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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • L’enjeu africain !, par Christian Vanneste.

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    On se demande pourquoi il reste encore un seul Français pour soutenir un pouvoir dont le bilan est calamiteux.  Il se voulait exemplaire et les démissions se multiplient dans un bruit persistant de casseroles. Il se voulait réformateur et efficace. 

    christian vanneste.jpgLes résultats de la France dont la dette vient de passer les 100% du PIB sont moins bons que ceux de nos voisins et partenaires. Qui plus est, la méthode employée pour la réforme des retraites a été dévastatrice. On pouvait penser qu’avec sa maîtrise de l’anglais, Macron existerait sur la scène internationale. Sa provocation sur l’OTAN en mort cérébrale a montré au contraire à quel point il était isolé. Et cela s’est produit au moment même où 13 de nos soldats mouraient au Mali dans une guerre sans fin.

    Le successeur du général de Villiers, comme chef d’état-major des armées, François Lecointre a déclaré : ” si nous laissons le chaos s’installer, les États sahéliens vont s’effondrer sur eux-mêmes, laisser la place à l’État islamique, ce qui provoquera une pression migratoire sur l’Europe, avec tous les risques populistes que cela entraînera.” On observe dans cette phrase un enchaînement logique : la lutte contre les rebelles islamistes sahéliens protège les Etats fragiles de cette région. Si ceux-ci étaient renversés par les islamistes, il y aurait de nombreux réfugiés en Europe et une réaction populiste des peuples européens. Mais on remarque aussitôt que cette logique est plus politique que militaire :  elle reprend les discours du Président, et du Ministre des Affaires étrangères, et désigne le populisme comme danger ultime. Que vient faire le populisme ici ? L’ennemi que combat l’armée française est le djihadisme. Le “populisme” est un adversaire politique du pouvoir français que le général Lecointre devrait servir, si les Français lui confiaient le destin du pays. Ce n’est pas un risque mais un choix démocratique qui sort du champ réservé au militaire. Le populisme, c’est la volonté du peuple de faire entendre ses priorités comme souverain légitime d’une démocratie. Qu’il veuille préserver son identité et s’opposer à l’invasion migratoire est un choix légitime et non un danger qui justifierait curieusement qu’on s’oppose au djihadisme, comme péril secondaire. Le refus de l’immigration africaine, et singulièrement musulmane, n’a pas attendu les vagues migratoires issues du “printemps arabe” pour s’exprimer. C’est le remplacement de population qu’on constate à l’oeil nu dans les grandes villes, et que les chiffres des naissances confirment, qui depuis longtemps suscite une condamnation de la politique française, sans lien avec la guerre au Sahel

    C’est maintenant, dans l’année qui vient, que se joue l’avenir du Sahel” a ajouté le général Lecointre, annonçant qu’on allait passer à la vitesse supérieure, et se montrant pessimiste si la solution politique favorisée par la maîtrise militaire du champ de bataille n’apparaissait pas au cours de cette année “charnière

    Or, la situation au Sahel a de quoi rendre pessimiste. Sur le plan militaire, les armées des Etats du Sahel, à l’exception de celle du Tchad, peut-être celle de la Mauritanie, récemment formée et équipée et qui a remporté des succès sur le terrain, ne sont pas capables d’affronter les djihadistes. Les 71 morts et les 30 disparus (?) de l’armée nigérienne à la suite d’un raid djihadiste à Inates viennent encore de le démontrer tragiquement. Les moyens que l’armée française déploie dans le cadre de l’opération Barkhane sont sans proportion avec l’enjeu : 4500 hommes, 200 blindés, 6 avions de combat, une vingtaine d’hélicoptères et quelques drones. Elle reçoit l’aide de quelques dizaines de Britanniques et d’Estoniens des forces spéciales. Par ailleurs, au Mali, la MINUSMA intervient au nom des Nations Unies notamment pour maintenir l’ordre et la sécurité dans les villes et soutenir le gouvernement légitime. Elle mobilise 16 000 hommes essentiellement des militaires et des policiers venant de près d’une cinquantaine de pays, avec une dizaine de gros contributeurs, dont des pays d’Afrique francophone, du Sahel en particulier, et, il faut le souligner, un millier d’Allemands. La France n’est pas seule mais c’est elle qui assure les missions les plus dangereuses pour entraver au nord du Mali et au Niger le passage des armes et des combattants depuis la Libye. Quant à la poussière d’unités venant du bout du monde, par exemple de Chine ou du Bangla Desh islamiste, on peut s’interroger sur les raisons de leur présence et sur l’efficacité de ce type de mosaïque militaire déployée par l’ONU qui n’a jamais fait ses preuves. La France déplore 41 morts depuis l’opération Serval, la Minusma, 198. Peut-on espérer des résultats définitifs sur un territoire de près de 5 millions de KM2, dont 1,2 pour le seul Mali alors que l’ennemi qui ne comprend que quelques milliers de combattants est véloce et furtif, bénéficie de soutiens dans la population et utilise les antagonismes tribaux ?

    Sur le plan politique, la fragilité des Etats issus d’une décolonisation menée au pas de charge est un handicap considérable. Le Mali, le Niger, le Tchad ont leur capitale au sud de pays immenses dont les populations sont diverses et souvent opposées, comme les Touaregs du Nord et les Bambaras de Bamako, sans compter les Peuls au Mali. Bâtir des démocraties libérales dans un tel contexte est une illusion. La présence d’armées étrangères dans ces pays musulmans dont les peuples ont appris de leurs gouvernements souvent corrompus que tous leurs malheurs venaient de la colonisation présente un risque majeur : celui d’un basculement de la population. Des manifestations ont déjà visé les troupes françaises. Des Maliens nombreux réfugiés en France et des soldats français risquant leur vie au Mali pour y assurer la paix, avec un courage et une intelligence qui compensent la faiblesse des moyens, et qui se font insulter sur place, c’est insoutenable !

    Si l’espoir d’assurer la consolidation des gouvernements dans cette région du monde doit demeurer modeste, il y a une  priorité stratégique qui peut seule mettre fin au djihadisme : il faut rétablir le verrou que constituait la Libye de Kadhafi. Celui-ci avait des visées d’expansion qui nous avaient amenés à le combattre au Tchad, mais il s’opposait aux islamistes et contrôlait la marqueterie tribale de son pays. L’intervention en faveur de ses ennemis, notamment les Frères musulmans de Misrata, a été plus qu’une faute. Il est indispensable que la Libye retrouve un régime fort sur l’ensemble de son territoire. C’est la clef de la pacification du Sahel !

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Quelle stratégie industrielle pour la France ? Partie 2 : La nécessité d'une stratégie indépendante et souveraine, par J

    L’Union européenne a été construite comme une vaste zone de libre-échange, un super-marché de consommateurs, et elle n’a pas conçu de stratégie industrielle globale, pas plus que de stratégie géopolitique comme le faisait remarquer un article récent de Renaud Girard sur lequel il nous faudra revenir.

    jean philippe chauvin.jpgCe qui ne signifie pas que certains n’en ont pas eu l’intention, comme l’actuel commissaire Thierry Breton très actif sur ce sujet. Mais, s’il n’est pas trop tard, il est bien tard ! Et il faudrait se poser la question de sa finalité et de son opportunité dans une mondialisation qui nécessiterait plutôt le renforcement des Etats souverains déjà existants, seuls susceptibles d’envisager le long terme et de résister efficacement, s’ils en ont la volonté incarnée dans des institutions enracinées, aux grandes féodalités financières et économiques. Dans son propos sur « l’absence de stratégie industrielle » de l’UE, M. Christian Saint-Étienne s’appuie sur la question automobile et sur les nouvelles orientations qui se prétendent écologiques pour mieux cacher la misère, en somme, de cette Union européenne qui a tendance à suivre les modes plutôt qu’à les susciter ou à les orienter…

     

    « Si l’Europe stratégique existait, elle élaborerait les normes de batteries totalement recyclables devant être opérationnelles dès 2025 avant de favoriser la circulation des véhicules électriques », ce qui paraît le plus logique et surtout comme le meilleur moyen d’éviter un effondrement des entreprises automobiles des pays européens et de la France en particulier, tout en empêchant des puissances industrielles comme la Chine de s’imposer dans le domaine des véhicules non-thermiques. La précipitation, sur cette question comme sur d’autres, est, plus encore qu’un défaut, une véritable faute, et pas seulement stratégique. C’est pourtant la précipitation motivée par l’idéologie qui, une fois de plus, définit l’actuelle politique de l’Union européenne : « (…) L’Europe veut se voir belle en son miroir écologique en interdisant la vente des moteurs thermiques dès 2035, ce qui veut dire, en termes de stratégie industrielle, dès 2025, au risque d’augmenter la pollution globale engendrée par l’automobile, sans parler de la perte d’autonomie stratégique. » La France peut-elle alors rester sans réagir ? Peut-elle proposer une politique alternative sans renoncer à la motivation écologique ni sacrifier sa filière automobile ? Si la réponse à la première question se doit d’être négative, celle à la seconde peut être positive.

