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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Sahel : le Niger en deuil, la France désorientée par Laurent Larcher

    http://bernardlugan.blogspot.com/2019/12/la-france-va-t-elle-continuer-faire.html

     

    L'élysée annule le sommet avec les dirigeants des 5 pays du Sahel prévu le Lundi 16 Décembre à Pau.

    Une nouvelle fois attaquée dans sa base d’Inates, à 250 km de Niamey près de la frontière malienne, l’armée nigérienne a perdu officiellement 71 soldats en quelques heures, dans la soirée du mardi 10 décembre. Les forces assaillantes ont fait la preuve de leur supériorité dans un combat où, pourtant, ils n’avaient pas l’avantage tactique.

    Une opération sophistiquée

    Bien renseignés, entraînés et commandés, ils ont conduit une opération sophistiquée, neutralisant d’abord la poudrière et le centre de transmission d’Inates. Privés de leurs munitions, dans l’impossibilité de communiquer avec l’extérieur, les Nigériens ont été obligés, pour briser leur isolement, de donner l’alerte au poste militaire d’Ayrou, à 80 km d’Inates, en envoyant un véhicule de liaison. Six heures après le début de l’assaut.

    Pour autant, cela n’explique pas le lourd bilan de cette attaque. « Les armées du Sahel que nous formons depuis l’indépendance ne tiennent pas leur position quand elles sont attaquées, expliquait à La Croix, dès 2012, un officier français chargé de la coopération militaire avec le Mali. Le problème n’est pas conjoncturel mais structurel : pas d’esprit de corps, mauvais encadrement, népotisme, corruption et défiance des gouvernants face une armée toujours susceptible de les renverser si elle était trop puissante ».

    De retour d’une Opex au Mali, un officier français témoigne : « attaqués dans leur base, les Nigériens paniquent. C’est la débandade, sanglante, tandis que les GAT (groupe armé terroriste) s’emparent de leurs armes : blindés, fusils d’assaut et minutions. »

    Des armées dangereuses pour les civils

    Un diagnostic partagé par tous les spécialistes du sujet et que semble attester la série de défaites enregistrées par les armées du Mali, du Burkina Faso et du Niger, presque jour après jour depuis des années. « Ces armées sont faites pour les défilés et non pour défendre leur pays. Et quand elles mènent des opérations, les civils en sont les premières victimes », confie un fonctionnaire européen à Ouagadougou. Une analyse que reprend le prochain livre de Marc-Antoine Monclos de la Pérouse, « Une guerre perdue » (1).

    Le désarroi gagne Paris

    En France, un vent d’inquiétude gagne les rangs de l’armée et de la diplomatie, bien loin de l’état d’esprit qui régnait après la victoire de Serval dans le nord du Mali, en 2013. La convocation par Emmanuel Macron, à l’issue du sommet de l’Otan, le 4 décembre, des cinq chefs d’États des pays du Sahel pour qu’ils « clarifient » leur position, à Pau, ce lundi 16 décembre, témoignait de cette nervosité qui domine les arcanes du pouvoir à Paris.

    Pour la première fois depuis le début de l’engagement de l’armée dans le Sahel, en 2012, l’hypothèse du retrait des 4 500 soldats de la force Barkhane est « sur la table » comme il a été admis, mercredi 11 décembre, lors d’un briefing à l’Élysée.

    La position française de plus en plus en fragile

    Face à la pression exercée par Paris, la grogne gagne les chefs d’États du Sahel. Et la convocation assez peu diplomatique au sommet de Pau avait soulevé un tollé dans l’opinion publique malienne, burkinabé et nigérienne, renforçant le camp anti-France dans ces pays.

    En vue de préparer cette réunion de Pau, le président burkinabé Roch Marc Kaboré a annoncé mercredi 11 décembre, que les cinq chefs d’États du Sahel se concerteraient avant de s’y rendre. Ce n’était pas de nature à rassurer l’Élysée sur sa capacité à « tordre le bras » de ses partenaires africains. L’attaque d’Inates et son terrible bilan ont permis à Paris de surseoir à cette explication qui ne s’annonçait pas si bien.

    Les États-Unis, eux, montent en puissance dans la région. Selon l’AFP, qui cite le 10 décembre une source diplomatique américaine, ils s’apprêtent à fournir au Niger des équipements militaires et 60 véhicules blindés, pour un coût total de 21 millions de dollars (18,9 millions d’euros).

  • Catastrophe méritée en vue pour une France décadente depuis 45 ans !, par Marc Rousset.

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    Les Bourses, comme en 1929, vont continuer à s’écrouler lentement, après de faux rebonds, tandis qu’un krach ou de fortes baisses de prix dans l’immobilier sont à prévoir en France et aux États-Unis.

    Les coûts du confinement pour la France dépassent, désormais, les avantages sanitaires ; il devient urgent de déconfiner tandis que la lenteur de la reprise du travail inquiète, quitte à réduire l’indemnisation trop généreuse du chômage partiel. C’est la seule façon de diminuer les faillites d’entreprises, les parts de marché perdus à l’export, soit des chômeurs en plus à venir ! Les Français, irréalistes et utopiques, s’imaginent que c’est l’État abstrait avec Macron qui va financer tout ça, alors que ce sont eux seuls, avec leurs impôts, qui devront rembourser les dettes de l’État.

    marc rousset.jpgLe spectre du chômage est d’autant plus inquiétant qu’il guette aussi en Chine où 200 millions de personnes seraient sans emploi, la plupart dans les services, trop de PME tombant en faillite, avec l’épée de Damoclès du retour du virus, comme c’est le cas à la frontière russe, près de Vladivostok. Plus de 10,2 millions de salariés se retrouvent au chômage partiel en France, soit un salarié sur deux du secteur privé, plus 3 millions en arrêt de travail pour garde d’enfants. Le déficit de la Sécurité sociale devrait exploser à 41 milliards d’euros en 2020, soit plus que le budget de la Défense !

    Les hommes politiques du passé sont toujours là pour nous proposer de nouvelles folies à endormir les foules. Mélenchon, référence utopique internationale, n’a rien trouvé de mieux qu’une « monétisation de la dette française » par la BCE avec un système de « dette perpétuelle ». Une dette ne peut être perpétuelle, tout comme les taux d’intérêt ne peuvent pas rester ridiculement bas pour l’éternité ! Placer des dettes irrécouvrables à l’actif de la BCE conduira inéluctablement à la faillite de la BCE et de la France, voilà la réalité.

    L’Italie, c’est la France en pire, avec 12 % de faillites des PME prévues en 2020 et une dette publique systémique, à deux crans au-dessus de la catégorie pourrie (« junk »), de 156 % voire 160 % du PIB, en hausse de 20 %, soit 2.600 milliards d’euros, soit 41.000 euros pour chaque Italien. La BCE s’est engagée à acheter jusqu’à 200 milliards d’euros de dettes italiennes irrécouvrables, sur les 450 à 500 milliards à lever en 2020, avec un déficit public de 10,4 % du PIB et un taux de chômage de 11,6 %. Le taux moyen actuel d’intérêt est de 2,6 % et l’Italie rêve d’emprunter à 0 % en mutualisant les dettes. Faiblesses structurelles, productivité zéro, sous-investissement depuis vingt ans, banques en quasi-faillite, population vieillissante, telle est la réalité italienne.

