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  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (67), Les invasions normandes (III/III) : Bientôt, Paris, capitale des Cap

    Ce qui fonde la légitimité, ce sont les services rendus...


    L'origine directe de la troisième dynastie, celle des Capétiens, découle précisément des incursions normandes : c'est parce que son père, Robert le Fort avait déjà défendu Paris contre les Vikings, et parce qu'il la défendit vaillamment lui-même - face à l'incurie du roi légitime, Charles le Gros - que le duc Eudes posa les bases véritables de la dynastie Capétienne.

    Même si - comme l'explique Jacques Bainville - il eut la sagesse, après avoir été proclamé roi, à la suite de sa défense de Paris, de laisser les Carolingiens reprendre le pouvoir : il fallut attendre encore près d'un siècle pour que la nouvelle dynastie s'emparât définitivement du trône, en 987, avec Hugues Capet...


    Mais, avec les incursions des vikings, le mouvement qui devait amener au pouvoir la nouvelle dynastie était définitivement lancé...

    Extrait du "Grand siège" (tiré de "Paris", Citadelle et Mazenod, pages 25/26) :

    "Les Normands avaient commencé leurs incursions sur les côtes françaises dès la fin du règne de Louis le Pieux, mais ce n'est qu'après la mort de celui-ci et le partage de l'Empire carolingien qu'ils s'enhardirent à pénétrer plus profondément à l'intérieur des terres en remontant les fleuves. Paris subit leurs premiers assauts aux débuts du règne de Charles le Chauve.

    Dans un premier temps, ses habitants firent comme ceux de la plupart des villes attaquées : ils s'enfuirent à l'approche des pirates. Lorsqu'en mars 845, une bande conduite par Lagnar Lodbrog remonta la Seine, ils lui abandonnèrent une ville déserte, puis négocièrent une rançon pour obtenir son départ.

    Le 27 décembre 856, Paris fut de nouveau livrée au pillage et la plupart des églises brûlées, à l'exception de Saint-Denis, Saint-Germain-des-Prés et la cathédrale Saint-Etienne, épargnées moyennant le paiement d'un lourd tribut. Installés dans l'île d'Oscelle, en face de Jeufosse, les Normands menaient fréquemment des raids jusqu'à Paris. Les courageuses mesures de défense prises par Charles le Chauve, notamment la construction de ponts fortifiés, se révélèrent d'une efficacité éphémère : malgré quelques succès remportés par Robert le Fort, l'abbaye de Saint-Denis fut de nouveau pillée en 856-866.

    En 885, toutefois, les Parisiens décidèrent de résister.

    Les circonstances de cette défense, qui devait valoir à la ville un immense prestige et conduire l'un de ses héros sur le trône de France, sont bien connues par le poème épique des "Guerres de la ville de Paris", composé peu après les faits par le moine de Saint-Germain-des-Prés, Abbon.

    L'évêque Gozlin prit l'initiative de la résistance en faisant hâter la réparation des anciennes fortifications du Bas-Empire qui protégeaient l'Île de la Cité. Deux ponts existaient alors : au sud, le Petit-Pont, dont l'emplacement n'a pas changé, était protégé par le Petit-Châtelet; au nord, le Grand-Pont avait été reconstruit en 861 par Charles le Chauve; peut-être se situait-il encore, comme à l'époque gallo-romaine, au débouché de l'ancien cardo (rue Saint-Martin), mais il est plus probable qu'il ait été déjà décalé vers l'aval, à l'emplacement de l'actuel Pont-au-Change. Le Châtelet médiéval serait alors l'héritier de sa tour nord.

    L'armée normande se présenta devant Paris le 24 novembre 885. Tous les habitants des quartiers situés hors de la Cité s'étaient réfugiés à l'abri du rempart avec ce qu'ils avaient pu emporter de plus précieux, notamment les reliques des églises suburbaines. Les corps de saint Germain, sainte Geneviève et saint Marcel furent ainsi transportés dans des églises de la Cité.

    Le 25 novembre, Gozlin refusa l'offre du chef normand Siegfried qui lui proposait d'épargner Paris moyennant le libre passage du fleuve : la ville, par sa position stratégique, devait défendre l'ensemble du royaume. Un premier assaut fut repoussé par les défenseurs menés par le comte de Paris, Eudes, fils de Robert le Fort. Les Normands installèrent alors leur camp près de Saint-Germain-le-Rond (Saint-Germain-l'Auxerrois). Plusieurs attaques échouèrent encore pendant l'hiver. En mai, Eudes partit chercher des renforts et obtint la promesse d'une intervention impériale. A l'automne, les Parisiens virent enfin s'approcher l'armée de Charles le Gros. Mais plutôt que de livrer bataille, celui-ci préféra traiter avec les Normands.

    La faiblesse de l'empereur carolingien ne fit qu'accentuer le prestige des Parisiens et de leur chef, seuls à avoir osé résister aux pirates. Eudes fut nommé marquis de Neustrie - toutes les régions entre Loire et Seine - par Charles le Gros et, à la mort de celui-ci, une assemblée de grands seigneurs laïques et ecclésiastiques le porta sur le trône de France.

    Après lui, la dynastie carolingienne retrouva provisoirement le pouvoir, mais la puissance de sa famille ne cessa de croître jusqu'à l'avènement d'Hugues Capet, dont les successeurs firent peu à peu du siège de leur ancien comté - devenu entre-temps "ducatus Franciae" - la capitale du royaume..."

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

    lafautearousseau

  • Éphéméride du 20 juillet

    1700 : naissance de Duhamel du Monceau, aux origines du Musée de la Marine (ici, la poupe de la galère "La Réale", de Louis XIV)

     

     

     

     

     

    1031 : Mort de Robert II Le Pieux 

     

    Le fils d'Hugues Capet, et deuxième roi de la dynastie nouvelle, décède à Melun, à l'âge de 61 ans, après un long règne de 35 ans.

    C'est cela qui finit par faire la fortune et la force de cette honorable famille capétienne : la longueur des règnes de ses premiers représentants (Hugues excepté, qui régna seulement neuf ans) : après Robert II (trente-cinq ans de règne), Henri 1er régna vingt-neuf ans; Philippe 1er, quarante-huit ans; Philippe Auguste, quarante-trois ans; Saint Louis, quarante-quatre ans; Philippe le Bel, vingt-neuf ans.

    "Les premiers règnes furent sans éclat", dit Jacques Bainville, et sans cette heureuse longévité - jointe, il est vrai, au fait qu'ils eurent aussi la chance d'avoir toujours un héritier mâle pour leur succéder... - la pauvre puissance des premiers capétiens aurait eu bien du mal à déboucher, un jour, sur un Philippe Auguste... 

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    Sceau de Robert II
     
     
     
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    1374 : Mort de Pétrarque

     

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    Pétrarque, par Andrea di Bartolo di Bargilla (1450)
     
     

    D'origine toscane, il vécut alternativement en Italie et, dans le sillage de la papauté, dans la région d'Avignon, où il rencontra Laure de Noves, le 6 avril 1327, un Vendredi Saint, en l'église Sainte-Claire.

    Cette rencontre fondamentale avec la belle Laure - a qui il ne voua qu'un amour platonique... - le marqua pour toujours : dans le Canzoniere (recueil de poèmes qui lui sont dédiés) Pétrarque célèbre dans un style très maniériste cet amour platonique pour la belle, au destin tragique :

    Nulle paix je ne trouve, et je n'ai pas de guerre à faire :
    Je crains et j'espère; je brûle et je suis de glace.
    Et je vole au plus haut des cieux, et je gis à terre;
    Et je n'étreins nulle chose, et j'embrasse le monde entier.

    Qui me garde en prison la porte ne m'ouvre ni ne ferme,
    Ni ne me tient pour sien, ni ne défait les liens;
    Amour ne me tue pas et ne m'ôte pas mes fers,
    Ne me veut pas vivant, et ne vient pas à mon secours.

    Je vois et n'ai point d'yeux, et sans langue je crie;
    Et je désire périr, et demande de l'aide;
    Et pour moi je n'ai que haine et pour autrui qu'amour

    Je me repais de ma douleur, et en pleurant je ris;
    Également m'insupportent vie et mort :
    En cet état je suis, Madame, pour vous.

     

    Pétrarque est le premier humaniste et, avec Dante, le père de la Renaissance :

    http://www.pierdelune.com/petrarque.htm

     

     

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    1700 : Naissance de Duhamel du Monceau, aux origines du Musée de la Marine...

     

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    http://unrpa.houilles.chez.com/unrpa-archives/unrpa-2008/duhameldumonceau.html

     

    Aujourd'hui installé dans l'Aile Passy du Palais de Chaillot (Trocadéro), le Musée national de la Marine (primitivement installé au Louvre, jusqu'en 1939) est issu d'une collection offerte à Louis XV par Henri Louis Duhamel du Monceau.

    Le musée possède des antennes à Brest, Toulon, Rochefort et Port-Louis, et présente des modèles de navires de toutes les époques, notamment de navires de guerre à voile des XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles.

    L'une de ses pièces maîtresses est l'extraordinaire poupe décorée de la superbe galère de Louis XIV, La Réale, lancée en 1694 :

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    http://www.musee-marine.fr/

     

     

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    1945 : Mort de Paul Valéry

     

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    Sa tombe, dans le cimetière marin de Sète
     
     
     
    Il a rendu un bel hommage à Jacques Bainville, à la mort de celui-ci : dans notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville, voir la photo "L'hommage de Paul Valéry"
     
     
     
     
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    2012 : Découverte d'une quatrième mandibule anté-néandertalienne à Tautavel
     
     
    Le Centre Européen de Recherches Préhistoriques de Tautavel met au jour, dans la Caune de l’Arago, sur le sol d’occupation d’un campement de chasseurs acheuléens, daté de 450.000 ans, une nouvelle mandibule humaine anténéandertalienne.

    Elle se trouvait sur un sol jonché d’ossements de grands herbivores au milieu desquels elle a été abandonnée. 