     

    La France doit rappeler à l’Union européenne et à ses partenaires que la question automobile doit être étudiée sous trois aspects : l’écologique, l’industriel, le social, et que l’un ne doit pas éliminer (ou dévaloriser) les autres, même s’il peut y avoir une « inégalité protectrice » entre eux, au regard des enjeux et des situations. C’est d’ailleurs tout l’intérêt d’une stratégie industrielle digne de ce nom de concilier les trois dans une dynamique d’ensemble pour que son efficacité soit réelle et utile pour la nation française comme pour l’ensemble européen à laquelle elle appartient.

     

    Dans le cas de l’automobile, au-delà de la stratégie industrielle européenne que M. Christian Saint-Étienne appelle de ses vœux, il paraît nécessaire de refaire d’abord une stratégie française qui, une fois définie, réfléchie et actée, pourra entraîner les autres pays ou, du moins, permettra une discussion en position de force de la France au sein des institutions européennes : attendre une hypothétique stratégie européenne qui n’a jamais, pour l’heure, prouvé son existence comme l’a dit précédemment l’économiste, serait lâcher la proie pour l’ombre, d’autant plus que l’Allemagne, elle, a conservé une production industrielle forte et indépendante, et qu’elle privilégie d’abord ses intérêts avant que de se penser « européenne ». Mais cette stratégie française, qui doit assurer une transition écologique vers un mode de circulation moins carbonée (ce qui est éminemment souhaitable) sans casser l’effort de recherche d’efficacité énergétique entrepris autour des énergies fossiles (« rouler plus loin avec moins de matière première », dans une perspective de sobriété énergétique et de moindre pollution, à défaut de pouvoir supprimer complètement celle-ci), ne doit pas être non plus pensée à la seule échelle européenne (je parle là de l’Union européenne), car ce serait limiter ses effets et s’empêcher d’envisager des alliances ou des ensembles politiques futurs encore inédits.

    Une « souveraineté industrielle » française n’est possible que si sa stratégie vise à « faire de la force », et si c’est l’État, dans une dynamique néo-colbertiste (mais non-étatiste), qui la mène, et cela en s’inscrivant, non dans la seule immédiateté (ou « temps court »), mais dans la durée et la continuité d’une politique enracinée. A ses débuts, et dans la ligne d’une stratégie plus globale dont l’esquisse remontait aux années 1936-1946, la Cinquième République avait engagé cette stratégie du long terme dans une posture toute capétienne que, malheureusement, les pouvoirs politiques des années 1970 et suivantes allaient s’acharner à défaire au nom ou au profit revendiqué d’une construction européenne pourtant peu probante. Sans doute est-il temps de remettre les choses à l’endroit !

     

    (à suivre)

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • Éphéméride du 26 avril

    1248 : Consécration de la Sainte-Chapelle     

        

    Il a fallu six ans pour réaliser cette construction, ordonnée par Saint Louis afin d'abriter la Couronne d'épines et les autres reliques de la Passion du Christ, rachetées par lui à l'empereur de Byzance, Baudoin II. 

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    La Sainte Chapelle est avant tout une gigantesque châsse destinée à recevoir les reliques de la crucifixion :

    la couronne d'épines portée par le Christ lors de la Passion (acquise en 1238 pour 135.000 livres);

    le fragment de la Vraie Croix;

    la lance et l'éponge de la Passion;

     un des clous de crucifixion;

     des reliques de la Vierge...

    (toutes présentées aujourd'hui dans le Trésor de la cathédrale Notre-Dame de Paris...)

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    Pour accueillir des reliques si précieuses, il fallait un lieu spécifique. Saint Louis fait le choix d'inclure l'église qu'il veut construire dans le Palais de la Cité (aujourd'hui Palais de Justice), afin de ne pas dissocier les reliques et la royauté.

    L'édification de la Sainte Chapelle n'est donc pas seulement un acte de piété : c'est aussi un acte politique.

    On ne peut pas affirmer avec certitude le nom de l'architecte qui dirigea le chantier, mais on pense qu'il peut s'agir de Pierre de Montreuil (l'architecte de Notre-Dame) ou de Jean de Chelles.

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    Ce chef-d'oeuvre ne fut épargné que de justesse à la Révolution, mais sévèrement endommagé.

    Transformée en dépôt d'archives, la Sainte-Chapelle fut sauvée sous Louis-Philippe, où le "gothique" était revenu au goût du jour.

    Elle fut restaurée par Jacques-Félix Duban, Jean-Baptiste Lassus puis Viollet-le-Duc et quelques autres vers 1845.

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    Long de 36 m, large de 17, et haut de 42, 50 m, l'édifice abrite deux chapelles :

      la chapelle basse réservée aux serviteurs,

    et la chapelle haute, destinée à la famille royale, qui communiquait avec les appartements royaux. Cet édifice-reliquaire constitue un joyau de l'architecture gothique rayonnante.

    Outre ses somptueuses verrières, la Sainte-Chapelle est ornée de peintures murales, fidèlement restituées au XIXème siècle et d'un décor sculpté remarquable par sa finesse et sa variété.

    La Chapelle haute (ci dessus et ci dessous), où étaient conservées les reliques, est délicatement peinte et ouvragée. Elle comporte un décor sculpté, remarquable de finesse et de variété. Les hautes verrières, dont les deux tiers sont d'origine, constituent l'ensemble le plus complet de l'art du vitrail au XIIIème siècle. Elles racontent l'Ancien Testament dans la nef, la Passion et la Résurrection dans l'abside, la Vie de la Vierge, de Jean le Baptiste et de Jean l'Évangeliste autour de cette dernière.

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    La Chapelle basse, dédiée à la Vierge, est réservée aux familiers du palais. On y accède par une porte s’ouvrant au niveau du sol et précédée d’un porche : le sol de la chapelle haute étant au niveau du premier étage des appartements royaux, le plafond de la chapelle basse est donc bas et supporté par des voûtes en croisées d’ogives qui soutiennent en plus le plancher de la chapelle haute :

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    Sur la Sainte Chapelle elle-même : 

    http://www.sainte-chapelle.fr/

     

    Et, sur son Trésor (aujourd'hui à Notre-Dame de Paris) :

    • http://www.notredamedeparis.fr/Veneration-de-la-Couronne-d-epines

     

    • http://oeuvres-saintsepulcre.fr/Les-Reliques-de-la-Passion

     

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    1842 : Le contre-amiral Abel Aubert Du Petit-Thouars prend possession des îles Marquises

              

    Il imposera dans les semaines suivantes le protectorat français à Tahiti.

    C’est le début de la formation de ce qui deviendra, avec le temps, la Polynésie française, immense Territoire d’Outre-Mer, dotée d’une Assemblée territoriale le 25 octobre 1946.

    La Polynésie française est située dans le sud de l'océan Pacifique, à environ 6.000 km à l’est de l’Australie; elle est composée de 5 archipels, regroupant 118 îles au total, dont 67 habitées :

     

    l'archipel des Marquises (annexé en 1842);

     l'archipel de la Société : avec les îles du Vent (Tahiti, annexé en 1880) et les îles Sous-le-Vent (Bora Bora, annexé en 1897);

     l'archipel des Tuamotu (annexé en 1880);

    • l'archipel des Gambier (annexé en 1881);

    • l'archipel des Australes (annexé en 1900);

     

    Remarquablement présentée dans le lien suivant, la Polynésie française inclut, évidemment, les immenses espaces maritimes adjacents :

    www.outre-mer.gouv.fr/?-polynesie-francaise-.html

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    À l'échelle de l'Europe, voici - ci dessous - l'extension recouverte par la Polynésie française. C'est avec des Territoires comme celui-ci que la France dispose du deuxième domaine maritime mondial, 11 millions de kilomètres carrés, juste après les États-Unis... : 

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    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes voir la photo "La 2ème puissance maritime mondiale"

     

     

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    3 janvier,sainte geneviève,paris,pantheon,attila,gaule,puvis de chavannes,huns,saint etienne du mont,larousse,joffreCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

    l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),

    écouter 59 morceaux de musique,

  • Royalisme social : lfar en accord complet avec Jean-Philippe Chauvin...

