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  • Livres • Quand Cicéron s'installe à la terrasse du bar à Vivario

    Jacques Trémolet de Villiers : « J’ai découvert en Cicéron un avocat très fraternel et même confraternel. »

    2293089609.14.jpgCorse matin donne ici une recension somme toute originale, très vivante et fort intelligemment menée du dernier opus de Jacques Trémolet de Villers : En terrasse avec Cicéron. On lira cet article ayant pour fond le village corse de Vivario comme prélude aux vacances. Un rien studieuses toutefois...   LFAR

     

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    L'homme de l'Antiquité a répondu à l'invitation littéraire de Jacques Trémolet de Villiers, avocat, originaire par sa famille maternelle du village. Il se prête au jeu du débat philosophique avec des interlocuteurs « nustrale ». Original.

    Qu'importent les siècles ! Les chemins ont ramené Cicé­ron en Corse. L'orateur et écrivain latin de renom, très stoïcien et un peu sceptique y restera neuf nuits. Ce qui lui laissera le temps de penser quelques ques­tions fondatrices et de banqueter, à plusieurs reprises au bar à Vivario, avec Jacques Trémolet de Villers, avocat à Paris, originaire du village, par sa mère.

    « Ma grand-mère était institutrice à Vivario puis directrice d'école à Bastia. C’est la famille Battesti-Muracciole », commente-t-il. Désor­mais, les dialogues parviennent au plus grand nombre à travers « En ter­rasse avec Cicéron », publié aux Belles Lettres.

    Quelques mois plus tôt, c'est à Corte que l'affaire Cicéron a vrai­ment débuté. « J'étais à Corte. Je m'étais assis au café à l'angle du cours Paoli et de la place Padoue, en attendant mon épouse qui était chez le coiffeur », ra­conte Jacques Trémolet de Villiers. Très vite, un groupe de Cortenais attire l'attention du mari patient et très observateur. « Trois ou quatre messieurs sont arrivés au moment de l'apéritif. Ils ont commencé à discuter de choses très simples comme le prix des clé­mentines ». reprend-il.

    A Corte

    De fil en aiguille, ils parleront pauvreté, vie après la mort, justice divine, ou bien néant. « A un mo­ntent donné, l'un d'eux s'est écrié : « De l'autre côté, il n'y a rien, tout se dissout dans l'univers. Il ne reste à l'état d'immortel que les électrons », rapporte l'avocat. Le verbe est tran­chant. Il est suivi d'un long silence. Jusqu'à ce que l'un des convives s'enhardisse. « S'il y a des électrons c'est que l'immortalité , elle existe. » Ce seront les derniers propos saisis par Jacques Trémolet de Villiers. « J'ai dû partir car ma femme arri­vait. J'étais convaincu d'avoir assis­té à une conversation cicéronienne. »

    JacquesTremoletDeVillers.jpgDe Corte à Vivario, Cicéron n'a que quelques kilomètres à parcou­rir. Il y sera d'ailleurs en terrain ami. Les éditeurs des Belles Lettres lui ont, à leur manière, préparé un accueil très chaleureux. « J'avais dé­jà publié un premier ouvrage aux Belles Lettres, sur le procès de Jeanne D'arc. il avait plutôt bien marché », raconte l'auteur. Dans ce contexte, les éditeurs attendent une suite. L'avocat insulaire ne par­tage pas leur enthousiasme. Après la Pucelle d'Orléans, tous les pro­cès paraissent bien ternes. La res­ponsable de la maison d'édition est moins catégorique sur le sujet. Elle pousse Cicéron en avant, sans trop de succès d'abord. « Pour moi, il s'agissait d'un souvenir d'école pas très amusant d'ailleurs. » La spécialiste de l'édition a de la suite dans les idées et des arguments convaincants. Elle insiste sur Cicé­ron, l'avocat qui aimait la philoso­phie, les lettres et la politique, fait valoir « l'âme antique qui est très belle ». Elle touche aussi une corde sensible de son interlocuteur. « Elle me dit : le sais que votre mère est Corse. Vous prendrez ainsi la me­sure de la fraternité latine ». Elle bat aussi le fer pendant qu'il est chaud. Dans la foulée, Jacques Trémolet de Villiers reçoit les œuvres com­plètes de Cicéron en soixante vo­lumes.

    De plusieurs villages

    Il commence par lire la corres­pondance comme lui a conseillé l'expéditrice du colis. Celle-ci est désormais parvenue à ses fins. « Beaucoup de lettres m'ont frappé compte tenu de leurs résonances à la fois très actuelles et intempo­relles, entre autres sur la mort, la souffrance, la vieillesse, l'amitié », admet-il. Le Latin écrit de Rome sur l'élection des consuls « tous cor­rompus ». Depuis l'Arménie, il évoque un retour au bercail contra­rié compte tenu de la guerre qui vient d'éclater en Syrie. Il a des élans fraternels aussi et cela plaît. Il n'en faut pas plus pour l'inviter à la maison. « Il fallait juste que je trouve le moyen de le mettre en scène ». L'épisode cortenais fournit une partie de trame du livre. Il reste ensuite à convoquer les chers disparus, « c'est-à-dire mes morts, ceux qui auraient pu disserter avec lui ».

    Ainsi, dans l'entre-deux mondes à Vivario, Cicéron. parle peu du vil­lage. « Car il ne connaissait pas l'en­droit. Le faire parler aurait été un peu malhonnête. Par contre moi, je m'exprime sur Vivario, d'Antisanti, de la Balagne. À chaque fois, ces sites sont associés à un petit croquis. Nous avons également inséré dans les pages neuf dessins de Vivario », détaille l'auteur.

    Les conversations prendront un tour estival. Elles se déploient à la nuit tombée à la terrasse du bar. Ci­céron et ses compagnons de fiction se préoccupent, par exemple, de la politique, du temps qui passe, du désir d'immortalité, de la trajec­toire des étoiles, des maladies de l'âme, comme le chagrin et la cupi­dité, et au-delà, de la manière très complexe de les traiter .

    Cicéron, Jacques Trémolet et les autres poursuivront l'échange le 24 mai, à la bibliothèque patrimo­niale de Bastia à partir de 18 heures à l'occasion du Festival « Histoire(s) en Mai » organisé par l'asso­ciation Arte Mare.  

    VÉRONIQUE EMMANUELLI

    En terrasse avec Cicéron. Jacques Trémolet de Villiers. Ed. Les Belles Lettres.

    DOCUMENT CORSE-MATIN  Corse infos 

    CORSICA INFURMAZIONE

  • Travailler pour le roi de Turquie... [2]

    Le siège de Vienne en 1683 

     

    Par Péroncel Hugoz 

     

    2293089609.14.jpgAncien correspondant du Monde en Algérie puis en Egypte, grand-reporter, auteur d’une dizaine de volumes sur les pays du Sud (notamment Le Radeau de Mahomet, 1983, et 2000 ans d’histoires marocaines, 2014) éditeur en France ou au Maroc de 60 ouvrages orientalistes, chroniqueur sur lafautearousseau depuis 2016, Péroncel-Hugoz, ce qui est moins connu, a joué un rôle au début de la carrière du géopolitiste et essayiste Alexandre Del Valle, pied-noir franco-italien, né en 1968 à Marseille, dont la dizaine de consistants essais tend à dévoiler la vraie nature de l’offensive panislamiste sur les cinq continents,  le dernier de ces ouvrages étant, en mars 2018, La stratégie de l’intimidation, véritable bréviaire de ce mal qui ronge nos sociétés: l’islamiquement correct. Un mal, sorti certes de l’Islam mais où les Etats-Unis d’Amérique ont joué, et continuent de jouer un rôle trouble, équivoque et plus que jamais inquiétant à l’heure du trumpisme. 

    3679871411.3.jpgNous laissons donc la parole à Péroncel-Hugoz, sur la genèse de ses relations avec Alexandre Del Valle avant de publier deux des textes qu’il a écrits pour soutenir le géopolitiste : ISLAMERIQUE, préface en 1997 d’Islamisme et Etats-Unis. Une alliance contre l’Europe (l’Age d’homme, 330 p.) puis Travailler pour le roi de Turquie…, préface en 2004 de La Turquie dans l’Europe. Un cheval de Troie islamiste ? (Edition des Syrtes, 2004, 460 p.)  Lafautearousseau

     

    Le géant turc n'aura, si le présent engrenage n'est pas enrayé au nom de notre survie, qu'à signer quelques papiers à Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg pour 2447566803_1.jpgréaliser le gran­diose, le noble projet de ses valeureux ancêtres Osmanlis — et je le dis sans ironie, avec une réelle admiration pour la geste islamo-turque, à cela près que je ne suis pas turc et n'ai pas envie de le devenir, reprenant à mon compte, avec tous ceux des miens ayant la même réaction, la devise officielle du Grand-Duché de Luxembourg : « Nous voulons rester ce que nous sommes ! »

    Le pape Jean-Paul II, paraît-il, aime à rappeler à certains de ses visiteurs de confiance que, sans l'aide militaire polo­naise, Vienne, en 1683, serait tombé aux mains des Turcs comme Byzance en 1453. Non sans un grain de malice et à la fureur, semble-t-il, des islamistes, le même pontife, arrêté par certains catholiques espagnols islamomanes dans son désir de mettre sur les autels Isabelle la Catholique, libéra­trice de Grenade en 1492, s'est rattrapé, en 2003, en béati­fiant la figure oubliée en Chrétienté (mais non point en Islam) d'un capucin italien, Marc d'Aviano, inventeur du cappuccino... et qui surtout joua, en 1683, un rôle capital en galvanisant Vienne face à l'envahisseur mahométan, en uni­fiant un moment catholiques et protestants devant le danger panislamique. Il faudrait aujourd'hui beaucoup de d'Aviano dans les bureaux bruxellois...

    eCTg5Jm0ndMC7CLWsJTjdsDVNRmtJXtB7Gvxr6hb.pngNaturellement, à l'instar d'Alexandre Del Valle, il ne faut pas être le moins du monde dupe de tous les maquillages démocratiques et « droitdelhommistes » que s'imposent actuellement les « islamistes modérés » au pouvoir à Ankara, afin d'endormir l'opinion publique européenne et lui faire accroire que la Turquie serait, pour l'UE, une recrue aussi bénigne que la Lituanie ou la Slovaquie... Notons au passage que l'aveuglement (ou la duplicité) des dirigeants européens, leur couardise morale pour les uns, leur compromission poli­tique pour les autres, ont adopté l'expression aberrante d'« islamistes modérés » pour l'équipe Erdogan-Gül, alors qu'au départ le terme « islamiste » (lancé vers 1980 par des orientalistes et des journalistes, au sein desquels votre servi­teur) fut choisi comme euphémisme pour désigner les extré­mistes musulmans, vexés, les pauvres chéris, d'être appelés « intégristes » ou « fondamentalistes », parce que ces mots s'étaient surtout jusque-là appliqués à des chrétiens... Parler d'« islamistes modérés » est donc aussi insensé que d'évoquer des « extrémistes modérés »...

    Ce qui est sûr également, c'est que si l'Europe-Unie accueille les Turcs, les Européens de demain, déjà sous la pression intra-muros de la dynamique natalité afro-arabe, seront, comme cela a été le cas de toute éternité islamique, Empire turc compris, des dhimmides sous-citoyens, giaours, comme disent les Anatoliens, gaouri ainsi que nous appellent les Maghrébins, bref des « mécréants », des « impurs »...