    La seule façon de nous sauver, ce serait 1.000 milliards d’euros d’emprunts supplémentaires auprès du MES (Mécanisme européen de stabilité), de la BEI (Banque européenne d’investissement), de la Commission, selon Bruno Le Maire, 1.600 milliards selon Thierry Breton, alors que 540 milliards seulement (ce qui est déjà énorme) ont été offerts pour l’instant. L’idée est de se retourner vers la BCE (Banque centrale européenne) pour trouver le solde impossible à emprunter dans le cadre de l’Union européenne, face à l’opposition justifiée de l’Allemagne et des Pays-Bas. Le « QE » pourrait être augmenté de 500 milliards d’euros, soit une augmentation de 1.500 milliards d’euros pour l’année 2020. Les rachats d’obligations par la BCE auprès des banques et des compagnies d’assurance correspondent, en fait, à des financements directs de l’Italie, à la violation de ses statuts. S’ils sont logiques avec eux-mêmes, les Allemands et les Hollandais devraient dire encore non, dans les mois prochains, pour éviter la faillite de la BCE. Mais alors, ce seront les économies de la France et de l’Italie qui s’effondreront et ce sera l’explosion de la zone euro !

    Il est probable que cette explosion aura lieu fin 2020 ou en 2021, avec retour à une simple monnaie commune, et non plus unique. Il y aura, alors, retour au franc et dévaluation des monnaies nationales pour rétablir la compétitivité des exportations, inflation pour alléger la dette et spolier les épargnants d’autant. La dévaluation moyenne des pays de l’Europe du Sud par rapport à l’Allemagne devrait se situer entre 25 et 43 %, selon Jacques Sapir. Les Français et leurs élites irresponsables, en décadence depuis 45 ans, n’auront qu’à s’en prendre à eux-mêmes, pas à l’Allemagne.

  • Vient de paraitre l'Afrique Réelle N°121 - Janvier 2020 de Bernard Lugan

    En voici le sommaire suivi de l'éditorial :

    Sommaire

    Actualité
    - L’année 2019 en Afrique
    - Les deux guerres du Sahel
    - La Corne de l’Afrique entre déterminismes ethno-tribaux et  nouveaux équilibres géostratégiques

    Dossier : La question peul
    - La première expansion des Peul (XVe-XVIIIe siècles)
    - L’islamisation du Sahel par les Peul (XVIII-XIXe siècles)
    - La méthode peul

    LUGAN.jpgEditorial de Bernard Lugan :

    Au Sahel, l’impasse actuelle a cinq principales causes :
     
    1) Les Maliens et les Français n’ont pas le même ennemi. Pour les premiers ce sont les Touareg qui demandent la partition du pays alors que les islamo-trafiquants que Barkhane combat ne sont pas séparatistes ; de plus, ils irriguent l’économie souterraine du pays.
     
    2) L’islamisme radical, donnée régionale de longue durée, a toujours été le paravent d’intérêts économiques ou politiques à base ethnique (voir à ce sujet le dossier de ce numéro consacré à l’expansion des Peul). Aujourd’hui, il prospère sur des plaies antérieures à la période coloniale dont il n’est que la surinfection.
     
    3) Le jihadisme est devenu un « ennemi de confort ». En réalité, nous n’avons face à nous que quelques centaines d’ « authentiques » religieux se mouvant avec opportunisme dans un vivier de plusieurs dizaines milliers de trafiquants abritant leur « négoce » traditionnel derrière l’étendard du Prophète et qui, à l’occasion, peuvent se joindre à une expédition armée. 
     
    4) Pour les populations maliennes, la présence française relève du néocolonialisme et elles accusent même la France d’être « complice » (!!!) des jihadistes (voir mon communiqué du 8 décembre 2019). Une accusation singulièrement renforcée par l’insolite restitution du «_sabre d’el-Hadj Omar » (voir mon communiqué en date du 25 novembre 2019) perçue localement comme la reconnaissance par la France de la mémoire d’un conquérant jihadiste apparenté aux Peul qui mit en coupe réglée les ancêtres de 90% de la population de l’actuel Mali et d’une partie de celle du Burkina Faso... 
     
    5) Les dirigeants français qui s’obstinent à soutenir des Etats faillis, ne proposent à des populations antagonistes enfermées dans d’artificielles frontières qu’une seule solution politique, l’utopique « vivre ensemble ». Or, comment peuvent-ils imaginer que des nomades berbères, arabes ou peul accepteront de se soumettre au bon vouloir d’agriculteurs sédentaires que leurs ancêtres razziaient au seul motif qu’ils sont électoralement plus nombreux qu’eux ? 
     
    Voilà identifiés les cinq principaux problèmes qui sont à la base des actuels conflits sahéliens. Or, comme je l’explique dans mon livre Les guerres du Sahel des origines à nos jours, ils sont insolubles dans les cadres politiques et institutionnels actuels. En effet, l’opposition ethno-raciale nord-sud et la confrontation nomades-sédentaires, avec en arrière-plan la péjoration climatique et la suicidaire démographie, ne peuvent évidemment pas être réglées par Barkhane. D’autant plus que, placées à la confluence de l’islamisme, de la contrebande, des rivalités ethniques et des luttes pour le contrôle de territoires ou de ressources, nos forces percutent régulièrement les constantes et les dynamiques locales. 
     
    Sans une profonde remise en cause des définitions constitutionnelles des Etats sahéliens, les actuelles guerres sont donc sans solution. Imaginons en effet que les islamo-trafiquants et les divers groupes armés terroristes soient finalement éradiqués, les problèmes de fond que connaît le Sahel ne seraient pas réglés pour autant puisque les causes historiques et humaines des conflits résurgents n’y auraient pas été traitées.
  • Retraites : on passe de la révolution à la calculette… par Christian Vanneste

    La pensée dominante actuelle, au lieu d’éviter la contradiction, l’érige en système. Beaucoup de ceux qui ont voté Macron aux présidentielles et pour un candidat macroniste aux législatives ont vu en lui celui qui allait enfin avoir le courage des réformes structurelles. La dernière palinodie gouvernementale sur le retrait provisoire de « l’âge-pivot » de 64 ans pour bénéficier à plein de sa retraite révèle que cette « révolution » à la suédoise d’une retraite par points n’était une fois de plus qu’un expédient comptable pour retrouver un équilibre budgétaire entre les cotisations et les prestations.

    3309368304.jpgEn grande partie déplumé par les mesures annoncées en faveur de certaines catégories et de leur régime spécial actuel, le volatile législatif poursuit sa course vers le Conseil des Ministres puis l’Assemblée, avec un dialogue social en partie renoué en vue d’une conférence de financement. Ce qui était structurel dans l’intérêt supérieur du pays devient très conjoncturel avec l’horizon des présidentielles 2022, pour lesquelles il faut que la loi passe, quel qu’en soit le prix, et la difficulté pour les partenaires de l’Etat de trouver d’autres solutions à l’existence d’un « âge d’équilibre », le nouveau nom de « l’âge-pivot », garantissant l’équilibre budgétaire en 2027.

