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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : La Monarchie face à la mondialisation. Partie 4 : La Monarchie, le ”pays historique”

    La Monarchie n’est pas qu’un intermède entre deux élections, elle s’enracine dans une histoire et un temps long dont la dynastie représente le tronc et les racines parfois tourmentées… Quelles que soient les formes qu’elle prend selon les États et les histoires, elle veut s’inscrire dans une logique, non de facilité, mais d’éternité de l’espérance : « Les beaux jours reviendront.

    Nous reverrons nos amis. Nous reverrons nos familles. Nous serons à nouveau réunis. », disait tranquillement la reine Elisabeth au cœur même de la crise sanitaire de 2020… Cette éternité qui permet aussi de penser et de voir, d’espérer au-delà de nos propres existences : « J’espère que ceux nés après nous diront que les Britanniques de cette génération étaient aussi forts que leurs aînés. La fierté de ce que nous sommes n’appartient pas à notre passé. Elle définit notre présent et notre futur ». Le discours d’une reine…
    Le vieux royaliste français que je suis constate ainsi, avec un brin d'amertume ou d'envie, que c'est la Monarchie anglaise qui, aujourd'hui, attire les regards et les sourires attendris et même la sympathie quand elle paraît attaquée par d’anciens de ses membres, quand le style de M. Macron, malgré une séduction certaine dans les débuts, a tendance à irriter sans convaincre nos partenaires et interlocuteurs internationaux. Sans doute, dira-t-on, les enjeux ne sont pas les mêmes, mais la présence d'un État au monde et sa crédibilité intérieure dépendent aussi beaucoup du « spectacle » de sa magistrature suprême, quelle qu'elle soit, ce que le républicain Régis Debray avait déjà souligné dans sa préface au livre d'Yves La Marck, « Monarchie et politique étrangère », préface qu'il faudrait toute entière retranscrire et commenter.
    « La famille royale britannique n'est-elle pour rien dans les succès de longévité du Commonwealth, qui font réfléchir tant de partisans d'une Communauté francophone mondiale, cette famille d'orphelins épars, sans force car sans prestige ni représentation ? Le principe animal de l'hérédité, avec pedigrees et saillies sur contrat, comme fondement de légitimité, ne jette-t-il pas quelque noire lumière sur nos régimes d'opinion et les carences de stratégie internationale qui en dérivent ? » Effectivement, ces questions méritent d'être posées et d'autant plus aujourd'hui lorsque l'on constate la grande difficulté de la diplomatie française à trouver des soutiens, non seulement fiables mais fidèles, dans un monde de plus en plus instable et « balkanisé » ou, plus exactement, en pleine recomposition mondiale et redistribution des puissances et alliances : si les efforts du président Macron sont bien réels (même si on peut ne pas être toujours d'accord avec leur orientation), ils apparaissent souvent vains dans une Union Européenne qui ne partage pas la vision, toute française, d'une « Europe puissance » capable d'exister par elle-même. Même si l'actuel locataire de l’Élysée a bien intégré les mécanismes du spectacle d’État, parfois dans un mélange de sérieux et de bouffonnerie qui peut altérer la fonction même de Chef d’État, il lui manque, de toute façon, cet enracinement dans un terreau historique et familial qui fait la force de la Monarchie au Royaume-Uni, et cette inscription dans le temps « qui polit au lieu d'épuiser ».
  • Notre-Dame de Paris (2/2) : Dans Le Point, ”Notre-Dame redeviendra Notre-Dame : j'en prends l'engagement”, la Tribune d'

    Le candidat à l’élection présidentielle se montre très critique vis-à-vis du projet de reconstruction de la cathédrale parisienne.

     

    Chers compatriotes,
  • Le modèle libanais et la coexistence des religions

    Après les explosions au port de Beyrouth, Liban, août 2020.

     

    Le mandat français sur le Liban (1920-1943) s’est achevé dans la confusion. La guerre franco-française qui se déroula entre les forces placées sous l’autorité de Vichy et les gaullistes soutenus par les Britanniques, permit à deux hommes politiques libanais de passer un pacte et de sortir du mandat.

    Ces deux hommes , le maronite Béchara el-Khoury et le musulman sunnite Riad el-Solh, négocièrent ensemble un accord en 1943, traditionnellement appelé « Le Pacte national de 1943 ». Il marque l’indépendance du Liban après plusieurs siècles de vassalités diverses. La France, mécontente car mise de côté, réagit plus que maladroitement en emprisonnant les deux hommes. Cela ne fit que provoquer la colère des Libanais et les deux prisonniers furent libérés en gagnant une immense popularité. Le dernier soldat français quittera le pays du Cèdre en 1946.

    antoine de lacoste.jpgLe Liban étant un pays unique au monde, ce Pacte est non écrit : ni texte, ni version officielle, et pourtant c’est bien lui qui va régir l’organisation du pays en complément de la Constitution de 1926.

    Le Pacte établit d’abord que le Liban sera distant de la France mais aussi du monde arabe. Cela signifie en clair que les maronites renoncent à la protection française, qui fut pourtant décisive en plusieurs occasions, et que les musulmans renoncent au concept de Grande Syrie que Riad el-Solh avait un temps appelé de ses vœux.

    Rien ne sera dit et encore moins écrit sur la répartition communautaire toujours valable. Le président est maronite, le premier ministre musulman sunnite et le président de la chambre des députés musulman chiite, et c’est ainsi que cela fonctionne encore aujourd’hui.

    Ce Pacte fondateur est critiqué dès le début. Le célèbre journaliste de l’Orient (L’Orient-Le Jour aujourd’hui) Georges Naccache écrit un éditorial qui est entré dans l’histoire du Liban : « Ni occident, ni arabisation : c’est sur un double refus que la chrétienté et l’islam ont conclu leur alliance. Quelle sorte d’unité peut être tirée d’une telle formule ? Ce qu’une moitié de Libanais ne veut pas, on le voit très bien. Ce que ne veut pas l’autre moitié, on le voit également très bien. Mais ce que les deux moitiés veulent en commun, c’est ce qu’on ne voit pas. La folie est d’avoir cru que deux non pouvaient produire un oui. Deux négations ne feront jamais une nation. »

    Ce texte remarquable et, hélas, prémonitoire, montre bien que, dès l’origine les dirigeants libanais ont choisi le communautarisme plutôt que la nation. La situation ne fera que s’aggraver ensuite avec la montée en puissance d’une population musulmane chiite, en pleine expansion démographique contrairement aux autres. Elle prendra une importance de plus en plus grande, au point aujourd’hui de vivre en quasi-indépendance dans le sud du pays par le biais de la milice armée du Hezbollah.

    Au moins, pensaient certains, cela assurera une coexistence pacifique entre les religions. La suite prouvera que non.

    Il faut cependant être juste : ce n’est pas un motif religieux qui déclencha la guerre civile libanaise qui ravagea le pays de 1975 à 1990. La cause première fut la massive présence palestinienne et la volonté de ses militants de faire du Liban une base arrière pour combattre Israël et récupérer les territoires perdus.

    Après la guerre israélo-arabe de 1948, Israël, vainqueur, expulsa de nombreux Palestiniens après avoir conquis leurs territoires. D’autres fuirent les combats et l’on estime qu’au moins 700 000 palestiniens quittèrent leur pays pour s’installer en Jordanie, au Liban et en Syrie.

    C’est l’entrée de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) dans la lutte armée qui fut la cause directe de la guerre. Successivement la Guerre des Six jours (1967), la prise de contrôle de l’OLP par Yasser Arafat (1969) et l’expulsion des combattants armés palestiniens de Jordanie vers le Liban (1970) provoquèrent un bouillonnement qui fut fatal.

    Chaque camp s’est armé. Les milices chrétiennes s’unissent sous la houlette des Forces Libanaises (FL) et une personnalité exceptionnelle émerge, Bechir Gemayel. Il sera assassiné en 1982 et le camp chrétien ne se remettra jamais de cette disparition. Le Hezbollah apparaîtra un peu plus tard. Les sunnites seront plus effacés.

    Il n’est pas question ici de raconter cette guerre, d’une grande complexité. Il faut cependant avoir présent à l’esprit qu’il y eut en permanence plusieurs guerres dans la guerre avec de nombreux acteurs aux alliances variables : chrétiens, chiites, sunnites, druzes, Palestiniens, Syriens, Israéliens, avec de surcroît des divisions internes souvent sanglantes, notamment, hélas, entre chrétiens.

    Comme on le voit ces acteurs sont parfois religieux, parfois étatiques. Il ne faut donc pas analyser ce conflit (ces conflits devrait-on dire), sous le prisme d’une guerre de religion. Les buts étaient ailleurs : Israël voulait détruire le Hezbollah et neutraliser le Liban, la Syrie voulait l’annexer, les Palestiniens en faire leur base militaire. S’il y avait un consensus supra-national et supra-religieux, il était simple : chasser les combattants palestiniens, ce qui fut fait finalement.

    Il faut toutefois observer que certains clivages religieux ne furent jamais dépassés : aucune alliance durable entre musulmans et chrétiens et pas d’avantage entre sunnites et chiites. Le plus souvent, musulmans et chrétiens furent face à face.

    Les accords de Taef signés en 1989, mirent pratiquement fin à la guerre mais le camp chrétien en sortit vaincu. Si l’équilibre religieux ne fut pas remis en cause, les pouvoirs du président chrétiens furent durement rognés au profit du premier ministre sunnite. De plus, la domination syrienne fut quasiment actée.

    En signe de protestation, la plupart des chrétiens ne participèrent pas aux élections suivantes, notamment sur la recommandation des différentes églises. Une minorité de chrétiens, rangés dans le camp de la Syrie, accepta la situation et c’est ainsi que l’immuable répartition communautaire entre les trois pouvoirs pu être maintenue.

    Le général Aoun tenta un dernier coup de dés. Après avoir désarmé par la force les FL au prix de consternants combats sanglants (alors que le Hezbollah restait armé), il déclencha une dernière guerre contre les Syriens. Comme on pouvait s’y attendre il perdit, provoqua la mort inutile de valeureux combattants chrétiens et partit en exil en France. Samir Geagea, l’irréductible chef des FL fut emprisonné de longues années.

    Le Liban poursuivit alors un chemin étrange où, sous l’apparence de l’aisance et de la modernité, il marchait en somnambule vers la ruine.

    En raison de la corruption importante de la classe politique, mais également de sa médiocrité, aucun investissement digne de ce nom n’a été réalisé dans les infrastructures de base nécessaire à la vie d’un pays : assainissement, électricité, gestion des déchets, traitement de l’eau et la liste est encore très longue. La classe politique libanaise a tout misé sur les services, notamment bancaires.

    Elle a cru trouver en la personne de Riad Salamé l’homme miracle qui devait permettre au pays de vivre dans l’aisance, sans effort. Le chef de la banque centrale libanaise avait instauré un système vieux comme la finance spéculative : servir des taux d’intérêt élevés pour attirer les capitaux de la très importante diaspora libanaise.