    Marco-d-Aviano__c_-kreuz-net_info_550px_01.jpgAfin d'éviter cette funèbre perspective, il faudrait que le travail de guetteur, de sonneur de cor d'Alexandre Del Valle soit relayé à l'échelon politique. La très tardive prise de conscience de l'ex-président Giscard d'Estaing, les mises en garde de quelques élus audacieux mais moins fameux, tel Philippe de Villiers, sont loin d'être suffisantes pour secouer les consciences européennes. Bienheureux Marc d'Aviano, venez donc nous réveiller, comme vous le fîtes jadis pour les Viennois !

    Saint-Louis (Antilles françaises), octobre 2003.  •  Fin de cette série

    Illustrations ci-dessus :

    L'actuel grand-duc Henri de Luxembourg

    « L'équipe Erdogan-Gül »

    Le Bienheureux Marc d'Aviano - Eglise des Capucins à Vienne

  • Bridgewater, le plus grand fonds d’investissement au monde, prédit un krach financier

     

    Par Marc Rousset 

    En matière de prévision économique, une bonne dose de prudence s'impose. Bernard Maris disait qu'un économiste est un monsieur qui est capable d'expliquer le lendemain pourquoi il s'est trompé la veille. Une addition de principes de bon-sens et de connaissance des dossiers conduit toutefois à envisager sérieusement ce qui peut attendre nos sociétés dans un avenir plus ou moins proche. C'est l'exercice auquel Marc Rousset se livre ici pour nous au fil d'une analyse documentée qui intéressera ce qu'on appelait jadis les pères de famille aussi bien, d'ailleurs,  que les patriotes. La racine est la même ! ...   LFAR 

     

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    Bridgewater, le plus grand fonds d’investissement au monde, gère 160 milliards de dollars. Ray Dalio, son fondateur, s’est rarement trompé. En 2007, il avait prophétisé la fin du boom immobilier américain, l’effondrement imminent des banques et l’implosion des marchés du crédit. Selon le Financial Times du dimanche 18 février, Bridgewater est d’avis qu’après le mini-krach récent d’environ 10 %, « une secousse bien plus grande arrive ; les marchés vont entrer dans une nouvelle ère de volatilité »« La fin de l’argent facile » va déclencher une cascade de ventes et un krach financier.

    Les raisons principales sont la peur d’une inflation grandissante, la fin de la politique monétaire d’assouplissement quantitatif et le rendement de presque 3 % des bons du Trésor américain. Les États souverains en quasi-faillite ainsi que les entreprises « zombies » ne supporteront pas le choc à venir de la hausse des taux d’intérêt.

    Les prix des actions et des obligations sont au plus haut et les déficits jumeaux commercial et budgétaire des États-Unis vont continuer à se creuser d’une façon abyssale. Lloyd Blankfein, le président de Goldman Sachs, se déclare soucieux que Trump jette du combustible sur le feu pour les dix prochaines années avec une baisse des impôts de 1.500 milliards de dollars, un plan de modernisation des infrastructures de 1.500 milliards de dollars, une relance des dépenses militaires de 1.200 milliards de dollars et 400 milliards de dépenses nouvelles en 2019, ce qui porterait le déficit de l’État fédéral à 984 milliards de dollars. Ce déficit serait le plus important de l’histoire américaine par rapport au PIB, hors périodes de récession et de guerre.

    Le PER de Shiller, qui compare la capitalisation boursière du S&P 500 américain à la moyenne des bénéfices réels ajustés en fonction de l’inflation, est à un score historiquement élevé de 32. Il est plus élevé que celui du jeudi noir de 1929 et n’a été dépassé que lors de la bulle Internet en 2000. 

    Quant au magazine Capital, il craint que le krach de 2018 ne soit pire qu’en 1987. Les systèmes de vente automatiques et les stratégies de protection du portefeuille avaient joué un rôle primordial lors du krach de 1987. Le phénomène pourrait se reproduire en 2018. Mais les autorités, en 1987, avaient des cartouches dont elles sont aujourd’hui démunies. Les pays occidentaux n’ont plus de marges de manœuvre budgétaires, monétaires ou sur les taux, tandis que la BCE n’a même pas encore mis un terme à son programme de rachats d’obligations européennes. 

    Il n’y a donc plus de prêteur de la dernière chance qui soit prêt à soutenir le système financier mondial. En outre, la Fed est désormais dans l’incapacité légale d’entreprendre les mêmes actions d’urgence qu’en 2008. Le Dodd-Frank Act, adopté à la va-vite sous Obama après la faillite de Lehman Brothers, empêche la Fed de voler à la rescousse de sociétés individuelles en difficultés ou de prêter dans l’urgence à des sociétés non bancaires. La Fed ne peut prêter de l’argent qu’à des institutions assurées, et avec la permission du Trésor.

    En 2008, c’est la Fed qui avait sauvé le système financier européen en créant des dollars pour soutenir le marché interbancaire européen. Le 14 octobre 2008, le montant des « swaps » en dollars passa brusquement de 50 milliards de dollars à 580 milliards de dollars.

    Le paradoxe, c’est que seule la concurrence mondiale exacerbée, qui a pour conséquence la disparition à terme de toutes les industries occidentales, freine la remontée de l’inflation ! Mais depuis 2008 et Lehman Brothers, la dette mondiale globale est passée de 57 % à 327 % du PIB. Face à la faillite de nombreuses entreprises et de nombreux États, dont la France, suite à la remontée des taux d’intérêt à long terme, on pourrait alors assister à l’éclatement simultané des bulles dans les cinq classes d’actif, les trois plus périlleuses étant les cryptomonnaies, les obligations et les actions, suivies de l’immobilier ainsi que des œuvres d’art, biens réels gardant toujours une valeur substantielle si l’on se réfère à la crise hyperinflationniste de 1923 en Allemagne.   • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Soutien à Mathilde, oui, mais attention au « forçage idéologique » !

     

    Par Pierre Renucci 

    Cet article, paru dans Boulevard Voltaire le 27 février dernier, calme et dépasse largement par l'équilibre et la sagesse de sa réflexion les ardeurs et la tristesse de la polémique née autour de la jeune Mathilde. Les lecteurs de Lafautearousseau y réagiront sans-doute de diverses manières et y trouveront par ailleurs l'occasion de lire ou relire le remarquable article que Pierre Renucci avait donné ici il y a un peu plus d'un mois [Cf. Lien ci-dessous].   LFAR 

     

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    Quelle tristesse que cette polémique autour de la jeune Mathilde ! Sur le fond, il ne faut jamais attendre grand-chose d’une polémique. Elle n’est qu’un combat verbal où le mot l’emporte sur l’idée et où le slogan tient lieu de raisonnement. Ce n’est pas un hasard si le sens premier de polémique est « chanson guerrière » et si « slogan » vient d’un mot gaélique qui signifie « cri de guerre ». Certes, la polémique a son utilité : elle réveille les esprits et amène les plus curieux à réfléchir, c’est-à-dire à découvrir ce qui se cache derrière les mots chocs pour s’intéresser au fond des choses. En revanche, elle se révèle suicidaire lorsqu’elle amène les gens d’un même camp à s’invectiver.

    C’est la faute que commet Nicolas Kirkitadze, selon moi, dans son dernier article intitulé Jeanne d’Arc, soutien total à Mathilde. Je me permets de lui répondre « en camarade », et avec l’espoir que ce billet contribuera un tant soit peu à calmer les esprits. Cela m’est d’autant plus aisé que je soutiens, moi aussi, Mathilde.

    La différence tient à ce que je me refuse, en revanche, à taxer de racisme tous ceux qui contestent le choix porté sur cette jeune fille. Car c’est bien ce que fait cet article. Sous prétexte de l’inévitable utilisation des réseaux sociaux par des individus bas de plafond, pas une fois l’auteur n’envisage que les critiques puissent être fondées sur autre chose que le racisme. Se disant « patriote », il ne cherche pas à comprendre la perception que d’autres « patriotes » ont de l’affaire Mathilde. Au contraire, utilisant la vieille technique de la gauche contre ceux qu’il appelle ironiquement « ses camarades », il les marque d’infamie parce qu’ils ne pensent pas comme lui. 

    Bref. Laissons la polémique, surtout entre « camarades », et tentons d’y voir clair. Hormis les racistes véritables, personne ne conteste les qualités de Mathilde, ni qu’elle puisse, en droit, incarner Jeanne puisqu’elle répond à tous les critères requis par les règles des Fêtes johanniques. Le problème se situe donc ailleurs. Les réactions – parfois maladroites – à la nomination de Mathilde se comprennent si on les place dans le contexte délétère de la mondialisation et de ses effets pervers que l’on connaît bien : effacement des frontières ; submersion migratoire ; négation des nations et des cultures (surtout si elles sont blanches), des « genres », de la famille ; dénaturation de l’Histoire. Et, bien sûr, idéologie, typiquement raciste, du métissage. Je dis bien « typiquement raciste du métissage », car il n’y a aucune raison, autre que raciste, de vouloir une humanité ou même seulement une Europe ou une France métissée. 

    Il est compréhensible, dans ces conditions, que des « patriotes » voient sincèrement dans le choix de Mathilde une nouvelle provocation des « multiculturalistes ». Peut-on être sûr qu’ils se trompent ? Quoi qu’il en soit, les crispations sont telles que la commémoration symbolique d’une sainte française patriote devient, dans l’esprit de certains, une reconstitution historique. Eux-mêmes en sont plus ou moins conscients, d’ailleurs. Je me souviens d’un tweet qui disait à peu près : « Il y a quelques années, je n’aurais rien trouvé à redire. Enfant, j’ai vibré pour Marius Trésor et Tigana. Mais aujourd’hui, c’est du forçage idéologique. » L’expression de « forçage idéologique » me paraît définir judicieusement la propagande remplaciste que nous subissons.

    Je considère encore les Fêtes johanniques comme une communion symbolique autour d’une grande âme française. Je sais aussi que les « Français de cœur » sont plus français que bien des « Français de souche ». C’est pourquoi je soutiens Mathilde. J’espère, simplement, que les instances qui l’ont choisie sont pures de toute arrière-pensée.  

    Historien du droit, des institutions et des faits sociaux

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    Marc Antoine : un destin inachevé entre César et Cléopâtre  [26.00€]

    Du même auteur, lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Le peuple français acceptera volontiers un Roi-conscience de la Nation ...

  • Merci à l'ultra-gauche violente et aux médias qui l'ont relayée : notre «Colloque Maurras» s'est tenu, bien tenu, et a «

    Entretien avec La Provence, samedi 21 avril

     

    2293089609.14.jpgLes médias sont à la fois partiaux et ignorants. En particulier à notre sujet... Ils ne s'expriment sur Maurras, sur nous-mêmes, qu'à coup de clichés, toujours les mêmes, sans savoir et sans comprendre. Leur « pensée » apparaît mécanisée. Et bien-sûr leur vocabulaire aussi ; il est de ce fait totalement prévisible, parfaitement  obligé, totalement répétitif d'un article l'autre. Leurs formules toutes faites, leur vocabulaire toujours identique à lui-même et dont l'on pourrait dresser un catalogue somme toute assez drôle et assez pauvre, suppléent en l'espèce à leur incompétence. Le tout est toujours malveillant.  