    La découverte de cette quatrième mandibule d’Homo erectus européen, ou Homo heidelbergensis, permettra de mieux connaître la variabilité de ces très anciens habitants de l’Europe, qui vivaient en Roussillon il y a 450.000 ans et qui chassaient le cheval, le bison, le rhinocéros et même le renne ou le bœuf musqué qui occupaient alors, le littoral méditerranéen, pendant une longue période froide.
    Ces hommes qui n’avaient pas encore domestiqué le feu consommaient cru le produit de leur chasse. Ils avaient un appareil masticatoire très puissant. 

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    Henri de Lumley et son épouse Marie-Antoinette montrent leur découverte...

    Site du Centre de recherche : www.tautavel.com

     

     

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    2 fevrier,capetiens,mourre,merovingiens,carolingiens,hugues capet,philippe auguste,plantagenets,croisades,bouvines,charlemagne,saint louis,senlisCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

    l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),

    écouter 59 morceaux de musique,

    et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Éphémérides  :

     

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  • Le numéro 32 de La Nouvelle Revue universelle vient de paraître, et il confirme le nouveau départ de la revue, et les pr

    christian franchet.jpg"Le diable porte pierre : nous pressentons devoir quelque jour tresser des couronnes au couple improbable que forment François Hollande et Christiane Taubira..." : la semaine dernière, Christian Franchet, en ouverture du n° 32 de La Nouvelle Revue universelle, revenait sur cette Insurrection de l'esprit que furent les Manif pour tous. 

    Il nous présente maintenant, rapidement, les principales collaborations de ce nouveau numéro, qui confirme le dynamisme renouvelé de la Revue, poiur laquelle on peut à juste titre parler d'un nouveau départ.

    Les royalistes de la chance d'avoir un tel "outil" à leur disposition, et une équipe decidée à lui donner la place qui doit être la sienne : que les encouragements et - surtout - les appuis et le soutiens concrets ne lui manquent pas ! 

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    Et maintenant, que le lecteur pressé accepte de se laisser guider dans une rapide visite de ce numéro de la Nouvelle Revue universelle.

     

    1. DOSSIER : LES MALADIES MORTELLES DE LA DEMOCRATIE 

         Après avoir dénoncé, dans notre n° 31, les impasses et impuissances de la prétendue « post-modernité », Antoine de Crémiers, poursuivant sa grande enquête sur le monde où nous vivons, lance ses fusées pour traquer une vieille lune : la démocratie et les maux qui la rongent. Nous la connaissons bien, la « vieille », depuis qu’elle projette sur nous sa lumière blafarde. Mais que dissimule sa face cachée ? Elle se prévaut d’un antique succès à Athènes. Mais fonctionnait-elle si bien dans la Grèce antique ? Elle revendique aussi d’avoir fondé l’indépendance américaine. Qu’en était-il vraiment dans cette Amérique qu’a auscultée Tocqueville ? Danièle Masson a mené l’enquête, à la recherche d’un très hypothétique éternel démocratique. 

    Ces maladies mortelles de la démocratie ont très logiquement conduit à vouloir imposer au peuple par la contrainte ce qui était « bon » pour lui. C’est ainsi qu’Antoine de Crémiers est parti à la rencontre d’un monstre conceptuel : la démocratie totalitaire. Ce qu’il découvre, c’est qu’il s’agit bien moins d’un monstre que d’une figure déjà trop familière…

     2. GEOPOLITIQUE : L’UNION EUROPéENNE SURVIVRA-T-ELLE ?  

         Selon la déclaration de Lisbonne de l’an 2000, nous rappelle Gilles Varange, l’Europe allait devenir en une décennie « l’économie la plus compétitive et la plus dynamique du monde ». Parvenue à la date annoncée, « toute une partie de l’Europe n’est plus qu’un immense champ de ruines industrielles, … une fabrique de chômeurs… » Inutile de dire que la vision que nous retrace Gilles Varange de la politique européenne, et principalement de l’aveuglement de la politique allemande, n’a rien d’optimiste. Mais comme chez Bainville, même dans le drame, sa sobre lucidité est puissamment roborative. 

    3. ECONOMIE : REMETTRE EN CAUSE LE PARADIGME 

         Dans ce cinquième et avant-dernier volet de son analyse des origines de la crise que nous « traversons » (souhaitons-le !), François Reloujac, traite de l’inversion des valeurs où il voit la cause « finale » de la crise. Il montre comment la principale inversion des valeurs – la disparition de la notion de personne au profit de celle d’individu, plus docile au formatage idéologique – a conduit à substituer le profit individuel au bien commun. L’homme devenu à lui-même sa propre fin s’est trouvé amputé de sa part spirituelle et, du coup, de son sens de la convivialité avec les autres. Les papes – notamment Benoît XVI et François – ont étudié avec acuité ce phénomène. François Reloujac montre en quoi un « changement de paradigme » est la condition sine qua non d’un élan salvateur.            

    4. QUESTIONS DE DéFENSE : GARE A L’EFFET « LIGNE MAGINOT » 

         Rebondissant sur l’étude de Mathieu Epinay sur la force française de dissuasion publiée dans notre n° 31, Claude Wallaert pose quelques questions. Dans quelle mesure la crédibilité de la force de dissuasion risque-t-elle d’être affectée par la personnalité du président élu ? Quelle compétence ont gouvernants et élus pour décider des choix de la politique de défense et pour assurer sa continuité dans le temps ? Claude Wallaert évoque également quelques menaces bien réelles face auxquelles notre force de dissuasion est sans utilité. Parmi elles, celles pesant sur notre sécurité intérieure. Sans, bien entendu, remettre en cause le principe de la force de dissuasion, il met en garde contre les risques d’un effet « ligne Maginot ». 

    Prolongeant cette réflexion, le général Claude Mouton médite sur le devenir de l’armée française en s’intéressant à la préparation de la récente « loi de programmation militaire », mieux connue sous le nom de Livre blanc. S’il ne craint pas de remonter à quelques précédents historiques – il cite notamment L’étrange défaite, « l’ouvrage accablant » de Marc Bloch sur Juin 1940 –, c’est bien le devenir de l’armée aujourd’hui qui l’intéresse. Le savoir sans partage entre les mains des seuls politiques a de quoi l’inquiéter. Au terme de son analyse, face aux contraintes budgétaires, citant le chef d’état-major des armées, l’amiral Guillaud, il met lui aussi en garde contre les fausses solutions, apparemment habiles, mais qui sont autant de leurres. 

    5. UNE EXPOSITION AU LOUVRE : L’ALLEMAGNE ET NOUS 

         L’exposition du Louvre sur la peinture allemande de 1900 à 1939 (De l’Allemagne) s’annonçait comme un évènement consensuel, digne du cinquantenaire du traité de réconciliation de 1963, tout en signant le départ en beauté du directeur du Louvre, Henri Loyrette. Las ! les choses n’ont pas été aussi simples : l’hebdomadaire de Hambourg Die Zeit a vu dans cette manifestation une volonté de présenter l’évolution de l’art allemand de cette période comme une marche forcée vers le nazisme ! Loyrette s’est défendu en s’agitant comme un ver coupé. Mais au fond de l’affaire ressortait une fois de plus toute l’ambivalence de la relation franco-allemande, faites de sentiments contradictoires et de malentendus que le cours du temps s’est savamment complu à entretenir. Comme Bainville qui, contrairement à une idée convenue, éprouvait un réel attachement pour l’Allemagne, Dominique Decherf, biographe de Bainville et diplomate féru d’histoire, est à l’aise dans ces ambiguïtés. Il les perçoit avec autant de finesse que de profondeur. Laissez-le faire, sans doute va-t-il renouveler votre propre regard sur nos voisins allemands. 

    6. 40 ANS APRèS SA MORT, MARITAIN  TOUJOURS EN DEBAT 

         Quand un éditeur se décidera-t-il à rééditer le Maurras et notre temps d’Henri Massis ? C’est une mine incomparable. A propos de Jacques Maritain, on y trouve par exemple ceci : « Il est évident qu’en éloignant de lui ceux qui, « à droite », l’avait pris pour maître, ses positions dites « de gauche » n’ont pas pour autant gagné à la doctrine de saint Thomas, à la philosophia perennis, les démocrates chrétiens et les néo-modernistes, quoi qu’il en ait été de ses efforts pour les séduire. Il est absurde de dire que « le thomisme est maurrassien », mais c’est ce qu’en pensent ses amis démocrates-chrétiens… » Résumé sans doute bien à l’excès, c’est là le sujet que traite Yves Floucat. Connaître mieux que lui l’œuvre de Maritain serait difficile. Il n’en est pas moins marginalisé par les maritaniens officiels qui refusent de voir qu’il fait jour en plein midi. Il a fait l’amitié à la Nouvelle Revue universelle de lui confier un texte qui synthétise sa réflexion sur ce que Maurras a pu graver, pour toujours, quoi que lui-même ait pu en dire, dans le fond de l’esprit de Maritain. Il démontre en quoi il n’a jamais été un démocrate-chrétien : jusqu’à sa mort, il y a cette année quarante ans, il en a été protégé par une sorte de talisman. Il le devait à sa fréquentation de Maurras. Un Maurras « entré en politique comme on entre en religion », mais dont on méconnaît trop souvent l’esprit profondément religieux. Il faut aussi voir dans cet article d’Yves Floucat un apport important à notre enquête au long cours sur le sens de la démocratie aujourd’hui. 

    7. RESISTANCE ET POLITIQUE : DU 18 JUIN A LA LIBERATION DE PARIS 

         Quand, le 11 novembre 1940, André Pertuzio organisa la manifestation des étudiants et lycéens à l’Etoile, défiant publiquement l’Occupant pour la première fois à Paris, il ne pouvait imaginer la manière dont, quatre ans plus tard serait libérée la capitale. C’est de revivre ce panorama que nous proposent les deux articles d’André Pertuzio lui-même et de Louis Gonnet. Mais sous un aspect particulier : celui du débat politique en France pendant ces années de guerre. André Pertuzio, qui « s’est toujours fait une certaine idée de la France », a toujours eu aussi de solides convictions politiques. Ce qui le frappe, c’est que ses idées étaient celles-là même de la Résistance à ses débuts, des idées alors largement partagées à Vichy. Puis il y eut le retournement des communistes contre Hitler qui, peu à peu, a coupé la Résistance de ses origines et ramènera finalement les anciens partis. D’où les cruelles désillusions d’hommes comme Henri Frenay ou le colonel Rémy. 