    La combine marcha quelques années avant que tout ne s’effondre, ruinant les petits épargnants libanais. Aujourd’hui, ils ne peuvent plus retirer leur argent de la banque, la devise libanaise a perdu 90% de sa valeur et les biens de consommation élémentaires manquent. Ce qui est disponible est bien évidemment hors de prix. La situation est si grave que les Libanais de l’étranger qui viennent rendre visite à leurs familles bourrent leurs valises de médicaments tant la pénurie sur place est importante.

    L’explosion du 4 août 2020 sonna comme une sorte de coup de grâce. Partie du port de Beyrouth, elle ravagea les quartiers chrétiens et une partie du quartier chiite. L’Etat montera à cette occasion sa totale incurie. Les habitants durent nettoyer les gravats eux-mêmes, les blessés furent emmenés à l’hôpital dans les voitures particulières des familles ou des voisins. Et que dire de l’enquête ? Le juge Bitar, résolu et courageux, se voit mettre des bâtons dans les roues par sa hiérarchie mais aussi par les députés ou le gouvernement. Chiites et chrétiens aounistes (partisans du Général Aoun rentré d’exil après le départ des Syriens et élu ensuite président) sont discrètement d’accord pour que l’enquête s’enlise comme à peu près tous les dossiers libanais.

    Dans ce contexte dramatique où l’existence même du Liban est menacée, que doit-on penser de la coexistence des trois religions chrétienne, chiite et sunnite ?

    Certes, à part quelques incidents sporadiques, elles ne se font plus la guerre et chacun peut librement exercer son culte. Les prêtres des différentes communautés chrétiennes vont et viennent librement et s’expriment de même. Les églises sont normalement entretenues et certaines forment des paroisses chaleureuses et dynamiques. Il est vrai que la guerre a réappris à de nombreux chrétiens la valeur de leur identité bimillénaire.

    Les chrétiens ne craignent plus, pour l’instant, d’être massacrés par les druzes ou les islamistes. La défaite de Daech ou d’al-Nosra en Syrie, grâce à l’intervention russe, constitue un répit certain et durable pour toute la région, même si la lutte n’est pas terminée.

    La situation est pourtant très grave et porte un nom : l’exil. De nombreux jeunes chrétiens, et parmi les plus brillants, s’en vont, découragés. Ils ne croient plus au Liban, ruiné par sa classe politique, toutes religions confondues.

    Ainsi la coexistence entre les religions, relativement apaisée malgré la présence d’un Hezbollah redoutablement armé, ne suffit pas . Et l’on repense aux propos pessimistes mais prémonitoires de Naccache en 1943 : « Deux négations ne feront jamais une nation. » Ce qu’il ne savait pas encore et c’est ce que l’Histoire nous a appris, c’est que le communautarisme aggrave le vice de départ car au fond, il est contre-nature.

    Et l’on repense aux études de Barrès ou de Renan sur la nation (les deux hommes connaissaient d’ailleurs fort bien le Liban). La terre est là mais les morts sont venus de conflits internes, jamais d’une quelconque grande guerre patriotique. Quant à la volonté de vivre ensemble souligné par Renan (quel dommage qu’un tel esprit se soit fourvoyé dans un anti-christianismeindigne de son intelligence), cette volonté n’existe que peu dans le peuple. Elle est par contre très présente dans la classe politique mais sous une autre forme : la volonté de s’enrichir ensemble.

    L’appauvrissement du Liban est d’une gravité et d’une profondeur inédites. L’Etat n’existe plus, les élites fuient et la classe politique s’autoreproduit sur fond d’enrichissement personnel.

    Mais tout n’est peut-être pas perdu. Beaucoup de Libanais le reconnaissent, même s’ils sont partis : ils n’oublient pas leur pays et veulent encore y croire. L’amour du Liban demeure malgré tout. Mais son sauvetage passe nécessairement par un grand coup de balai et la fin du communautarisme.

    Qui fera cela ?

  • Mai 68 • Les acteurs de la contestation [3]

    Guerre contre eux-mêmes ... 

     

     

    Les auteurs de Génération. Les années de rêve, Hervé Hamon et Patrick Rotman, ont dressé une longue liste des protagonistes de Mai 68. Nous reprenons ce qu’ils disent du milieu familial et social de chaque acteur.

    Henri Weber 

    Henri Weber, né le 23 juin 1944 à Leninabad, à proximité du fleuve Amour, débute son parcours de militant politique aux jeunesses communistes. « Son père tient une échoppe d’artisan horloger rue Popincourt. Et toutes ses études, à Jacques-Decour, ont eu pour environnement Barbès, Anvers, la Goutte d’or – la zone la plus chaude de Paris pendant la guerre d’Algérie. […] Les coups, la haine venaient battre jusqu’à la loge du lycée. Une société qui a sécrété Vichy, puis les ʽʽaffairesʼʼ d’Indochine, puis les ʽʽévénementsʼʼ d’Algérie, une société qui a traqué les juifs, les Viets, les Arabes, ne saurait être qu’intrinsèquement mauvaise. […] Avant la Seconde Guerre mondiale, les parents d’Henri Weber, juifs l’un et l’autre, vivaient en Pologne, à Czanow. Une petite ville de haute Silésie, séparée par treize kilomètres dʼOswieciw – que les Allemands désignent d’un autre nom : Auschwitz. »[1] En 1949 la famille Weber émigre à Paris. « On parle yiddish et polonais, rue Popincourt. Toutefois, chez les Weber, un subtil équilibre tend à s’établir entre l’assimilation et la préservation de la tradition originelle. […] Le père, qui publie des articles dans de confidentielles revues juives, incite ses fils à ʽʽréussirʼʼ, mais les éduque simultanément dans le mépris du fric. Les cousins du Sentier qui se taillent peu à peu quelque fortune au fil de l’expansion du prêt-à-porter, malgré leurs voitures et leurs cadeaux, resteront dépeints comme d’éternels joueurs de cartes analphabètes, incapables de s’émouvoir devant une page de Heinrich Heine. Les pauvres ! La première affiliation militante d’Henri est imposée. Il a neuf ans et, pour calmer ses turbulences, on l’inscrit à l’association Hachomer Hatzaïr (en français : la Jeune Garde), qui rassemble dans un style mi-politique mi-scout les cadets du Mapam, le parti des sionistes de gauche. À quatorze ans, d’ailleurs, il séjourne en Israël dans un kibboutz. L’expérience est passionnante, chaleureuse. »[2] 

    Bernard Kouchner 

    Bernard Kouchner alias le French doctor « a rejoint l’UEC pendant la guerre d’Algérie, par antifascisme. Fils d’un médecin de gauche, il s’inscrit vers quatorze ans à lʼUJRF[3]. Militant actif du lycée Voltaire, il n’hésite pas, pour ses débuts politiques, à prendre l’autocar et à apporter son soutien – décisif – aux dockers grévistes de Rouen. […] Mais le virus ne l’atteint pas jusqu’à la tripe ; aux distributions de tracts, il préfère les boîtes de jazz, les filles. […] Schalite repère ce carabin fin et cultivé, et l’attire à Clarté. Kouchner débute par un compte rendu du livre de Salinger LʼAttrape-cœur et atteint d’emblée les frontières de l’autonomie – louanger un ouvrage américain... »[4] À travers les articles qu’il rédige pour Clarté, Kouchner dévoile que sa réussite personnelle lui importe plus que le triomphe du prolétariat, dont il n’est pas, lui le fils de notable. Il « lʼavoue dans un papier irrévérencieux et qui fait scandale. Sous la forme d’une ʽʽLettre à un moderne Rastignacʼʼ, publiée par Clarté, il donne aux jeunes gens de 1963 quelques conseils pour ʽʽarriverʼʼ. Rastignac, s’il entend parvenir à ses fins, doit décrier la société – il n’est pas de réussite sans contestation. Provocant en diable, Kouchner lance : ʽʽJe suis communiste et Rastignac. Paradoxe ? Détrompez-vous : le mélange n’est pas détonant. Il est même étonnamment efficace. Vous riez ? Je vous attends.ʼʼ »[5] Repéré par un ancien résistant et ministre de De Gaulle qui côtoya Staline, Emmanuel d’Astier de La Vigerie, qui « ressent plus que de la sympathie pour les rebelles de lʼU.E.C. »[6], il est propulsé par ce dernier rédacteur en chef de LʼÉvénement. Après son départ de lʼU.E.C., vers 1965, il se lance avec dʼautres dissidents communistes – ceux qui se faisaient appeler les « Italiens » – dans le mouvement de solidarité avec le Sud-Vietnam. Le pays subit alors un intense pilonnage aérien au niveau du dix-septième parallèle : les B 52 déversent du napalm sans discontinuer. L’ampleur du massacre est telle que partout dans le monde l’indignation est totale. L’émoi provoqué par les corps brûlés que révèlent les photos des magazines réveille la fibre humanitaire de Kouchner. Avec Laurent Schwartz, Jean Schalit et Alain Krivine il fonde le Comité Vietnam national, dont il est membre du comité directeur. 

    Robert Linhart 

    Robert Linhart, sorti de la khâgne de Louis-le-Grand, est admis à lʼÉcole normale supérieure de la rue d’Ulm. Il est le « fils de juifs polonais réfugiés, […] né en France pendant la guerre (son père, avocat à l’origine, est devenu représentant de commerce, puis ʽʽhommes dʼaffairesʼʼ) »[7]. Rue d’Ulm, sous la houlette de son professeur de philosophie Louis Althusser, il devient « le Lénine de lʼE.N.S. »[8], place éminente que seul Benny Lévy, lui aussi ʽʽulmardʼʼ, pouvait lui contester. 