    Les médias que nous venons d'évoquer relayent en revanche systématiquement les haines et les slogans de l'ultra-gauche et des ligues dites antiracistes, en réalité antifrançaises. C'est le cas général : sur le plan national (France Inter, par exemple, qui a ouvert ses flashes d'information matinaux de jeudi et vendredi dernier sur l'indignation que notre colloque était censé soulever à Marseille. Faux !) comme sur le plan régional.  Et c'est tout particulièrement le cas de La Provence, quotidien en situation de quasi monopole local, qui, quoiqu'il s'en défende, compte parmi ses rédacteurs plusieurs  militants dits antifas. Situation absurde car nous ne sommes ni racistes, ni fascistes. Ils l'ignorent ou veulent l'ignorer. 

    Notre colloque devait se tenir à Marseille au Centre Cormier*, qui appartient à l'ordre dominicain. (Il s'agissait d'une location de salle). Alors, l'on a fait écrire pour la circonstance de vieux catholiques de gauche ou d'ex « résistants » indignés. Les « Jeunes socialistes » locaux (moins de 10 militants !) ont protesté par communiqué, l'on a interpellé l'archevêque de Marseille. Mais ce dernier a rappelé que les Dominicains sont une congrégation autonome et qu'il n'a pas autorité sur leur programmation. Et puis l'on a adressé aux pères dominicains des menaces plus agressives qui venaient des groupuscules de la gauche radicale, entraînés à les mettre à exécution dans toute la France, avec les plus extrêmes violences, contre les biens, les personnes, les forces de l'ordre et leurs adversaires politiques. Une autre forme de terrorisme dont tout le monde connaît les exactions. Les images de ces exactions sont dans toutes les mémoires. Très peu dans celle des médias... Il n'était pas impossible que le couvent soit victime d'agressions, que les messes soient troublées... En dernier ressort, les responsables des forces de l'ordre ont fait savoir qu'elles seraient trop occupées pour protéger le colloque... Le Centre Cormier, dans ce cas, avec notre parfait accord, ne pouvait plus continuer de mettre sa salle de conférence à notre disposition. Ceci fut décidé vendredi dernier à midi, pour un colloque devant s'ouvrir le lendemain matin, samedi, à 9 h 30... 

    Nous décrivons ce processus qui relève de la petite histoire, non par goût de l'étalage, que nous n'avons pas, mais pour pointer la situation dans laquelle notre pays, notre société, se trouvent aujourd'hui ; où en sont, chez nous, les libertés publiques et, en particulier tout simplement la liberté d'esprit et d'expression. C'est dans des circonstances analogues que les mêmes, il y a quelques semaines, avaient fait plier face à leur tapage le ministre de la Culture, Mme Nyssen, qui avait bel et bien inscrit Charles Maurras sur la liste des commémorations nationales pour 2018 et dut l'en retirer, mettre au pilon le catalogue y afférent et affronter la démission de dix des membres du Haut Comité chargé de les préparer, sur les douze qu'il comptait. Exit, d'ailleurs, le dit Haut Comité, désormais défunt.  

    Allions-nous plier, nous aussi, annuler le colloque, renoncer à le tenir ? C'est le bruit qui a couru. Mais ce n'était pas notre intention. Elle fut de trouver une salle de substitution**, de n'en rien dire à personne, surtout pas aux médias qui nous harcelaient de questions sur ce point précis, et de nous organiser de sorte que la totalité des inscrits, tous les participants ou presque, puissent être présents au colloque, non reporté mais seulement déplacé, le lendemain matin, avec très peu de retard, pour prendre part aux conférences et aux débats, ce qui fut tout à fait réussi. L'indignation avait changé de camp, une certaine colère s'y faisait sentir aussi, et les efforts de tous ont fait de cette journée de réflexions et d'échanges, une réussite remarquée.

    Le matin même était paru sur une page presque entière de La Provence l'entretien que nous y avons donné [Gérard POL pour Lafautearousseau] et que l'on pourra tenter de lire si l'on se reporte à l'illustration en haut de page. L'article répond aux caractéristiques habituelles des publications de La Provence, telles que nous les avons évoquées plus haut. Tout l'attirail habituel y est : le titre, les substantifs, les verbes, les adjectifs, les insinuations ... Les propos que nous y tenons sont à IMG_0853.JPGlire - au moins pour partie - au prisme de la partialité et de la propagande médiatique .... 

    Le Colloque a été ouvert autour de 10 heures par Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale et Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine et de la Nouvelle Revue Universelle, en compagnie de Christian Franchet d'Espèrey son rédacteur-en-chef, devant une salle comble.   

    * Rues Sainte-Victoire et Edmond Rostand à Marseille

    ** Novotel, avenue du Prado.  

  • ISLAMÉRIQUE [1]

    Michel Jobert en visite en Arabie : l'un des rares hommes d'Etat occidentaux de notre fin de siècle (XXe)

     

    Par Péroncel Hugoz 

     

    2293089609.14.jpgAncien correspondant du Monde en Algérie puis en Egypte, grand-reporter, auteur d’une dizaine de volumes sur les pays du Sud (notamment Le Radeau de Mahomet, 1983, et 2000 ans d’histoires marocaines, 2014) éditeur en France ou au Maroc de 60 ouvrages orientalistes, chroniqueur sur lafautearousseau depuis 2016, Péroncel-Hugoz, ce qui est moins connu, a joué un rôle au début de la carrière du géopolitiste et essayiste Alexandre Del Valle, pied-noir franco-italien, né en 1968 à Marseille, dont la dizaine de consistants essais tend à dévoiler la vraie nature de l’offensive panislamiste sur les cinq continents,  le dernier de ces ouvrages étant, en mars 2018, La stratégie de l’intimidation, véritable bréviaire de ce mal qui ronge nos sociétés: l’islamiquement correct. Un mal, sorti certes de l’Islam mais où les Etats-Unis d’Amérique ont joué, et continuent de jouer un rôle trouble, équivoque et plus que jamais inquiétant à l’heure du trumpisme. 

    3679871411.3.jpgNous laissons donc la parole à Péroncel-Hugoz, sur la genèse de ses relations avec Alexandre Del Valle avant de publier deux des textes qu’il a écrits pour soutenir le géopolitiste : ISLAMERIQUE, préface en 1997 d’Islamisme et Etats-Unis. Une alliance contre l’Europe (l’Age d’homme, 330 p.) puis Travailler pour le roi de Turquie…, préface en 2004 de La Turquie dans l’Europe. Un cheval de Troie islamiste ? (Edition des Syrtes, 2004, 460 p.)  Lafautearousseau

     

    Près de trente ans de journalisme, majoritairement au service du quo­tidien francophone le plus en vue*, m'auront au moins appris une chose : sans tambour ni trompette, la liberté d'expression n'a cessé durant ce laps de temps, d'aller en diminuant.

    Oh ! pas besoin pour cela de Gestapo ou de goulag, ni même de censeur ! Simplement le poids social, professionnel, quotidien, invisible et inodore, mais vite devenu insoute­nable, d'une « pensée unique », d'une « correction politique » qui détruisent, plus sûrement que tous les totalitarismes avoués, les plumes et les bouches tentées de s'opposer à ce système de contrôle politique transnational, inédit dans les annales universelles de la répression. « Au moins, sous le communisme, on savait contre qui, contre quoi on se battait, nous confiait récemment une consœur slovaque (mais elle aurait pu être de n'importe quelle nationalité européenne, le marxisme ayant naguère partout régné sur le Vieux Continent, via les gouvernements ou les intelligentsia), alors qu'aujourd'hui, on se heurte à des tabous sans visage, impossibles à cerner ou à discerner... »

    Chercheur, Alexandre del Valle, comme les journalistes, s'est retrou­vé face à cette liste chaque jour plus longue des sujets qui ne peuvent plus être traités librement, à cette liste non écrite mais omniprésente de sujets-tabous. Parmi eux, l'Islam, l'islamisme, les musulmans, choisissons le terme qu'on voudra, parmi eux également les Etats-Unis d'Amérique, les Américains, leurs mœurs et leurs produits. Il existe bien encore quelques petites failles, quelques petites exceptions éditoriales ou journalis­tiques, quelques petits espaces de franchise, mais outre qu'ils vont s'amenuisant, il est de plus en plus difficile aujourd'hui, en Europe généralement, en France en particulier, d'exposer en toute liberté une vision de la réalité, sinon critique du moins divergente, non conforme aux idées établies, dès qu'il s'agit des musulmans ou des Américains. Les hardis bonhommes qui s'y sont risqués se sont vus aussitôt taxés d'hostilité à la « fraternité universelle » voire, s'ils insistaient, de racisme, fascisme ou même nazisme... Les Etats-Unis n'ont-ils pas « sauvé le monde libre en 1939-45 » ? En foi de quoi, ceux qui, cinquante ans plus tard, se dressent pour refuser l'américanisation politique et culturelle de la France ou du reste de la planète, sont aussitôt soupçonnés, accusés même, de regretter la victoire américaine, il y a un demi-siècle...

    Quant aux musulmans, la moindre réserve sur leurs pratiques, leurs dogmes, leurs projets, la moindre allusion aux contradictions, aux antagonismes existant entre leurs idéaux, leurs intérêts et les nôtres, vous fait aussitôt classer parmi les tenants de la « purification ethnique ». Alexandre del Valle a passé outre, et doublement, puisque son travail s'attache à mettre en lumière les alliances de facto, les liens formels ou informels, les intérêts communs, la collusion pouvant exister entre Islam et Amérique - en attendant Inchallah cet « Islamérique » que sera peut-être demain une partie du globe.

    plenel-del-valle-ardisson-c8-73e7e.jpgAlexandre del Valle sera honni, vilipendé, pour avoir osé aborder un tel sujet, d'autant plus que, par la nature et la force des choses, il n'a pu évidemment apporter au moulin de sa démonstration toutes les eaux probantes. Parviendra-t-il au moins à enclencher un courant de recher­ches dans la direction islamo-yanquie qu'il indique ? Rien n'est moins sûr. Fallait-il donc qu'il s'abstienne et remise ses notes ? Certes pas ! Le système actuel, ne serait-ce que par son ambition universelle, a certaine­ment ses talons d'Achille. Il faut les chercher sans relâche. Et puis, à tout prendre, chacun sait que les vrais gentilshommes ne défendent jamais que des causes perdues... Celle d'une France, par exemple, qui ne voudrait être ni yanquie, ni islamique et encore moins un composé de ces deux éléments si contraires à la civilisation, à l'art de vivre qu'elle a inventés.

    gallois-27juin09_137.jpgLe général Gallois, dans sa préface à cet ouvrage, a particulièrement insisté sur l'aspect « musulman » de la thèse d'Alexandre del Valle. Je serais plutôt tenté, pour ma part, de mettre l'accent, dans cette postface, sur le côté « américain » du travail de notre jeune auteur. On fait là avec lui une véritable cure de non-conformisme, de novation, grâce au regard cru mais non cruel, qu'Alexandre del Valle jette sur la « puissance abusive » des Etats-Unis, selon l'expression de Michel Jobert, l'un des rares hommes d'Etat occidentaux de notre fin de siècle à avoir osé dénoncer, qu'il soit ministre ou éditorialiste, la main basse américaine sur le monde.    (A suivre ...)