    71298821_10221005915717807_7302070798410317824_n.jpgLes circonstances aidant, des multiples drames sociaux de ces derniers mois aux Gilets Jaunes, et grâce à mes amis Franck J., Thibault D. le chouan, et tous les amis du Groupe d'Action Royaliste, ainsi que quelques autres, je me suis, depuis quelques temps, replongé dans la "question sociale" et dans l'étude et la réflexion sur l'alternative "corporative", en cherchant des pistes crédibles et des propositions utiles, et sans tabou ni démagogie.

    J'ai aussi relu nombre de vieux textes royalistes "sociaux", de Villeneuve-Bargemont à Albert de Mun, de L'Accord Social à Notre Avenir Français (des années 1970-80), de la NAF des origines aux études de Royaliste-Cahiers Trimestriels et du Lys Rouge, et redécouvert la richesse d'un héritage que le GAR, dans ses brochures comme dans ses vidéos de SACR-TV, essaye de valoriser depuis déjà une bonne dizaine d'années.

    Ma conviction de la nécessité d'une Monarchie sociale en sort renforcée, et je crois de plus en plus que, actualisé et, surtout, redéfini, un "corporatisme français" original (sans tomber dans l'utopisme ni le dogmatisme, ennemis de la raison économique) est possible, sans doute combiné à certaines formes économiques déjà existantes, comme nous le démontrent les "caisses autonomes de retraites", de nature corporative assumée par quelques professions en France depuis la Libération…

    Mais un héritage n'est qu'une collection de souvenirs nostalgiques si l'on ne prend soin de l'utiliser, de l'actualiser, de l'enrichir : l'actualité sociale à venir doit marquer le retour visible des "royalistes sociaux de proposition" sur le terrain des idées et dans les combats, pas toujours simples mais toujours nécessaires, pour la justice sociale.

    Vos remarques, vos questions, vos propositions, vos critiques aussi, me sont utiles, autant pour approfondir ma réflexion sur cette "Monarchie sociale et corporative" pour laquelle je milite ardemment, que pour en forger, sinon une doctrine, du moins un ensemble de principes et quelques axes de pratique (et d'arguments) : quelle réponse sociale aujourd'hui "par" le politique ? Quelle stratégie économique et sociale face à la mondialisation actuelle ? Quel "modèle corporatif" possible et crédible ? Quelle "économie d'entente" dans une société abîmée et soumise, tant aux souffles mauvais de la division sociale qu'à l'oligarchie mondialisée ? "Que faire" pour les royalistes sociaux du XXIe siècle ?

    Jean-Philippe Chauvin

    C'est avec un très grand intérêt que lafautearousseau a pris connaissance de cette déclaration; dans toute la mesure de nos moyens, de nos possibilités, de nos capacités, nous ne demandons qu'à y contribuer, à la relayer, à la faire progresser au maximum...

  • Le numéro de septembre (216) de Politique magazine

    Labourance et pâturance

    Inconscients que nous étions ! Nous batifolions avec insouciance au milieu de l’abondance sans nous rendre compte que nous vivions les dernières heures d’un fragile et égoïste bonheur. Mais Macron est venu nous avertir. 

    Le prophète du malheur français, entre deux repentances africaines, nous a expliqué que nous allions accoucher d’un nouveau monde, dans la douleur. Mais une noble douleur ! Une douleur de progrès, une douleur de générosité, une douleur d’avenir ! Une douleur électrique, citoyenne, responsable et durable ! On n’est pas chez les Capétiens, les gars, nous a expliqué, le regard écarquillé, le prophète de l’Union européenne.  La suite ICI

    De la forfaiture au désastre, par Hilaire de Crémier

    Tout se paie. L’absurdité grandiloquente s’achève en catastrophe. Le jeu de Macron risque de devenir de plus en plus périlleux. Même si jusqu’à présent, malgré les difficultés accumulées, il a échappé au pire, voici que le pire se signale à l’horizon. Le pire pour la France, hélas. Probablement aussi le pire pour lui qui, pourtant, ne l’aura pas volé. Il a accédé au pouvoir par des procédés de voyou dont l’utilisation des fonctions de l’État à des fins personnelles jusqu’à la prévarication a constitué la norme habituelle : décisions prises en vue de sa stratégie politique au mépris des intérêts français, à l’encontre même des orientations du gouvernement auquel il appartient, compensations financières par voies détournées, …   La suite ICI

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    Vers une victoire des Droites en Italie ? par Georges-Henri Soutou

    La cote de popularité de Giorgia Meloni atteint 25 % aujourd’hui. Assez pour devenir présidente du Conseil des ministres ? Sa victoire serait à la fois l’espoir d’une Union européenne moins obsédée par l’idéologie progressiste et le danger d’une Italie plus atlantiste. Quoi qu’il arrive, la France ne saura sans doute pas composer avec l’Italie. La suite ICI…

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    EDF, 25 ans d’impéritie politique, par Olivier Pichon

    Depuis le milieu des années 90, la France a traité la question énergétique d’une façon idéologique contraire à toute rationalité industrielle et en dépit de l’intérêt national. La guerre en Ukraine a manifesté cette impéritie, mais ce conflit sert d’alibi à une classe politicienne qui veut se soustraire à ses responsabilités. Depuis le milieu des années 90, la France a traité la question énergétique d’une façon idéologique contraire à toute rationalité industrielle et en dépit de l’intérêt national. La suite ICI…

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    Le pape François au risque de la liturgie, par Jean Bouër

    Rétablir l’unité du rite romain, mission sacrée pour le pape François. Mais quelle unité ? Le missel de Paul VI ne mettait-il pas justement en avant sa flexibilité, précisément pour s’affranchir du rite romain pré-Vatican II ? Dans sa dernière lettre apostolique Desiderio desideravi, le Pape aborde intégralement le sujet de la liturgie et s’engage dans une perspective plus générale que celle de ses actes et propos récents. Une rupture avec ses actions polémiques, dont la plus récente a été la volonté d’éradiquer le rite tridentin ? Pas vraiment.  La suite ICI…

     

     www.politiquemagazine.fr

    1 rue de Courcelles 75008 Paris

  • Charlotte d'Ornellas : l'indispensable retour à la messe.

    Source : https://www.valeursactuelles.com/

    Alors que le pays devrait se déconfiner progressivement dès le 11 mai prochain, Emmanuel Macron a annoncé que les cultes ne reprendraient qu'à la mi-juin. Une annonce difficile à comprendre.

    1.jpgVoilà déjà de longues semaines que les catholiques sont tentés de cocher la case de la « première nécessité » sur leurs attestations pour aller se confesser, se rendre à la messe, accéder à la communion, baptiser un enfant, confirmer un adolescent, marier un couple ou recevoir le sacrement des malades. Non par malhonnêteté administrative mais parce que c’est exactement ce que ces sacrements représentent pour eux : une première nécessité. Ceux qui ont du mal à le comprendre doivent au moins l’entendre, à moins de nier la dignitité et la liberté de ces citoyens Français et catholiques. 

    Certains l’ont d’ailleurs fait, qui étaient conviés à se rendre dans leurs églises pour que le prêtre puisse y dire sa messe, en toute légalité. Ils ont été infiniment peu nombreux. Les autres ont résisté, non par relativisme mais par obéissance et responsabilité, comprenant que le risque sanitaire imposait des règles drastiques à la société toute entière dont ils sont résolument. Ils ont profité de cette injonction historiquement inédite pour creuser leur désir spirituel avec patience, faisant vivre des petits églises domestiques parfois oubliées, redécouvrant les trésors de la prière personnelle et familiale. Les prêtres ont dit leur messe sans assistance, seul en face de ce Dieu à qui ils ont donné leur vie. Les évêques ont pris des mesures restrictives avant même qu’elles soient imposées à la société, les prêtres ont obéi sans rechigner, les fidèles ont suivi parfois douloureusement. Même pendant la semaine sainte, et même le jour de Pâques, sommet de la vie chrétienne. Ils ont accepté cette absence liturgique en sachant que ce trésor n’est dû qu’à Dieu, et non à eux, et que les prêtres pouvaient continuer à dire quotidiennement leurs messes, officiellement et sans contraintes (à quelques regrettables exceptions près).