    Benny Lévy 

    Benny Lévy, dont le « père, qui parfois gagne et souvent échoue au jeu de l’import-export, ne pèse guère à la maison ; ni Benny ni son plus proche frère, Tony, ne comprennent exactement ce qu’il vend. »[9] Benny Lévy n’est pas français, il est né en Égypte, « où les Lévy mènent une existence tribale. La part de religieux est faible dans l’éducation des enfants (quoiqu’une grand-mère soit fille de rabbin). Le rite est plutôt un repère culturel, le rendez-vous du vendredi soir. On parle français. […] Mais l’usage de cette langue ʽʽétrangèreʼʼ est infiniment plus, pour la circonstance, qu’une séquelle de l’histoire. C’est un commun dénominateur entre l’aile religieuse et sioniste de la famille, qui se délite peu à peu, et l’autre aile, celle qui domine en participant de la subversion communiste. L’intériorité juive s’estompe, le ʽʽprogressismeʼʼ prend le dessus et les mots français servent de truchement à cette conversion. Que deviendront-ils plus tard, Tony et Benny, les deux jeunes garçons de la tribu ? En pareils lieux et à pareille heure, le choix est restreint. Commerçants ? Comme papa ? Jamais ! Rabbins ? Leur mère fut sioniste de cœur pendant les années trente, mais la pente n’est plus celle-là. Les figures fortes, l’oncle, le frère aîné, l’emportent. Tony et Benny ne seront ni commerçants ni rabbins. Ils seront révolutionnaires. »[10] Conséquence de l’opération franco-britannique de Suez, la famille Lévy quitte l’Egypte en mars 1957. D’abord pour Bruxelles, où Benny impressionne ses professeurs. En 1965, il est accepté à Normale Supʼ : « Sʼil pénètre en ces augustes lieux, ce n’est certes pas pour des raisons universitaires. Il est là parce que là se joue son rapport à la France. Et il est là non pour se couler dans le moule de l’élite française, mais pour le muer en bastion révolutionnaire. » [11] 

    Alain Geismar 

    Alain Geismar, qui est « un petit Juif né en 1939 »[12] et qui étudie à lʼÉcole des Mines de Nancy, « passe le plus clair de son temps au local parisien des Étudiants socialistes unifiés, dont il est un des chefs sous la houlette de Jean Poperen […]. En quatrième, il était dans la même classe qu’André Sénik, aujourd’hui son concurrent de l’UEC. Le jour de la mort de Staline, Sénik l’orthodoxe arborait une boutonnière et un brassard noirs. ʽʽEncore un cochon de moins !ʼʼ, lui a aimablement décoché Geismar. Sénik a répondu avec ses poings. »[13] 

    Daniel Cohn-Bendit 

    Le plus connu des soixante-huitards, Daniel Cohn-Bendit, étudiant à Nanterre où il est « le leader de la petite bande qui récuse les leaders »[14], est « un juif allemand né en France – complexe histoire qui produit un fils d’émigrés pas vraiment juifs et assez juifs pour mériter l’étoile jaune sous Vichy. Les parents Cohn-Bendit sont agnostiques, la mère parle un peu le yiddish, le père, pas du tout. À Berlin, où réside la famille, ce dernier exerce la profession d’avocat et défend les communistes et socialistes emprisonnés. Quand Hitler prend le pouvoir, les Cohn-Bendit s’exilent en France. Pendant la guerre, ils participent à la Résistance. Daniel naît à Montauban en 1945. Il ne reçoit aucune éducation religieuse, n’est pas circoncis. […] En 1951, son père regagne l’Allemagne pour y reprendre son métier d’origine. La mère reste en France avec Daniel et son frère aîné, Gaby. […] Son père meurt en 1959, sa mère en 1963. Bac en poche, il revient en France et s’inscrit à la faculté de Nanterre »[15] où il se revendique membre d’un groupuscule libertaire, Noir et Rouge, et s’inspire des réflexions de lʼInternationale situationniste de Guy Debord, qui a été fondée en 1957, mouvement politico-artistique à l’on doit la maxime « L’humanité ne sera vraiment heureuse que le jour où le dernier bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste. » (Dossier à suivre)  

    [1]  Ibid., p. 144.

    [2]  Ibid., p. 145.

    [3]  Le nom de la branche jeunesse du PCF avant qu’elle soit rebaptisée MJCF.

    [4]  Ibid., p. 133.

    [5]  Ibid., p. 134.

    [6]  Ibid., p. 294.

    [7]  Ibid., p. 230.

    [8]  Ibid., p. 265.

    [9]  Ibid., p. 272.

    [10]  Ibid., p. 272-3.

    [11]  Ibid., p. 279.

    [12]  Jean Birnbaum, Les Maoccidents. Un néoconservatisme à la française, Paris, Stock, 2009, p. 62.

    [13]  Hervé Hamon, Patrick Rotman, op. cit., p. 76-77.

    [14]  Ibid., p. 392.

    [15]  Ibid., p. 392-393.  

     

    Retrouvez les articles de cette série en cliquant sur le lien suivant ... 

    Dossier spécial Mai 68

  • RECONSTRUIRE LA DEFENSE DU TERRITOIRE, par le Général (2s) Vincent Desportes.

    Général (2s) Vincent Desportes (*)
    Ancien directeur de l’Ecole de Guerre

    .
    Il y a quelques semaines, le général Desportes nous alertait sur le risque croissant d’un conflit de haute intensité (voir le numéro 150 d’ESPRITSURCOUF). Poursuivant son analyse, il en vient à souhaiter la résurrection d’un ancien concept, qu’on appelait autrefois la D.O.T., la Défense Opérationnelle du Territoire.

    Nos belles armées ont d’immenses qualités, dont celle de l’excellence. Elles ont quelques défauts, le moindre n’étant pas leur manque d’épaisseur, donc leur manque de résilience et de capacité à durer dès lors que les opérations changeraient de nature, de volume et de rythme.

    Mais elles ont un autre défaut, beaucoup plus grave. Le système de forces est organisé sur un modèle dépassé, dont l’économie générale n’a pas varié depuis un quart de siècle. L’environnement, lui, a changé, profondément. Les risques ont grandi et muté, drastiquement. Pourtant, le modèle d’armée est resté identique, ne subissant que de marginales évolutions, techniques et non stratégiques.

    Nos forces armées doivent changer rapidement d’échelle, à l’instar des menaces, mais également intégrer, non par défaut mais par volonté, la menace directe sur le territoire national, avérée et permanente aujourd’hui, menace qui d’ailleurs s’amplifierait dramatiquement en cas de conflit de haute intensité.

    Il faut donc revaloriser l’idée de défense opérationnelle du territoire. Elle est devenue aujourd’hui un concept creux, sans substance, puisque dépouillé de moyens d’action sérieux. La puissance de nos armées doit au contraire reposer sur une base arrière solide, dotée de forces d’active dédiées à sa protection.


    Des modèles dépassés

    .
    Quel est le problème des armées françaises, qui est en fait celui de la France ? C’est que leur modèle, inchangé depuis la professionnalisation il y a vingt-cinq ans, est fondé sur un monde qui a aujourd’hui disparu.

    Le modèle de la Guerre froide, c’était trois éléments. Un : l’outil central de la dissuasion nucléaire dans ses différentes composantes avec leurs vastes soutiens. Deux : quelques moyens destinés aux opérations extérieures liées, soit à nos responsabilités africaines ou moyen-orientales, soit aux manœuvres de contournement périphériques soviétiques. Trois : un corps de bataille capable d’arrêter (très hypothétiquement) un flux blindé soviétique qui aurait percé les forces alliées dans la « bataille de l’avant », ou bien destiné à être détruit de manière à justifier aux yeux du monde et des générations futures le déclenchement de l’Apocalypse. On conserva quelque temps des forces dites de Défense opérationnelle du territoire, qui avaient toute leur nécessité mais qui, pour préserver l’essentiel supposé et moderniser les parcs et les flottes, furent bientôt offertes en sacrifice aux comptables de Bercy.
    Retournement complet de situation à la chute du mur de Berlin. D’une part l’ennemi n’est plus à « une étape du tour de France », selon l’expression du général De Gaulle. D’autre part, le constat est fait que les armées françaises se battront désormais à l’extérieur du territoire national pour des enjeux qu’il sera difficile de présenter comme vitaux aux citoyens-électeurs. Les présidents Mitterrand (à l’occasion de la Guerre du Golfe) et Chirac prennent acte du fait que le modèle de la conscription est momentanément condamné, d’autant qu’aucune menace ne vise plus directement le territoire national et sa population. En 1996, décision est prise, à juste titre dans les circonstances du moment, de professionnaliser l’armée. Et d’en réduire drastiquement le format. D’abord parce que les temps sont aux illusoires « dividendes de la paix ».  Ensuite parce qu’une armée professionnelle coûte beaucoup plus cher qu’une armée de conscription. Enfin pour préserver les moyens de tenir notre rang, en particulier vis-à-vis de notre grand protecteur d’outre atlantique, dans la course ruineuse à l’hyper-technologie.

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    Une armée professionnelle, mais à effectifs limités. Photo DR

    Année après année nos forces perdent de l’épaisseur, avec deux décrochages terribles sous les présidences Sarkozy et Hollande. Qui pourrait s’y opposer ? Il est impossible de prouver que leur volume est insuffisant pour les opérations somme toute modestes dans lesquelles elles sont engagées. Le modèle est donc celui d’une dissuasion nucléaire réduite mais maintenue, ce qui est parfaitement raisonnable, et d’un corps expéditionnaire à trois composantes – terre, air, mer – apte à mener à bien des engagements interarmées mineurs, mais incapable de conduire des opérations d’ampleur et même de protéger l’intégralité de l’espace national, qu’il soit terrestre ou maritime.


    Un problème de volume

    .
    Le modèle qui vient d’être décrit n’a pas changé mais, pour leur part, les circonstances ont profondément évolué.


    Il existe d’abord un problème de volume. Nous l’avons dit, nos forces conventionnelles ont d’ores et déjà un format inadapté à la montée des menaces et à la guerre qui vient. Les volumes qui peuvent être engagés à l’instant « T » sont certes à peu près appropriés à nos opérations courantes. Mais ils ne le sont pas du tout à celles que nous pourrions avoir à conduire dans un avenir, peut-être plus proche qu’on ne le pense. Elles manquent d’épaisseur pour être capables de faire face et de durer, d’encaisser le premier choc puis de rebondir afin d’assurer leur mission première de protection de la France et des Français.

    Elles ne sont plus « résilientes » parce que la résilience suppose de l’épaisseur et qu’elles n’en ont pas ; or, la résilience est la vertu capitale des armées qui doivent continuer à opérer dans les pires conditions, lorsqu’autour d’elles plus rien ne fonctionne. Les armées doivent être dissuasives – cela dépasse de très loin la force nucléaire qui n’est qu’une composante du système de dissuasion globale – pour prévenir le danger mais être également capables de s’engager en force dans un conflit de haute intensité. Nous en sommes tellement loin que de simples adaptations incrémentales seraient irréalistes : il faut désormais changer d’échelle.

    On peut jurer comme le ministre de la guerre de Napoléon III à la veille de l’infamante défaite de 1870 : « Nous sommes prêts et archi-prêts. La guerre dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soldats ». Ou encore affirmer haut et fort à l’instar du Président du Conseil Paul Reynaud en septembre 1939 (au moment où la France, malgré son armée inadaptée à la confrontation imminente, vient de déclarer la guerre à l’Allemagne) : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts ». Ces déclarations tonitruantes ne remplacent ni la clairvoyance ni les efforts ; La France, inclinant aisément à la posture de l’autruche en ce qui concerne ses politiques militaires, doit s’en rappeler. Maintenant !


    Un problème de modèle

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    Il y a ensuite ce problème de modèle. Les armées actuelles ont été construites à partir de 1996 sur la présupposition qu’il n’y avait pas, et qu’il n’y aurait pas, de menaces internes, et qu’elles n’auraient donc pas à s’engager sur le territoire national. Sauf à la marge. Dans ce cas, la ponction minime pratiquée sur les forces expéditionnaires n’en affecterait ni les capacités opérationnelles, ni l’entraînement. Ce postulat est faux désormais.