    Le Monde 

    Illustration ci-dessus :

    Alexandre Del Valle vs. Edwy Plenel

    Le général Gallois et Jean-Pierre Chevènement.

  • La com’ du président

     

    Par Hilaire de Crémiers

     

    1841978860.5.jpg

    Toute la France a vu les photos et les vidéos.

    Le 21 juin, fête de la musique, dans la cour de l’Élysée, sous la direction du DJ Kiddy Smile, des danseurs du même groupe, hommes et femmes, en tenues résillées et agressivement dénudées, ont développé leurs figures de danses appelées voguing sur les marches du palais présidentiel, succession sauvage de déhanchements délirants, d’exhibitions de fessiers et de poses ultra-provocantes, suggérant une sexualité totalement débridée… et quelle sexualité ! Ce voguing est pratiqué dans les communautés LGBT afro-américaines et s’est répandu partout dans les clubs de même genre et jusqu’à l’Élysée maintenant sous les yeux émerveillés et amusés d’Emmanuel et de Brigitte Macron. On imagine Coty et de Gaulle devant un tel spectacle !

    Kiddy Smile revendiquait sa singularité en l’affichant en toutes lettres sur son T-shirt : fils d’immigrés noir et PD. Il venait, a-t-il déclaré ouvertement, manifester ce qu’il était et ce qu’il voulait. Apparemment donc en accord complet avec les services de communication de l’Élysée qui – on le sait maintenant – pensaient faire un bon coup, sortir de l’ordinaire comme d’habitude ; la presse pouvait titrer : cinq stars de l’électro ont mixé jeudi soir dans la cour du palais de l’Élysée. Peut-on faire plus moderne ?

    Sur son compte facebook, Kiddy Smile expliquait tout uniment qu’il méprisait l’Élysée, symbole d’oppression, mais qu’il voulait profiter de la fête, de l’invitation et du lieu pour dénoncer la loi Asile et immigration, le tout dans un sabir dégoulinant de haine. Il faut lire le texte, qui, curieusement, n’apparaît plus sur les pages google.

    Les paroles prétendument chantées, en fait hurlées, étaient d’une violence, d’une vulgarité, d’une grossièreté invraisemblables. Et voyez les photos : Emmanuel Macron rigole, Brigitte est aux anges ! Ils se font prendre en photo avec le groupe à moitié nu. Dike Smile entoure de son bras Brigitte et de l’autre qu’il brandit avec deux doigts en forme de V victorieux, fait un indubitable signe sexuel qui ne peut se traduire que par un outrage grossier à la première dame de France. Impudeur et impudence de ce je vous ai bien eus !

    Mais Emmanuel sourit : « Ça fait du buzz », dit-il. « Et les gens adorent ! », ajoute-t-il. Il est content de lui. Et Christophe Castaner, son affidé de service, de vouloir diffuser partout la photo. Et ceux qui protesteront devant tant de choquantes provocations, indignes de la France, ne seront que des racistes et des homophobes ! Évidemment.

    Franchement, quel mépris pour les Français noirs de les amalgamer à cette bande et à de telles folies. Un peu de respect, s’il vous plaît.

    Le 26 juin, Emmanuel Macron rencontrait le pape François au Vatican. Entretien d’une heure qualifié de « très libre et intense » et de « chaleureux ». Les communiqués font la liste des sujets abordés soit avec François, soit avec son secrétaire d’État le cardinal Pietro Parolin : protection de l’environnement, migrations, prévention et résolution des conflits, désarmement, Moyen-Orient, Afrique, réflexion conjointe sur les perspective du projet européen. Le président a ajouté que face à François il avait exposé clairement le positionnement français sur les questions sociétales – tout le monde comprend ce que cela veut dire – et sa conception de la laïcité qui n’était pas un refus de la religion. À preuve, il venait prendre officiellement son siège de chanoine d’honneur de la cathédrale du Latran, en tant que chef de l’État français. Le Pape, aux dires de Macron, a reconnu « toutes les difficultés de la gestion de ces questions » ! Ils se sont retrouvés d’accord sur l’accueil des migrants et pour contrer « les populismes ». Le président parle de convergence avec le Pape sur une certaine conception de l’homme et sur les valeurs de l’Europe. On ne devine que trop de quoi il s’agit. Et, de manière surprenante, c’est sur ces belles paroles qu’ils se sont embrassés, Macron, selon son habitude, cajolant la joue de François avec une familiarité inconvenante.

    Qu’en ressort-il ? Que « les questions qui fâchent » pour reprendre l’expression macronienne sont secondaires. Pour les deux : Macron et François ? Que la seule lutte convergente et qui vaille doit se porter contre « le populisme ». Pour Macron, on le sait, c’est « la peste » qui s’étend en Europe : « Populistes », les Polonais qui viennent de signer une déclaration commune avec Israël, « populiste », le chancelier autrichien Sébastian Kurz qui vient de prendre la tête de l’Union européenne, « populiste », le gouvernement italien ! Bref tous les peuples « populistes »  ! Donc «  lépreux », donc à mettre en quarantaine ! Sauf Macron, le seul pur, le seul intelligent, le seul qui voit où est le bien et le mal. Quelle com’ !

    Comment ne pas ressentir le même malaise en entendant Macron récupérer à sa manière et pour sa com’ la panthéonisation de Simone Veil le 1er juillet. Pour qui a lu les Mémoires de l’ancienne ministre et présidente du parlement européen , il n’est pas sûr que ce genre de cérémonie à prétention de religion laïque lui aurait plu. La pensée de se retrouver à côté de Voltaire, l’auteur sans doute le plus antisémite de la littérature française et dont une promotion de notre énarchie se glorifie de porter le nom et donc les idées – celle de Hollande et de Royal, celle qui a détruit la France ! – dans la crypte réservée aux grands hommes, l’aurait vraisemblablement indisposée.

    Mais qu’importe pour Macron ! Morts, vivants, histoire, passé, futur, religion, tout est bon pour sa com’.

    À lui ! Ce n’est pas un chef de l’État, c’est un roi de la com’. Il paraît que les Français commencent à se le dire.  ■  

    Hilaire de Crémiers

  • D'une année l'autre : Les souffrances du jeune Macron

     

     

    2293089609.14.jpgCe que nous écrivions le lundi 29 août 2017. Qui se confirme au lendemain d'un discours pour rien d'Emmanuel Macron devant le Congrès. Le Chef de l'État apparaît fragilisé par la lassitude des Français à son endroit et surtout par le nouveau contexte européen et mondial qui rend sa politique étrangère parfaitement décalée et illusoire. Ce matin, dans les médias, sa prestation d'hier à Versailles est éclipsée par le match France-Belgique de ce soir et par la démission, hier, à Londres, du bouillant Boris Johnson partisan d'un Brexit pur et dur ...  LFAR

         

    En deux mots.  

    Après sa fulgurante conquête du pouvoir, balayant les caciques et les candidats du Système, les vieilles structures partisanes, ce dont personne ne s'est plaint et que nul ne regrette, en tout cas pas nous, voici déjà pour Emmanuel Macron le temps de la défiance et du déclin.

    Nul ne peut se hasarder à dire s'ils sont ou non irréversibles, sauf l'expérience des derniers mandats, où malgré d'éphémères rebonds, ils furent tels. Impitoyablement. 

    Ainsi, dans notre République, Jupiter est-il voué à descendre assez vite de l'Olympe et c'est ce qui est arrivé à Macron, cet été.

    Cent jours auront suffi - le temps qui fut accordé à Napoléon pour aller de Golfe-Juan à Waterloo, qui fit perdre à la France sa position de 1ère puissance européenne - pour que tombe via les sondages le verdict des Français : 60% de mécontents. Dont 20% de très mécontents. 24 points se sont vite envolés en juillet et août. C'est le sujet omniprésent de cette rentrée. Et c'est aussi, en quelque manière, la vengeance des médias, qui avaient tant fait pour son élection, et que Macron voulut, à juste titre, remettre à leur place, aussitôt qu'il l'eût obtenue.

    On a qualifié cette élection de « triomphale ». On sait bien, pourtant, qu'elle ne l'a pas été. D'abord par le trop petit nombre de voix obtenues au premier tour, puis au second, où l'abstention, comme elle le sera aux Législatives, fut considérable. Parce que, d'autre part, le vote Macron, fut, comme pour ses prédécesseurs, sans véritable adhésion. Adhésion à quoi, d'ailleurs ? Pour la plupart des gens, y compris parmi ses pairs, Macron était d'abord une énigme ; son programme était inexistant ou indéchiffrable ; sa personnalité peu connue et, de toute façon, étrange. Il n'était - il n'est toujours - pas évident que la « pensée complexe » ni le fameux « en même temps » soient à la portée, ou du goût, de la plupart des Français. Il y eut surtout, à vrai dire, une curiosité bienveillante pour ce jeune-homme dynamique et charismatique, ou même christique dans ses moments les plus intenses d'exaltation et de romantisme et qui, par surcroît, promettait un « dégagisme » des plus sympathiques. Dans le fond, pourtant, comme ses prédécesseurs [Chirac, Sarkozy, Hollande], Emmanuel Macron a d'abord été élu « contre » : contre les « extrêmes » et contre le Système, bien que, selon toute évidence, il en fût, par excellence une émanation.

    Si peu démocrates que nous soyons, du moins au sens français, nous sommes d'avis qu'on ne gouverne pas bien ni très longtemps un grand peuple comme le peuple français, sans consentement ni adhésion.

    Les deux manquent depuis longtemps aux Chefs de l'Etat successifs de la Vème République. Si monarchique que soit la mécanique des actuelles Institutions et même si elles permettent au Chef de l'Etat de se maintenir contre vents et marées le temps de son mandat et de gouverner tant bien que mal, le manque de consentement et d'adhésion à leur personne comme à leur politique, ne leur permet aucune action, aucune réforme, d'envergure.

    Ce vice institutionnel profond, ce manque d'adhésion au Régime, qu'il avait perçu et exprimé du temps qu'il était ministre, comment Emmanuel Macron y réagira-t-il, y parera-t-il, maintenant que les vents lui sont contraires ?

    Ce peut être d'abord comme par une sorte de colère, de réprobation à l'endroit des Français, ainsi qu'il les a exprimées l'autre jour à Bucarest, pestant contre ce pays qui est incorrigiblement « inréformable », ces Français qui « détestent les réformes ». C'est à dire, en l'occurrence, malencontreusement, sa politique.

    Les biographes d'Emmanuel Macron le présentent volontiers comme cet « enfant gâté », selon l'appréciation d'Attali, à qui, depuis l'enfance, rien n’est refusé, tout réussit, qui s'est habitué de longue date à l'admiration de son entourage - famille, professeurs, condisciples - à ce que rien ne résiste à son charisme, rien à sa puissance de travail et de séduction, à sa faculté de convaincre. Par intelligence et empathie. 

    Mais le peuple français est autre chose que le cercle de famille, le petit monde des grandes écoles, le cercle des poètes disparus, autre chose que les « vieux » cultivés, influents ou très fortunés qu'il aime et, selon ses amis, qu'il excelle à « draguer », tels, chacun en son temps, Michel Rocard, Jacques Attali, David de Rothschild, Paul Ricoeur, Alain Minc et quelques autres, « parrains et grands frères ».