    D’ici Avril, les partenaires doivent résoudre la quadrature du cercle, puisque le Premier Ministre exclut par avance la perte de pouvoir d’achat des retraités et l’augmentation du coût du travail. La réalité, c’est que cette réforme « structurelle » comme toutes celles qui ont précédé, 1993, 2003, 2008, 2010, 2013, va se réduire à être davantage « paramétrique », en tentant de compenser la pente démographique par un allongement de la durée de cotisation, c’est-à-dire du travail durant une vie. Le reste est décoratif. On peut mesurer en passant une fois de plus la catastrophe qu’a été pour le pays l’arrivée au pouvoir de Mitterrand, et de sa démagogie galopante du début des années 1980. La retraite à 60 ans, alors que l’espérance de vie s’allongeait, que la natalité diminuait, et que le chômage s’accroissait ? Il fallait vraiment l’incompétence économique et le cynisme politicien de ce triste personnage pour asseoir sa popularité sur des mesures suicidaires à terme pour le pays. Certains vont bien sûr proposer des solutions techniques à court terme : il y a un Fonds de réserve pour les retraites créé par Jospin en 1999 et qui dispose de 33 milliards d’Euros, somme inférieure aux prévisions. Son importance limitée le contraint à n’être qu’un fusil à un coup. Que se passe-t-il si une nouvelle crise augmente le chômage ? Notre pays doit-il, comme pour sa dette qui dépasse les 100% du PIB, continuer à ignorer les risques d’un monde dangereux dans lequel il n’a plus la même place que par le passé ? D’autres vont se tourner vers le maintien de la CRDS, cet impôt inventé par Juppé pour rembourser la dette sociale, qu’on a glissé comme la poussière sous le tapis de la CADES, cette caisse qui pourrait donc survivre à 2024, puisqu’à cette date, le remboursement sera complet…. Pas d’augmentation des prélèvements obligatoires si on se contente de maintenir l’impôt : une de ces mesures irresponsables qui consistent à rendre le provisoire définitif et à considérer que dépense publique et impôts ne peuvent jamais diminuer, comme si cette politique à courte vue, induisant le chômage par perte de compétitivité, n’était pas une des causes essentielles de la plongée de notre pays ! Enfin, il y a ceux qui lorgnent sur les régimes excédentaires, les écureuils qui ont leur réserve de noisettes, et qu’on rêve de récupérer. La France a décidément mal lu La Fontaine : la fourmi, qui travaille et épargne, qui gère bien est une sale bête égoïste et avare. La justice sociale implique que les cigales se partagent son butin.

    Ce débat sur les retraites qui donne au monde entier le triste spectacle d’un pays qui ne parvient pas à résoudre ses problèmes autrement que par l’affrontement social, les manifestations et les grèves condense toutes les turpitudes de la démocratie française. Mais la plus grave, sans doute, réside non dans nos vieilles habitudes démagogiques de « gaulois réfractaires », de défenseurs acharnés de l’égalité pour tous, avec maintien des privilèges pour chacun, mais dans l’incapacité de la caste qui dirige le pays de redonner à celui-ci une perspective enthousiasmante, une nouvelle frontière à conquérir, tout en cessant de traiter le peuple avec hauteur sous le régime « Tina » : il n’y a pas d’alternative. Une fois de plus, des référendums réguliers, à la Suisse, assortis d’une longue préparation, d’un vrai grand débat, redonneraient confiance aux Français en leur démocratie.

  • Sur le blog ami de la Couronne : Philippe VII (1838-1894), un grand prince méconnu.

    Thibault Gandouly a eu la bonne idée de consacrer une biographie au comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe et chef de la maison de France en 1894 après la mort de son cousin Henri V, comte de Chambord. Un livre bien documenté, fouillé et agréable à lire(Philippe d’Orléans, comte de Paris aux éditions: Via Romana).

    Né le 24 août 1838, Philippe devient l’héritier de la couronne à quatre ans après la mort accidentelle de son père en 1842. Arrive la révolution de février 1848, il faut quitter la France. Grâce à sa mère, le comte de Paris reçoit une éducation moderne, très ouverte sur le monde. Le Prince sera, entre autres, sensibilisé à la question sociale : dans les années 1870-1890, il publiera deux livres sur ce sujet. Après plusieurs voyages, dont un au Proche-Orient, il sert comme capitaine d’état-major dans l’armée nordiste, lors de la guerre de Sécession. En 1864, le prince épouse sa cousine Isabelle, fille du duc de Montpensier.

     

    Après la chute de Napoléon III et de Thiers, la voie est ouverte pour une restauration : il est temps d’entreprendre la réconciliation entre les branches aînée et cadette. Ce qui est fait en 1873. On connait la suite, « Le grand refus du comte de Chambord », la perte d’influence du parti royaliste. Dans l’attente de son arrivée à la tête du parti, Philippe dirige prudemment ses troupes, hanté par la crainte d’une expulsion de France. C’est un homme grand, mince et élancé, cheveux bruns, regard bleu. Il a le caractère doux et calme, peu démonstratif. Très intelligent, il travaille dur. Thiers disait : « Je ne le connaissais pas. Je le connais maintenant ; c’est un rusé, un ambitieux et celui de tous les princes de la famille dont il faudra le plus se méfier. »Cependant, ses qualités sont un peu contrariées par la crainte de l’exil. Il entreprend une politique de présence au milieu des Français, reçoit des responsables politiques de tous bords, notamment des républicains modérés. Henri V décède le 4 août 1883, sans enfant. Le comte de Paris devient alors le chef de famille et prend le nom de Philippe VII, s’inscrivant dans la lignée de la royauté française. La majorité des légitimistes reconnait le nouveau prince ; la fusion des deux courants permet de réorganiser complètement le parti et d’attirer à lui des bonapartistes déçus et quelques républicains conservateurs. Car Philippe VII sait qu’il ne pourra pas faire la monarchie sans l’appui de gens extérieurs à son camp.

     

    Les élections législatives de 1885 voient les royalistes et les conservateurs revenir en force à la Chambre. Cela inquiète les républicains qui organisent l’expulsion de France des prétendants royaliste et bonapartiste en 1886. Philippe VII s’installe alors en Angleterre. Mais l’éloignement, de mauvais conseils, de mauvais choix politiques vont ruiner les espoirs royalistes, notamment la désastreuse alliance avec le boulangisme aux élections de 1889, à laquelle Philippe donne son aval sans enthousiasme. C’est ce que Thibault Gandouly appelle « la marche parallèle », ce que d’autres appelleront la politique du «drapeau dans la poche».

     

    Avant les élections, le Prince publie une « Instruction aux représentants du parti monarchique en France », dans lequel il offre la vision d’une royauté moderne : l’instauration d’un nouveau pacte national entre la dynastie et les Français ; le suffrage universel sera la source de la représentation nationale. À côté de la Chambre des députés, le Sénat réunira les représentants des grandes forces et des grands intérêts sociaux. Éclairé, guidé mais non asservi aux chambres, le roi gouvernera avec le concours des Chambres. Les ministres pourront ainsi travailler dans la durée. Ces nouvelles institutions remettront de l’ordre dans les finances, dans l’administration, donneront plus d’indépendance à la justice. Elles aideront la France à reprendre son rang en Europe. Le prince rétablira la liberté religieuse, restituera aux communes la liberté scolaire, confiera l’armée à un chef suprême à l’abri des fluctuations politiques ; il améliorera la situation sociale de la population… Placé au dessus des partis, le Roi sera « le gardien suprême de la loi devant laquelle tous seront égaux».

     

    Catastrophique, le résultat des élections de 1889 provoque une violente crise interne dans les rangs royalistes. Elle s’accélère avec la tentative de création d’un parti constitutionnel rallié à la République, une tentative pour écarter le prince au profit de son fils le duc d’Orléans (affaire dite du « Prince gamelle ») et, coup de grâce, l’appel aux catholiques à se rallier à la République. Malade depuis 1889, Philippe VII décède le 8 septembre 1894, après un nouvel échec grave aux élections de 1893. « Il aurait été un bon roi », dira de lui le républicain Jules Simon. Il laisse à son fils, Philippe VIII, un parti royaliste presque mort.

     

    Marc Desaubliaux,

  • Dans la revue l'Incorrect, le retour des Rois, par Frédéric de Natal.