     

    3.jpgD’abord parce que la menace terroriste, loin de s’estomper, a changé de nature. Elle s’est déployée sur l’intégralité du territoire national et pérennisée sous la forme de frappes individuelles imprévisibles. Cette situation conduit aujourd’hui les armées à immobiliser soit directement sur le terrain, soit en réserve immédiate ou stratégique, dix mille hommes environ. Ce prélèvement, bien qu’utile et légitime, diminue d’autant la capacité d’intervention externe. Mais surtout, en ce temps d’opérations extérieures permanentes, altère profondément la capacité à maintenir l’entraînement au niveau qu’exigent les opérations du moment, sans parler de celles, beaucoup plus violentes et massives, qui sont à venir.

    Ensuite, on ne peut imaginer un conflit de haute intensité qui se contenterait d’être un affrontement de laboratoire, hors sol, entre deux forces de haute technologie, un moderne « combat des Trente ». Immédiatement, l’ensemble du territoire national serait affecté. Il deviendrait la proie d’attaques ponctuelles dans la profondeur et le terrain de crises humanitaires volontairement déclenchées par la cyber-altération des réseaux, voire la cible d’éventuelles agressions d’une « 5ème colonne » dont on aurait tort d’affirmer l’impossible émergence.


    Un problème de forces

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    Le gouvernement devrait assurer la défense aérienne et la défense maritime, mais également déployer sur de vastes zones des volumes de forces importants pour assurer l’ordre sur le territoire et la survie des populations, la sauvegarde des organes essentiels à la défense de la nation, le maintien de sa liberté et la continuité de son action.


    Où trouverait-il ces volumes de forces ? Ils n’existent pas ! Deux solutions s’offriraient alors à lui. Ou bien effectuer des prélèvements importants sur le corps expéditionnaire et de ce fait, le rendre inapte à sa mission première alors qu’il n’est pas préparé pour une bataille de haute intensité (les armées de terre, de l’air et la marine ont commencé à « durcir » leurs entrainements). Ou bien « laisser tomber l’arrière », ce qui se traduirait à court terme par l’effondrement de l’avant. Pour sortir de ce dilemme, il faut adapter le modèle.

    Dans une logique purement comptable, nous avions, pendant la Guerre froide, préféré faire l’impasse sur les forces du territoire en niant une menace pourtant avérée, celle des Spetsnaz, ces forces spéciales russes entraînées en nombre et que la doctrine soviétique prévoyait de déployer chez l’ennemi dès le début d’un conflit pour y assassiner les responsables et y semer le chaos et la panique. Notons au passage que ces forces d’élite existent toujours et qu’elles ont récemment fait merveille tant en Géorgie, en Crimée, en Ukraine qu’au Moyen-Orient.

    Peut-on reconduire aujourd’hui la même tromperie ? Porter nos maigres forces au niveau qui leur permettrait de conduire efficacement leurs combats de haute intensité, sans se préoccuper du problème de l’arrière ? Autant imaginer qu’un boxeur peut se passer de ses jambes !


    Nos forces doivent donc être rapidement restructurées autour de trois composantes : nucléaire, expéditionnaire « de haute intensité » avec leurs trois dimensions terre, air, mer, et défense opérationnelle du territoire. Seul ce système ternaire, coordonné avec les remarquables capacités complémentaires de la gendarmerie dans le domaine de la défense intérieure, est adapté à la réalité des menaces, donc à la dissuasion globale, à la résilience et à l’action. C’est possible, pour un coût minimal. Voici comment.


    Quelles forces, quel volume, quel équipement ?

     

    4.jpgL’effet à obtenir est de déployer sur très court préavis des troupes suffisantes, organisées, sur un terrain reconnu afin de pouvoir quadriller, circonscrire, contrôler, éventuellement réduire, ou bien tenir jusqu’à l’arrivée de forces plus puissantes. Il faut donc des forces territoriales, connaissant parfaitement leur terrain (campagne et agglomérations), rustiques et robustes, autonomes, équipées d’un matériel performant mais sans sophistication inutile.

    Le couple cavalerie légère/infanterie motorisée, accompagné de ses appuis organiques (artillerie, génie, transmission) est adapté à ces missions. Ces forces pourraient être regroupées soit en régiments interarmes, soit en régiments d’armes embrigadés, dotés de matériels performants mais rustiques, véhicules 4×4, mortiers, camionnettes et automitrailleuses en particulier. Il serait dans un premier temps raisonnable de disposer dès que possible du volume d’une demi-brigade à deux régiments et leurs appuis pour chacune des sept zones de défense et de sécurité. Elles seraient placées sous le commandement des officiers généraux de zone de défense et de sécurité (OGZDS) pour la conduite de la défense d’ensemble, les cinq zones ultramarines faisant l’objet d’adaptations locales. La force ainsi constituée serait, dans un premier temps, de l’ordre de la vingtaine de milliers d’hommes.

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    Le CENZUB (centre d’entrainement en zone urbaine) dans les camps de Champagne. On y a construit de toutes pièces un gros bourg avec immeubles pour entrainer l’armée de terre aux combats en ville. Photo JPF

    D’où proviendraient ces forces ?

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    La solution la moins onéreuse serait, comme d’habitude en France, de faire appel à des réservistes locaux convoqués régulièrement pour entraînement. C’est parfaitement illusoire. Tous ceux qui ont vécu la chimère des régiments dérivés connaissent ce qu’ils coutaient en temps et en substance aux régiments dérivants. Ils savent que leur valeur opérationnelle était extrêmement faible, voire nulle, qu’ils étaient équipés de matériels le plus souvent parfaitement vétustes et que leurs tableaux d’effectifs étaient aussi indigents que leur entrainement. Par ailleurs, si haute intensité il y a, elle sera par nature brutale, foudroyante, ce qui est incompatible avec les délais de montée en puissance des régiments de réserve.


    Méfions-nous, donc : la France a déjà trop souffert de sa croyance dans les réserves. En 1940, c’était « nous tiendrons ; en cas de percée allemande, il y aura une deuxième Marne ; nous nous rétablirons ; à l’abri de nos casemates, nous monterons en puissance avec nos réserves pendant un à deux ans avant de refaire du Foch jusqu’à la victoire ». Terrible illusion : le 24 mai 1940 à l’aube les chars allemands étaient devant Dunkerque, le 14 juin le gouvernement français était à Bordeaux, le 16 juin Philippe Pétain devenait président du Conseil. On connait la suite. Évacuons l’hypothèse.


  • Le Prince Jean de France : Un patrimoine chrétien, vivant

     

    30378855.jpg« Rome, Chartres, Dreux. Trois lieux qui ont en commun d’appartenir à notre patrimoine chrétien, vivant.

    Rome où je viens de rencontrer le Pape François. La ville antique mais aussi le siège des successeurs de Pierre. Une ville colorée et chaleureuse avec ses rangées d’orangers parfumés, ses ballets de diplomates qui vont et viennent encadrés par des voitures de police bruyantes dans un trafic toujours plus dense mais où visiblement chacun trouve son chemin, à la « romaine ». Avec ses bâtiments avec terrasses où vous pouvez déguster votre café « ristretto » tout en embrassant d’un coup d’œil les toits de la ville, en profitant de la légère brise qui arrive d’Ostie.

    2-Chartres.jpgNous étions avec Philomena à Chartres pour la messe solennelle de clôture du pèlerinage de la Pentecôte. Quelle merveille du Moyen-Âge que cette cathédrale. Tout me plait. La voir au loin dans cette Beauce que j’aime, signe du lien tissé en France entre la terre et le ciel. Ses vitraux mis en valeur par les restaurations successives qui ont rendu au chœur tout son éclat. La liturgie de cette messe de clôture sous les bons offices de Monseigneur Pansard, évêque de Chartres, dans une cathédrale pleine à craquer de jeunes gens aux visages marqués par la fatigue, mais heureux. Ces chants du chœur qui s’élèvent sous les hautes voûtes comme un hymne d’action de grâce.

    Et notre chère Chapelle Royale, enfin, où nous venons d’accueillir les VMF de la région. Lieu de culture et de culte tel que l’a voulu le Roi Louis-Philippe. Un vrai bijou du XIXe siècle dans son architecture, sa sculpture, son orgue et ses vitraux. Une œuvre d’art inséparable de notre l’histoire chrétienne et monarchique. Eléments toujours présents aujourd’hui et je l’espère à l’avenir. Tout cela dans un cadre paisible ouvert sur la ville et la région.

    Un patrimoine vivant où les actes posés continuent de tracer l’histoire des liens qui existent entre l’homme et Dieu. »

     

    Le 12 juin 2016
    Jean de France, Duc de Vendôme

     

    « ... notre chère Chapelle Royale »

    Le site du Prince Jean de France

  • Au cinéma : Casablanca, par Guilhem de Tarlé

    Casablanca en DVD : Casablanca - Édition Collector - AlloCiné

     

    Arts & Ciné  : Casablanca,  un film américain de  Michael Curtiz,  avec Humphrey Bogart (Rick Blaine, tenancier américain d’un night-club), Ingrid Bergman ( Lisa Lund, épouse de Victor Laszlo, et ancienne amante de Rick), Paul Henreid  (Victor Laszlo) et Claude Rains (Capitaine Louis Renault).

    Réalisé et sorti en 1942 aux USA, ce film manque évidemment de précisions historiques pour le spectateur de 2023. Nous sommes avant le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, dans un Maroc, Protectorat français, sous l’autorité du Gouvernement, dont le siège est en zone libre à Vichy. L’action se déroule, presque uniquement, au Rick’s Café Américain où se côtoient officiers allemands et des Français de toutes opinions et stratégies politiques…

    Le scénario se résume en une belle histoire d’amours, au pluriel, pour souligner deux belles histoires d’amour, et la difficulté qu’éprouve Lisa à choisir entre son mari et son amant. C’est en quelque sorte une transposition du dilemme de l’époque : qui peut dire, ne l’ayant pas vécu, quel choix il aurait fait entre l’engagement dans la Résistance et l’autorité légale de l’Etat français, entre la « France libre » et la « Révolution nationale », entre l’épée et le bouclier. Les deux n’avaient-ils pas leur légitimité ? on connaît la formule de Jean de La Varende : « Le plus difficile n’est pas de faire son devoir, c’est de savoir où il se place ».

    La plus belle scène, en tout cas, la plus émouvante, qui à elle seule vaut la peine de voir ou revoir ce long-métrage, montre les occupants entamer un hymne patriotique allemand, immédiatement couvert par une Marseillaise tonitruante chantée, debout, par tous les clients du cabaret.

     

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  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Notre-Dame de Paris est en feu ! lafautearousseau y était...

    2019 : Notre-Dame de Paris est en feu !...

     
     
    Il est environ 18h30, en cette fin de journée du lundi 15 avril, dont nul ne sait encore qu'il sera l'un des jours les plus sinistres de l'histoire de la ville de Paris, en général, et de sa cathédrale, en particulier...
     
    Il est environ 18h30 et, sans que personne ne soit présent sur les lieux pour donner l'alerte, le feu se déclare dans les combles de Notre-Dame, où d'importants travaux de restauration de la flèche sont en cours depuis plusieurs semaines.
     
    La suite n'est que trop connue, et fut vécue "en direct", par les Parisiens arrivés sur place et par tous les Français, désespérés, devant leurs téléviseurs...
     