    Le réflexe est triste mais compréhensible de la part des dirigeants matérialistes que l’époque s’est forgée

    Mais récemment, les catholiques étaient eux aussi derrière leur écran de télévision à attendre une bonne nouvelle de la bouche du chef de l’Etat. Ils aimeraient retourner à la messe, mais également à l’école, à l’usine, au bureau, chez leurs parents ou amis et au bistro. Comme tous les Français, ils espèrent le retour à une vie normale, fut-elle ajustée ou différente. Ce soir-là, Emmanuel Macron a annoncé la date du 11 mai. Quelques jours plus tard, les différentes composantes de la société ont donc fait remonter leurs propositions de déconfinement au Premier ministre, parmi lesquelles la conférence des évêques de France. Mais l’exécutif a alors annoncé que la reprise des cultes n’interviendrait qu’à la mi-juin… Le réflexe est triste mais compréhensible de la part des dirigeants matérialistes que l’époque s’est forgée. Sauf que les catholiques ont le devoir de rappeler aujourd’hui que la messe n’est pas un folklore et ne peut souffrir de recevoir les mêmes délais qu’une fête populaire ou qu’une salle de cinéma. Elle est une raison de vivre. il était déjà douloureux pour eux de voir que les trésors d’inventivité trouvés pour permettre aux hommes de se nourrir de pain aient été oubliés pour l’autre nourriture - spirituelle - qui les fait vivre. Il serait incompréhensible que cela dure plus longtemps, dès le déconfinement entamé. 

    La France a besoin, aujourd’hui encore, de la bonne volonté de tous ses enfants. Que chacun serve avec ses ressources et ses talents. Or l’Eglise, qui n’a pas cessé d’accompagner les malades, de consoler les familles, d’enterrer les morts, de secourir les pauvres n’est pas d’abord une ONG. Cette puissance de charité trouve sa source dans le coeur de la foi, dans ces sacrements dont les fidèles manquent aujourd’hui. Elle est littéralement essentielle.

    Quand Emmanuel Macron faisait l'éloge de la France catholique au collège des Bernardins 

    « Lorsque vient l’heure de la plus grande intensité, lorsque l’épreuve commande de rassembler toutes les ressources qu’on a en soi au service de la France, la part du citoyen et la part du catholique brûlent, chez le croyant véritable, d’une même flamme ». C’est ce qu’Emmanuel Macron lui-même déclarait le 9 avril 2018, au collège des Bernardins. Il insistait même alors : « Si les catholiques ont voulu servir et grandir la France, s’ils ont accepté de mourir, ce n’est pas seulement au nom d’idéaux humanistes. Ce n’est pas au nom seulement d’une morale judéo-chrétienne sécularisée. C’est aussi parce qu’ils étaient portés par leur foi en Dieu et par leur pratique religieuse. » Il disait enfin, et chaque mot va puiser dans les siècles de notre propre histoire : « M’aveugler volontairement sur la dimension spirituelle que les catholiques investissent dans leur vie morale, intellectuelle, familiale, professionnelle, sociale, ce serait me condamner à n’avoir de la France qu’une vue partielle ; ce serait méconnaître le pays, son histoire, ses citoyens ; et affectant l’indifférence, je dérogerais à ma mission. »

    Emmanuel Macron semblait avoir étonnamment compris - dans ces quelques mots- la puissance d’irrigation de la foi que recherche tout catholique dans sa vie. Quel meilleur moment pour s’en souvenir et prouver ainsi que les mots ne sont pas simplement de traîtres ressorts électoraux ? La vie va reprendre dans les rues, les écoles, les entreprises, les magasins. Toutes les consignes qui s’appliqueront pourraient être appliquées dans une église, et tous les prêtres du pays le savent. Comme tant d’autres acteurs indispensables du pays, ces hommes de Dieu ont largement et docilement prouvé leur responsabilité dans cette crise. Ils sont en droit, eux-aussi, de reprendre le travail ! Non parce que ce serait un dû réclamé au gouvernement, mais bien parce que c’est un devoir. Espérance et charité - dont le pays entier profite - ont besoin de la foi. 

  • HONNEUR : Le caporal-chef Maxime BLASCO, un exemple de courage et d’humilité, par Michel Goya.

    Le caporal-chef Maxime Blasco. DR/ Gérard Guerrier

    TRIBUNE - Le caporal-chef Maxime Blasco est tombé vendredi au combat, mortellement touché par un tir, alors qu’il était déployé dans le cadre de l’opération Barkhane au Mali. Le colonel (ER) des troupes de marine Michel Goya rend hommage à la bravoure de ce jeune soldat.

    7.jpgNous sommes dans la nuit du 13 au 14 juin 2019, au Mali. Ils sont trois dans l’hélicoptère Gazelle, Kevin et Adrien dans le cockpit et Maxime, le tireur d’élite, à l’arrière les pieds sur les pantins. Tous les trois sont engagés dans un combat qui a déjà commencé depuis plusieurs heures contre une quarantaine de combattants djihadistes. Cela se passe mal. Dès son arrivée dans la zone, l’hélicoptère est accroché, percé, et chute. Le crash est très rude et tous se retrouvent brisés à l’intérieur alors qu’un incendie menace de tout faire exploser. N’écoutant que son courage, qui lui disait beaucoup, Paco, le chef de bord de l’hélicoptère Tigre évoluant à proximité, décide de se poser à une cinquantaine de mètres de là pour tenter de récupérer ses camarades au milieu de la zone de combat. Voyant cela et les flammes qui montent, Maxime surmonte ses douleurs et va chercher ses deux camarades encastrés dans le cockpit. Ils sont incapables de marcher. Qu’à cela ne tienne, Maxime les traîne jusqu’au Tigre. Petit détail : l’hélicoptère Tigre n’a aucune capacité de transport. Les trois hommes s’accrochent donc comme ils peuvent au train d’atterrissage et tiennent à la force des bras pendant les cinq minutes de vol jusqu’à un lieu plus sûr. En tout, du crash au posé du Tigre, douze minutes de courage pur.

    Vous en avez entendu parler ? Il est probable que non. Éternel problème : la France a des hommes et des femmes ordinaires qui font régulièrement des choses extraordinaires loin de chez eux, mais peu le savent. Et quand par extraordinaire, on les voit sur le petit écran, on ne cite que rarement leur nom complet.

    Maxime est tombé le 24 septembre dernier. Pour l’honorer complètement, on peut donc enfin dire son nom complet : Maxime Blasco. Pas sorti d’une grande école, pas riche héritier, pas joueur au Paris Saint-Germain, pas influenceur sur Instagram, Maxime n’avait aucune chance de faire la une, sauf peut-être en passant par « Le Meilleur Pâtissier », son premier métier. En fait, la pâtisserie, ce n’était pas son truc. Son truc, comme beaucoup d’hommes et de femmes qui s’engagent dans un régiment de combat, c’était justement le combat. Il a voulu une vie forte en échange du risque qu’elle soit brève, et, comme il était des Alpes, il s’est engagé au 7e bataillon de chasseurs alpins, où il a trouvé ce qu’il cherchait. Dès sa première opération, en Centrafrique, Maxime a participé au combat de Batangafo, dans le nord du pays, les 4 et 5 août 2014. Ce combat très violent a fait au moins 70 morts parmi ceux qui avaient attaqué les soldats français qui n’avaient alors eu que deux blessés, sans doute pas assez pour que cela intéresse plus les médias que les fausses accusations de pédophilie. Mais si on ne veut pas les voir et si l’armée ne sait pas les montrer, les bons combattants sont au moins reconnus en interne. Maxime Blasco, alors tireur d’élite, a reçu là la croix de la Valeur militaire et sa première citation. Pour les non-initiés, c’est la version de temps de paix de la croix de guerre, qui récompense de la même façon le courage au combat. Pour dévoiler la suite, Maxime Blasco en recevra quatre en sept ans.

    Car bien entendu cela ne s’est pas arrêté là. Comme il était très bon, il a rapidement rejoint le groupement de commandos montagne, ce qui se fait de mieux à la 27e brigade d’infanterie de montagne. À partir de là, il a rejoint tous les ans à partir de septembre 2016, pour quatre mois à chaque fois, l’unité d’intervention aéromobile au camp de Gao, au Mali. Il a donc enchaîné aussi les combats à terre ou depuis l’hélicoptère où il servait comme tireur d’élite, un rôle d’autant plus lourd que l’on voit qui on tue et qui est également essentiel dans des engagements où il faut à tout prix éviter de tuer des innocents. L’importance des tireurs d’élite est considérable dans notre armée, quasi stratégique quand on considère le poids d’une seule erreur. Clint Eastwood a fait un film sur l’un d’entre eux, mais Clint Eastwood est américain et Maxime Blasco était infiniment plus humble que Chris Kyle, mais tout aussi accroché à sa mission et à ses potes, refusant tout poste « tranquille » après ses blessures pour les rejoindre plus vite.