    Louis Gonnet, dans la mouvance du livre de François-Marin Fleutot Des royalistes dans la Résistance, a étudié de près la libération de Paris. D’avance acquise, la question est de savoir qui en bénéficiera. Pour toutes les parties en présence, c’est une course contre la montre. De Gaulle veut à tout prix obtenir des Alliés que les troupes françaises y entrent les premières. Leclerc manœuvre pour s’en donner la possibilité pratique. Mais dans Paris, les FTP communistes préparent la prise du pouvoir, tandis que les FFI cherchent à les en empêcher. Situation de guerre civile à la faveur de laquelle les vrais responsables de la défaite récupéreront le pouvoir.  

    8. QUEBEC LIBRE 

         La présence française au Québec, avant d’avoir conduit à l’existence d’un pays de plus de 8 millions d’habitants, fut une magnifique aventure. En évoquer l’histoire, entretenir la légende et célébrer les anniversaires doit, loin de toute nostalgie passéiste, aider à mobiliser notre énergie collective. La commémoration de la création par Louis XIV, il y a 350 ans, du « Conseil souverain de la Nouvelle France », répond à ce souci. La Nouvelle Revue universelle sait gré à Philippe Kaminski d’avoir organisé la participation française à la manifestation de la place Royale à Québec. 

    9. YVAN BLOT ET LES FAUX-PROPHETES 

         Ce ne devait être qu’une recension. C’est devenu une discussion. Yvan Blot a publié cette année une étude consacrée à quatre personnages en qui il voit l’origine de tous nos maux : Rousseau, Voltaire, Marx et Freud. Il dénonce en eux non point tant leurs idées elles-mêmes que l’usage qui en a été fait. Et propose, pour chacun, ce qu’il appelle des antidotes. Pierre Le Vigan a lu ce livre, et lui a fait quelques objections, la principale portant sur l’importance de la part animale dans l’homme. Yvan Blot y voit le lieu de tous les dangers. Qui fait l’ange fait la bête, répond en substance Le Vigan. Mais pour Blot, la priorité est de tuer le dragon qui est en nous. 

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    La variété des thèmes abordés dans ce numéro répond à l’objectif de diversité affiché par la Nouvelle Revue universelle. Il ne faut pourtant pas s’y tromper. Si nos approches sont multiples, et inégales en importance, notre objectif est unique : faire que la France se retrouve elle-même, dans son être vrai, dans ses racines, dans l’authentique progrès inscrit dans ses gènes, dans son seul devenir possible faute duquel elle se détruira. 

    Nous nous sommes placés, cette fois-ci, sous le triple signe de Péguy, Bernanos et Maurras. Non par fétichisme, ni révérence pour le passé, ni par goût de la littérature, mais simplement parce que ces trois-là, parmi d’autres, et chacun à sa manière, chacun avec son génie, comme ses insuffisances et ses défauts, ont eu la vision des cauchemars de notre siècle, et qu’ils ont voulu nous en préserver. 

    En ce centenaire de la publication de L’Argent et du premier pèlerinage de Chartres, nous rendrons visite, dans notre numéro d’été, à Charles Péguy : de son œil d’aigle, il a entrevu où se situait l’avenir de l’intelligence.

  • Marseille : Ce jeudi soir, 8 juin, conférence de Pierre de Meuse, au 14 rue Navarin ...


    4172691570.jpgPierre de Meuse collabore à de nombreuses revues, la Nouvelle revue d'histoire en particulier, et a écrit divers ouvrages dont une histoire des hérésies et un livre sur l'identité française à paraître bientôt.  

  • Vu sur le compte Twitter du Comte de Paris.

    Frederic de Natal
     
    Le prince Jean d'Orléans, comte de Paris, se souvient...Il y a un an, la France était meurtrie dans sa chair et son histoire.

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  • L’État en question : l'analyse d'Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine

                    Il règne en France une atmosphère délétère. Comme une annonce de fin de régime.

     

                C’est l’État qui est en question. Chacun le sent confusément. Les plus perspicaces – et ils sont peu nombreux – commencent à s’en inquiéter. Michèle Alliot-Marie dans un article du Figaro du lundi 23 août a mis en garde : à force de ne respecter rien ni personne, ni fonction ni décision, l’État lui-même, la République, dit-elle, risque aujourd’hui de se dissoudre dans cette mare acide de critiques systématiques de tout, à propos de tout.

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    Ce que note Michèle Alliot-Marie, avec finesse et pertinence, s'est déjà produit au cours de notre Histoire; se moquer de tout, "démolir" tout, critiquer tout systématiquement, cela est déjà arrivé; et on sait comment cela a fini.....

                De la tentative de réforme la plus nécessaire comme celle des retraites à la moindre décision de police quand les quartiers brûlent, tout est toujours critiqué. Hommes et résolutions, rien n’est épargné, rien ne subsiste.

     

    La critique systémique

     

                Ce que ne précise pas Michèle Alliot-Marie, c’est que ces critiques systématiques émanent pour la plupart de journalistes de radios et de télévisions d’État qui sont payés par l’État ou par des organismes patronnés par l’État ; quant aux moyens d’information autres que ceux de l’État, ils relèvent, pour le plus grand nombre et pour les plus puissants, de groupes qui ne vivent que de l’argent « capitaliste » avec l’aide directe ou indirecte de l’État, car tel est le système en France. Jusqu’aux sites en ligne les plus engagés qui reçoivent des subventions – c’est-à-dire de l’argent de l’État, donc des contribuables – et dont l’unique objet est d’attaquer, voire de détruire le pouvoir.

    On a parlé de « hold-up » de Sarkozy sur les moyens d’information et de communication ; et, certes, il a voulu le faire, ce « hold-up », comme il en a fait d’autres, d’ailleurs. Il s’amusait même à tenir tout ce monde de la presse en haleine ; il allait leur faire la leçon à ces journalistes et patrons de presse et il la leur a faite effectivement comme aux États généraux de la presse ! Oui, il se faisait même fort de les sauver d’eux-mêmes et de s’assurer en outre et en direct, sans hypocrisie , les nominations des directions à la radio, comme à France-télévision avec, encore tout dernièrement, la désignation de Rémy Pflimlin. Contrôle garanti, croyait-il, mais rien n’y fait. Non seulement le ton ne change pas, il s’aigrit de plus en plus. Sa volonté de sauvetage – parfaitement inutile – se retourne contre lui inéluctablement !

     

    Aucun souci du bien commun

     

                Pas une once de gratitude ; il s’agit d’un univers totalement inhumain, réduit, comme c’est le cas maintenant toujours et partout, à des affaires de pouvoir et d’argent. Les équipes journalistiques, toutes formatées sur le même moule, se déchaînent d’autant plus. Sans doute pour afficher ou revendiquer hautement leur liberté de parole. Il arrive que ce soit du n’importe quoi. Quant aux directions, elles ne maîtrisent rien du fond. Leur souci : encore et toujours l’argent, le pouvoir, la technique, surtout celle qui ajoute encore au pouvoir !

     

                Aucun souci du bien commun. Jamais ! Bien sûr, il reste encore quelques journalistes de talent et de renom, vraiment libres, mais ils sont comme des prophètes dans un désert. Rarisimes. Et encore confessent-ils en a parte qu’ils ne peuvent pas écrire ou dire tout ce qu’ils pensent. Très heureusement, il y a aussi tout ce qui arrive à vivre en dehors du monde officiel écrasant et c’est très intéressant et réjouissant. Mais comment ouvrir une brèche dans le système uniforme de la désinformation officielle, tel que l’ont admirablement décrit un Volkoff et un Sévillia ?

     

                Car la France d’aujourd’hui, « c’est ça » ! Et pire, c’est à travers « ça » qu’elle est perçue à l’étranger. La droite – ou prétendue telle – a toujours laissé la Culture, l’Éducation et l’Information à la gauche comme ses territoires attitrés, ses apanages historiques qui lui revenaient de droit. Elle se donnait ainsi bonne conscience, elle montrait son républicanisme conséquent, elle respectait le pacte républicain : on ne touchera pas aux bijoux de famille !

     

                Ce qui prouve que cette droite du système n’a jamais compris où était le vrai problème : elle ne s’intéressait qu’à l’argent et au pouvoir. Ce n’est pas que la gauche s’intéressât davantage au sort des pauvres gens, à la misère morale, intellectuelle, économique ; la gauche dans le système ne connaît, elle aussi, que l’argent et le pouvoir ; il suffit de voir ses hiérarques ! La misère, c’est leur argumentaire qui leur permet de guigner le pouvoir et de toucher l’argent.

     

                Et la France, la dedans ? Si un jour, oui un jour, une vraie réforme devenait possible, il faudrait commencer par celle-là. En attendant, il ne faut pas s’étonner que Nicolas Sarkozy passât pour un pantin et ses ministres pour des fantôches. Caricatures ? Oui, mais au fond consenties ! En France, tout journaliste d’un peu d’envergure se prend pour un dieu qui fait et défait les gouvernements : 1830, 1848, 1870… et puis la suite indéfinie... Ça leur monte à la tête : il n’est que de relire Balzac.

     

    La mécanique destructrice

     

                Ce que n’a pas précisé non plus Alliot-Marie, c’est que le système institutionnel français favorise cet état d’esprit délétère. Qu’il le veuille ou non, le chef de l’État n’est qu’un chef de parti. Tous les esprits sont déjà dans la présidentielle de 2012 ; et lui-même forcément aussi. Quelque décision que prenne Nicolas Sarkozy, elle sera toujours soupçonnée de ce qu’elle est nécessairement : un plan électoral. Comment faire autrement ? Éric Zemmour a des manières bien drôles de le faire comprendre ! Une nomination de préfet, une intervention musclée pour une remise en ordre de quartiers, des décisions de faire appliquer la loi à des groupes qui ont pris l’habitude de ne pas la respecter, tout est sujet à discussion, à dénonciation, à rhétorique véhémente.