    Une tribune dans un hebdomadaire, une vidéo enregistrée ou un communiqué publié sur les réseaux sociaux : deux prétendants au trône de France et un prince capétien ont décidé de prendre la parole peu de temps après l’allocution du président Emmanuel Macron et de se positionner comme une éventuelle alternative à la République française.

    frédéric de natal.jpgPubliée dans l’hebdomadaire Marianne, la tribune du comte de Paris, Jean d’Orléans, a été une surprise. Le descendant du dernier roi des français a souhaité s’exprimer sur la crise du covid-19. Craignant une explosion sociale après le déconfinement, il évoque cette « renaissance nationale » auquel chacun doit réfléchir afin de pouvoir rapidement surmonter cette « épreuve personnelle et collective » que vit l’Hexagone depuis deux mois. Selon le chef de la maison royale, la « France millénaire » ne pourra se relever que si elle retrouve sa pleine « souveraineté nationale » comme son « rôle de protection sociale et économique » et seulement si elle abandonne sa politique de mondialisation. Avant d’appeler à une « réorganisation des ensembles internationaux selon un principe général de coopération interétatique en matière de développement, d’aide financière, de système monétaire et de sécurité collective ».

    Au discours politique de Jean d’Orléans s’ajoute celui plus spirituel de son concurrent, le prince Louis-Alphonse de Bourbon. « L’actuelle situation dramatique doit ouvrir sur une période de sursaut qui soignera après les corps, les âmes et l’esprit public. En effet, au-delà de la crise sanitaire n’est-ce pas toute notre société qui est malade depuis des années et qui a besoin de se retrouver à travers un grand dessein partagé par tous et des valeurs essentielles ? » demande l’arrière-petit-fils de Franco et du roi d’Alphonse XII. Puisant dans les références historiques pour appeler ses concitoyens au sursaut national, le duc d’Anjou leur demande de se souvenir de « l’esprit de Bouvines » pour qu’ils s’attèlent à la résurrection de la France qu’il place sous le double signe de Dieu et de l’unité.

     

    Descendant de Louis XIV, le prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme n’a, lui, pas mâché ses mots dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Fustigeant « la posture idéologique » du gouvernement, il accuse Emmanuel Macron d’être responsable de « cette crise d’identité profonde » qui secoue la France. Charles-Emmanuel ne s’est d’ailleurs pas privé de critiquer son « absence de stratégie », son « manque d’appréciation de la situation [qui] s’est soldé par un fiasco humanitaire, avec son flot de détresse et des décès ainsi que par un confinement subi brutalement par tous ». Ce partisan des Gilets jaunes, tout comme ses deux cousins, invite enfin les Français à mettre fin à « cet individualisme qui les sépare et les divise ».

     

    Des princes de la maison de Bourbon qui viennent subitement de se replacer dans l’espace politique et qui pourraient apparaitre comme une alternative en cas de bouleversement social, que bien des experts prédisent peu après le déconfinement. Une situation que semble redouter véritablement le gouvernement d’après certaines indiscrétions venues de l’Élysée même.

     

    Par Frédéric de Natal

  • Michel Onfray: « L’islam est la religion la plus à craindre », par Aurore Van Opstal.

    Source : https://www.causeur.fr/

    Michel Onfray est considéré comme un des intellectuels contemporains les plus influents de France. Il prépare actuellement une nouvelle revue, objet des plus folles rumeurs. Athée farouche, il a souvent critiqué les religions monothéistes et appelé à la « raison » notamment dans son Traité d’athéologie : Physique de la métaphysique (Grasset, 2005) ou dans Penser l’islam (Grasset, 2016). Aujourd’hui pour Aurore Van Opstal, Michel Onfray se prête au jeu: Et si Dieu existait, après tout ?

    3.jpgAurore Van Opstal. Vous êtes connu pour votre athéisme vigoureux. En tant qu’intellectuel, quelle serait votre réaction si, demain, vous étiez confronté à une preuve irréfutable de l’existence de Dieu ?

    Michel Onfray. Il faudrait s’entendre sur ce que vous appelez « vigoureux »… Car j’ai publié La stricte observance après un séjour à la Trappe sur les traces de Rancé qui montre que mon problème n’est pas les agenouillés mais les agenouilleurs !

    Si je devais être « confronté à une preuve irréfutable de l’existence de Dieu », je vois mal comment je pourrais aller contre son caractère irréfutable ! Je raconterais l’aventure et je vivrais en relation avec cette conversion ! Probablement une vie de moine. 

    Toutes les religions se valent-elles, selon vous ? Plus concrètement, les valeurs d’universalisme de la République française ont-elle plus à craindre du catholicisme que d’autres religions ?

    Moins une religion impose et plus elle laisse de place à la raison, plus je la place au sommet du classement que vous me proposez… Là encore ce que je reproche à la religion c’est quand elle se fait coercitive et qu’elle enseigne des fariboles ! Le judaïsme ne cherche pas à convertir, il me va donc très bien ; le christianisme cherchait à convertir mais il n’en a plus les moyens, donc il me convient ; en revanche l’islam revendique clairement l’universalisation de sa doctrine et, comme je suis concerné et que je ne suis pas antisémite, homophobe, misogyne, phallocrate, belliciste – des « valeurs » selon nombre de sourates du Coran, il est en effet plus à craindre. 

    L’écrivain français, Michel Houellebecq décrit dans son roman Soumission la prise de pouvoir pacifique et démocratique de l’islam en France. Le nombre de personnes d’obédience musulmane augmentant chaque année en France, pensez-vous que ce scénario puisse un jour passer de la fiction à la réalité ?

    C’est en effet ce qu’enseigne la démographie qui est une science honnie par le politiquement correct car elle dit la vérité sur le réel avec des projections irréfutables. La baisse de natalité des Français qu’on dira d’origine comparée à la forte natalité des populations récentes issues du monde musulman – où faire des enfants est une invite religieuse – permet de conclure qu’en effet  le roman de Houellebecq annonce ce qui va advenir dans ce siècle.

    Si vous étiez obligé de vous convertir et de pratiquer l’une des trois religions monothéistes, s’il en allait de votre vie, laquelle choisiriez-vous et pourquoi ?

    Quelle autre étrange question ! Quand on est obligé de se convertir, la conversion n’est pas sincère et je me vois mal dans cette configuration d’insincérité ! Jouons le jeu tout de même… En vertu de ce que je vous disais – le moins de fariboles possibles et le plus de raison pensable…- j’opterais pour le protestantisme. 

    Selon vous, les valeurs défendues par les catholiques doivent-elles être classées de droite ou de gauche ? 

    L’idée fondamentale du christianisme selon laquelle les derniers sur terre seront les premiers au ciel s’avère radicalement de droite ! Elle est une invitation à ne rien faire sur terre pour changer les conditions de vie des gens les plus modestes. Quant aux autres valeurs, il faudrait les examiner les unes après les autres ! Il faudrait alors en faire un livre…

  • Mathieu Bock-Côté : Le néoféminisme policier

    Par Mathieu Bock-Côté 

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    Cette chronique de Mathieu Bock-Côté - de celles que nous reprenons souvent pour leur pertinence - est parue dans le Journal de Montréal du 15 mai. Qu'on le lise ! Tout simplement. LFAR  

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    « Il incarnait un homme ne doutant pas d’être un homme »  

    Alain Delon est une figure majeure du cinéma français des dernières décennies. Il a tourné avec les plus grands réalisateurs et porté les plus grands rôles.

    Il incarnait par ailleurs une forme de virilité mythique, magnétique, animale. Il faut regarder à ce sujet son éloge il y a quelques semaines par l’animatrice française Sonia Mabrouk sur la chaîne CNews — on le trouvera sur YouTube.

    Delon

    Alain Delon est ce qu’on appelle un monstre sacré. Et le Festival de Cannes a décidé de lui remettre cette année la palme d’honneur. C’est une manière de couronner sa carrière. Le tout aurait dû se passer dans la joie et l’allégresse.

    C’était sans compter les vigilantes les plus motivées du néoféminisme policier à l’américaine. Pour protester contre l’honneur fait à Alain Delon, Women and Hollywood, une association militante, a lancé une pétition qui a vite rassemblé plusieurs dizaines de milliers de noms.