    Plein de combats, donc, dont un où il a stoppé un convoi ennemi à lui tout seul et cette fameuse nuit de juin 2019. Au bout du compte, Maxime Blasco est un des Français qui ont fait le plus de mal à nos ennemis djihadistes. Le président de la République l’a même décoré de la médaille militaire, il y a quelques mois seulement. Il faudra qu’on arrête un jour cette distinction aristocratique entre la Légion d’honneur pour les officiers et la médaille militaire pour les autres, mais il faut que les Français se rendent compte que recevoir la médaille militaire comme caporal-chef après neuf ans de service, c’est très exceptionnel. C’est comme recevoir une médaille d’or aux Jeux olympiques, mais discrètement.

    Mais le combat est aussi forcément un risque. Pénétrer dans une zone de danger, c’est lancer un dé. Selon le résultat, on en sort le plus souvent indemne, on est parfois blessé dans son corps et son âme, on y perd aussi de temps en temps la vie. Le 24 septembre dernier, dans cette mission de reconnaissance près de la frontière burkinabée, le dé est mal tombé. L’ennemi n’était pas détruit après le passage des Tigre et il restait encore un homme pour tirer à bout portant sur Maxime, qui n’a sans doute, et comme souvent, même pas vu qui lui tirait dessus. Comme les héros de L’Iliade, le puissant destin s’est emparé de ses yeux et son âme s’est envolée sans souffrir. Celle de son ennemi n’a pas tardé à le rejoindre.

    Ce n’est pas parce que nos soldats tombent que nous perdons les guerres. Si nos soldats tombent, c’est parce que nous acceptons comme nation qu’ils prennent des risques, ce qui reste à ce jour le seul moyen de vaincre nos ennemis. Pour autant, ils sont peu nombreux, ceux qui acceptent de pénétrer volontairement dans ces bulles de violence ; quelques dizaines de milliers tout au plus. Ils constituent un trésor national qui mérite sans doute plus, plus de moyens, d’attention, de considération. À tout le moins, le minimum est de ne pas attendre qu’ils soient tombés pour prendre conscience qu’ils sont grands.


    8.jpegMICHEL GOYA

    Colonel (er)
    Le Figaro - Alexandre Devecchio
    27 septembre 2021

    Michel Goya est colonel (ER) des troupes de marine, docteur en histoire et ancien titulaire de la chaire d’histoire militaire à l’École de guerre. Il a notamment publié Les vainqueurs. Comment la France a gagné la Grande Guerre (Tallandier, 2018) et Une révolution militaire africaine: Lutter contre les organisations armées en Afrique subsaharienne (Amazon, 2020).

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/


    Source photo : Etat-major des Armées

    Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

  • ISLAMÉRIQUE [2]

    François Mitterrand et Jacques Attali 

     

    Par Péroncel Hugoz 

     

    2293089609.14.jpgAncien correspondant du Monde en Algérie puis en Egypte, grand-reporter, auteur d’une dizaine de volumes sur les pays du Sud (notamment Le Radeau de Mahomet, 1983, et 2000 ans d’histoires marocaines, 2014) éditeur en France ou au Maroc de 60 ouvrages orientalistes, chroniqueur sur lafautearousseau depuis 2016, Péroncel-Hugoz, ce qui est moins connu, a joué un rôle au début de la carrière du géopolitiste et essayiste Alexandre Del Valle, pied-noir franco-italien, né en 1968 à Marseille, dont la dizaine de consistants essais tend à dévoiler la vraie nature de l’offensive panislamiste sur les cinq continents,  le dernier de ces ouvrages étant, en mars 2018, La stratégie de l’intimidation, véritable bréviaire de ce mal qui ronge nos sociétés: l’islamiquement correct. Un mal, sorti certes de l’Islam mais où les Etats-Unis d’Amérique ont joué, et continuent de jouer un rôle trouble, équivoque et plus que jamais inquiétant à l’heure du trumpisme. 

    3679871411.3.jpgNous laissons donc la parole à Péroncel-Hugoz, sur la genèse de ses relations avec Alexandre Del Valle avant de publier deux des textes qu’il a écrits pour soutenir le géopolitiste : ISLAMERIQUE, préface en 1997 d’Islamisme et Etats-Unis. Une alliance contre l’Europe (l’Age d’homme, 330 p.) puis Travailler pour le roi de Turquie…, préface en 2004 de La Turquie dans l’Europe. Un cheval de Troie islamiste ? (Edition des Syrtes, 2004, 460 p.)  Lafautearousseau

     

    Parfois, la pression des Etats-Unis sur notre part d'univers est si forte, si énorme, que même des atlantistes de longue date éprouvent des bouffées d'impatience et se mettent à paraphraser, avec un quart de siècle de retard, le général de Gaulle : « les Américains veulent une Europe atlantiste qui serait en réalité le camouflage de la domination des Etats-Unis sur l'Europe. Ce serait une `vassalisation': [ Les Etats-Unis] ne veulent ni d'une union fédérale européenne, ni de l'espace européen confédéral, ni de l'union continentale. Leur préférence affichée est de voir la Communauté économique européenne s'intégrer progressivement à l'Amérique du Nord dans un espace économique culturel et politique commun ». Cette simple constatation des faits diplomatiques et économiques, cette banalité qui n'en sera peut-être plus une demain devant la montée des interdits tacites frappant toute réserve à l'endroit des Etats-Unis, cette « banalité » n'est pas le fait d'un Michel jean-edern-hallier-l-insaisissable.jpgJobert, d'un Jean-Pierre Chevènement, d'un Philippe de Saint-Robert ou d'un Jean-Edern Hallier, mais elle a été émise par l'ancien conseiller spécial du président François Mitterrand, Jacques Attali, américanophile patenté s'il en est, quoique frappé pour une fois par un accès de lucidité. (Paris-Match, 3 février 1994).

    Mitterrand lui-même, atlantiste convaincu s'il en fut, durant sa longue carrière politique, eut sur le tard un cri de vérité, si du moins est exact ce que rapportent Georges-Marc Benamou dans Le dernier Mitterrand et Paul-Marie Couteaux dans L'Europe vers la guerre : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l'Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort. Apparemment ». Appa­remment en effet. Et puis ici, d'ailleurs, avant la mort des individus, il s'agit de mort économique, mort culturelle, mort militaire, mort natio­nale. C'est cela que recherche inlassablement l'Amérique pour asseoir sa domination mondiale. Il se trouve que la France, les Français, la franco­phonie forment encore l'un des rares groupements humains s'opposant par son existence même, par sa puissance propre aussi (la France, selon les domaines : agro-alimentaire, aéronautique, services etc., se situe, même si le « politiquement correct » empêche de le dire, de peur de « dérive nationaliste », la France donc se situe entre le deuxième et le quatrième rang, souvent tout de suite derrière le mastodonte étasunien) à l'hégémonie nord-américaine, que les complices ou les aveugles appellent leadership...

    La France, s'appuyant sur son histoire capétienne, sur les précédents de Charlemagne, François 1er, Louis XIV, Napoléon 1er et Napoléon III, de Gaulle, enfin, aurait pu, hier comme aujourd'hui, revenir à sa vieille et fructueuse diplomatie orientale (qui, en plus, nous permettait de protéger les minorités catholiques au Levant) et former un front euro-arabe face à l'américanisation forcenée, généralisée, bientôt obligatoire. Les épigones du Général, Jacques Chirac compris, n'ont pas eu assez d'énergie, ni une assez haute idée des capacités de la France pour remettre en selle une politique arabo-islamique d'envergure. Pendant ce temps, les stratèges de la diplomatie secrète de Washington avaient placé leurs pions sur l'échiquier musulman et plus précisément islamiste, de l'Arabie à l'Algérie... C'est dans ce territoire non autorisé aux curieux, aux perspi­caces et aux courageux, qu'Alexandre del Valle a planté sa canne d'escalade et ses stylos. Ecoutez bien, pendant qu'il est encore temps, le récit édifiant de ses découvertes en Islamérique ! 

    Paris, septembre 1997   (A suivre ...)

    Illustration ci-dessus :

    (De gauche à droite) Jean-Edern Hallier, Philippe de Saint-Robert, Paul-Marie Couteaûx

  • David Desgouilles : « En 2017, le risque le plus grave est de voir encore un président élu par défaut »

     

    Par Alexandre Devecchio    

    ENTRETIEN - David Desgouilles fait le bilan de l'année politique 2016 pour FigaroVox [30.12] et dresse les perspectives de l'année 2017.