    La "forêt", charpente unique et merveilleuse des XIIème et XIIIème siècle, l'un des plus beaux joyaux de notre Patrimoine; la "forêt" qui vit passer Saint Louis, pieds nus, et simplement vêtu d'une pauvre tunique de toile, venant déposer la Couronne d'épines et d'autres reliques de la Passion du Christ; la "forêt", constituée de plus de 1.300 chênes, dont la plupart avaient été plantés avant l'an mil (pour certains, au IXème et même au VIIIème siècle !) : cette "forêt" disparut en quelques heures, dévorée par les flammes, devant des Parisiens et des téléspectateurs littéralement sidérés... 
     

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    Dans cet immense malheur, au milieu de ce désastre irrémédiable, un soulagement de taille cependant : les Sapeurs Pompiers de Paris ont réussi l'exploit - si la charpente est perdue à jamais... - de sauver le "corps" du bâtiment, voué, sans leur action d'éclat, à un écroulement certain :

    MAGNIFIQUES SAPEURS-POMPIERS DE PARIS : ILS NOUS ONT SAUVÉ NOTRE DAME !

     

    Le lien suivant vous donne accès au court article paru dans lafautearousseau, dès le lendemain; on y explique par le menu le déroulement de cette opération de sauvetage, aussi réussie que risquée, qui restera dans l'Histoire... :

    Pour un 14 juillet dédié aux Pompiers qui ont gagné la bataille du feu de Notre-Dame !

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  • Marseille : Le rôle de « La Provence » dans le cadre des violences d'extrême-gauche

     

    D'un abonné de La Provence à son journal...

    par François DAVIN 

    Depuis quelques temps, il se passe des choses, à Marseille et dans ses environs, et La Provence en rend compte d'une façon qui me paraît pour le moins surprenante. Je veux parler de ce qui touche au mouvement des jeunes d'Action française Provence, dont les actes ont, jusqu'à aujourd'hui, été rapportés d'une façon systématiquement défavorable, notamment hier, dimanche 17 avril, en page 4, par Laurent d'Ancona.

    Il y a déjà eu deux ou trois articles sur le sujet; une question me vient à l'esprit : Laurent d'Ancona, et ceux ou celles qui ont écrit avant lui, sont, je pense, des journalistes. Pourquoi personne, à La Provence, n'a-t-il pris contact avec l'un ou l'autre de ces jeunes, pour avoir leur point de vue ? Déontologiquement - et même si c'est par la suite pour critiquer ou condamner ledit point de vue, il me semble que c'est là le b.a.-ba du journalisme, sérieux et honnête : donner la parole à chacun. Ensuite, le journaliste est libre de commenter, le lecteur de juger, mais au moins, on a entendu la partie dont on parle.

    Je propose donc à Laurent d'Ancona de me rencontrer, pour avoir certaines informations dont manifestement, me semble-t-il, il ne dispose pas. Pourquoi moi ? Parce que ce samedi 16 avril, je me trouvais au local d'Action française, où il m'avait été demandé de prononcer une conférence sur Marseille, « Ville sans nom », au temps de la période révolutionnaire. J'ai d'ailleurs décliné mon identité complète (nom, adresse, profession...) à celle - Commissaire de police - que Laurent d'Ancona appelle « une gradée », et qui a bien vu qui j'étais, et que j'étais vêtu tout à fait normalement, sans « casque » ni « brassard jaune » (qui ont frappé Laurent d'Ancona), que je me trouvais bien là où j'avais été annoncé, et que tout dans mon comportement relevait du pacifique et du calme.

    Pourquoi cette conférence, un samedi matin à 11h30 ? Parce qu'une provocation avait été montée par un groupuscule autoproclamé « Collectif antifasciste Marseille » : il s'agissait de venir pique-niquer devant le local, les débordements de la Nuit Debout à Paris permettant aisément d'imaginer les suites qu'une telle inconscience - de plus, en régime d'état d'urgence - permettait de prévoir. Le Préfet n'ayant pas jugé bon d'interdire cette provocation (et l'état d'urgence ?), les jeunes d'Action française ont donc simplement voulu défendre leur bien, et montrer que - pour l'instant du moins - les casseurs ne faisaient pas la loi à Marseille. Des casseurs qui - et d'ailleurs, cela, Laurent d'Ancona le dit d'un cœur léger - clament haut et fort leur filiation terroriste puisqu'ils scandaient "Guillotine ! guillotine !" ou un savoureux (!) "Reviens Robespierre, y'a du boulot à faire !" Au moins, les choses sont claires : on sait qui était en face de qui...

    Je peux témoigner que, de 10h30 à 14h15 (mon heure d'arrivée et de départ, comme celle des jeunes royalistes), je n'ai entendu de leur part aucun cri ou slogan condamnable; ils se sont contentés d'être là, pour éviter que leur local ne soit vandalisé (comme il devait l'être la nuit suivante, vers 3 - 4 heures du matin, la porte étant détruite et un nombre important de tags et d'insultes grossières (mais les terroristes, on le sait, ont l'habitude...) venant souiller nombre de murs des environs immédiats...

    Voilà où nous en sommes. Alors qu'en 2016 la France s'effondre sur elle-même avec ses six millions de chômeurs; ses huit millions et demi de pauvres et mal-logés (chiffre Fondation Abbé Pierre); ses plus de 1.500 « zones de non-droit » (!); son identité historique qui s'efface un peu plus chaque jour; un terrorisme islamiste qui frappe fort, où et quand il veut; le mépris quasi-généralisé des citoyens pour une classe politique quasi-généralement rejetée; ses 420.000 lois, décrets et règlements (se contredisant d'ailleurs parfois... ) qui découragent d'entreprendre; une expatriation inquiétante de ses jeunes et de ses seniors etc... etc... une bande de hurleurs haineux en appelle à Robespierre et prétend faire taire des jeunes qui n'ont pas la même conception de la vie qu'eux.

    Voilà deux ou trois choses - mais il y en a bien plus, en fait... - que j'aimerais dire à Laurent d'Ancona, s'il ne négligeait pas de dialoguer avec un abonné de son journal, présent rue Navarin au moment des faits qu'il relate, et qui pense qu'il y a mieux, et plus urgent à faire - au moment où la France va si mal - que de laisser la rue aux amoureux du terrorisme, nostalgiques de la guillotine; que de perdre son temps à ressasser des vieilleries (Pétain, à qui la Chambre du Front populaire a confié les pleins pouvoirs en 40 !); ou que n'avoir que l'accusation de « racisme » à la bouche, alors que Jules Ferry, encore Chef du gouvernement de la République quatre mois auparavant, déclara devant l'Assemblée le 28 juillet 1885 (propos transcris au Journal Officiel) :

    « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures ... parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures... »

    Cordialement dédié, avec mon non moins cordial salut, aux antifas de samedi dernier ! 

    Voir aussi : 

    La Fédération Royaliste Provençale et les dérapages de « La Provence » [15.04.2016]

     

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    D'accord avec René Chiche (sur tweeter) :
    "Si, avec le soutien de Sarkozy et Nabilla, de Zelensky et Scholz, de Roussel et Poutou, de Jadot et du coronavirus, de la CFDT et de la CGT, d'Aram et de la radio d'État, des sportifs et du showbiz, des aveugles et des paralytiques, Macron fait moins de 80%, il est vraiment nul."

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    1. Fatima Ouassak pense que si Marine Le Pen passe "ce sera la guerre". Suggestion de lafautearousseau à la-dite Fatima (et à tous les "français de plastique" qui pensent et parlent comme elle) : faites donc comme les Syriens qui "fuient la guerre", partez, très loin : en Tanzanie, au Paraguay, dans les île Marshall ou Salomon, où vous voulez, mais : partez ! La guerre, ça se fuie, non ? Du moins, c'est ce que disent vos amis Syriens, que vous avez baptisés "migrants"...

    https://twitter.com/GilbertCollard/status/1517413882385600512?s=20&t=j12g3HLQXB4XqnnJGrezTw

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    2. Ces dirigeants européens (notamment allemands) qui soutiennent Macron et appellent à voter pour lui : Goldnadel dénonce une "ingérence insupportable" : il a raison !

    (extrait vidéo 0'33)

    https://twitter.com/Je_Puig/status/1517237091511513089?s=20&t=TItH4ug9j4Y_a5cnJ9uQYg

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    3. Dans Le Figaro, sur les émeutes en Suède : "Une partie de la population suédoise semble vouloir obéir à un autre système de "valeurs"... Aux yeux de beaucoup, ce chaos révèle que les forces de l'ordre ne sont plus capables de faire respecter l'État de droit dans certains quartiers...". Les m$êmes avcuses produisent les m$êmes effets, oùque l'on soit. Et, planter des arbres pourris, cela finira toujours par donner... des fruits pourris ! :

    https://www.lefigaro.fr/vox/societe/emeutes-en-suede-une-partie-de-la-population-suedoise-semble-vouloir-obeir-a-un-autre-systeme-de-valeurs-20220421?utm_medium=Social&utm_campaign=echobox&utm_source=Twitter&origine=VWT16001#Echobox=1650564750-1

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    4. La "forme" a changé, certes, mais nous sommes toujours sous le règne de la Terreur révolutionnaire. Une Terreur plus douce, oui, qui procède plutôt par bourrage de crâne permanent et messages subliminaux (par exemple, l'imposition subliminale du métissage, lorsque nous voyons à la télé, dans plus de 95% des cas, un "couple mixte" : fille blanche/garçon noir, ou l'inverse) mais qui ne demanderait qu'un peu plus de résistance pour redevenir ce qu'elle a toujours été : la Terreur, véritable. Voyez ce qui s'est passé récemment à la Sorbonne, ou le traquenard ayant accompagné la visite de Zemmour à Marseille, sabotée par les menaces physiques des cagoules noires et autres "faux antifas/vrais terroristes".

    Le sujet d'aujourd'hui, la Miss France alsacienne qui vote Le Pen et le fait savoir, semble plus léger, mais il est pourtant révélateur : une personnalité publique a-t-elle le droit de dire qu'elle vote Marine Le Pen ? Pour le Système, la réponse est carrément : NON ! L'ex Miss France Delphine Wespiser est insultée, menacée depuis son annonce ... Va-t-elle être écartée de Fort Boyard cet été ? :

    https://www.jeanmarcmorandini.com/article-496914-une-personnalite-publique-a-t-elle-le-droit-de-dire-qu-elle-vote-marine-le-pen-l-ex-miss-france-delphine-wespiser-est-insultee-menacee-depuis-son-annonce-va-t-elle-etre-ecartee-de-fort-boyard-cet-ete.html

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    5. Les actes anti-chrétiens en France, ça continue, et de plus belle. Et, bien sûr, dans l'indifférence générale d'un Système qui a déclaré, dès ses origines, vouloir mener une guerre d'extermination à l'Église catholique... "Une bonne église est une église en feu" : ce graffiti antichrétien a été découvert sur un mur d’enceinte de l’église de Foix, lors de la fin de semaine de Pâques :

    https://www.valeursactuelles.com/regions/occitanie/ariege/no_agglomeration/faits-divers/une-bonne-eglise-est-une-eglise-en-feu-des-tags-antichretiens-decouverts-a-foix/

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    6. Le bel hommage au grand Jacques Perrin du Chef d'état-major de l'armée de Terre

     
     
     
    Chef d'état-major de l'armée de Terre
     
    @CEMAT_FR
    "Le sous lieutenant Torrens, chef de la « 317eme section » nous as quittés. Il nous laisse orphelin d’un capitaine d’honneur. Merci à Jacques Perrin d’avoir incarné les plus belles valeurs de l’@armeedeterre
    dans des films magnifiques qui ont inspiré des générations de soldats."