    On reproche à Alain Delon des prises de position politiques au fil du temps — la plupart sont décontextualisées. Je résume en un mot : on lui reproche de ne pas être de gauche et de ne pas avoir les opinions recommandées sur les questions politiques qui aujourd’hui dominent l’agenda.

    On aurait envie de dire : qu’importe ! Qu’importe que ce grand acteur soit de gauche, de droite, de centre ou d’ailleurs ? Qu’importe qu’il ait aussi dit d’authentiques conneries ? On célèbre ici un acteur et son art, pas un militant politique et son engagement ! Les honneurs et les hommages doivent-ils être réservés aux hommes et aux femmes qui sont du bon côté de l’époque ? Est-ce qu’un artiste devient d’un coup indigne de notre admiration s’il ne va pas dans le sens du progrès ? Aurons-nous encore demain le droit de lire Balzac, Flaubert, Muray ou Houellebecq ?

    On peut être certain que l’immense majorité des signataires qui dénoncent Delon ne connaissent pas grand-chose à son œuvre. D’ailleurs, les Américains s’intéressent rarement à autre chose qu’eux-mêmes et lorsqu’ils le font, c’est pour reprocher au monde de ne pas se soumettre à leurs codes culturels.

    Mais les signataires cèdent au réflexe pétitionnaire débile qui consiste à vouloir lyncher médiatiquement tous ceux qui s’écartent du politiquement correct. C’est au nom de la tolérance que se déchaîne aujourd’hui la tentation de l’intolérance.

    Heureusement, les autorités du Festival de Cannes se tiennent debout et ne reculent pas. Elles dénoncent la police politique à l’américaine. Elles clament le droit pour un homme de penser ce qu’il veut, elles rappellent que les propos scandaleux d’aujourd’hui ne l’étaient pas hier, elles ajoutent que célébrer un artiste ne consiste pas à proclamer qu’il est un saint.

    France

    En gros, poliment, mais fermement, elles rappellent que la France n’est pas l’Amérique et n’a pas l’intention de se soumettre au puritanisme qui domine aujourd’hui l’empire de notre temps.

    Vive la France qui sait dire non aux censeurs !

    Si la controverse s’était passée au Québec, on peut être assuré que nos élites se seraient couchées devant la meute et excusées d’avoir eu l’idée de penser autrement qu’elle.   ■

     

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
  • Le dernier stratagème du régime algérien peut-il réussir?

    Le général Gaïd-Salah

    Par Bernard Lugan
    Historien et spécialiste de l’Afrique 

    3499426859 - Copie.jpg

    « La rue sera-t-elle dupe de la manœuvre ? »

    Paniqué par l’ampleur des manifestations populaires, et craignant de les voir évoluer vers un processus révolutionnaire incontrôlable, les vrais maîtres de l’Algérie viennent de tenter un coup de poker destiné à leur permettre de conserver la réalité du pouvoir. 

    En faisant jouer l’article 102 de la Constitution qui autorise à faire constater par le Conseil constitutionnel que le président Bouteflika se trouve dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions, le régime algérien tente en effet de gagner plusieurs mois d’un précieux répit qui va lui permettre de contrôler l’organisation du futur scrutin présidentiel. Explications : 

    1. Faire constater l’incapacité du président Bouteflika permet de vider l’abcès en  donnant une satisfaction à bon compte à une grande partie des manifestants, tout en isolant les jusqu’au-boutistes qui veulent un changement de régime et la fin du système FLN. 

    2. Cette décision permet de replacer l’armée au centre du pouvoir, mais une armée qui joue la carte de la légalité et qui apparaît comme ressoudée, un voile ayant été mis sur ses profondes fractures. 

    3. Cette reconnaissance d’inaptitude  ne changera rien au fonctionnement du pouvoir puisque, quasi inconscient depuis plusieurs années, ce n’était plus Abdelaziz Bouteflika qui gouvernait. 

    4. Le parlement, sur proposition du  Conseil constitutionnel va  donc, à la majorité des 2/3, constater l’incapacité présidentielle et, comme le veut la Constitution, l’intérim va être assuré pour 45 jours par Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la Nation. Puis, si au bout de ces 45 jours, l’incapacité présidentielle est confirmée, la vacance du pouvoir sera alors constatée et Abdelkader Bensalah aura 90 jours au maximum pour organiser une élection présidentielle. Donc au total, 45 jours plus 90 jours, un vrai ballon d’oxygène pour le régime alors-que le couperet du 28 avril devait marquer la fin de la présidence Bouteflika. 

    5. Comme Tayeb Belaiz, le président du Conseil constitutionnel, et Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la Nation, sont deux fidèles du clan Bouteflika, il est logique de penser qu’ils vont tout faire pour gérer la période qui s’ouvre au mieux des intérêts de ce dernier puisqu’ils en sont une composante. Ils vont être aidés en cela par l’appareil du FLN, notamment par Amar Saadani,  ancien secrétaire général du mouvement qui,  le dimanche 24 mars, a allumé la mèche du processus actuel en déclarant qu’Abdelaziz Bouteflika était le jouet du Premier ministre Ahmed Ouyahia…et que c’était ce dernier qui non seulement dirigeait l’Algérie, mais encore écrivait les lettres attribuées au président. 

    6. Un bouc-émissaire commode est donc trouvé et désigné à la foule, ce qui devrait permettre de sauver la tête de Saïd Bouteflika [Photo ci-dessous], des caciques du FLN, des oligarques et des généraux qui ont gouverné l’Algérie à leur profit, en s’appuyant sur l’ « alliance des coffres forts et des baïonnettes ». 

    La rue sera-t-elle dupe de la manœuvre ? Va-t-elle se laisser confisquer sa révolution ? L’avenir le dira… Une situation à suivre !  

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    111743376.JPG

    Le blog officiel de Bernard Lugan  

    Quelques articles sur le sujet dans Lafautearousseau ... 

    Algérie : l’heure de vérité approche pour le clan Bouteflika
    Un ancien ministre algérien prédit l’effondrement de l’Algérie en 2019
    L'Algérie bientôt une urgence française ?
    Éric Zemmour : « Bouteflika, symbole du mal-être de l'Algérie »
  • Patrimoine cinématographique • Le monocle rit jaune

     

    Par Pierre Builly

    Le monocle rit jaune de Georges Lautner (1964) 

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgQue la France était belle ... 

    On réévaluera sûrement un jour le cinéma de Georges Lautner qui eut un immense succès mais qui fut vilipendé, méprisé, insulté par tout ce que la production française compte de prescripteurs et de têtes pensantes.

    On rappellera les films avec Belmondo (Flic ou voyou, Le guignolo, Le professionnel) ou avec Delon (Les seins de glace, Mort d'un pourri) et naturellement avec Mireille Darc, qui, à elle seule aura symbolisé la liberté de la fin des années Soixante (Galia, La grande sauterelle, Fleur d'oseille et bien d'autres...). 

    Mais naturellement, on devra revenir au meilleur, ce pourquoi Lautner restera : l'introduction de l'insensé dans le cinéma français de comédie ; je n'écris pas le burlesque, le terme semblant réservé à ce genre bizarre imité du muet, illustré (?) par le muet Pierre Etaix. L'insensé, c'est l'alliance entre la folie des situations et la subtilité outrancière des dialogues ; ceux de  Michel Audiard dans Les tontons flingueurs et Les barbouzes, ceux de Jacques Robert dans la série engagée avec Le monocle noir, qui s'achève, malheureusement, avec le chef-d’œuvre du genre, Le monocle rit jaune. 

    hqdefault.jpgVoir le sidérant trio composé de Paul Meurisse, Marcel Dalio et Robert Dalban chanter sur une scène de beuglant hongkongais J'irai revoir ma Normandie est déjà magnifique ; mais entendre le troisième couplet de cette romance niaise passer sur un rythme de swing est plus sidérant que toutes les audaces de la prétendue Nouvelle Vague. Lautner ne craignait rien, n'hésitait devant rien, se moquait des règles et des bien-pensances ; en trois ou quatre ans (en gros de L’œil du monocle à Galia), il a sûrement été un des cinéastes français les plus inventifs, les plus polissons et les moins conformistes. 