     

    L’essentiel se perd.

     

                Le vrai tort de Nicolas Sarkozy, c’est de parler précisément à tort et à travers de tout ce qu’il fait ou croit faire, même avec les meilleures raisons. Dans son esprit, tout est dans la communication : erreur ! Un chef d’État ne doit agir et ou se manifester que dans la mesure, la force, l’efficacité et la majesté. Brevitas imperatoria ! On parle peu, on fait. Et surtout on laisse aux autorités déléguées le soin de porter le fer.

     

    L’agitation du candidat

     

                Sarkozy au fond est comme Chirac, quoique Chirac fût moins prolixe et plus prompt aux reculades : ils n’ont connu, ils ne connaissent la politique que comme candidats. Toujours candidats, c’est leur vie, leur unique conception du monde ; ils ne tiennent de discours que de candidats. Tous les autres politiques, d’ailleurs, ou peu s’en faut, leur ressemblent. Aucune vue historique, aucune conception de l’État, aucune formation sérieuse, aucun amour profond de la France réelle, aucun véritable projet d’avenir, sinon améliorer leur système, des dossiers, qui du coup, ne sont traités, sauf exception d’État tout de même, que de points de vue techniques et électoralistes. D’où une fébrilité de tous les instants dans une tension permanente avec le pouvoir, ce pouvoir à prendre, à reprendre, à gagner, à regagner, à s’approprier et à se réapproprier.

     

                L’agitation du candidat est toujours là qui désacralise la fonction de l’autorité suprême.

     

                Tout le problème politique français est là. Les gens qui pensent un peu, même ceux du monde politique, le savent bien. Mais ils ne le disent que pour en stigmatiser leurs adversaires. Nul n’ose en avouer la vérité de fond générale. Elle est trop éclatante et les briserait tous d’un seul coup.

     

                Non seulement le chef de l’État se trouve rivé à ce quinquennat de malheur qu’il ne peut vouloir que renouveler, mais – et ça aussi, Michèle Allio-Marie ne l’a pas dit – c’est toute l’organisation sociale et politique française qui entraîne automatiquement et de plus en plus vite cet horrible enchaînement de surenchères de plus en plus violentes. C’est sa raison d’être, son seul « bidule » qui justifie son existence et sa mécanique, dont le motif principal n’a rien à voir, malgré les apparences, avec la moindre appréhension du bien commun. Il ne s’agit que de courses au pouvoir, aux postes, aux élections, partis et syndicats logés à la même enseigne. Au fait, lequel d’entre eux a ouvert son lit ou prêté son jardin personnel au moindre « rom » de passage ? Lequel ? Voilà la question publique qu’il faudrait leur poser à la télévision !

    Leurs universités d’été ? Des tremplins pour démagogues, un point, c’est tout. Eva Joly, candidate à la présidentielle : il y a de quoi rire, franchement !

     

    Une crise systémique ?

     

                Le gouvernement durcit-il un tantinet à droite (et, d’ailleurs, sans doute « maladroitement » !), aussitôt ce sont des cris d’orfraie, toute la rhétorique habituelle, la reductio ad Hitlerum archi-connue… mais, aussi bien, il y aura toujours à droite quelqu’un de plus à droite pour dénigrer pareillement. Et vice-versa, côté gauche. On n’en sort plus ! Rien ni personne de sérieux ne résiste à de pareils jeux qui sont des jeux de gamins. Regardez-les : ce sont des gamins – et tous des gamins bien portants, dodus et frais ! – qui jouent à perpétuité à la guéguerre, sans risque ni péril, pour se donner un rôle, une importance. Quelle suffisance, quelle boursouflure. Villepin, pour ne prendre que celui-là, mais il est grotesque. Ils sont tous grotesques ! Il paraît qu’il en est qui font du travail sérieux. On voudrait savoir où ? Par ci, par là quelques hommes politiques, quelques hauts fonctionnaires ou magistrats dotés du sens de l’État, de la République au sens étymologique du terme, mais, en confidence, ils vous diront qu’ils sont très seuls.

     

                Voilà des syndicats qui ne représentent presque rien et dont Sarkozy a renforcé la représentativité légale en s’imaginant améliorer le système, qui ne pensent qu’à empêcher toute réforme. Voilà des partis qui ne représentent pas grand-chose et dont Sarkozy a aussi cru bon de renforcer l’importance légale, et qui ne sont devenus que des machines à élection, toutes tournées vers les prochaines échéances électorales.

    Pitoyable ! Aucune autorité, aucune direction ne peut durer longtemps dans un pareil système voué nécessairement à l’échec. On va vers une fin : 2012 en donnera les prolégomènes.

     

                Michèle Alliot-Marie prendrait-elle le pouvoir à Matignon d’abord, à l’Élysée ensuite, la donne ne changerait pas, contrairement à ce qu’elle pense. La dégradation est trop profonde et le mal, commun à bien d’autres pays, est chez nous trop inviscéré.

    À la crise économique et à la crise financière qui peut s’aggraver très vite, s’ajoute dès maintenant une crise politique. Elle était prévisible. Ce sera une rude épreuve supplémentaire. On parle de « crise systémique » en matière financière et économique. Sera-t-il possible de caractériser du même adjectif la crise politique ? « Crise systémique » ? Alors, si elle est perçue comme telle, il sera possible un jour de restaurer l’État sur un principe de légitimité stable qui donne à la représentation nationale le sérieux qu’elle mérite. ■

  • Sur Riposte laïque : Mon hommage au ”Grand Charles”... Maurras, par Eric de Verdelhan

    Entre les mois de septembre 2019 (Journées du Patrimoine) et mars 2020 (Elections municipales) nous menons campagne pour la réouverture au public de la maison et du jardin de Maurras au Chemin de Paradis; pour leur transformation en Centre culturel de haut niveau, sereinement dédié aux recherches et aux études sur Maurras et son influence immense, en France et à l'étranger; et pour l'inscription de cette maison et de son jardin au réseau des Maisons des Illustres...

    Un mois après l'article du canadien Pinkoski, voici un article d'Eric de Verdelhan : c'est exactement le genre de textes que nous aimerions "entendre", lors de débats, rencontres, colloques... organisés dans ce Centre culturel dont nous demandons la création à Martigues, dans la Maison de l'un de ses plus illustres enfants (avec Gérard Tenque et le peintre de Louis XVI, Joseph Boze).

    Comme pour l'article de Pinkoski, on n'est pas obligé d'en approuver la totalité des propos, d'être d'accord en tout avec l'auteur : au moins s'agit-il d'une saine "disputatio", d'une bouffée d'air pur dans le désolant conformisme et la non moins désolante auto censure d'aujourd'hui, imposées l'une et l'autre par une vérité officielle et un politiquement correct étouffants et insupportables...

    Nous ne faisons pas de Maurras une icone (mot que l'on emploie à tout propos et surtout à tort et à travers aujourd'hui); nous ne disons pas et n'avons jamais dit que nous "sacralisions" l'intégralité de ses propos ou écrits; que nous faisons nôtres la totalité de tout ce qu'il a fait... Et nous acceptons tout à fait une saine "critique", au sens originel du terme, de Maurras et de son oeuvre.

    Ce serait justement - ce sera ?... - le rôle du Centre que nous appelons de nos voeux que de promouvoir ces études maurrassiennes dépassionnées et positives..

    MAURRAS hommage.jpg

    (publié le 22 novembre 2019)

    « Quand un régime tombe en pourriture, il devient pourrisseur : sa décomposition perd tout ce qui l’approche. »
    « Ni aujourd’hui ni jamais, la richesse ne suffit à classer un homme, mais aujourd’hui plus que jamais la pauvreté le déclasse. » (Citations de Charles Maurras)

    Cette année, la manifestation – honteuse – contre l’islamophobie du 10 novembre, puis, aussitôt après, celles du 11 novembre, auront occulté la date anniversaire de la mort du général de Gaulle, le 9 novembre 1970.
    Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au fil des années, l’anniversaire de sa disparition ne mobilise plus les foules : les pleurnichailleries et salamalecs incantatoires autour de son caveau ne font plus recette. J’ai envie de dire : tant mieux ! Ouf ! Enfin ! Pas trop tôt !

    Cette année, à Colombey, ils étaient une petite poignée, tous venus là par opportunisme (ou clientélisme électoral) car se déclarer gaulliste, c’est encore « tendance », surtout quand on n’a rien d’autre à dire : ça n’engage à rien, c’est du vent ! Un vent qui a des odeurs de flatulence : un pet.
    Du vivant du Général, déjà, on pouvait être « gaulliste de la première heure », « gaulliste de gauche », « gaulliste social », « gaulliste de progrès », « gaulliste du centre » etc… etc. Il est vrai que ces différents courants de larbins étaient qualifiés par leurs opposants de « Godillots ».

    Le gaullisme n’a jamais été un programme politique, un courant de pensée ou une idéologie, c’était une idolâtrie : un peuple de veaux (selon de Gaulle lui-même) vénérait son veau d’or, Charles le Dérisoire, « Saigneur » de Colombey, bradeur de notre bel Empire colonial.

    Arrivé une première fois au pouvoir sur une imposture, qui déboucha sur une épuration féroce, il y reviendra au lendemain du 13 mai 1958 pour « sauver l’Algérie française ». On connaît la suite : le massacre de 120 à 150 000 harkis et leurs familles, 1 million 1/2 de « Pieds-noirs » qui n’eurent d’alternative qu’entre « la valise ou le cercueil », 3 ou 4 000 disparus… etc.
    La fin, aussi, de notre autosuffisance énergétique et le début de notre déclin. Le tapis rouge déroulé aux égorgeurs du FLN. Sans parler de la politique catastrophique de la « Francafrique » (ou « France à Fric » ?) dans nos anciennes colonies.