     

    4021532882.pngQuel bilan tirez-vous de l'année politique ? Si vous deviez retenir trois évènements marquants ?

    Sur le plan international, le Brexit et l'élection de Trump figurent comme les deux événements les plus marquants, sachant qu'ils ont forcément des interactions avec notre vie politique nationale. Sur le plan national, toute l'année a été jalonnée par la primaire de droite. La victoire de François Fillon figure donc parmi les évènements marquants. Il ne faut surtout pas omettre les attentats de cet été, à Nice et Saint-Etienne de Rouvray. Enfin, le renoncement de François Hollande puisque c'est la première fois qu'un président de la Ve République n'était pas candidat à un second mandat (si on excepte évidemment Georges Pompidou qui n'en a pas eu la possibilité).

    Selon un récent sondage, Macron serait l'homme politique de l'année. Que cela vous inspire-t-il ?

    Emmanuel Macron aurait en tout cas tort de se laisser griser par ce palmarès. Les hommes politiques de l'année précédant celle du scrutin présidentiel confirment rarement les espoirs portés en eux. L'an dernier, c'était qui déjà ? Alain Juppé ? Edouard Balladur, Lionel Jospin, Dominique de Villepin et d'autres encore figuraient sans doute en tête de ce type de sondage.

    Cela dit, j'aurais grand tort de considérer qu'Emmanuel Macron n'a pas marqué 2016. Il a créé son mouvement politique, a démissionné puis s'est porté candidat, les sondages le créditant aujourd'hui d'un score à deux chiffres. Sans être béat d'admiration, on peut au minimum accorder de l'intérêt à cette trajectoire, pour un homme encore complètement inconnu en août 2014.

    Qui sont les autres vainqueurs ? Les perdants ?

    François Fillon constitue évidemment l'un des vainqueurs, puisqu'il a créé la surprise en mettant à la retraite deux figures marquantes de la droite française des trente dernières années, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. J'ajouterai deux personnalités : Jean-Luc Mélenchon qui a lancé une candidature dans l'esprit des institutions de la Ve, dédaignant le jeu des partis, et qui s'en trouve finalement récompensé et beaucoup plus libre de ses mouvements. Marine Le Pen figure aussi dans le camp des gagnants de 2016. En cette fin d'année, on observe qu'elle a encore progressé en popularité tout en adoptant une stratégie de distance médiatique. Mais il faudra que tout le monde tire dans le même sens qu'elle dans son parti dans la campagne et cela n'a pas l'air d'être gagné.

    Côtés perdants, Sarkozy, Juppé et Hollande évidemment. Nous pouvons ajouter à ceux-là Bruno Le Maire qui, l'an dernier, figurait parmi les espoirs de 2016. Il n'a pas su les confirmer.

    2016 a vu deux anciens présidents de la République disparaître définitivement de la scène politique. S'agit-il d'une année de rupture historique ?

    Nicolas Sarkozy souhaitait réussir là où Valéry Giscard d'Estaing avait échoué : redevenir président après  avoir été battu. Tous les deux sont passés par la case « président de parti », l'un en 1988 à la tête de l'UDF, l'autre en 2014 à celle de l'UMP. Nicolas Sarkozy n'a pas su écouter ceux qui lui disaient que redevenir un chef de parti après avoir été président était rédhibitoire. Cette mise en garde a éclaté lors des débats télévisés de la primaire où on voyait un ancien Chef d'Etat contredit et peu respecté par ses anciens ministres. Le seul chemin, même s'il était aussi très escarpé, était de s'affranchir des contingences partisanes et d'être candidat en homme libre. Il n'a pas voulu de cette stratégie qui était pourtant le plan prévu en mai 2012, selon Laureline Dupont et Philippe Cohen, dans un livre publié il y a deux ans (C'était pas le plan, Fayard). Quant à François Hollande, c'est aussi parce qu'il n'était plus considéré comme un chef par son camp qu'il a été contraint à sa décision du 1er décembre. Mais c'est beaucoup plus grave car il est le président de la République en exercice. Pour autant, évoquer « une rupture historique » me paraîtrait galvaudé.

    Au-delà des changements d'hommes, peut-on parler de rupture idéologique ?

    La rupture idéologique est moins caractérisée à mon sens par le renvoi à la retraite de Sarkozy et Hollande que par les soubresauts voire les mutations sur le plan international. La guerre contre le djihadisme, l'Union européenne qui agonise, le rôle de Vladimir Poutine ont bien davantage d'influence sur les ruptures qui pourraient bientôt intervenir dans notre pays.

    Justement, sur le plan international, l'année a été marquée par le Brexit, l'élection de Donald Trump et l'échec du référendum de Matteo Renzi en Italie. Doit-on s'attendre à de pareils bouleversements en France ?

    Serai-je original en répondant qu'il ne faut rien écarter ? L'euroscepticisme marque autant notre pays que l'Italie qui a sanctionné Renzi et le Royaume-Uni qui a voté le Brexit. La question est de savoir s'il trouvera sa traduction politique et si les Français jugeront celle-ci crédible. Il en va de même pour François Fillon dont l'élection due à sa posture conservatrice pourrait entrer en contradiction avec un programme économique dont les tenants et aboutissants sont loin de susciter une large adhésion dans le pays. Il aura à surmonter deux contradictions : celle, magnifiquement incarnée par la sentence de Russel Jacoby, « d’une droite qui vénère le Marché, mais qui en maudit la culture qu'elle engendre » ; et celle portée en germe par la primaire : 4 millions de participants alors que plus de 36 millions se rendront aux urnes. Et face à lui, on a du mal à percevoir quelqu'un capable d'être élu avec une large adhésion à son projet. Le risque à la fois le plus important et le plus grave que nous risquons de vivre en mai 2017, c'est encore un Président élu par défaut, dans un monde très dangereux. 

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    David Desgouilles est membre de la rédaction de Causeur. Il a publié Le bruit de la douche, une uchronie qui imagine le destin de DSK sans l'affaire du Sofitel (éd. Michalon, juin 2015). Son prochain roman de politique-fiction, Dérapage, paraît le 11 janvier 2017 aux éditions du Rocher.

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    Alexandre Devecchio   

  • Le « pacte mondial sur les migrations » arme de destruction massive des nations

    par Olivier Pichon 

    1581440061.jpgImmigration 

    « Il me semble que les solutions que le pacte migratoire de l’ONU propose vont exactement dans le sens à la fois des valeurs de l’Europe et des intérêts de l’Europe », a dit Emmanuel Macron à Bruxelles, le 23 novembre. 

    Les hommes ont toujours été animés par la pulsion migratoire ; ce fut même un état presque permanent de l’humanité dans les temps préhistoriques et anciens et qui dépendait du climat, des ressources disponibles, des catastrophes naturelles ou humaines, voire des conquêtes, dont on ne soulignera jamais assez qu’elles caractérisent dans la plupart des cas, la migration. Mais ce phénomène migratoire s’accomplissait le plus souvent selon un processus naturel et, historiquement, dans un monde qui était loin d’être plein. Souvenons-nous que l’humanité ne comptait encore au début du XXe siècle qu’environ 1 milliard et demi d’humains pour plus de 7 milliards aujourd’hui. Au surplus, les hommes ont inventé les royaumes, les nations et les empires par logique d’affinités culturelles et ethniques, lesquels, en dépit des guerres, constituaient un facteur d’équilibre mondial et civilisationnel dans le temps long. L’ONU, par ce pacte, ruine cet ordre et ouvre la boîte de Pandore, car l’accord spécifie : « Réfugiés et migrants bénéficient des mêmes droits de l’homme universels et des mêmes libertés fondamentales (que les nationaux), droits qui doivent être respectés, protégés et déployés à tout moment. » (Préambule, section 4).

    L’ONU ouvre la boîte de Pandore

    Qui ne voit la folie destructrice de cette réduction de l’humanité à un agrégat d’individus indifférenciés ? On ne peut ici que faire référence à René Girard. Selon lui, « la société moderne vit une crise d’indifférenciation généralisée : fin de la différence entre les peuples, les classes, les rôles, les sexes ! Je constate que la société moderne est capable de supporter, sans crise, [ndlr : c’était il y a quelques années !] un degré d’indifférenciation supérieur aux sociétés traditionnelles mais je constate que la société moderne est bien en crise », disait-il. On peut raisonnablement penser qu’un tel pacte, s’il est appliqué, fonctionnera comme un accélérateur de crise ! René Girard n’hésitait pas, quant à lui, à affirmer que cette indifférenciation est source de « la violence mimétique » et qu’en revanche les différences permettent précisément, autant que faire se peut, et à rebours de l’opinion commune, une forme d’entente.