    03-le-monocle-rit-jaune.jpgSituations délicieuses tournées avec des bouts de ficelle (Lautner raconte assez drôlement le tournage dans le supplément du DVD) et dialogues exceptionnels, dits par un Meurisse sublime ; ainsi le propos du commandant Dromard avec cette fière allure parfaitement décalée, déjà rodée dans les deux premiers opus de la série, à l'arrivée dans la baie de Hong Kong, le propos qu'il tient à son fidèle compagnon, le sergent Poussin (Robert Dalban) : Sentez-vous le parfum des alizés qui vous apportent les douces senteurs de l'Empire du Milieu ? Entendez-vous le tintinnabulement des porcelaines Ming dans des palais verdoyants où des mandarins laissent s'écouler le temps paisible en compagnie de concubines lascives ?. Comment résister ? Et comment résister au grand moment du discours funéraire déclamé par Meurisse en imitation des vastes périodes de Bossuet ? 

    Le-Monocle-rit-jaune-1964a-DVDrip-by-Galmuchet-mkv-snapshot-00-2.jpgLe monocle rit jaune est un très très bon film, surtout si l'on passe sur l'insignifiance de l'intrigue et quelques faiblesses de distribution ; ainsi le jeune blanc-bec interprété par Olivier Despax, un de ces beaux garçons interchangeables (comme Gil Vidal ou Jean Sorel) qui tentaient alors de faire la pige à Alain Delon, et qui est particulièrement exaspérant... 

    J'ai dit tout le bien que je pensais de Paul Meurisse, séduisant, délicieux, flegmatique, lunaire, irrésistible.

    ob_3520b5_monoclejaune07.jpgUne mention à l'immortel Dalio qui, en plus, interprète un personnage merveilleux de petit Juif de ghetto polonais qui a trouvé en France sa vraie patrie, l'a libérée, a traqué le Boche jusqu'à Berlin, s'est engagé et s'est battu à Dien-Bien-Phu,  puis a servi son pays d'adoption en traficotant dans l'import-export aux portes de la vaste Chine.

    Belle émotion quand, tué dans un combat qu'on voyait bouffon, son camarade de combat Dalban le salue d'un Au revoir, petit Normand ! qui touche vraiment juste. 

    La France décide, pour sauver le monde de l'emprise de pacifistes frénétiques, d'agir seule, sans la paralysante approbation de l'O.N.U. La Chine ressemble à ce qu'elle aurait dû rester : celle de Tintin et du Lotus bleu ; entrelacs des rues, des passages ombreux et des jonques ; celle des tandems, des pousse-pousse, des fumeries d'opium. 

    Bref, nous avons beaucoup perdu à la mondialisation.                       

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    DVD autour de 9 € .

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • Mensonges d’État sur la faillite grecque et les dépenses publiques

     

    Par Marc Rousset   

     

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    Les contribuables européens ont versé 289 milliards d’euros de prêts à la Grèce lors de trois plans de sauvetage, la part française s’élevant à 40 milliards d’euros.

    La dette publique grecque s’élève à 180 % de son PIB et le système bancaire est en faillite puisque 98 milliards d’euros, soit 44,9 % des créances bancaires, sont douteuses.

    Le PIB grec a chuté de 23 % entre 2008 et 2017, tandis que le salaire minimum est passé de 794 à 684 euros, que les prix de l’immobilier ont brutalement chuté de 50 %, que les systèmes d’éducation et de santé se sont effrités, que les jeunes ne pensent qu’à quitter le pays, d’où une amélioration apparente d’un taux de chômage de seulement 20 %.

    Les créanciers de la Grèce (UE, BCE et FMI) ont usé d’un subterfuge honteux pour retarder, une fois encore, la faillite inéluctable de la Grèce. Ils ont repoussé de dix ans, à 2032 au lieu de 2022, la date à partir de laquelle la Grèce devra commencer à rembourser sa dette.

    584238439.pngEt que feront les mêmes larrons, de nouveau en 2031, les taux d’intérêt ayant monté entre-temps ? Ils repousseront encore, de nouveau, de dix ans la date de remboursement en affirmant que la Grèce n’est pas en faillite puisqu’elle n’a toujours pas de dette à rembourser ! Les informations sur la Grèce sont un mensonge d’État que l’infosphère, les blogs et les réseaux Internet doivent dénoncer avec force.

    L’Italie, c’est dix fois la Grèce, une situation économique, bancaire et financière catastrophique tandis que, depuis mars 2009, le Dow Jones et l’indice NASDAQ ont progressé respectivement de 300 et de 500 %, soit à un niveau plus élevé, respectivement, de 88 % et 55 % que celui d’avant la crise des « subprimes ». Mais pas un mot dans Le Monde ou Le Figaro pour mettre en garde les lecteurs sur un krach éventuel à venir.

    Nous croulons sous les mensonges d’un système décadent en faillite ! Le déficit public français est de l’ordre de 3 % alors qu’il est, en moyenne, de 0,7 % dans la zone euro. La France, avec 56,4 % des dépenses publiques par rapport à son PIB, est devenue le pays le plus dépensier du monde, alors que le joueur de flûte Macron, pendant sa campagne, s’était engagé à réduire les dépenses publiques d’au minimum 4 points de PIB, soit 100 milliards d’euros.

    La situation est dramatique puisque l’application complète du rapport CAP 22 nous ferait économiser à peine 30 milliards d’euros. La France, face à un déficit public de 59,7 milliards d’euros et de 67 milliards d’euros de sa balance commerciale, a besoin de réformes structurelles pour réduire la dépense publique, retrouver la compétitivité internationale et reprendre des parts de marché qui s’écroulent. Notre niveau de dépenses publiques est de 9 % supérieur à la moyenne dans la zone euro (où il est de 47 %). Le défi des dépenses publiques à réduire est donc, en réalité, de 200 milliards d’euros.

    La Cour des comptes sonne le tocsin pour les dépenses publiques, notre système fiscal est basé sur le foyer et non sur les ressources d’un individu, mais Macron, comme disait Pompidou, ne songe qu’à « emmerder » les Français avec le prélèvement inutile à la source. Le technocrate Macron n’a pas pensé à mensualiser le paiement de l’impôt, ce qui aurait été autrement plus simple et efficace.

    Selon l’Agence France Trésor, chaque augmentation à venir de 1 % des taux d’intérêt augmentera nos remboursements de 2,1 milliards d’euros la première année et de 6,9 milliards d’euros au bout de trois ans.

    Mentez, mentez comme un arracheur de dents jusqu’au jour où tout le monde sait que, comme dans la Pravda de l’URSS, le Système ment ! À la première perte subite de confiance, tout explose !   

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République, par Guy Adain.

    Monsieur le Président,

     

    Vous ne pensez dès aujourd’hui qu’à 2021 !

    Les Jeux bien sûr !

    Le Pain, les Français l’ont : masqués, ils marchent à la baguette.

    Du Pain et des Jeux, c’était déjà une formule magique que préconisait Juvenal dans les années 90…

    En 2022 aussi, une autre échéance serait susceptible de vous intéresser, peut-être y songez-vous déjà !

    Cinq ans seulement, certes ça tient dans une seule main, quand il en faudrait deux !

    D’une seule main, vous nous avez montré votre capacité à gouverner et à surmonter les crises graves que nous avons traversé ensemble. En-marche, en gilet jaune ou pare-balles, masqués ou pas ; tout va bien dans notre Douce France et vous pouvez, fredonner sous la douche en nous rasant le matin la complainte des commerçants des Champs :

    « Français Élysées-moi » !