    Mais le Kairos, qu'il aime invoquer, dont il se croit bénéficiaire, ce temps favorable, ce temps de Dieu, ce temps de « la vie opportune » selon Verlaine, qui autorise tous les espoirs et garantit le succès des entreprises les plus hardies, semble en cette fin du mois d'août avoir plus ou moins abandonné notre Rastignac un peu illuminé. Pompidou disait de De Gaulle à Peyrefitte : « Vous savez, le Général est spécial ». Et c'était en un sens fort. Mais, à maints égards - sa vie singulière, sa psychologie souvent inquiétante...- Emmanuel Macron ne l'est pas moins.

    Comment surmontera-t-il l'épreuve politique et personnelle de l'impopularité que tous les Hollande, tous les Juppé, tous les Attali du microcosme se hâtent déjà d'exploiter.

    Alors Macron éprouvera peut-être combien il avait eu raison, du temps où il était ministre, de méditer sur l'incomplétude de notre démocratie, de constater que ce qu'il manque à la France c'est un roi et, à cet égard, de déplorer le grand vide de l'Elysée, qu'il n'aura pas comblé. Peut-être s’apercevra-t-il alors que l’élection ne confère pas la Royauté.

    Fini le Kairos, le temps favorable, le temps de Dieu. En cette fin d'été, pour Emmanuel Macron voici revenir Chronos qui dévore les heures et les jours, l'Histoire et les hommes.   

    2910916609.5.jpgRetrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... :

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Le despotisme sanitaire à l’ombre d’une “démocratie” bienveillante !, par Christian Vanneste.

    Plus que jamais la lecture de Tocqueville devient la seule véritable urgence. Il faudrait que tous les Français soient invités à lire, sans recevoir bien sûr un pass- démocratie après l’avoir fait, le passage hallucinant de clairvoyance qui se trouve dans le chapitre VI du second tome de “La Démocratie en Amérique” : “Quelle espèce de despotisme les nations démocratiques ont à craindre ?” 

    christian vanneste.jpgAu lendemain d’une nouvelle réduction des libertés qui serait imposée par l’urgence sanitaire, cette lecture permet en effet de mesurer les risques politiques que cachent l’obsession covidienne et la soumission au couple de la santé et de la science médicale censé l’assurer. Manifestement la pandémie grossie à l’extrême par les médias est une opportunité de rêve, une “divine surprise” pour certains pouvoirs, celui qui s’est installé en France dans des conditions douteuses en 2017, notamment. On pouvait douter de la légitimité démocratique d’un président élu par défaut à l’occasion d’un coup d’Etat judiciaire éliminant le favori des sondages. On doit maintenant constater que la dérive despotique dont parlait Tocqueville est à l’oeuvre.

    Alexis de Tocqueville cherchait un mot pour désigner cette nouvelle forme d’oppression inconnue dans l’histoire. Encore aujourd’hui les mots “despotisme” ou “dictature” sont rejetés avec des sarcasmes quand ils visent le régime subi par la France. Tocqueville décrit d’abord un peuple qui est devenu une foule d’individus, “d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs”. Comment décrire autrement ce peuple qui ne va plus voter, mais loue son bon seigneur lorsqu’il desserre un peu l’étreinte, ouvre les terrasses et les restaurants, supprime le confinement et efface le couvre-feu ? Quand il conditionne ces menus plaisirs à l’obligation vaccinale, la majorité de se dire : l’essentiel est de conserver cette façon de jouir de la vie, et pas de pitié pour les récalcitrants. La foule est devenue un troupeau, la bête des Gilets Jaunes a été domptée. Elle est désormais prête à obéir à tout si on lui préserve ses petits bonheurs.

    Qui va le lui assurer ? Tocqueville répond encore : “Un pouvoir… qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance.” La crise sanitaire permet à Macron de se lover dans cette niche : veiller à ce que les hommes soient privés de leur autonomie et de leur responsabilité mais pour leur bien. Les médecins n’ont pas pu soigner comme ils le voulaient, les Français ont été enfermés, muselés, contrôlés, taxés, mais c’était pour assurer leur santé à tout prix. Maintenant qu’on les libère un peu, beaucoup baisent la main qui veille sur eux de manière omnipotente.

    “Il dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu’à l’usage de lui-même…. Il couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige.” Et oui, il faudra savoir qui devra posséder le passeport sanitaire, où il sera obligatoire, par exemple selon la jauge de la salle ou la durée du trajet, ce qui le délivrera, vaccin ou test. A chaque instant, le citoyen se retrouvera en position de sujet doutant de ses droits et peut-être coupable d’une infraction entraînant une amende immédiate, sans procédure judiciaire. Ce que vivaient les automobilistes, la peur d’être piégé par le dépassement d’une vitesse qui ne cesse d’être réduite et qui est souvent variable sur quelques kilomètres, s’étend à toute la population. Le masque inutile est devenu obligatoire. Le vaccin expérimental dont le nombre de doses nécessaires ne cesse d’augmenter va le devenir aussi. Excellente nouvelle pour les laboratoires, et pour un pouvoir qui en deux ans aura remplacé l’imprévision et les cafouillages par une mainmise apparemment bienveillante mais liberticide sur le corps et l’esprit des gens. On imagine déjà les collabos, ceux qui dénonçaient les “sans-masque” : “M’sieur, vous n’avez pas vérifié si le gars de la table à côté a son pass ? ”

    Tocqueville dit encore : “L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.” Le pouvoir “gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation a n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger”….” Ils se consolent d’être en tutelle, en songeant qu’ils ont eux-mêmes choisi leurs tuteurs. Chaque individu souffre qu’on l’attache, parce qu’il voit que ce n’est pas un homme ni une classe, mais le peuple lui-même, qui tient le bout de la chaîne. Dans ce système, les citoyens sortent un moment de la dépendance pour indiquer leur maître, et y rentrent.” C’est bien ce qu’envisage la Macronie : maintenir la pression renouvelée périodiquement par la valse des variants pour que le peuple “sorte un moment” pour renouveler son protecteur et bienfaiteur.  Mais là où Tocqueville se trompe c’est que l’égalité a désormais disparu du paysage. La “sécurité” sanitaire cache l’insécurité, celle qui a frappé récemment Théo poignardé pour un litige sur une facture par un “sexagénaire”, comme dit “Libé”, en oubliant qu’il est sénégalais et vit en France sans avoir abandonné des moeurs incompatibles avec la vie dans notre pays. On pourrait ainsi sans cesse allonger la liste des privilèges accordés à des minorités pendant que la majorité perd sa liberté.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Michel Michel communique...

    Hier, nous avons reçu de Michel Michel le courriel suivant.

    J’ai le plaisir de vous annoncer l’édition de mon ouvrage sur :
    « Le recours à la Tradition
    La modernité : des idées chrétiennes devenues folles »

    2.jpgJe vous demande de m’aider à ce que ce livre trouve son public. Pour ma part, je n’achète un livre qu’après avoir consulté la table des matières. Je vous engage à la lire ci-après. Si vous êtes intéressé, vous pouvez l’acquérir via votre libraire ou directement chez l’éditeur ; je serai heureux d’échanger avec vous sur les thèmes de ce bouquin. Sinon, vous m’obligeriez en transférant cette annonce auprès de votre réseau.
    Merci.
    Michel MICHEL
    ________________________________________
    « Le recours à la Tradition
    La modernité : des idées chrétiennes devenues folles »
    (2021 – Editions L’Harmattan – collection Théoria- 29€)
    • Dans le contexte d’une modernité en déroute, l’auteur, sociologue de son état, appelle au recours à la Tradition, celle du « pérennialisme » : « ce qui été cru par tous, toujours et partout ». Non pas une nostalgie du passé, mais parce que les principes qui fondent le monde moderne – individualisme, croyance au Progrès, « désenchantement du monde » rationaliste, Homme Nouveau autocrée- sont pour paraphraser Chesterton « des idées chrétiennes devenues folles ».
    • Il a été plus facile à l’Église « d’aller aux barbares » que de résister à ses propres hérésies. À la fin du XX e siècle, la pastorale de l’Église ne s’est pas contentée de « s’adapter » au monde, mais semble s’être massivement ralliée aux hérésies idéologiques de la modernité.
    • Or le monde passe ; aussi le ralliement de l’Église à la « religion séculière prométhéenne » de la modernité est inefficace car cette religion est elle-même en déclin. Avec la postmodernité, le recours à la Tradition est la plus probable arche de salut pour passer le naufrage de la modernité.

    TABLE DES MATIÈRES
    PREFACE par Fabrice HADJADJ 13

    INTRODUCTION 23

    I Le déclin du mythe du progrès permet de repenser le religieux 37
    1. L’homme est-il naturellement religieux ? 38
    2. Penser le religieux comme distinct 39
    3. Des formes religieuses variables 41
    4. Des typologies religieuses contestables 42
    5. Religion et économie sacrificielle 43
    6. Théories évolutionnistes et stades de développement 44
    7. Misère de l’apologétique progressiste 48
    8. Mytho-logiques… 49
    9. De quelle nature relève la « sécularisation » de notre société 50
    10. Sécularisation ou plutôt déchristianisation ? 53
    11. La modernité, fille du christianisme 62

    II Les « Noces de Cana » et le sens de l’histoire :
    considérations sur la place anachronique du christianisme dans les cycles historiques 65
    1. L’eau changée en vin 67
    2. Les tribulations des fils d’Adam 70
    3. l’Esprit vient au secours de notre faiblesse 74
    4. « Mon heure n’est pas encore venue » 75
    5. La Vierge et les noces 76
    6. Les serviteurs et le Maître du banquet 78
    7. L’anachronisme de l’Église 80

    III L’Église et la « philosophia perennis » 83
    1. Pourquoi l’Église s’est-elle alliée avec ses pires adversaires ? 83
    2. La Tradition dans l’Église et dans la « philosophia perennis » 88
    3. Du bon usage pour un catholique de l’œuvre de René Guénon 96
    4. La Tradition pérenne : une part ancienne de la doctrine de l’Église 103
    5. Tradition et traditions 104
    6. La Tradition est-elle un mythe ? 109
    7. Être « traditionaliste » 113

    IV Catholicité, c’est-à-dire œcuménisme 115
    1. L’Église et les religions 115
    2. L’œcuménisme en pratique 118
    3. Le christianisme n’a pas à entrer en concurrence avec les religions 119
    4. Paganisme et hérésies 121
    5. Les anges ne sont pas tous des démons 123
    6. Pour vraiment « dialoguer » avec les religions, l’Église doit-elle renoncer à son adhésion aux paradigmes de la modernité ? 125

    V La voie du guerrier et le christianisme 131
    1. La chrétienté a réussi à transformer des soudards en chevaliers 132
    2. Entre le faire et l’être, le combat 135
    3. La chevalerie, voie universelle 136
    4. Le christianisme héroïque 139
    5. Métaphysique de la guerre 143
    6. Pax in bello 145
    7. L’héroïsme divin 147
    8. L’Espérance et les espoirs 148

