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SOLIDARITÉ KOSOVO !... : LES ENFANTS DE LA CLASSE DE MER 2021 SONT RENTRÉS CHEZ EUX AU KOSOVO-MÉTOCHIE

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LES ENFANTS DE LA CLASSE DE MER 2021 SONT RENTRÉS CHEZ EUX AU KOSOVO-MÉTOCHIE

Cela fait déjà presque une semaine que les enfants ont retrouvé leurs familles au Kosovo-Métochie. Une semaine qui a sans doute été occupée à raconter son séjour aux parents, aux frères et sœurs et aux amis et à se remémorer les bons souvenirs accumulés lors de ces 6 jours au Monténégro. Et des souvenirs, les trois derniers jours passés loin des enclaves en auront fourni leur lot !

Il y a tout d’abord eu la visite du sous-marin de l’armée yougoslave qui trône à l’entrée du nouveau quartier de Porto Monténégro, construit précisément à la place de l’ancienne base navale de Tivat. On ne pénètre pas les entrailles de ce monstre d’acier sans un frisson, et les enfants – divisés en deux groupes pour l’occasion – se font plus silencieux au moment de passer la porte. Malgré les ouvertures pratiquées ici ou là pour laisser passer la lumière, et les deux portes ouvertes aux deux bouts du navire, on a soudain l’impression d’étouffer un peu. Et on imagine avec une légère angoisse la vie des dizaines de membres d’équipage qui devaient eux vivre ici sans voir la lumière du jour et sans respirer d’air pur. Le clou de la visite : le périscope, où chacun essaie d’apercevoir les mâts des bateaux gigantesques à quai à quelques centaines de mètres de là. Sans trop y parvenir. Et de se demander comment un capitaine pouvait bien guider son navire, et faire la guerre, sans avoir d’autres moyens de voir au-dehors que celui-ci.

 

Le musée voisin est visité à son tour, dans une ambiance plus décontractée. On y découvre l’histoire de la base navale, on y admire des outils ayant servi à construire des dizaines de navires pendant des décennies – peut-être l’un d’eux a-t-il posé quelques pièces sur le sous-marin dont on vient de sortir ? L’intérêt est variable, certains enfants lisent tous les panneaux, d’autres se contentent de regarder les photos.

La baignade de l’après-midi sera la dernière du séjour : le lendemain, chose rare dans cette baie protégée du large par deux bandes de terre successives, des vagues créées par un vent violent viennent s’écraser sur la plage en de hautes gerbes successives. Le spectacle est étonnant et superbe, mais l’accès à la mer est trop dangereux pour qu’on s’y risque avec 40 enfants dont certains savent à peine nager. On organise donc une dernière épreuve aux olympiades, épreuve elle aussi raccourcie à cause du vent. Les enfants ont donc quartier libre, et passent la fin de matinée et le début d’après-midi dans le jardin de l’hôtel, à discuter, courir, jouer, rire.

Le village de Donja Lastva, où le bateau-mouche nous avait déposés quelques jours plus tôt, fait ce matin-là face à la mer déchainée.

En milieu d’après-midi, la nouvelle se répand : ce soir, nous aurons une surprise ! Rapidement, la remise des prix est organisée, dans un coin à l’abri du vent. Les équipes ayant accumulé le plus de points lors des olympiades sont récompensées, sous les applaudissements nourris de leurs camarades. Boban, professeur d’art plastique, récompense aussi les dessins les plus beaux – dont certains témoignent d’un talent évident. Les sourires sont francs, mais déjà teintés d’une légère nostalgie : chacun sait que demain il faudra partir, se dire au revoir, dans certains cas pour ne pas se revoir avant bien longtemps.

Une heure plus tard, nous sommes tous dans le car qui, demain, ramènera les enfants au Kosovo-Métochie. Pour l’heure, il roule dans une direction inconnue… ce qui ne trouble pas du tout les enfants qui rient joyeusement, profitant de ces derniers moments tous ensemble. Quelques jeunes filles, regroupées au milieu du car, entonnent des chants traditionnels serbes. Le silence se fait et tous se laissent bercer par ces jolies voix qui chantent l’amour de leur terre, la fierté de leurs ancêtres et l’espérance de jours meilleurs. Certains rejoignent le petit groupe, d’autres chantent depuis leur place. Alors que le car serpente sur des routes escarpées surplombant la mer, magnifique, nous vivons un petit moment de grâce, suspendu hors du temps.

 

Un peu au nord de la ville de Budva, la mer est surplombée par une falaise de plusieurs dizaines de mètres. C’est au sommet de cette falaise que nous sommes accueillis, dans un restaurant offrant une vue panoramique sur la mer et le soleil couchant. Le maire de Budva ayant appris que nous étions à Tivat a souhaité offrir aux enfants une soirée et un dîner dans ce cadre enchanteur. Au pied du restaurant, des biches galopent au milieu des rochers. Plus loin, une ferme accueille des chevaux superbes ainsi que des vaches et des moutons, que nous irons visiter après le dîner. Alors que le soleil tombe à l’horizon, des danseurs en costumes traditionnels nous font une démonstration de danse de la région. Une équipe de télévision locale interroge quelques enfants, qui tous chantent les louanges de ce pays magnifique qu’ils ont découvert pendant une semaine, ainsi que celles d’Arnaud Gouillon et de Solidarité Kosovo, qui leur ont offert ce séjour.

Puis la soirée s’achève et il faut repartir : demain matin, le car prendra la route tôt.

 

Sur le chemin du retour, toute l’équipe s’arrête à Podgorica, capitale du Monténégro, pour visiter la cathédrale de la Résurrection, où les enfants vont s’incliner sur la tombe de Monseigneur Amfoilohije, évêque emblématique du Monténégro, décédé l’an dernier, pendant que son peuple s’élevait contre le pouvoir autoritaire qui voulait confisquer les terres de l’Église serbe orthodoxe dans tout le pays. Leur évêque en tête, les Monténégrins sont descendus par milliers dans les rues chaque semaine pendant plus d’un an; un bel exemple de courage et d’espérance dont le récit, près de cette tombe, n’aura pas manqué de marquer ces enfants qui auront tellement besoin de ces deux qualités tout au long de leur vie.

Les enfants sont arrivés chez eux alors que la nuit était déjà tombée dans les enclaves. Nous n’avons aucun doute que cette semaine leur a non seulement offert un répit bienvenu mais leur a surtout redonné l’espoir d’une vie meilleure.

Nous remercions encore infiniment tous ceux qui nous ont permis de financer ce séjour : tous les sourires que nous avons reçu pendant une semaine, c’est vous qui les avez fait naitre sur ces visages.

Merci !

 

Nous vous rappelons que vous pouvez regarder toutes les photos de ce séjour dans notre album Facebook, accessible même sans avoir de compte, en cliquant ici.

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