    De plus, l’idéologie occidentale dominante de nos jours se fonde sur le culte d’un individualisme forcené dans lequel l’être humain, libéré de toutes les normes et obligations morales, peut satisfaire tous ses désirs. Chacun peut revendiquer n’importe quoi au nom du « c’est mon choix ». Ce faisant, les Onusiens projettent sur les peuples du tiers-monde, à travers ce pacte, sans même le savoir et le vouloir, la domination idéologique occidentale et donc une forme de néo-colonialisme !

    En France, entre 2004 et 2018, le nombre de demandeurs d’asile a doublé et, depuis 2011, le nombre de visas délivrés a augmenté de 65% et le nombre d’étrangers en situation irrégulière bénéficiant de l’Aide médicale d’État a augmenté de 50%. Source : Avis sur le projet de loi de finances pour 2018, tome 2 : « asile, immigration, intégration et nationalité ». 23 nov. 2018.

    Un constructivisme orwellien

    Ainsi donc, les 10 et 11 décembre, lors de la conférence intergouvernementale tenue à Marrakech le « Pacte mondial des Nations Unies pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » devrait être signé par les États membres. Il ne s’agit pas ici d’aide aux réfugiés, mais d’une obligation radicale d’ouverture des frontières aux migrants du monde entier avec obligation de les aider à choisir leur pays de destination. L’ONU organise un vaste supermarché de l’installation avec fiche du consommateur à l’appui. Deux hommes sont en charge du dossier : Jürg Lauber, citoyen suisse et représentant son pays auprès des Nations unies (la Suisse dont les conditions d’entrée sont extrêmement restrictives !), et un Mexicain, Juan José Gomez Camacho, représentant permanent du Mexique auprès des Nations unies !

    MONDE-1-BIS-3.jpgDans cette affaire l’ONU agit subrepticement ; car il ne s’agissait pas de proclamer juridiquement haut et fort la migration comme un droit de l’homme ; ainsi présenté le pacte eût enflammé l’opinion ! Le texte, donc, n’en fait pas mention de peur de compromettre le projet. Mais, bien entendu, il est, en fait, érigé en droit de l’homme. L’accord se divise en vingt-trois objectifs, tous à prétention universelle. Il convient de noter l’aspect consumériste de l’opération migratoire sous couvert de droits et de justice : il traduit bien l’intention marchande qui est derrière ce pacte aux aspects humanitaires et moraux, comme à l’accoutumée. Les grands groupes mondialisés ne veulent avoir affaire qu’à une légion de consommateurs, pour les mêmes biens produits en séries longues et peu coûteuses, les fameuses économies d’échelle. Curieuse coïncidence, c’est à Marrakech qu’avait été signé l’accord donnant naissance à l’OMC en avril 1994 !

    Ainsi, le migrant devra avoir la possibilité de connaître (par un site web) toutes les caractéristiques du pays d’arrivée, frais de scolarité, taux de change, réglementation des permis de travail, évaluations des diplômes, bref une version mondialisée de Que choisir ou 7 milliards de consommateurs ! De frontières point ! L’ONU raisonne, comme si elles n’existaient pas.

    Là où perce l’intention profonde, c’est lorsque nos honorables penseurs se défendent justement de l’indifférenciation – risque qu’ils semblent entrevoir – en proclamant : « le respect mutuel des cultures, traditions et coutumes, etc. ». Discours connu mais contradictoire avec l’interchangeabilité des individus, double contradiction même, puisqu’en préconisant le respect des cultures d’origine, par exemple les mutilations génitales, les commissaires onusiens les rendent du coup impossibles à dénoncer.

    Ecoutons encore celui qui fut un des plus grands penseurs de la fin du XXe siècle, René Girard :

    « Les pandémies nouvelles qui apparaissent aujourd’hui dans le monde (comme le sida ou le virus H5N1) sont une conséquence de la globalisation qui se caractérise par le phénomène typique de l’indifférenciation aujourd’hui en cours sur la planète. Le terrorisme peut, à certains égards, y être assimilé. Comme les pandémies, il franchit les frontières et frappe à l’improviste, profitant de la fluidité des échanges rendue possible par le commerce planétaire. »

    Bien entendu le pacte est muet sur cette dimension du problème.

    Dissymétrie de fait

    Nos admirables penseurs mondialistes ne voient pas non plus dans leur aveuglement idéologique que le phénomène migratoire est évidemment dissymétrique, eu égard au formidable différentiel de prospérité d’une zone géographique à l’autre. En conséquence le phénomène migratoire n’a rien d’universel et ne justifie en aucun cas son traitement universaliste.

    Mieux encore, il faut parfois le considérer comme une variante contemporaine d’un vieux phénomène historique cité plus haut : la conquête. Sa phénoménologie reste très classique sous les apparences de la modernité ; il suffit de voir les téléphones cellulaires des migrants ! Prise au tas des richesses, rapt ou viol des femmes, voilà la réalité particulièrement contraire aux grands principes du pacte : le migrant vient non pas en travailleur mais en prédateur. Bien entendu, tous n’agissent pas ainsi, mais l’Europe, par exemple, zone cible par excellence, en raison des dispositions du pacte, se voit contrainte de mettre à disposition ses richesses accumulées par des générations et payées par les impôts ou sa protection sociale dont les coûts augmentent d’autant dans des sociétés déjà surtaxées.

    Ce formidable surcoût peut déclencher des révoltes fiscales dont on sait qu’elles sont souvent à l’origine de révolutions. Les Français connaissent : ils ont aimé l’invasion, ils adoreront la guerre civile ! Ce risque de conflit n’étant pas exclu, les auteurs du pacte prétendent le corriger par la censure médiatique ; toujours le même réflexe : « En mettant en place des normes éthiques pour le reportage et la publicité et en privant de subvention ou d’aides matérielles tous les médias qui promeuvent systématiquement l’intolérance, la xénophobie, le racisme et d’autres formes de discrimination à l’égard des migrants, le tout dans le plein respect de la liberté des médias » (Objectif 17). Un morceau d’anthologie ! Il faut être onusien pour proférer de telles énormités : c’est le Big Brother planétaire ! Qui admet, d’ailleurs, que les médias sont déjà subventionnés mais qu’il leur retirera ses subventions au cas où… Et qui définira l’intolérance, le racisme ? Enfin les auteurs ont l’impudence d’affirmer que ce contrôle se fera dans le respect des libertés. Un invraisemblable galimatias qui s’accommode aisément de toutes les contradictions. « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force ». Tout est dit dans 1984 par George Orwell.

    Le camp du refus

    Les États-Unis ont refusé le pacte ; la Hongrie s’en retire assez logiquement selon le ministre hongrois des Affaires étrangères puisque le pacte constitue « une menace pour le monde car il est susceptible de mettre en mouvement des millions de migrants ». De même, l’Australie, l’Autriche, le Danemark, la Pologne, Israël, la Bulgarie refusent de signer ce contrat. L’Allemagne discute actuellement au Bundestag à ce sujet, nouvelle pomme de discorde probable au sein de la GrosKo et entre les partis. Dès novembre la République tchèque à annoncé qu’elle allait refuser de signer et la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic a déclaré qu’elle ne signerait pas non plus l’accord.

    On ne s’étonnera guère qu’en visite d’État en Belgique le président français Emmanuel Macron a, sans réticence, exprimé son soutien au pacte de l’ONU sur les migrations qu’il qualifie néanmoins de non-contraignant.

    Bruxelles a critiqué la décision des pays qui refusent de signer, notamment l’Autriche, mais les oligarques ne sont pas à une contradiction près, puisque c’est à la demande de l’UE que ce document n’a pas de caractère contraignant ! Car, souligne l’historien du droit Jean-Louis Harouel¹, il n’est pas un traité mais, en tant qu’axe principal des droits de l’homme, la libre migration se transforme en un dogme, substitut au défunt communisme, de la « véritable religion séculière mondiale en s’en prenant à la propriété des peuples sur eux-mêmes ».

    Face à cette religion, le nombre des hérétiques est potentiellement considérable ; il ne nous déplaît pas de nous y compter. 

    Photo ci-dessus : Ils ont refusé le pacte. [Sebastian Kurz, chancelier d’Autriche - Donald Trump et Scott Morrison, premier ministre d’Australie - Kolinda Grabar-Kitarovic, présidente de la Croatie, avec Viktor Orban, premier ministre de Hongrie] 
    1. Professeur émérite à l’université Paris II Panthéon Assas, auteur de Revenir à la nation et Les droits de l’homme contre le peuple.