    Pourtant, l’antigaulliste que je suis est choqué que les médias fassent la part belle à une manifestation de musulmans sur notre sol, même si elle est l’une des conséquences directes de la politique gaullienne à l’égard de nos anciennes possessions d’Afrique du Nord et d’Afrique noire.
    Mais, puisque nous sommes en novembre, je m’autorise à honorer la mémoire du « Grand Charles ». Pas le traître de Colombey, non, mais Charles Maurras qui aura été l’un des plus grands intellectuels de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe.

    Charles Maurras est né le 20 avril 1868 à Martigues. Écrivain et poète provençal appartenant au « Félibrige », agnostique dans sa jeunesse, il se rapproche ensuite des milieux catholiques. Autour de Léon Daudet, Jacques Bainville, et Maurice Pujo, il dirige le journal « L’Action française », fer de lance de la formation du même nom : royaliste, nationaliste et contre-révolutionnaire.

    « L’Action française » a été le principal mouvement politique d’extrême-droite sous la IIIe République. Outre Léon Daudet et Jacques Bainville, Maurras compte parmi ses soutiens des gens comme Georges Bernanos, Jacques Maritain, Thierry Maulnier, Philippe Ariès, Raoul Girardet (et, plus tard, le mouvement littéraire des « Hussards »).
    Avec plus de 10 000 articles publiés entre 1886 et 1952, Maurras demeure le journaliste politique et littéraire le plus prolifique de son siècle. Il aura une grande influence dans les milieux conservateurs. En 1905 Maurras publiait « L’Avenir de l’intelligence », livre (prémonitoire) qui mettait en garde contre le règne de l’argent et son emprise sur les intellectuels.

    Au lendemain de la Grande Guerre, la popularité de « L’Action française » se traduit par l’élection de Léon Daudet comme député de Paris. Mais un grand nombre de ses dirigeants sont tombés au champ d’honneur. Maurras leur rendra hommage dans « Tombeaux » en 1921 (1).

    Dès 1918, Maurras réclamait une paix qui serve les intérêts de la nation : la division de l’Allemagne, l’annexion du Landau et de la Sarre, un protectorat français sur la Rhénanie. Là où les politiques parlent de droit, de morale, de générosité, « l’Action française » affirme la nécessité du réalisme pour préserver les équilibres internationaux.
    Dès 1922, Maurras a des informations précises sur Adolf Hitler. Dès lors, il dénonce le pangermanisme de la République de Weimar.

    En 1930, il dénonce l’abandon de Mayence par l’armée française et titre « Le crime contre la Patrie ». La même année, « L’Action française » publie une série d’articles sur le national-socialisme allemand, présenté comme « un des plus grands dangers pour la France ». L’obsession de la menace hitlérienne se traduit par l’ouverture du journal à des officiers signant sous pseudonyme.

    En 1932, le général Maxime Weygand dénonce la politique de désarmement menée par la gauche : « L’armée est descendue au plus bas niveau que permette la sécurité de la France ».
    En 1933, Maurras écrivait : « Quoi que fassent ces barbares, il suffit d’appartenir au monde de la gauche française, pour incliner à leur offrir de l’encens, le pain, le sel et la génuflexion ».
    Maurras voit dans l’arrivée d’Hitler au pouvoir la confirmation de ses pronostics.
    En 1934, après la « nuit des Longs Couteaux », il fustige l’« abattoir hitlérien ». La menace allemande constitue le fil rouge de ses préoccupations. En 1936, Maurras préface l’ouvrage antinazi de la comtesse de Dreux-Brézé. Il y déplore l’assassinat de Dollfuss par les nationaux-socialistes.

    Il essaiera aussi de détourner Mussolini d’une alliance avec Hitler, puis, inquiet, il prendra diverses initiatives pour renforcer les chances de la France en cas de guerre :
    – Il lance une campagne de souscription en faveur de l’aviation militaire : 20 quotidiens parisiens, 50 journaux de province le rejoignent. Mais Daladier s’y oppose ;
    – Il écrit à Franco pour le convaincre de détourner l’Italie de l’alliance avec l’Allemagne ;
    – Il soutient le gouvernement Daladier dans sa volonté d’interdire le Parti communiste, dont quelques militants ont participé à des opérations de sabotage de l’effort de guerre.

    Entre-temps, récompense suprême de son œuvre monumentale, le 9 juin 1938, il est élu à l’Académie française. Mais le président Albert Lebrun refuse de le recevoir comme le voulait l’usage.
    Albert Lebrun, pour ceux qui connaissent mal notre histoire, a été le président du Front populaire, celui qui, en juillet 1940, refila, la pétoche au ventre, les clefs du pouvoir au maréchal Pétain et qui eut l’impudeur, à la Libération, de venir demander à de Gaulle de le laisser terminer son second mandat. Le chansonnier Martini le surnommait « Le sot pleureur » et la presse d’opposition « Larmes aux pieds » en raison de sa propension à pleurnicher en inaugurant les chrysanthèmes.

    De Gaulle, à qui je reconnais un vrai talent pour la formule vacharde, dira de lui :
    « Comme chef d’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un État. ».
    Depuis cette époque, Lebrun, qui n’avait de grand que les pieds (2), a fait des émules : nos courageux « ripoux-blicains » se défoulent sur Zemmour ou Finkielkraut…

    En 1940, « L’Action française » titre en gros caractères : « Le chien enragé de l’Europe, les hordes allemandes envahissent la Hollande, la Belgique, le Luxembourg. » Et Maurras écrit :
    « Nous avons devant nous une horde bestiale et, menant cette horde, l’individu qui en est la plus complète expression ». Dès le 3 septembre 1939, il reprend les accents bellicistes de l’Union sacrée. Jusqu’aux derniers combats de juin 1940, il apporte un soutien sans faille à l’effort de guerre, mais il approuve l’armistice comme… l’immense majorité des Français.
    Et il qualifie de « divine surprise » l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain. La « divine surprise » ce n’est pas la victoire de l’Allemagne, comme certains ont cherché à le faire croire à la Libération, mais l’accession au pouvoir du maréchal Pétain et le sabordage de la République par les parlementaires républicains eux-mêmes. D’ailleurs Maurras soutient le régime de Vichy, pas la politique de collaboration, car il est nationaliste, et profondément germanophobe.

    Il s’oppose à toute orientation germanophile ; il voit dans les partisans de la collaboration les continuateurs de Jaurès et Briand et écrit que « la grande majorité des partisans de la politique de collaboration vient de la gauche française : Déat, Doriot, Pucheu, Marion, Laval, une grande partie de l’ancien personnel briandiste. »
    Maurras est d’ailleurs regardé comme un adversaire par les Allemands qui font piller par la Gestapo les bureaux de « l’Action française ». En 1943, les Allemands placent Maurras parmi les personnes à arrêter en cas de débarquement. Et, en mai de la même année, en dépit de sa franche hostilité à Pierre Laval, il reçoit des mains du maréchal Pétain la Francisque Gallique (n° 2068).

    Rappelons que le « résistant Morland » – un certain François Mitterrand – a été décoré de la Francisque un peu avant Maurras (N° 2022) et que ça ne choque personne.
    Sous l’Occupation, les membres de « l’Action française » se divisent en trois groupes : celui des maurrassiens orthodoxes, anti-allemands mais fidèles au Maréchal, celui des collaborationnistes ouvertement pronazis (Robert Brasillach, Charles Lesca, Louis Darquier de Pellepoix ou Joseph Darnand), et celui des résistants : Honoré d’Estienne d’Orves, Michel de Camaret, Henri d’Astier de La Vigerie, Gilbert Renault, Pierre de Bénouville, Daniel Cordier ou Jacques Renouvin.

    Le colonel Rémy dira que sa décision de résister résulta de son imprégnation de la pensée de Maurras.  En revanche, ceux qui ont rejoint la collaboration déclarent avoir rompu avec l’essence de sa pensée : Rebatet qui se déchaînera contre Maurras, ou Brasillach que Maurras refusera de revoir.

    À la Libération, les épurateurs se souviendront que Charles Maurras était anti-gaulliste. Il est emprisonné et, le 28 janvier 1945, la cour de justice de Lyon le déclare coupable de haute trahison et d’ « intelligence avec l’ennemi ». Il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale. Il commenta sa condamnation par une exclamation restée célèbre :
    « C’est la revanche de Dreyfus ! » Selon l’historien Eugen Weber, le procès, bâclé en trois jours, fut un procès politique : les jurés ont été choisis sur une liste d’ennemis politiques de Maurras, les vices de forme et les trucages ont été nombreux, le motif choisi est le plus infamant et le plus contradictoire avec le sens de sa vie : Maurras était viscéralement anti-allemand.

    De sa condamnation (art. 21, ordonnance du 26 décembre 1944), découle son exclusion de l’Académie française (qui attendra cependant sa mort pour procéder à son remplacement).
    Entre 1945 et 1952, Maurras publia quelques-uns de ses textes les plus importants. Bien qu’affaibli, il collabore (sous un pseudonyme) à « Aspects de la France », journal fondé par des maurrassiens en 1947, à la suite de l’interdiction de l’Action française.

    Le 21 mars 1952, il bénéficie d’une grâce médicale accordée par le président Vincent Auriol. Il est transféré à la clinique Saint-Grégoire de Saint-Symphorien-lès-Tours.
    Il meurt le 16 novembre 1952, après avoir reçu les derniers sacrements.
    Tous les témoignages attestent que les derniers mois de Maurras ont été marqués par le désir de croire et le 13 novembre 1952, il demande l’extrême-onction.

    Certains démocrates-CRÉTINS ont cherché à accréditer la thèse de la conversion inventée rétrospectivement, mais le témoignage de Gustave Thibon atteste du contraire ; il écrit :
    « Je n’en finirais pas d’évoquer ce que fut pour moi le contact avec Maurras : … je l’entends encore me parler de Dieu et de la vie éternelle avec cette plénitude irréfutable qui jaillit de l’expérience intérieure. J’ai rencontré beaucoup de théologiens dans ma vie : aucun d’eux ne m’a donné, en fait de nourriture spirituelle, le quart de ce que j’ai reçu de cet « athée » !  ».
    Les dernières paroles de Charles Maurras furent un alexandrin :
    « Pour la première fois, j’entends quelqu’un venir. » Il meurt le matin du 16 novembre 1952.