    Demain, deux mains, en prendre pour dix ans, et c’est un minimum, on ne conduit pas d’une seule main ! Les Français le savent bien, et ils seraient prêts à vous accorder leur main, mais ils veulent savoir pourquoi ?

    Que pourriez-vous promettre que vous pourriez tenir ?

    Vos prédécesseurs ont déjà tout promis, l’Emploi, la Sécurité, la Justice, l’Enseignement de qualité et même le Bonheur…

    Tout ce qui était imaginable, et ce qui ne l’était pas a déjà été offert, le réalisable à grand prix et l’irréalisable, l’impossible n’est pas Français, tout vous sera accordé, sans effort, sans travail et sans paiement, sans Foi ni Loi !

     

    Il vous faudrait donc trouver autre chose que ces poncifs usés jusqu’à la corde ! Une idée neuve, originale, qui vous classerait bien autrement que les Présidents précédents et vous éviterait d’être envoyé sur les roses…

     

    Mais quoi ?

     

    Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, mais une idée très ancienne et ayant fait ses preuves passerait pour une nouveauté, d’autre part les Français sont un vieux Peuple, une vieille âme, et ils apprécieraient un vieux pot, car ils savent bien que : « C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe. »

     

    J’en viens, Monsieur le Président, à mon idée, proposez aux Français, l’inouï, l’extraordinaire, l’impossible, l’invraisemblable qui les rendra plus chauvins et cocorico que d’habitude. Proposez aux Français ce qui stupéfiera le Monde plus que de gagner la Coupe du Monde de Football :

     

    « Redonner un Roi à la France ! »

     

    D’après mes sources qui sont encore vives,

    vous auriez dit en juillet 2015 :

     

    «La démocratie comporte toujours une forme dincomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français na pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi nest plus là !

     

     

    Plaise à Dieu que votre pensée soit identique et que vous trouviez cette idée capable d’unir et de fédérer les Français derrière un idéal grandiose, glorieux et Royal !

    Certes il va falloir oser ! Serez-vous le Président-royal ?

    J’aimerais pouvoir le croire ! La chose n’est pas insensée, elle est inspirée, si Dieu le veut, vous serez cet homme, et Sauveur de La France, il faut y croire !

    Moi, Citoyen de la République, futur Sujet du Roi de France, je lance mon appel, j’ai fait ma part, la suite vous appartient.

     

    Les temps s’y prêtent, vous avez même, « le choix du Président » deux descendants royaux s’offrent pour servir le Peuple de France !

     

    À vous la main !

     

    Daignez agréer, Monsieur le Président de la République, l’hommage de mon profond respect.

     

    Guy Adain

    27/08/2020

  • Charlie Hebdo/Terrorisme islamiste, acte 2. Ou : le retour de ceux qui n'étaient jamais partis...

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    On a follement laissé entrer les loups dans la bergerie; maintenant, ils y sont bien installés, leur nombre s'accroît; leur festin peut commencer, a commencé...

    Voulus et promulgués par le duo infernal Giscard/Chirac, les décrets scélérats sur le regroupement familial font que c'est par millions qu'un flot ininterrompu de ressortissants en provenance d'Afrique du Nord et subsaharienne se déverse en France chaque année.

    Une partie de ces personnes sont animés d'une haine viscérale contre notre Pays qui, pourtant, les accueille; contre ce que nous sommes, contre nos Racines, nos Traditions, nos Moeurs; contre notre Être profond...

    Seul un Islam conquérant, "sûr de lui et dominateur", remplit leur vision (?) et leur horizon, leur idéal de vie.

    S'ils haïssent le christianisme, ils haïssent encore plus l'incroyance en elle-même. Et donc les révolutionnaires, qui les ont follement appelés, pensant trouver en eux les électeurs qui leur avaient échappés, sont aussi inscrits sur leurs tablettes d'assassinats à réaliser : Charlie Hebdo en a fait l'expérience...

    Aujourd'hui, donc, sur les lieux mêmes du premier carnage, c'est bis repetita placent pour ces terroristes qui ne veulent qu'une chose : vivre selon la loi de leur prophète, et imposer leur maudite charia à notre Douce France qu'ils veulent voir devenir une république islamique.

    Pour être tout à fait francs, ce qui nous étonne ce sont les cris d'orfraie que l'on entend à chaque attentat, meurtre, viols, agression de tous types commis par ces envahisseurs venus dans le but exprès de nous envahir et de nous imposer leur vision du monde.

    Ce qui nous étonne, c'est que l'on s'étonne !

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    Déjà par deux fois, en 711 (par l'Espagne) et en I543 (par la Grèce) l'Islam a agressé l'Europe et la Chrétienté. Nous vivons sa troisième agression, qui, cette fois, n'est pas militaire mais démographique et culturelle. Et dont la caractéristique est que c'est nous qui l'avons voulue et déclenchée. Pas "nous", les héritiers de la France et de l'Europe traditionnelle, judéo-chrétiennes et héritières de Rome et de la Grèce, mais les tenants du Système fondé sur la Révolution, qui a voulu "du passé faire table rase", et qui préfère tout, même l'Islam, à ce qui l'a précédé, elle.

    Les dirigeants insensés de ce Système croient naïvement pouvoir se servir de l'Islam pour abattre les derniers remparts de l'antique civilisation qui subsistent encore. Ils n'ont pas compris - ces fous... - que, devenu le plus fort et majoritaire, l'Islam les balaiera, eux et leurs nuées des prétendues "lumières", et leur prétendues "valeurs".

    Maintenant que l'ennemi est dans les murs de la Cité, bien installé, bien implanté, partout, de plus en plus puissant, de plus en plus actif, il devient de plus en plus exigeant, de plus en plus agressif, de plus en plus conquérant.

    Alors, que faire ? Se battre, évidemment, et chasser l'envahisseur, comme en 1492 (libération de Grenade, dernier territoire Espagnol et Européen encore aux mains de l'Islam); et comme en 1918 (disparition de l'Empire Ottoman, qui conserva malheureusement, néanmoins Constantinople et l'Asie mineure, conquises sur la Grèce).

    Ce ne sera pas une "guerre civile", comme on l'entend souvent, puisque, s'ils sont majoritairement en possession d'une Carte nationale d'identité française, ces envahisseurs ne se sont jamais voulus ni sentis Français, qu'ils ne sont que "de plastique" : la vérité est qu'ils sont musulmans, et rien d'autre que musulmans, qui veulent nous asservir, comme ils ont asservi la Perse ou l'Egypte.

    Face à ces représentants de la troisième invasion musulmane de l'Europe, la guerre sera, tout simplement mais c'est immense, une guerre de libération nationale pour chacun des peuples de l'Europe occupés...

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  • Hommage à De Gaulle: au secours, la voilà…, par Elisabeth Lévy.

    Marine Le Pen en déplacement sur l'Ile de Sein, le 17 juin 2020 © DAMIEN MEYER / AFP

    Source : https://www.causeur.fr/

    Marine Le Pen privée de commémoration du 18 juin en Bretagne

    La classe politico-médiatique est vent debout contre Marine Le Pen: pas touche à De Gaulle, il est à nous !

    Marine Le Pen rend hommage à De Gaulle : émoi et offuscation dans le Landerneau. De Gaulle est à nous, pas touche ! « C’est sans doute l’entreprise de récupération la plus impudente de ces dernières années », décrète Laurent Joffrin. Cette représentante de la lèpre populiste, pour rester polie, a commis un crime de lèse-statue. En réalité, ces beaux esprits aimeraient que Marine Le Pen, dans les traces de son père, rende hommage à Pétain : le monde serait propre en ordre comme disent les Suisses dans une délicieuse redondance. On pourrait défiler contre le fascisme et jouer à la Résistance, as usual. Au lieu de quoi ils en sont réduits à intenter à la patronne du RN un minable procès en captation d’héritage. 