  • Si les Ruskofs n’étaient pas là… Les réflexions de Jean-Paul Brighelli sur Causeur

     

    Nous ne partageons pas toujours - ce qui d'ailleurs n'a rien d'anormal - les positions de Jean-Paul Brighelli. Par exemple son attachement sans conditions aux Lumières et à leurs suites. Sur ce point nous sommes plutôt de l'avis de Houellebecq qui considère que les Lumières sont éteintes. Et pense que la République n'est pas un absolu transcendant. Ni éternel. En revanche, nous sommes tout à fait en accord avec les critiques que porte Jean-Paul Brighelli dans les lignes qui suivent : à l'égard du gouvernement français qui n'a pas cru devoir être représenté à un niveau convenable lors des cérémonies du 9 mai à Moscou - ce qui est, en effet, une honte - et, d'autre part, à l'égard de la grande vague pédago que la jeunesse de France subit depuis quarante ans. Les termes sont violents. Mais la critique sonne juste ! LFAR

        

    985859-1169345.jpgVous vous souvenez peut-être de cette chanson quelque peu révisionniste — gestuelle comprise :
    « Si les Ricains n’étaient pas là,
    Nous serions tous en Germanie… »
    Réécriture de l’Histoire, pensons-nous à l’époque où nous nous demandions s’il fallait ou non brûler Sardou… L’Histoire, nous disions-nous, en vrais marxistes que nous étions, ne se manipule pas comme ça…

    Mais nous ne connaissions pas les profs d’Histoire post baby-boom. Après 30 ans d’enseignement de la Seconde Guerre mondiale par les diplômés du système Meirieu, que savent les Français formés par nos merveilleux enseignants de gauche et des IUFM réunis ? Que ce sont les Américains qui ont gagné la guerre. Les Russes — les Soviétiques, exactement — ont disparu de leur mémoire. 70 millions de morts pour rien.

    J’ai trouvé ces merveilleuses statistiques sur un site intitulé Histoire et société et qui a ouvert pour l’occasion une page baptisée, en hommage à Michéa (et un peu à la Fabrique) « Enseignement de l’ignorance ». Les statistiques qui y sont citées sont impitoyables. Après quarante ans de pur pédagogisme, les Français ne pensent plus que des Russes ont œuvré magistralement à la chute d’Hitler. On leur a appris quoi, en classe ?

     

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    Question rhétorique. À l’heure où la Chrétienté médiévale, l’Humanisme et les Lumières sont « optionnels » (et nombre de profs d’Histoire — je ne dis pas historiens, hein, mais ils le prétendent, ils le prétendent tous — comme si les profs de Lettres se disaient écrivains ! — ont clairement fait comprendre qu’ils approuvaient la réforme du collège et des programmes d’Histoire « enfin débarrassés du roman national » — pauvres mecs !), je ne sais pas trop si je peux me fier à eux pour faire comprendre aux gosses que Voltaire vaut mieux que laurence de cock (pas de majuscules pour les minus habens).

    D’autant que tous ces imbéciles, qui ont voté Hollande en 2012 (nul n’est à l’abri d’un mauvais choix) s’apprêtent à récidiver — et là, ça devient de l’obstination. Hollande qui a préféré passer le 9 mai (le décalage horaire fait que la victoire est fêté à cette date en Russie) sous les cocotiers au lieu de se joindre à la commémoration moscovite, où 300 000 manifestants après le défilé militaire d’usage, ont défilé en tenant à la main les portraits de leurs parents combattants de la « grande guerre patriotique » — Poutine en tête. Dis, François, il faisait quoi, ton père, pendant la guerre ?

    Je ne suis heureusement pas le seul à trouver ça minable. Les réactions ont plu, à droite comme à gauche — encore heureux ! «L’absence de Hollande est un affront diplomatique autant qu’historique, écrit Mélenchon. J’appelle cela par son nom : c’est une honte. Je souffre pour mon pays qui donne à voir un visage insupportable de sectarisme». Ian Brossat, adjoint (PC) à la Mairie de Paris, voit dans ce boycott organisé par les lèche-semelles de l’OTAN « une honte et une injure », et dénonce cette réécriture de l’Histoire : « Que David Cameron, Angela Merkel et leur allié obéissant, François Hollande, fassent passer leurs préoccupations géopolitiques conjoncturelles avant le respect dû aux morts laisse pantois. Sous prétexte de faire un pied-de-nez à Poutine, ils font un affront à l’histoire », écrit-il. Même son de cloche chez Dupont-Aignan : « Une honte devant l’Histoire. Un affront pour l’avenir ». Il n’est pas le seul. Droite et Gauche confondues sont indignées par la réécriture de la Seconde Guerre mondiale par le PS et ses affidés.

    Oui. Réécriture. À qui la faute ? Qui a été chargé de l’instruction des chères têtes blondes ou brunes dans ce pays depuis les années 70, où nous n’avions, nous, aucune hésitation quand on nous demandait qui avait libéré Auschwitz le 27 janvier 1945 (tiens, Hollande ne s’est pas rendu non plus aux commémorations — il doit croire lui aussi que ce sont les Ukrainiens qui ont libéré des Juifs qu’ils avaient largement contribué à exterminer) ou qui avait accroché quel drapeau sur le Reichstag le 1er mai de la même année ? Et nous savions bien que si les Alliés avaient bravé le mauvais temps le 6 juin 44, c’était pour ne pas laisser les Russes délivrer seuls la totalité de l’Europe.

    Ça leur arracherait la gueule de dire que Staline a gagné à Stalingrad — et ailleurs ? Et que les Soviétiques ont payé le plus lourd tribut à la victoire finale ? Et qu’ils ont des raisons de ne pas supporter que des groupuscules néo-nazis alimentent le gouvernement ukrainien actuel ? Poutine s’est même payé le luxe de remercier les Occidentaux pour leur participation à la victoire. Près de lui, les présidents indien et chinois — bref, tout ce qui va compter dans le monde dans les prochaines années. Le nôtre, de président, se faisait des selfies à Saint-Martin et à Saint-Barth. Bronze bien, pépère… Pendant ce temps, Florian Philipot tweete que cette absence de la France à Moscou est « une offense au peuple russe ». Comment ceux qui s’apprêtent à voter PS parce qu’ils se croient de gauche peuvent-ils supporter que la politique de Hollande donne au FN l’occasion de se draper en bleu-blanc-rouge et de se dire « républicain » ? Ah, ça doit être quelque chose, leurs cours !

    Il faut être singulièrement taré pour ne pas comprendre — comme l’avait fait De Gaulle avant tout le monde — que le soleil se lève à l’Est, et que dans les temps à venir, une nation de troisième ordre comme la France a tout intérêt à ne pas se mettre à la remorque des Allemands, qui ne voient en nous que les vaches à lait de leurs retraités. Et que l’Europe ne pèsera pas bien lourd face à un conglomérat russo-chinois.

    Oui, décidément, l’enseignement de l’ignorance a de beaux jours devant lui. Avec des profs d’Histoire de ce tonneau (et qui d’autre pourrais-je impliquer dans ce révisionnisme insupportable, puisqu’il y a quarante ans, avant que ne déferle la grande vague pédago, nous savions, nous, formés « à l’ancienne », qui avait gagné la guerre ?), c’est sûr que l’on assistera prochainement à des cours d’une objectivité insoupçonnable. Documents à l’appui. Et en bande sonore, ils se passent Sardou ?

    Et ça hurle quand des voix s’élèvent contre le programme de Vallaud-Belkacem ! Et ça explique que si une super-commission patronnée par Pierre Nora se met en place, on « risque » d’en revenir à plus de chronologie !

    Je serais inspecteur, je serais impitoyable avec tous ces petits-maîtres de la désinformation. Je sais bien qu’on les garde parce que personne ne veut faire ce métier de chien. Mais franchement, il y a des révocations qui se perdent. Ou tout au moins des rééducations. 

    Source : Causeur

     

  • Sur Sud Radio avec André Bercoff, Bruno David - ”La moitié des pathogènes nous viennent des animaux”.

    Bruno David, Président du Muséum national d'Histoire naturelle au micro d'André Bercoff sur Sud Radio.

  • Sur le Cercle Richelieu, France : vers un état policier.

    Nous vous retrouvons pour une nouvelle édition de l'émission L 'HISTOIRE CACHEE du Colonel Vonhaagen.