    Charles Maurras a laissé une œuvre immense : une centaine de livres, des milliers d’articles.
    De lui, pour être franc, je n’ai pas lu grand-chose sinon trois ou quatre livres et quelques articles : son « Enquête sur la Monarchie » (publié en 1903) et « Mes idées politiques » (publié en 1937). Un livre de vulgarisation de sa pensée qui devrait faire partie des programmes scolaires si… la pluralité de pensées politiques avait encore un sens dans notre pays décadent.

    Alors, tant pis ! Je prends le risque de choquer les ayatollahs des « acquis des Lumières », les défenseurs des « valeurs républicaines » (3) mais je pense que le père du « nationalisme intégral », le chantre de l’« empirisme organisateur » – dont nos énarques feraient bien de s’inspirer – avait compris pourquoi notre pays va de mal en pis depuis qu’il a tué « Le Trône et l’Autel ».
    Ernest Renan qui n’est pas, tant s’en faut, un de mes maîtres à penser, a écrit :
    « Le jour où la France a coupé la tête de son roi, elle a commis un suicide ».
    Qu’on me permette d’être, pour une fois, du même avis !

  • La Monarchie de Droit Divin, par P-P Blancher et Frédéric Winkler.

     « Car le Baptême de Clovis en 496 rattache notre histoire à l’univers des grands mythe de l’humanité. »                      

    Paul Barba Négra

    Une question assez récurrente nous est souvent posée lorsque l’on parle de royalisme. Quel type de Monarchie voulons-nous ? Absolue ? De Droit Divin ? Ou constitutionnelle ? Si nous répondons directement « constitutionnelle » alors c’est le soulagement pour l’interlocuteur qui se réfère directement à la Monarchie anglaise ou espagnole. Mais si on répond qu’elle sera par tradition de Droit divin, alors, dans un réflexe totalement pavlovien, les sourcils de notre interlocuteur se froncent et un profond sentiment de rejet instinctif se fait ressentir. L’interlocuteur rétorquera ensuite que la Monarchie de Droit Divin, n’a plus raison d’être, c’est un retour en arrière, personne à ce jour ne voudrait d’une telle Monarchie, c’est obsolète, cela donnerait une mauvaise image, c’est une cérémonie anachronique n’ayant plus sa place au XXIe siècle…etc.

    frédéric winkler.jpgIl est vrai qu’à l’heure actuelle, dans une France totalement déchristianisée, un tel réflexe peut se comprendre. Sachant d’autant plus que l’anticléricalisme des républiques successives depuis 1792,  y est pour beaucoup dans cette déchristianisation et le rejet du sacré.

    Pourtant, au-delà de l’aspect purement religieux de la cérémonie du Sacre, ainsi que de l’irréligion de la grande majorité des français d’aujourd’hui, le Sacre offre une contrepartie plutôt avantageuse politiquement parlant.

    Nous allons voir qu’au-delà des réflexes antireligieux que peuvent avoir certain à l’égard du Sacre, cette cérémonie religieuse exclusive aux Rois et Reines de France a surtout pour conséquence d’être un sérieux rempart aux dérives que l’on peut légitimement redouter de la part d’un souverain.

    Pour mieux comprendre ce phénomène, prenons comme exemple, le cas de Bonchamps qui était un général vendéen durant les Guerres de Vendée. Le 17 octobre 1793, Bonchamps et ses hommes prirent part à la bataille de Cholet qui se terminera malheureusement par une défaite vendéenne. L’armée de Bonchamps se retira alors à Saint Florent le Vieil avec environ 5000 prisonniers républicains. Bonchamps était agonisant suite à ses blessures, il savait sa fin proche. Il apprit que ses hommes voulaient se venger des massacres orchestrés par les soldats républicains dans leurs villages, en les massacrant à leur tour. Faisant suite aux grâces de D’Elbée, des 400 prisonniers républicains relâchés après la bataille de Chemillé (11 avril 1793, le Pater de Mr D’Elbée), conscient qu’il allait comparaître devant le Créateur, Bonchamps ordonna sur le champ de gracier les 5000 prisonniers et de les libérer !

    Les dernières volontés de Bonchamps furent bien évidemment respectées, et les prisonniers républicains furent libérés contre l’engagement de ne plus servir dans les armées républicaines. Cette attitude de la part de Bonchamps et des vendéens, fut telle que les révolutionnaires préférèrent jeter dans l’oubli cet épisode devenu totalement incompréhensible à leurs yeux, surtout depuis leur déchristianisation. Voilà ce qu’en disait le révolutionnaire Antoine Merlin de Thionville dans son rapport au Comité de Salut public : « Ce n’est pas révolutionnaire. Il faut donc ensevelir dans l’oubli cette malheureuse action. N’en parlez même pas à la Convention. Les Brigands n’ont pas le temps d’écrire ou de faire des journaux, cela s’oubliera comme tant d’autres choses » (« Les guerres de Vendée et de Bretagne 1790-1832 » – d’Eugène Veuillot (1847) p188)

    Malheureusement pour lui, ça ne s’est pas oublié, fort heureusement !

     

    Notons au passage que la République fera disparaître ses propres soldats, fraîchement revenus, ayant peur que ceux-ci ne révèlent l’humanisme des royalistes graciant et libérant ses prisonniers…

    Cet exemple du Pardon de Bonchamps, montre à quel point la pression devient énorme quand des décisions doivent être prises en tant que chef, tout en ayant conscience qu’il faudra rendre des comptes au Créateur après la mort. Cela pousse à réfléchir et à ne pas faire n’importe quoi. On imagine ce qui se serait passé si Bonchamps avait été athée… Car un athée n’a pas cette problématique, expliquant ainsi la violence et la barbarie des régimes reposant sur l’athéisme comme le communisme… Cette idéologie totalisa près de 100 millions de morts en même pas un siècle d’existence. Nous ne cherchons pas non plus à associer l’athéisme avec une forme de barbarie qui en découlerait systématiquement. Loin de là, un athéisme reposant sur des valeurs chrétiennes et respectant les enseignements du Christ est parfaitement envisageable. Qui n’a jamais rencontré un athée ayant inconsciemment une éthique et un comportement plus chrétien qu’un catholique se disant pratiquant ?…

    Mais dans l’exemple de Bonchamps cité précédemment, il est vrai qu’un athée se serait posé moins de questions et moins de remords à prendre les pires décisions, n’ayant pas de référence à Dieu, n’ayant aucun compte à rendre à qui que ce soit après sa mort…

    Certes, la foi en Dieu n’a jamais empêché certains catholiques de mal se comporter et même de faire preuve de barbarie parfois. C’est vrai nous ne le nions pas ! Mais s’il fallait comparer toute la barbarie des 2000 ans de catholicisme avec les deux siècles d’idéologies anthropocentriques depuis 1789 à aujourd’hui, les catholiques ne font pas le poids…

    Il en va de même pour un Roi. Son statut de Lieutenant du Christ sur terre est une très lourde responsabilité, car quoi qu’il fasse, il sait qu’en tant que croyant, après sa mort il sera jugé sévèrement sur ses actes par celui qui lui a confié son pouvoir sur terre. Le Roi Louis VI l’enseignait d’ailleurs à son fils, le futur Louis VII en ces termes : « Souvenez-vous, mon fils, & ayez toujours devant les yeux que l’autorité royale n’est qu’une procuration & charge publique, dont vous rendrez compte bien exact & rigoureux après la mort.» (« Monumentorum Ad Historiam Concilii Tridentini Potissimum …, » Volume 7, Numéro 1 – 1787 – p233)

    Le Christ lui-même l’avait rappelé à Ponce Pilate. Lorsque ce dernier l’interrogeait et constatant que le Christ restait silencieux, il lui dit : « Est-ce à moi que tu ne parles pas ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te crucifier, et que j’ai le pouvoir de te relâcher ? » Jésus lui répondit : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut. »

    Jean 19:10

    Certes, Pilate n’était pas à cette époque le Lieutenant de Dieu sur terre, il n’avait pas reçu les sacrements prévus à cet effet, loin de là. Mais ce que le Christ nous enseigne dans sa réponse, c’est que toutes personnes ayant acquis du pouvoir sur terre, le doivent avant tout de part Dieu. Et qu’en conséquence, toutes des personnes auront des comptes à rendre au Créateur qui les jugera d’autant plus sévèrement si elles en ont abusé injustement. Que l’on soit athée ou pas, le résultat reste le même ! N’oublions pas que Pilate était païen et que ces paroles s’adressaient à lui…

    Alors imaginez si en plus d’avoir du pouvoir en tant que Roi, on vous donnait de surcroît le statut de Lieutenant du Christ sur Terre acquis après la cérémonie du Sacre ! Être un Roi de Droit Divin sous-entend en permanence au-dessus de soi, l’exemple à suivre d’un Roi éternel et supérieur, dont l’enseignement vise à guider les Rois mortels à la réalisation terrestre de la Jérusalem céleste.