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    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui en passant quelques instants (29 secondes) avec nos camarades et amis de l'Action française Paris...

    Les militants parisiens d'Action française étaient de sortie pour s'opposer à Macron et ses scandales. Le vote Macron c'est le vote McKinsey, c'est la vente d'Alstom et tant d'autres, c'est le vote d'une France vendue à la découpe ! Contre la trahison, rejoins nos rangs !
     

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    À DEMAIN !

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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (203)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Le canulard "hénaurme" des Camelots du Roi...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    ... qui "libèrent" Daudet "par téléphone" (!) et mettent les rieurs de toute la France de leurs côté, du côté de Léon Daudet et du côté de l'Action française...

    C'était le 25 juin 1927.

    "Le Gaulois", dans son édition du lendemain, raconte "l'affaire" :

    "Hier, à midi un quart, M. Catry, directeur de la prison de la Santé, était appelé au téléphone :
    "Allo ! ne quittez pas, lui disait une voix. M. le ministre de l'intérieur désire vous parler."
    M. Catry attendait durant quelques secondes, et bientôt :
    "C'est le ministre qui est à l'appareil. Voici. Nous venons de décider, en conseil des ministres, la libération immédiate de MM. Léon Daudet, Delest et Semard. Vous accomplirez votre mission à l'égard des détenus royalistes d'abord, puis à l'égard du communiste. Veuillez agir vite, car nous désirons prévenir toute manifestation sur la voie publique. Dans une demi-heure vous voudrez bien faire téléphoner à mes services pour le rapport.
    Je pars déjeuner, mais les renseignements que vous communiquerez me seront transmis d'urgence."
    M. Catry, perplexe et quelque peu méfiant, patientait pendant une dizaine de minutes et demandait, à son tour, le ministère de l'intérieur.
    La communication s'établit aussitôt.
    "Je désire parler à M. Sarraut. C'est le directeur de la Santé." Attente brève, puis, au bout du fil :
    - "J'écoute. C'est M. Catry ?"
    - "Oui."
    - "Ici, un attaché du cabinet."
    - "Est-il vrai, monsieur, que je doive libérer sans retard MM. Daudet, Delest et Semard ? L'ordre étant inattendu, je tiens à me le faire confirmer."
    - "Mais agissez vite, monsieur le directeur ! Le ministre, qui vient de partir, vous a téléphoné devant moi. La décision ne fait aucun doute. Procédez à la levée d'écrous sans papiers, comme pour Girardin"
    En effet, il y a huit jours, le communiste Girardin, qui faisait la grève de la faim, fut libéré par un ordre transmis téléphoniquement, et sans les formalités usuelles… Alors M. Catry, rassuré, raccrocha le récepteur, coiffa son képi galonné d'argent et alla aviser de la bonne nouvelle MM. Daudet et Delest, qui étaient à table, puis M. Semard.
    Les préparatifs furent prompts, les adieux, cordiaux, abrégés, et les portes de la prison s'ouvrirent toutes grandes.
    Les deux agents qui sont habituellement de service non loin arrêtèrent un instant la circulation.
    Le chauffeur d'une automobile qui stationnait non loin fut hélé, les libérés prirent place dans la voiture et, précédant M. Semard —qui (respect scrupuleux des instructions officielles) devait partir une demi-heure plus tard — MM. Daudet et Delest roulèrent dans une direction… demeurée inconnue.
    M. Catry téléphonait aux services pénitentiaires que sa mission était accomplie. Un fonctionnaire aimable prenait note et remerciait. Le tout n'avait pas demandé une heure.
    Peu après, M. Catry était convoqué au ministère de la justice, où M. Mouton, directeur des affaires criminelles, lui faisait connaître qu'aucune mesure de libération n'avait été prise en faveur des prisonniers.
    Une mystification organisée...
    Or, le ministère de l'intérieur et la Sûreté générale n'étaient pour rien dans toute cette affaire. D'après ce qu'on nous dit à l'Action Française, les camelots du Roi s'étaient assuré de onze lignes téléphoniques, parmi les douze qui fonctionnent au ministère de l'intérieur, et s'étaient partagé la besogne de telle sorte que nulle d'entre elles pût être libre pendant le laps de temps nécessaire, à l'exception d'une seule.
    Cette dernière devait évidemment jouer entre des comparses, dont l'un brancherait la communication sur celui — ou ceux — qui figurerait tour à tour le ministre de l'intérieur et l'un de ses collaborateurs.
    Ainsi la place Beauvau et la rue des Saussaies se trouvaient placées téléphoniquement, pendant une heure, sous la surveillance discrétionnaire d'adversaires habiles et facétieux..."

    Léon Daudet, tout en continuant à écrire chaque jour dans L'Action Française, resta introuvable.
    Sous le titre "À la recherche de Léon Daudet", le journal royaliste, rendait compte quotidiennement, et narquoisement, des déploiements de police sur tout le territoire et à l'étranger, des contrôles d'automobiles opérés dans des dizaines de villes.
    "Décidément, cette auto fantôme aura été vue par des visionnaires, dans tous les coins de la France. Attendons-nous à apprendre que le Mont-Blanc a été assiégé par la force armée, pour cerner nos amis réfugiés dans un des sous-marins de la Mer de glace", s'amusait-on le 14 juillet.


    Ailleurs on évoquait le fil télégraphique comme moyen d'évasion.


    L'un des compte-rendus (le 3 juillet) de la traque des deux fugitifs évoquait les initiales L. D :

    "Nous avons dit hier que l'on avait mis toute la police sur pied à Cherbourg pour l'arrestation éventuelle de Léon Daudet. C'est qu'il s'agissait d'une piste sérieuse ! Qu'on en juge :
    De Carentan était signalée une auto marquée des initiales L. D. Cette auto transportait un monsieur et une dame. Nul doute qu'il ne s'agit de M. et de Mme Daudet.
    L'auto fut repérée à son arrivé à Cherbourg et filée dans les rues de la ville. À l'hôtel où elle s'arrêta, on laissa M. et Mme L. D. descendre tranquillement et entrer. Quand on eut la satisfaction de les savoir dans la souricière, on prit toutes les dispositions pour l'arrestation. Mais quand la police se présenta au contrôle de l'hôtel, elle apprit que M. L. D. était tout simplement M. L. Duboyle, employé de la White Star Line, très connu à Cherbourg dans les milieux maritimes. Les policiers étaient si dépités qu'ils ont attendu que M. Duboyle sortit de sa chambre pour s'assurer qu'il n'était pas Léon Daudet.
    Mais le garagiste de Carentan, qui a signalé la voiture L. D., va-t-il être poursuivi pour mystification ?"

    En réalité, muni d'une fausse barbe, Léon Daudet avait passé la frontière dès le 31 juillet 1927, et s'était réfugié à Bruxelles, où il restera pendant pendant deux ans et demi.
    Il sera autorisé à rentrer en France en janvier 1930.

     

    Dans "L'Humanité" du 26 juin 1927...

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  • La Pologne et nous, par Gérard Leclerc.

    La visite accomplie par Emmanuel Macron en Pologne a permis, en l’espace de quelques jours, de reposer la question de nos relations avec ce pays, auquel tant de liens historiques et affectifs nous rattachent. Le but du président français était de surmonter les divergences entre les deux pays en tenant un discours résolument positif : « Sur chaque grand dossier européen, il ne peut pas y avoir d’accord durable et viable si la Pologne et la France ne travaillent ensemble. »

    gerard leclerc.jpgDonc, en dépit des critiques répétées de Bruxelles à l’égard du gouvernement de Varsovie, en dépit de l’attitude conciliatrice de la diplomatie française à l’égard de la Russie de Vladimir Poutine, le climat est au rapprochement. Et pour tous ceux qui gardent au cœur l’amour de la Pologne, patrie de saint Jean-Paul II, c’est un sujet de satisfaction.

    Que l’on revienne précisément au temps de Jean-Paul II, dont l’avènement en 1978 marque un extraordinaire retournement de situation et l’on peut s’étonner et même s’attrister de la façon dont la Pologne s’est éloigné de nous. Avec quelle attention passionnée n’avons-nous pas suivi les événements qui ont amené la chute du communisme, avec les voyages triomphaux du pape et l’épopée de Solidarnosc. Beaucoup d’entre-nous ont coopéré avec la résistance polonaise, convoyant des aides matérielles dans toutes les régions du pays. Ce fut le moment aussi de faire meilleure connaissance avec une culture et une littérature qui nous faisait comprendre l’âme d’un pays, celui de Mickiewicz et de Cyprian Norwid cher à Karol Wojtyla.

    Je me suis moi-même investi à l’époque, en publiant au moins deux livres sur le sujet, essayant de rassembler tout ce qui à travers l’histoire, dès le Moyen Âge, nous avait rapprochés, Polonais et Français. J’ai été heureux de lire lundi dans Le Figaro, une belle page signée Laure Mandeville qui n’hésite pas à parler d’une histoire d’amour, même si elle est compliquée. Le général de Gaulle, souhaitait ardemment que cette histoire se poursuive et professait que, dans notre intérêt supérieur, il fallait que « la Pologne soit forte ». Certes, la Pologne dirigée par le parti Droit et Justice est très loin d’une certaine culture libérale-libertaire dominante en Europe. On parle d’une position conservatrice chrétienne, très éloignée de la France des réformes dites sociétales. Mais n’est-ce pas le bien commun du continent qui exige que notre histoire commune se poursuive ?

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 6 février 2020.

  • La Commission européenne commence à craquer

     

    par Louis Anders

    « L’Union ne se trouve pas dans un bon état », a déclaré le 15 janvier le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, devant un parterre de journalistes accrédités, n’hésitant pas à évoquer « le début de la fin ».

    La Commission européenne, davantage prompte à la dénégation, a laissé échapper un premier signe d’essoufflement dans sa volonté de créer un État centralisé sur le continent. Relatant l’année 2015, qui a vu en Europe l’arrivée d’un gouvernement eurosceptique en Grèce puis sa mise sous tutelle, l’entrée massive d’immigrés illégaux accueillis à bras ouverts par l’Allemagne, et deux massacres islamistes inédits en plein Paris, le président de la Commission s’est dit « impressionné par le nombre de fragilités » et les « ruptures » apparues au sein de l’Union européenne.

    Inquiet sur l’euro, entre autres…

    La récente arrivée d’un pouvoir souverainiste en Pologne a avivé davantage les craintes de Jean-Claude Juncker, dont la Commission a entamé en ce mois de janvier une procédure de surveillance pour éviter qu’un second pays d’Europe centrale n’échappe à son emprise (après la Hongrie).