    VI Le retour des « clercs » et la religion prométhéenne 151
    1. L’Ordre des clercs et la tripartition sociale 151
    2. La dynamique des Ordres dans la société occidentale 156
    3. Structure du fait religieux 158
    4. Les fondements de la religion prométhéenne 161
    5. Le Mythe originel de la religion prométhéenne 164
    6. La religion prométhéenne, idéologie dominante 171

    VII Le « venin du Magnificat » 183
    1. L’espérance du « pharmacos » 183
    2. Les deux faces du christianisme 183
    3. L’Église (comme chacun d’entre nous) est un champ de bataille 186
    4. Le « christianisme subversif » ? 186
    5. Sur le néopaganisme 187
    6. La « catholicité » peut-elle amender le « christianisme-poison » ? 187
    7. Préférence pour le pauvre : le scandale du retournement de l’ordre naturel 189
    8. Amour et démesure 190
    9. L’Imago Dei 190

    VIII La cité de l’unité : Babel ou Jérusalem 193
    1. L’unité, du rêve au cauchemar 193
    2. Comment penser la mondialisation ? 194
    3. La démesure (hubris) de l’homme « libéré » 198
    4. Babel ou l’échec de l’unité 200
    5. La Pentecôte, figure symétrique inversée de Babel 202
    6. L’unité : une perspective finale 204
    7. L’unité maléfique, parodie de l’unité divine 204
    8. L’unité totalitaire 206

    IX Art et transcendance ou la malédiction des « artistes maudits » 209
    1. La chute dans l’« art » 210
    2. De l’originalité et du destin des « avant-gardes » 214
    3. De l’efficacité anagogique 215
    4. La crise de l’art sacré 216
    5. Misère de l’artiste libéré 218
    6. Démesure de l’anthropocentrisme 221
    7. De la valeur de l’art 222

    X Qui veut faire l’ange fait la bête 225
    1. L’homme réduit à sa conscience individuelle ou le psychologisme 225
    2. Le corps et les habitudes sont constitutifs de la nature humaine, donc nécessaires et légitimes 230
    3. Le mythe de la « libération » 231
    4. « La chouette de Minerve ne prend son vol qu’à la tombée de la nuit » 232
    5. Le mental et l’intuition métaphysique 234
    6. Des niveaux de compréhension 235
    7. Les médiations nécessaires 237
    8. L’hérésie de l’angélisme 239
    9. Dieu est le premier acteur 240

    XI Sur l’échec pastoral du progressisme 243
    1. Les effets de cette pastorale 243
    2. Comment les clercs ont-ils pu adhérer à l’« aggiornamento » ? 246
    3. Une « nouvelle » messe 249

    XII La modernité comme quête dévoyée et impatiente de la Jérusalem céleste 255
    1. La modernité, hérésie chrétienne 255
    2. Le progressisme prend la tour de Babel pour la Jérusalem céleste 258
    3. La cécité moderniste 261
    4. Le psychologisme ou la confusion du psychique et du spirituel 262
    5. La rupture épistémologique de la post-modernité 265

    XIII Pour ne pas conclure 269
    Annexe – Manifeste pour une critique traditionnelle de la modernité 273
    1. De la mort de l’Homme à la résurrection des dieux 273
    2. Pourtant l’idéologie anthropocentrique pèse plus que jamais 275
    3. Un retour post-moderne à la Tradition 276
    4. Une recherche de la Tradition non-traditionnelle ? 277
    5. Il ne s’agit pas de se mesurer avec ce siècle mais de le mesurer 278
    6. Le témoignage des idoles 280
    7. Le nihilisme… Enfin ! 281

  • SOLIDARITÉ KOSOVO !... : LES ENFANTS DE LA CLASSE DE MER 2021 SONT RENTRÉS CHEZ EUX AU KOSOVO-MÉTOCHIE

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    Site officiel : Solidarité Kosovo

    lafautearousseau "aime" et vous invite à "aimer" la page facebook Solidarité Kosovo :

    https://www.facebook.com/solidarite.kosovo/

    LES ENFANTS DE LA CLASSE DE MER 2021 SONT RENTRÉS CHEZ EUX AU KOSOVO-MÉTOCHIE

    Cela fait déjà presque une semaine que les enfants ont retrouvé leurs familles au Kosovo-Métochie. Une semaine qui a sans doute été occupée à raconter son séjour aux parents, aux frères et sœurs et aux amis et à se remémorer les bons souvenirs accumulés lors de ces 6 jours au Monténégro. Et des souvenirs, les trois derniers jours passés loin des enclaves en auront fourni leur lot !

    Il y a tout d’abord eu la visite du sous-marin de l’armée yougoslave qui trône à l’entrée du nouveau quartier de Porto Monténégro, construit précisément à la place de l’ancienne base navale de Tivat. On ne pénètre pas les entrailles de ce monstre d’acier sans un frisson, et les enfants – divisés en deux groupes pour l’occasion – se font plus silencieux au moment de passer la porte. Malgré les ouvertures pratiquées ici ou là pour laisser passer la lumière, et les deux portes ouvertes aux deux bouts du navire, on a soudain l’impression d’étouffer un peu. Et on imagine avec une légère angoisse la vie des dizaines de membres d’équipage qui devaient eux vivre ici sans voir la lumière du jour et sans respirer d’air pur. Le clou de la visite : le périscope, où chacun essaie d’apercevoir les mâts des bateaux gigantesques à quai à quelques centaines de mètres de là. Sans trop y parvenir. Et de se demander comment un capitaine pouvait bien guider son navire, et faire la guerre, sans avoir d’autres moyens de voir au-dehors que celui-ci.

     

    Le musée voisin est visité à son tour, dans une ambiance plus décontractée. On y découvre l’histoire de la base navale, on y admire des outils ayant servi à construire des dizaines de navires pendant des décennies – peut-être l’un d’eux a-t-il posé quelques pièces sur le sous-marin dont on vient de sortir ? L’intérêt est variable, certains enfants lisent tous les panneaux, d’autres se contentent de regarder les photos.

    La baignade de l’après-midi sera la dernière du séjour : le lendemain, chose rare dans cette baie protégée du large par deux bandes de terre successives, des vagues créées par un vent violent viennent s’écraser sur la plage en de hautes gerbes successives. Le spectacle est étonnant et superbe, mais l’accès à la mer est trop dangereux pour qu’on s’y risque avec 40 enfants dont certains savent à peine nager. On organise donc une dernière épreuve aux olympiades, épreuve elle aussi raccourcie à cause du vent. Les enfants ont donc quartier libre, et passent la fin de matinée et le début d’après-midi dans le jardin de l’hôtel, à discuter, courir, jouer, rire.

    Le village de Donja Lastva, où le bateau-mouche nous avait déposés quelques jours plus tôt, fait ce matin-là face à la mer déchainée.

    En milieu d’après-midi, la nouvelle se répand : ce soir, nous aurons une surprise ! Rapidement, la remise des prix est organisée, dans un coin à l’abri du vent. Les équipes ayant accumulé le plus de points lors des olympiades sont récompensées, sous les applaudissements nourris de leurs camarades. Boban, professeur d’art plastique, récompense aussi les dessins les plus beaux – dont certains témoignent d’un talent évident. Les sourires sont francs, mais déjà teintés d’une légère nostalgie : chacun sait que demain il faudra partir, se dire au revoir, dans certains cas pour ne pas se revoir avant bien longtemps.

    Une heure plus tard, nous sommes tous dans le car qui, demain, ramènera les enfants au Kosovo-Métochie. Pour l’heure, il roule dans une direction inconnue… ce qui ne trouble pas du tout les enfants qui rient joyeusement, profitant de ces derniers moments tous ensemble. Quelques jeunes filles, regroupées au milieu du car, entonnent des chants traditionnels serbes. Le silence se fait et tous se laissent bercer par ces jolies voix qui chantent l’amour de leur terre, la fierté de leurs ancêtres et l’espérance de jours meilleurs. Certains rejoignent le petit groupe, d’autres chantent depuis leur place. Alors que le car serpente sur des routes escarpées surplombant la mer, magnifique, nous vivons un petit moment de grâce, suspendu hors du temps.

     

    Un peu au nord de la ville de Budva, la mer est surplombée par une falaise de plusieurs dizaines de mètres. C’est au sommet de cette falaise que nous sommes accueillis, dans un restaurant offrant une vue panoramique sur la mer et le soleil couchant. Le maire de Budva ayant appris que nous étions à Tivat a souhaité offrir aux enfants une soirée et un dîner dans ce cadre enchanteur. Au pied du restaurant, des biches galopent au milieu des rochers. Plus loin, une ferme accueille des chevaux superbes ainsi que des vaches et des moutons, que nous irons visiter après le dîner. Alors que le soleil tombe à l’horizon, des danseurs en costumes traditionnels nous font une démonstration de danse de la région. Une équipe de télévision locale interroge quelques enfants, qui tous chantent les louanges de ce pays magnifique qu’ils ont découvert pendant une semaine, ainsi que celles d’Arnaud Gouillon et de Solidarité Kosovo, qui leur ont offert ce séjour.

    Puis la soirée s’achève et il faut repartir : demain matin, le car prendra la route tôt.

     

    Sur le chemin du retour, toute l’équipe s’arrête à Podgorica, capitale du Monténégro, pour visiter la cathédrale de la Résurrection, où les enfants vont s’incliner sur la tombe de Monseigneur Amfoilohije, évêque emblématique du Monténégro, décédé l’an dernier, pendant que son peuple s’élevait contre le pouvoir autoritaire qui voulait confisquer les terres de l’Église serbe orthodoxe dans tout le pays. Leur évêque en tête, les Monténégrins sont descendus par milliers dans les rues chaque semaine pendant plus d’un an; un bel exemple de courage et d’espérance dont le récit, près de cette tombe, n’aura pas manqué de marquer ces enfants qui auront tellement besoin de ces deux qualités tout au long de leur vie.

    Les enfants sont arrivés chez eux alors que la nuit était déjà tombée dans les enclaves. Nous n’avons aucun doute que cette semaine leur a non seulement offert un répit bienvenu mais leur a surtout redonné l’espoir d’une vie meilleure.

    Nous remercions encore infiniment tous ceux qui nous ont permis de financer ce séjour : tous les sourires que nous avons reçu pendant une semaine, c’est vous qui les avez fait naitre sur ces visages.

    Merci !

     

    Nous vous rappelons que vous pouvez regarder toutes les photos de ce séjour dans notre album Facebook, accessible même sans avoir de compte, en cliquant ici.

  • Robert Redeker : « Il est possible que nous vivions la fin de l’Etat tel que Hobbes l’avait pensé : l’Etat-Léviathan ».

    L’écrivain et philosophe Robert Redeker publie aux éditions du Rocher « Réseaux sociaux, la guerre des Léviathans ».

    Ce livre s’applique à exhiber et analyser les conséquences politiques, culturelles, anthropologiques, et métaphysiques, d’une réalité qui projette les hommes dans une ère nouvelle, les réseaux sociaux.