    « Ainsi le Roi devient la clef de voûte de l’édifice social, dont les pierres sont les corporations. Tous les corps de métiers ont collaborés à la réalisation du manteau et du trône pour affirmer leur œuvre commune sous la direction du Roi, pour incarner sur terre l’image de la Jérusalem céleste. »

    Paul Barba Négra

    De ce fait, un Roi de France ne peut avoir les pleins pouvoirs et ne peut en aucun cas dire qu’il n’y a rien au-dessus de lui, même si celui-ci est Roi absolu ! Permettons-nous une petite digression, le Roi Louis XIV si puissant était-il ne put jamais imposer ses volontés aux représentations des Provinces les refusant, alors qu’un Président, avec l’article 16, possède les pleins pouvoirs, lui permettant, comme en 62, de fusiller des officiers dans les fossés de Vincennes ! Et cela sans « Etat d’Ames » …

    Car le pire serait justement d’avoir un Roi non croyant accédant au Trône sans cérémonie du Sacre. Pour ceux qui craignent que le statut de Lieutenant du Christ sur terre puisse pousser les Rois à se prendre pour Dieu, c’est au contraire l’inverse qui s’observe. Le statut de Lieutenant du Christ traduit justement la soumission des Rois au Christ-Roi. S’ajoutant à cela que se prendre pour Dieu dans la religion catholique, c’est commettre un sérieux blasphème, donc inenvisageable. Il n’y a que l’athéisme ou le paganisme qui peuvent susciter un risque de développer en soi un sentiment d’appartenance ou d’incarnation à un être supérieur au commun des mortels. Cela explique entre autres ce phénomène du culte de la personnalité des principaux chefs des régimes totalitaires du XXe siècle, anticatholiques de surcroît, bref le manque d’humilité par excellence… Cela explique aussi l’attitude d’un certain Mélenchon qui, dans sa logique puérile d’adepte des loges maçonniques n’a pas hésité à qualifier sa personne de sacrée du fait de son statut de parlementaire lors de sa perquisition en 2018… Pauvre république…

    D’ailleurs, un de nos Rois s’est essayé à ce petit jeu-là malgré son Sacre à Reims. Il s’agit de Louis XIV ! Même s’il admettait qu’il n’était que le Lieutenant du Christ sur terre, l’influence pagano-romaine issue de la Renaissance, imprégna en lui une vision teintée d’une forme de déification de son statut de Roi, et se traduisant par son titre célèbre de « Roi-Soleil »… Et c’est malheureusement Louis XVI qui en fera ensuite les frais… Ce qui démontre bien la dangerosité pour une dynastie royale catholique de se prendre pour Dieu ! Si solaires soient-ils…

    Avec Jeanne d’Arc, le Sacre prend une dimension qui va au-delà de la simple personne du Roi. Après sa victoire à la bataille d’Orléans, le projet d’aller reconquérir la Normandie avait été proposé par les capitaines de guerres qui l’entouraient. Jeanne s’y opposa, et voici comment elle le justifia : « Ce n’est pas en Normandie qu’il faut aller, c’est à Reims pour faire sacrer le roi ! Voulez-vous savoir la raison de cet avis ? La voici. Aussitôt que Charles VII sera couronné et sacré, la puissance de ses adversaires ira toujours en diminuant, et, finalement, ils ne pourront plus nuire ni à notre prince ni à son royaume.» La suite des événements montrera qu’elle avait vu juste.

    Jeanne fit bien comprendre dans sa réponse que la cérémonie du Sacre n’a rien de folklorique. Le Sacre est avant tout une protection du Royaume de France par le Ciel. Le Journaliste contre-révolutionnaire Pierre Virion écrivait : « Le Royaume de France, en effet, n’appartient pas au roi ; cela est juridiquement vrai. Celui-ci ne le possède pas en propriété. Il a seulement un droit d’accession à la couronne par ordre successif de primogéniture. Le royaume est un bien de Dieu qui en possède le haut domaine, et c’est en conséquence de ce domaine suzerain, parce qu’il est le « Droicturier Seigneur », c’est-à-dire celui dont découlent tous les droits, qu’il en concède à Charles la Royauté. »

    L’alliance entre le Trône des Lys avec celui du Ciel avait été brisée par le traité de Troyes signé le 21 mai 1420 faisant du Roi d’Angleterre le futur Roi de France après la mort de Charles VI ! Jeanne renoua donc cette alliance sacrée le 21 juin 1429 à Saint Benoît-sur-Loire. Cet acte notarié s’appelle la Triple Donation :

    Voici comment elle s’est déroulée : Le 21 juin 1429, à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, Jehanne dit à Charles : «Sire, me promettez-vous de me donner ce que je vous demanderai ?» Le Roi hésite, puis consent. «Sire, donnez-moi votre royaume». Le Roi, stupéfait, hésite de nouveau ; mais, tenu par sa promesse et subjugué par l’ascendant surnaturel de la jeune fille : «Jehanne, lui répondit-il, je vous donne mon royaume». (1ére donation) Ainsi, en vertu de cet acte, Jeanne a été quelques instants seulement sans doute, mais très réellement Reine de France. Cela ne suffit pas : la Pucelle exige qu’un acte notarié en soit solennellement dressé et signé par les quatre secrétaires du Roi ; après quoi, voyant celui-ci tout interdit et embarrassé de ce qu’il avait fait : «Voici le plus pauvre chevalier de France : il n’a plus rien». Puis aussitôt après, très grave et s’adressant aux secrétaires : «Écrivez, dit-elle : Jehanne donne le royaume à Jésus-Christ» (2éme donation). Puis s’adressant à tous les assistants : « A présent, c’est Jésus-Christ qui parle : Moi, seigneur éternel, je donne la France au roi Charles ». (3ème donation)

    Cette Triple Donation annula littéralement le Traité de Troyes plus que ne le fera le Sacre de Charles VII le mois suivant à Reims. Elle avait aussi pour objectif de rappeler que le vrai Roi de France, c’est le Christ lui-même, le Christ Roi de France. Nos Rois depuis Clovis ne sont que ses Lieutenants. Jeanne, dont le village natal a pour nom Domrémy, en référence justement à Saint Rémi dont il est consacré, avait bel et bien pour mission de rappeler la vocation divine de la France en plus de la sauver. Le comte de Chambord ira aussi dans le sens de la Triple Donation lorsqu’il déclara à Albert de Mun le 20 novembre 1878 : « Il faut pour que la France soit sauvée, que Dieu y rentre en maître pour que j’y puisse régner en roi. »

    C’est d’abord Dieu, le Christ-Roi et ensuite le Roi son Lieutenant. On ne peut œuvrer efficacement au retour de la Monarchie en France si on ne prend pa

  • Le libéralisme contre les libertés (partie I), par Oli­vier Per­ce­val (col­loque du 8 mai).

    Avant-pro­pos : Il existe des « conser­va­teurs » qui se disent libé­raux, ils prônent une ges­tion de l’État en bons pères de famille. Ils se disent libé­raux, parce qu’ils défendent la libre entre­prise et consi­dèrent que l’État doit se concen­trer sur ses mis­sions réga­liennes.

    olivier perceval.jpgNous approu­vons, même s’il y a sujet à dis­cus­sion, ne serais que pour leur conser­va­tisme qui tend à vou­loir conser­ver tout le chaos ins­ti­tu­tion­nel qui s’accumule de répu­bliques en répu­bliques et dont nous n’avons que faire, mais cette sorte de « libé­raux » patriotes n’est pas pré­ci­sé­ment visée dans le pro­pos qui va suivre ou si peu. Du reste on sait que cer­tains d’entre eux lisent notre presse et sou­tiennent notre mou­ve­ment, il ne sau­rait y avoir confu­sion entre eux et le sys­tème libé­ral dont, sans le savoir, ils sont peut-être eux-mêmes vic­times, lequel sys­tème libé­ral est en expan­sion et emporte l’Occident depuis plus de deux siècles dans la déme­sure et l’abrutissement cultu­rel et social des peuples.

    Le roi Louis XV, raconte Per­ugia*, las­sé de se voir repro­cher par les pen­seurs des lumières de ne pas lais­ser libre cours à la pous­sée de la bour­geoi­sie dont l’activité res­tait enca­drée par les règles strictes du com­pa­gnon­nage et des cor­po­ra­tions, ren­for­cées par les dis­po­si­tions de Col­bert au règne pré­cé­dent, avait envoyé en Angle­terre des « obser­va­teurs » pour juger sur place des consé­quences sociales et humaines du sys­tème libé­ral qui s’y déve­lop­pait et qui était pré­sen­té , notam­ment par les lumières, comme un modèle à suivre.

    Les rap­ports des dits obser­va­teurs furent una­nimes, Le royaume de France n’était pas prêt à lais­ser réduire en qua­si escla­vage les deux tiers de la popu­la­tion, par un troi­sième tiers d’hommes « vision­naires et audacieux ».

    Ils rap­por­tèrent notam­ment cette anecdote :

    Marie Wot­ton, était ser­vante chez un riche indus­triel, les ser­vantes étaient sou­vent ache­tées dans des orphe­li­nats et logées ou plu­tôt entas­sées dans de sor­dides baraquements.

    Cette ser­vante affa­mée avait volé quelques schil­lings à ses maîtres, elle fut prise, jugée et pen­due. Elle avait neuf ans.

    Même si sou­vent l’État gra­ciait les enfants condam­nés à mort par la jus­tice, on lais­sa, ici ou là, quelques exé­cu­tions pas­ser pour bien mar­quer les ima­gi­na­tions. Sans comp­ter que ceux qui étaient gra­ciés, pas­saient quelques années dans des cel­lules infec­tées, attra­pant toutes sortes de mala­dies, où ils pour­ris­saient sans rece­voir de visites, (si ce n’est dans le meilleur cas des sœurs de congré­ga­tions reli­gieuses charitables).

    Ain­si l’aventure Crom­wel­lienne avait accou­ché d’une révo­lu­tion dite indus­trielle en Angle­terre un siècle avant notre révo­lu­tion fran­çaise, laquelle avec la loi Le Cha­pe­lier et d’Allarde, lais­se­rait la pos­si­bi­li­té à la bour­geoi­sie entre­pre­nante d’utiliser sans aucune entrave légale, la force de tra­vail de tout un peuple.

    Les ado­ra­teurs d’Adam Smith enfin au pou­voir croyaient peut-être à cette théo­rie du « ruis­sel­le­ment », et des équi­libres finan­ciers dû à la seule méca­nique des mar­chés gui­dés par la fameuse main invisible.

    Richesse en haut et par consé­quent, bien être en bas.

    Dickens, Zola, Ander­sen, par­mi de nom­breux écri­vains, n’ont pas man­qué de nous rendre compte que le bien être escomp­té, n’était en réa­li­té que misère du peuple en cette période du 19eme siècle du libé­ra­lisme triomphant.

    Les ban­quiers et bour­si­co­teurs arri­vés enfin au pou­voir, ils s’y atta­chèrent et ne le quit­tèrent plus.

    Ils réglèrent leur compte aux sup­plé­tifs qui les avaient ame­nés au som­met de l’Etat, comme le firent les giron­dins avec les mon­ta­gnards pen­dant la réac­tion ther­mi­do­rienne, et les ver­saillais en 71, le mur des fédé­rés à Paris est encore rouge du sang des communards.