    « Ma génération n’est pas une ‘génération de géants’ », est allé jusqu’à se plaindre le président de la Commission européenne dans un étrange élan de faiblesse.

    Concernant l’euro, l’homme a montré son inquiétude. « A quoi bon avoir une monnaie unique si nous ne pouvons pas voyager librement ? Schengen [les clauses qui permettent un rétablissement aux frontières nationales] risque de mettre fin » à la monnaie unique.

    2016, année-charnière pour l’UE ?

    L’ancien premier ministre du Luxembourg, où nombre de multinationales cotées ont déplacé leurs sièges pour des raisons fiscales et où est logée l’une des plus grandes chambres mondiales de compensation entre comptes (la très opaque Clearstream), possède-t-il des informations sur l’état financier de l’Union ?

    Comme pour faire écho à ses craintes, les 18 et 19 janvier ont vu un début de panique sur plusieurs banques italiennes, dont les obligations et les actions ont été massivement vendues, provoquant des suspensions de cotation. Un événement propre à intensifier les risques de fracturation financière dans la zone euro.

    2016 : année du début de la fin pour la Commission européenne ? 

  • Le Mali en France ? Qui est gagnant à ”ça” ? Un article ”édifiant” du Monde...

               Voici le texte intégral de l'article de Mustapha Kessous, dans Le Monde du 17 juin: la réalité qu'il y évoque est tout simplement consternante.....

              On se souvient que, durant sa campagne Sarko avait employé l'image "gagnant/gagnant". Là c'est plutôt "perdant/perdant": on a tiers-mondisé la France; on a transplanté de la misère, sans l'éradiquer (on l'a donc simplement déplacé)...

              Pense-t-on sérieusement que ces immigrés -qui ont le seul tort et la seule malchance d'être pauvres- vivent bien, décemment et heureux dans ces conditions ? Ne sont-ils pas plutôt (mal)traités comme du bétail ? et des proies faciles pour tous les escrocs, toutes les arnaques, toute les exploitations possibles ?.....

              C'est honteux. Ceux et celles qui ont poussé à "ça", qui y ont prêté la main peuvent bien prétendre qu'ils ont agi pour aider et défendre des pauvres. Mais dans la réalité, la plus cruelle et la plus implacable, le résultat concret de leur action a été d'institutionnaliser -en quelque sorte- la misère de ces malheureux chez nous.

              Ce n'est pas brillant, et ils n'ont vraiment pas de raisons, eux, d'en être fiers..... Qui a dit "L'enfer est pavé de bonnes intentions..." ? Ce n'est pas le tout de se trémoussr sur sa chaise en disant "soyons généreux, soyons généreux..." Ca, c'est relativement facile. Le plus dur est de mener une action qui amène vériatblement à l'amélioration radicale du sort des personnes que l'on prétend aider, et là c'est une autre paire de manches.....

              Nous l'avons dit cent fois: en agissant comme il le fait, le Parti immigrationniste et les idiots utiles qu'il manipule ne font que transplanter, sans la résoudre, la misère du tiers-monde; or on sait bien que déplacer un problème n'a jamis rien eu à voir avec résoudre ce même problème....

              De plus, amener ces masses de pauvres ici -alors qu'il serait beaucoup plus efficace de les aider chez eux...- cela revient à affaiblir la France, que l'on charge de trop de problèmes alors qu'elle a déjà du mal à résoudre les siens. Et tiers-mondiser ainsi la France, la tirer vers le bas de cette façon -par toutes les pressions que cela va exercer sur l'économie...- ce n'est pas non plus un bon moyen de résoudre le problème: appauvrir les "riches" n'a jamis enrichi les "pauvres" !.... Un proverbe chinois ne dit-il pas à peu près ceci: Quand le gros maigrit, le maigre meurt... ?

              Mais il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre; pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.....

    Des villages maliens au bord de la Seine

    Son jour de gloire est arrivé. C'était le mercredi 28 mai. Ce jour-là, Mody Soukana est régularisé. Dans les couloirs crasseux de "sa maison" - le foyer des travailleurs migrants, Les Alouettes, à Alfortville (Val-de-Marne) -, ce jeune Malien de 26 ans serre des mains. "Vas-y, fais voir, fais voir", lui demande-t-on. L'ex-sans-papiers montre triomphalement son récépissé de carte de séjour. "Hiiiiii, félicitations !, lâche son ami Bakary. Hamdoullah ("Dieu merci", en arabe), c'est mérité."

    Mody Soukana est chanceux, il le sait. Dans la chambre de 10 mètres carrés désolante qu'il partage avec cinq autres membres de sa famille, certains n'ont toujours pas de papiers en règle. Il les regarde : "Je n'aurais jamais pu réussir en France sans l'aide des miens." "Le vieux", son oncle Moussa, 61 ans, hoche la tête. Il peut aussi remercier un cousin qui lui a prêté, en 2005, son passeport français pour qu'il vienne à Paris. "C'est plus facile qu'obtenir un visa", sourit le jeune Mody.

    A partir du 15 avril, Mody Soukana a fait grève, comme des centaines d'autres travailleurs en situation irrégulière, en occupant jour et nuit son lieu de travail. Lui, a investi son entreprise de nettoyage de l'Essonne : 33 salariés sur 47 ont obtenu des papiers. "Et je reste sur le piquet de grève tant que les autres n'auront pas été régularisés", lâche-t-il. A ce jour, 400 personnes ont été régularisées sur les quelque 1 400 dossiers déposés depuis dans les préfectures d'Ile-de-France par la CGT et l'association Droits devant !!, les initiateurs du mouvement. Et selon le syndicat, sur ces centaines de grévistes, près de 70 % sont maliens.

    Au foyer, Mody Soukana dort sous l'un des trois lits. Il y a tout juste la place : le sommier en ferraille a été relevé, les pieds reposent sur d'énormes boîtes de conserve d'olives noires. Son oncle, lui, vit dans cette chambre depuis 1971. "Tous les deux ou trois ans, je retourne voir le village au pays", explique-t-il, nostalgique. A côté de lui, son neveu Manady, la trentaine, ne lâche pas des yeux une photo scotchée sur une porte d'armoire : c'est sa maison au Mali, construite grâce à son travail, le tri de déchets. Manady ne peut pas en profiter, il n'est toujours pas en règle, condamné à rester encore des années dans l'ombre de la France et dans cette chambre du foyer délabrée.

    Mody Soukana ne participe pas aux quelque 200 euros de loyer. En contrepartie, c'est à lui de faire le ménage dans cette pièce vétuste, "car je suis le plus jeune", sourit-il. "Chez nous, la solidarité, c'est obligé, sinon, au pays on est critiqués", explique l'oncle en caressant son chapelet.

    Tous les sans-papiers maliens le savent : s'ils veulent survivre en France, ils doivent se rapprocher d'un ami, d'un cousin, d'un parent... "Même si un compatriote ne connaît personne, il reste un frère qu'il faut épauler", explique Brahima Koné, président de l'Association malienne des droits de l'homme (AMDH). "Et c'est dans les foyers qu'ils vont trouver une aide précieuse, précise Gregory Mann, professeur à l'université Columbia de New York, spécialiste de l'histoire de l'Afrique occidentale francophone. Ils vont être complètement pris en charge."

    Le foyer est en quelque sorte une annexe du Mali. "C'est la famille, assure Mamadou Camara, 34 ans. C'est une protection." Quand il est arrivé à Paris en 1999, il ne connaissait pas grand monde. Il savait vaguement que des amis de son village natal devaient vivre dans le foyer Bellièvre, dans le 13e arrondissement.

    Là-bas, il rencontre des proches de son père : Moussa Sissoko, 63 ans, et Simbella Diombera, 56 ans. "Tu peux rester jusqu'à ce que tu trouves du travail", disent-ils. Pendant des années, ils lui donnent 30 euros par semaine : de l'argent de poche pour s'acheter notamment des tickets de métro. "Je l'ai aidé parce que c'était mon devoir, assure Moussa Sissoko. Quand on donne de l'argent, ce n'est pas du crédit. On ne rembourse pas."

    "Cette solidarité est séculaire", ajoute Brahima Koné de l'AMDH. Pour Mohamed Salia Sokona, ambassadeur du Mali à Paris, "elle s'apprend dès l'enfance". "Nous sommes un peuple qui voyage énormément, ajoute le représentant de ce pays aux 13 millions d'habitants. Il faut que l'on puisse se serrer les coudes à l'extérieur du Mali." Quelque 4 millions de Maliens vivent à l'étranger, dont la moitié en Côte d'Ivoire. Officiellement, 100 000 Maliens sont en France. Officieusement, ils seraient près du double en comptant aussi les Franco-Maliens.

    Dans le fond, cette "solidarité" est une arme qui ne dit pas son nom au service de l'économie de leur pays. "Ces Maliens consacrent pratiquement tout leur revenu à leur famille restée au pays", rappelle Benjamin Masure, président de Taf et Maffé, une association en lien avec les foyers migrants. Les sommes envoyées au Mali par la diaspora sont supérieures à l'aide internationale : le Fonds monétaire international (FMI) les a estimées à plus de 122 millions d'euros en 2007. La survie des villages repose sur cette solidarité.

    Alors, dans les foyers, les plus anciens - les sages - distillent leurs conseils aux nouveaux arrivants pour éviter un contrôle de police, présentent des amis pour du travail... Si un jeune cherche une fausse carte de séjour pour décrocher un emploi, des Maliens du foyer l'emmènent à "la préfecture de Barbès", le quartier populaire de la capitale où l'on peut se procurer des faux papiers. A moins qu'un compatriote ne lui prête volontiers son titre de séjour.

    "On peut vivre dans un foyer sans jamais en sortir", explique Moussa Diagouraga, 31 ans, en France depuis quelques semaines. Besoin d'une photocopie ? Certaines chambres sont équipées du matériel nécessaire. Appeler sa femme, ses enfants, ses parents au pays ? Des Maliens jouent les Taxiphone, pour quelques centimes seulement. Un problème de couture ? Il y a des ateliers de retouches mais aussi des coiffeurs, des bijoutiers, des cours de français ou d'arabe... Des Africains passent de chambre en chambre proposant des vêtements ou des ceintures de marques contrefaites. Des Chinois viennent aussi dans les foyers écouler des piles, des films pornos ou de karaté avec Chuck Norris...

    Une petite faim ? A l'entrée des foyers, de 7 heures à 22 heures, des vieillards en boubou proposent des barres chocolatées, des cacahouètes, des boissons, des cigarettes... "Personne ne meurt de faim chez nous", raconte Coulibaly Gaharo, un habitant du foyer Bellièvre. Dans les cuisines, autour de gigantesques marmites, des femmes en nage s'occupent du maffé, plat traditionnel : 1,50 euro l'assiette de riz copieuse, 1 euro de plus avec le poisson ou le poulet.