    Leur montée en puissance est une volte des temps. Léviathan nouveau, ils entrent en guerre, en émissaire des GAFAM, contre le Léviathan traditionnel, l’État, pour exercer un pouvoir planétaire. Leur effet anthropologique tient dans la déprivatisation de l’homme, dont la domotique est l’un des instruments. Ils signent la fin de l’opinion publique, ce socle de la démocratie. L’auteur ausculte également les idéologies qui accompagnent les réseaux sociaux dans cette guerre, en particulier le mythe de la nature. oeuvre de philosophe, ce livre sans équivalent propose au public les analyses et les concepts pour comprendre et critiquer l’univers des réseaux sociaux, ainsi que lui résister.

    Pour discuter de cet ouvrage important (à commander ici) nous avons interrogé Robert Redeker.

    Pouvez vous faire un rappel historique et philosophique synthétique à nos lecteurs : qu’est-ce que le Léviathan ?

    Robert Redeker : Dans la Bible, le Léviathan est un monstre marin. En philosophie il est un concept forgé par Thomas Hobbes, au XVIIème siècle, pour désigner l’Etat que les hommes instaurent à l’issu d’un contrat d’association dans le but de mettre fin à « la guerre de tous contre tous », l’état de nature dans lequel « l’homme est un loup pour l’homme ». Autrement dit il n’y a que sous la tutelle de l’Etat, dans la mesure où il supprime la violence, que l’on peut vraiment devenir un homme.  Le Léviathan est la solution trouvée par l’Europe pour sortir de l’anarchie des guerres de religion. La conception de Hobbes est la source de l’Etat moderne.

    Vous dédiez votre livre à Martin Heidegger, « sans qui ce livre n’aurait pu être pensé ». Pourquoi ?

    Robert Redeker : C’est la lecture du plus grand philosophe du XXème siècle, Martin Heidegger, qui m’a appris à penser. Depuis 1975, pas un jour ne se passe sans que je pense à certains de ses textes, que je m’y réfère. Mais je ne suis pas un sectateur, je suis un écolier qui se sert d’outils fabriqués par le maître, et qui explore certains des chemins qu’il a ouverts, sans forcément parvenir aux mêmes conclusions que lui. Heidegger a donné comme maxime à l’ensemble de son œuvre : « Wege, nicht Werke », des chemins, pas des œuvres. Nous pouvons la reprendre à notre compte.

    En quoi les réseaux sociaux forment-ils un Léviathan nouveau, et une menace pour l’Homme selon vous ?

    Robert Redeker : Ils sont une nouvelle forme de pouvoir qui se fait passer pour un contrepouvoir. Ils inventent une nouvelle forme de politique, permettant à des minorités d’exercer une sorte de dictature. En ce sens : dicter leur volonté aux pouvoirs en place pour qu’ils s’y plient, et toute la société à leur suite. Ce n’est pas une dictature directe, mais indirecte : ils dictent aux Etats les mesure qu’ils doivent prendre. Non seulement le wokisme a trouvé dans les réseaux sociaux le véhicule idéal pour exercer le pouvoir partout où il le peut, mais il est structurellement lié aux réseaux sociaux, intimement, quasi généré par eux.. Sans eux il ne serait rien. 

    Vous citiez en 2020 l’affaire Griveaux et le personnage de Greta Thunberg comme deux symboles de ce changement des temps, anthropologique dites vous, lié aux réseaux sociaux. Expliquez-nous ?

    Robert Redeker : Les deux sont une pure création des réseaux sociaux. L’affaire Griveaux n’aurait jamais pu se produire en dehors des réseaux sociaux. Elle est impensable il y a dix ans. La technique créé l’évènement, qui est un spectacle. De même que la technique cinématographique créé le film. Mais, dans le cas des réseaux sociaux,  les spectateurs agissent sur le film, lui donnent une certaine direction, et finalement sont intégrés en lui, font partie de la machinerie. Nous en arrivons au point où l’on peut dire : il n’y a plus de réel en dehors des réseaux sociaux. S’il vivait encore, Jean Baudrillard le dirait, et il n’aurait pas tort. L’analogique laisse subsister le réel en dehors de la technique, tandis que le digital absorbe le réel et le dissout.

    Vous expliquez que les GAFA sont dans une guerre avec les Etats. Mais les Etats ne sont-ils pas finalement les complices, les instruments des GAFA désormais, et vice-versa (on pense aux lois restreignant la liberté d’expression, mais aussi aux collaborations communes avec journalistes, communicants du pouvoir, etc…) ?

    Robert Redeker : Il est possible que nous vivions la fin de l’Etat tel que Hobbes l’avait pensé : l’Etat-Léviathan. Nous serons sans doute amener à regretter ce grand protecteur. Cependant, dans toute guerre il y a des compromis provisoires passés avec l’adversaire, et des ruses. Les GAFA ne veulent pas prendre le pouvoir à l’intérieur des Etats, ils veulent se substituer à eux, devenir le pouvoir de l’avenir. Ils sont les éclaireurs du post-Etat. Selon eux l’Etat est dépassé, il n’y aura pas à le détruire, il va s’écrouler de lui-même. Vous vous souvenez de Lénine : l’Etat n’est pas aboli, il dépérit.

    L’hypercapitalisme des réseaux sociaux est en passe de réaliser le programme de Lénine : le dépérissement de l’Etat.

    Notre époque est au grand déballage, notamment de sa vie privée, de ses chagrins, de ses joies, de ses peines et de son Moi, sur les réseaux sociaux, qui en tirent d’ailleurs algorithmes, outils publicitaires et de contrôle. Ne sont-ce pas les individus qui finalement, à travers le monde, sont devenus les propres acteurs de leur servitude volontaire, ce que Javier Portella appelle « des esclaves heureux de la liberté » ?

    Robert Redeker : Je ne saurais mieux dire. Nous allons vers la société de l’homme sans jardin secret, de l’homme transparent, c’est-à-dire aplati, de l’homme-vitre.

    Vous expliquez que cette guerre des Leviathan mènera à l’abolition de l’homme. Quelle est-elle ? N’est-ce pas profondément pessimiste ? Un renversement est-il encore possible selon vous ?

    Robert Redeker : Malheureusement le pessimisme a souvent raison dans l’histoire. De nombreuses formes d’humanité ont été englouties par le devenir. Michel Foucault ne disait pas autre chose en annonçant « la mort de l’homme » tel que l’Occident l’avait constitué depuis l’âge classique. Toute révolution technique est une anthropofacture : une re-formation de l’homme. La particularité de l’univers du numérique tient dans l’effacement de l’intériorité. L’homme qu’il fabrique est l’homme sans intériorité, c’est-à-dire sans vie privée, bref sans âme. Comment résister à cette évolution ? Par l’attention à la vie intérieure, sous la forme de la poésie, de la prière, de la méditation, de la philosophie.

    Propos recueillis par YV

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    Source : https://www.breizh-info.com/

  • France : la grande illusion !, par Christian Vanneste.

    Le fil rouge du pouvoir que la France subit depuis 2017, c’est la grande illusion, la substitution des apparences du spectacle à la réalité de l’histoire, le remplacement des actes par des discours, en l’occurrence la logorrhée présidentielle monopolistique, souvent d’une qualité théâtrale inversement proportionnelle à la cohérence et à la force du message.

    christian vanneste.jpgDes médias dévoués, des encenseurs patentés applaudissent les déclamations, en louent la pertinence et s’évertuent à cacher les lézardes du décor. C’est ainsi que la France sortirait de la crise sanitaire en pleine forme, requinquée par une croissance retrouvée, ragaillardie par un emploi redynamisé, revigorée par sa comparaison avec ses principaux partenaires. La France serait en passe de retrouver sa cinquième place mondiale parmi les grandes puissances économiques, aurait une reprise de croissance supérieure à celle de l’Allemagne, et l’on y embaucherait à tour de bras. Ce matraquage publicitaire a fait dire à Marc Touati qu’on se croirait revenu à l’époque soviétique de la Pravda. Comme alors, les apparences de la propagande sont trompeuses, et il faut malheureusement revenir dans le monde réel.

    Or dans ce monde réel, la France recule depuis plus de quarante ans. Douzième mondiale pour le PIB/habitant en 1981, elle n’est plus que 25ème en 2021. De même, si on tient compte avec réalisme du pouvoir d’achat, la France n’est plus 5ème ou 6ème, mais 10ème, dépassée par l’Inde, l’Indonésie, la Russie ou le Brésil. Si on s’en tient à des pays européens plus comparables, c’est la nature même de la richesse française qui doit inquiéter. Un élément de comparaison est souvent peu évoqué : le commerce extérieur, c’est-à-dire la part de cette richesse acquise par nos échanges. Les exportations allemandes étaient en Juillet en hausse depuis 15 mois, de 12,4% en un an, et avaient progressé de 1,6% par rapport au niveau d’avant crise. Face à l’excédent allemand de près de 18 Milliards d’Euros sur un mois, la France a connu un déficit de 34,8 Milliards au premier semestre 2021. L’Allemagne a accru ses exportations vers les autres pays de l’Union Européenne, vers le Royaume-Uni, vers les USA. Seuls ses échanges avec la Chine sont en recul. Certes son solde positif était tombé de 228 à 182 Milliards entre 2019 et 2020, mais dans le même temps, notre pays avait accru son déficit de 74,7 à 82,5 Milliards tandis que l’Italie faisait grimper son excédent de 56,1 à 63,6 Milliards ! Le tableau est hélas significatif : la France est lanterne rouge.

    Notre “richesse” qui permet ce déficit récurrent de nos échanges est essentiellement fondée sur la consommation. On en mesure l’importance dans le poids des grands distributeurs sur les décisions gouvernementales pour élargir ou réduire le périmètre de l’obligation du “passe sanitaire”. Il faut que les Français consomment. Non seulement ce qu’ils consomment est souvent importé, mais ils paient avec de l’argent emprunté, car l’autre fragilité de notre politique, c’est bien sûr la politique folle du “quoi qu’il en coûte”. Ce sont ces 424 Milliards d’Euros injectés par l’Etat dans la machine économique qui créent l’illusion de la bonne santé, comme la morphine réduit la sensation de la douleur sans diminuer le mal. C’est donc le déficit budgétaire de l’Etat, à hauteur de 9,4% du PIB qui alimente le feu d’artifices des aides et soutiens en tous genres avec un Président distribuant les cadeaux à Marseille et ailleurs. Le carnet de chèques semble inépuisable : il puise dans une dette sans fin, passée de 20% du PIB dans les années 1980 à 120% aujourd’hui. L’Allemagne a connu un excédent budgétaire jusqu’en 2019, et donc une diminution de sa dette. Dans la logique keynésienne, loin de la folie socialiste qui sévit en France, elle a répondu à la crise par une augmentation de la dépense publique et un accroissement raisonnable de l’endettement à hauteur de 70% du PIB. La France, déjà droguée à la dépense publique, aux déficits et à la dette en temps “normal” a augmenté les doses !

    Ce chateau de cartes repose sur la planche à billets de la BCE. Les taux d’intérêts ont recommencé à grimper, l’inflation pointe son museau avec une hausse de 1,9% le mois dernier. C’est le socialiste Pierre Moscovici, recasé premier président de la Cour des Comptes, après avoir été Commissaire européen, sans doute en raison de ses résultats “mirobolants” comme ministre de l’économie, qui au nom du Haut Conseil des Finances Publiques a tiré la sonnette d’alarme. La charge de la dette risque de devenir insupportable, surtout si l’Allemagne, après ses élections, revient à son exigence de rigueur et ferme la boîte de Pandore de l’endettement “quoi qu’il en coûte”.