    3.jpegAh oui, mais De Gaulle a signé le traité de Rome!

    Il est assez marrant de voir les partisans de l’Europe fédérale d’un côté et ceux du multiculti débridé de l’autre (qui sont souvent les mêmes au demeurant) célébrer avec des trémolos dans la voix l’homme de l’indépendance nationale et de l’identité française. Ah oui, mais De Gaulle a signé le traité de Rome, ça prouve bien que ce n’était pas un nationaliste étroit, assène triomphalement Joffrin, feignant de ne pas voir que cette l’Europe de la coopération entre nations née en 1957 n’a pas grand-chose à voir avec celle de Maastricht, Amsterdam et Lisbonne.

    Il est cependant un peu agaçant de voir les innombrables notaires qui se pensent autorisés à répartir l’héritage gaulliste se draper dans les habits du Général pour prononcer des exclusives et décider qui a le droit de se réclamer de lui. Peu importe que l’homme du 18 juin ait rassemblé des royalistes et des communistes, des juifs et des antisémites, parce que, pour lui, l’unité nationale n’était pas un colifichet pour plateau-télé. L’unité nationale, d’accord, mais pas avec n’importe qui. 

    Notre passé tout entier arraisonné 

    De plus, à part son nom, on ne voit pas ce qui, dans les propos de Marine Le Pen, lui interdirait de se dire gaulliste. Dans les termes d’aujourd’hui, on n’en est pas à un anachronisme près, on dirait qu’elle est beaucoup moins identitaire et réac que le Général. Ses adversaires ne lui en contestent pas moins la qualité de républicaine, sans jamais préciser ce qui lui vaut cette accusation : eux peuvent oublier leur passé mao ou stalinien sans que quiconque aie le mauvais goût de le leur rappeler, elle ne se désolidarisera jamais assez du sien. Ce qui permet d’ignorer avec constance le fait que les électeurs du RN n’expriment pas, depuis belle lurette, leur haine de la République mais leur demande frustrée de République. 

    D’un côté, nos belles âmes antifascistes entendent donc faire le tri entre les héritiers et choisir ceux qui ont le droit d’admirer nos grands hommes. Et de l’autre les grandes consciences antiracistes prétendent soumettre le contenu de cet héritage à un droit d’inventaire et décider de ceux que nous avons le droit d’admirer. Autant dire que notre malheureux passé est tout entier arraisonné aux lubies idéologiques du temps présent. 

    On s’étonne d’ailleurs que les racistes antiracistes n’aient pas encore exigé que l’on débaptise tout ce qui porte le nom de Charles de Gaulle, à commencer par l’aéroport de Paris. L’homme qui craignait de voir Colombey-les-deux-Eglises se transformer en Colombey-les-deux-mosquées est-il digne d’accueillir les visiteurs qui viennent découvrir la France du vivre-ensemble – et ne chipotons pas parce que celui-ci se manifeste parfois à coups de kalach comme à Dijon ? Témoin et artisan de notre grandeur passée, De Gaulle ne rappelle-t-il pas à tous combien cette grandeur fut mal acquise ? Comme me le souffle finement Daoud Boughezala, il est urgent de déboulonner la statue de Jeanne d’Arc. Comme ça on fera – littéralement – d’une pierre deux coups : on effacera une image embarrassante de la femme et on empêchera Marine Le Pen de la célébrer. 

  • Un Président ne devrait pas dire ça… Jamais !, par Gabrielle Cluzel.

    Un Président ne devrait pas dire ça…, c’était le titre d’un livre rapportant cinq ans d’entretiens privés avec François Hollande. Titre habilement trouvé, aguichant le lecteur comme une cocotte du Second Empire jetant des œillades en commençant à défaire le premier bouton : « Une dame vertueuse ne devrait pas faire ça. » 

    gabrielle cluzel.jpegDe fait, il a assez bien tenu ses promesses, au vu de la bronca qu’il a déclenchée – d’aucuns disent qu’il aurait contribué à dissuader François Hollande de se représenter -, et à défaut de s’être mis à nu, François Hollande s’était un peu dévoilé.

    « Un Président ne devrait pas dire ça », c’est aussi la synthèse que l’on pourrait faire de l’interview accordée à Brut par . Il ne s’est pas dévoilé – quel accent de sincérité notable dans ses propos ? – mais il s’est abaissé.

    Disons-le tout d’abord tout de go : il parle trop. La parole présidentielle est comme la monnaie. L’inflation conduit à la dévaluation. La sienne a aujourd’hui la valeur d’un assignat de l’an IV. Mais sa logorrhée, encore, pourrait être pardonnée…

    La presse nous le répète en boucle : sur Brut, le Président a voulu parler « aux jeunes ». Mais à quels jeunes ? Les « jeunes » au sens pudique où l’entend la presse, ces dernières années, s’agissant des banlieues ? Les jeunes qui viennent de briser des vitrines, frapper des policiers et brûler des dossiers de banque puisque, indéniablement, eu égard à leur vigueur et leur vitesse de progression, ce ne sont pas des nonagénaires qui se cachent sous les cagoules noires ?

    Oui, sans aucun doute, au vu des questions posées… Mais il y a pourtant d’autres jeunes, tant d’autres, silencieux, que les journalistes de Brut ne représentaient en rien et qui ont été indignés par ce qu’ils ont entendu.

    Non, un Président ne devrait pas soutenir ses policiers – jeunes souvent ! – comme la corde soutient le pendu. Des policiers dont il a usé, et même abusé jusqu’à l’absurde dans la crise des gilets jaunes comme dans celle du Covid-19… jusqu’à les faire détester par les braves gens qui leur sont d’habitude favorables.

    Non, un Président ne devrait pas évoquer l’ordonnance de Villers-Cotterêts, citer avec emphase Cioran (« Être français, c’est habiter une langue ») et en même temps s’asseoir avec mépris sur ce denier – et aussi sur Albert Camus : « Ma patrie, c’est la langue française » – en promettant de promouvoir… l’arabe.

    Non, un Président ne devrait pas affirmer que « l’immigration est une chance pour la France » en niant l’évidence : c’est d’abord la France qui est une chance pour l’immigration, sinon quelle sorte de masochisme pousserait tant de gens à braver les océans pour venir s’y installer ? Et si, d’aventure, pour ne citer que cet exemple, les Tchétchènes qui ont enterré en héros l’assassin de , allant même jusqu’à donner son nom à une rue dans leur village, passaient un jour nos frontières – ce qui, convenons-en, est de l’ordre du possible -, ils seraient une malédiction pour la France.

    Non, un Président ne devrait pas évoquer les blessures de la guerre d’Algérie en commençant, avant les harkis, les pieds-noirs et les soldats français par… les Algériens, attentant à la mémoire de ceux qui, là-bas, il y a 60 ans, ont connu le même sort que Samuel Paty et des victimes de la cathédrale de Nice.

    Non, un Président ne devrait pas promettre 400 statues de « Noirs et d’Arabes » – et pourquoi pas de Chinois ou d’Indiens ? – car la couleur de peau n’a jamais été, en soi, un mérite.

    Au moment de son élection, même si nombre de Français étaient circonspects, tous reconnaissaient au nouveau Président, après cinq ans de hollandisme froissé et tire-bouchonné, au moins une qualité : il « habitait la fonction ». Vendredi, sur Brut, il a abîmé la fonction. Nombre de jeunes et de moins jeunes ne le lui pardonneront pas.

     

    Gabrielle Cluzel

    Ecrivain, journaliste

    Source : https://www.bvoltaire.fr/