Notre-Dame de Paris (2/2) : Dans Le Point, "Notre-Dame redeviendra Notre-Dame : j'en prends l'engagement", la Tribune d'Éric Zemmour
Le candidat à l’élection présidentielle se montre très critique vis-à-vis du projet de reconstruction de la cathédrale parisienne.
Depuis des mois, un projet visant à déconstruire la cathédrale de Paris sous prétexte de la restaurer se met en place. Depuis hier, il entre dans sa phase de réalisation.
Amoureux de la splendeur de notre civilisation, je ne peux rester silencieux face à cette effroyable entreprise visant à dénaturer l’édifice le plus visité au monde, centre de gravité de la chrétienté française et symbole de notre Nation.
Le lendemain matin de l’incendie, qu’aurait dû décider Emmanuel Macron ? Faire reconstruire à l’identique la cathédrale, à l’intérieur comme à l’extérieur, et laisser les services des Monuments historiques accomplir leur noble mission. Au lieu de quoi, mû par un orgueil follement déplacé, il a lancé un concours pour moderniser la cathédrale, et a créé une structure opaque dirigée par un général, usine à gaz dispendieuse, destinée à satisfaire ses caprices.
Puis, le dossier de Notre-Dame a été dissimulé sous le sceau du secret le plus absolu. Jusqu’à ce qu’on apprenne qu’un nouveau projet était né, visant à bouleverser radicalement l’intérieur de la cathédrale. Emmanuel Macron en est si satisfait qu’il a invité le principal concepteur, un prêtre progressiste aux songes fumeux, à l’Élysée. Le président de la République tente de faire passer les passionnés de Notre-Dame pour des passéistes, des ringards. Mais depuis quand la modernité consiste-t-elle à défigurer un chef-d’œuvre inouï pour le remplacer par un fantasme imbécile ?
Deux ans après l’incendie, notre cathédrale continue de périr, emportée par les flammes du politiquement correct. « Espaces émotionnels », « chapelle écologique », « parcours initiatiques », « peinture abstraite » : dans une fournaise d’abstractions imbéciles et kitsch, les démons du wokisme s’acharnent sur le trésor le plus émouvant de Paris.
Les pilotes de ce projet manifestent une perception biaisée, vicieuse, de l’Histoire. Ils voient en Notre-Dame un mille-feuille où chaque dirigeant imprime sa marque, « quoi qu’il en coûte ». Ils prennent la fidélité pour un manque d’audace. À tout cela, il y a une raison : ils n’aiment pas la France. Ils considèrent, comme Emmanuel Macron le dit lui-même, qu’il n’y a pas de culture française. Ils encouragent tout ce qui peut déconstruire le cœur de notre civilisation.
Il n’est pas encore trop tard pour bien faire. Emmanuel Macron doit donner l’ordre d’annuler ce projet, le plus vite possible. Et, si d’aventure il s’obstine à laisser défigurer la cathédrale de Paris, lorsque je serai élu président de la République, je m’engage solennellement à ce que Notre-Dame redevienne Notre-Dame. J’inscris cette intention, de manière définitive, dans mon programme électoral.
Vive notre Histoire, vive notre Art et, surtout, vive la France.