    Des voisins blancs ou maghrébins du quartier ainsi que des SDF affamés en profitent. "Notre aide est ouverte à tous", insiste Hamidou Traoré, président des jeunes du foyer Bara à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Ouvertes à tous, aussi, les portes de la mosquée, située dans les caves.

    Mais cette solidarité a sa part d'ombre. Le plus souvent, cette entraide concerne essentiellement les Soninké, qu'ils soient du Mali, du Sénégal ou de Mauritanie. Pour les autres ethnies, c'est plus difficile. Certains racontent qu'ils doivent monnayer leur logement ou les papiers empruntés... Et ceux qui n'ont pas un sou doivent récurer les cuisines ou la chambre pour espérer avoir un toit. Les femmes - qui ne vivent pas dans les foyers et qui oeuvrent dans les cuisines - font de temps en temps l'objet de chantage : accepter les avances d'hommes éloignés des années durant de leurs épouses ou trouver un autre endroit où travailler.

    "Ce sont des exceptions, reconnaît Brahima Koné. Mais il y a, en effet, toujours un revers à cette solidarité. C'est le devoir de reconnaissance." Mody Soukana en sait quelque chose. Maintenant que sa situation est réglée, "je vais devoir prendre en charge quelqu'un". Chacun son tour...

  • Besoin d'État national, l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers

    Le volontarisme ne suffit plus. Il n’est pas possible de continuer dans le système actuel. La réalité s’imposera. Pourvu que ce ne soit pas trop tragique.

     

            Le Président de la République se veut un chef d’Etat. Soit. Cependant l’Etat qu’il dirige a un nom : il s’agit de la France. La France est une vieille nation dont l’Etat a une longue histoire. Cette histoire porte des leçons : les Français gavés d’idéologie républicaine ne les remarquent même pas. L’Etat français n’a bien dirigé leur pays que dans la stabilité, la permanence, l’indépendance, le détachement de tout esprit partisan.

     

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    A Saint Nazaire : vouloir croire...

            Les institutions et les pratiques actuelles de la Ve République sont dorénavant au plus loin de pareilles exigences. Les effets en sont aujourd’hui catastrophiques. Nicolas Sarkozy est accusé de concentrer tous les pouvoirs dans ses seules mains ; l’accusation, essentiellement journalistique et politicienne, est dérisoire. La concentration n’est que verbale. Il parle de tout à propos de tout, mais l’efficacité de sa parole n’a rien à voir avec une parole créatrice ou recréatrice.

            Le caractère et la formation de l’homme – avocat et homme de parti, façonné essentiellement à la lutte pour le pouvoir – le porte sans doute à cette culture du discours. De toutes façons, la République n’a jamais été, de ses origines à nos jours, – à quelques exceptions près et, d’ailleurs, notables –, qu’un gouvernement d’avocats, de rhéteurs de tous acabits, de fonctionnaires, grands ou petits, rompus à l’impérieux : il n’y a qu’à, faut qu’on, bref de manieurs de mots qui ne discutaient et ne discutent que sur et qu’avec des phrases dont l’unique utilité est de gagner l’opinion.

            Ces évidences n’ont que le tort d’être trop évidentes pour êtres perçues ; et, du coup, tous ne voient que le système, son effroyable, pesante et obsédante réalité. Il n’y a d’imaginable que de lutter dans ce cadre ou que d’y mener l’assaut pour s’en emparer. Avec l’excellent prétexte de l’améliorer, voire de le transformer, de le faire fonctionner pour le bien.

            Guerre de mots ! Rien ne sera transformé, jamais rien. Sarkozy, lui- même, qui s’y est employé avec une énergie que nul ne peut nier, n’a en rien changé fondamentalement les données de ce système qui aujourd’hui se retourne contre lui. Qui voudra bien comprendre ? 

            Personne ? De la gauche à la droite, de ce qu’on appelle l’extrême gauche à ce qu’on appelle l’extrême droite, écoutez les tous, ce ne sont que des discours et, en raison même du système, ce ne peut être que des discours, indépendamment  même des qualités ou des turpitudes des hommes et des femmes en question. 

            Leur affaire, toute leur affaire, leur programme comme ils disent avec emphase, se réduit à des discours : c’est « le débat », l’éternel débat au cours duquel sont assénés des certitudes de quatre sous qui n’ont rien à voir avec la réalité politique et encore moins avec les possibilités de la France d’aujourd’hui.

            La plupart de ces parlotes ne sont qu’inutiles débats : qui aura le courage de le dire ? Philippe Muray que fait revivre si drôlement Fabrice Luchini, a tout dit sur ces amas de « cucuteries » qui font les choux gras des journalistes, des politiciens, des zozos toutes catégories qui occupent l’espace médiatique.

     

    Un système pervers

     

            Le système est pervers dans son essence et pervertit tout, les hommes, les politiques, les intentions, les calculs, les projets, même les meilleurs. Rien n’y résiste : il n’y a qu’à constater. Qu’en est-il des sublimes politiques mises en œuvre depuis des décennies et qui étaient censées changer la vie des Français ? Au mieux, on met un coup d’arrêt sur la route fatalement déclive. À bien examiner les choses, textes et intentions, n’est-ce pas la raison principale des lois qui se multiplient pour tenter de résister grâce à l’autorité de l’État aux entraînements inéluctables d’un système général qui est mauvais, quand ce n’est pas pour encadrer le mal afin d’éviter le pire. Quelque malheur survient-il, on fait une loi : gouverner aujourd’hui, c’est légiférer ! Cette vue synthétique peut choquer ceux qui se donnent tant de mal pour faire aboutir des politiques dont le but serait d’apporter des réponses aux mille et un problèmes de l’heure. Cependant, lequel de ceux qui se consacrent à ces tâches épuisantes, ne sent pas la vanité de ces efforts toujours si mal récompensés. Où se trouve l’entraînement vers le bien, vers le haut?

            Ah ! si les vrais hommes politiques, ceux qui ont le souci du bien commun – il doit bien y en avoir –, si les responsables sociaux qui se donnent un but humain, au-delà des seules profits ou intérêts immédiats, voulaient bien, un instant, regarder ces quelques évidences en face… Au lieu de se lamenter, de se perdre en invectives, de se voiler la face en se vantant de ce qu’ils font… Serait-il possible qu’un jour le système soit examiné dans sa malfaisance fondamentale ? Ou faudra-t-il qu’elle éclate au moment d’une de ces ruptures tragiques qui scandent l’histoire de nos deux cents dernières années ? Tout à coup, tout s’arrête, plus rien ne marche ; le drame est là, prévisible pour tout esprit sagace depuis longtemps déjà mais, cependant, jamais pronostiqué par les officiels du régime ; il s’impose avec la rudesse des immenses tragédies. Le désastre est total. Et, évidemment, nul de ceux qui ont tenu les rênes, n’est jamais responsable, sauf à trouver des boucs émissaires !

     

    La seule issue

     

            Ces analyses politiques sont très pessimistes, dira-t-on. Le pessimisme n’est pas dans le propos. Il ressort naturellement de la vue des choses, telles qu’elles sont. Une sinistre comédie va occuper les Français avec les élections présidentielles qui se profilent et pendant ce temps – les gens avertis le savent pertinemment – un drame se noue que personne ne peut résoudre. Ce drame a de multiple facettes qui font que, de quelque côté qu’on l’envisage, il n’offre que des perspectives désastreuses.

            Le mal est moral et social. Comment se fait-il que le moral des Français qui habitent le pays le plus beau du monde, soit si bas ? 

            Parce qu’ils sentent confusément que les choses ne vont pas : famille, métier, profession, rapports humains, administration, rien ne va bien ; services publics de moins en moins efficaces, éducation à vau-l’eau, désordre social, revendications indéfinies, insécurité, justice mal administrée et qui protège les criminels, quartiers dit sensibles qui prolifèrent, ghettoïsation des populations immigrées de plus en plus nombreuses et de moins en moins intégrées, banlieues invivables, un Etat qui s’occupe de tout et qui est de plus en plus faible, une Europe qui intervient non pour construire mais pour détruire, une classe dirigeante qui ne poursuit que ses intérêts, et partout des parasites qui profitent du système pour faire leurs affaires…Voilà le tableau sur lequel on pourrait épiloguer longuement.

            Là-dessus une crise économique et financière dont un évènement soudain peut servir de déclencheur à n’importe quel mouvement social et politique inmaîtrisable. Il est une guerre sourde qui est menée contre la France dont nul ne peut prédire quelles seront les prochaines manifestations. Il y a quelque chose de terrible dans la situation. Il ne s’agit pas d’inquiéter, il s’agit de voir.

            D’ailleurs, toutes les interventions du chef de l’Etat ne font qu’illustrer cet ensemble insurmontable de problèmes qui s’accumulent. Intervention après le meurtre – le nième ! – d’une jeune femme par un criminel sexuel multirécidiviste et laissé en liberté : ça ne se passera pas comme ça, dit Nicolas Sarkozy avec autorité – et il a raison – et que propose-t-il ? 

            Encore des lois ! Mais, bonsoir, qui aura l’autorité pour imposer leur devoir aux juges ? Grand discours sur la réindustrialisation nécessaire : eh oui, mais qui a tué l’activité française au cours de ces dernières décennies ? Sinon la réglementation étatique et européenne, encore plus que la mondialisation. Alors ? Conférence de presse au ton grave pour signaler les difficultés françaises à des journalistes qui sont censés représenter l’opinion publique. Mais qu’en sort-il ? Que la France, grâce à sa présidence du G20 et du G8, va réussir à imposer aux partenaires mondiaux des règles, voire des taxes, qui permettront d’échapper – on se demande pourquoi et comment – au prochain drame financier et monétaire dont la zone euro va faire les frais selon les pronostics les plus récents du FMI qui, lui, ne veut pas en porter la responsabilité. Et Nicolas Sarkozy qui semble avoir compris les limites de cet exercice  de haute voltige, n’a d’ailleurs pas fait le fanfaron. Inutile de se leurrer : la réussite du dernier emprunt au profit du Fonds européen de stabilité financière ne prouve rien, sinon qu’il y a des masses de liquidités qui cherchent à se placer ; l’euro n’en est pas sauvé pour autant.

            Aucun des discours prononcés à Davos ne changera les données du problème proprement français.

            Qu’il soit permis de dire ici que la campagne électorale qui se prépare pour les élections présidentielles, non seulement ne facilitera pas la solution de ce problème ; elle l’aggravera. Les surenchères qui n’ont fait que commencer, vont redoubler. Ce sera aussi ridicule que tragique. Les concurrents et les partis danseront leur sarabande tandis que le volcan grondera. Le monde est secoué d’immenses ébranlements ; sous les pieds de ces dames et de ces messieurs, enivrés de politicaillerie et de vaines ambitions, la France se craquèle. Faudra-t-il qu’elle s’effondre pour qu’ils arrêtent leurs jeux imbéciles ?

    Mais, s’il vous plaît, quand l’échéance arrivera, pour refaire et continuer la France, il conviendra d’abord de restaurer son Etat national et donc royal. C’est une évidence et elle nous a coûté assez cher pour qu’on évite de recommencer d’éternels échecs. ■