    La France est un pays qui a de nombreux atouts : sa situation géographique, la qualité de ses infrastructures, son attrait touristique, et quelques activités économiques dynamiques dans l’agroalimentaire, l’énergie, le luxe, l’aéronautique, la construction navale, la pharmacie, qu’il faut préserver d’une trop grande domination par des capitaux étrangers. Mais la France est rassurante aussi par ce qu’elle devrait craindre le plus : ses records de dépense publique, de prélèvements obligatoires qui font croire aux Français que l’Etat peut tout, alors qu’une grande partie de ces dépenses sont inutiles, superflues et nuisent au contraire au bon fonctionnement de l’Etat régalien, en matière de justice, par exemple. La France est rassurante parce qu’elle est le champion de la redistribution qui, avec 32% du PIB de dépenses sociales, fait passer le taux de pauvreté de 22% à 14% de la population, et en vient même à ouvrir ses portes à toute la misère du monde. Qui peut croire que notre pays pourra continuer à descendre cette pente inexorable du déclin, de la facilité et de la démagogie ? Le président-candidat tentera d’entretenir l’illusion jusqu’aux prochaines élections. Il est absolument nécessaire de déchirer le voile, de dire la vérité aux Français, de montrer que la voie actuelle est sans issue pour la France !

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    Zemmour a eu raison de le rappeler, lors de son débat avec Mélenchon :

    "Abandonner le nucléaire, c'est abandonner 200 000 emplois directs et une filière de 400 000 emplois. C'est un abandon de souveraineté..."

    https://twitter.com/ZemmourEric/status/1441686699181060096?s=20

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    https://www.lemondedelenergie.com/avenir-atome-france-nucleaire/2021/03/31/

    1. Le scandale du Salon du livre de Cabourg : il faisait peine à entendre, ce samedi soir, le pauvre maire de Cabourg, "divers droite" mais soutien de Macron, lorsqu'il essayait de justifier sa des-invitation à Zemmour. Plus il parlait, plus il s'emberlificotait dans une interminable justification qui ne justifiait absolument rien. On avait hâte qu'il s'arrête de parler et... qu'il disparaisse de devant les micros ! Il s'est soumis à la dictature du politiquement correct et à la fille de Mitterrand, point.

    https://www.valeursactuelles.com/societe/info-va-face-a-la-pression-de-certains-auteurs-le-maire-de-cabourg-annule-la-venue-deric-zemmour-a-son-salon-du-livre/

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    2. L'évolution triste de Sciences PO ? D'accord avec Céline Pina :

    Céline Pina
    "Avant Sciences Po était une école, aujourd’hui elle promeut des doctrinaires qui décernent des brevets de pureté. On n’est plus dans l’histoire mais dans l’idéologie, plus dans l’enseignement mais dans la rééducation. Toujours triste de voir sombrer la connaissance dans le dogme."

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    3. Et puisque nous sommes avec Céline Pina, restons quelques instants avec elle et relisons son article du 9 septembre dernier dans Figaro Vox, à propos du procès de Salah Abdeslam et du terrorisme islamique, non nommé (à la différence du Procès de Nuremberg, où le nazisme fut jugé és-qualité) :

    "À Nuremberg il n’y avait pas que les accusés qui étaient vaincus, leur idéologie aussi était à terre et n’inspirait plus que l’horreur. La menace islamiste elle continue à susciter l’embarras quand il s’agit de la qualifier précisément. Mon article :"

    https://www.lefigaro.fr/vox/societe/si-salah-abdeslam-est-a-terre-l-ideologie-qui-lui-a-fait-commettre-ses-crimes-est-plus-que-jamais-debout-20210909

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    4. L'imam de Toulouse a appelé à exterminer les juifs. La "Justice" (?) "française" (?) vient de l'innocenter au motif que son appel au meurtre est une sourate du Coran. 

    Réaction de Michel Onfray :

    "Vous avez le droit d'être antisémite pourvu que ce soit au nom de l'Islam."

    Et de Goldnadel, en réponse à Onfray :

    "Non, on peut aussi menacer de mort Zemmour ou des enfants blancs, pourvu que ce soit sur un air de rap. La Justice injuste n’est pas religieuse, elle est raciale."

    https://twitter.com/GWGoldnadel/status/1441897597992677377?s=20

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    ON VEUT LES NOMS DE CES JUGES !

    ON VEUT LA RESPONSABILITÉ DES JUGES POUR LEURS SENTENCES !

    ET, DONC, LE JUGEMENT DES JUGES !

     

    4 BIS. Heureusement, le Parquet a fait appel ! :

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/justice-relaxe-de-l-imam-de-toulouse-poursuivi-pour-propos-antisemites-le-parquet-fait-appel-2260237.html

    Mais, que fait cette personne en France  ? Il faut changer nos lois, étendre le champ de la déchéance de nationalité, si ce monsieur est "Français", du moins, "français de plastique", par la seule grâce d'un petit rectangle plastifié que lui a octroyé le Système, sans jamais demander au Peuple français s'il était d'accord pour que l'on distribue à tour de bras ce fameux "sésame CNI" à la terre entière, et exclure à tour de bras, n'en déplaise à Mélenchon ! Oui, des centaines, des milliers, des centaines de milliers d'expulsion... Ce qui entraînerait - oui aussi, n'en déplaise à nouveau à monsieur Mélenchon - une re-migration de plusieurs millions de personnes...

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    4 TER. Car, Zemmour a raison : "On peut être Français d'où que l'on vienne, mais on ne devient Français que s'il y a une assimilation..." Le reste n'est que littérature ! Oui à des amis venus de l'étranger aimer la France, la servir, en devenir les enfants et lui apporter, pour l'agrandir, le meilleur d'eux-mêmes : c'est la conception de la "patrie humaine", héritée de l'Empire romain, qui nous a façonné. Mais ces étrangers viennent ici pour devenir, selon la belle formule de Jean Messiha : "Français de souche, par naturalisation". Pas pour nous apporter leur Islam et sa chariah, leurs moeurs et autres conceptions des choses et des gens diamétralement opposées aux nôtres

    https://twitter.com/CNEWS/status/1442039128791552000?s=20

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    7. Et l'on terminera, justement, cette série d'aujourd'hui avec le bel exemple de SOS CALVAIRES, qui continue inlassablement sa belle action...

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    Nouveau calvaire de posé en Vendée !

     

     

    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    Zemmour a eu raison de le rappeler, lors de son débat avec Mélenchon :

    "Abandonner le nucléaire, c'est abandonner 200 000 emplois directs et une filière de 400 000 emplois. C'est un abandon de souveraineté..."

    https://twitter.com/ZemmourEric/status/1441686699181060096?s=20

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    1. Macron contre la France, et avec lui le Pays légal, le Système tout entier : c'est lui qu'il faut dénoncer, et Gilbert Collard, s'il a raison, ne va pas assez loin... Ce ne sont pas des hommes qu'il faut dénoncer, tantôt dits "de droite", tantôt dits "de gauche" : c'est la faiblesse et la malfaisance d'un Système nuisible, nocif, toxique qui rabaisse inexorablement la France. Et, pourquoi ? Parce que, au lieu d'être pragmatique et empirique, comme l'était notre Royauté traditionnelle, et de n'avoir en vue - comme elle - que l'intérêt national, le Bien commun, la République idéologique issue de la Révolution, et le Système qu'elle a généré, se croit investie d'une fumeuse mission messianique de "guide des Peuples", au détriment de la seule chose qui doit compter pour un gouvernement : l'intérêt du Pays...

    Gilbert Collard
    "Suppression de 600 emplois, transfert de l’usine française de #Vernon vers le site d’Ottobrunn : Macron est un très bon président des intérêts...allemands ! Pauvre France, quelle traîtrise !"

    https://www.liberation.fr/economie/arianegroup-supprime-600-emplois-pour-relancer-ariane-6-face-a-spacex-20210923_3K7YDEC75RGVDIF6TLOL5OCD4U/

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    1 BIS. On remarquera la concomitance : la même semaine où Macron laisse partir la production du moteur d’Ariane 6 en Allemagne, ce pays hostile et non allié signe un partenariat sur le spatial militaire avec l’Australie qui vient de résilier son contrat de sous-marins avec nous… Vous avez dit "1918" ? Clemenceau et le mauvais Traité de Versailles ? La France n'a pas fini de payer les trahisons du Pays légal, de la République idéologique, du Système...

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    1 TER. Pour une fois, et sur ce point précis, nous sommes d'accord avec ce que dit Arnaud Montebourg : Macron n'est ni complice ni victime, IL EST AUTEUR ! Sauf que Montebourg ne se rend pas compte qu'il propose là une excellente démonstration de la justesse de notre critique du Système : en démocratie idéologique, le Pouvoir est aux mains de l'étranger et/ou de l'Argent-Roi (ou, aussi, des Partis, des groupes de pression etc...). Ainsi, ceux qui ont profité de la vente d'Alstom sont ceux qui ont financé la campagne de Macron... Le Président élu doit "rembourser" ceux qui l'ont fait élire : Montebourg, maurrassien qui s'ignore ?

    https://lalettrepatriote.com/destruction-des-fleurons-francais-macron-nest-pas-complice-il-est-auteur-ce-nest-pas-une-accusation-cest-un-fait-affirme-montebourg/

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    4. Le mot "Islam" n’a pas été prononcé une seule fois dans les grands débats télévisés de la campagne législative allemande. Outre-Rhin, on a très peu parlé d’immigration et bien davantage de sujets sociaux ou économiques comme le climat ou la dette. D'où cette réaction, qui nous paraît pertinente :

    Jean Philippe Tanguy
    "L’Allemagne n’est plus « l’homme malade de l’Europe », mais un trou noir menant le continent à la sortie de l’Histoire : submersion migratoire, vieillissement suicidaire, nihilisme identitaire, politique climaticide, pillage éco de ses voisins, appauvrissement de l’innovation…"
     

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    5. Lyon : les maires de la métropole en guerre contre le "féodalisme écolo". Dans Valeurs : la fronde des trois quarts des maires de la Métropole de Lyon, qui dénoncent les dérives de la majorité écologiste... :

    https://www.valeursactuelles.com/politique/lyon-les-maires-de-la-metropole-en-guerre-contre-le-feodalisme-ecolo/

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    6. Gilles-William Goldnadel, que pensez-vous de Sandrine Rousseau ?...:

    "...Ce n'est plus de la radicalité, c'est de la stupidité politique... Elle incarne une partie non négligeable de l'opinion, ça me donne envie de pleurer..."

    (extrait vidéo1'54)

    https://twitter.com/SergeWeber99999/status/1442031042383200256?s=20

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    7. Et pour finir cette série d'aujourd'hui sur un petit sourire (même jaune), écoutons ou ré-écoutons Jacques Chirac évoquer, à sa façon, le "vivre ensemble" :

    https://twitter.com/Twystsky/status/1442179603825500171?s=20

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    C'est le 19 juin 1991, au cours d'un dîner-débat du RPR, que Jacques Chirac prononça ce "discours", contenant l'expression "le bruit et l'odeur". Vous dites le millième de ça aujourd'hui, vous dormez en taule le soir-même !!!!!!!!!!!!

     

    À DEMAIN !

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