286ee3cf-25455017

    5. La France vue de Suisse : image001.JPG 

    6. Sur la baisse du quotient familial : http://www.familleliberte.org/index.php/accueil/acctualites/173-a-niveau-de-vie-egal-taux-d-imposition-egal-tel-etait-le-principe-du-quotient-familial

    Famille et Liberté, 17 rue Dupin - 75006 Paris - Tel : 01 45 49 05 95 - www.familleliberte.org

    * Facebook : http://www.facebook.com/pages/Famille-et-Libert%C3%A9/172120852925616

    * Twitter  : https://twitter.com/FamilleLiberte 

    ------------------

    2. La "bourse aux liens", envoyés par des lecteurs, pour approfondir et aller plus loin... 

    1. De "RN-VAR", sur notre "D'accord avec... Gérard Leclerc", sur la grande manif du 26 mai : "Pour comprendre ce mouvement dont l'ampleur, la force et la profondeur ne cesse de nous étonner; décidement il faut écouter régulièrement le royaliste Gérard Leclerc sur Radio Notre Dame. Ce n'est pas un conseil. C'est un impératif !" :
    http://radionotredame.net/player/http://radionotredame.net/wp-content/uploads/podcasts/l-editorial/l-editorial-30-05-2013.mp3

    2. De Jean-Louis Faure sur "Le parler faux d'arlem Désir" : "Bien entendu je ne partage pas les coups d’éclats de Riposte laïque et suis vraiment très loin de leurs opinions. En particulier du monsieur qui signe ce billet dans BdVoltaire de ce jour.
    Mais la liste des verrous installés contre ceux qui sortent de l’ornière du “politiquement correct” et la liste des lois scélérates et des procédures judiciaires mises en place, vaut d’être archivée et apprise par coeur.
    A l’époque où le communiste Gayssot avait donné son nom avec Fabius en caution morale (?), sans vergogne, et sans qu’une opposition couchée ne se dresse, beaucoup d’historiens s’étaient révolté. Hélas petits cercles, quasi confidentiels (qui connait Pierre Nora et Françoise Chandernagor dans le magma inculte de l’Assemblée ?).
    Mais depuis l’outil a été aiguisé dans la loge de mme Taubira, pour le rendre bien plus tranchant.
    Le fond de l’article est juste, mais ne s’agit il que de la référence à Voltaire ? Beaucoup plus grave est le complet échec du multimedia et des réseaux, dont on attendait à leur création, qu’ils soient des moyens puissants d’accès à la connaissance. Au lieu de quoi ils servent à développer l’obscurantisme" :

    http://www.bvoltaire.fr/pierrecassen/ils-veulent-vraiment-nous-tuer,24964?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=93bee2d78c-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-93bee2d78c-30344401

  • Lu sur Boulevard Voltaire : J’ai passé une journée avec des royalistes

     

    296519203 - Copie.jpgCette chronique, ce sont des choses vues. Vues samedi 11 de ce mois au colloque sur l'Europe organisé par l'Action française. L'auteur est bienveillant, sympathique mais peut-être a-t-il vu surtout ce que l'on a envie de voir quand on est étudiant et jeune : la jeunesse militante, les camelots du roi, les risques d'agression, etc. Il a entrevu Buisson, et les trois jeunes intervenants à la table-ronde où il était prévu que des jeunes s'expriment. C'est tout. Ce n'est évidemment pas la réalité de ce colloque. Mais qu'importe. Peut-être Jean Bexon a-t-il tout de même vu l'essentiel lorsqu'il conclut : « Au fond, ces ennemis de la République d’aujourd’hui paraissent être, finalement, les véritables révolutionnaires de demain. » C'est être perspicace, n'est-ce pas ?  LFAR

    b57f8f400d17cf568379a46674482027.jpegPar Jean Bexon, étudiant

    On dépeint souvent les royalistes, quand ils ne sont pas décrits comme de vieux ringards passéistes, comme des militants « d’extrêêêême droaate » (prendre l’intonation lancinante des journalistes d’« Envoyé spécial »).

    Au-delà des clichés, qui sont vraiment ceux qui luttent pour le retour du roi ?

    Pour vous donner une idée, je me suis rendu à un colloque organisé par l’Action Française à Paris, un des principaux mouvements qui défendent et promeuvent le retour du roi.

    Mon périple au pays de la fleur de lys commence par un long trajet en métro, ligne 8, direction l’espace Charenton. Trouver un repère de royalistes est facile : à quelques rues adjacentes du lieu, il y a toujours des « chouffeurs » (si vous n’avez pas fait la guerre d’Algérie, ce terme désigne ceux qui surveillent les environs pour prévenir d’un danger). Des guetteurs au look de racailles vintage, style blouson noir, m’indiquent que je suis bien arrivé. Ils font partie de ce qu’on appelle « les Camelots ». On désigne par ce mot un militant royaliste ; ce surnom vient de l’époque où il vendait à la criée les journaux du mouvement. Des camelots célèbres, il y en a eu, comme Daniel Cordier, résistant de la première heure.

    Le colloque a lieu dans une salle sombre et, le temps que mes pupilles se dilatent, je reconnais sur scène Patrick Buisson.

    Je suis surpris par la jeunesse du public (la plupart affichent la vingtaine) et la diversité des profils : juristes, étudiants, paysagistes, professeurs d’histoire, soudeurs, analystes, toutes les corporations de métiers sont représentées !

    Soudain, on perçoit un remue-ménage vers la sortie, le public se dégarnit très rapidement. Il semble se passer quelque chose à l’extérieur. Des camelots enfilent leurs gants, on crache dans les postes radio. « Une attaque de nervi d’extrême gauche », suppose un participant. Finalement, une fausse alerte, s’empresse de rassurer un membre organisateur, « Retournez dans la salle, le public est à moitié vide ». La spécificité des conférences organisées par l’Action française, c’est que la grande partie du public fait partie du service d’ordre.

    Un militant clermontois me raconte, avec nostalgie, qu’une fois, presque tout l’auditoire qui assistait à une conférence de l’africaniste Bernard Lugan s’était rué à l’extérieur. Ils avaient mené une charge épique contre une espèce en voie de disparition mais très agressive, des anarcho-maoïstes venus chercher querelle. En tête de cette bataille digne d’une chanson de geste du Moyen Âge, le maître de conférence et ancien camelot, bâton de professeur en main lança l’assaut. Les malandrins n’eurent plus qu’une option face à cette marche impérieuse : la fuite.

    Par ailleurs, si vous pensez que, dans un colloque de monarchistes, on aborde des sujets comme les dorures du château de Versailles, les tenues de Marie-Antoinette ou les arbres généalogiques aristos façon Stéphane Bern, vous avez tort.

    Roch, Camelot du roi, dresse un exposé des avancées de l’innovation spatiale de la France et établit quelques pistes stratégiques pour la souveraineté de la France dans cette quatrième dimension. « La prise de conscience de l’aspect stratégique et vital de l’espace est la condition pour élaborer une politique », lance-t-il de son pupitre.

    Romain aborde le thème de l’écologie et du nécessaire réenracinement. Il est devenu paysan par choix après une formation en maraîchage. « Vouloir le retour du roi, c’est d’abord aimer la France ; aimer la France, c’est aimer la terre ; de fait, le réenracinement s’est imposé comme la continuité de mon militantisme », explique-t-il.

    Au fond, ces ennemis de la République d’aujourd’hui paraissent être, finalement, les véritables révolutionnaires de demain. 

    Jean Bexon
    Boulevard Voltaire le 14.05.2019