    Les libé­raux sont des spé­cia­listes du dis­cours enflam­mé au nom de la liber­té avec des tré­mo­los dans la voix, ils mettent le peuple dans la rue pour faire sau­ter toutes les entraves à leurs ambi­tions, puis ils réta­blissent l’ordre, sans ména­ge­ment ni scru­pules avec une main de fer, bien visible celle-là, c’est ain­si que la troi­sième répu­blique a été ins­tal­lée par la poigne d’Adolphe Thiers.

    Cela ne veut pas dire qu’autour de la dépouille de notre pays, comme des cha­ro­gnards, ils ne s’entrent déchi­rèrent pas tout au long de la troi­sième Répu­blique émaillée de ban­que­routes, de scan­dales finan­ciers et d’abus de biens sociaux.

    Mais ils ont tou­jours eu leurs sup­plé­tifs, (voire leur chair à canon) pour enca­drer, et réorien­ter la colère du peuple quand ça les arran­geait, les sans culottes sous la révo­lu­tion, Les étu­diants idéa­listes et les tirs laines en 1830 et 1848 (cette der­nière qua­li­fiée de révo­lu­tion sans idées par Prou­dhon), les bandes de voyous pari­siens pour pro­vo­quer des exac­tions san­glantes et mieux répri­mer la com­munes par la suite, des FTP sor­tis d’on ne sait où, résis­tants de la der­nière heure qui ter­ro­ri­sèrent les fran­çais au moment de l’épuration et firent dis­pa­raître les témoins de la vraie col­la­bo­ra­tion, jusqu’aux anti­fas d’aujourd’hui, qui se sont mon­trés forts utiles au moment de la révolte des gilets jaunes.

    Je crois qu’il appar­tient à l’Action fran­çaise et aux came­lots du roi, de mon­trer du doigt et au besoin cor­ri­ger, ces éner­gu­mènes, enne­mis du peuple fran­çais et ser­vi­teurs zélés de l’internationale finan­cière, chaque fois qu’ils les croisent, par pure cha­ri­té, car ces mal­heu­reux ont besoin d’aide pour recou­vrer la lumière.

    Bien sûr, aujourd’hui, le libé­ra­lisme com­bat­tu fort intel­li­gem­ment par Joseph Prou­dhon, Georges Sorel,  mais aus­si par nos glo­rieux anciens, comme Fir­min Bacon­nier, Georges Valois, Hen­ri Lagrange, et tant d’autres a chan­gé de visage, il a pris des pro­por­tions gigan­tesque, on appelle ça l’hyper-libéralisme avec le désir pro­mé­théen du contrôle capi­ta­liste de tout le genre humain, pour le libé­rer bien sûr, car c’est tou­jours au nom de la libé­ra­tion de l’humanité que l’on donne un tour de vis sup­plé­men­taire à son asservissement.

    Ain­si, nous pré­sen­te­ra t’on les entraves insup­por­tables à l’exercice de la liber­té. Ce fut d’abord l’organisation ouvrière et arti­sa­nal avec le com­pa­gnon­nage et les cor­po­ra­tions, ce fut ensuite le pou­voir royal trop contrai­gnant, et c’est aujourd’hui le cadre natio­nal qu’i faut abattre.

    Or, on constate aujourd’hui que ces ins­ti­tu­tions construites tout au long des siècles, étaient en réa­li­té des pro­tec­tions puis­santes pour le peuple contre des pré­da­teurs ambi­tieux, qu’ils fussent bour­geois ou féo­daux, ten­tés d’asservir le peuple en se libé­rant eux-mêmes de toutes contraintes.

    C’est la for­mule usée jusqu’à la corde, mais tou­jours per­ti­nente, du « renard libre dans le pou­lailler libre ».

    L’égalitarisme reven­di­qué par la socié­té libé­ral vise à nier les dif­fé­rences réelles dis­tri­buées par la nature à chaque indi­vi­du, ce qui per­met, au nom du prin­cipe de la méri­to­cra­tie, d’estimer nor­mal que tel homme jugé en échec dans la com­pé­ti­tion de l’élévation sociale se fasse mar­cher des­sus par les copains avec la béné­dic­tion des agents du sys­tème éga­li­taire. La poli­tique du tous contre tous.

    Cela met­tait en rage Joseph Proudhon :

    « C’est, sous pré­texte d’u­ti­li­té publique, et au nom de l’in­té­rêt géné­ral, être mis à contri­bu­tion, exer­cé, ran­çon­né, exploi­té, mono­po­li­sé, concus­sion­né, pres­su­ré, mys­ti­fié, volé ; puis, à la moindre résis­tance, au pre­mier mot de plainte, répri­mé, amen­dé, vili­pen­dé, vexé, tra­qué, hous­pillé, assom­mé, désar­mé, gar­rot­té, empri­son­né, fusillé, mitraillé, jugé, condam­né, dépor­té, sacri­fié, ven­du, tra­hi, et pour comble, joué, ber­né, outra­gé, désho­no­ré. Voi­là le gou­ver­ne­ment, voi­là sa jus­tice, voi­là sa morale ! Et dire qu’il y a par­mi nous des démo­crates qui pré­tendent que le gou­ver­ne­ment a du bon ; des socia­listes qui sou­tiennent, au nom de la Liber­té, de l’É­ga­li­té et de la Fra­ter­ni­té, cette igno­mi­nie ; des pro­lé­taires, qui posent leur can­di­da­ture à la pré­si­dence de la répu­blique ! Hypo­cri­sie » (Pierre-Joseph Prou­dhonIdée géné­rale de la Révo­lu­tion au dix-neu­vième siècle,)

    L’inégalité pro­tec­trice défen­due par Maur­ras (la poli­tique natu­relle) invite au contraire à la soli­da­ri­té entre fran­çais : les plus puis­sants, les mieux nan­tis, pro­té­geant les plus déshé­ri­tés. C’est à a fois un pro­gramme poli­tique et une éthique sociale, qui consti­tue l’architecture du pou­voir royal.

    Mais que par­lons-nous de fran­çais à l’heure de la mon­dia­li­sa­tion « heureuse » ?

    Aujourd’hui, nous assis­tons à une vaste offen­sive des oli­gar­chies supra­na­tio­nales, qui vise à chan­ger la nature humaine pour l’adapter à un futur fan­tas­mé par les plus grandes for­tunes du monde se situant à des années lumières des pré­oc­cu­pa­tions des peuples de la terre.

    Au siècle pré­cé­dent, on repré­sen­tait la haute finance inter­na­tio­nale par l’image des patrons de banque notam­ment sous la forme d’un gros bon­homme  en haut de forme, bien nour­ri, « adi­peux et pel­li­cu­laire » comme disait un de nos grands anciens, Patrice Ber­tin, avec un gros cigare dans le bec, et main­te­nant ils ont l’apparence  d’ ado­les­cents attar­dés en  jean et chan­dail négli­gé, comme Steeve Job, Bill Gates, par exemple, (excep­té tou­te­fois Georges Sor­ros lequel est doté d’une  tête de vieillard libi­di­neux et  per­vers monomaniaque).

    Ces gens-là pensent pour nous et par consé­quent connaissent nos besoins.

    Pour cela ils dis­posent de plu­sieurs outils qu’ils maî­trisent par­fai­te­ment bien.

    D’abord les médias, dont la plus grande part sert doci­le­ment la soupe qu’on lui com­mande et désigne ce qu’il faut aimer et ce qu’il convient de détester.

    Ils maî­trisent aus­si les uni­ver­si­tés char­gées de décons­truire toute l’éthique sociale en cou­pant nos racines et en culpa­bi­li­sant toute vel­léi­té de se sen­tir héri­tier d’une longue histoire.

    Ils maî­trisent enfin la capa­ci­té, parce qu’ils financent les centres de recherche et les labo­ra­toires, de créer une peur lan­ci­nante à tra­vers la pla­nète, avec l’écologisme catas­tro­phiste, et aujourd’hui le virus qui cou­ronne des années de tra­vail sur la trouille sanitaire.

    Et les états, comme aux jeux olym­piques, de cou­rir uni­for­mé­ment avec tous le même spon­sor, big-phar­ma, (en réa­li­té, c’est une nou­velle forme de spon­so­ring, car ce sont les états qui paient) pour gagner le prix du pre­mier vac­cin mis sur le mar­ché, (ou, plu­tôt, thé­ra­pie génique).

    (A suivre)

    *Louis XV de Paul del Péru­gia édi­tion Rémy Perrin

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    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Asphyxie fiscale : lu sur le site du Cercle Albert De Mun

    asphyxue fiscale.jpg"Lien "partagé" par Augustin Debacker sur notre Page Facebook) 

    http://cerclealbertdemun.overblog.com/histoire-d-une-asphyxie-fiscale

  • A ne pas manquer ...

    LFAR 3 copie.jpgVendredi prochain, 25 juillet, ouverture de notre second site, lafautearousseau, grands auteurs ou acteurs de l'Histoire. A suivre...

  • Sur Sud Radio avec André Bercoff, Bertrand Alliot -”L'écologie s'est beaucoup trompé”.

    Bertrand Alliot auteur de "L'histoire naturelle de l'homme" au micro d'André Bercoff sur Sud Radio.

  • Rois de France : excommunication et laicité par François-Marin Fleutot

    Nous vous présentons ici la très intéressante vidéo du Café histoire de Toulon, le Mardi 29 Octobre 2019 dont l'animateur fut François-Marin Fleutot.


  • Sur le Cercle Richelieu, être ouvrier aujourd'hui en France !

    Je décris le parcours d'un jeune ouvrier, l'histoire tirée du livre : "Moi Anthony, ouvrier d'aujourd'hui".

  • Autour de Jacques Bainville...

    Proposé par Alexandre - Newsletter Histoire, sur tweeter :
     

    https://www.moraledelhistoire.com/p/jacques-bainville-prophete-histoire?r=49x0e&utm_campaign=post&utm_medium=web